LeG insulaire,ᵹ en bas-de-casse,Ᵹ en capitale (image :) est une forme de lalettre G utilisée dans l’écriture duvieil anglais et duvieil irlandais. Elle est utilisée comme symbole phonétique dans l’étude du gallois et de l’irlandais, ainsi qu’en philologie ou dialectologie germanique pour représenter laconsonne fricative vélaire voisée [ɣ].
L’alphabet latin est importé en Irlande avec les écrits du christianisme, puis est transmis par les missionnaires chrétiens irlandais auxAnglo-Saxons, remplaçant progressivement l’alphabet runique. Lalettre « G » est ainsi tracée dans les textes envieil anglais etvieil irlandais dès leVIIIe siècle ; on reconnaît encore l’œild’un « g » de la graphieonciale. Sous la plume des scribes anglais, elle évolue vers une nouvelle lettre, leyogh (« ȝ » en bas de casse,« Ȝ » en lettre capitale).
Alphabet du vieil anglais (avec le forme insulaire des lettres) selon George Hickes en 1705.
Selon Natalis de Wailly, la forme du g insulaire se retrouve aussi pour le g dans les Pandectes de Florence et dans le Sulpice Sévère de Vérone, écrits au début duvie siècle[1].
Rasmus Rask utilise la lettre g insulaire dans son orthographe dusame, notamment dansRæsonneret Lappisk sproglære efter den sprogart publié en 1832[2].
Tableau de transcription de l’avestan proposée dans Jackson 1890.
Le g insulaire est utilisé dans la transcription de l’avestan proposée par A. V. Williams Jackson en 1890[3].
Tableau des consonnes dans Sievers,Angelsächsische Grammatik, 1882, avec le g insulaire.Consonnes du proto-germanique dans Noreen 1884, avec le g insulaire.Transcription de Bremer comparée à l’alphabet phonétique international en 1898, avec le g insulaire.
Certains auteurs ne font pas de distinction entre le g insulaire ‹ ᵹ › et l’ej ‹ ʒ ›, par exemple Charles Copland Perry et Albrecht Reum utilisent le g insulaire au lieu de l’ej dans l’alphabet phonétque international dans un cours de prononciation française de 1904[5].
John Morris Jones utilise le g insulaire comme symbole phonétique pour noter une spirante gutturale voisée utilisée envieux gallois dansA Welsh Grammar, Historical and Comparative publié en 1913[6].
Le g insulaire est utilisé par George Henderson dans « The Gaelic dialects », publié dans leZeitschrift für celtische Philologie de 1903 à 1905[7],[8], ou par Tomás Ó Máille dans une grammaire irlandaise publié en 1927[9],[10].
Diagramme des consonnes dans Prokosch 1939.
Eduard Prokosch utilise le g insular dansA comparative Germanic grammar publié en 1939[11].
Le G insulaire bas de casse a été introduit dans l’Unicode lors de sa révision 4.1 (mars 2005) dans le bloc des « Suppléments phonétiques »[12], en tant que notation phonétique de l’ancien irlandais. Il a été suppléé dans l’Unicode 5.1 (avril 2008) de la lettre capitale, et duG insulaire culbuté ‹ Ꝿ ꝿ ›, dans le bloc « Latinétendu D »[13].