Le100 mètres est une épreuve d'athlétisme consistant à parcourir, en ligne droite, unsprint sur une distance de 100 mètres. Au très haut niveau, il est couru en moins de 10 secondes pour les hommes et moins de 11 secondes pour les femmes. Historiquement, la course de vitesse est l'une des plus anciennes de l'athlétisme puisqu'on en retrouve la trace plusieurs siècles avant l'organisation des premiersJeux olympiques antiques.
Considérée comme l'épreuve reine de ce sport, le 100 mètres est la discipline la plus prestigieuse des compétitions d’athlétisme, du fait de son histoire et de l'intérêt qu'elle suscite auprès des spectateurs.
Chez les femmes, la première à descendre sous les 11 secondes est l'AllemandeMarlies Göhr en 1977. L'AméricaineFlorence Griffith-Joyner établit en 1988 le record mondial, entachée de lourdes suspiscions de dopage, dans le temps de10 s 49.
Lors desJeux olympiques antiques, les athlètes participent déjà à des courses de vitesse, notamment leστάδιον /stádion qui, comme son nom l'indique, est long d'un stade — celui d'Olympie mesure 192,27 m, soit600 fois la longueur du pied d'Héraclès. C'est la course la plus courte du sport grec, qui ne connaît pas le 100 mètres moderne[1], et elle est l'épreuve reine des Jeux : le vainqueur donne son nom à l'olympiade[2]. Selon Pausanias, les concurrents sont parfois si nombreux qu'il est nécessaire de procéder à deux courses éliminatoires[3]. Le stádion est la seule épreuve lors des premiers Jeux olympiques en776 av. J.-C., remportée à cette occasion parCorèbe d'Élis[4]. La distance suivante pratiquée est leδίαυλος /díaulos, correspondant à deux stádions, soit environ 400 mètres.
Parmi les athlètes de l'Antiquité, on retientLéonidas de Rhodes qui remporte lestádion, le díaulos et lacourse en armes (un díaulos en portant un bouclier) auxJeux olympiques de164 av. J.-C. ainsi qu'aux trois olympiades suivantes, ou encoreAstylos de Crotone qui remporte le stádion et le díaulos lors de trois olympiades consécutives, de488 av. J.-C. à480 av. J.-C.[5]. Les derniers jeux sont traditionnellement fixés en393 ap. J.-C., peu après l'édit deThéodose ordonnant l'abandon des lieux de culte de la religion grecque. Le sprint n'est alors plus pratiqué dans des compétitions organisées avant leXIXe siècle.
Course de 100 verges au Detroit Athletic Club en 1888. Les couloirs sont délimités par des cordes.
Les premières courses de sprint court des temps modernes se disputent dès le milieu duXIXe siècle dans les campus universitaires duRoyaume-Uni où des courses de 100 verges (91,44 m) sont recensées en 1850 auCollège d'Exeter d'Oxford[7]. Les mesures de performance correspondent alors à la généralisation du chronométrage. Le premier enregistrement date de mars1864 lorsque B. S. Darbyshire, étudiant àOxford, est chronométré à10 s 5 sur 100 verges. Quatre ans plus tard, àCambridge, le champion decricket Charles Absalom est crédité de 10 secondes tout juste (soit environ10 s 9 au 100 mètres). Parallèlement à l'émulation naissante du sprint enGrande-Bretagne, les premières compétitions se déroulent auxÉtats-Unis. William B. Curtis est considéré comme le pionnier du sprint chronométré, même si sa performance supposée de 9 secondes au 100 verges n'est jamais prise au sérieux, en raison notamment de l'inexactitude de la distance, et d'un départ anticipé (le coup de feu du starter n'existant pas encore à l'époque)[8]. En1887, lors d'une compétition universitaire, un général américain du nom de Charles Sherill innove dans la discipline en creusant légèrement la piste derrière la ligne de départ dans le but d’obtenir une meilleure impulsion au démarrage après un départ en position accroupie[9]. Cette innovation, appelée alors lecrouch start est à l’origine de l’invention desstarting blocks. Avec son temps de9 s 8 sur 100 verges, l'Américain John Owen remporte en 1890 le Championnat des États-Unis[10]. Ce record reste invaincu durant plusieurs années.
En cette fin de siècle, les amateurs et les professionnels se partagent les compétitions d'athlétisme de chaque côté de l'Atlantique. EnGrande-Bretagne, Harry Hutchens, un ancien livreur, concourt dans des défis rémunérés et donnant lieu à des paris[11]. Les courses de 100 verges sont alors disputées sur des pistes en herbe au sein d'hippodromes. En1891, le premier chronomètre sur la distancemétrique est réalisé à Paris par l'Américain Luther Cary en10 s 75. D'autres athlètes s'illustrent par ailleurs, notamment le Britannique Charles Bradley (quatre fois champion d'Angleterre de 1892 à 1895), ou l'Américain Bernie Wefers qui ne dispose d'aucun rival dans son pays durant trois années[12]. Sa modesteuniversité de Georgetown n'a cependant pas les moyens de financer le voyage de ses athlètes pour se rendre auxJeux olympiques d'Athènes en 1896. L'épreuve est remportée par son compatrioteThomas Burke dans le modeste temps de 12 secondes, sur une piste sablonneuse en mauvais état[13].
Lors des débuts du renouveau olympique, seuls les athlètes amateurs peuvent participer aux Jeux olympiques[14]. En effet, à cette époque, leComité international olympique ne tolère pas le professionnalisme ni l'amateurisme marron.
À Paris, lors desJeux olympiques de 1900,Frank Jarvis remporte le titre du 100 mètres, devançant son compatriote américain Arthur Duffy, titulaire pourtant à l'époque des meilleures performances chronométriques sur le sprint. Quelques années plus tard, ce dernier est destitué par la Fédération internationale pour cause de professionnalisme[15].Archie Hahn décroche le titre olympique en 1904[16] avant qu'unSud-Africain ne vienne stopper la domination américaine. En10 s 8,Reginald Walker s'impose en finale desJeux olympiques de Londres de 1908[17]. Quatre ans plus tard, le premier record du monde officiellement reconnu par l’Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF) est détenu parDonald Lippincott en10 s 6. Ce dernier est cependant battu parRalph Craig lors des Jeux de Stockholm[18]. En cette même période, le monde de l'athlétisme assiste à l'avènement de Howard Drew, premier sprinteur noir de classe mondiale[19], puis deCharley Paddock, coureur petit et musculeux, qui décroche la médaille d'or du 100 mètres auxJeux olympiques d'Anvers en 1920. Il s'adjuge par ailleurs les records du monde du100 yards (91,44m) et du 100 mètres[20]. Entre 1924 et 1935, des athlètes non-américains parviennent à contester la suprématie des États-Unis dans le sprint, à l'image du BritanniqueHarold Abrahams, vainqueur desJeux de Paris[21], et du CanadienPercy Williams, médaillé d'or lors des Jeux d'Amsterdam en 1928[22]. Les premiers starting-blocks sont mis au point à cette époque et seront officialisés dès 1937[23]. Leurs inventeurs prétendent alors que leur utilisation permet de faire gagner34 centièmes de secondes à un athlète lors du départ. À partir de 1929, l'athlète noir-américainEddie Tolan redore le blason du sprint des États-Unis. Il remporte la finale desJeux de Los Angeles en 1932[24], mais se voit concurrencé rapidement par son compatrioteRalph Metcalfe qui le devance aux Championnats universitaires américains. En 1935,Jesse Owens, un autre noir-américain, parvient à mettre fin à la domination sans partage de Metcalfe. Lors d'un meeting à Ann Harbor, dans leMichigan, Owens améliore ou égale quatre records du monde. Parmi ceux-ci, celui du100 yards en9 s 4[25]. Quelques mois plus tard, lors des Championnats nationaux, il établit un nouveau record du monde du 100 mètres en10 s 2. Au sommet de son art, il remporte la finale desJeux de Berlin (10 s 3)[26]. Face aux performances des coureurs noirs,Adolf Hitler voit une preuve d'une différence raciale, en l'occurrence une supériorité des Noirs en course à pied de courtes distances[27].
À partir de1938, année de la retraite d'Owens et de Metcalfe, une nouvelle règlementation impose une limite de vent inférieure à 2 mètres par seconde pour qu'une performance soit officiellement validée. L'arrivée de laSeconde Guerre mondiale marque le ralentissement des compétitions d’athlétisme, notamment en Europe. Seuls les États-Unis parviennent à faire éclore de nouveau talents. On peut citer notamment Clyde Jeffrey (10 s 2 au 100 m en 1939)[28] ou Harold Davis, qui domine les épreuves de sprint durant la guerre[29].
Bob Hayes, premier athlète à descendre officieusement sous les dix secondes au 100 m.
En 1948, le trentenaireBarney Ewell se rapproche inexorablement des performances de Jesse Owens en égalant son record du monde lors des sélections américaines pour lesJeux olympiques de 1948[30]. À Londres, il est battu par son compatrioteHarrison Dillard, spécialiste des haies, dans une course très relevée[31]. Le début des années 1950, période de transition dans le sprint court, est marqué par l'émergence de nombreux athlètes universitaires américains, à l'instar deLindy Remigino, champion olympique surprise àHelsinki en 1952, en l’absence de quelques-uns des meilleurs sprinters du moment[32]. Deux ans plus tard, le champion d'Europe Ouest-allemandHeinz Fütterer égale à son tour le record du monde (10 s 2). L'année précédant lesJeux olympiques de 1956 correspond au début de la domination mondiale deBobby Morrow qui s'exerce jusqu'en 1958. Morrow remporte la médaille d'or desJeux de Melbourne[33]. Surnommé« la flèche blonde du Texas », il égale le record du monde à trois reprises. Dès l'âge de vingt ans, il courait déjà le 100 verges en9 s 1. Le, l'AméricainWilli Williams améliore à son tour le record du monde du 100 mètres en réalisant10 s 1 lors des championnats militaires mondiaux de Berlin. Bobby Morrow remporte la finale olympique de Melbourne en10 s 5. En Europe, l'Allemand de l'OuestArmin Hary, champion d'Europe en 1958, établit un nouveau record mondial en 1960 dans le temps de dix secondes. Un mois plus tard, le Canadien Harry Jerome réédite cette performance. Malgré un faux départ lors de la finale, Hary devient champion olympique desJeux de Rome[34], devançant un de ses plus féroces adversaires du moment, l'Américain David Sime dans une des courses les plus serrées de l'histoire. Les Américains n’avaient plus été battus sur la distance depuis les Jeux de 1928. À partir de 1961, l'AméricainBob Hayes, issu du circuit universitaire, règne en maître dans les épreuves du100 yards et du 100 mètres. Flirtant souvent avec le record du monde d'Hary, Hayes assoit sa domination de 1962 à 1964 en restant invaincu pendant vingt-huit mois, et en remportant cinquante-quatre victoires consécutives. Il devient le premier athlète à descendre officieusement sous les dix secondes au 100 m en9 s 9 (temps manuel)[35]. La finale desJeux de Tokyo de 1964 est la dernière course de Hayes avant sa reconversion dans lefootball américain. Après avoir réalisé9 s 91 en demi-finale (record du monde non homologué pour cause de vent trop favorable), il s'impose avec près de deux mètres d'avance sur tous ses concurrents en améliorant le record du monde de19 centièmes (10 s 06 dans des conditions règlementaires).
Après l'arrêt de plusieurs ténors du sprint,John Carlos fait figure de rescapé dans le camp américain. Il égale en 1969 le record du monde du100 yards en9 s 1. Le renouveau du 100 mètres vient alors d'Union soviétique lorsqueValeriy Borzov, champion d'Europe en 1969, réalise plusieurs courses en dix secondes. Dominant tous ses adversaires européens au début des années 1970[39], il remporte la finale olympique desJeux de Munich en 1972 en devançant de plus d'un mètreRobert Taylor etLennox Miller. De nouveaux grands sprinteurs apparaissent après les Jeux de Munich, notamment les AméricainsSteve Williams etHarvey Glance, le JamaïcainDon Quarrie ou le TrinidadienHasely Crawford. Lors desJeux olympiques de Montréal, Borzov ne termine que troisième de la finale, derrière Crawford et Quarrie[40]. Pour la première fois depuis 1928, aucun Américain ne figure sur le podium d'un 100 mètres olympique. Le, l’IAAF abandonne le chronométrage manuel, les performances ne pouvant désormais être validées qu'à l'aide d'un chronomètre électronique.
La fin desannées 1970 est marquée par les duels livrés en Europe par Valeriy Borzov avec l'ÉcossaisAllan Wells et l'ItalienPietro Mennea. Ce dernier réalise en altitude10 s 01 sur 100 mètres, peu avant son record du monde du 200 mètres. AuxJeux olympiques de Moscou, en l'absence des Américains pour cause de boycott, Wells devient à 28 ans le médaillé d'or sur 100 mètres le plus âgé[41]. En10 s 25, il réalise le même temps que son dauphin, le CubainSilvio Leonard.
Le début des années 1980 marque l'assouplissement des règles olympiques concernant l'amateurisme[14], et l'arrivée d'un nouveau type d'athlètes se consacrant entièrement à leur carrière sportive professionnelle. L'AméricainCarl Lewis en est l'une des incarnations.
En 1981,Carl Lewis n'est âgé que de 19 ans lorsqu'il réalise dix secondes au 100 mètres. Après de multiples titres universitaires, il passe professionnel en 1983, année despremiers Championnats du monde. ÀHelsinki, Lewis remporte son premier titre mondial et possède un record personnel proche du vieux temps de Jim Hines[42].
L'année suivante, auxJeux de Los Angeles, il remporte la finale olympique du 100 mètres en9 s 99, devançant ses plus dangereux adversaires du moment, l'AméricainSam Graddy et le CanadienBen Johnson[43]. Surmédiatisé et bénéficiant de confortables revenus publicitaires[44], Lewis surclasse ses adversaires durant trois ans. Seul Ben Johnson parvient à contester la suprématie de« King Carl » à partir du milieu des années 1980. Le musculeux Canadien l'emporte aumeeting de Zurich 1985, et par deux autres fois en 1986. Il réalise cette année-là le temps de9 s 95. AuxMondiaux de Rome en 1987, le duel Lewis-Johnson est l'un des plus attendus. Ben Johnson remporte la médaille d'or en battant le record du monde de près d'un dixième de secondes (9 s 83 contre9 s 92 pour Lewis)[45]. Les deux hommes se retrouvent l'année suivante auxJeux olympiques de Séoul. Lewis se voit devancé une nouvelle fois par Johnson qui réalise une nouvelle marque mondiale en9 s 79, nouveau record mondial. Pour cause dedopage, la performance de Ben Johnson est annulée et ses titres mondiaux et olympiques lui sont retirés[46]. En conséquence,Carl Lewis devient le nouveau détenteur du record du monde du 100 mètres en9 s 92 et récupère les titres de Johnson.
Après avoir levé le pied en 1989, Lewis observe dès le début des années 1990 l'éclosion de nouveaux talents. Parmi eux, figure son compatriote et amiLeroy Burrell, numéro un mondial en 1990 et 1991, ayant remporté19 courses sur 22 et ayant couru à cinq reprises sous les dix secondes[47]. D'autres athlètes s'avèrent également de sérieux concurrents duRoi Carl, notamment les AméricainsDennis Mitchell,Michael Marsh etAndre Cason, le BritanniqueLinford Christie, le CanadienBruny Surin ou le NamibienFrank Fredericks. AuxChampionnats du monde de Tokyo en 1991, Lewis parvient néanmoins à remporter son troisième titre mondial consécutif, en établissant en9 s 86, un nouveau record mondial. Burrell et Mitchell complètent le podium d'une des courses les plus rapides de l’histoire. En effet, les six premiers de l'épreuve courent en moins de9 s 96.
En 1992, lors desJeux olympiques de Barcelone, le recordman d'EuropeLinford Christie devient, à32 ans, le plus âgé des vainqueurs olympiques du 100 m[48]. Il devance, avec le temps de9 s 96, Fredericks et Surin, et succède au palmarès à ses compatriotes Harold Abrahams et Alan Wells. Il confirme l'année suivante en s'adjugeant le titre desChampionnats du monde deStuttgart, devançant Andre Cason, Dennis Mitchell et Carl Lewis, quatrième. Christie égale le record d'Europe en9 s 87. En cette année 1993, le Britannique réussit l'exploit de remporter treize courses dans la saison. Leroy Burell revient en forme dès les premiers mois de 1994. Aumeeting de Lausanne, il établit un nouveau record du monde de l'hectomètre en9 s 85[49]. Quelques semaines plus tard, Lindford Christie remporte son troisième titre dechampion d'Europe à Helsinki.
Usain Bolt, vainqueur des Jeux olympiques (2008, 2012 et 2016) et détenteur du record du monde.
Révélé l'année précédente, le JamaïcainAsafa Powell réalise en début d'année 2005 plusieurs temps autour de9 s 85. Le 14 juin, au meeting d'Athènes, il court en9 s 77, battant du même coup le record du monde de Maurice Greene réalisé six ans auparavant[57]. Blessé quelques semaines avant la compétition, Powell ne fait pas le déplacement auxChampionnats du monde d'Helsinki. La médaille d'or revient àJustin Gatlin, vainqueur en9 s 88, avec 17 centièmes d'avance sur son dauphinMichael Frater[58]. En 2006, Gatlin égale le record mondial de Powell au meeting deDoha. Powell reprend la main par deux fois en réalisant à nouveau9 s 77 àGateshead et àZurich. En août 2006, Gatlin se fait rattraper par une affaire de dopage et est dépossédé de son record du monde[59]. Il est suspendu de compétitions sportives pour quatre années. Débarrassé d'un très sérieux adversaire, Powell ne prend cependant que la troisième place desMondiaux d'Osaka 2007 qui couronnent l'AméricainTyson Gay (9 s 85)[60]. Quelques jours plus tard, au meeting deRieti, Asafa Powell bat son propre record du monde en9 s 74[61].
Au début de la saison 2008, le JamaïcainUsain Bolt réalise9 s 76 sur son sol. Lors du meeting deNew York, et pour la cinquième course de sa carrière sur 100 mètres, il établit un nouveau record du monde en9 s 72 (vent +1,7m/s), améliorant de deux centièmes le temps de son compatriote Asafa Powell[62]. Ce dernier réalise en juillet 2008 une série de courses remarquables (9 s 88 àStockholm,9 s 84 à Londres, puis9 s 82 à Monaco). Le duel entre les deux Jamaïcains est l'un des plus attendus desJeux olympiques de Pékin. En finale, le, Usain Bolt écrase la course en réalisant un nouveau record du monde en9 s 69[63],[64]. Il se permet même de couper son effort à une vingtaine de mètres de l'arrivée[65]. Son entraîneur estime qu'il aurait pu courir ce jour-là en9 s 54.Richard Thomson etWalter Dix complètent le podium, alors qu'Asafa Powell ne prend que la cinquième place, en dépit d'un excellent temps de9 s 95. Après les Jeux, les deux hommes se livrent un duel à distance. Powell s'impose àLausanne en9 s 72, Bolt remporte le meeting deBruxelles en9 s 77. Durant lesmondiaux à Berlin, Bolt remporte la finale avec un nouveau record du monde :9 s 58, le, un an jour pour jour après sa course de Pékin[64],[66]. En pulvérisant son précédent record, Bolt devient le premier homme à descendre sous les9 s 60.
2012 confirme la suprématie du sprint jamaïcain tiré par ses deux principaux clubs, leMVP Track Club de Powell et leRacers Track Club de Bolt et Blake malgré les retours au premier plan des Américains Gatlin et Gay, respectivement de suspension et de blessure et l'explosion du TrinidadienKeston Bledman. Le, en finale des Jeux Olympiques de Londres, la Jamaïque de Bolt assoit une fois de plus sa domination sur la reine des courses : le Jamaïcain s'impose en effet en 9 secondes et63 centièmes, battant un nouveau record Olympique, et ce malgré un mauvais départ et grâce à une remontée fulgurante dans les derniers 50 mètres. C'est le deuxième meilleur chrono de tous les temps, à 5 centièmes de son propre record. C'est son dauphin et compatriote Yohan Blake qui décroche l'Argent en 9 s 75. L'Américain Justin Gatlin complète le podium en 9 s 79. Il s'agit de la course la plus rapide de l'Histoire avec 7 athlètes (sur les 8 engagés) sous les 10 s.
Course de 100 verges féminin disputée dans les pays anglo-saxons dans les années 1930
Côté féminin, des réunions sportives soutenues par des organisations féministes sont disputées pour la première fois enEurope durant laPremière Guerre mondiale. LeCIO étant hostile à l'arrivée des femmes aux Jeux olympiques, des Jeux mondiaux féminins sont disputés dès 1921. La Britannique Mary Lines remporte le 100 verges en 1922. Des Jeux olympiques féminins, non reconnus par les instances sportives internationales, incluent également l'épreuve du 100 verges au programme. Les athlètes féminines sont autorisées à concourir pour la première fois auxJeux olympiques en 1928. Le 100 mètres figure parmi les cinq épreuves sélectionnées par l'IAAF et le CIO. ÀAmsterdam, la médaille d'or est remportée par l'AméricaineBetty Robinson en12 s 2. Les Jeux Mondiaux féminins, nouvelle compétition officieuse, se déroulent en 1930 à Prague. Les spectateurs assistent sur le sprint aux triomphes deStanisława Walasiewicz, athlète polonaise connue aux États-Unis sous le nom de Stella Walsh[75]. Championne olympique auxJeux de 1932 en11 s 9, puis battue par sa compatrioteHelen Stephens quatre ans plus tard à Berlin, elle réalise11 s 6 en 1937. Durant cette période, en l'absence de contrôles médicaux de féminité, des questions se posent à la vue de la musculature de certaines femmes présentes sur les stades d'athlétisme, y compris Stephens[76] et Walasiewicz.
La NéerlandaiseFanny Blankers-Koen ne suscite aucun doute sur sa réelle féminité, puisque mère de deux enfants. Elle domine les compétitions durant laSeconde Guerre mondiale et remporte la médaille d'or du 100 mètres desJeux olympiques de Londres en 1948 à l'âge de trente ans, et établit un nouveau record du monde en11 s 5. Durant sa période d'activité longue de vingt années, Blankers-Koen remporte sur la distance du 100 m treize titres nationaux, un titre européen et un titre olympique. Surnommée« La Hollandaise volante », elle devient la première légende féminine de l'athlétisme[77]. En 1952, l'AustralienneMarjorie Jackson prend la relève de Blankers-Koen en devenant championne olympique desJeux d'Helsinki. Elle s'impose également lors desJeux du Commonwealth 1950 et 1954[78]. Quatre ans plus tard, sa compatrioteBetty Cuthbert remporte sur son sol, à Melbourne, le titre olympique féminin sur la distance reine. Le début desannées 1960 est marqué par l'avènement deWilma Rudolph, jeune sprinteuse noire-américaine arrivée dans l'athlétisme après avoir contracté lapoliomyélite étant enfant. À vingt ans, Rudolph se rapproche de la barrière des 11 secondes (11 s 2 en 1961). Elle devient championne olympique àRome en 1960 en11 s 0, temps non homologué pour cause de vent trop favorable[79]. Sa compatrioteWyomia Tyus lui succède en 1964 et en 1968, devenant à l'occasion la première femme à remporter le titre olympique deux fois consécutivement[80]. Tyus a amélioré dans sa carrière le record du monde du 100 mètres à quatre reprises. La PolonaiseIrena Szewińska, spécialiste du 200 mètres, remporte des victoires significatives dans la distance inférieure. Autre sprinteuse notoire, la TaïwanaiseChi Cheng reste invaincue pendant dix-huit mois sur 100 mètres et sur 100 verges.
Lesannées 1980 sont marquées par la domination sur le 100 mètres des athlètes venues des deuxAllemagnes. Première femme au-dessous des 11 secondes,Marlies Göhr, née Oelsner, remporte durant sa carrière un titre mondial (Helsinki en 1983), une médaille d'argent aux Jeux olympiques (Moscou en 1980), trois titres continentaux (1978, 1982 et 1986) et deux victoires deCoupe du monde (1977 et 1985). En 1983, elle porte le record du monde à10 s 81. En l'absence des pays du bloc de l'Est auxJeux de Los Angeles en 1984 pour cause de boycott, la victoire revient à l'AméricaineEvelyn Ashford, future détentrice du record du monde en10 s 76. Elle devance en finale la JamaïcaineMerlene Ottey. Lors desMondiaux 1987 à Rome, les Est-AllemandesSilke Gladisch etHeike Drechsler réalisent le doublé[82].
Durant l'année 1988,Florence Griffith-Joyner bouleverse le monde de l'athlétisme féminin en établissant un nouveau record du monde de la discipline. Lors des sélections olympiques d'Indianapolis le, Griffith-Joyner réalise sans aide du vent le temps de10 s 49, améliorant pour l'occasion le record d'Ashford de27 centièmes de secondes. Avant cet exploit, l'Américaine n'était descendue sous la barre des 11 secondes qu'à trois reprises seulement.« Flo-Jo » confirme son statut de favorite lors desJeux olympiques de Séoul où elle remporte la médaille d'or avec près de trois mètres d'avance sur ses principales concurrentes. Sa fin de carrière prématurée en 1989, sa transformation physique, ses performances hors normes et son décès en 1998 continuent d'alimenter les rumeurs de dopage à son encontre[83]. Les années qui suivent consacrentKatrin Krabbe, championne d'Europe en1990 et championne du monde en1991. La même année, elle est contrôlée positive lors d'un test antidopage et est suspendue quatre ans par l'IAAF.La période 1997-2001 est marquée par la domination de l'AméricaineMarion Jones, qui remporte notamment lesChampionnats du monde 1997 et1999. En 2000, elle remporte également le 100 mètres desJeux olympiques de Sydney, mais convaincue de dopage, elle est déchue de son titre et prend sa retraite[84]. Le 100 mètres féminin lors desJeux olympiques de 2004 revient à la BiélorusseYulia Nesterenko, qui descend sous les 11 secondes dans chacune de ses quatre courses[85].
À l'instar des athlètes masculins, le sprint féminin est dominé depuis 2007 par la Jamaïque avec les victoires successives deVeronica Campbell en 2007 aux championnats du monde et deShelly-Ann Fraser en 2008 et 2009, respectivement aux Jeux olympiques et auxchampionnats du monde. Lors de cesJeux olympiques de Pékin, le podium du 100 mètres est constitué intégralement d'athlètes jamaïcaines :Shelly-Ann Fraser devient championne olympique avec un temps de10 s 78, devançant ses compatriotesSherone Simpson etKerron Stewart, deuxièmes ex-aequo. Ce triplé olympique est une première concernant le 100 mètres féminin. Du reste, lesmeilleures performances mondiales de l'année (MPMA) de 2006, 2007, 2008[Note 1] et 2010 sont jamaïcaines. Toujours est-il que la meilleure performance mondiale de ces cinq dernières années a été réalisée en 2009 par l'AméricaineCarmelita Jeter en10 s 64.
Afin de parcourir la distance le plus rapidement possible, le sprinteur doit réaliser au mieux les différentes étapes d'une course, à savoir la réaction, la phase de démarrage, la phase d'accélération et la phase de maintien de vitesse[87]. Le nombre de foulées développées est, en moyenne, de 43 à 46 chez les hommes (40 à 41 pour Usain Bolt), et de 47 à 52 chez les femmes.
Avant le départ, l'athlète prend position en posant ses pieds dans lesstarting-blocks qu'il a préalablement réglés en fonction de la longueur de ses jambes. La position de l'athlète consiste, à ce moment, à poser un genou à terre, ses deux jambes étant pliées ; ses mains sont posées à terre, en arrière de la ligne blanche de départ. Au premier commandement dustarter (« à vos marques », en anglais : « On your marks »), les compétiteurs prennent leur position de départ. Lorsqu'ils ne bougent plus, le starter les avertit du départ imminent (« prêts ? », en anglais : « set ») ; les athlètes se mettent alors en position de déséquilibre, le poids du corps basculant sur les bras. Le genou de la jambe avant forme un angle d'environ90 degrés, celui de la jambe arrière d'environ120 degrés[88]. Enfin, le starter donne le signal de départ en tirant un coup de feu en l'air.
Unfaux départ est détecté soit visuellement par le starter (ou le starter de rappel), soit automatiquement lorsque le coureur part moins de 100 millièmes[89] après le coup de feu (durée qui correspond au temps minimal que met un signal nerveux pour aller des oreilles aux jambes en passant par le cerveau). Avant 2003, un faux départ par athlète était autorisé[90]. Entre 2003 et 2009, c'est un seul faux départ par course qui fut toléré, l'athlète commettant le deuxième faux départ étant éliminé. Depuis 2010, aucun faux départ n'est toléré[91].
Certainscoureurs naturellement rapides sur 50 ou 60 mètres sont dépassés ensuite, car la vitesse décroît souvent au-delà de six secondes ; seuls la technique et l'entraînement peuvent limiter voire supprimer cette déperdition. Le 100 mètres idéal consisterait donc à décélérer le moins possible en deuxième partie de course. L'athlète doit résister à la fatigue apparaissant dans les vingt derniers mètres, maintenir du relâchement[93] et réussir à maîtriser sa technique afin de conserver sa vitesse le plus longtemps possible jusqu'à la ligne d'arrivée.
Comme pour l'ensemble des courses sur piste, l'arrivée du 100 mètres est jugée lorsque le torse de l'athlète franchit la ligne d'arrivée[94]. Les concurrents peuvent être départagés grâce à laphoto-finish et leur temps connu au millième de seconde. En cas d'impossibilité de départager les athlètes, ceux-ci sont classés à égalité[95]. Il arrive que le temps affiché soit corrigé après que les images (photos finish) du film de la course ont été développées et analysées par les juges, qui valident le temps au moment précis où les épaules des athlètes franchissent la ligne[96].
Le sprint, sur des distances de l'ordre de 100 mètres, fait intervenir principalement lemétabolisme anaérobie alactique, c'est-à-dire un fonctionnement du muscle sans oxygène et ne produisant pas d'acide lactique. Chez l'humain, l'adénosine triphosphate (ATP) constitue la seule énergie utilisable par le muscle. Lors d'efforts intenses et brefs, le muscle dégrade directement l'ATP enadénosine diphosphate (ADP) etphosphate inorganique. Les réserves d'ATP du muscle s'épuisent en seulement 2 à 3 secondes. Laphosphocréatine prend le relais pour régénérer l'ATP (réaction de Lohmann-Lehmann). La phosphocréatine est alors transformée encréatine et phosphate inorganique. La régénération de l'ATP via la phosphocréatine s'épuise en moins de 10 secondes[97], généralement 7 secondes, soit l'essentiel du temps d'un 100 mètres. Au-delà, lemétabolisme anaérobie lactique prend le relais, l'emportant sur le métabolisme alactique pendant la dernière phase de course[98].
Cette synthèse de l'ATP via la phosphocréatine permet d'expliquer l'ingestion decompléments alimentaires contenant de la créatine par certains athlètes. Cette consommation augmente la concentration de phosphocréatine dans le muscle et prolonge ainsi la régénération de l'ATP, stimulant de fait la performance lors d'un effort bref et intense tel le sprint[99].
Sur 100 mètres, les performances des athlètes sont fortement dépendantes du vent, un record ne peut ainsi être homologué parvent favorable que si celui-ci a une vitesse inférieure ou égale à2,0m/s[100](7,2km/h).
Lapiste d'athlétisme, le vent comme l'équipement personnel du sprinteur influent sur ses performances. Ainsi, les chaussures composées depointes permettent d'améliorer l'adhérence du coureur et l'effet ressort des appuis en limitant le temps de contact avec la piste. Il existe des chaussures adaptées aux différents types d'appui[101] (coureurs universels,pronateurs, supinateurs). Le vêtement, de par sa résistance au vent et donc sonaérodynamisme, rend possible également le gain de quelques centièmes de seconde. C'est pourquoi les sprinteurs portent souvent des tenues proches du corps.
Le record du monde du 100 mètres masculin est reconnu par l'IAAF depuis1912. Il connaît sa plus forte progression lors de la période allant des années 1910 aux années 1960, où le chronométrage est effectué au dixième de secondes. L'AméricainDon Lippincott est le premier détenteur officiel du record du monde du 100 mètres (10 s 6 en 1912). Vingt-quatre ans plus tard,Jesse Owens réalise quatre dixièmes de mieux lors de son triomphe des Jeux de Berlin. En 1968,Jim Hines devient le premier homme sous les dix secondes : son temps de9 s 9 est le dernier record mondial battu enregistré par le biais du chronométrage manuel, et sa performance de9 s 95, réalisée lors des Jeux de Mexico constitue le premier record du monde mesuré électroniquement. En près d'un demi-siècle, le record progresse de près de sept dixièmes de secondes. À partir de 1972, l'évolution des performances reste relativement faible, en dépit des améliorations apportées dans la discipline, telles les pistes en tartan, les chaussures à pointes, les progrès des méthodes d'entraînement ou la professionnalisation de l'athlétisme[108]. Ainsi, le record du monde n'évolue que d'un dixième entre 1968 (9 s 95) et 1994 (9 s 85), et semble se rapprocher des limites physiologiques humaines décrites par les scientifiques[109]. À compter du, l'IAAF n'homologue que les temps mesurés à l'aide du chronométrage électronique[110]. En 1999,Maurice Greene met un coup d'arrêt à cette relative stagnation en améliorant le record mondial de cinq centièmes (9 s 79). En 2008, lors desJeux de Pékin,Usain Bolt améliore le record du monde avec le temps de9 s 69. Selon une étude scientifique, le temps aurait été proche des9 s 60 si le Jamaïcain n'avait écarté les bras et coupé son effort peu avant la ligne d'arrivée[111]. Le, lors des championnats du monde à Berlin, Usain Bolt se surpasse une nouvelle fois et bat son précédent record de11 centièmes en faisant un temps de9 s 58, avec une moyenne de37,58km/h[112]. C'est le premier homme à améliorer trois fois de suite ce record du monde et la plus nette amélioration du record depuis le passage au chronométrage électronique en 1968. Ce record va donc au-delà des limites physiologiques anticipées par l'IRMES en 2008, lequel prévoyait une barrière théorique à9 s 67[113]. Selon une étude néerlandaise publiée par l'université deTilburg en juillet 2012, la possibilité pour Bolt de courir le 100 m en 9 s 40 est « réalisable »[114]. Toujours selon cette étude, le record du monde possible de manière ultime en ce moment est de 9 s 36[115]. Le chercheur Sander Smeets a obtenu ce résultat en analysant à l'aide de modèles mathématiques et statistiques les temps de référence sur 100 m des 1034 meilleurs athlètes mondiaux depuis 1991. Il a actualisé une étude qu'il avait déjà conduite en 2008, et qui concluait que le « record mondial ultime » se situait à 9 s 51.
À l'instar de celui des hommes, le record du monde féminin connaît une progression fulgurante entre les années 1930 et les années 1960. Il est reconnu officiellement par l'IAAF depuis 1922. L'AméricaineWilma Rudolph réalise11 s 2 en 1961, soit une seconde de moins qu'en 1928. En 1977, l'Est-allemandeMarlies Göhr améliore considérablement le record mondial féminin en réalisant10 s 88, soit13 centièmes de mieux que le précédent record. En 1988, l'AméricaineFlorence Griffith-Joyner se rapproche un peu plus des performances masculines en signant le temps de10 s 49 à Indianapolis le. Bien qu’elle n’ait jamais été contrôlée positive, les performances et la mort prématurée de Griffith-Joyner font planer le doute sur son record du monde, qui est,à ce jour[Quand ?], considéré comme quasiment imbattable[116]. Depuis, seulesMarion Jones (10 s 65 en 1998),Carmelita Jeter (10 s 64 en 2009),Shelly-Ann Fraser (10 s 63 en 2021[86]),Elaine Thompson-Herah (10 s 61 en 2021) etMelissa Jefferson-Wooden (10 s 61 en 2025) sont descendues sous les10 s 70 même siChristine Arron (10 s 73 en 1998) etMerlene Ottey (10 s 74 en 1996) ont approché cette barre.
L'AméricainJim Hines fut le premier homme à passersous les dix secondes, en chronométrage électrique. Néanmoins, Hines avait déjà réalisé une performance similaire quelques mois auparavant lors desChampionnats des États-Unis d'athlétisme, pendant la célèbre « Night of speed », mais elle fut invalidée en raison d'un vent trop important.Carl Lewis fut, quant à lui, le premier à courir un 100 mètres en moins de9 s 9. Cette course, la finale deschampionnats du monde de Tokyo, fut particulièrement rapide puisque 6 des 8 coureurs ont couru en moins de9 s 96.
Les coureurs d'origineafricaine sont quasiment les seuls à avoir passé la barre des10 secondes, hormis lemétisAustralienPatrick Johnson9 s 93 en 2003 qui est de père blancIrlandais et de mèreaborigène d'Australie et leFrançaisChristophe Lemaitre en 2010 qui est le premier blanc sous les dix secondes avec un temps de9 s 98[27],[67]. Avant eux, lePolonais blancMarian Woronin avait réalisé un chrono de 9 s 992 en 1982, mais après arrondissement son temps fut homologué en 10 s 00. Certains expliquent cette domination des coureurs noirs par l'influence génétique, notamment le rôle du gèneACTN3(en)[119] agissant sur lesfibres musculaires rapides, qui peut agir au même titre que l'entraînement, le régime ou le comportement de l'athlète[120]. Toutefois, selon le généticienAxel Kahn,« la composante génétique de cette aptitude est probable mais non avérée [et] les gènes responsables […] ne sont pas clairement déterminés »[121].
La sprinteuse américaineMarion Jones a avoué en 2007 avoir eu recours au dopage
Les cas dedopage sont sévèrement sanctionnés lors des championnats de haut niveau comme l'illustre le cas du CanadienBen Johnson, à la fois pour préserver l'image du sport et protéger la santé des athlètes. Ceci n'empêche pas les cas de dopage de toucher le 100 mètres de manière récurrente, au cours des vingt dernières années[129].
Après une course ou pendant les périodes d'entraînement, les athlètes sont soumis à des contrôles anti-dopages, via des analyses de sang ou d'urine. En 2010, l'IAAF a procédé à 4 310 contrôles[130]. Toutefois, selonDwain Chambers, sprinter anglais convaincu de dopage auxstéroïdes en 2003, les contrôles sont très « faciles à fausser »[131]. Leshormones de croissance, produit efficace très utilisé par les athlètes, sont difficilement détectables. Les sprinteurs américainsJustin Gatlin[132] ouTim Montgomery[133] (alors détenteur du record du monde de la distance) ont été également contrôlés positifs. Mi-juillet 2013, les autorités révèlent qu'Asafa Powell etSherone Simpson ont subi uncontrôle antidopage positif. Le même jour,Tyson Gay est également mis en cause par l'Agence américaine antidopage (USADA) pour un contrôle positif à une substance interdite lors d'un contrôle effectué le 16 mai hors compétition.
Chez les femmes, les performances deFlorence Griffith-Joyner ont toujours créé la polémique. En effet, ses records irréels sur 100 mètres (10 s 49) et 200 mètres (21 s 34), encore inaccessibles de nos jours, et sa mort prématurée ont nourri des soupçons concernant son dopage. Si celle-ci ne fut jamais contrôlée positive, ses transformations physiques ne laissent guère de doutes[83]. Avec la chute duMur de Berlin en 1990, les archives de laStasi laissent suggérer que le dopage était institutionnalisé sous le régime de laRépublique démocratique allemande. De nombreux athlètes parmi lesquelsMarlies Göhr auraient reçu de hautes doses d'Oral-Turinabol en 1983 et 1984. En 1993, la championne est-allemandeKatrin Krabbe est convaincue de dopage auclenbuterol, substance interdite[134]. Plus récemment, en 2007, la multi-médailléeMarion Jones a avoué s'être dopée[84], tandis queKelli White qui remporta les deux médailles d'or du sprint lors desChampionnats du monde 2003 àParis-Saint-Denis fut contrôlée positive aumodafinil et déchue de ses titres mondiaux[135]. Le titre mondial 2003 revient alors àTorri Edwards, laquelle est reconnue coupable de dopage à lanicéthamide en 2004, et est suspendue deux ans[136]. Enfin en 2011, l'UkrainienneZhanna Pintusevich-Block,championne du monde 2001 est sous le coup d'une enquête pour des soupçons de dopage en lien avec l'affaire Balco[137].
L'entraînement spécifique au sprint se divise en plusieurs axes de travail parmi lesquels se trouvent l'aérobie et le travail musculaire, le départ et la mise en action, la technique et la fin de course[138]. La masse musculaire naturelle est composée de fibres rouges ou fibres lentes et de fibres blanches ou fibres rapides, ainsi que de fibres indéterminées ou neutres qui s'apparenteront aux fibres rouges ou blanches suivant l'entraînement accompli. Ainsi, chez un sprinteur, la proportion de fibres rapides peut atteindre 85 %, contre seulement 15 % chez un marathonien[139].L'entraînement sportif pour le 100 mètres consiste à travailler le départ grâce à des exercices de concentration. Il vise également à développer la puissance musculaire de l'athlète par lamusculation et le travail en charge. Le sprinteur travaille ses départs et son explosivité en traînant derrière lui des disques de poids qui lui sont rattachés par des cordes ou des sangles. Des exercices de Préparation Physique Généralisée (PPG) et de Préparation Physique Spécifique (PPS) sont nécessaires tout comme les exercices de talon fessiers, de genoux abdomen. Le travail de la technique gestuelle, la course en côte comme les foulées bondissantes sont également efficaces. En fonction dustyle de course, l'entraînement doit s'adapter au profil du coureur. Un travail sur lafoulée (cycle avant ou cycle arrière) et lesappuis est incontournable.
Des répétitions de 200 m à 600 m à allure élevée (120 à 140 % de laVMA) sont courues sur pistes pour permettre à l'athlète de maintenir plus longtemps sa vitesse de pointe et d'être endurant.
Les performances exceptionnelles de Bolt, régulièrement nommé comme sportif ou athlète de l'année lors deremises de prix, ont eu pour conséquence d'attirer toujours plus desponsors. Usain Bolt est ainsi devenu en 2010, l'athlète le mieux payé au monde avec un contrat de 24 millions de dollars sur trois ans avec son équipementierPuma[140].Pour ce qui est des meetings, les meilleurs athlètes peuvent être rémunérés pour leur simple participation, sans présager leur résultat. Par exemple, la participation de Usain Bolt auMeeting Areva en 2010 lui a rapporté 250 000 dollars[141].
Une victoire en meeting donne droit à une prime, par exemple le vainqueur du 100 m aumeeting Lille Métropole en 2010 reçoit 2 000 euros[142].
Ces chiffres sont à mettre en perspective avec la relative simplicité du matériel nécessaire, une paire depointes coûtant autour d'une centaine d'euros.
Autre preuve de la grande notoriété du 100 mètres, le million de demandes reçues par les organisateurs pour assister à la finale du 100 mètres desJO 2012 deLondres[145],[146].
En salle, le 100 mètres est généralement remplacé par le60 mètres par manque de place, les pistes couvertes ne disposant que très rarement d'une ligne droite de 100 mètres.Sur 60 mètres, compte tenu de la distance, letemps de réaction au départ et la mise en action sont prépondérants. De ce fait, certains sprinteurs font l'impasse sur la saison hivernale. Il existe néanmoins des 60 mètres courus en plein air, et il fut épreuve olympique chez les hommes auxJeux olympiques d'été de 1900 et de1904[147].
Le record du monde est détenu par l'AméricainChristian Coleman en6 s 34 chez les hommes, et par la RusseIrina Privalova en6 s 92 chez les femmes[148].
Cette épreuve consiste en la succession de relais pour quatre athlètes qui doivent chacun parcourir une distance avoisinant les 100 mètres et se transmettre untémoin (sous forme de bâton cylindrique). Le coureur qui va recevoir le témoin prend son élan dans une zone d’élan, la transmission du témoin se passe dans une zone de transmission de 20 mètres. Si le passage du témoin est réalisé avant ou après cette zone, l’entièreté du relais est disqualifiée à la suite de la course[149].
Le 100 mètres handisport est une des épreuves d'athlétisme handisport. Elle se court en fauteuil ou debout. Peuvent y participer les amputés inférieurs comme supérieurs, les Infirmes Moteurs Cérébraux (IMC) debout ou en fauteuil, les déficients visuels ou auditifs et les athlètes en fauteuil roulant (paraplégiques, tétraplégiques)[152]. Des catégories sont constituées selon le handicap des athlètes[153].
La version du 14 juin 2011 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.