En russe, prononcée isolément, elle représente la suite /jo/ composée de lasemi-voyelle[j] et de la voyelle[o].
Lorsqu'elle suit une consonne, elle signifie lapalatalisation de la consonne précédente, si possible, et se prononce alors [o]. Dans tous les autres cas, elle se prononce [jо].
La syllabe formée avec la lettre ‹ ё › est, à de rares exceptions près (кёнигсбе́ргский,сёрфинги́ст), accentuée.
En russe moderne, l’équivalent de /e/ des langues slaves est /o/ dans une syllabe portant l’accent tonique et suivant une consonnepalatalisée mais pas avant une consonne palatalisée. Le digramme ‹іо› est proposé comme lettre de l’alphabet russe officiel le, lors d’une réunion de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg présidée par la princesseCatherine Dachkov (en russe : Екатерина Романовна Воронцова-Дашкова, Iékatérina Romanovna Vorontsova-Dachkova). Cependant cette proposition est rejetée, évitant l’orthographe «ioлка» (l’actuel «ёлка»), «ioж» (l’actuel «ёж»), etc.
En 1797,Nikolaï Karamzine utilise la lettre ‹ё› dans le second tome desAonides, dans le mot ‹слёзы›[ˈslʲɵzɨ] pour qu’il rime avec ‹розы›[ˈrozɨ], et utilise l’orthographe ‹слезы›[ˈslʲezɨ] dans le reste de l’ouvrage[1].
Bien que d'usage courant avant laSeconde Guerre mondiale, ‹ ё › disparaît progressivement de l'écriture russe, remplacée par la lettre ‹ e › à cause de leur graphie similaire et de la possibilité pour les locuteurs de déterminer par le contexte quel son est représenté (par exemple, «мел» – «мёл», «все» – «всё», etc.). Actuellement[Quand ?], les autorités russes[Qui ?] tentent de restaurer l'usage généralisé de cette lettre, qui est présente dans plus de 12 500 mots et 2 500 noms de famille.
Enbiélorusse, la distinction entre ‹ ё › et ‹ e › est toujours d'actualité.