Formes du symbole abréviatif Ꝯ dans Chassant 1884.
Dans les manuscripts les plus anciens, l’abbréviation us a la forme d’une ligature composée d’u et d’un s long, celle-ci évolue pour devenir un s long sur une courbe rappelant le u. Par la suite, cette ligature est fortement simplifiée pour devenir deux-points et finalement un seul point (point qui sera généralisé pour représenter l’omission de la syllabe finale d’un mot). Alternativement, la ligature a aussi pris la forme d’un chiffre 9 ouvert au-dessus, une courbe pour le u est un trait descendant pour le s long, avant de prendre une forme plus proche du chiffre 9[2].
Phrase duSonge du vergier (circa 1499) avec Ꝯ dans le mot « Ꝯme » (comme) : « Et ainsi comme lucifer ilz ont perdu charite ».
Exemple du ꝯ dans Martim Codax,Ai Deus, se sab’ora meu amigo dans les mots « meꝯ » (meus) et « olhꝯ » (olhos) : "Ergas meus olhos que choran migo".
que contradixi, noté ‹ que.ꝯ̈.dixi ›, dans un ouvrage deBartolus de Saxoferrato, publié en 1477.
Texte avec « ꝯcubitoꝛibꝰ » dans une Bible de c. 1502.
En français, on retrouve l’us ‹ Ꝯ › comme brévigraphe pourcom et l’us en lettre supérieure ‹ ꝰ › pourus ou mêmes[3],[4] en fin de mot chez certains imprimeurs ou auteurs commeGeoffroy Tory (notamment dansHeures de la Vierge[5] publié en 1525 ouChamp fleury[6] publié en 1529) dans des mots comme « plꝰ »plus, « noꝰ »nous, « toꝰ »tous, « voꝰ »vous.
AlphonseChassant,Dictionnaire des abréviations latines et francaises usitées dans les inscriptions lapidaires et métalliques, les manuscrits et les chartes du moyen âge, Paris, Martin,(lire en ligne)
LéopoldDelisle et LudwigTraube, « De l’emploi du signe abréviatif ꝰ à la fin des mots »,Bibliothèque de l’école des chartes,t. 67,,p. 591-592(lire en ligne)
(en)David A.King, « An astrolabe from 14th-century Christian Spain with inscriptions in Latin, Hebrew and Arabic : A unique testimonial to an intercultural encounter »,Suhayl, International Journal for the History of the Exact and Natural Sciences in Islamic Civilisation,vol. 3,,p. 9-156(lire en ligne)
A.Largeault, « L’épitaphe de Gunter à l’église Saint-Hilaire de Poitiers »,Revue poitevine et des confins de la Touraine et de l’Anjou,vol. 11,,p. 225-241(lire en ligne)