Bordée par lecanal de la Somme et les étangs de la Haute-Somme, Étinehem est située à environ30 kilomètres à l'est d'Amiens et à une douzaine de kilomètres à l'ouest dePéronne.
Étinehem possède desmarais et étangs dont on a commencé à extraire de latourbe vers 1850. Le sol cultivé est surtout argileux sur les plateaux. Le territoire est généralement plat mais plus accidenté du côté de laSomme. Une partie du village est bâtie sur de petits coteaux[1].
Le nom de la localité est attesté sous les formesAitenhem en 1158 ;Aitineham en 1174 ;Itaincham etItincham en 1240 ;Estinehan en 1246 ;Athineham en 1266 ;Hestinehan en 1282 ;Etinehan en 1285 ;Esthinean en 1294 ;Estineham en 1301 ;Estinehem en 1345 ;Ethinnehem en 1547 ;Estimehen — Grand et petit en 1567;Attinghem en 1579 ;Attingen en 1607 ;Etinhen en 1638 ;Estinaut prope Bray… ;Elvichan en 1648 ;Estinchen (grand et petit) en 1696 ;Etinchen en 1701 ;Etinehem en 1705 ;Estincheu en 1761 ;Estinchem en 1764 ;Estinchum —Estinchem le grand et le petit en 1764 ;Estinchen en 1784 ;Etinchem en 1801[2].
Albert Dauzat litAstenhem pour la forme de 1158, il en déduit que l'élémentAsten- représente unanthroponyme germanique enAst-[3] (cf. vieil anglaisǣst,ēst « faveur »). En effet, l'évolution phonétiqueAst- >Est- (attestée dès 1246) >Ét- est soutenable. Cependant il ne va pas plus loin, alors que l'élément-en /-in /-ain est sans doute l'évolution du suffixe-ing(a). Il identifie bien l'élément-hem qui pour lui représente le germaniqueheim « village »[3], éventuellement « foyer, habitation ».
Le toponyme primitif devait être du type*Ǣsting(a)ham, « la maison des gens (de la famille) d’*Ǣsta », nom de personne anglo-saxon.
Unechâtelaine du village, morte en 1615 a été inhumée dans le cimetière du village, à un kilomètre de l'agglomération, là où se trouvaient le village disparu d'Hébuterne et le château de l'intéressée[1].
Une chose moins contestable est que Étinehem avait beaucoup plus d'importance auMoyen Âge, puisque deux hameaux du nom de Petit Hem et Hébuterne en dépendaient (ils sont encore cités sur la carte de Delisle et dans lacoutume de Péronne). Mais le village est dévasté en 1636 par l'armée espagnole, lorsqu'elle s'éloigne deBray pour aller passer la Somme àCerisy. Ces désastres causent la ruine totale de Petit-Hem et d'Hébuterne et affaiblissent beaucoup Étinehem lui-même qui comptait auparavant près de 1 400 âmes, il est ensuite réduit à270 habitants.
En 1849, comme dans toutes les communes de France, la populationmasculine majeure peut, pour la première fois, aller voter grâce à l'instauration dusuffrage universel. La répartition (en nombre de personnes) de quelques-uns des patronymes des 199 électeurs[4],[5](saisie non exhaustive) était alors la suivante :
Boullange
Boulland
Boitel
Dovillée
Deflandre
Devaux
Dormy
Éloy
Rabache
Tellier
Tourbier
10
5
2
4
8
3
6
9
10
4
3
En 1899, 60 à 70 ouvriers sont occupés à des activités debonneterie ; l'extraction et le conditionnement de la tourbe employant alors 25 ouvriers à la bonne saison[1].
Durant laPremière Guerre mondiale, l'église est bombardée le[6]. En 1916, un hôpital militaire provisoire est aménagé à Étinehem. Le village est occupé par l'armée allemande pendant cinq mois en 1918, avant d'être libéré par les Australiens du général Monach[6]. Il a été décoré de laCroix de guerre 1914-1918 le[7].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[16].
En 2014, la commune comptait 379 habitants[Note 1], en évolution de +23,05 % par rapport à 2008 (Somme : −1,26 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Église Saint-Pierre (1866) ; l'église primitive se trouvait dans le cimetière.
Chapelle Sainte-Anne : la chapelle actuelle date de 1761 mais une chapelle plus ancienne était présente auparavant[18].
Niche abritant probablement le buste de sainte Anne à proximité de la chapelle qui lui est dédiée.
Étangs de la Haute-Somme.
Ancien moulin à vent en ruines.
Nécropole nationale de la Cote-80 : elle a été édifiée pendant laPremière Guerre mondiale, succédant au cimetière de l'hôpital militaire temporaire d'Étinehem et réaménagée en 1923 avec un regroupement de corps provenant des cimetières d'Étinehem et deMéricourt-sur-Somme ; elle rassemble 1 004 corps dont 49 de soldats du Commonwealth (19 Britanniques,1 Canadien et29 Australiens)[19].
Georges Duhamel (1884-1966), médecin, écrivain et poète français, est chirurgien à l'hôpital militaire temporaire d'Étinehem en 1916, pendant laBataille de la Somme[6].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2017, millésimée 2014, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2016, date de référence statistique : 1er janvier 2014.
↑ab etcE.B., « Le village d’Étinehem avant, pendant 1918 et après en exposition dans l’église jusqu’au 11 juillet »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le).
↑« Fusion confirmée au 1er janvier 2017 entre Étinehem et Méricourt-sur-Somme : Le mariage des deux villages avait été évoqué. La future union est confirmée. Deux réunions publiques sont prévues, les 5 et 6 juillet, pour expliquer la fusion aux habitants »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le)« Les conseillers municipaux des voisines de respectivement 400 et 200 habitants ont acté la naissance d’une nouvelle commune, Étinehem-Méricourt, au ».
↑« Un an après la fusion des deux communes, «pas de regrets» à Étinehem-Méricourt : Étinehem et Méricourt-sur-Somme sont devenues Étinehem-Méricourt il y a un an. Le maire de la nouvelle commune reconnaît quelques couacs, mais n’y voit que des avantages »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le).