| Devise | Force, espoir et paix dans la prospérité |
|---|---|
| Hymne | La Katangaise |
| Statut | République |
|---|---|
| Capitale | Élisabethville |
| Langue(s) | Français etswahili |
| Monnaie | Franc katangais |
| Indépendance duCongo | |
| Sécession duKatanga | |
| Chute de l'État du Katanga |
| 1960-1963 | Moïse Tshombé |
|---|
Entités précédentes :
Entités suivantes :
L'État du Katanga (enswahili :Inchi ya Katanga) était unÉtatsécessionniste formé par la province duKatanga situé dans l'hémisphère sud du globe, plus précisément enAfrique australe et dans la région desGrands Lacs. Faisant frontière avec l'Angola, laZambie, laTanzanie, et avec les provinces de larépublique démocratique du Congo (lesud Kivu, leManiema, leKasaï-Oriental et leKasaï-Occidental), il couvre une superficie de 497 000 km2. Il déclare unilatéralement son indépendance de la république démocratique du Congo le, soit moins de deux semaines après l'accession de larépublique du Congo (actuelle république démocratique du Congo) à l'indépendance, dans le cadre de lacrise congolaise. Lasécession katangaise a lieu sous l'impulsion deMoïse Tshombé, qui est son unique président, et des milieux d'affaires pro-occidentaux, au premier rang desquels la toute-puissanteUnion minière du Haut Katanga (UMHK). L'État du Katanga finit par être réuni de force au Congo-Kinshasa, trois ans plus tard, avec la participation des troupes de l'Organisation des Nations unies (ONU).
C'est vers l'année 1876 que les Européens commencent à s'intéresser à l'Afrique centrale, et non pas les gouvernements européens, mais plutôt des Européens avec des initiatives et motivations privées. Ce sont ces explorateurs qui attirent l'attention des gouvernements européens, et qui sont le moteur de la convocation d’une conférence géographique àBruxelles qui a lieu du au. Cette conférence réunit des délégués de six nations : l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, leRoyaume-Uni, laFrance, l'Italie et laRussie. De cette conférence naît plus tard l'Association internationale africaine (AIA), chargée de la continuation de l'œuvre entreprise. En, l'AIA se transforme encomité d'Études du Haut-Congo dont l'objectif est l'étude des richesses et ressources situées dans lefleuve Congo et son bassin. Plus tard, ce comité se transforme à son tour, en enAssociation internationale du Congo (AIC), qui se donne la mission de civiliser l'Afrique et de l'ouvrir au commerce. La convention du, conclue entre l'Allemagne et l'Association internationale du Congo, exclut clairement le Katanga du territoire comme appartenant à l'Association. Cette Association est reconnue plus tard en 1885 à laconférence de Berlin comme l'État indépendant du Congo. Son territoire est totalement constitué par une multitude d'empires, royaumes, sultanats et groupes ethniques aux lignages claniques sans compter le Katanga[1].
En 1885 à la conférence de Berlin, la carte se forme déjà :
Alors que les autres peuples de l'Afrique centrale et du bassin du fleuve Congo sont déjà soumis à la colonisation et conquis, le Katanga quant à lui résiste encore farouchement. Les monarquesLunda,Luba etYéké, et leurs sujets résistent encore corps et âmes à la tentative de les soumettre et de les déposséder de leurs terres. Les Royaumes-Unis du Katanga résistent lorsque les Belges et les Anglais, les uns au Nord, les autres au Sud, essayent de mettre la main sur le Katanga. Ils se heurtent à une résistance opiniâtre des empereurs, plus particulièrement deM'Siri, le roi des Bayékés. Six ans après la conférence de Berlin, alors que tout le monde échoue, le capitaineStairs parvient, le, à prendre le Katanga de force et plante sur une colline proche de Bunkeya, le drapeau étoilé de l'État indépendant du Congo,Bunkeya est attaquée par la suite et M'Siri meurt.
Le dossier de l'État indépendant du Congo présenté par Léopold II à la conférence de Berlin (1884 à 1885) ne comprend pas le Katanga. C'est ainsi que, pour l'administration de ces territoires, Léopold II a pris soin de doter le Katanga d'une structure de gestion propre, à savoir leComité Spécial du Katanga (CSK), tandis que pour l'État indépendant du Congo, il crée laCompagnie du Congo pour le Commerce et l'Industrie (en) (CCCI). Cette situation est concrétisée plus tard par le testament politique de Léopold II (1888) au terme duquel il demande au gouvernement belge de considérer le Katanga et l'État indépendant du Congo comme deux pays distincts qu'il ne faut pas fusionner[3].
La table ronde de Bruxelles de janvier 1960 qui examine l'accession de la colonie du Congo belge à son indépendance n'a pas défini le type d'État à mettre en place : un État fédéral unitaire ou une confédération d'États, ou une communauté des États indépendants comme le revendiquent les Katangais étant donné l'immensité du territoire de plus de 2 346 000 km2.
La loi fondamentale élaborée et votée par le Parlement belge du qui doit régir le Congo, n'a pas défini non plus le type d'État à mettre en place. Ceci a permis à toutes les tendances de camper sur leurs positions. Il est clair que, déjà avant les travaux de la table ronde politique de Bruxelles, plusieurs tendances se sont réduites à deux antagonismes inexorables. Les structures politiques que devait revêtir le nouvel État sont à l'origine de la convulsion politique qui oppose les « unitaristes » aux « fédéralistes ».
En, dans le cadre du processus de préparation de l’indépendance, les premières élections législatives du futurCongo-Léopoldville donnent la victoire auMouvement national congolais (MNC) dePatrice Lumumba, qui, après la proclamation de l’indépendance àLéopoldville le, confie la présidence àJoseph Kasa-Vubu.
Dès cette date, les violences de ce qui devient lacrise congolaise, se multiplient, car les partis exclus du gouvernement suscitent des troubles et les forces armées congolaises se mutinent. Le contexte de laguerre froide favorise ces troubles car lepacte de Varsovie et l'OTAN soutiennent chacun un parti congolais : le premier soutient leMNC tandis que le second craint des nationalisations qui priveraient les entreprises occidentales implantées au Congo des richesses de ce pays. Afin de ramener le calme et de protéger les Européens toujours présents dans le pays, les forces belges demeurées sur le territoire selon les accords sur l’indépendance, sont renforcées par des troupes venues deBelgique, ce que la population favorable auMNC interprète comme une tentative de retour de lapuissance coloniale. S’ensuivent des actes de violence contre les Européens, àLéopoldville en particulier, qui poussent la population d’origine européenne à émigrer massivement. Simultanément, le retrait soudain d’une grande partie des capitaux étrangers prive le gouvernement de Léopoldville de la plus grande partie de ses réserves financières. Le conflit, jusque-là politique, se territorialise : les ressources minières et les entreprises occidentales qui les exploitaient, notamment l’Union minière du Haut Katanga (UMHK), se trouvant dans le sud-est du pays, les forces pro-européennes et les entreprises en question se rangent massivement aux côtés de laConfédération des Natifs du Katanga (CONAKAT) pour demander la sécession de cette province[4].
Le, soit moins de deux semaines après l’indépendance duCongo-Kinshasa (à l'époque Congo-Léopoldville),Moïse Tshombé proclame l’indépendance duKatanga avec l’appui de la puissanteUnion minière et demande l’aide militaire et logistique de la Belgique. En prenant le prétexte de la protection de ses nombreux ressortissants présents dans la province, laBelgique reconcentre des troupes auKatanga. Les sécessionnistes bénéficient également du soutien des réseaux deJacques Foccart, le « monsieur Afrique » de l’Élysée[5]. Le nouvel État émet alors samonnaie et crée sapolice.
Le, leConseil de Sécurité de l’ONU décide d’envoyer descasques bleus afin de « rétablir l’ordre au Congo ». À la fin de l’année, l’armée gouvernementale congolaise et les troupes de l’ONU lancent une attaque militaire contre celles deTshombé. Alors qu’il négocie uncessez-le-feu entre les troupes de l’ONU et les forces katangaises, lesecrétaire général de l’ONU,Dag Hammarskjöld, trouve la mort dans un accident d'avion[6]. Il semble de plus en plus probable quel'accident ait été volontairement provoqué[7]. En décembre1962, les forces de l’ONU prennent le contrôle d’Élisabethville et Moïse Tshombé est obligé de se réfugier àKolwezi. Le, il finit par se rendre et obtient l’amnistie pour lui-même et ses partisans. En, Tshombe devient premier ministre d'un Congo unifié[8].
L’organisation politique du Katanga se distingue très nettement du régime en place alors àKinshasa. En effet, contrairement au pouvoir kinois où l’exécutif est confié à la fois aupremier ministre et auprésident de la République, l’État du Katanga est un régime résolumentprésidentiel. En effet, bien qu’élu par l’Assemblée nationale et le Grand Conseil réunis en congrès, le président du Katanga dispose d’une marge de manœuvre considérable. Par ailleurs, laConstitution n’a jamais été réellement mise en application puisque l’état d’urgence, s’il n’est officiellement décrété qu’en, est, dans les faits, mis en place dès juillet.
Le pouvoir exécutif est confié au président du Katanga[9], qui, en vertu de la Constitution, se trouve être, à la fois,chef d’État etchef du gouvernement. Il est élu à la majorité des deux tiers par l’Assemblée nationale et le Grand Conseil réunis en congrès, et ce pour unmandat de quatre ans reconductible[10].
En sa qualité de chef de l'exécutif, il peut désigner ses ministres, avec l’accord de l’Assemblée nationale, et les révoquer. Il peut aussi nommer aux emplois civils et militaires, ainsi que nommer, révoquer et suspendre les magistrats du parquet[11]. Le président du Katanga détient également, en période de crise, des pouvoirs exceptionnels[12]. En cas de décès, de démission ou d’empêchement absolu, l’intérim de la présidence est assuré par le président de l’Assemblée nationale pour une durée ne pouvant excéder 60 jours[13].
Enfin, le président du Katanga peut prononcer la dissolution ainsi que l’ajournement de l’Assemblée nationale[14].
Élu en,Moïse Tshombé est le seul et unique président du Katanga indépendant.
Lepouvoir législatif est confié à l’Assemblée nationale ainsi qu’au président du Katanga, qui disposent conjointement du droit d’initiative et d’amendement[15].
L’Assemblée nationale comprend :
L’Assemblée nationale vote la loi et consent l’impôt[17]. Pour assurer l'indépendance de l'Assemblée nationale à l'égard des autres pouvoirs et renforcer la liberté du député, celui-ci bénéficie de certains privilèges juridiques (l'immunité). Ces immunités protègent le député dans l'exercice de son mandat parlementaire en le mettant à l'abri des poursuites civiles ou pénales à l'occasion de votes ou d'opinions émises par lui dans l'exercice de ses fonctions.
Si l’Assemblée nationale constitue le seul organe habilité à voter la loi, certaines questions nécessitent l’avis préalable du Grand Conseil. Assemblée de 20 notables, élus par les chefs coutumiers du pays[18], le Grand Conseil joue, en certains cas, le rôle dechambre haute. Ainsi, il doit donner son avis préalable concernant les projets de loi sur l’organisation politique du pays, la fiscalité, l’octroi de concessions minières, et ledroit coutumier. En cas d’avis non conforme, le projet de loi ne peut- être adopté qu’à la majorité des deux tiers de l’Assemblée nationale[19].
Par ailleurs, le mandat des conseillers est directement lié au mandat des députés. Ainsi en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, les chefs coutumiers sont convoqués pour élire un nouveau Grand Conseil[20].
Attribut essentiel de la souveraineté nationale, le Katanga sécessionniste dut se doter rapidement d’un drapeau, ainsi que d’un emblème.
Le choix se porta en date du 28 juillet 1960[21] sur un drapeau rouge et blanc barré obliquement de vert et comportant troiscroisettes monétaires katangaises. Ce drapeau avait été conçu par uneagence de publicité d'Élisabethville[réf. nécessaire] : la barre et les couleurs correspondaient au souhait émis en par les membres katangais du Collège exécutif général du Congo quant au choix du futurdrapeau congolais.
Le rouge symbolise la bravoure du peuple et le sang qu'il verse pour défendre sa patrie, le vert l'espoir et le blanc la pureté; quant aux croisettes katangaises, elles sont un emblème ancien de la région et symbolisent sa richesse minière, elles sont par ailleurs déjà reprises dans le blason d'Élisabethville.
Le drapeau a ensuite été reproduit sous la forme d'un blason pour former les armoiries de l'État. Bien qu’elles soient fréquemment utilisées par les autorités, il n'est pas sûr qu’elles aient été officialisées. Quoi qu’il en soit le blason pourrait être décrit comme suit :Taillé de gueules et d'argent à la barre de sinople brochant sur la partition et accompagnée en pointe de trois croisettes monétaires (katangaises) au naturel (couleur cuivre rouge).

Il a été émis des pièces de 1[22] et 5 Francs[23] frappées enGrande-Bretagne.
Des billets duFranc du Ruanda-Urundi de 5, 10, 20 et 50 Francs ont d'abord été utilisés avec surcharge rouge[24].
Puis il a été émis une première série avecMoïse Tshombé et le théâtre[25] devenu Bâtiment du 30 Juin siège de l'Assemblée Nationale du Katanga à Élisabethville actuelLubumbashi de 10, 20, 50, 100, 500 et 1 000 Francs[24]. Plus d'autres billets de 10, 20 Francs (industrie métallurgique et minière au verso)[24].
Enfin une deuxième série de billets de 100, 500 et 1 000 Francs ont été émis en 1962 (roue de masques et lances au verso)[24].
Il a aussi été frappé une pièce d'or de collection de 5 Francs de 13,33 g[26] à 20 000 exemplaires.

Au départ des timbres duCongo belge et de la République du Congo ont été utilisés puis surchargés à compter de novembre 1960[27].
Enfin des timbres propres ont été émis et imprimés en Suisse à compter de février 1961 mais non reconnus parUnion postale universelle[27].
Il existe aussi une série de faux timbres[28].
L'ordre du Mérite du Katanga est institué le 16 janvier 1961.
Le Katanga, à l'époque de son indépendance, avait pour codes :
Sur les autres projets Wikimedia :