Pour les articles homonymes, voirLéon.
Ne doit pas être confondu avecArchidiocèse de León,Diocèse de León en Nicaragua ouDiocèse de León.
| Diocèse de Léon (la)Dioecesis Leonensis | ||
Lacathédrale deSaint-Pol-de-Léon. | ||
| Informations générales | ||
|---|---|---|
| Pays | Duché de Bretagne Royaume de France | |
| Type de juridiction | Anciendiocèse | |
| Création | VIe siècle | |
| Suppression | 1790 / 1801 | |
| Province ecclésiastique | Tours | |
| Siège | Saint-Pol-de-Léon | |
| Diocèses suffragants | aucun | |
| Langue(s) liturgique(s) | latin | |
| Territoire | Pays de Léon | |
Localisation du diocèse | ||
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Lediocèse deLéon (enlatin :Dioecesis Leonensis) ouévêché de Léon est un ancien diocèse de l'Église catholique en France. Il est un des neufévêchés de laBretagne historique. Son territoire s'étendait sur lepays de Léon, région septentrionale de l'actuel département duFinistère. Il a fusionné en avec l'évêché de Cornouaille pour former lediocèse de Quimper et Léon. Le siège épiscopal se trouvait àSaint-Pol-de-Léon. L'évêque portait le titre d'« évêque-comte de Léon »[1].
AuVIe siècle, l'Armorique devientBretagne par l'arrivée massive d'émigrés bretons venus dupays de Galles et de laDomnonée britannique, principalement de la région deCornouailles.
Procope de Césarée écrit en que« les Francs leur permettent d'habiter la partie de leur territoire qu'ils estiment être la plus déserte ».
Le Léon (et laCornouaille) étaient-ils déjà christianisés à l'arrivée des Bretons ?On[Qui ?] peut penser que l'évangélisation n'avait pas encore atteint sérieusement la partie occidentale de la péninsule : lechaton de bague et legraffiti chrétien de Locmaria sont les seuls témoignages archéologiques exhumés à ce jour.
LesVies des Saints font arriver les Bretons en groupes sous la conduite de chefs, religieux ou civils. Ceux qui occupèrent le nord de l'Armorique étaient venus sous la conduite d'un chef nomméRiwal. Pendant le règne de son filsDeroch, laDomnonée armoricaine reçut de nouveaux immigrants, et parmi eux,Saint Tugdual. Débarqué sur la côte à l'Ouest du Léon, il y établit un lann près duConquet. Il commença à évangéliser le pays de Léon, qu'il laissa à Pol-Aurélien, lui-même s'en allant vers l'est, formant des monastères, en particulier àTréguier
Pol, Paulinannus, ou Paullinus, vient du pays de Galles où il était condisciple de Samson, Gildas, et David à l'école monastique de saint Iltud. Il quitte son pays avec un groupe de disciples et traverse la Cornouaille britannique où il s'arrête un temps sur l'injonction du roi Marc, aliasConomor.
Il arrive ensuite àOuessant avec« 12 prêtres et autant de laïques unis à lui par un lien de parenté, les uns neveux, les autres cousins », et un nombre suffisant d'esclaves. Étant donné le caractère clanique de la société bretonne ancienne, tout porte à croire que les émigrés se regroupèrent en fonction de liens familiaux et ethniques. Là, il établit le monastère deLampaul. Ses compagnons sont connus :Tégonnec (Saint-Thégonnec etPlogonnec),Goeznou (Gouesnou etGouézec),Laouénan (Tréflaouénan),Jaoua (Saint-Jaoua enPlouvien),Winiau (Plouigneau),Séo' (Sainte-Sève).
Pol établit d'autres monastères àLampaul-Plouarzel,Lampaul-Ploudalmézeau,Lampaul-Guimiliau, à l'île de Batz oùWithur lui remet l'évangéliaire et la cloche, insignes du père abbé, et, enfin, à l'oppidum qui deviendraSaint-Pol-de-Léon.
D'après une biographie écrite auIXe siècle, Pol aurait été chargé par lemachtiernWithur, ou Wizur, qui résidait à l'île de Batz, d'une mission auprès du roi francChildebert. En réalité, Withur priait le mérovingien d'user de son autorité pour obliger Pol à accepter l'épiscopat.
Par la volonté de Withur (ou Wizur) et de Childebert, il sera donc consacré « évêque », évêque-abbé d'un monastère à la manière celtique. Son rayonnement, et celui de ses disciples, atteint une grande partie de laDomnonée. Son apostolat enBretagne se situe entre et environ.
Dans sa vieillesse, Pol aurait laissé l'administration de son « diocèse » à trois auxiliaires et se serait réservé le gouvernement de l'abbaye qu'il avait fondée. La cathédrale deSaint-Pol-de-Léon conserve encore sa clochette monastique, curieux spécimen de l'art breton de cette époque.
La notion de diocèse avec des limites définitives où s'exerce l'autorité de l'évêque, si elle existait bien chez lesGallo-romains et lesFrancs, était sans doute étrangère auxchrétiens venus d'Outre-Manche qui avaient gardé leurs us et coutumes. Les monastères bretons observaient d'ailleurs larègle des moines (telle la tonsure celtique, la date de Pâques) deGrande-Bretagne ou d'Irlande. L'évêque-abbé exerçait sa juridiction sur l'abbaye-mère, puis sur les autres monastères, sur lesplou,ple,plo,lann,loc,tre outref autour desquels se formèrent des agglomérations qui allaient devenir des paroisses bretonnes. Cet état de fait dura jusqu'au moment de la constitution du royaume de Bretagne.
En, auConcile de Tours, les prélats gallo-francs défendirent d'ordonner enArmorique un évêque sans le consentement dumétropolitain (qui se trouvait à Tours). Les Bretons n'en tinrent aucun compte. Cet attachement à leur discipline particulière devait les rendre suspects à Rome et aux Carolingiens.
En eut lieu la grande invasion des Normands. Toute la Bretagne fut envahie et saccagée, et de nombreux habitants vendus ou expulsés. Les comtes, machtierns, les marchands, les moines, les prêtres et tous ceux qui avaient quelque chose à perdre s'exilèrent.
Vers l'an, à la suite des réformes demandées parRome, la province deBretagne se place sous la juridiction de la métropole deTours (il faudra attendre encore longtemps avant qu'il y ait un archevêque àRennes![Interprétation personnelle ?]).
La géographie des diocèses se fixe définitivement à la fin duXIe siècle, ainsi que celle desarchidiaconés (voir ci-dessus) pour le diocèse de Léon. L'unité de base qu'est laparoisse se renforce alors, en partie grâce à la démographie, qui permet de quadriller totalement le territoire diocésain.
Comme àQuimper, la construction de la cathédrale deSaint-Pol-de-Léon débute auXIIIe siècle, sur l'emplacement d'un édifice roman dont subsistent des pans de murs. La nef est érigée en pierre calcaire, dans le style normand, puis les voûtes par l'évêqueGuillaume Rochefort, au siècle suivant. Le transept et le chœur sont construits auXVe siècle : on y retrouve les armes des évêques Jean Prigent ( -) et Guillaume Ferron ( -). Sous Prigent, est édifiée la grande rosace.
L'année voit la création d'un couvent de Dominicains à Morlaix.

LaRéforme, lancée en enAllemagne parMartin Luther, n'atteint pas laBretagne. Toutefois, quelques manifestations deréformés sont connues àMorlaix dès. Lecalvinisme reste disséminé et faible. Une relative tolérance semble d'ailleurs s'installer enBretagne. L'édit de Nantes accorde la liberté de culte, mais constate l'absence des lieux de culte issus de laRéforme dans leLéon. Untemple est connu pour leXVIIe siècle àMorlaix, mais leprotestantisme ne parvient pas à conquérir les masses rurales ni le clergé paroissial.
Après leconcile de Trente (-), l'Église catholique met en place sa Réforme visant à corriger les nombreux abus mis en lumière par les protestants. Un nouveau clergé se met progressivement en place, plus digne que l'ancien. Le clergé, au cours duXVIIe siècle a désormais l'obligation de résidence dans la paroisse, ce qui n'était pas le cas par le passé. De nombreux couvents sont alors créés : en cinquante ans, six couvents s'ouvrent àMorlaix.
En, un collège est établi à Saint-Pol, tenu par le clergé diocésain.

En est créé le grand séminaire.
AuxXVIe et XVIIe siècles apparaît la demande artistique des paroisses. L'augmentation des recettes des fabriques provoque l'éclosion d'œuvres nouvelles, dont lesenclos paroissiaux. C'est le cas duHaut-Léon où la prospérité desJuloded permet la construction de nombreux édifices.
Le dernier évêque spécifique de Léon estJean-François de La Marche, à partir de. Il inclut une section de petit séminaire au collège de Saint-Pol-de-Léon.Soucieux des réalités économiques[Selon qui ?], il répond à la grande enquête demandée parTurgot en et introduit la culture de lapomme de terre. LaRévolution française le contraint à s'exiler àLondres où il meurt en. En son absence, le diocèse est dirigé par l'abbé Michel Henry.
En,LouisXVI ayant convoqué lesÉtats généraux àVersailles, des assemblées locales se réunissent afin de désigner les délégués. Leclergé duLéon avait droit à deux députés. L'assemblée désigne, en Dom Verguet, prieur duRelecq, etLouis-Alexandre Expilly de La Poipe, recteur deSaint-Martin-des-Champs.
Le, laConstituante vote le décret mettant les propriétés de l'Église à la disposition de laNation.
Le, elle supprime les ordres religieux (sauf les hospitaliers et les enseignants).
Le, à la suite des travaux d'une commission présidée par le léonardLouis-Alexandre Expilly de La Poipe, elle promulgue laConstitution civile du clergé qui réorganise l'Église de France créant un diocèse par département.
Le décède l'évêque deCornouaille. Pour la première fois enFrance, la nouvelle loi est appliquée : le corps électoral du Finistère, établi en, est convoqué à la cathédrale deQuimper pour le, malgré la fronde duchapitre qui, conformément au droit canonique, supplée l'évêque pendant la vacance du siège. Au troisième tour,Louis-Alexandre Expilly de La Poipe obtient 233 voix sur 380 votants (alors queJean-François de La Marche, qui n'est pas candidat, en réunit 125). Expilly, proclamé évêque élu du Finistère est le premier évêque constitutionnel de France. Il est ordonné à Paris parTalleyrand. Arrêté en, il est guillotiné le. Le siège épiscopal reste alors vacant pendant quatre ans.
Dans ce qui devient l'ancien diocèse de Léon, 338 prêtres sur 395 refusent de prêter serment. Cinquante-sept le prêtent. Sept d'entre eux se rétracteront par la suite.
La fusion de l'évêché de Léon avec l'évêché de Cornouaille forme l'actueldiocèse de Quimper et Léon basé à Quimper et s'étendant sur tout le département du Finistère.
L'évêché de Léon comportait troisarchidiaconés qui, de par leur taille, auraient été appelés dans d'autres évêchés bretonsdoyennés :
ainsi qu'unMinihy :
À la fin duXVIIIe siècle, le Léon compte 2 000 km2 et 200 000 habitants (densité de population double de celle de laCornouaille). Son réseau paroissial est plus dense : 87paroisses et 37trèves.
La majeure partie de l'évêché de Léon a formé dans la première moitié duMoyen Âge lavicomté de Léon qui, en, est scindée en deux au profit d'une branche cadette qui forme laseigneurie de Léon. La vicomté de Léon disparaît à la fin duXIIIe siècle, absorbée par leduché de Bretagne, la seigneurie de Léon subsiste jusqu'à la Révolution française, même si elle est passée aux mains de lafamille de Rohan à partir de.
C'est vers que, selon la tradition, naît àSaint-VougayJean Discalceat, Jean le Déchaussé, ou, en breton « Yann Divoutou » c'est-à-dire « sans sabot », plus connu sous le nom de Santig Du,moinefranciscain de l'ordre des frères mineurs, lescordeliers, etc. En effet,les disciples deFrançois d'Assise (-) sont très nombreux enBretagne[réf. nécessaire].
En naîtSalaün ar Foll. Simple d'esprit, mendiant son pain de ferme en ferme en répétant inlassablement « Ave Maria », il vit dans une clairière de la forêt près deLesneven. Il est appelé « Le fou du bois », (Fol ar c'hoad). Salaün ar Fol meurt dans l'indifférence en. Peu après, on découvre sur sa tombe un lys sur lequel est écrit en lettres d'or : « Ave Maria ». En ouvrant sa tombe, on constate que le lys prend racine dans sa bouche. Le miracle attire rapidement les foules. On bâtit une chapelle au lieu désormais appeléLe Folgoët, qui sera érigée encollégiale parJeanV en.
En naît au manoir de Kerodern, enPlouguerneau,Michel Le Nobletz, personnage atypique et isolé qui marque son temps. Il se forme chez lesJésuites. ÀBordeaux, il étudie lathéologie. ÀParis, son directeur est le père Coton, confesseur d'HenriIV. Rentré enLéon, il refuse la carrière classique qui s'ouvre à lui, un poste avec de confortables bénéfices, pour une vie vouée à l'évangélisation. Après un passage chez lesDominicains deMorlaix, il missionne enLéon, en passant parOuessant,Molène. Il s'installe pendant vingt ans àDouarnenez, en Cornouaille, d'où il est chassé pour revenir en enLéon, auConquet où il meurt en. Il s'est lui-même choisi pour successeur le pèreJulien Maunoir, lequel sera béatifié parPieXII en.
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