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L’expressionîle de Californie fait référence à une erreur commise par les géographes européens duXVIe siècle, selon laquelle la Californie, au départ contrée inexplorée et en partie mythifiée, était une île séparée du continent américain par laMare Californica. Cette erreur est liée à un autre mythe géographique, celui dudétroit d'Anián.
L'idée de l'île de Californie apparaît dans unroman de chevalerie écrit en 1496, époque où les Espagnols ne connaissent duNouveau Monde, qu'ils identifient encore aux« Indes » (asiatiques), que lesîles des Caraïbes et la région de l'isthme de Panama. Ce n'est qu'en 1521, après la conquête de l'Empire aztèque parHernán Cortés, que les Espagnols sont en mesure d'explorer les territoires correspondant à la « Californie », ce qui ne se réalise qu'à partir de 1533, notamment en 1539 avecFrancisco de Ulloa, qui atteint le fond dugolfe de Californie.
L'île de Californie est alors identifiée avec lapéninsule de Basse-Californie, qui apparaît sur les cartes non pas comme une péninsule mais comme une île allongée. En dépit des preuves contraires rapportées par les explorateurs ultérieurs, cette erreur a continué d'apparaitre pendant deux siècles sur de nombreuses cartes, devenant une des plus fameuses erreurs cartographiques de l'Histoire.
La première mention connue de la légende de l’île de Californie se trouve dans le romanLas sergas de Esplandián deGarci Rodríguez de Montalvo écrit en1496, et édité, pour autant qu'on sache, seulement en1510 àSéville. Il s'agit d'un ouvrage du cycle d'Amadis de Gaule.
Rodriguez écrit notamment :
« Sache qu'à main droite des Indes il y a une île appelée Californie très proche du bord du paradis terrestre ; elle est peuplée de femmes noires, sans aucun homme parmi elles, car elles vivent à la façon desAmazones. Elles étaient belles et robustes, de valeur fougueuse et de grande force. L'île était grande, avec ses rochers escarpés. Leurs armes étaient toutes en or. Elles domptaient des animaux sauvages et leur mettaient des harnais. Dans toute l'île, il n'y avait aucun métal sinon de l'or. »
Il est probable que cette description de Montalvo a favorisé l'identification par les premiers explorateurs de lapéninsule de Basse-Californie comme étant l'île du roman[1].
Dans le roman, l'île est dirigée parCalafia (en) ou Califia, reine de Californie dont le personnage est diversement célébré à partir du XXe siècle notamment dans des œuvres artistiques.

Après lachute de l'Empire aztèque, Hernan Cortés devient capitaine général de la colonie deNouvelle-Espagne (capitale : Mexico). Il s'intéresse d'abord à l'exploration des régions situées au sud :Honduras etGuatemala (1523-1526).
En 1529, il rentre en Espagne afin de négocier les conditions de l'exploration des régions situées au nord-ouest de Mexico et de l'océan Pacifique.
Rentré en 1530, il lance en 1532 sa première expédition, qui permet à Diego Hurtado de Mendoza de découvrir lesîles Tres Marias. En 1533, la seconde expédition aboutit à la découverte desîles Revillagigedo (Hernando de Grijalva) et de l'extrémité sud de la péninsule de Californie (Fortún Ximénez). La troisième expédition (1535), dirigée par Cortés lui-même, tente d'établir un poste sur la péninsule de Californie (baie de Santa Cruz), mais Cortés est alors interrompu par l'arrivée à Mexico en novembre 1535 duvice-roi de Nouvelle-Espagne nommé parCharles Quint,Antonio de Mendoza, qui devient son supérieur hiérarchique.
La quatrième expédition n'a lieu qu'en 1539 :Francisco de Ulloa est chargé d'explorer la zone située au-delà de la baie de Santa Cruz. Il découvre alors legolfe de Californie, qu'il nomme « mer de Cortés » et atteint le fond du golfe où se trouve l'embouchure durio Colorado, nommant cet endroit « anse de saint André ». Il redescend ensuite vers le sud jusqu'à Santa Cruz, puis remonte la côte occidentale de la péninsule jusqu'à l'île Cedros.
En 1539, le FranciscainMarcos de Niza mène une exploration dans la région de larivière Gila, affluent duColorado, et en revient en affirmant qu'il a trouvé « Cibola », une des légendairescités d'or, issues d'un mythe remontant auMoyen Âge (les Sept évêques deMérida et les Sept Cités d'or qu'ils auraient créées loin dans des îles de lamer Océane).
Dès 1540, le vice-roi met sur pied une expédition militaire sous le commandement deFrancisco Vásquez de Coronado, gouverneur de laNouvelle-Galice depuis 1538, accompagné d'une escadre commandée parHernando de Alarcón. Celui-ci atteint, comme Ulloa, l'embouchure du Colorado, auquel il donne le nom derío de Nuestra Señora del Buen Guía, puis le remonte jusqu'au confluent de la Gila, sans rencontrer Vasquez de Coronado, qui se trouve plus à l'est.
À l'endroit où l'a amené Marcos de Niza, qui sert de guide, Vasquez de Coronado ne trouve qu'un village zuni, Hawikuth. Il part ensuite pour un long périple vers l'est à travers les actuels États duNouveau-Mexique, duTexas et duKansas, vers la cité de « Quivira », nouvelle déception. Un de ses lieutenants, chargé d'une excursion en direction du Colorado, est le premier Européen à voir leGrand Canyon.
La carte ci-dessus (haut de page), datée de 1650, est l'œuvre d'un cartographe néerlandais desProvinces-Unies, Joan Vinckeboons (1617-1670), employé de laCompagnie néerlandaise des Indes occidentales[2].
Cette carte, où se trouvent lesîles Tres Marías, semble ignorer l'existence du fleuve Colorado, pourtant connu depuis Francisco de Ulloa (1539) et Hernando de Alarcon (1540).

Il s'agit d'un extrait (America Septentrionalis) du planisphère d'Hugo Allart,Novissima totius terrarum orbis tabula (« Tableau mis à jour de tout l'orbe des terres »), publié àAmsterdam en 1685.
Hugo Allart (1620-1684) était un cartographe néerlandais qui a travaillé àTournai (comté de Flandre, possession desrois d'Espagne depuis le règne deCharles Quint), mais aussi à Amsterdam, dans lesProvinces-Unies[3].
Le nom « Anian » apparaît au nord du continent, à lalatitude de labaie d'Hudson ; plus au sud, lapéninsule de Basse-Californie (California) est encore une île.

Cette carte (L'America Settentrionale) A été publiée à Rome en 1687. Guillaume Sanson (1633-1703) était un cartographe français[4].
