L'article peut contenir des analyses et interprétations inexactes ou inédites de sources primaires. Pour améliorer lavérifiabilité de l'article ainsi queson intérêt encyclopédique, il est nécessaire, quand dessources primaires sont citées, de les associer à des analyses faites par des sources secondaires.
L'ésotérisme désigne l'ensemble des enseignements secrets réservés à desinitiés. Ce terme, dont le sens diffère de façon notable selon les époques et les auteurs, est parfois utilisé dans laculture populaire pour parler de courants de pensée marginaux à composante secrète ou étrange (sociétés secrètes,occultisme,paranormal,magie, etc.).
Chez lesGrecs antiques, les Mystères, comme ceuxd'Éleusis, transmettaient un enseignement ésotérique. Le mot « ésotérisme » a aussi été utilisé en Occident, pour désigner des enseignements ainsi que des courants, qui, au sein duchristianisme, appartenaient à des milieux fermés, regroupés sous la dénomination générale d'ésotérisme chrétien auquel appartient en particulier l'hermétisme chrétien. On utilise aussi cette dénomination dans ce contexte, à propos des écrits deJacob Boehme, deJean de Ruisbroek, auxquels on donne également le nom d'écrits théosophiques. Ce dernier terme doit être distingué de laSociété Théosophique, créée en 1875 parHelena Blavatsky et dont le caractère ésotérique est contesté en 1921 parRené Guénon[1], mais reconnu en 1990 parPierre A. Riffard[2]. L'anthroposophie deRudolf Steiner est un ésotérisme chrétien, que Robert Sumser qualifie d'« occultisme rationaliste »[3].
Le mot « ésotérisme » est également utilisé à propos de l'islam pour désigner lesoufisme (tasawwuf en arabe). Dans lejudaïsme, les enseignements de nature ésotérique sont regroupés sous le nom deKabbale. Letaoïsme, par exemple dans son aspect relatif à la quête d'immortalité, est également considéré comme étant de nature ésotérique. Lebouddhisme, comporte certaines branches ésotériques (Vajrayâna tibétain,Shingon japonais) préconisant desinitiations pour parvenir aunirvāna.
Aujourd'hui en Occident, le mot « ésotérisme » a été étendu à un nombre considérable de courants, dont, entre autres, lamagie, mais l'application de ce terme à ces domaines a été contestée, notamment par René Guénon. Par ailleurs, certains mouvementssectaires s’appuient sur des textes et concepts à teneur ésotérique. La complexité du sujet ainsi que la diversité de ses manifestations conduisent à l'étudier selon plusieurs voies d'accès : étymologie, définitions, origines, images, modèles.
L’étymologie fait de l’ésotérisme la doctrine des choses « intérieures ». Ce qui est ésotérique s'oppose à ce qui estexotérique.
L’adjectif grec « ésotérique »,έσωτερικóς /ésôteriκós, vient dugrec ancienἐσώτερoς /esôteros, qui signifie « intérieur » (dérivé de l'adverbeἔσω /ésō, « en dedans »)[4]. D'autre part, le sens est lié aux écoles philosophiques grecques, surtout aupythagorisme qui distinguait entre disciples initiés (les ésotériques) et non initiés, lesquels sont soit de futurs initiés, des novices (les exotériques), soit des gens ordinaires (les profanes). On repère le mot « ésotérique », pour la première fois, chez un rétheur satirique grec,Lucien de Samosate[5] : il veut faire un pendant terminologique à « exotérique »,ἐξωτερικός /exōterikós, mot déjà répandu depuisAristote[6]. Vers 310, le philosophenéoplatonicienJamblique donne le nom d'« ésotériques »,ἐσωτερικοί /esōterikoí aux disciples les plus savants dePythagore appelésμαθηματικοί /mathēmatikoí[7]. Le nomἐσωτερισμός /esôterismόs appartient augrec moderne.
L'adjectif « ésotérique » émerge en français, en 1752, dans le Supplément duDictionnaire de Trévoux : « Ézotérique, adj. Ce qui est obscur, caché, et peu commun. Les ouvrages ésotériques des Anciens ne pouvaient s'entendre, s'ils n'en donnoient eux-mêmes l'explication[8]. » Le nom « ésotérisme », en français, date de 1828 : il apparaît chez l’historienJacques Matter, dans sonHistoire critique du gnosticisme[9].
Les diverses définitions entourent l’idée d’ésotérisme de plusieurs notions. On peut privilégier le mystère, le côté occulte du monde, et ce mystère persiste même chez les initiés, ou bien on peut privilégier le secret, le côté réservé d'un enseignement spirituel ou d'une organisation initiatique, mais ce secret n'existe que pour les profanes.
René Guénon (1886-1951), considéré par beaucoup comme une autorité de l’ésotérisme[10],[11],[12], définit les points de vue respectifs de l'ésotérisme et de l'exotérisme ; selon lui, l’ésotérisme est du domaine de l’intérieur pour un public restreint. L’exotérisme est du domaine de l’extérieur pour un public ouvert, et il insiste sur la prédominance, à l'origine, de l'enseignement oral dans l'ésotérisme :« Nous avons signalé la distinction […] entre deux aspects d’une même doctrine, l’un plus intérieur et l’autre plus extérieur […]. L’exotérisme, comprenant ce qui était élémentaire, plus facilement compréhensible, et par conséquent susceptible d’être mis plus largement à la portée de tous, s’exprime seul dans l’enseignement écrit ; l’ésotérisme, plus approfondi et d’un ordre plus élevé, et s’adressant comme tel aux seuls disciples réguliers de l’école, préparés tout spécialement à le comprendre, n’était l’objet que d’un enseignement purement oral »[13]. Le livre principal de Guénon sur l'ésotérisme estAperçus sur l'Initiation.
Robert Amadou (1924-2006) n'opère pas de distinction entre les mots « ésotérisme », « occultisme », « gnose », il s’arrête à l’idée, à une doctrine, celle de l’unité universelle. Il définit l'occultisme de cette manière :« L’occultisme est l’ensemble des théories et des pratiques fondées sur la théorie des correspondances selon laquelle tout objet appartient à l’ensemble unique et possède avec tout autre élément de cet ensemble des rapports nécessaires, intentionnels, non temporels et non spatiaux »[14]. Plus tard, Amadou déclare :« Lagnose dont je parle et à laquelle je me voue et à laquelle j’invite est une connaissance, nullement exclusive de l’amour, bien au contraire, qui possède dans sa perfection — la gnose est une connaissance parfaite — quatre traits principaux pour la spécifier : elle est religieuse, traditionnelle, initiatique et universelle »[15].
Antoine Faivre ancre l’étude de l’ésotérisme dans une recherche universitaire académique, internationale[16]. Il propose ceci :« Le mot « ésotérisme » revêt quatre significations différentes. […] 1. Pour les libraires ou les éditeurs, « ésotérisme » sert de mot générique pour tout type de littérature relevant du paranormal, des sciences occultes, de diverses traditions de sagesse exotique, etc. 2. Le mot « ésotérisme » évoque l’idée d’enseignements secrets […]. 3. Le mot « ésotérisme » renvoie aussi au « centre » de l’Être, celui de l’Homme, de la Nature ou de Dieu ; par exemple le « Dieu ésotérique » de Franz von Baader est le Dieu caché […]. 4. Enfin, dans notre champ de recherches, le mot « ésotérisme » renvoie à un ensemble de courants spirituels [hermétisme, kabbale chrétienne…], qui ont un certain air de famille »[17].
Pierre A. Riffard :« 1. L’ésotérisme d’un élément désigne le caractère ésotérique de cet élément. Mais à quelle acception d’ésotérique renvoie-t-on ? interne ? réservé ? gnostique ? hermétique ? occulte ? restreint ? technique ? abstrus ? Parlant deL'Ésotérisme de Dante (1925), Guénon vise principalement les procédés hermétiques d’occultation des initiés du Moyen Âge et de la Renaissance. On devrait parler d’ésotéricité. 2. Un ésotérisme est un enseignement occulte, doctrine ou théorie, technique ou procédé, d’ordre méta-physique, d’intention initiatique. Le druidisme, le Compagnonnage, l’alchimie sont des ésotérismes. 3. L’Ésotérisme constituerait la totalité des connaissances et pratiques ésotériques regardées comme un ensemble un, comme une Tradition unique, universelle. 4. Enfin, on entend par ' ésotérisme ' [ou ' ésotéricisme '] la doctrine qui rejette la vulgarisation des enseignements ésotériques, la théorie de la discipline de l’arcane, le principe d’après lequel il convient de ne pas communiquer à n’importe qui et n’importe comment les mystères »[18].
Les débuts de l’ésotérisme se perdent dans la nuit des temps et dans l’obscurité des interprétations. L'utilisation d'hématite ou d'ocre, attestée à partir de 100 000 ans avant J.-C., a peut-être une valeur symbolique. Il semble que, dès le paléolithique, l’homme s’intéresse à lavie après la mort (90 000 av. J.-C.)[19], aux amulettes (35 000 av. J.-C.), peut-être auchamanisme (32 000-10 000 av. J.-C.)[20].[1] Les premières grottes-sanctuaires (grottes de Lascaux, de Niaux, des Trois-Frères, du Portel…) datent d'au moins 16 000 av. J.-C. ; des esprits audacieux, dont Chantal Jègues-Wolkiewiez, en ont relevé et révélé les orientations solsticiales.[2]
Mais la notion d'ésotérisme ne prend corps qu'en Grèce avec les orphiques à partir de 560 av. J.-C.[21]. On attribue àOrphée cette parole :« Je vais chanter pour les initiés. Mettez des portes devant vos oreilles, profanes »[22]. Cette exclusion des profanes s'accompagne d'une révélation pour les initiés, donnée sous forme de mythes :« Zeus fut le premier à venir à l'être, Zeus à la foudre éclatante est le dernier, Zeus est la tête, Zeus est le milieu, Zeus est la destinée puissante… ». Les orphiques se structurent en organisations initiatiques, qui pratiquent « le culte secret de Dionysos »[23] et, au quotidien, adoptent un « mode de vie orphique », avec régime végétarien, vêtements blancs…
Peu après l'orphisme arrive lepythagorisme, vers 530 av. J.-C., qui lui aussi est un ésotérisme.
Les métaphores, les comparaisons, comme les dessins, les peintures parlent de l'ésotérisme comme d'un œuf originel et plein, d'un château, d'un labyrinthe, d'une perle...
Noix (Juglans regia)
Guénon a son image préférée :« L’écorce et le noyau (El-Qishr wa el-Lobb). Ce titre, qui est celui d'un des nombreux traités de MohyiddînIbn 'Arabî, exprime sous une forme symbolique les rapports de l'exotérisme et de l'ésotérisme, comparés respectivement à l'enveloppe d'un fruit et à sa partie intérieure, pulpe ou amande. L'enveloppe ou l'écorce (el-qishr) c'est lasharî'a, c'est-à-dire la loi religieuse extérieure, qui s'adresse à tous et qui est faite pour être suivie par tous. Le noyau (el-lobb), c'est lahaqîqa, c'est-à-dire la vérité ou la réalité essentielle. Dans un autre symbolisme,sharî'a ethaqîqa sont aussi désignées respectivement comme le 'corps' (el jism) et la ' cervelle ' (el-mukh), dont les rapports sont exactement les mêmes que ceux de l'écorce et du noyau ; et sans doute trouverait-on encore d'autres symboles équivalents à ceux-là. Ce dont il s'agit, sous quelque désignation que ce soit, c'est toujours l' 'extérieur' (ed-dâhir) et l' 'intérieur' (el-bâtin), c'est-à-dire l'apparent et le caché »[24].
À l'origine, l'ésotérisme désigne un enseignement professé soit à l'intérieur d'une organisation initiatique (comme lesMystères d'Éleusis) soit auprès d'un maître spirituel (commePythagore).
Communément, le terme « ésotérisme », connaissance occulte réservée à des initiés, se comprend par rapport à son contraire, l'« exotérisme ». L'exotérisme correspond aux croyances, rites et enseignements véhiculés par les religions et traditions qui s'adressent indifféremment à tous les membres d'une communauté, qu'il s'agisse des exotéristes novices (pas encore prêts, mais favorables à l'ésotérisme) ou des exotéristes profanes (indifférents voire hostiles à l'ésotérisme). Jamblique dit ceci des disciples ésotériques ou exotériques de Pythagore :« S'ils paraissaient dignes d'avoir accès à ses enseignements, en en jugeant d'après leur mode de vie et l'ensemble de leur comportement, ils devenaient, après avoir observé le silence de cinq ans, des ésotériques (ἐσωτερικοί), et ils écoutaient Pythagore du côté intérieur du rideau, en étant admis à le voir en personne. […] Il n'est pas permis de mettre à la disposition du premier venu ce qui a été obtenu après tant de combats et d'efforts, pas plus qu'il n'est permis de divulguer aux profanes les Mystères des deux déesses d'Éleusis [Déméter, Perséphone] »[25]. Les ésotériques (ἐσωτερικοί /esōterikoí) sont des initiés, en tant que « sachants » (μαθηματικοί /mathēmatikoí) ; les exotériques (ἐξωτερικοί /exōterikoí) sont des candidats à l'initiation, comme « auditeurs » (ἀκουσματικοί /akousmatikoí) ; les profanes sont gens du dehors (οἱ ἐξω /oi exō).
En résumé, tout enseignement ésotérique comporte une partie exotérique (pour leprofane) et une partie ésotérique (pour l'initié). En principe, la partie de l'enseignement « cachée » au profane ne contredit pas l'enseignement donné au public. Il apporte en général un « deuxième sens » aux aspects de l'enseignement exotérique. Il l'ouvre sur des états de conscience supérieurs, sur des perspectives métaphysiques.
L'ésotérisme ne se confond ni avec laparapsychologie ni avec l'occultisme, bien que l'usage commun rassemble souvent ces divers domaines sous la seule dénomination d'ésotérisme, et du pantatisme.
Des auteurs desXIXe et XXe siècles telsÉliphas Lévi,Papus et, plus tard, des spécialistes comme le sociologue Edward A. Tiryakan ou le philosophePierre A. Riffard[26] ont tenté de rationaliser la différence entre ésotérisme et occultisme, étymologiquement si proches (« intérieur »/« caché »). Selond'autres[Qui ?] il n'y a pas d'opposition, juste une différence de priorités, ou d'attitudes. Jean Pic de La Mirandole est ésotériste, Papus occultiste, maison[Qui ?] hésite pour Paracelse, Crowley. Le tarot est ésotériste aussi bien qu'occultiste. L'occultisme est souvent ésotérique, réservé aux initiés, et l'ésotérisme est souvent occulte, centré sur les forces secrètes. Éliphas Lévi écrit ceci, qui montre un lien entre les idées occultes de l'occultisme et le public restreint de l'ésotérisme :« Les lois occultes sont souvent diamétralement opposées aux idées communes. Ainsi, le vulgaire croit à la sympathie des semblables et à la guerre des contraires ; c'est la loi opposée qui est la vraie [les contraires s'assemblent] »[27].Pierre Riffard distingue ésotérisme et occultisme : 1) L'ésotérisme est élitiste, sélectif, tandis que l'occultisme est plus populaire, moins savant, plus proche des superstitions, des traditions folkloriques, de l'astrologie de masse, de la croyance aux « ondes », aux « fées ». 2) L'ésotérisme a pour notion centrale le soi, l'esprit, alors que l'occultisme a pour notion centrale lesvertus occultes, les pouvoirs cachés[28].
Sciences traditionnelles
Occultisme
Ésotérisme
arts occultes, sciences occultes
gnose, initiation, herméneutique, folklore…
pour les masses (des curieux ou des superstitieux)
L'enseignement ésotérique s'assied avant tout sur unecosmologie, uneanthropologie ou unethéosophie. Par « cosmologie » on entend la connaissance des phénomènes et causes du Monde : principes, lois, Éléments, etc. Par « anthropologie » on entend l'étude de l'Humain, de son origine, de son rôle et de sa destination dans le Monde. Par « théosophie » on entend la perception de lasagesse et du plan - sans doute divin, sacré - qui est derrière tout cela, le désir de participer à son achèvement. L'ésotérisme, surtout à la Renaissance, défend« l’idée d’un univers vivant, fait de correspondances secrètes, de sympathies occultes, où partout souffle l’esprit, où s’entrecroisent de toutes parts des signes ayant une signification cachée »[29].
Dans le cadre occidental,Antoine Faivre, dès 1972, relève les « caractères » permettant d'identifier un ésotérisme. Finalement, il en retient six[30] :
Les correspondances entre toutes les parties de l'univers ;
La Nature conçue comme un être vivant fait de réseaux de sympathies et d'antipathies. Ces deux premiers points doivent être distingués de la philosophie ; une lecture superficielle de l’Éthique de Spinoza peut confondre l'appareil conceptuel de sa théorie de l’Être (substance, attributs, modes) avec un ésotérisme. Ce qui n'est pas le cas : il s'agit de l'un des grands courants de la philosophie occidentale de l'époque moderne ;
Le rôle essentiel de l'imagination et des médiations (rituels, nombres, symboles, images, visions… ; anges, esprits, idées) ;
L’expérience de latransmutation intérieure (illumination, sagesse) ;
La pratique de la concordance (les diverses traditions s'accordent) ;
« sciences traditionnelles » :alchimie,astrologie,magie, mais aussithéosophie (doctrine allant de Dieu à la nature concrète), pansophie (doctrine allant des choses vers Dieu) ;
« notions » : secret, Église intérieure, Sagesse divine, « esprits intermédiaires entre l'homme et Dieu (sephirot, Idées platoniciennes, Élohim…) », androgynéité, « réintégration des êtres dans leur première propriété ».
Pour sa part,Pierre A. Riffard met en avant « neuf invariants qui recoupent souvent ceux de Faivre »[31] :
La discipline de l'arcane (garder le secret) ;
L'impersonnalité de l'auteur (marquer l'aspect surhumain du message) ;
L'opposition entre l'ésotérique et l'exotérique (distinguer l'initié du non-initié, l'occulte du manifeste) ;
Le subtil (admettre des plans de réalité invisibles, supérieurs : l'aura, lecorps éthérique, les influences astrales) ;
L'initiation (chercher le perfectionnement spirituel pour soi ou les autres).
Ainsi,« un ésotérisme est un enseignement qui prend la forme d'une doctrine secrète ou d'une organisation initiatique, d'une pratique spirituelle ou d'unart occulte »[32] :
doctrines secrètes : doctrine des analogies et correspondances, anatomie et physiologie subtiles (aura,corps subtils...), arithmologie, angélogie ;
Malgré ces convergences générales entre les ésotérismes d'époques, de lieux, de cultures, d'orientations différents, il n'existe pas d'unanimité sur les contenus d'enseignement, les voies d'initiation, les rites, les exercices.
Tableau de correspondances selon Papus (ABC illustré d'occultisme, posthume, 1922, Dangles,p. 247)
L'ésotérisme fait usage desymboles. Ces derniers peuvent être empruntés à la culture aussi bien qu'à la nature. La fonction du symbole dans l'ésotérisme est de signifier autre chose que le sens terre à terre, en montrant soit un sens profond soit une représentation approximative d'une expérience spirituelle.
On peut citer, comme symboles fréquemment utilisés dans diverses traditions ésotériques : le pentagramme ou l'hexagramme, empruntés à la géométrie, lenombre d'or aux vertus magiques et mystérieuses ou le nombrePi, emprunté aux mathématiques, mais aussi des animaux à forte charge symbolique, comme le serpent, la tortue, lecrapaud ou le bouc, des fleurs puissamment évocatrices, comme le lotus ou la rose.
Descartes est le plus célèbre des adversaires de l'ésotérisme. Son rationalisme résume les attaques antérieures (dont celles de l'Église catholique) et les hostilités postérieures (dont celles du scientisme).« Le bon sens [la raison] est la chose du monde la mieux partagée […]. Ne m'étant pas contenté des sciences qu'on nous enseignait, j'avais parcouru tous les livres traitant de celles qu'on estime les plus curieuses et les plus rares [Raymond Lulle, Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim, Paracelse, Giambattista Della Porta, les rose-croix, Jacques Gaffarel]. Pour les mauvaises doctrines, je pensais déjà connaître assez ce qu'elles valaient, pour n'être plus sujet à être trompé ni par les promesses d'un alchimiste, ni par les prédictions d'un astrologue, ni par les impostures d'un magicien, ni par les artifices ou la vanterie d'aucun de ceux qui font profession de savoir plus qu'ils ne savent »[33].
Jorge Luis Borges, dans sa nouvelle « La secte du Phénix » (incluse dansFictions, 1956), entreprend une lecture ironique et intellectuelle du secret ésotérique en mettant en scène une secte qui protège un secret comme un trésor. Or ce secret est une trivialité bien connue de tous. Plus que de ridiculiser la mécanique des sociétés secrètes et de leurs soi-disant secrets, Borges nous convie à une histoire elle-même symbolique d'un autre message.
DansLe Pendule de Foucault (1988),Umberto Eco, s'inspirant de Borges, présente et raille unmodèle de l'occultisme reposant sur la notion de secret. Le plus grand secret est celui qui ne cache que lui-même, un peu comme un oignon qui, au fil des peaux qu'on lui ôte, ne révèle rien d'autre qu'un oignon ; cependant, plus on l'épluche, plus cela fait pleurer les yeux.
Les lectures ésotériques du monde ou des textes sacrés sont nées de la nécessité d'interpréter des phénomènes d'ordre spirituel avec des mots. La lecture ésotérique fait appel à desparaboles, à desimages ou à dessymboles, plus qu'à la culture religieuse, cela par nécessité plus que par volonté de cacher les choses. Il résulte de ce langage une impression de mystère chez les non-initiés, alors que l'usage du symbolisme est inévitable, et consubstantiel avec l'expression parlée ou écrite de laspiritualité.
Le langage « ésotérique » est aussi né pour échapper à la censure des institutions ecclésiastiques et dans certains cas, à l'inquisition. Mais il perdure sous maintes formes à travers les âges et les continents, avec un tronc commun.
Ainsi, l'alchimie n'aurait pas pour but de changer leplomb enor mais d'afficher une recherche symbolique, indirecte, de la richesse spirituelle, à travers les métaux[34]. Le plomb et l'or sont alors respectivement les symboles de l'homme brut et de l'homme régénéré. Le fait que ces symboles soient liés à la sphère matérielle et bassement pécuniaire du monde était un moyen pour les alchimistes de juger les personnes qui venaient les voir uniquement pour faire de l'or, du profit. Une personne attirée par le seul appât du gain ne pouvait prétendre au savoir spirituel, tandis qu'une autre, à qui l'image symbolique parlait, pouvait entrer dans l'enseignement du maître. La lecture, et le niveau de compréhension des symboles détermine alors la maturité spirituelle d'une personne, et, par suite, sa capacité à comprendre la tradition ésotérique dans laquelle elle s'inscrit.
Cependant, une autre partie desalchimistes usait de cette même prétention pour s'attirer les bonnes grâces du Prince, s'ouvrant ainsi leur cour.
Les groupes pratiquant l'ésotérisme ont souvent été accusés d'influencer la politique d'un pays ou d'une région du monde. Ces accusations, volontiers renforcées par les multiplesthéories du complot, sont souvent émises par les adversaires de l'ésotérisme.
Toutefois, de nombreux groupes ésotériques ont eu une influence politique dans l'histoire. Plus ou moins occultes (mais pas forcément ésotériques), ils se constituaient pour exprimer des opinions politiques. Par ailleurs, certaines organisations, comme lafranc-maçonnerie, encouragent l'action publique de leurs membres, sans que le savoir ésotérique ait, en lui-même, une influence politique.
Plusieurs ésotéristes soutiennent activement le tsar et son féodalisme ou sa théocratie :Madame de Krüdener conseille AlexandreIer en 1815,Papus rencontre Nicolas II en 1905. Des historiens ont montré des liens entre nazisme et occultisme[35].Goebbels, dans son journal, à la date du 19 mai 1942, mentionne un plan :« Nous pourrions utiliser les occultistes dans notre propagande… Une fois de plus, nous allons citer Nostradamus ».
Certainsoccultistes ont aussi développé des concepts de « politique ésotérique »[36]. Il existe un « occulto-socialisme[37] », socialisme farouchement défendu par des occultistes, qui attendent l'Âge de l'Esprit, par exemple Pierre Leroux[38], le jeuneÉliphas Lévi, ou, aux États-Unis, Andrew Jackson Davis (The Principles of Nature, 1847). Autre école politique : lesynarchisme, défendu par Vivian du Mas,Alexandre Saint-Yves d'Alveydre. La synarchie serait un régime politique reposant sur la tripartition des fonctions sociales (par exemple économie, justice, enseignement ; politique, économie, spiritualité).Rudolf Steiner a quant à lui défendu la « tripartition de la question sociale » (1919)[39]. Autre école de politique ésotérique : l'anarchisme mystique, défendu parGeorges Tchoulkov (1906), Apollon Kareline et la jeuneAlexandra David-Néel[40].
L'essentiel de l'ésotérisme réside certainement dans une expérience, de type mystique, très souvent cachée, secrète. Ce vécu ésotérique, quand même exceptionnel, prend diverses formes : extase mystique, possession par les esprits, remontée vers l'Un, vision, béatitude, illumination, conscience cosmique, sentiment océanique... Sans aller si loin, l'ésotérisme peut se présenter comme mode de vie. Platon présentait l'orphisme comme un mode de vie (« la vie orphique »Ὀρφικός βίος /Orphikós bíos), le pythagorisme comme un mode de vie (« la vie pythagorique »). Comme le souligne Jean-Paul Corsetti, « il convient de distinguer radicalement l'expérience ésotérique de son étude érudite »[41].
Cette histoire est immense[42]. Il faut (?) se contenter, ici, de mentionner quelques courants, auteurs, disciplines, organisations, dans l'ordre chronologique et en Occident.
Protohistoire.Mégalithisme européen (dès 4800 av. J.-C.), confréries métallurgiques en Crète (2500 av. J.-C. ?).
Antiquité romaine. Magie et divination romaines, sacerdoces (dès 715 av. J.-C., avec pontifes, vestales, augures...), Etrusca disciplina, les cultes à Mystères orientaux à Rome (dont ceux deCybèle en 205 av. J.-C. etceux deMithra en 67), néo-pythagorisme romain (dèsNigidius Figulus en 60 av. J.-C.).
Jack Chaboud,L'ésotérisme pour les Nuls. Paris. First. 2015. 386 p.
Jean-Paul Corsetti,Histoire de l'ésotérisme et des sciences occultes (1992), Paris, Larousse, « Références », 2003, 344 p.
Emmanuel Dufour-Kowalski,Abrégé de Science Occulte. Contribution à l'histoire des doctrines ésotériques (2019), Genève, Slatkine, 434 p.(ISBN9782051028400)
Antoine Faivre,Accès à l’ésotérisme occidental, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 1986-1996, 2 t[43].
Antoine Faivre,L'ésotérisme (1992), Paris, PUF,coll. « Que sais-je ? », 2007, 127 p.
Jean-Marc Font,Les grands textes de l'ésotérisme depuis l'Antiquité, Paris, Trajectoire, 2007, 559 p.
Emilie Granjon, Giuseppe Balzano, Baudouin Decharneux, Fabien Nobilio (éds),Ésotérisme et initiation. Études d'épistémologie et d'histoire des religions, Bruxelles-Fernelmont, E.M.E., « Divin & Sacré », 2010.
Pierre Lagrange, Claudie Voisenat,L'ésotérisme contemporain et ses lecteurs. Entre savoirs, croyances et fictions, Paris, Bpi-Centre Pompidou, « Études et recherche », 2005, 411 p.
Jean-Pierre Laurant,L'Ésotérisme chrétien en France auXIXe siècle, Lausanne, L'Âge homme, « Politica Hermetica », 1992, 244 p.
Alain Mercier,Les sources ésotériques et occultes de la poésie symboliste (1870-1914), t. 1 :Le symbolisme français, t. 2 :Le symbolisme européen, Saint-Genouph, A.-G. Nizet, 1969-1974.
Gerald Messadié,Quarante siècles d'ésotérisme, Paris, Presses du Châtelet, 2006.
Joan-Pere Pujol,Mémento des sciences traditionnelles, Mennecy, Édiru, 1992.
Pierre A. Riffard,L'ésotérisme. Qu'est-ce que l'ésotérisme ?, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 1990, 1016 p.
Pierre A. Riffard,Nouveau dictionnaire de l'ésotérisme, Paris, Payot, 2008, 331 p.
Pythagore (vers 530 av. J-C) : extraits des témoignages (Porphyre, Jamblique...) dansPythagore. Un dieu parmi les hommes, Paris, Les Belles Lettres, « Aux sources de la tradition », 2002, 220 p. Pour lesVers d'or de Pythagore (IIe s. ?IVe s. ?), texte en ligne :[4]
Hermès Trismégiste,Corpus Hermeticum (vers 100-300), trad. du grec et du latin André-Jean Festugière, Paris, Les Belles Lettres, 1946-1954, rééd. 2002, 4 t. Extraits : Hermès Trismégiste,Les trois révélations, Paris, Les Belles Lettres, « Aux sources de la tradition », 1998, 169 p. Textes en ligne dans la traduction de Louis Ménard (1867) :[5][6][7][8]
LeBardo Thödol, Livre tibétain des morts (VIIIe s.)
LeZohar (vers 1280, écrit par Moïse de León), trad. de l'araméen parCharles Mopsik, Paris, Verdier, 1990-1998, 6 t. Extraits parGershom Scholem :Le Zohar. Le Livre de la Splendeur, Paris, Seuil, « Points Sagesses », 1980, 113 p. Extraits en ligne :[10]
Premiers écrits rosicruciens (Fama Fraternitatis, 1614 ;Confessio Fraternitatis ;Noces chymiques, 1616), trad. de l'all. : Bernard Gorceix,La Bible des rose-croix, Paris, PUF, « Quadrige », 1998, 192 p. Textes en ligne :[11][12][13]
Helena Blavatsky,La Doctrine Secrète (2 vol. en 4 t. en 1888 + un 3° vol. en 2 t. deMiscellanées arrangées par Annie Besant en 1897), trad. de l'an., Paris, Éditions Adyar, 1991-1996, 6 t. En ligne :[14][15]
Édouard Schuré,Les Grands Initiés. Esquisse de l'histoire secrète des religions. Rama, Krishna, Hermès, Moïse, Orphée, Pythagore, Platon, Jésus. (1889).[16]
Louis Cattiaux,Le Message Retrouvé (1948), Grez-Doiceau, Beya, 206, 435 p.
P.D. Ouspensky,Fragments d'un enseignement inconnu (1949), trad. de l'an., Paris, Stock, 2003, 539 p. SurGURDJIEFF, extraits en ligne :[19]
Boris Mouravieff,Gnôsis, Étude et commentaires sur la tradition ésotérique de l’Orthodoxie orientale, 3 vol., La Colombe, Paris, 1961-1963-19665 / à la Baconnière, Neuchâtel, 1972 (Prix Victor-Emile Michelet de Littérature ésotérique, 1962).
Scriabine,Poème de l'extase (1907), Wagner Classics France, 2006
Edmond Bailly,Le chant des voyelles (1912) :Le Chant des voyelles comme invocation aux dieux planétaires, suivi d'une restitution vocale avec accompagnement, Nice, Boumendil, 2000.[20]
Peter Deunov,Chants mystiques (1923-1924), Fréjus, Éditions Prosveta, 1988
Ferrucio Busoni,Faust (1924, opéra achevé en 1925 par un disciple)
Gurdjieff, « Œuvres pour piano » (1925-1927) :L'intégrale des œuvres pour piano, Wargo, 2006
Une exposition auCentre Pompidou à Paris, du 7 mai au 11 août 2008, a regroupé sous le vocable « Traces du Sacré » un ensemble de peintures, de sculptures, de vidéos, à vocation ésotérique et révélant l'influence de l'ésotérisme sur bon nombre d'artistes.
↑Pierre A. Riffard,L'ésotérisme - Qu'est-ce que l'ésotérisme ? - Anthologie de l'ésotérisme occidental, Ed. Robert Laffont, p. 814-819, « Helena Petrovna Blavatsky et le théosophisme »
↑Lucien de Samosate,Sectes à l'encan, 26, trad. du grec, Les Belles Lettres, 1967, t. 1,p. 54. ;Sectes à l'encan, traduit aussiPhilosophes à vendre, vers 166.
↑Aristote déclare être l'auteur de « discours exotériques » (ἐξωτερικοὶ λόγοι /exoterikoì lógoi), des dialogues de jeunesse destinés à un large public.Discours exotériques, Aristote,Politique, III, 6, 1278 b 31 ; VII, 1, 1323 a 22 ;Métaphysique, M, 1, 1076 a 26. H. Bonitz,Index Aristotelicus (t. V desAristotelis opera, 1870, de l'édition I. Bekker), 104 b 44-105 a 49 ; W. D. Ross,Aristotle's Metaphysics, Oxford, Clarendon Press, 1924, t. 2,p. 408-410.
↑Jamblique,Vie de Pythagore, XXVII, § 72, trad. Luc Brisson et A. Ph. Segonds, Les Belles Lettres, 1996,p. 41.
↑Supplément duDictionnaire universel françois et latin, Trévoux, 1752,p. 1066.
↑Robert Amadou,L’Occultisme : esquisse d’un monde vivant (1950), Chanteloup, 1987, p. 19.
↑Robert Amadouhttp://www.moncelon.fr/amadou1.htm. Voir Robert Amadou, « Thèses pour la gnose »,Bulletin martiniste, n° 5, Cariscript, juil. 1984, p. 3.
↑Antoine Faivre, « Une discipline nouvelle : l’ésotérisme », apud Jean-Baptiste Plantin (éd.),Le défi magique, t. 1 :Ésotérisme, Occultisme, Spiritisme, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1994, p. 35-43 ;Accès de l’ésotérisme occidental, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 1996, t. 2, avant-propos : « L’ésotérisme et la recherche universitaire ».en ligne.
↑Antoine Faivre, « Questions of Terminology proper to the Study of Esoteric Currents in Modern and Contemporary Europe », apud Antoine Faivre et Wouter J. Hanegraaff (dir.),Western Esotericism and the Science of Religion, Louvain, Peeters, « Gnostica », 1998, p. 1-10 ;Accès de l’ésotérisme occidental (1986), Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 1996, t. 1 ; « Occident moderne », apud Jean Servier,Dictionnaire critique de l'ésotérisme, PUF, p. 961.
↑Pierre A. Riffard,Dictionnaire de l’ésotérisme, Paris, Payot, 1983, p. 125-126.
↑William K. Guthrie,Orphée et la religion grecque (1952), trad., Payot, 1956,p. 20.
↑René Guénon,Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le taoïsme, chap. 2 : « L’écorce et le noyau » (El-Qishr wa el-Lobb), Gallimard, 1973.
↑Jamblique,Vie de Pythagore (vers 310), § 72 et 75, trad., Les Belles Lettres, 1996.
↑Edward A. Tiryakan, « Toward the Sociology of Esoteric Culture », inOn the Margin of the Visible. Sociology, the Esoteric and the Occult, New York, Wiley Publishing, 1974, p. 265 : opposition ésotérisme = théorie, occultisme = pratique ; Pierre A. Riffard,Nouveau dictionnaire de l'ésotérisme, Paris, Payot, 2008, p. 214 : opposition ésotérisme = métaphysique, occultisme = concret et superstition.
↑Éliphas Lévi,Dogme et Rituel de la haute magie :Secrets de la magie, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 2000, p. 84.
↑Pierre A. Riffard,L'ésotérisme. Qu'est-ce que l'ésotérisme ?, 1990, p. 245-371.
↑Pierre A. Riffard,Nouveau dictionnaire de l'ésotérisme, Payot, 2008,p. 96.
↑Descartes,Discours de la méthode (1637), I, inŒuvres et Lettres, Paris, Gallimard, « Pléiade », 1953, p. 126, 128, 131.
↑Ethan Allen Hitchcock,Remarks upon Alchemy and the Alchemists (1855), New York, 1865. Hermann Silberer,Probleme der Mystik und ihrer Symbolik, 1914. Carl-Gustav Jung,Psychologie et Alchimie (1944), trad., Buchet-Chastel, 2004, 706 p.
↑Jean-Pierre Laurant, « Politique », apudDictionnaire critique de l'ésotérisme, PUF, 1998, p. 1060-1063 ; « Politics and Esotericism », apudDictionary of Gnosis and Western Esotericism, Brill, 2005, t. 2,p. 964-966.
↑FAIVRE Antoine,Accès à l’ésotérisme occidental : chacune des trois séries d'études aborde un aspect particulièrement représentatif du domaine : histoire de la théosophie, les divers modes d'application de la notion d'imagination créatrice, la Tradition (Valentin Tomberg, Abellio) dans l'ésotérisme occidental. Précédé d'une réflexion sur la recherche universitaire sur l'ésotérisme et suivi d'un guide bibliographique avec références commentées.
↑Jacques Rebotier, « La musique cachée de l'Atalanta fugiens »,Chrysopoeia, Archè, n° I, 1987.