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Éthiopie

9° 00′ N, 38° 42′ E
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Drapeau
Drapeau de l'Éthiopie
Blason
Emblème de l'Éthiopie
Hymneenamharique : ወደፊት ገስግሺ ውድ እናት ኢትዮጵያ (Wedefit Gesgeshi Woude Enat Ityopya, « Marche vers l'avant, chère Mère Éthiopie »)
Fête nationale
· Événement commémoré
Renversement du régime deDerg par leFDRPE ()
Description de l'image Ethiopia (Africa orthographic projection).svg.
Description de l'image Et-map.png.
Administration
Forme de l'ÉtatRépubliquefédérale àRégime parlementaire
PrésidentTaye Atske Sélassié
Premier ministreAbiy Ahmed
ParlementParlement
Chambre haute
Chambre basse
Chambre de la fédération
Chambre des représentants des peuples
Langues officiellesAmharique
CapitaleAddis-Abeba

9° 01′ N, 38° 44′ E

Géographie
Plus grande villeAddis-Abeba
Superficie totale1 127 127 km2
(classé27e)
Superficie en eau0,7 %
Fuseau horaireUTC +3
Histoire
Entité précédente
Royaume de D'mtVIIIeav. J.-C.
Royaume d'AksoumIVeav. J.-C. - Xe siècle
Empire éthiopien-
Occupation italienne-
Révolution éthiopienne - 
Gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste-
République démocratique populaire d'Éthiopie-
Gouvernement de transition d'Éthiopie-
République démocratique fédérale d'Éthiopie
Démographie
GentiléÉthiopien(s), Éthiopienne(s)
Population totale(2023)en augmentation 128 691 692[1] hab.
(
classé12e)
Densitéen augmentation 114[1] hab./km2
Économie
PIB nominal(2023)en augmentation 163,7 milliards dedollars[1]
+ 6,5 %
PIB(PPA)(2017)en augmentation 200,2 milliards dedollars (65e)
PIB(PPA)par hab.(2023)en augmentation 1 272,0dollars[1]
Taux de chômage(2023)en diminution 3,4 % de la pop. active[1]
Dette publique brute(2019)Relative
en diminution 31,4 % du PIB[1]
MonnaieBirr (ETB)
Développement
IDH(2023)en augmentation 0,492[2] (faible ;176e/193)
IDHI(2023)en augmentation 0,324[2]
Coefficient de Gini(2015)en augmentation 35,0 %[3]
Indice d'inégalité de genre(2023)en diminution 0,494[2] (125e/166)
Indice de performanceenvironnementale(2022)en augmentation 31,8[4] (143e)
Divers
Code ISO 3166-1ETH, ET
Domaine Internet.et
Indicatif téléphonique+251
Organisations internationalesIGAD
Drapeau de l'Union africaineUA
Drapeau des Nations uniesONU
BRICS+
G24
COMESA
BAD
INBAR
GGGI
G4

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L'Éthiopie, en forme longue larépublique démocratique fédérale d'Éthiopie ou larépublique fédérale démocratique d'Éthiopie[5] (enamharique :ኢትዮጵያ,ĪtyōṗṗyāÉcouter etየኢትዮጵያ ፌዴራላዊ ዲሞክራሲያዊ ሪፐብሊክye-Ītyōṗṗyā Fēdēralāwī Dīmōkrāsīyāwī RīpeblīkÉcouter) est unÉtat de laCorne de l'Afrique. L'Éthiopie a des frontières communes avec l'Érythrée (ancienneprovince) au nord, laSomalie à l'est-sud-est, leSoudan au nord-ouest, leSoudan du Sud à l'ouest-sud-ouest, leKenya au sud et larépublique de Djibouti au nord-est. Depuis l'indépendance de l'Érythrée en 1993, l'Éthiopie n'a plus d'accès à la mer.

Deuxième pays d'Afrique par sa population, derrière leNigeria, avec 110 871 031 habitants, l'Éthiopie est le dixième pays du continent par sa superficie (1 127 127 km2). Essentiellement constitué dehauts plateaux, s'étendant de ladépression de Danakil à −120 m jusqu'aux sommets enneigés du montRas Dashan à 4 543 m, le pays possède un environnement très diversifié traversé par six zones climatiques. La capitale,Addis-Abeba, située à 2 400 m d'altitude, est laquatrième capitale la plus élevée au monde et la première en Afrique.

Considérée comme l'un des berceaux de l'humanité[6], l'Éthiopie est, avec leTchad, leMaroc et leKenya, l'un des pays où l'on retrouve les plus ancienshominidés. On y a découvertLucy en 1974 et, en 2003, les plus anciens spécimens d'Homo sapiens. Au sein de l'Afrique, l'Éthiopie se caractérise comme l'un des pays à avoir conservé sa souveraineté lors dupartage de l'Afrique auXIXe siècle : de ce fait, ses couleurs symbolisent souvent l’Afrique et ont été adoptées par plusieurs autres États africains, dans des configurations différentes.

L'Éthiopie, aujourd'hui constitutionnellementlaïque[c 1], est un pays où de nombreuses croyances coexistent. Après l'Arménie, c'est la deuxième plus ancienne nationchrétienne au monde, le christianisme s'y étant implanté vers l'an 330. S'y trouvent aujourd'hui desorthodoxes orientaux, descatholiques et desprotestants. Par ailleurs, un tiers de ses habitants estmusulman et des minorités religieuses comme lesBeta Israeljuifs ou desanimistes y vivent aussi.

Sur le plan international, l'Éthiopie est signataire de ladéclaration des Nations unies dès 1942 et devient l'un des51 Étatsmembres fondateurs de l'ONU.Addis-Abeba est aujourd'hui le siège de laCommission économique pour l'Afrique (CEA) et de l'Union africaine.

Dénomination

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L'origine du nom « Éthiopie » demeure incertaine. Son plus ancien usage attesté remonte auxépopées d'Homère ; le mot apparaît deux fois dans l’Iliade et trois fois dans l’Odyssée. Son utilisation pour désigner leroyaume d'Aksoum apparaît pour la première fois auIVe siècle sur l'inscription d'Ezana qui traduitHabachat parAithiops (Αἰθίοψ) en grec[h 1], signifiant « au visage brûlé[7] ».SelonLa Chronique des rois d'Aksoum, un manuscritguèze duXVIIe siècle, le nomÉthiopie est dérivé d'Ityopp'is, un fils deKoush[réf. nécessaire] inconnu de laBible qui aurait fondé la ville d'Aksoum.Pline l'Ancien[8] exposait la même tradition en parlant d'« Æthiops, fils de Vulcain »[Note 1]. Une tombe attribuée à Ityopis est montrée près d'Aksoum[9].

EnFrance, et plus généralement hors de l'Éthiopie, le pays a été longtemps connu sous le nom d'Abyssinie, dont la racine sémitehebeshe signifie « mélangé »[Note 2]. Les deux noms étaient encore employés indifféremment par la presse française en 1935.Le termeHabesha désigne de nos jours l'ensemble des habitants du nord de la Corne, Éthiopiens et Érythréens, voire Soudanais.[réf. nécessaire]

L'arabe moderne utilise le motAl-Habacha[Note 3] ou le motIthyûbyâ[Note 4] pour désigner l'Éthiopie.

Histoire

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Articles détaillés :Histoire de l'Éthiopie etChronologie de l'Éthiopie.

On identifie des États indépendants sur des parties du territoire actuel de l'Éthiopie depuis près de 3 000 ans. Vers leVIIIe siècle av. J.-C., la formation duroyaume D'mt marque l'une des premières étapes de l'organisation politique de cette région, suivie par la naissance d'autres royaumes et entités politiques, bien que les continuités historiques de ces territoires ne soient pas toujours parfaitement claires. Parmi ces royaumes, on trouve leroyaume d'Aksoum, ainsi que lesroyaumes zagwés, dont l'influence se fera ressentir jusqu'au Moyen Âge.

Vers 1270, ladynastie salomonide prend forme, marquant le début d'une lignée qui durera plusieurs siècles. Cette dynastie sera le fondement de l'empire éthiopien, qui perdurera jusqu'à la fin duXIXe siècle. Par la suite, l'Éthiopie subira des transformations politiques majeures, notamment avec l'instauration duGouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste après la chute de la monarchie en 1974, suivi par larépublique démocratique populaire d'Éthiopie, un État socialiste marxiste. Enfin, l'Éthiopie connaît son évolution politique contemporaine avec la création de laRépublique fédérale démocratique d'Éthiopie.

Préhistoire et Antiquité

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Un des vestiges du royaume deD'mt : les ruines du temple de Yeha dans leTigré (Éthiopie).
Articles détaillés :Royaume de D'mt etRoyaume d'Aksoum.

Considérée comme l'un des berceaux de l'humanité[10], l'Éthiopie est l'une des plus anciennes zones de peuplement humain. Les premières traces d'hominidés remontent à3 ou 4 millions d'années. L'apparition de l'Homo erectus et de l'Homo sapiens dans la région se situe entre 1,7 million d'années et 200 000 ans avant notre ère. L'Éthiopie, durant l'Antiquité, semble avoir fait partie dupays de Pount (IIIe millénaire av. J.-C. —Ier millénaire av. J.-C.).

Les stèles d'Aksoum avec celle d'Ezana au centre. Patrimoine mondial de l'UNESCO[11].

AuIer millénaire av. J.-C., des populationsSabéennes duYémen s'installèrent sur les hauts plateaux d'Érythrée et d'Éthiopie et y fondèrent plusieurs colonies de peuplement[12],[13]. Les Sabéens y introduisirent leurarchitecture, leurstyle artistique, leurreligion et leursystème d'écriture[12],[13],[14]. Leur présence en Éthiopie et enÉrythrée se retrouve dans les nombreuses inscriptions présentes[13],[14].

Le métissage entre les populations locales et les groupes migrantsSabéens donna naissance à une nouvelle culture dite « pré-aksoumite »[12]. Cette culture se constitua, auVe siècle av. J.-C., en un État appeléroyaume D'mt[12]. Cette période est caractérisée par l'effacement progressif des liens avec l'Arabie du Sud, bien que D'mt conserve les éléments culturels apportés par lesSabéens[13]. L'alphabet sudarabique apporté par ces derniers donna ainsi naissance à l'alphasyllabaire guèze durant cette période[15].

Après la chute du royaume de D'mt auVe siècle av. J.-C., divers royaumes ont dominé la région jusqu'à l'émergence, auIer siècle av. J.-C., duroyaume d'Aksoum, premier empire important de l'histoire éthiopienne.

Leroyaume d'Aksoum à son apogée.

Le royaume d'Aksoum constitue un grand État de laCorne de l'Afrique, sa capitale,Aksoum, est une ville cosmopolite où vivent desjuifs, desGrecs et des populations d'Arabie du Sud. Situé au bord de lamer Rouge, le royaume prospère grâce à l'exportation de produits primaires, se développe autour du commerce et commence à contrôler les principales routes maritimes passant par la région[h 2]. L'élément caractéristique d'Aksoum est la pratique de l'écriture[h 2].

Vers 330,Ezana,négus d'Aksoum, se convertit auchristianisme, qui devient la religion officielle[h 3], adoptée par la population locale majoritairementjuive etpaïenne[h 3]. De 2009 à 2016, une équipe d'archéologues européens a mis au jour, dans la région deYeha, une ancienne cité du royaume d'Aksoum, nommée par euxBeta Samati, occupée de àapr. J.-C. Une basilique chrétienne duIVe siècle fut trouvée au milieu des ruines[16].

Vers la fin duVIe siècle, les gouverneurs aksoumites et les garnisons militaires installées en Arabie méridionale sont expulsés par les forces locales avec le soutien desPerses[h 4]. Son déclin se poursuit avec l'expansion de l'islam vers le milieu duVIIe siècle qui menace l'hégémonie maritime d'Aksoum[h 4]. La destruction par lesArabes du port d'Adulis affecte les revenus de l'État, déstabilise l'autorité du royaume et aggrave les troubles internes[h 4]. Le manque de sécurité rend les routes caravanières impraticables, l'accès à la mer est toujours plus compliqué et les ressources naturelles s'épuisent[h 5]. Tous ces facteurs contribuent à la chute d'Aksoum et au déplacement du pouvoir politique éthiopien vers le sud[h 5].

Moyen Âge éthiopien

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Article détaillé :Moyen Âge éthiopien.

Zagwés et instauration des Salomonides

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Articles connexes :Dynastie zagwé etdynastie salomonide.
Bete Giyorgis, une deséglises rupestres de Lalibela constituant l'héritage le plus célèbre de ladynastie des Zagwés.

Vers 990, leroyaume aksoumite s'effondre définitivement. En raison de la progression de l'islam depuis les côtes, les chrétiens sont repoussés vers l'intérieur des terres et divers prétendants s'affrontent pour le contrôle du centre du pays[h 6]. Vers 1140[h 6], lesZagwés duLasta, arrivent au pouvoir. Ils dominent initialement la partie septentrionale de leur province, mais à partir du début duXIIIe siècle, ils étendent leur contrôle sur leTigré, leBégemeder et l'actuelWello[h 7]. La structure féodale de l'Empire offre aux seigneurs régionaux une relative autonomie[h 7]. Le souverain le plus célèbre estGebre Mesqel Lalibela qui ordonne la construction d'un ensemble d'églises taillées dans la roche[h 7]. Le soutien de l'Église orthodoxe éthiopienne assure aux Zagwés leur suprématie[h 8].

L'Empire éthiopien (Aksum) médiéval avant lesinvasions d'Ahmed Gragne.

En 1270, le dernier souverain zagwé,Yetbarek, est renversé parYekouno Amlak[17]. L'arrivée au pouvoir de ce dernier marque l'instauration de ladynastie salomonide qui perdure symboliquement de façon presque continue jusqu'en 1974[h 9], sans qu'il y ait une continuité familiale. Pendant presque trois siècles, le pays vit une période de développement culturel, administratif, d'extension territoriale et de guerres contre les sultanats musulmans voisins des royaumes chrétiens[h 10], bien que ce clivage recouvre plus les dirigeants que les habitants. Cette phase de l'histoire éthiopienne est parfois surnommée l'« âge d'or de la dynastie salomonide ».Amda SyonIer mène les premières grandes conquêtes territoriales durant les trente années de son règne (1314-1344)[h 11] ; une expansion consolidée parDawitIer etYeshaqIer de la fin duXIVe au début duXVe[h 12].

Outre ses succès militaires, l'Éthiopie connaît une phase de développement duchristianisme orthodoxe et de lalittérature nationale. Dans ce domaineZara Yaqob semble être le souverain emblématique. Durant son règne de 1436 à 1468, il convertit les habitants du Damot et duGodjam et participe aux débats théologiques[h 13]. Il est également un auteur, dont l'œuvre la plus connue est leMetsehafe Berhan (Livre de la Lumière)[h 14]. Durant ces siècles, diverses réformes administratives et financières réorganisent l'Empire. Un des éléments caractéristiques de cette période est le déplacement continu de la cour, une pratique à laquelle ont recours la majorité des souverains et qui leur permet de marquer leur domination sur les responsables régionaux, d'assurer leur contrôle du territoire[h 15] et de répartir la prédation qu'ils exercent sur les ressources.

Guerre, troubles et déstabilisation de l'autorité impériale

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Articles connexes :Invasions d'Ahmed Gragne etZemene Mesafent.
Lebne Dengel, un des souverains éthiopiens ayant lutté contre les forces d'Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi.

Cette phase de prospérité s'achève au début duXVIe siècle, sousLebne Dengel. Les troubles économiques et la forte poussée démographique dans les sultanats islamiques conduisent, en 1527, à l'éclatement d'uneguerre entre des forces musulmanes menées parAhmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi, dit Ahmed « Gragne » (gaucher enamharique) et l'empire chrétien éthiopien[h 16]. Soutenues par lesOttomans, les troupes d'Ahmed remportent une série de victoires et en 1535, l'Empire éthiopien semble sur le point de s'effondrer[h 17]. Néanmoins, le cours du conflit va changer à partir de 1541, avec l'arrivée des Portugais auxquels Lebne Dengel a fait appel. Le, à l'issue de labataille de Wayna Daga, Ahmed est tué et son armée défaite, laissant derrière lui un pays en ruine et fragilisé[h 18].

Face à la faiblesse de l'Empire, lesOromos vont migrer duBalé et duSidamo, vers le nord, le centre et l'ouest de l'Éthiopie ; ces mouvements de population vont durer trois décennies de 1550 à 1580[h 18]. Des jésuites, commeBalthazar Telles, arrivent. Au cours de la seconde moitié duXVIe siècle, ceux-ci parviennent à imposer lecatholicisme au souverainSousnéyos qui se convertit en 1621[h 19]. Les protestations s'ensuivant se transforment en une véritable guerre civile et Sousnéyos abdique le, en faveur de son filsFasilides[h 20].C'est ainsi que se concluait dans le sang une parenthèse de tentative d'occidentalisation d'un pays africain, généralement méconnue par rapport aux entreprises menées et réussies par la Compagnie de Jésus en Amérique latine ou en Chine. Près d'un siècle de présence européenne (Espagnols,Portugais etItaliens essentiellement) qui a influencé cetteNation qui faisait rêver l'Occident ne serait-ce qu'au regard de la légende du Prêtre Jean.[réf. nécessaire]

Lepalais deFasilides àGondar.

En 1632, le nouveau souverain fondeGondar où il fait construire unchâteau[h 21]. La nouvelle ville devient la capitale du pays ainsi qu'un important centre religieux et commercial. L'année 1632 marque le début de la période gonderienne qui prend fin en 1769 et pendant laquelle les divisions doctrinales de l'Église, la percée de l'islam et la lutte contre les offensives oromos conduisent vers un effondrement annoncé[h 21]. Au cours de la première moitié duXVIIIe siècle, la stagnation économique et la déstabilisation de l'autorité impériale poussent les seigneurs locaux à prendre toujours plus de pouvoirs[h 21].

En, avec le meurtre deYoasIer débute leZemene Mesafent (« l'Ère des Princes »)[h 22]. Jusqu'en 1855, une série de souverains aux pouvoirs limités règnent à Gonder[h 23] ; les véritables détenteurs du pouvoir sont les maires de palais et les seigneurs locaux. Le Zemene Mesafent constitue une phase de stagnation économique, les innovations étant dissuadées par les guerres incessantes[h 24]. La population éthiopienne a particulièrement souffert durant cette période et au cours des années 1830, une ancienne prophétie ressurgit selon laquelle un souverain arrivera au pouvoir, instaurera un règne juste et assurera la paix au pays[h 25]. Vers le milieu duXIXe siècle, les exploits militaires d'un jeuneKassa Hailou semblent annoncer l'avènement de ce monarque tant attendu.

Centralisation et indépendance : la construction de l'État éthiopien moderne

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Face aux menaces étrangères

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Articles connexes :TéwodrosII,YohannesIV etMenelik II.
MenelikII à labataille d'Adoua, une victoire assurant à l'Éthiopie le maintien de son indépendance.
Labataille de Gallabat, labataille de Gundet et labataille de Gura sont quelques-unes des batailles pour la défense de l'Éthiopie où l'empereurYohannes IV a conduit les troupes éthiopiennes.
En plein partage de lacorne de l'Afrique, l'Éthiopie reconstitue unEmpire afin de résister, avec succès, à l'assaut colonial.

De 1855 au début duXXe siècle, trois souverains importants se succèdent. Le premier estTéwodrosII dont le couronnement en 1855 marque la fin duZemene Mesafent et le début de l'histoire moderne du pays[h 26]. Premier véritable modernisateur, il lance un processus d'expansion, d'unification et de centralisation. Néanmoins, les résistances des notables régionaux devant les mesures adoptées et un conflit avec laGrande-Bretagne conduisent à son suicide en 1868 àMaqdala[h 27]. Après le bref règne deTekle Giyorgis II (de 1868 à 1871), Kassa Mercha arrive au pouvoir en janvier 1872 sous le nom deYohannesIV. Moins centralisateur que Téwodros II, il assure néanmoins la suprématie dunegusse negest et fait progresser la construction nationale.

Toutefois, après l'ouverture ducanal de Suez, les agressions étrangères le détournent des questions de politique interne. De 1875 à 1889, il défend les frontières éthiopiennes contre trois pays. Tout d'abord les Égyptiens, auxquels il infligeune lourde défaite en 1875-1876. Ensuite, les Italiens, installés àMetsewa depuis 1885, sont vaincus à labataille de Dogali en 1887 par lerasAlula Engeda. Enfin, en partie à la suite d'unaccord avec la Grande-Bretagne, Yohannes affronte lesmahdistes soudanais. Il meurt de ses blessures le, au lendemain de labataille de Metemma.

La même année, lenégus duChoa est proclaménegusse negest sous le nom deMenelikII. Le troisième grand souverain de cette fin de siècle poursuit le processus d'expansion, d'unification et de modernisation du pays, tout en affrontant les menaces européennes. Il signe avec l'Italie letraité de Wouchalé, censé assurer la paix et l'amitié entre les deux pays. Cependant, les Éthiopiens refusent de reconnaître l'interprétation du texte par les Italiens (qui l'utilisent pour notifier unprotectorat selon la procédure définie àBerlin) et le dénoncent en 1893. Ce conflit débouche sur uneguerre en 1895, qui s'achève par labataille d'Adoua au cours de laquelle plus de 100 000 Éthiopiens écrasent les forces italiennes en mars 1896[18]. Ce succès garantit à l'Empire son indépendance et la reconnaissance internationale de la souveraineté éthiopienne, même si certains auteurs évoquent alors une « semi-souveraineté »[h 28].

L'Éthiopie connaît unefamine particulièrement meurtrière entre 1889 et 1891, tuant environ un tiers de ses habitants[19].

Du début duXXe siècle à la chute de l'Empire

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LeNegusse NegestHaïlé SélassiéIer en 1934.
Articles détaillés :Seconde guerre italo-éthiopienne,Empire italien d'Éthiopie,Résistance éthiopienne,EyassouV,Zewditou etHaïlé SélassiéIer.

Au début duXXe siècle, durant les années 1910-1920, deux souverains aux personnalités bien différentes vont se succéder :Ledj Eyassou etZewditouIre. Le premier est officiellement au pouvoir de 1913 à 1916, son bref règne est particulièrement agité[h 29]. Son désintérêt pour les affaires publiques, sa proximité avec les milieux musulmans et sa politique antagoniste avec les puissances européennes voisines poussent la noblesse éthiopienne à le renverser lors du coup d'État du[h 30].ZewditouIre arrive sur le trône impérial, son règne voit l'émergence deTafari Makonnen, nommé régent et prince lors du coup d'État[h 31]. Au cours des années 1920, les progressistes et les conservateurs s'opposent à la Cour[h 32]. Les seconds s'opposent aux volontés d'ouverture sur le monde que défendent les premiers. En 1923, en faisant de l'Éthiopie le premier pays africain adhérant à laSociété des Nations, Tafari remporte une victoire[h 32].

Durant les années 1920, il conduit des politiques de modernisation dans tous les domaines, aussi bien sociaux, avec l'abolition de l'esclavage, qu'économiques et juridiques[h 32]. Ce processus se poursuit sous son règne débuté le, à la suite du décès de Zewditou ; Tafari est couronné le sous le nom deHaïlé SélassiéIer. Une nouvelle constitution, la première de l'histoire éthiopienne, est promulguée en 1931, de nombreuses écoles sont construites, l'économie est réformée et le pouvoir politique centralisé ; tout est entrepris pour mettre l'Éthiopie à l'abri d'une invasion coloniale[h 33]. Cela n'empêche pas le déclenchement d'uneguerre avec l'Italiefasciste en 1935 qui débouche sur une défaite éthiopienne et le début d'uneoccupation partielle du pays pendant cinq ans durant lesquels unerésistance nationale s'organise[h 34]. En 1941, année de la libération, s'ouvre une nouvelle période nomméeAddis Zemen (en français : Nouvelle Ère) à la suite de la défaite italienne devant les forces anglo-françaises au nord du pays, les Italiens qui occupaientAddis-Abeba ayant capitulé et laForce publique duCongo belge, attaquant au sud, ayant reçu la capitulation italienne d'Asosa. Dès lors, il s'agit pour Haïlé Sélassié de reprendre les chantiers ouverts en début de son règne. Le pays connaît alors une période d'industrialisation et de croissance économique, mais également divers troubles[h 35], notamment de la part de troupes restantes italiennes qui y mènent uneguérilla[20]. De plus, des rébellions éclatent dans leTigré en 1943, ainsi que dans leGodjam, leBalé, l'Ogaden et enÉrythrée durant les années 1960[h 36]. À ces mouvements, viennent s'ajouter des manifestations contre le pouvoir politique ainsi que des grèves. Dans le contexte de laguerre froide, alors que la politique du Négus est plutôt favorable à l'occident, lebloc est européen soutient le mouvement de contestation, pris en main par un comité de militaires appeléDerg qui parvient en septembre 1974 à destituer Haïlé SélassiéIer et à renverser la plus vieille monarchie du monde[h 37].

De 1974 à nos jours

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Révolution et régime du Derg

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Articles détaillés :Gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste etMengistu Haile Mariam.
Articles connexes :Gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste,Guerre de l'Ogaden,République démocratique populaire d'Éthiopie,Guerres civiles en Éthiopie,Terreur rouge (Éthiopie) etFamine de 1984-1985 en Éthiopie.
Mengistu Haile Mariam, adhérent duDerg, dirige le pays de 1977 à 1991. Il a été condamné à mort pourgénocide et des crimes commis pendant son régime.
Musée mémorial des martyrs de laTerreur rouge, Addis-Abeba.

Le, Haïlé Sélassié est déposé et arrêté, les anciens dignitaires sont emprisonnés, les grèves et manifestations sont interdites[p 1]. Le Derg, la junte militaire, commence à s'installer au pouvoir. Les étudiants sont envoyés dans les provinces afin de mener des campagnes d'alphabétisation et diffuser la nouvelleidéologie, d'inspiration soviétique[p 1]. Mais beaucoup y sont victimes des maladies et des bandes armées formées par les propriétaires terriens, hostiles au nouveau régime. Néanmoins, le taux d'alphabétisation passe de 5 % en 1974 à 35 % en 1981, ce qui a valu à l’Éthiopie la reconnaissance de l'UNESCO qui lui a décerné son prix en 1980[21].

L'État prend le contrôle partiel de l'économie, plusieurs entreprises sont nationalisées. En 1975, une réforme agraire est lancée. Les terres sont nationalisées, des coopératives de paysans sont mises sur pied, des terres sont distribuées à ceux qui n’en avaient pas avec une limite de taille par exploitation[21]. Le Derg promet de faire de l’Éthiopie un État plurinational : « plus aucune nationalité ne dominera les autres ». Elle met en place un Institut des nationalités qui regroupait des géographes, des ethnologues, et des économistes, afin de mieux appréhender les caractéristiques de chaque ethnie. Les musulmans sont admis comme de véritables Éthiopiens pour la première fois dans l'histoire du pays et trois jours de fêtes musulmanes sont reconnus par l’État[21]. Enfin, un grandparti unique est mis en place sur une basenationale etsocialiste[p 2]. Si le Derg arrive initialement à affirmer son autorité, les partis politiques civils réclament un transfert du pouvoir et le retour des militaires dans les casernes. Les deux principaux partis d'opposition sont le Meison[Note 5] et leParti révolutionnaire du peuple éthiopien (PRPE). Les affrontements entre le deuxième parti et le régime vont dégénérer et de la fin 1976 à la fin 1978, le pays vit « deux années terribles[p 3] ». Les confrontations sont particulièrement brutales et la répression accentue le radicalisme du régime. Les familles des membres du PRPE sont visées et la participation de jeunes écoliers aux côtés du PRPE conduit le Derg à massacrer des classes entières[p 3]. Du 29 avril au, près d'un millier d'étudiants et lycéens sont assassinés après des mobilisations étudiantes contre le régime[p 3],[22]. Cette période de violence politique, surnomméeTerreur rouge, a marqué les Éthiopiens, les rapprochant ainsi des autrespeuples du bloc communiste. Les meurtres sont également courants au sein du Derg, où les rivalités entre personnes donnent lieu à des arrestations et à des fusillades[p 2]. C'est finalement le lieutenant-colonelMengistu Haile Mariam qui émerge au sein de la junte et qui dirige le pays à partir de 1977.

Cette même année 1977, le pays fait face à une offensive de l'arméesomalienne qui envahit le territoire national en juillet. Laguerre de l'Ogaden est déclenchée ; avec le soutien despays communistes européens et deCuba, l'Éthiopie remporte le conflit[p 3]. Durant laguerre civile, les violences du régime touchent durement les civils et favorisent les séparatistes duTigré et de l'Érythrée qui progressent : dans le nord du pays, le régime rencontre de réelles difficultés militaires. Alors que l'URSS, en pleinesperestroïka etglasnost, n'est plus en mesure de soutenir le régime, la fin du Derg semble se rapprocher lorsque les deux principaux mouvements de guérilla, leFront de libération du peuple du Tigré (FLPT) et le Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE) coordonnent leurs opérations à partir du milieu des années 1980[h 38]. En 1984-1985, la Grande Famine tue un million d'Ethiopiens sur 57. L'aide internationale donne naissance au "charity business" (USA for Africa, Chanteurs sans frontières), mais est difficilement acheminée. Une série de victoires conduit le premier mouvement à élargir ses objectifs au sein de la coalition duFront démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE), censé libérer tout le pays. Le, Mengistu Haile Mariam décide de fuir le pays et une semaine plus tard, les forces du FDRPE pénètrent dans la capitale. Le, le régime du Derg est tombé[h 39], c'est désormais la date d'un jour de fête nationale.

Constitution de 1994 et évolution ultérieure

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Articles détaillés :Gouvernement de transition d'Éthiopie etFDRPE.
Articles connexes :Conflit frontalier avec l'Érythrée,Guerre civile somalienne (depuis 2006),Crise alimentaire de 2011 dans la Corne de l'Afrique etConflit de 2020 au Tigré.
Meles Zenawi,Premier ministre d'Éthiopie jusqu'en août2012.

De 1991 jusqu'en 1995, le pays est dirigé par ungouvernement de transition chargé de mener l'Éthiopie vers un régime démocratique. En 1992, leFront démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) remporte les premières élections multipartites de l'histoire du pays et prépare une nouvelle Constitution. L'année suivante, le référendum pour l'indépendance de l'Érythrée, effectué en accord avec le FDRPE, voit la victoire des séparatistes. En 1994, l'assemblée constituante vote la ratification de lanouvelle Constitution qui entre en vigueur en août 1995. La république fédérale démocratique d'Éthiopie est officiellement proclamée. La transition s'est effectuée rapidement et dans une atmosphère relativement calme.

Le FDRPE va néanmoins faire face à quelques difficultés. En 1998, l'Érythrée envahit l'Éthiopie et déclenche uneguerre qui va durer deux ans. Le conflit fait plus de 80 000 morts et voit la victoire des troupes éthiopiennes. Depuis les rapports restent difficiles entre les deux États. Le gouvernement central est également confronté à deux rébellions armées, leFront de libération oromo (FLO) et leFront national de libération de l'Ogaden (FNLO). Ce dernier est d'ailleurs soutenu par l'Union des tribunaux islamiques, un mouvement actif en Somalie où l'Éthiopie est intervenue, en soutien au gouvernement officiel de Mogadiscio, de 2006 à 2009. Malgré la constitution, le pays est considéré[Par qui ?] dans les faits[Lesquels ?] comme un état policier liberticide.

En 2005, lesélections générales voient la montée des partis politiques de l'opposition qui ont remporté de nombreux sièges au parlement national et aux conseils régionaux. Ceux-ci contestent toutefois ces résultats qui permettent au FDRPE de se maintenir au pouvoir. Des manifestations violentes éclatent à Addis-Abeba et plusieurs opposants sont arrêtés. Si lesélections générales de 2010 suscitent une même passion avec un taux de participation de 90 %[23], les résultats ne confirment pas la tendance de 2005. Au contraire, le FDRPE et ses alliés remportent la quasi-totalité des sièges de la chambre basse tandis que l'opposition ne s'impose que dans deux circonscriptions[24]. Cette écrasante victoire à 99 %[25], contestée par les opposants, renforce la présence du parti de Meles Zenawi dans toute l'Éthiopie. Enfin, ces élections se distinguent des précédentes par le calme et le climat serein dans lequel le processus se déroule. En 2011, unecrise alimentaire touche une grande partie de la Corne de l'Afrique. Dans la nuit du 20 au,Meles Zenawi décède en pleine fonction après 21 ans au pouvoir. Conformément à la Constitution (article 73),Haile Mariam Dessalegn est désigné comme Premier ministre par la Chambre des représentants des peuples. Les Oromos, ethnie majoritaire avec plus du tiers de la population, entrent en rébellion en. Les Amharas, un quart de la population, font de même en août 2016. L'état d'urgence est décrété le. Haile Mariam Dessalegn démissionne en février 2018 à la surprise générale[26]. Le,Abiy Ahmed lui succède[27]. Cet homme politique de longue date est populaire parmi les Oromos dont il est issu. Dès son discours d’investiture, il tend la main à l’Érythrée, en appelant à mettre fin à un conflit qui dure depuis l’indépendance du pays, en 1993. Il qualifie également les partis d’opposition de frères et non d’ennemis[28]. La situation intérieure et les relations avec les pays voisins s'apaisent[29],[30],[31].

Retour de l'instabilité depuis 2018

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Article détaillé :Guerre civile éthiopienne.

Uneguerre civile éclate à la suite de la dissolution en 2018 duFront démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE), unecoalition politique dominante basée sur le fédéralisme ethnique. Après unconflit frontalier de 20 ans (en) entre l'Éthiopie et l'Érythrée, une décennie de tensions internes,deux ans de manifestations et unétat d'urgence,Haile Mariam Dessalegn démissionne le 15 février 2018 de ses fonctions de Premier ministre et de président du FDRPE, suscitant l'espoir d'une paix sous son successeurAbiy Ahmed[32]. Cependant, laguerre éclate dans larégion du Tigré, accompagnée d'une résurgence des attaques régionales et ethniques dans tout le pays[33],[34],[35],[36]. La guerre civile entraîne de graves violations des droits humains, des crimes de guerre et des exécutions extrajudiciaires[37].

Situation du conflit.
Article détaillé :Guerre du Tigré.

Les relations entre le gouvernement fédéral et celui de larégion du Tigré se dégradent rapidement après les élections[38]. Le, leFront de libération du peuple du Tigré (FLPT) lance une attaque contre des bases desForces de défense nationale éthiopiennes àMekele, la capitale du Tigré, et àDansha, une ville de l’ouest de la région.

Les Forces de défense tigréennes ont repris la capitale régionale,Mekele, forçant legouvernement éthiopien à décréter, le lundi, un « cessez-le-feu unilatéral »[39].

Le, sept mois après avoir dû abandonner Mekele face aux assauts de l’armée gouvernementale éthiopienne, les forces duFront de libération du peuple du Tigré (FLPT) reprennent le contrôle de la capitale provinciale duTigré. Dans cette région du nord de l’Éthiopie, en guerre depuis[40], les derniers jours ont été le théâtre d’un spectaculaire renversement de situation militaire, forçant le gouvernement éthiopien à décréter un cessez-le-feu[41],[42].

En marge du conflit au Tigré éthiopien, l’armée soudanaise tente de reprendre la main sur letriangle d’Al-Fashaga, un territoire agricole disputé par L’Éthiopie et leSoudan, pays de laCorne de l'Afrique[43]. C’est un bras de fer qui menace de dégénérer, dans le sillage du conflit en cours dans la province éthiopienne du Tigré. En jeu : le triangle d’Al-Fashaga[44], soit 250 km2 de terres fertiles coincées entre les rivièresTekezé etAtbara, au cœur d’une dispute historique entre le Soudan et l’Éthiopie[45].

Début novembre 2021, plusieurs États occidentaux ordonnent à leurs nationaux de quitter l'Éthiopie, face aux risques d'exactions tribales et d'embrasement du conflit, alors que le FLPT progressait vers Addis-Abeba. À ce stade le conflit a coûté, outre des milliers de morts, le déplacement forcé de plus de deux millions de personnes et un risque de famine pour cinq millions[46].

Untraité de paix tigré-éthiopien est signé le 2 novembre 2022, prevoyant notamment de désarmer le FLPT et de restorer l'autorité du gouvernement fédéral en échange d'une meilleure représentation du Tigré dans les institutions gouvernementales. Ce traité met fin à l'essentiel des combats, bien que des questions restent en suspend, comme la présence de troupes Érythréennes au Tigré encore observée en août 2023[47].

Le, La chambre haute du parlement éthiopien, la Chambre de la Fédération, a formellement approuvé la formation du12e État régional de l'Éthiopie[48]. Le, le pays est admis parmi lesBRICS.

Le, le pays signe un accord avec la république autoproclamée duSomaliland lui permettant d'avoir un accès à la mer de 20 km ainsi qu'une base militaire dans la république sécessionniste, en réponse à quoi la Somalie suspend ses relations diplomatiques avec Addis-Abeba[49].

Géographie et biodiversité

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Articles détaillés :Géographie de l'Éthiopie etBiodiversité en Éthiopie.
Carte de l'Éthiopie.

Géographie physique

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D'une superficie de quelque 1 137 000 km2, l'Éthiopie se situe entre3° N et14° N à équidistance de l'équateur et dutropique du Cancer. Située sur la partie africaine de lavallée du Grand Rift, abritant ladépression de l'Afar au point de rencontre de troisplaques tectoniques et drainant les principaux cours d'eau de laCorne de l'Afrique, l'Éthiopie dispose d'un environnement très diversifié.

La topographie s'étend ainsi du désert du Danakil à 120 m sous le niveau de la mer aux sommets enneigés du montRas Dashan culminant à 4 550 m[50]. Le relief du pays combinehauts plateaux (notamment le plateau central situé à une altitude variant entre 1 800 et 3 000 m), massifs et canyons escarpés,régions volcaniques, savanes, zones désertiques et hautes plaines verdoyantes.

Le pays a été exploré et cartographié de1838 à1848 parAntoine d'Abbadie.

Formation géologique

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Vue satellite de l'Éthiopie.

À l'èreprécambrienne, à la suite de la fracturation du supercontinentRodinia (environ –750 millions d'années), trois blocs principaux (leGondwana oriental, le Gondwana central et le Gondwana occidental)[52] entrent en collision il y a 600 millions d'années ; des chaînes de montagnes colossales se forment à cette époque, constituant l'orogenèse panafricaine. Le socle précambrienprotérozoïque (visible àMekele) se forme également durant la même période[53]. Durant375 millions d'années, un processus d'érosion estompe ces monts pour laisser place à de basses plaines à la périphérie de l'Éthiopie[53]. À l'èremésozoïque (250-70 millions d'années) une élévation du nord de l'Éthiopie se produit en parallèle d'un affaissement du sud[53].

Zone saline dans ledésert de la dépression du Danakil.

C'est à l'époqueoligocène (35 millions d'années) que se produit un événement géologique majeur dessinant l'actuelle géologie éthiopienne : sous l'effet de l'apparition d'un point chaud (remontée profonde de manteau terrestre solide, mais ductile), la région subit unbombement thermique dû à la faible densité de ce matériau peu dense. Dans le même temps, des mouvements de divergence provoquent la fissuration de la plaque arabo-africaine, et conduisent à unrifting continental. Selon l'importance de cette divergence, on assiste à un amincissement de la croûte (région du Gand Rift), ou à une océanisation (mer Rouge).Dans lavallée du Grand Rift, certaines dépressions formées par le rifting (par le jeu defailles normales) permettent la mise en place de lacs, dont certains se sont asséchés ou s'assèche en même temps qu'ils se remplissent. Par l'évaporation de leur eau, les solutés s'accumulent, laissant place de nos jours à des lits de sels de plusieurs kilomètres d'épaisseur et quelqueslacs salés[53]

L'activité tectonique de la région est encore très active, comme en témoignent les nombreuxvolcans toujours en activité (dontDallol etErta Ale) ; il s'agit d'ailleurs de la région d'Afrique où ils se trouvent en plus grand nombre. Les sources d'eau bouillonnante et lesgeysers sont également des marqueurs associés à ce magmatisme.

Climats

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Représentation des cinq principales zones climatiques en Éthiopie.

Du fait de son positionnement enzone tropicale, son relief et sa proximité avec l'océan Indien, l'Éthiopie possède une large variété de climats. Globalement, seules les régions du sud-ouest disposent d'un climat de type tropical, les climats des autres zones étant influencés par l'altitude et lamousson de l'océan Indien[54].

On distingue généralement sixzones climatiques majeures sur l'ensemble du territoire :

Les plateaux du nord et leChoa central, qui constituent le cœur de l'Éthiopie historique, sont soumis à des précipitations abondantes (moyenne annuelle supérieure à 1 000 mm) durant la mousson d'été (fin juin à fin septembre), suivi d'une saison sèche jusqu'en février. La mousson pénètre le pays par le sud-ouest avant de précipiter à la rencontre des hauts-plateaux, épargnant ainsi les plaines duDanakil sur le versant est au climat aride[54].

Du fait du relief du pays, les basses terres à l'est et au sud-est sont ainsi généralement soumises à des climats plus arides que les hauts plateaux. La région de l'Ogaden au sud-est bénéficie de précipitations plus faibles au printemps et en automne, le climat y est de type semi-désertique (moyenne annuelle entre 50 et 300 mm seulement)[54]. Les régions du sud et du sud-ouest du pays sont moins sensibles à la mousson. Le climat y est detype tropical, les pluies y sont intermittentes et l'humidité élevée[54].

Végétation

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L'Éthiopie dispose d'une végétation extrêmement diversifiée du fait de la grande variété de climats et de reliefs au sein du pays. La région éthiopienne constitue à cet égard l'une des huitécozones identifiées à travers le monde par le biologisteNikolaï Vavilov, c'est-à-dire des régions du globe où l'on trouve une très forte diversité génétique d'espèces particulières qui peuvent être identifiées comme le centre d'origine de cette espèce. La diversité est telle qu'on y découvre encore de nos jours de nouvelles espèces[55]. Dans les régions de très hautes altitudes (au-dessus de 3 800 m), seule subsiste une végétation de type alpin (lichen,bruyère). Plusieurs plantes sont caractéristiques de ces régions, notamment lalobélie géante.

Dans les régions des hauts plateaux (2 400 m - 3 800 m), le climat est plustempéré, et le sol plus riche. C'est dans ces régions qui constituent le cœur historique de l'Éthiopie que l'on trouve encore aujourd'hui la majeure partie de l'exploitation agricole (teff,sorgho,maïs), tout autant que les forêts éthiopiennes largement soumises à une déforestation progressive.

Le long de la frontièresoudanaise à l'ouest, leclimat tropical et les précipitations abondantes conduisent à une végétation luxuriante, particulièrement le long des fleuves. Dans les régions de plus basses altitudes au sud-ouest, le climat plus sec contribue à développer un environnement de typesavane (herbes hautes, arbustes) ainsi que des plantes résistant à des conditions climatiques extrêmes (plantes succulentes). Enfin dans les régions désertiques périphériques, le climat aride et les précipitations quasi inexistantes contribuent à développer unevégétation xérophytique ou à la vie très courte, avec une végétation plus faible (acacias,palmiers) autour des quelques cours d'eau.

  • Viola abyssinica.
    Viola abyssinica.
  • Euphorbia abyssinica.
    Euphorbia abyssinica.
  • Euphorbe candélabre.
    Euphorbe candélabre.
  • Café arabica.
    Café arabica.
  • Lobélie géante.
    Lobélie géante.

Faune

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Babouin gelada dans la vallée duNil Bleu.

On dénombre en Éthiopie un nombre important d'espèces endémiques tout aussi bien chez lesmammifères que chez lesoiseaux qui constituent la faune éthiopienne. Labiodiversité des espèces est notamment due à l'implantation de l'activité humaine à des zones assez délimitées.

À cet égard il est possible de distinguer les massifs montagneux des basses terres périphériques. Sur les hauts plateaux, la présence humaine a au cours de l'histoire modifié l'environnement par sa pratique agricole sédentaire ; certaines régions au relief escarpé ont elles été naturellement protégées, c'est le cas notamment dumassif du Simien, qui constitue aujourd'hui un parc naturel où prospèrent de nombreuses espèces endémiques (notamment lebouquetin walia (Capra walie), leloup d'Abyssinie (Canis simensis), lenyala de montagne (Tragelaphus buxtoni), lecorbeau corbivau (Corvus crassirostris), lebabouin gelada).

Les pratiques nomades dans les basses terres privilégiant l'élevage ont eu beaucoup moins d'impact sur son environnement. On dénombre aujourd'huineuf parcs nationaux, trois sanctuaires et huit réserves sauvages sur l'ensemble du territoire.

Géographie administrative

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Article détaillé :Subdivisions de l'Éthiopie.

Depuis l'entrée en vigueur de laconstitution éthiopienne de 1994, l'Éthiopie repose sur un système fédéral et est divisée en dixrégions et deux « villes-régions » indiquées par des astérisques[c 2] :

1.Addis-Abeba*
Régions et villes-régions d'Éthiopie. Cliquer sur l'image pour accéder au descriptif de la région.
2.Afar
3.Amhara
4.Benishangul-Gumaz
5.Dire Dawa*
6.Gambela
7.Région Harar
8.Oromia
9.Somali
10.Région des nations, nationalités et peuples du Sud
11.Tigré
Zones administratives de l'Éthiopie.

Chacune des régions dispose de son propre gouvernement et d'un droit constitutionnel à l'autodétermination et à la sécession[c 3]. Ces dispositions, bien que théoriques, marquent la fin du processus de centralisation ayant commencé sousTéwodros II. Elles reflètent la nature des mouvements ayant combattu le gouvernement central durant laguerre civile de 1974 à 1991, essentiellement régionalistes, nationalistes, autonomistes, voire indépendantistes.

Les régions administratives remplacent depuis 1994 l'ancien système des provinces établi parHaïlé SélassiéIer. Leurs noms sont parfois encore employés de nos jours pour désigner un lieu dans le pays. Cesrégions sont divisées à leur tour en 68zones administratives sur l'ensemble du territoire. Le pays est en outre subdivisé en 550woredas et sixworedas spéciaux. Il s'agit en fait de l'équivalent d'uncanton ou d'undistrict. Lesworedas sont elles-mêmes divisées enQebelé qui représente une municipalité ou un quartier.

Démographie

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Densités de population en Éthiopie.
Article détaillé :Démographie en Éthiopie.

Au début des années 1960, l'Éthiopie couvrant 1 221 900 km2 ne compte que 23 millions habitants[56].En 1935, le pays n'avait que environ 5 millions d'habitants[réf. nécessaire].

Évolution démographique entre 1961 et 2003 (chiffres de laFAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

En, selon l'Agence centrale des statistiques éthiopienne, la population s'élève à 90 074 000 habitants[57]. Les estimations du World Factbook[58] porte l'effectif à 110 871 031 habitants, ce qui lui vaut la12e place mondiale et la deuxième en Afrique. L'estimation de la Banque mondiale pour 2020 est de 114 963 583 habitants[59].

Le pays a connu une évolution croissante et régulière de sa démographie jusqu'au début desannées 1980. Par la suite cette croissance s'est accélérée jusqu'à aujourd'hui avec un taux moyen de 2,3 % par an, à l'exception d'une baisse visible entre1992 et 1993 due à l'indépendance de l'Érythrée, le 24 mai 1993, dont la population avoisinait à l'époque 3,2 millions de personnes. La population éthiopienne reste majoritairement jeune et rurale ; elle habite les zones des hauts plateaux.

Langues

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Articles détaillés :Langues en Éthiopie etAlphasyllabaire guèze.
Représentation schématique de la répartition des quatre principaleslangues éthiopiennes.
Répartition des principales langues maternelles parlées en Éthiopie par zone administrative en 2007 (recensement).

Treize langues sont parlées par plus de 1 % de la population en Éthiopie selon le recensement de 2007, parmi 66 langues mentionnées[60],[61] : l'oromo (33,8 %), l'amharique (29,3 %), lesomali (6,2 %), letigrigna (5,9 %), lesidama (4,0 %), lewolaytta (2,2 %), leslangues gouragué (2 %), l'afar (1,7 %), l'hadiyya (1,7 %), legamo (1,5 %), legedeo (1,3 %), l'opo (1,2 %) et lekafa (1,1 %). En raison de l'« impressionnante[62] » concentration de langues très diverses, l'Éthiopie est considérée comme un « paradis pour linguistes[62] », avec 90 langues[63] dont certaines ont moins de 10 000 locuteurs. Même si quelques langues restent encore non classifiées, la majorité peut être rattachée à quatre familles principales[64] :

Les trois premières branches appartiennent à la famille deslangues chamito-sémitiques tandis que la quatrième fait partie deslangues nilo-sahariennes.

Toutes les langues d'Éthiopie jouissent du même statut légal depuis l'entrée en vigueur de laConstitution de 1994, sonarticle 5 garantit une « égale reconnaissance de l'État » à tous les peuples, leur droit à développer leur langue et à l'établir commelangue maternelle à l'école primaire.

Un passage de laGenèse écrit enguèze, une langue utilisant lesystème d'écriture national.

Les langues sémitiques sont principalement parlées dans les régions deshauts plateaux, dans le centre et le nord du pays. Ce sont des langues cousines duguèze, langue duroyaume d'Aksoum d'importance nationale jusqu'à l'émergence de l'amharique auXIIIe siècle[65] et qui est demeuré lalangue liturgique de l'Église orthodoxe éthiopienne[65] et desJuifs éthiopiens. Les deux principales langues sémitiques actuelles de l'Éthiopie sont l'amharique et letigrigna. La première est la plus pratiquée du pays, par environ 32,7 % de la population[66], principalement dans le nord central éthiopien. Langue « nationale » depuis le règne deTéwodrosII (1855-1868)[h 40], elle perd son statut premier en 1995, avec l'adoption de lanouvelle Constitution[Note 6]. La deuxième, letigrigna, parlé par 6,1 %[66] de la population, essentiellement dans leTigré. Parmi les autres langues sémitiques, on peut citer lehareri, l'argobba ou le gurage, parlés par 4,3 % de la population[66],[65].

Les langues sémitiques d'Éthiopie utilisent le système d'écriturege'ez, unalphasyllabaire dit « éthiopique » et appeléfidel (ፊደል). L'Éthiopie et l'Érythrée sont les seuls pays au monde utilisant ce système d'écriture qui comprend 182 caractères basiques auxquels il faut ajouter des caractères spéciaux, totalisant plus de 200 signes[67].

Les langues couchitiques sont essentiellement parlées dans une partie du sud-ouest et du Centre ainsi que dans l'est du pays, dans la vallée de l'Awash et letriangle Afar. La plus importante est l'afaan oromoo, deuxième langue du pays, parlée par 31,6 %[66] de la population, très majoritairement lespeuples oromos[65]. Lesomali, quatrième langue du pays, est pratiqué par 6 %[66] de la population, principalement lesSomalis de l'Ogaden, dans l'est éthiopien[65]. L'afar est quant à lui parlé dans le nord-est, une région où est également pratiqué lesaho[64]. Enfin, parmi les autres langues couchitiques d'Éthiopie, il convient de citer lesidamo, pratiqué par 3,5 % de la population[66] et regroupé au sein du groupe oriental des hautes terres avec leburji[64].

Les langues omotiques sont propres à l'Éthiopie où elles sont parlées par les populations vivant dans le bassin de l'Omo, dans le sud-ouest du pays[68]. Bien que leur nombre précis soit difficilement évaluable, on estime à plus de 40[68] les langues de cette branche. Si très peu de personnes parlent une langue omotique, leur faible diffusion géographique n'empêche pas une grande hétérogénéité[68]. Parmi cette famille, on peut citer legamo, leyemsa ou legimira.

Les langues nilotiques sont les moins utilisées[68], pratiquées par des populations du sud-ouest, à la frontière avec le Soudan. Le faible nombre de locuteurs et leur éloignement géographique du centre en font un groupe linguistique relativement peu connu et étudié d'Éthiopie[68]. Parmi les langues nilotiques en Éthiopie on trouve lenuer-dinka et l'anyua.

L'anglais est la première langue étrangère : c'est la langue commerciale, largement utilisée dans l'administration, sans toutefois avoir de statut officiel, et l'industrie du tourisme. Enseigné dès l'école primaire, il est parlé par environ 500 000 Éthiopiens surtout issus de l'élite et des classes aisées. La grande pauvreté du pays limite sa diffusion, ainsi que la promotion et diffusion des langues régionales. Langue de l'enseignement supérieur, c'est aussi la langue de la diplomatie, utilisée avec le français au siège de l'OUA à Addis-Abeba.

L'arabe est la seconde langue internationale, parlée surtout dans les régions de l'est éthiopien. C'est une langue liturgique et religieuse qu'une faible partie des Éthiopiens musulmans utilisent dans la vie de tous les jours. Un nombre non négligeable d'Éthiopiens chrétiens l'utilisent toutefois dans les échanges commerciaux. L'arabe est parlé, généralement comme seconde langue, par 300 000 à 500 000 Éthiopiens.

L'italien a presque disparu. C'était une des langues européennes utilisées pour les échanges extérieurs jusqu'en 1935. De 1936 à 1941, lors de l'occupation italienne, il fut la langue coloniale. À la libération de 1941, il fut perçu comme lié à la période mussolinienne et à la barbarie fasciste. Au milieu des années 1990, la grande majorité des locuteurs de l'italien, environ 15 000 personnes, avaient plus de 70 ans (en ne comptant pas ceux de l'Érythrée voisine). Aujourd'hui, l'italien est toujours une langue universitaire, et en 2018, entre 4 500 et 8 000 Éthiopiens savaient parler l'italien, constitués d'Éthiopiens de la jeune génération, dont des étudiants, et d'anciens étudiants qui apprenaient la langue italienne. Pour nombre d'Éthiopiens, l'Italie apparaît désormais comme un pays lointain.

Jusqu'en 1935, le français était la seconde langue administrative et la langue de la diplomatie. Le discours duNégus à laSDN en 1935 pour demander de l'aide à son pays qui subissait l'agression de l'Italie fasciste était en français. Toutefois, en 1941 l'anglais, langue des libérateurs, devint la langue étrangère dominante. Le français demeure aujourd'hui une langue de l'élite, en particulier à travers lelycée franco-éthiopien Guébré-Mariam, peu répandue par ailleurs, si ce n'est dans des organismes internationaux (Commission économique pour l'Afrique etOrganisation de l'unité africaine) dont les sièges sont à Addis-Abeba. Selon les statistiques de l'encyclopédie en ligne Wikipédia, la version en langue française est la troisième plus consultée depuis l’Éthiopie après l'anglaise et l'amharique[69]. En 2013, selon le président de l'Organisation internationale de la francophonie, le Premier ministre éthiopien voudrait que le français devienne une langue enseignée dans chaque lycée du pays afin que le peuple éthiopien puisse parler à l’Afrique francophone[70]. En 2018, il était estimé que les francophones étaient entre 2 000 et 3 500 en Éthiopie, constitués surtout majoritairement d'étudiants, ou d'anciens étudiants qui étudiaient la langue française.

Groupes ethniques

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Article détaillé :Peuples d'Éthiopie.
Tigréens.
Mursis.

Les peuples d'Éthiopie peuvent être répartis en divers grands ensembles avec comme élément caractéristique essentiel, la langue. Le premier grand groupe est constitué des peupleshabesha[p 4] parlant essentiellement des langues sémitiques. Le peuple amhara est le deuxième démographiquement au niveau national après lesOromos. Ils habitent les hauts plateaux et sont des agriculteurs[p 4]. À partir du milieu duXIXe siècle et notamment sous le règne deMenelik II, ils jouent un rôle important dans la construction de l'État moderne éthiopien[p 4]. Ils parlent l'amharique[p 4], aujourd'hui langue de travail du gouvernement fédéral et sont deschrétiens orthodoxes. LesTigrés constituent démographiquement le deuxième peuple du groupehabesha. Leur langue est letigrigna et ils sont également des chrétiens orthodoxes. Ils sont installés dans le nord de l'Éthiopie et se sentent par conséquent fortement liés à l'héritage aksoumite ainsi qu'à l'identité nationale éthiopienne[p 4]. Les autres populationshabesha sont lesAgew et lesjuifs éthiopiens[p 5].

Une deuxième entité est constituée par lesOromos, premier peuple du pays devant les Amharas. Auparavant, ils ont été désignés par le terme de « Gallas », un mot ayant aujourd'hui une connotation péjorative[p 6]. L'« identité élastique[p 7] » s'explique par l'étendue de la zone de peuplement allant de lafrontière avec le Soudan à l'ouest, à l'Ogaden, à l'est et à lafrontière avec le Kenya, au sud. Leurs activités varient selon les régions, mais l'élevage bovin est partagée par les divers groupes oromos[p 7]. En effet, ils détiennent une partie importante du cheptel national[p 7]. Contrairement aux Amharas et aux Tigrés, les Oromos n'ont pas d'unité religieuse, une partie pratique le christianisme orthodoxe éthiopien, une autre fraction estmusulmane tandis qu'une portion estprotestante. En revanche, la langueoromo constitue un ciment unificateur ; les divers dialectes oromos sont intercompréhensibles[p 6]. L'intégration politique des Oromos dans la société et l'État éthiopiens s'est effectuée duXVIe auXVIIIe, après l'invasion de Gragne et à la suite des mouvements d'immigration[p 6]. Plusieurs groupes de populations constituent l'ensemble oromo tels que les Borenas, les Arsi et les Gujis, etc.[p 6].

Dans l'est éthiopien vivent deux peuples de pasteurs : les Afars et les Somalis. Majoritairement musulmans, ils parlent respectivement l'afar et lesomali. Près de 1 à 1,5 million d'Afars vivent dans le nord-est de l'Éthiopie, tandis que les 4 millions de Somalis sont installés dans la région de l'Ogaden[p 8]. Les deux peuples sontnomades et organisés en clans bien qu'historiquement, ils ont pu constituer des États stables[p 9].

Tout un ensemble de peuples vit dans le sud-ouest, et dans les périphéries ouest et sud de l'État éthiopien. Gérard Prunier dégage deux groupes. Tout d'abord, la « première périphérie sud-ouest[p 10] », proche du centre, dans laquelle vivent entre autres lesGouragués, lesKaffas, lesSidamas, lesWelaytasetc.[p 10]. Le deuxième groupe est celui des « grandes périphéries[p 11] ». Chaque peuple est démographiquement peu important, mais ce vaste ensemble regroupe des cultures véritablement homogènes, des langues différentes et des organisations sociétales diverses[p 11].

Religions

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Article détaillé :Religion en Éthiopie.
Principale religion pratiquée par wereda selon les données du recensement de 2007.

La liberté de culte est garantie en Éthiopie par laConstitution de 1994, spécifiant l'absence dereligion d'État. Il y est ainsi interdit de créer un parti politique fondé sur la religion, tout groupe religieux doit être déclaré et enregistré auprès des autorités gouvernementales.

Christianisme

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Articles détaillés :Christianisme en Éthiopie etÉglise orthodoxe éthiopienne.
Prêtre de l'égliseYemrehanna Krestos.
Église Debré Berhan Sélassié àGondar.

Le christianisme en Éthiopie est dominé par l'Église orthodoxe éthiopienne, qui est majoritairement répartie dans les régions des hauts plateaux (capitale-région :Addis-Abeba, régionsAmhara etTigré).

Selon le recensement national officiel de 2007, la population chrétienne se répartit suivant trois courants[71] :

Le christianisme est introduit en Éthiopie vers 330 lorsquesaint Frumence deTyr, appelé localement Fremnatos ou Abba Selama (« père de la Paix »), convertit le roiEzana d'Aksoum, en faisant ainsi l'un des plus anciens États chrétiens au monde, le second après l'Arménie. La croix remplace à cette époque la symbolique du Soleil et de la Lune sur les pièces du royaume. Vers480, un groupe de moines, lesNeuf Saints introduisent lemonachisme et lemonophysisme, sous la forme d'un refus des formulations duconcile de Chalcédoine de 451, adhérant à la nature unique du Christ. Ceux-ci contribuent à la diffusion du christianisme dans le royaume en traduisant notamment les premiers textes religieux enguèze. Les monastères, l'architecture à travers deséglises rupestres de Lalibela notamment, l'art, la peinture, lalittérature, témoignent de l'influence sensible du christianisme orthodoxe tout au long de l'histoire de l'Éthiopie et du règne des dynastiesZagwe etsalomonienne. La tentative d'introduire le christianisme romain en Éthiopie par la voix de missionnaires se révèle par ailleurs un échec conduisant à une guerre civile se concluant par l'expulsion des jésuites sousFazilidas.

Jusqu'en 1959, l'Église orthodoxe éthiopienne fait partie de l'Église copte orthodoxe, date à partir de laquelle elle devient autocéphale. Elle constitue la seule Église orthodoxe précoloniale de l'Afrique subsaharienne. Elle sera une religion d'État jusqu'en 1974, date du renversement de ladynastie salomonienne et de larévolution éthiopienne.

Islam

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Article détaillé :Islam en Éthiopie.
La ville deHarar,patrimoine mondial de l'UNESCO.

Selon le recensement national officiel de 2007, l'islam serait pratiqué par environ 33,9 % de la population éthiopienne[71].

Celui-ci est surtout présent aujourd'hui dans les basses plaines plus chaudes du sud et de l'est, dans les régions deHarar,Afar etSomali ainsi que dans certaines parties du sud de la région Oromia. L'islam suit généralement la tradition sunnite.

La présence de l'islam en Éthiopie remonte à l'époque de la fondation de la religion musulmane et à l'hégire. Vers 615, un groupe de musulmans,compagnons du prophète de l'islamMahomet,fuit les persécutions (en) dont ils sont l'objet àLa Mecque, et trouve refuge en Éthiopie dirigée alors par le roi chrétien nomméAshama ibn Abjar dans la tradition arabe[72]. L'un des compagnons de Mahomet, le premier muezzinBilal, est également décrit comme originaire d'Éthiopie. Ceux-là s'installent àNegash, dans leTigré, considéré comme le premier lieu d'implantation de l'islam en Éthiopie. En échange de la protection accordée par le roi face aux injonctions desQuraych qui demandent leur retour enArabie, Mahomet demande à ses compagnons de respecter, et de vivre en paix avec les chrétiens d'Éthiopie. Un cimetière remontant auVIIe siècle a depuis été retrouvé dans la région deNegash. La région éthiopienne est ainsi l'endroit où l'on retrouve certains des plus anciens sultanats au monde, parmi eux lesultanat du Choa fondé par la dynastie Makhzumite en 896, remplacé plus tard par lesultanat d'Ifat.

Cimetière musulman à l'extérieur des fortifications deHarar.

L'islam s'est par la suite développé dans les régions commerçantes côtières du sud de laCorne de l'Afrique, suivant ainsi les routes maritimes, particulièrement dans larégion Somali. Les campagnes du SomaliAhmed Gragne vers les hauts plateaux à partir de 1527 contribuent également à son expansion dans le sud de l'Éthiopie. L'expansion desOromos de tradition Waaqa vers le nord dans les décennies qui suivent affaiblit un temps son influence, avant que ceux-ci n'adoptent progressivement la nouvelle religion. Aujourd'hui la religion musulmane est pratiquée par environ 40 % desOromos sous forme de syncrétisme entre islam et anciennes croyances.

La ville deHarar, abritant 82 mosquées, dont trois remontant auXe siècle et 102 tombeaux est aujourd'hui considérée comme la quatrièmeville sainte de l'islam par les musulmans éthiopiens.Harar est également patrimoine mondial de l'UNESCO.

Judaïsme

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Article détaillé :Juifs éthiopiens.

L'origine desJuifs éthiopiens (ge'ez : ቤተ እስራኤል) reste mal comprise, leur croyance coexistait probablement avec les animistes avant l'arrivée du christianisme. Depuis l'Antiquité éthiopienne, ils vivent dans le nord du pays, en particulier les provinces deGondar et duTigré. Après avoir bénéficié de petits États indépendants jusqu'auXVIIe siècle, ceux-ci sont conquis par l'empire éthiopien, et lesBeta Israel deviennent une minorité marginalisée.

Les pratiques religieuses desBeta Israel d'Éthiopie sont basées sur la même version duPentateuque que celle qu'utilisaient leschrétiens éthiopiens, rédigée enguèze. Toute la littérature rabbinique, en particulier leTalmud, est ignorée. Les communautésjuives n'ont pas eu desynagogues ni derabbins, au niveau de la symbolique, ils n'utilisent pas l'étoile de David. Leur lieu de culte est appelémasgid[Note 7]. On y lit laBible, et on y sacrifie l'agneau pascal.

Ils entrent en contact avec la version occidentale dujudaïsme à la fin duXIXe siècle. À compter du début duXXe siècle, une redéfinition en profondeur de l'identité de la communauté se fait jour et l'amène à se considérer désormais comme juive, et plus seulement commejuifs éthiopiens, notamment depuis les opérations de rapatriement enIsraël. Cette évolution réduit progressivement les forts particularismes religieux originels et rapproche la religion des Beta Israel dujudaïsme orthodoxe. Depuis, leurs pratiques séculaires n'ont cessé de régresser au profit des pratiques du judaïsme rabbinique, mais sans disparaître. On compte, en 2009, 3 188 Beta Israel en Éthiopie, alors qu'ils sont plus de 100 000 en Israël.

Animisme et mouvement rasta

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Article détaillé :Mouvement rastafari.

Arts et culture

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Article détaillé :Culture de l'Éthiopie.

En raison du maintien de son indépendance et à la suite de la mauvaise expérience catholique auXVIIe siècle[Note 8], l'art éthiopien est peu influencé par le monde occidental[p 12]. En revanche, sa proximité avec le monde byzantin est perceptible dans l'art chrétien. Avant les années 1990, l'art éthiopien est relativement peu connu du grand public occidental[p 12]. La première étude européenne date de 1892 et la première expédition archéologique s'est effectuée en 1906[p 13]. De nombreuses collections privées et des librairies ont gardé inconnu l'art éthiopien. Sa reconnaissance internationale débute en 1960, avec la publication par l'UNESCO d'enluminures, progressivement des expositions sont organisées dans différentes villes, àAddis-Abeba,Paris ou encoreBaltimore[p 13]. L'aspect le plus connu demeure l'art chrétien, tandis que l'artisanat n'est que peu étudié[p 14].

Art chrétien éthiopien

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Croix de procession.

Christianisée dès leIVe siècle puis coupée du reste du monde chrétien à la suite de l'expansion de l'islam à partir duVIIe, l'Éthiopie a développé une tradition religieuse, mais également un art chrétien original. Celui-ci s'exprime sous trois formes principales : l'architecture, l'orfèvrerie et la peinture[p 15]. L'architecture chrétienne est partiellement influencée par lacivilisation aksoumite ; les premiers monuments taillés dans la roche datent duVIIe-Xe[p 15]. Ils apparaissent tout d'abord dans la province duTigré où, auxXe-XIIe, est creusée une grande église funéraire à plan cruciforme dédiée aux souverains Abreha et Atsbeha. L'ensemble le plus célèbre reste celui deLalibelaGebre Mesqel Lalibela fait tailler auXIIIe lespremières églises monolithes[p 15]. Quand elles ne sont pas taillées dans la roche, les églises éthiopiennes ont souvent une forme octogonale. L'intérieur des édifices religieux est parfois décoré et c'est principalement dans ce domaine que la peinture éthiopienne s'est développée, influencée par l'art byzantin[p 16].

Les plus vieilles peintures chrétiennes conservées sont des enluminures datant, environ, duVIIe ; les contacts entre leroyaume d'Aksoum et le Moyen-Orient sont perceptibles à travers le style des œuvres[p 17]. L'isolement du pays par rapport au reste du monde chrétien est visible dans les peintures desXIIe-XVe durant lesquels un véritable style éthiopien se développe. La première école picturale originale éthiopienne apparaît vers 1400, les peintres illustrent principalement des manuscrits[p 17]. Outre l'architecture et la peinture, on retrouve un art des croix qui constitue « probablement la part la plus originale de l'art chrétien éthiopien[p 18] », note Jacques Mercier, historien de l'art. Cette orfèvrerie serait apparue durant les siècles de christianisation du pays, durant lesVe-VIe pour véritablement prospérer dès lesXe-XIIe. Les gravures sont géométriques, les sculptures anthropomorphes sont absentes et le Christ est parfois représenté[p 16]. La diversité des styles, des tailles et des matériaux permet de retrouver des formes originales par rapport aux arts d'autres chrétientés[p 18].

Artisanat et art corporel

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Le bouclier, un objet de guerre souvent travaillé par les artisans éthiopiens.

Contrairement à l'art chrétien, les objets artisanaux de la vie quotidienne conservés ne dépassent pas 200 ans[p 14]. Les différents artisanats se sont développés en fonction des aires culturelles, définies par rapport aux systèmes agraires. Ainsi dans le sud-ouest, notamment dans l'aire horticole, on retrouve du mobiliermonoxyle, des tables et des sièges, ceux-ci étant particulièrement travaillés[p 14]. La culture régionale ducafé explique le développement d'un artisanat prévu à cet effet, comme les plateaux recevant des tasses ou encore les cafetières. L'appuie-tête constitue un objet important de l'artisanat éthiopien ; son usage s'est répandu du sud vers le nord à partir duXVIIe[p 14]. Ils sont souvent monoxyles, mais peuvent être constitués de deux pièces.

La poterie, d'une « extraordinaire diversité[p 14] », est de grande qualité surtout dans les régions du Tigré, duHarer, de l'Illubabor, du Welayta et du Gayent[p 14]. La bijouterie est tout aussi diverse, lesArgobbas du Harerr ayant développé dans ce domaine un artisanat original. Toujours dans le Harer, on retrouve des vanneries colorées décorant l'intérieur de certaines maisons de lacapitale régionale[p 15]. Dans le passé, l'artisanat a touché l'armée puisque bouclier et matériel de guerre ont été travaillés. Dans le nord, les boucliers sont renforcés et décorés par des plaques en métal embossées[p 15].

Enfin, l'art éthiopien est également corporel. AuXVIIe siècle, les chrétiennes donnent une grande importance à leur coiffure[p 15] ; de nos jours, les femmes du Tigré portent une coiffure bien distincte. Dans le sud, outre les coiffures d'argile desNyangatoms, on retrouve les perruques desOromos, parmi les plus célèbres, celles de la région deJimma[p 15]. Les tatouages sont également développés. Ils sont relativement discrets dans les populations rurales chrétiennes où les femmes se font parfois tatouer une croix sur le front. En revanche, ils sont bien plus visibles chez lesMursis qui se tatouent une partie importante du corps[p 15].

Littérature et philosophie

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Articles détaillés :Littérature éthiopienne,Liste d'écrivains éthiopiens par ordre alphabétique etPhilosophie.

Du fait de l'existence de son système d'écriturege'ez, l'Éthiopie entretient une tradition littéraire ancienne remontant à sonAntiquité aksoumite. On distingue généralement deux périodes majeures dans la littérature éthiopienne correspondant à la littératureguèze, aujourd'hui langue morte conservée comme langue liturgique, et à la littérature amharique. À leur côté subsiste également une littérature musulmane apparue pendant leXVIe siècle ; et quelques livres spécifiquesjuifs éthiopiens, comme leTe'ezaza Sanbat (Ordonnance du Sabbat).

Littérature ge'ez

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Article détaillé :Littérature Ge'ez.
Eliza Codex (Hill Museum).

Durant l'Antiquité éthiopienne, leguèze est une langue vivante, legrec est également parlé à la cour. Les premières inscriptions connues font état des campagnes royales, l'inscription d'Ezana constitue à cet égard la première historiographie officielle en Éthiopie. La Bible est traduite auVe siècle à partir du grec ; le canon de la Bible éthiopienne contient plusieurs livres considérés comme apocryphes par d'autres Églises chrétiennes. De nombreux textes, comme le Qerillos (Cyrille), les Règles monastiques de saint Pacôme,Le Fisalgwos (« Le Physiologue ») et « bie'afe Mikaél » (« le livre des philosophes »)[73], sont traduits tout en faisant simultanément l'objet, selonClaude Sumner (en), d'enrichissements typiquement éthiopiens.

À partir duXIIIe siècle, la puissance d'Aksoum s'affaiblit et le ge'ez s'impose progressivement comme une langue savante de l'écrit face à l'amharique au cours de la période de la dynastie solomonide. Cette période marque le début d'une période intense de productivité littéraire ge'ez. La théologie et les pensées religieuses influencent les écrits. Les vies de saints et les récits de miracle sont nombreux. Parmi ces écrits on peut relever notamment leKebra Nagast rédigé vers 1314 au cours du règne d'Amda SeyonIer (1314-1344), un des ouvrages majeurs de la littérature éthiopienne, évoquant la fondation de ladynastie salomonide, le règne deDavidIer (1382-1413), ou encore celui deZara Yaqob (1434-1468) auteur d'ouvrages principalement théologique dont le plus célèbre reste « le Livre de la Lumière ».

Bible éthiopienne (Oregon Museum).

De nouveaux genres poétiques apparaissent : lesqenés, les deggwas (recueil d'hymnes religieux) mais aussi les malkes (portrait d'une personne chantée), généralement des stances, avec des rimes, d'environ 55 lignes, chacune adressée à un attribut moral ou physique du saint décrit.

Durant leXVIe siècle, la philosophie écrite nationale, qui s'étend sur douze siècles de production littéraire[73], se développe sous forme d'œuvres uniquement éthiopiennes, notammentLa Vie et les maximes de Skendes, le Traité de Zera yacob (Hatata) ainsi que celui de son élève Walda Heymat. Dans son traité écrit auXVIIe siècle, Zara Yacoub développe notamment une philosophie rationaliste, en adoptant une positionnement critique sur le discours religieux soulignant le rôle de la Raison[74]. Au cours duXVIIe siècle, les genres culturels éthiopiens, dont la poésie, la musique et à la danse vivent une phase d'intense développement[75].

Littérature amharique

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La littératureamharique apparaît dès leXIIIe siècle, au cours de ladynastie Zagwe, sous forme de courts chants royaux, des paraphrases, des psautiers ainsi que quelques traités théologiques. Cependant, ce n'est que sous le règne deTewodros II (1855-1868) qu'elle se développe avec les chroniques royales, premières chroniques entièrement en amharique[76].

La traduction duVoyage du pèlerin deJohn Bunyan en 1892 ouvre la voie à un nouveau genre : la nouvelle allégorique, souvent partiellement en vers, la première estLebb wellad tarik (1908) deAfeworq Gebre Eyesus. Il sera également l'auteur d'ouvrages didactiques et d'une « Vie deMenelik II ». Plus tard,Heruy Welde Selassie devient le principal écrivain de la littérature amharique sous la régence deTeferi Mekonnen (1916-1920). Il est l'auteur de biographies de recueils de poésies, de récits historiques et d'essais. Parmi les écrivains duXXe siècle, on peut citer notammentMekonnen Endelkachew,Kebede Mikael,Mengistu Lemma,Tadesse Liban, Alemayehu Mogas etTekle Tsodeq Makuria.

Certains auteurs éthiopiens célèbres pour leurs œuvres en amharique ont aussi publié des romans,pièces de théâtre et poèmes en langue anglaise. C'est le cas notamment, pour le plus célèbre d'entre eux, deTsegaye Gabre-Medhin[77] qui, à 29 ans, reçoit le prix Haïlé SélassiéIer de littérature amharique.

Musique

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Article détaillé :Musique éthiopienne.
Mahmoud Ahmed en.

La musique éthiopienne est extrêmement diversifiée, chacun des 80peuples du pays possédant ses propres particularités. Les influences sont multiples et incluent laliturgie chrétienne etmusulmane ainsi que la musique populaire des pays situés dans laCorne de l'Afrique,somalienne etsoudanaise en particulier. La musique éthiopienne utilise souvent un système modal unique pentatonique, caractérisé par des intervalles prolongés entre certaines notes.

La musique des hauts plateaux utilise unmode unique appeléqenet, basé sur quatremodes principaux :tezeta, bati, ambassel, et anchihoy[78]. Trois modes supplémentaires peuvent être considérés comme des variations :tezeta mineur, bati majeur etbati mineur.

Mulatu Astatke, créateur de l'éthio-jazz.

Certains morceaux prennent le nom de leurqenet, tel que letezeta, un chant de nostalgie. Accompagné d'instruments traditionnels, ces modes sont généralement nontempérés[Note 9], mais joués sur des instruments occidentaux tels que piano et guitare ils utilisent le système d'accord tempéré occidental. La musique des hauts plateaux est généralementhomophonique ou hétérophonique[78]. En dehors, certaines sontpolyphoniques.

Les principaux instruments traditionnels sontmasenqo (luth),krar (lyre),washint (flûte),begena (harpe),kebero (double tambour),cistree et tom (chez lesAnuaks). Dans la tradition populaire, l’azmari, chanteur et musicien éthiopien, homme ou femme, sont doués pour chanter des vers en s'accompagnant d'unemasenqo ou d'unekrar. La musique moderne éthiopienne laisse également une part importante à l'éthio-jazz, à travers son créateurMulatu Astatke, et des musiciens comme le saxophonisteGetatchew Mekurya. Certains musiciens populaires connus sontMahmoud Ahmed, Gigi Shibabaw, Teddy Afro,Tlahoun Gèssèssè,Aster Aweke,Alèmayèhu Eshèté, Neway Debebe,Asnatqètch Wèrqu et Ali Birra. À la fin des années 1990, le label françaisBuda Musique a réédité les plus grandes voix de l'éthio-jazz avec la collectionÉthiopiques permettant la redécouverte, pour les Occidentaux, dugroove de la Corne de l'Afrique.

Cuisine

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Article détaillé :Cuisine éthiopienne.
L'injera est recouverte de divers plats dont le doro wat, au centre et à gauche, et le tebs.

La cuisine éthiopienne est à base de boulettes épicées. Elle se caractérise par l'usage de l'injera, une galette levée à base deteff qui sert à la fois de couverts et de récipient[79]. L'injera est disposée sur une vaste assiette afin d'y placer les diversragoûts,sauces etlégumes. Traditionnellement, le plat est placé sur un messob, une sorte de table ronde faite de paille, afin que la nourriture puisse être mangée en commun[79]. La variété desclimats éthiopiens permet de faire pousser un grand nombre delégumes et deféculents : lemillet, dumaïs, de l'orge, deslentilles, des pois cassés ou encore de lacoriandre, qui constituent autant d'éléments de base pour les différentes sauces accompagnant l'injera. Ces plats végétariens sont particulièrement consommés lors des jeûnes, strictement respectés par leschrétiens orthodoxes[79].

La sauce la plus courante est lewet, accompagnée d'oignons rouges, deniter kibbeh et assaisonné debérbéré. Ce dernier est un des ingrédients principaux contenant dupiment rouge. Son nom s'applique aussi à un mélange d'épices parmi lesquelles le piment séché à proprement parler, mais également de l'ail, dugingembre, des oignons rouges, de la graine de rue, de lacardamome, desclous de girofle ou encore de lacannelle.

Cérémonie traditionnelle du café, Éthiopie.

Le wet peut être réalisé à partir de viande de bœuf, de poulet, d'agneau et dans certaines régions de poisson. Il peut également inclure légumes, pois cassés, pommes de terre, carottes et blettes. La viande peut aussi être servie sautée ou crue (ketfo ougored gored) accompagnée avec du piment[79]. Une fois l'ensemble des plats disposés sur l'injera, chaque personne utilise un bout de cette même galette pour se saisir des aliments. Il est possible qu'une personne porte la nourriture à la bouche d'une autre, il s'agit d'un signe d'amitié et de respect.

Letella est unebière traditionnelle brassée à partir d'orge ou demalt, dehoublon et de feuilles degesho, employée également dans la fabrication dut’edj — sorte d'hydromel qui accompagne souvent les plats éthiopiens[79]. Enfin, lecafé, probablement né en Éthiopie, occupe une place centrale dans la culture et les traditions nationales[79]. Il est servi, à l'aide d'unejebena, une cafetière locale, en toute fin de repas au cours d'une cérémonie où l'on brûle de l'encens. Les grains de café sont grillés sur place et l'on fait sentir leur odeur aux hôtes. Dans la plupart des foyers, un espace tapissé d'herbes et doté de meubles dédiés est souvent agrémenté.

Sport

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Article détaillé :Sport en Éthiopie.
Meseret Defar double championne olympique et double championne du monde du5 000 mètres,photo des Championnats du monde d'athlétisme à Osaka, 2007.

Lefootball reste un sport populaire en Éthiopie, même si l'équipe d'Éthiopie de football n'obtient pas des résultats très probants. Au niveau national, il existe deux principales compétitions, lechampionnat d'Éthiopie de football et lacoupe d'Éthiopie de football. Le pays dispose de plusieurs clubs parmi lesquels on peut citer l'EEPCO, l'Ethiopian Coffee et leSaint-George SC.

Sur le continent africain, laFédération éthiopienne de football fait partie de laConfédération africaine de football. Le pays a accueilli laCAN en 1962, année où elle remporte le championnat. L'Éthiopie participe à laCoupe CECAFA des nations qu'elle a organisée en 1987, 2001, 2004 et 2006, et qu'elle a remportée en 1987, 2001, 2004 et 2005. Les clubs éthiopiens sont en revanche beaucoup moins performants dans le cadre de laCoupe Kagame inter-club qu'ils n'ont jamais remporté. Si le pays a accueilli une fois en 2001 laCoupe d'Afrique des nations junior, elle ne s'est jamais illustrée dans cette compétition. Au niveau international, l'Éthiopie est123e duclassement mondial de la FIFA en avril 2010 ; elle n'est jamais parvenue à se qualifier pour la phase finale de lacoupe du monde.

Haile Gebrselassie etcoureurs de fond éthiopiens à la finale du10 000 mètres auxJeux olympiques de Sydney, 2000.

L'athlétisme est également populaire en Éthiopie et a remporté de nombreuses distinctions au sein des compétitions internationales. Parmi les Éthiopiens ayant dominé les courses de fond au niveau mondial, ces dernières années, on note particulièrementHaile Gebrselassie, champion du monde et champion olympique, qui a établi plus de vingt nouveauxrecords du monde.Kenenisa Bekele, champion du monde de cross country et double champion olympique à Pékin, qui détient à ce jour en 2010 les records du monde du5 000 mètres et du10 000 mètres. Chez les femmes,Tirunesh Dibaba, double championne olympique à Pékin, est détentrice du record du 5 000 mètres.Meseret Defar réalise quant à elle la deuxième meilleure performance mondiale dans la même discipline[80],[81],[82].

Parmi les autres coureurs éthiopiens s'étant distingués dans cette discipline, il faut citer égalementAbebe Bikila,Derartu Tulu,Mamo Wolde,Miruts Yifter,Gebregziabher Gebremariam etMillion Wolde.Abebe Bikila fut quant à lui le premier médaillé d'or africain en remportant lemarathon olympique en 1960[Note 10] et 1964, établissant un nouveau record du monde les deux fois. L'ÉthiopienneDerartu Tulu fut la première femme africaine à remporter une médaille d'or auxJeux olympiques de Barcelone en 1992, dans le10 000 mètres. Depuis 2001, l'Éthiopie organise leGreat Ethiopian Run qui est un marathon regroupant plusieurs milliers de coureurs et qui se déroule àAddis-Abeba.

Société

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Calendrier et indication spécifique de l'heure

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Article détaillé :calendrier éthiopien.

Lecalendrier éthiopien est, comme les calendriersjulien,copte et de l'Égypte antique, structuré sous la forme de douze mois lunaires de trente jours chacun complétés d'un treizième de cinq ou sixjours épagomènes. Le nouvel an éthiopien,enqoutatash (እንቁጣጣሽ), le1er du mois demeskerem (መስከረም) correspond au ducalendrier julien, ou au de ce calendrier lorsque le sixième jour épagonème est ajouté (ou respectivement aux 24 et 25 septembre du calendrier grégorien pour ses années 1901 à 2099, en tenant compte du décalage de 13 jours entre les deux calendriers julien et grégorien pour ces deux siècles). Pour l'indication des années, l'origine du calendrier, qui fixe la date de l'Incarnation deJésus, correspond au 25 mars de l'an 9 dans lecalendrier julien. Elle correspond à l'indication donnée parAnianus d'Alexandrie auIer siècle et diffère en cela de celle de sa modification introduite parDenys le Petit au début duVe siècle qui a été retenue pour lecalendrier grégorien. La première année civile débuta donc le 29 août de l'an 8 ducalendrier julien, ce qui entraîne un décalage de huit ans avec lecomput grégorien du au puis un décalage de sept ans pour le reste de l'année grégorienne. L'entrée dans le troisième millénaire a ainsi été fêtée à une date correspondant au ducalendrier grégorien.

Les mois ducalendrier éthiopien sont indiqués dans le tableau suivant.

Table de correspondance des mois éthiopiens
Mois éthiopienDate julienne (de 1901 à 2099) du
premier jour du mois éthiopien
Date julienne (de 1901 à 2099) du
dernier jour du mois éthiopien
NomamhariqueNomcopteNombre
de jours
Durant l'année
éthiopienne qui suit
5 joursépagomènes
Durant l'année
éthiopienne qui suit
6 joursépagomènes
Durant l'année
éthiopienne qui suit
5 joursépagomènes
Durant l'année
éthiopienne qui suit
6 joursépagomènes
1መስከረም (Meskerem)Tut3011 septembre12 septembre10 octobre11 octobre
2ጥቅምት (Teqemt)Babah3011 octobre12 octobre9 novembre10 novembre
3ኅዳር (Hedar)Hatur3010 novembre11 novembre9 décembre10 décembre
4ታኅሣሥ (Tahesas)Kiyahk3010 décembre11 décembre8 janvier9 janvier
5ጥር (Ter)Tubah309 janvier10 janvier7 février8 février
6የካቲት (Yekatit)Amshir308 février9 février9 mars
7መጋቢት (Megabit)Baramhat3010 mars8 avril
8ሚያዝያ (Miyazya)Baramundah309 avril8 mai
9ግንቦት (Guenbot)Bashans309 mai7 juin
10ሰኔ (Sené)Ba'unah308 juin7 juillet
11ሐምሌ (Hamlé)Abib308 juillet6 août
12ነሐሴ (Nehasé)Misra307 août5 septembre
13ጳጐሜን/ጳጉሜን (Pagoumén)Nasi5 ou 66 septembre10 ou 11 septembre

Le décomptage des heures s'effectue de manière distincte de celle communément employée dans le reste du monde. Celui-ci s'effectue sur la base de deux cycles de douze heures à partir du coucher du Soleil. Les distinctifske qenou (« de la journée ») etke meshetou (« de la soirée ») sont l'équivalent des « A.M. » et « P.M. » dans le système américain.

La proximité de l'équateur (latitude 9°03' Nord et longitude 38°42' Est pourAddis-Abeba), rend en effet minime la variation de la durée du jour, restant à peu près constante deh à18 h (12 h -12 h en Éthiopie) au cours de l'année. Ainsi, à6 h, heure solaire locale, il est 12 h à Addis-Abeba ; à19 h, il est1 h à Addis-Abeba et à17 h de l'après-midi, il est23 h.

Table de correspondance des heures éthiopiennes
Système horaire éthiopienHeures du soir et de la nuit (ke meshetou)
0 h
12 h k.m.
1 h
1 h k.m.
2 h
2 h k.m.
3 h
3 h k.m.
4 h
4 h k.m.
5 h
5 h k.m.
6 h
6 h k.m.
7 h
7 h k.m.
8 h
8 h k.m.
9 h
9 h k.m.
10 h
10 h k.m.
11 h
11 h k.m.
Heure solaire éthiopienne18 h
6 h PM
soir
19 h
7 h PM
soir
20 h
8 h PM
soir
21 h
9 h PM
soir
22 h
10 h PM
soir
23 h
11 h PM
soir
0 h
12 h AM
minuit
1 h
1 h AM
nuit
2 h
2 h AM
nuit
3 h
3 h AM
nuit
4 h
4 h AM
nuit
5 h
5 h PM
nuit
Heure universelle coordonnée (UTC)
Heure solaire française[Quoi ?]
15 h Z
après-midi
16 h Z
après-midi
17 h Z
après-midi
18 h Z
soir
19 h Z
soir
20 h Z
soir
21 h Z
soir
22 h Z
soir
23 h Z
soir
0 h Z
minuit
1 h Z
nuit
2 h Z
nuit
Heure normale française (hiver)16 h CET
après-midi
17 h CET
après-midi
18 h CET
soir
19 h CET
soir
20 h CET
soir
21 h CET
soir
22 h CET
soir
23 h CET
soir
0 h CET
minuit
1 h CET
nuit
2 h CET
nuit
3 h CET
nuit
Heure avancée française (été)17 h CEST
après-midi
18 h CEST
soir
19 h CEST
soir
20 h CEST
soir
21 h CEST
soir
22 h CEST
soir
23 h CEST
soir
0 h CEST
minuit
1 h CEST
nuit
2 h CEST
nuit
3 h CEST
nuit
4 h CEST
nuit
Système horaire éthiopienHeures du jour (ke qenou)
12 h
12 h k.q.
13 h
1 h k.q.
14 h
2 h k.q.
15 h
3 h k.q.
16 h
4 h k.q.
17 h
5 h k.q.
18 h
6 h k.q.
19 h
7 h k.q.
20 h
8 h k.q.
21 h
9 h k.q.
22 h
10 h k.q.
23 h
11 h k.q.
Heure solaire éthiopienne6 h
6 h AM
matin
7 h
7 h AM
matin
8 h
8 h AM
matin
9 h
9 h AM
matin
10 h
10 h AM
matin
11 h
11 h AM
matin
12 h
12 h PM
midi
13 h
1 h PM
après-midi
14 h
2 h PM
après-midi
15 h
3 h PM
après-midi
16 h
4 h PM
après-midi
17 h
5 h PM
après-midi
Heure universelle coordonnée (UTC)
Heure solaire française
3 h Z
nuit
4 h Z
nuit
5 h Z
nuit
6 h Z
matin
7 h Z
matin
8 h Z
matin
9 h Z
matin
10 h Z
matin
11 h Z
matin
12 h Z
midi
13 h Z
après-midi
14 h Z
après-midi
Heure normale française (hiver)4 h CET
nuit
5 h CET
nuit
6 h CET
matin
7 h CET
matin
8 h CET
matin
9 h CET
matin
10 h CET
matin
11 h CET
matin
12 h CET
midi
13 h CET
après-midi
14 h CET
après-midi
15 h CET
après-midi
Heure avancée française (été)5 h CEST
nuit
6 h CEST
matin
7 h CEST
matin
8 h CEST
matin
9 h CEST
matin
10 h CEST
matin
11 h CEST
matin
12 h CEST
midi
13 h CEST
après-midi
14 h CEST
après-midi
15 h CEST
après-midi
16 h CEST
après-midi

L'Éthiopie dispose d'une avance de 3 heures sur le méridien de Greenwich et n'a pas adopté l'heure d'été.

Fêtes et jours fériés

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Célébration deTimqet àGondar.
Célébration deMesqel surMesqel adebabay,Addis-Abeba.
DateNom local/amhariqueNom françaisRemarque
11 septembreእንቁጣጣሽ (Enqoutatash)Nouvel an éthiopien
27 septembreመስቀል (Mesqel)Fête de la Vraie Croix
24 octobre'Id al-FitrFin du mois duRamadanVariable. La date était pour l'année 2006
6 ou 7 janvierገናልደት (Genna/Ledet)NoëlorthodoxeNaissance deJésus-Christ
10 janvier'Id al-AdhaFête du SacrificeVariable. La date était pour l'année 2006
19 janvierጥምቀት (Timqet)Fête de l'Épiphanie
2 marsዓድዋ ድል (Ye'adowa Bä'al ou Adwa del)Commémoration de lavictoire d'AdouaVictoire deMenelik II contre les Italiens (1896)
11 avrilMäwlid an-NabiNaissance du prophèteMahometVariable. La date était pour l'année 2006
21 avrilስቅለት (Seqlet)Vendredi saintorthodoxeVariable. La date était pour l'année 2006
23 avrilፋሲካ (Fasika)PâquesorthodoxeVariable. La date était pour l'année 2006
24 avrilትንሣኤ (Tensaé)Lundi de PâquesVariable. La date était pour l'année 2006
1er maiየሰራተኞች ቀን (Yeserategnoch qen)Fête du Travail
5 maiኦሜድላ ድል (Omédla del)Jour de la Libération

Victoire desPatriotes éthiopiens

Retour d'Haïlé SélassiéIer àAddis-Abeba (1941)
28 maiብሔራዊ በዓል (Behérawi beal)Fête nationaleChute du régimeDerg
18 aoûtቡሄ (Buhe)Transfiguration de Jésus-Christ

État, politique et institutions

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Articles détaillés :Politique en Éthiopie etListe des partis politiques en Éthiopie.

Répartition des pouvoirs

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Article connexe :Constitution éthiopienne de 1994.

Depuis 1995, l'Éthiopie est officiellement appelée : république fédérale démocratique d'Éthiopie (RFDE)[c 4]. Le fonctionnement de ses institutions est codifié par letexte constitutionnel ratifié en et entré en application le. L'Éthiopie est unrégime parlementaire[c 5]fédéral[c 4] etbicaméral[c 6]. D'après la constitution, la RFDE comprend deux organes : le gouvernement fédéral et les États membres, lesneuf régions fédérées[c 7]. Tous les pouvoirs souverains appartiennent aux « Nations, Nationalités et Peuples d'Éthiopie », souveraineté qu'ils expriment à travers des représentants élus[c 8] au suffrage universel direct et siégeant à laChambre des représentants des peuples. En raison de la nature fédérale de la République, une des deux chambres du parlement représente les régions, il s'agit de laChambre de la fédération.

Article détaillé :Président de la république démocratique fédérale d'Éthiopie.

Le chef de l'État est leprésident de la République, fonction essentiellement honorifique. Il est élu par lesdeux chambres à la majorité des deux tiers, pour un mandat de six ans, renouvelable une fois[c 9]. Les pouvoirs et fonctions du président comprennent, entre autres : la promulgation des lois et traités internationaux ratifiés par la Chambre des représentants des peuples, la convocation de la session annuelle de la réunion des deux assemblées, la réception deslettres de créance des ambassadeurs. En outre, il dispose du droit de grâce[c 10]. L'actuel président estTaye Atske Sélassié, élu le.

Articles détaillés :Premier ministre d'Éthiopie etConseil des ministres (Éthiopie).

Lepouvoir exécutif appartient auPremier ministre et auConseil des ministres[c 11]. Le Premier ministre est désigné parmi les membres du parti majoritaire à laChambre des représentants des peuples[c 12]. Il dirige le Conseil des ministres et mène la politique du pays[c 13]. Il est chef de l'exécutif, président du Conseil des ministres, dont il dirige les activités, et commandant en chef des forces armées nationales. Il doit suivre et assurer la mise en œuvre des lois, des politiques, des directives et des autres décisions adoptées par la Chambre des représentants des peuples[c 13]. Outre la direction des affaires nationales, il supervise la mise en œuvre de lapolitique étrangère[c 13]. L'actuel Premier ministre estAbiy Ahmed.

Articles détaillés :Chambre des représentants des peuples etChambre de la fédération (Éthiopie).

LaChambre des représentants des peuples détient lepouvoir législatif dans les limites fixées par la Constitution à l'article 55[c 14]. Les compétences de la Chambre touchent aussi bien des domaines fiscaux et budgétaires que des questions pénales ou encore d'administration. Ses membres sont élus pour un mandat de cinq ans, au suffrage universel direct[c 15]. Des 550 sièges, 20 sont réservés à des « nationalités et peuples » minoritaires[c 15]. Les lois adoptées sont soumises au président chargé de leur promulgation[c 16]. Les membres de la Chambre doivent également désigner au sein du parti ou de la coalition majoritaire, le Premier ministre. Celui-ci peut dissoudre la Chambre afin d'organiser de nouvelles élections[c 17].

LaChambre de la fédération est une institution particulière du système politique éthiopien. Il a le pouvoir d'interpréter la Constitution et de régler les questions relatives aux droits des « nations, nationalités et peuples[c 18] ». Il résout les différends entre diversesrégions et doit empêcher celles-ci de mettre en danger l'ordre constitutionnel[c 18]. Ses membres sont élus ausuffrage indirect par les conseils régionaux bien que ceux-ci peuvent organiser un suffrage direct permettant à la population de s'exprimer[c 19]. Chaque « Nation, Nationalité et Peuple » doit être représenté par au moins un membre[c 19]. À chaque million d'habitants additionnel, un membre en plus de ce peuple est autorisé à siéger[c 19].

Articles détaillés :Droit éthiopien,Système judiciaire en Éthiopie etConseil constitutionnel (Éthiopie).

Lepouvoir judiciaire est constitutionnellement indépendant[c 20]. La Cour suprême fédérale est la plus haute juridiction du pays. Elle prépare les budgets, soumis à laChambre des représentants des peuples, prévus pour les cours fédérales. Elle constitue la juridiction d'appel de toutes les affaires traitées par la Haute Cour fédérale ; celle-ci est compétente pour les affaires civiles portant sur des montants supérieurs à 500 000birr. Il existe également deux catégories de tribunaux régionaux : les cours deworedas et ceux desawrajas. En plus des juridictions de droit commun, il existe destribunaux militaires, intégrés à la Cour suprême fédérale. L'État éthiopien donne aux musulmans du pays la possibilité de faire traiter les litiges dedroit de la famille par destribunaux islamiques.

La Cour suprême fédérale est associée auConseil constitutionnel. En effet, le président et le vice-président de la Cour suprême fédérale sont également, respectivement, président et vice-président du Conseil constitutionnel[c 21]. Cet organe est chargé d'examiner les litiges d'ordre constitutionnel et de remettre ses recommandations au Conseil de la fédération qui doit trancher[c 22]. S'il estime qu'une loi fédérale ou régionale est contraire à la Constitution, il étudie la norme mise en cause et soumet son jugement à la Chambre de la fédération pour une ultime décision[c 22].

Vie politique

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Depuis le milieu des années 1990, le pays est en cours de démocratisation. Le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) a remporté toutes les élections depuis 1995. Cette coalition est dominée par leFront de libération du peuple du Tigré, un parti présidé par Meles Zenawi, Premier ministre d'Éthiopie depuis 1995. Depuis l'arrivée au pouvoir du FDRPE, la vie politique, et de manière générale, la société éthiopienne, se sont libéralisées. Le régime du parti unique instauré sous leDerg a été aboli et les partis politiques d'opposition sont légalement autorisés. Au niveau sécuritaire, le gouvernement a fait face à desinsurrections dans la région de l'Ogaden,réprimées en 2007-2008 ainsi qu'à la rébellion duFront de libération oromo.

La principale coalition d'opposition est le Forum pour la démocratie et le dialogue, surnomméMedrek. Il comprend le parti de l'Unité pour la démocratie et la justice, surnomméAndenet (« unité » enamharique), fondé en 2008 en vue desélections générales de mai 2010 et dirigé par Bertoukan Mideksa. Il comprend les partis de laCoalition pour l'unité et la démocratie ayant participé auscrutin de 2005.

Lesélections de mai 2010 ont largement renforcé le FDRPE. Les débats ont tourné essentiellement autour des questions économiques. Si le gouvernement revendique un bilan positif et une croissance annuelle forte, l'opposition affirme qu'il ne s'agit que d'évolutions statistiques et non de véritables changements.

Depuis fin 2015 d'importantes manifestations contre le pouvoir, des principales ethnies, Oromos et Amharas, ont été réprimées dans le sang, faisant 140 morts puis 100 morts. Les décisions du pouvoir, dominé par la minorité tigréenne, sont de moins en moins acceptées par ces deux ethnies.

En 2016, le pays est encore décrit comme ayant une politique très répressive envers les journalistes et la liberté de la presse, en étant l'un des pays incarcérant le plus de journalistes et en effectuant une importante censure, avec un contrôle étatique fort sur les médias[83].

Le, la coalition au pouvoir depuis près de 27 ans désigneAbiy Ahmed au poste de Premier ministre. Cette nomination est une grande première pour un Oromo, l'ethnie majoritaire mais écartée des plus hautes fonctions dans l'histoire moderne du pays[84].

Politique étrangère et relations internationales

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Article détaillé :Politique étrangère de l'Éthiopie.
Meles Zenawi etVladimir Poutine en décembre 2001.

Si depuis sa fondation l'État éthiopien entretient des relations diplomatiques avec d'autres pays, la création duministère des Affaires étrangères date de 1907[85]. La politique étrangère est élaborée par le ministre des Affaires étrangères puis étudiée par le gouvernement. S'il est en accord, il autorise sa mise en application par le ministre, supervisée par le Premier ministre[c 13]. Teferi Mekonnen, qui occupe le poste de 1917 à 1930, demeure un des plus importants ministres des Affaires étrangères. Durant les années 1920, il plaide en Éthiopie pour une plus grande ouverture sur le monde. Un de ses grands succès a été l'admission de son pays, en 1923, à laSociété des Nations[86]. L'année suivante, il rend visite à divers chefs d'État européens, devenant le premier ministre des Affaires étrangères à pleinement s'impliquer dans les questions diplomatiques[86]. À partir des années 1950, il renforce les liens avec plusieurs pays occidentaux et particulièrement les États-Unis, avec lesquels des accords militaires sont signés[87]. Le régime du Derg (1974-1991) constitue une sorte de parenthèse dans la diplomatie éthiopienne. L'idéologie socialiste et la violence du pouvoir amènent le pays à être isolé tout en comptant sur l'appui de l'URSS.

L'arrivée au pouvoir duFront démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien marque le début d'une nouvelle période dans la politique étrangère du pays dont l'image se normalise. L'Éthiopie reprend ses liens avec les États-Unis, la collaboration entre les deux États concerne entre autres la lutte contre le terrorisme dans la Corne de l'Afrique. Plus généralement, les relations sont bonnes avec la majorité des pays occidentaux et d'Afrique où l'Éthiopie a participé à diverses opérations de maintien de la paix[88].

Représentations diplomatiques de l'Éthiopie dans le monde :
  • Éthiopie
  • Ambassade
  • Consulat

En revanche, les relations avec ses divers voisins peuvent être très cordiales ou mauvaises. L'Éthiopie entretient de bons rapports avec trois voisins : leSoudan,Djibouti et leKenya, essentiellement commerciaux avec les deux premiers et plutôt historiques et géopolitiques avec le dernier. L'amélioration des relations avec le Soudan date du début des années 2000 avec les discussions concernant l'approvisionnement en pétrole de l'Éthiopie[88]. Les rapports sont cordiaux avec Djibouti, dont le port de la capitale constitue le point d'entrée et de départ des produits commerciaux transportés par l'uniqueligne ferroviaire d'Éthiopie[89]. La question de l'accès à la mer est d'ailleurs un des facteurs déterminant les choix diplomatiques, seul pays de laCorne de l'Afrique ne disposant d'aucun littoral (mais d'autres pays environnants comme leSoudan du Sud, laRépublique centrafricaine ou l'Ouganda sont égalementenclavés). Les relations avec le Kenya sont particulièrement cordiales dès l'accès à l'indépendance du pays en 1960[90]. Les deux chefs d'État,Haïlé SélassiéIer etJomo Kenyatta, sont proches ; en outre, les deux pays font face à la même menace : l'irrédentismesomali visant à la constitution d'uneGrande Somalie[90].

L'Éthiopie prête en effet beaucoup d'attention à la Somalie ; les deux pays se sont affrontés durant uneguerre de 1977 à 1978[89]. En outre,Mogadiscio a apporté son soutien à des mouvements rebellesogadenis dès les années 1960. Toutefois, les rapports ont évolué puisque l'Éthiopie soutient le gouvernement fédéral de transition face auxTribunaux islamiques allant même jusqu'àintervenir militairement en Somalie de 2006 à 2009. En parallèle, Addis-Abeba entretient de bons rapports avec le Somaliland. De nouveau, la question de l'accès à la mer, notamment via les ports deZeilah etBerbera, est capitale ; l'Éthiopie voit dans la stabilité de cette région un facteur positif pour le commerce. Le pays a perdu son accès à la mer depuis l'indépendance de l'Érythrée en 1993 et le regagne en 2024 à la suite d'un accord avec le Somaliland lui octroyant 20 km de littoral[49]. Initialement, les relations avec ce nouvel État sont bonnes, l'Éthiopie a d'ailleurs été le premier gouvernement à reconnaître l'indépendance de son ancienne province[91]. La dégradation des rapports à partir de 1997 débouche l'année suivante sur uneguerre frontalière qui prend fin en 2000[91]. Les rapports entre les deux États restent tendus, jusqu'à l'accord de paix entre les deux pays en 2018 inaugurant des relations diplomatiques et commerciales apaisées[92].

Système éducatif

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Article détaillé :Système éducatif en Éthiopie.
L'université d'Addis-Abeba, premier institut d'enseignement supérieur du pays, fondé parHaïlé SélassiéIer.

Historiquement influencé par l'Église orthodoxe éthiopienne, le système éducatif s'est laïcisé depuis 1974 et régionalisé depuis 1991. Les premières écoles publiques ont été construites sous le règne deMenelik II. L'éducation a été un des domaines privilégiés sousHaïlé SélassiéIer, de nombreux instituts sont fondés à travers le pays donc l'université d'Addis-Abeba. Néanmoins, l'enseignement est encore marqué par une influence de l'Église et une grande place accordée à lalangue amharique. Depuis l'adoption de lanouvelle Constitution de 1994, les écoles primaires peuvent enseigner dans la langue régionale. Principalement financée par l'État, l'école est gratuite ; en parallèle, il existe des instituts privés généralement gérés par des organisations étrangères ou des Églises. Administré et préparé par le ministère de l'Éducation, le cursus scolaire en Éthiopie est composé en général de six années d'école primaire, quatre années de cursus secondaire et deux années de cursus secondaire supérieur[93].

L'éducation rencontre plusieurs problèmes en Éthiopie. La grande majorité de la population étant rurale, l'accès à une école publique peut s'avérer difficile. En outre, le manque d'effectifs et de ressources dans les écoles publiques complique la tâche des enseignants. Ces problèmes sont inconnus dans les écoles privées payantes, tendant à créer un système à deux niveaux. Néanmoins, la situation semble s'améliorer depuis les années 1990. Le nombre de femmes allant à l'école a doublé entre 1996 et 2000. En 2004, l'institut statistique de l'UNESCO a montré que 44,6 % des enseignants de primaire étaient des femmes et que 93,4 % des filles étaient scolarisées dans l'enseignement primaire[94]. Durant la fin des années 1990, l'Éthiopie a formé environ 7 000 enseignants chaque année. Dans l'éducation supérieure, il y a un peu plus de 2 200 professeurs dont les deux tiers ont une maîtrise ou un doctorat, les autres ayant au moins le niveau baccalauréat. Il y a par ailleurs près de 6 000 personnels administratifs dans l'enseignement supérieur qui passent 75 % de leur temps à enseigner et se consacrent le reste du temps à des activités de recherche[95].

Système de santé

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Article détaillé :Santé en Éthiopie.

Selon les données de laBanque mondiale, l'Éthiopie aurait 1 médecin pour 100 000 personnes[96]. Toutefois, dans son rapport annuel 2006, l'Organisation mondiale de la santé évoque un chiffre de 1 936 médecins, ce qui représenterait environ 2,6 médecins pour 100 000 personnes[97].

Les principaux problèmes de santé en Éthiopie sont liés aux maladies qui se transmettent essentiellement en raison des conditions sanitaires précaires et de la malnutrition[98]. Ces problèmes sont accrus par le manque de main-d'œuvre qualifiée et d'infrastructures de santé. Le pays compte 119 hôpitaux, dont 12 àAddis-Abeba, et 412 centres de santé[99].

L'Éthiopie a une moyenne d'espérance de vie de 63 ans[100]. Le taux de mortalité infantile est relativement élevé avec 68 [100] des enfants décédant au moment ou juste après leur naissance, chiffre auquel il faut ajouter les complications postnatales, comme lesfistules obstétricales, qui affectent de nombreuses femmes. Il faut également ajouter un taux de mortalité des moins de 5 ans de 106 [100]. Lesida est également très répandu dans le pays malgré la réduction du taux de nouvelles infections VIH parmi les adultes de 90 % entre 2001 et 2011[101]. Toutefois l'Éthiopie n'a une couverture des services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH qu'inférieure à 25 % en 2011[102].

Le faible nombre de professionnels de santé disposant d'une formation médicale moderne et le manque de fonds accordés aux services médicaux, explique que beaucoup d'Éthiopiens fassent encore appel aux guérisseurs traditionnels qui emploient des thérapies maison pour guérir les maux communs. Un nombre croissant de « faux guérisseurs » côtoie les véritables guérisseurs[103] qui seuls connaissent véritablement les vertus curatives des plantes et minéraux. Le fort taux de chômage fait que de nombreux Éthiopiens sont incapables de subvenir aux besoins de leur famille et donc encore moins capables d'acheter des médicaments. C'est principalement en raison du coût de la médecine moderne que la médecine traditionnelle continue à être la plus répandue.

Économie

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Article détaillé :Économie de l'Éthiopie.

Ressources naturelles

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Carte représentant les blocs ouverts à l'exploration pétrolière dans le bassin de l'Ogaden. Voir la carte complète sur le site du ministère[104].

D'une superficie de plus d'un million de kilomètres carrés, l'Éthiopie dispose de 65 % deterres arables. Les 14 rivières importantes ou moyennes traversant le pays constituent par ailleurs des ressources en eau immenses[105]. En outre, son très riche cheptel constitué de 27 millions debovins, 24 millions d'ovins et 18 millions decaprins place le pays au premier rang continental et au dixième au niveau mondial[105]. Ladéforestation s'est considérablement accrue au cours duXXe siècle et constitue un problème environnemental majeur : les forêts ne constituent plus que 3 % du territoire en 2007, contre une estimation de 40 % au siècle passé[105]. Toutefois, des efforts de reforestation ont permis d'inverser cette tendance puisque le chiffre est passé à 9 % en 2010[106].

Les ressources géologiques sont l'or (280,2 millions de dollars de recettes d'exportations en 2010-11[107]), legaz naturel, le fer, l'étain, lelignite et lepotassium[105]. On trouve également des pierresgemmes (opale[108],[109],topaze,olivine,corindon), des métaux rares (notamment letantale utilisé dans les produits électroniques grand public, pour un revenu de 4 millions en 2009-2010[110]) et des minerais industriels[111]. L'Éthiopie dispose de 5bassins sédimentaires potentiellement riches enhydrocarbures : le bassin de l'Ogaden, àGambela, le bassin de l'Omo, Abay et dans leTigré[112]. Les explorations pétrolières en Éthiopie débutent en 2000 avec l'implantation de la compagnie américaine Hunt Oil[113].

Depuis 2007, le gouvernement prévoit d'étendre les concessions dans des plateaux situés au centre du pays[114]. On compte en 2009, 11 sociétés présentes dans le pays[113]. Au niveau des énergies fossiles, le ministère table sur un potentiel de 113 milliards de tonnes de gaz naturel et 253 milliards de tonnes deschistes bitumineux[113]. À ce jour, l'Éthiopie appartient aux pays non producteurs de pétrole[113].

Ces exploitations font l'objet de vives tensions avec les populations locales, notamment lemouvement séparatiste de l'Ogaden accusant le gouvernement éthiopien de défendre l'implantation de ces sociétés conduisant à des déforestations massives des zones pétrolifères, au déplacement des populations nomades et à la destruction d'un équilibre écologique fragile[115]. En 2007, un attentat contre une entreprise pétrolière chinoise fait 74 victimes[116].

Lecafé arabica fait vivre 12 % de la population, lors de la période des récoltes, qui s'étire d'octobre à février[réf. nécessaire]. Le pays fait partie des grands acteurs de ce marché, dont il est le sixième exportateur mondial, en particulier pour le café arabica, le plus recherché sur les grands marchés de consommation. Au cours des six premières années de la décennie des années 2010,l'Éthiopie a confirmé sa place au palmarès des quinze plus grands producteurs mondiaux de café, en cinquième position, mais déçu par une stagnation de sa production totale de café.

Secteur énergétique

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Article détaillé :Énergie en Éthiopie.

Le potentiel hydroélectrique est estimé à 45 000 mégawatts, 5 000 mégawatts pour l'énergie géothermique, 300 millions de tonnes de charbons, 15 à 20 millions tonnes pour l'énergie issue des déchets agricoles, 1 120 millions de tonnes de bois et un potentiel de 100 GW pour l'énergie éolienne. Dans certaines régions, les conditions climatiques seraient également favorables au développement de l'énergie solaire[113]. Un programme public d'accès universel à l'électricité (Universal Electrification Access Programme)[117] a été mis en place afin d'étendre le réseau d'électricité dans les zones rurales. La capacité de production s'est considérablement accrue et devrait continuer sa progression du fait de la construction de quatre nouveauxbarrages hydroélectriques[105]. En, la Banque d'Éthiopie annonça qu’elle allait débloquer 20 millions de dollars afin poursuivre le développement de la géothermie, considérée comme une ressource particulièrement abondante et encore sous-exploitée[118].

Le premier barrage (lebarrage de Gilgel Gibe, aussi appelé Gibe I) d'une capacité de 184 MW[119] a été achevé en 2004. Le barrageGibe II (420 MW[119]) a été achevé en 2010. En mars 2010, un contrat est signé avec la compagnie chinoiseChina Gezhouba Group Company pour la construction de la centrale hydroélectrique Genale Dawa 3 d'une capacité de 254 MW[120]. Avec une capacité de 1 800 MW (6 500 GWh par an), il permettrait de doubler la capacité de production électrique en Éthiopie, permettant l'accès à 70 % des personnes qui en sont actuellement dépourvues[121]. Il constitue le second plus grand barrage hydroélectrique de l'Afrique subsaharienne[122]. Ce projet fait par ailleurs l'objet de vives critiques pour son impact écologique à l'étranger[123],[124], bien que soutenu par le Fonds des Nations unies pour l'environnement[125].

Un rapport de l'OCDE datant de 2008 note que, malgré la présence de ressources abondantes, la distribution et la gestion de l'eau restent globalement inégales et inefficaces[126].

Grand barrage de la Renaissance

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Le 9 septembre 2025, le pays a officiellement inauguré legrand barrage de la Renaissance (GERD), le plus grandbarrage hydroélectrique d'Afrique, situé sur leNil Bleu dans la région deBenishangul-Gumuz. Ce projet de 5 milliards de dollars a une capacité maximale de 5 150 MW, ce qui en fait l'une des plus grandes installations hydroélectriques au monde. Le barrage vise à fournir de l'électricité à des millions d'Éthiopiens, dont près de la moitié n'avaient pas accès à l'électricité en 2022, et à exporter le surplus d'énergie vers la région[127].

Situation actuelle

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Évolution du PIB réel par habitant de Éthiopie.[réf. nécessaire]

Le gouvernement éthiopien multiplie les efforts pour attirer les investisseurs étrangers, en particulier dans le secteur textile. Ceux-ci peuvent désormais importer leurs machines sans frais de douane, bénéficier d’une exemption d’impôts pendant dix ans, de loyers très inférieurs aux prix du marché et d'eau et électricité quasiment gratuites. De grandes marques se sont implantées dans le pays, commeDecathlon,H&M et Huajian. Ces entreprises bénéficient également d'une main-d’œuvre peu coûteuse, le salaire mensuel se situant autour de 35 euros. Enfin, les accords commerciaux entre l’Éthiopie et l'Union européenne leur permettent d'exporter sans droit de douane[128].

En 2015, l’Éthiopie compte 2 700 millionnaires, un nombre qui a plus que doublé depuis 2007. Leurs fortunes se construisent pour l'essentiel dans des niches de rentes économiques (banques, mines, etc.) sans investir les secteurs structurels et stratégiques (production industrielle, infrastructures, etc.) et ne devraient pas favoriser le développement économique ou représenter une concurrence pour les multinationales occidentales[129]

Après une période de récession de l'économie en 2003, lePIB suit depuis 2004 unecroissance supérieure à 6 % atteignant 8,2 % en 2006-2007 bénéficiant à des secteurs diversifiés de l'économie[126]. LePIB par habitant, en augmentation, reste faible à 1 346 $ en 2008[130]. En décembre 2009, le magazine britannique d'économieThe Economist prévoit la cinquième plus forte croissance mondiale en Éthiopie pour 2010, atteignant ainsi une croissance à deux chiffres pour la septième année consécutive[131].

Répartition du PIB par secteur en Éthiopie en 2006-07 (source : OCDE, 2008).

La part de l'industrie dans le PIB est en hausse (12 % du PIB en 2006-07), ainsi que celle du secteur manufacturier (10,5 %), du commerce de gros (15 %), du BTP (10,9 %), de l'électricité et de l'eau (13,6 %), des transports et des télécommunications (7,6 %)[126]. L'économie reste dominée par l'agriculture (47 % du PIB en 2006-07) qui occupe néanmoins une part décroissante relativement au PIB (56 % en 1996-97). En volume le secteur montre un taux de croissance de 9,4 % en 2006-07, principalement dû à la forte progression (40 %) des exportations decafé, la forte hausse du volume contrebalançant le repli du prix unitaire[126].

Lapolitique monétaire suivie vise à maintenir la stabilité des prix, des taux de change et de protéger le système financier. La masse monétaire et le crédit se sont accrus de 19,7 et 23,1 % respectivement en 2006 et en 2007. Néanmoins, du fait de la forte hausse découlant des grands projets publics et de la hausse des prix du carburant, le prix des denrées alimentaires et d'autres produits a subi uneinflation de 18,9 % en 2006-07. LaBanque nationale d'Éthiopie a réagi en freinant directement les prix des produits de première nécessité, en interdisant certaines exportations (maïs) et en distribuant des produits subventionnés aux populations pauvres (blé, huile)[126].

Jeune femme récoltant lecafé en Éthiopie.

Les exportations ont suivi une progression de 18,05 % en 2006-07, représentant un total de 1,2 milliard de dollars. Lecafé représente environ un tiers de celles-ci, suivi desoléagineux. Les exportations de viandes et de produits carnés sont en baisse, ceux de produits non agricoles comme les fleurs en forte hausse. Plus de la moitié de ces exportations sont destinées à des pays européens, un tiers à l'Asie (Arabie saoudite, Chine, Japon) et parmi les pays africains, on note principalement les pays limitrophes (Djibouti,Somalie etSoudan)[126]. Lesimportations ont suivi une progression de 11,6 % s'établissant à 5 milliards de dollars. En forte hausse, celles-ci reflètent l'essor du secteur industriel, notamment duBTP. Les biens d'équipements représentent un tiers du total de ces importations en 2006-07. Les trois cinquièmes des importations proviennent d'Asie (Arabie saoudite, Chine, Japon), plus d'un quart proviennent d'Europe, un dixième sont d'origine africaine[126].

Ladette extérieure de l'Éthiopie s'établit à 2,3 milliards de dollars en 2006-07. Celle-ci est en net recul depuis 2005-06 (6 milliards $) principalement du fait de l'initiative d'allègement de la dette multilatérale à l'égard des institutions financières internationales (Initiative PPTE). En 2007, le pays a également signé un accord d'annulation de la dette avec la Chine[126].

Banque nationale d'Éthiopie àAddis-Abeba.

Différents programmes sont en cours afin de réduire la pauvreté, notamment le plan d'accélération du développement durable pour mettre un terme à la pauvreté (Pasdep –Plan for Accelerated and Sustained Development to end Poverty), qui couvre la période 2005/06-2009/10, le programme national de sécurité alimentaire (National Food Security Program) financé par les pouvoirs publics, et le filet de protection pour un niveau de production minimale (PSNP) financé par la Banque mondiale. Ce dernier vise à employer les pauvres à la construction d'infrastructures (routes entre autres) et distribuer de la nourriture gratuitement aux plus démunis. Selon le Pasped la pauvreté a reculé à 38,7 % en 2005[126]. Lechômage reste élevé (26 %) et difficile à chiffrer, il est estimé à 40 % àAddis-Abeba[126].

Echafaudages en branches d'eucalyptus à Addis-Abeba.
Échafaudages en bois àAddis-Abeba.

Les résultats économiques en Éthiopie font l'objet d'interprétations variées aussi bien entre le gouvernement et l'opposition que des experts internationaux, lié au fait que les privatisations et les réformes structurelles recommandées par lesinstitutions financières internationales ne sont effectuées qu'avec modération par les autorités éthiopiennes. Ainsi l'OCDE note que « la privatisation joue un rôle clé dans les réformes lancées au milieu des années 1990 ». Alors que le Premier ministre éthiopienMeles Zenawi dénonce dès 2003 des « pressions exercées par leFonds monétaire international sur le gouvernement pour vendre ses entreprises publiques, mais nous résisterons à ces mesures qui pourraient provoquer l'effondrement de notre économie[132] ». PourJoseph E. Stiglitz, prix Nobel d'économie, l'Éthiopie est un exemple flagrant des dérives de la mondialisation, notant que les mesures préconisées par les institutions financières internationales comme le FMI ont systématiquement freiné les progressions sociales[133].

Par ailleurs le rôle de ces institutions dans l'abandon de l'accord international sur le café en 1989, est vivement dénoncé par lesaltermondialistes et lesONG, cet abandon ayant conduit à la disparition de tous les outils de contrôle des prix par les pays producteurs soumis depuis auxfluctuations boursières[134], et à une chute du prix de revient aux producteurs du café (divisé par deux entre 1988 et 2003)[135]. Selon un rapport de l'ONGOxfam, « le café est une véritable mine d'or pour les torréfacteurs internationaux » tandis que les producteurs « ne reçoivent qu'environ 6 % de la valeur du paquet de café vendu dans les supermarchés et les épiceries[136] ».

En 2005 le documentaireBlack Gold (en) rend compte des conditions d'exploitation du café en Éthiopie par lesmultinationales. Une polémique éclate entre l'Éthiopie et l'Association nationale de Café américaine (National Coffee Association) dirigée parStarbucks en 2007[137], cette dernière s'opposant à une procédure de labellisation du café dont la mise en place pourrait rapporter 88 millions de dollars par an à l'Éthiopie selonSudan Tribune (en)[138].

En mai 2009, un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture[139] met au jour une tendance se développant en Afrique, et en Éthiopie prise en exemple dans le rapport, consistant en l'achat de terres agricoles à grande échelle par des investisseurs étrangers. Le rapport montre que ces transactions, si elles peuvent créer des opportunités au niveau des infrastructures, peuvent également se révéler nuisibles, les populations locales étant généralement insuffisamment indemnisées des pertes de terre (p. 93), la production étant dirigée vers les besoins des investisseurs privés étrangers (par exemple, en biocarburant,p. 50, 100, compagnie Flora EcoPower (Allemagne),p. 41[140]). Le rapport indique que ces investisseurs sont aussi bien lespays asiatiques, ceux de lapéninsule Arabique, que l'Union européenne et lesÉtats-Unis bien que ces derniers soient plus rarement dénoncés à ce sujet dans la presse internationale (p. 34).

Finance internationale et organismes mondiaux

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En février 2003, L'Éthiopie a déposé une demande d'entrée auprès de l'Organisation mondiale du commerce[141]. Le processus est ralenti par le refus du gouvernement éthiopien de libéraliser les secteurs bancaires et celui des télécommunications. Il considère que ces réformes pourraient nuire aux récents progrès économiques[142],[143].

Au niveau continental, l'Éthiopie est membre duNouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) dontMeles Zenawi est depuis Président du Comité des Chefs d'État et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD[144]. Au niveau régional, l'Éthiopie est membre duMarché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA)[145]. Elle est également membre de son institution financière, la Banque de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe pour le commerce et le développement (Banque PTA (en))[146],[143].

En mars 2010, un rapport chiffre pour la première fois les fuites illicites de fonds liées à des pratiques financières hors des pays africains[147]. Les fuites de capitaux hors de l'Éthiopie par des pratiques financières illicites sont estimées à 10,9 milliards de dollars de 1970 à 2009[148].

Infrastructures et télécommunications

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Article détaillé :Transport en Éthiopie.
L'aéroport international de Bolé àAddis-Abeba, plaque tournante de laCorne de l'Afrique.

Deux autoroutes transafricaines traversent l’Éthiopie:

L'Éthiopie dispose d'unréseau routier de 37 000 km en forte évolution. La proportion de routes en bon état est passée de 17 % en 1997 à 49 % en 2004[149]. Actuellement, l'uniquevoie ferrée du pays permet de relier la capitaleAddis-Abeba auport deDjibouti. Des négociations sont en cours en février 2010 avec une compagnie indienne afin d'améliorer et d'accroître les capacités de cette liaison[150]. En 2010 un programme d'extension du réseau ferroviaire est lancé, envisageant au finale la construction de 5 000 kilomètres de voies ferrées supplémentaires reliant Addis-Abeba aux diverses régions du pays[151].

L'Éthiopie dispose de56 aéroports[152] dont 13 avec des pistes goudronnées[153]. Créée en 1951, la compagnieEthiopian Airlines a depuis reçu de nombreux prix internationaux[154].

Les infrastructures de télécommunications nationales comptent parmi les moins développées au monde pour latéléphonie fixe etmobile. En parallèle, l'Éthiopie est un des pays investissant le plus dans les technologies d'informations et de communications, relativement à sonPNB[155]. Le nombre d'usagers de la téléphonie mobile a plus que doublé durant l'année 2006 atteignant 866 700 abonnés contre 410 000 en 2004-05[126]. En 2009, le pays compte 3 168 000 d'abonnés à la téléphonie mobile et 360 000 usagers d'Internet[66]. L'entreprise de télécommunications d'État Ethiopian Telecommunication Corporation a notamment raccordé plus de 600 lycées àInternet, et lancé le réseau Agri-net, qui connecte plus de 50 centres de recherche agronomique dans le pays[126]. L'installation de câbles àfibres optiques progresse également.

La liaisonGondar-Métemma est en cours afin de relier le réseau éthiopien auSoudan[126]. En mars 2010, un accord est signé avec la compagnie Seacom afin de développer le réseau versDjibouti, connectant directement le réseau éthiopien à l'Inde et à l'Europe par des câbles sous-marins[156].

À la mi-2020, le projet de dérégulation du secteur des télécommunications, comprenant notamment la privatisation partielle de l'opérateur historique, est toujours en cours[157].

Industrie textile

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Les salariés des usines de vêtements d’Éthiopie, qui travaillent notamment pour des marques internationales, reçoivent un salaire mensuel allant de 23 à 35 euros. Ces très bas salaires ont entraîné une faible productivité, des grèves fréquentes et un fort turn-over. Certaines usines ont remplacé l’intégralité de leurs salariés tous les douze mois en moyenne, indique le rapport publié en 2019 duCentre Stern pour les affaires et les droits de l’homme de l’université de New York. Ce rapport précise également : « Plutôt que la force de travail docile et bon marché promue en Éthiopie, les fournisseurs basés à l’étranger ont rencontré des employés qui sont malheureux de leur rémunération et de leurs conditions de vie et qui veulent de plus en plus protester en cessant le travail ou même en démissionnant. Dans leur empressement à créer une marque « made in Ethiopia », le gouvernement, les marques mondiales et les fabricants étrangers n’ont pas prévu que le salaire de base était tout simplement trop faible pour que les travailleurs puissent en vivre[158]. »

Sciences

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L'Éthiopie est membre de l'Union astronomique internationale, dont un vice-président de2021 à2024 est l'astronome éthiopienSolomon Tessema.

En 2025, l'Ethiopie est classée en134e position pour l'indice mondial de l'innovation[159].

Article connexe :Astronomie en Éthiopie.

Notes et références

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Notes

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  1. Il dit, sans que l'on sache à quel territoire il se réfère : « Le pays entier a été appelé Aethérie, puis Atlantie, puis Éthiopie, d'Ethiops fils de Vulcain. », Pline l'Ancien,Histoire naturelle, VI, 35.
  2. Habachyî, enarabe ḥabašyī,حبشيّ : abyssin ; éthiopien
  3. Al-Habacha en arabe al-ḥabaša,الحبشة,Abyssinie
  4. Ithyûbyâ en arabe ʾiṯyūbyā,إثيوبيا,Éthiopie
  5. Acronyme amharique pourMouvement socialiste Pan-Éthiopien
  6. Voir l'article 5 de la Constitution éthiopienne.
  7. En arabe, le termemasjid signifiemosquée, et est emprunté à l'araméenmasged, lequel dérive d'une racineproto-sémitique signifiant « poser le front au sol », rappelant qu'il s'agit d'un lieu de prosternation. Le termemasgid' semble emprunté au mot arabe signifiant mosquée, mais a peut-être une origine autonome, sur la base de la racine commune.
  8. Lesjésuites sont parvenus à convertir aucatholicisme le souverain de l'époque, déclenchant une guerre civile
  9. Le ton peut légèrement dévier du système d'accord tempéré occidental
  10. Lors de ces Jeux olympiques àRome,Abebe Bikila court le marathon pieds nus.

Références

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Voir aussi

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Bibliographie

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