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| Érard de Brienne | ||
Armoiries :burelé d'azur et d'or, au lion d'or, brochant sur le tout | ||
| Autres noms | Érard de Ramerupt Érard de Venizy latin :Erardus de Brenna | |
|---|---|---|
| Titre | Seigneur deRamerupt et deVenizy (1189 - 1246) | |
| Prédécesseur | ||
| Successeur | ||
| Souverains | ||
| Suzerains | ||
| Biographie | ||
| Dynastie | ||
| Naissance | c. 1182 | |
| Décès | c. 1246 | |
| Père | ||
| Mère | ||
| Conjoint | ||
| Enfants | ||
Sceau d'Érard de Brienne-Ramerupt. | ||
| modifier | ||
Érard de Brienne-Ramerupt, né vers1182 et mort vers1246, est seigneur deRamerupt et deVenizy, dans lecomté de Champagne enFrance, à la fin duXIIe et au début du XIIIe siècle. Il est le deuxième fils d'André de Brienne et de son épouse Adélaïde de Traînel-Venizy.
Il hérite des seigneuries familiales après 1189 et la mort de son père et de son frère aîné au cours dusiège de Saint-Jean-d'Acre durant latroisième croisade. Encore mineur, il est placé sous la tutelle de sa mère puis du second époux de celle-ci,Gaucher de Joigny. Une fois majeur, il prend pleine possession de ses terres puis épouse sa cousine au deuxième degréHélisende de Rethel afin de réunir les deux moitiés de Ramerupt, mais ils sont rapidement contraints de se séparer pour cause de parenté trop proche.
Il envisage alors un pèlerinage enTerre sainte auprès de son cousinJean de Brienne, devenuroi de Jérusalem, afin d'épouserPhilippa de Champagne, fille d'un précédent roi de Jérusalem etcomte de Champagne. Il obtient la permission du roi de France de quitter le royaume et entame son voyage au grand mécontentement de la régente du comté de ChampagneBlanche de Navarre pour le compte du jeuneThibaut. En chemin, il est arrêté par des agents de la comtesse Blanche qui met tout en œuvre pour empêcher ce mariage, mais il réussit à se libérer. Arrivé àSaint-Jean-d'Acre, il constate que la comtesse, avec l'aide du papeInnocent III, a fait interdire ce mariage, mais après plus d'une année d'attente, profitant de l’inattention du roi Jean de Brienne et dupatriarche de Jérusalem, Philippa réussit à s’enfuir et à l'épouser. Le couple retourne alors en Champagne malgré des arrestations arbitraires de la comtesse, où Érard revendique alors le comté au nom de son épouse et déclenche laguerre de succession de Champagne.
Ses premières actions sont probablement plus proches du brigandage que des actes de guerre, mais en représailles la comtesse fait en vain le siège duchâteau de Noyers, où il réside alors. Puis Érard fait appel à la justice royale, mais Blanche demande que l'affaire ne soit jugée qu'à la majorité de son filsThibaut, ce qui est accepté par le roi qui impose ainsi une trêve entre les deux parties. Mécontent, Érard reprend rapidement les armes avant d'être excommunié avec tous ses partisans par le pape. Blanche conduit alors une contre-attaque avec l'appui du duc de Bourgogne et réduit un par un le nombre de ses alliés, forçant Érard à renoncer à ses revendications. Celui-ci parvient à les négocier au meilleur prix possible. Son excommunication est levée peu après.
Les années suivantes, Érard semble être réconcilié avec le comteThibaut IV de Champagne et mène une vie plutôt paisible. Il meurt vers 1246 et est inhumé dans la salle du chapitre de l'abbaye de Pontigny.

Érard de Brienne-Ramerupt serait né avant 1171 selon l'historien Édouard de Saint-Phalle[SP 1] tandis que Guy Perry estime son âge à environ7 ans lors de la mort de son père, soit une naissance aux alentours de 1182[GP 1]. Il est le deuxième fils d'André de Brienne, seigneur de Ramerupt, et de son épouse Adélaïde de Traînel-Venizy, dame deVenizy et deSaint-Valérien. Il succède à ses parents après 1189 lorsque son père ainsi que très certainement son frère aîné Gautier de Brienne-Ramerupt meurent au cours dusiège de Saint-Jean-d'Acre[Note 1] durant latroisième croisade[SP 2].
Par son père, fils puîné deGautier II,comte de Brienne, il est issu d'une branche cadette de lamaison de Brienne, une des plus anciennes[Note 2] et puissantes familles ducomté de Champagne, dont elle estvassale. Par le jeu des alliances matrimoniales, elle est l'alliée de nombreuses familles champenoises, comme celles deBroyes,Chacenay,Choiseul,Joinville,Reynel,Traînel ou encoreVignory[3].
Du côté de sa mère, issue d'une branche cadette de lamaison de Traînel, il possède des originescapétiennes. En effet, Adélaïde de Venizy est la petite-fille deFleury de France, lui-même fils duroi des FrancsPhilippe Ier et de sa seconde épouseBertrade de Montfort[4].

Il hérite de laseigneurie deRamerupt après 1189 lorsque son père et son frère aîné meurent au cours de latroisième croisade[SP 2]. Toutefois, il est alors encore mineur et est probablement placé sous la tutelle de sa mère Adélaïde de Traînel-Venizy. Celle-ci se remarie vers 1195 avecGaucher de Joigny, seigneur deChâteau-Renard et frère ducomte de JoignyGuillaume Ier, mais n'a pas de postérité avec lui. À la suite de ce mariage, Gaucher exerce la régence sur Ramerupt tout en apportant sa protection au jeune Érard, et signe même certains actes en tant queseigneur de Ramerupt jusqu'à la majorité d'Érard[GP 1].
Au mois de, Érard signe sa première charte connue en tant que chevalier et fils d'André de Venizy, dans laquelle il ratifie un don de sa mère en faveur de l'abbaye de Pontigny, ce qui montre qu'il a atteint la majorité et qu'il gouverne probablement à Ramerupt mais aussi à Venizy, alors que sa mère, dame de ce lieu, est encore vivante[5]. Dans un autre acte de la même année, il porte également le titre dedominus, c'est-à-dire deseigneur[GP 1].

Au cours des années qui suivent, Érard se marie en premières noces avec une dame prénomméeHélisende ouHélissent, mais dont la famille d'origine n'est pas certaine. Lepère Anselme de Sainte-Marie affirme que cette dame estHélisende de Rethel,comtesse du Perche, fille ducomte de RethelHugues II et de son épouse Félicité de Broyes, dame deBeaufort et de la deuxième moitié de Ramerupt[Note 3], et qu'ils étaient déjà mariés en 1210, date à laquelle elle aurait été nommée dans une charte de l'abbaye de Pontigny[6],[Note 4]. Toutefois,Henri d'Arbois de Jubainville et Alphonse Roserot réfutent cette idée, arguant qu'Hélisende de Rethel était comtesse du Perche par son mariage avecThomas du Perche et que celui-ci étant décédé en 1217, elle ne pouvait donc pas être comtesse du Perche en 1210 si elle avait épousé en premières noces Érard de Brienne[AJ 1],[7]. Néanmoins, Édouard de Saint-Phalle propose l’hypothèse qu'Érard et Hélisende de Rethel auraient bien été unis vers 1208 mais que pour cause de consanguinité[Note 5], leur mariage aurait été discrètement annulé par l'Église. Hélisende aurait donc très bien pu épouser peu après en secondes noces Thomas du Perche et ainsi être comtesse du Perche en 1210 et apparaitre dans une charte de cette même année en compagnie de son cousin avec qui elle partage la seigneurie de Ramerupt. De plus, un tel mariage aurait été cohérent car il permettrait de réunir les deux moitiés de cette importante seigneurie. C'est donc très probablement à tort que de nombreuses généalogies présentent Érard comme veuf après 1210 alors qu'il n'est que séparé. Ce premier mariage a néanmoins été fécond puisqu'il a donné naissance à au moins un enfant, prénommé André et cité en 1211, mais mort en bas âge[SP 3].
Preuve de l'importance de cette seigneurie au sein du comté, son titulaire concourt avec les plus grands seigneurs champenois à l'ordonnance de Champagne de 1212 sur le règlement de succession des fiefs entre filles et sur les duels[AJ 2].

Libre de tout engagement marital et sans héritier, Érard planifie alors de faire le voyage enTerre sainte afin de se rendre auprès de son cousin germainJean de Brienne, couronnéroi de Jérusalem en 1210 à la suite de son mariage avecMarie de Montferrat, afin de lui demander la main d'une des filles de l'anciencomte de Champagne et roi de JérusalemHenri II dont il exerce la tutelle. Mais avant de pouvoir s'exécuter, il doit demander l'autorisation du roi afin de pouvoir quitter le royaume et d'être dispensé du service féodal pendant son absence. Érard se rend donc en 1213 àParis auprès dePhilippe Auguste afin de lui exposer sa volonté de partir en Terre sainte, ce à quoi le roi consent. Il profite également de cet entretien pour lui faire part de ses intentions de mariage :« Le roi de Jérusalem est mon cousin germain, peut être voudra-t-il me donner en mariage une des filles d'Henri, comte de Champagne, mais je ne voudrais l'épouser qu'avec votre assentiment ». Ce à quoi le roi répond :« Ce ne sera pas moi qui ferai votre mariage avec elle, et ce ne sera pas moi qui l'en empêcherai, mais soyez certain que je rendrai toujours justice à ceux qui s'adresseront à mon tribunal ». Remerciant le monarque, il repart alors dans ses terres afin de préparer son départ prochain[AJ 3].

Cependant, cette conversation est rapportée àBlanche de Navarre qui fait envoyer auprès d'Érard sonconnétableGuy de Dampierre afin de lui faire abandonner son projet, arguant qu'un vassal ne peut avoir une conduite contraire aux intérêts de son suzerain sans manquer à ses obligations. Érard lui répond évasivement et quitte laChampagne en. Avertie, Blanche considère dès lors qu'Érard n'est plus son vassal et lui confisque l'ensemble des terres qu'il tient d'elle malgré son récent statut decroisé et la protection qui lui est ainsi accordée par l'Église, sous prétexte qu'il serait débiteurde sesJuifs[AJ 4].
Dans le même temps, elle essaie également de le retenir par la force et envoie à sa poursuite un de ses agents, Lambert deChâtillon, qui le fait arrêter àMarseille comme simple voleur sur la base de lettres fournies par la comtesse. Il reste quelque temps emprisonné avant d'être libéré faute de preuve avant de pouvoir continuer son voyage pour la Terre sainte, toujours suivi de près par Lambert de Châtillon chargé d’empêcher ou tout du moins de ralentir sa progression[AJ 4].

N'ayant pu retenir Érard en France, Blanche en appelle aupapeInnocent III qui fait réaliser par son légat en France, Robert, une enquête pour connaître le degré de parenté entre les deux futurs époux et savoir s'ils ne sont pas d'un degré prohibé. Le résultat fait apparaître qu'Érard, par sa mère Alix de Vénisy, est l'arrière-petit-fils deFleury de France, demi-frère du roiLouis VI le Gros, tandis qu'Henri II est par sa mèreMarie de France, arrière-petit-fils du même Louis le Gros. Ils sont par conséquent cousins au neuvième degré. Par unebulle du, le pape ordonne alors aupatriarche de Jérusalem,Albert Avogadro, et à l'archevêque de Tyr de s'opposer à cette union par l'emploi des peines canoniques. La bulle précède l'arrivée en d'Érard àSaint-Jean-d'Acre, qui est accueilli par les deux ecclésiastiques qui lui notifient alors la décision papale[AJ 5]. À la suite du décès du patriarche de Jérusalem, le pape écrit en à son successeurRaoul de Mérencourt, pour savoir ce qu'il en est de la situation et lui rappeler son opposition à ce mariage. Et afin que cette volonté soit connue de tous, le pape envoie des bulles semblables à l’archevêque deCésarée, au prieur duSaint-Sépulcre ainsi qu'au chantre d'Acre afin qu'ils publient dans tout le royaume de Jérusalem que le mariage entre Érard etPhilippa de Champagne est défendu sous peine d'excommunication[AJ 6].

Vers, plus d'une année après l'arrivée d'Érard, Philippa profite de l'absence de son beau-père le roi de Jérusalem, chez qui elle loge, ainsi que de celle du patriarche Raoul, pour s'échapper du château royal et rejoindre Érard dans son hôtel et tous deux se marient dès le matin suivant. À son retour, le roiJean, en apprenant la nouvelle, témoigne d'un mécontentement de façade qui ne trompe personne tant l'intérêt de son cousin lui importe[AJ 6].
Mais dans le même temps, le trésorier duTemple, Geoffroy, informe le pape de cette désobéissance. Toutefois, la validité de ce mariage ne sera jamais attaquée, car en cette même année a lieu lequatrième concile du Latran qui assouplit la législation ecclésiastique sur le mariage en ne les prohibant que jusqu'au huitième degré canonique, rendant l'interdiction papale caduque[AJ 1].

Sitôt après leur mariage, le couple embarque vers pour la France avec cinq chevaliers pour escorte, mais leur périple est toujours surveillé par la comtesse Blanche de Navarre qui en fait une véritable épreuve. Il accoste àGaète en où se trouve alors le pape et se retrouve mêlé à la foule des pèlerins. Il n'ose aller lui présenter son hommage de crainte d'y être mal reçu et continue sa route par mer jusqu'àGênes. Là, Érard est rattrapé par d'autres agents de la comtesse, dont sonchambrier Lambert Bouchu, le frère de ce dernier Pierre Goin, ainsi qu'un chevalier qui le provoque enduel au nom de la comtesse. Il n'est pas établi si un combat eut lieu, mais toujours est-il qu'Érard est une nouvelle fois emprisonné. Il fait en vain appel à la justice génoise, qui se refuse à statuer sur son cas sous la pression du pape, celui-ci ayant averti qu'il excommunierait tous ceux qui porteraient aide à cet ennemi de l'Église qu'est devenu Érard. Au bout de cinq mois, il profite d'un mouvement massif de voyageurs en route pourLatran, où unconcile a lieu du au, pour s'enfuir de Gênes[AJ 7].
Mais alors qu'il passe parLe Puy-en-Velay, Érard est de nouveau arrêté sur ordre de la comtesse Blanche qui l'accuse maintenant de traîtrise. Toutefois, cette arrestation est jugée comme illégale par les autorités locales puisque Érard possède toujours le statut decroisé, et loin de l'ombre du pontife, il est reconnu exempt de la juridiction des juges ordinaires et rapidement libéré[AJ 7].
Érard arrive enfin enChampagne en où il revendique dès lors le comté au nom de sa belle-sœurAlix et de son épousePhilippa contreBlanche de Navarre, veuve ducomteThibaut III de Champagne (frère cadet d'Henri II) et régente au nom de son filsThibault IV, ce qui provoque alors le début de laguerre de succession de Champagne[AJ 8].

Le conflit est probablement initié par Érard et ses partisans, dont les actions sont d'abord plus proches du brigandage que de la guerre. Érard préfère ne pas justifier sa prise d'armes par la revendication ducomté de Champagne du chef de son épouse, de crainte de se trouver en opposition avec le pape et le roi, mais plutôt par la spoliation de sesfiefs par la comtesse alors qu'il avait le statut de croisé et bénéficiait de la protection de l’Église, ce qui le contraint à résider auchâteau de Noyers, demeure de son beau-frèreMiles VI de Noyers. Blanche envoie rapidement une armée faire lesiège de Noyers, mais ne parvient pas à prendre la ville et se contente de ravager la campagne environnante avant de lever le siège[AJ 9].
Érard se rend alors auprès du roiPhilippe Auguste afin de le prier de recevoir son hommage pour le comté de Champagne, ce qui reviendrait à l'accepter comme successeur du comteHenri II de Champagne. Mais les agents de la comtesse sont déjà présents à la cour du roi qui lui rétorque qu'une même affaire ne peut être traitée à la fois sur le plan judiciaire et par la force. Une demande par voie légale signifie donc une suspension des armes. Érard accepte cette trêve et le roi envoie enGuillaume des Barres etMathieu de Montmorency auprès de Blanche afin de l'inviter à en faire de même, ce qu'elle accepte. C'est la première trêve de ce conflit qui en connaîtra beaucoup[AJ 10].
L'affaire est traitée en àMelun dans une assemblée présidée par le roi[Note 6]. Érard, Thibaut et Blanche s'y présentent, mais cette dernière réclame que le procès ne soit pas jugé sur le fond et demande l’exception dilatoire de minorité[Note 7]. De ce fait, lestatu quo est imposé à Érard et doit être maintenu jusqu'à la majorité deThibaut, soit jusqu'en 1222[AJ 13].

La trêve imposée par le roi ne dure toutefois pas longtemps et Érard reprend les armes au motif qu'il n'a pas eu restitution de ses biens confisqués injustement lors de son départ en croisade. Il ravage plusieurs villages et attaque des marchands allant ou venant auxfoires de Champagne, sources importantes de revenu pour le comté. Blanche porte l'affaire devant l'assemblée[Note 8] du roi réunie àMelun en qui condamne Érard et Philippa à indemniser Blanche, ainsi que les marchands, des dégâts occasionnés. De plus, il leur est désormais interdit de porter leur action au tribunal royal tant que ces torts n'auront pas été réparés et accompagnés d'une forte compensation des préjudices subis[AJ 14]. Le roi souhaite ainsi éviter tout problème en Champagne afin de se concentrer sur ses conquêtes enPoitou, enBerry ou dans laMarche[SP 4].
Érard refuse de payer, car le roi a déjà annoncé qu'il n'accepterait de l'entendre qu'à la majorité de Thibaut et sans aucune promesse de succès, et continue de soutenir sa cause par les armes[AJ 15]. De plus, il n'est pas certain que ces actes aient été directement réalisés par Érard, mais peut-être par ses partisans qui, face à cette succession de décisions leur paraissant iniques, peuvent avoir l'impression qu'Érard est spolié de ses droits par un imbroglio de droit romain[SP 4]. À la suite de ces attaques armées contre elle, Blanche demande expressément l'aide du roi, mais celui-ci n'a que peu d'appuis à lui accorder malgré deux cents fromages qu'elle lui donne en cadeau pour s'attirer les faveurs royales[AJ 15].

Dans le même temps, Blanche appelle l'aide du papeHonorius III, récent successeur d'Innocent III qui lui avait déjà accordé son soutien, et lui envoie comme cadeau deux pièces deperse et un morceau de toile pour la réalisation de deuxsurplis[AJ 16]. Honorius renouvelle les dispositions de son prédécesseur en plaçant Blanche et son fils Thibaut sous sa protection, et convie Érard et Philippa à comparaitre devant lui afin de juger de la légitimité de la naissance de Philippa, tout en leur interdisant sous peine d'excommunication de continuer leurs revendications par les armes[AJ 17]. Les deux époux refusent de se soumettre, aussi le pape ordonne aux évêques français de prononcer leur excommunication, mais seuls deux d'entre eux exécutent la sentence papale, l'archevêque de ReimsAlbéric de Humbert le et l'évêque de SenlisGuérin. Cette sentence n'est cependant pas appliquée par tous les prélats qui renâclent à obéir, notamment les premiers intéressés dont les diocèses comprennent les terres des principaux belligérants, à savoir l'évêque de LangresGuillaume de Joinville dont le frèreSimon de Joinville a pris parti pour Érard, l'évêque d'AuxerreGuillaume de Seignelay dont le cousin germain Étienne de Seignelay a fait le même choix et l'évêque de TroyesHervé alors en procès avec la comtesse Blanche de Navarre[AJ 18].

Devant ces refus et malgré de multiples pressions, le pape ordonne à trois nouveaux mandataires, les abbésde Val-Secret etde Saint-Jean-des-Vignes ainsi que le doyen deSoissons, de suspendre les évêques de Langres et de Troyes s'ils ne font pas excommunier publiquement Érard et Philippa ainsi que l'ensemble de leurs partisans. Puis afin d’affermir sa volonté, il prononce lui-même le la sentence d'excommunication contre le jeune couple et désigne nominativement vingt-cinq de ses alliés[AJ 19],[Note 9] Cette vindicte papale n'est pas étonnante, car ce conflit monopolise l'attention de nombreux seigneurs champenois et bourguignons et les empêche donc de s'engager pour lacinquième croisade décrétée en 1216 parInnocent III lorsquatrième concile du Latran. Le ducEudes III de Bourgogne lui-même avait écrit au pape au début de l'année 1217 pour l'informer qu'il se devait de soutenir lecomte de Champagne contre les prétentions d'Érard et qu'il était ainsi contraint de retarder son vœu de croisade[AJ 20].

À la suite de l'excommunication papale, Érard et ses partisans montrent alors moins de volonté à guerroyer et Érard propose même une trêve à Blanche en qui doit durer jusqu'au, qui est prolongée une première fois jusqu'au, puis au et enfin au. Le, une nouvelle trêve est signée jusqu'au, bien qu'Érard continue de contester administrativement les procédures à son encontre[AJ 21].
Blanche profite alors de cet instant de faiblesse chez ses adversaires pour réduire les partisans d'Érard. Elle attend la fin de la trêve le pour prendre la tête de ses armées rassemblées àWassy et de faire la jonction avec celles du ducEudes III de Bourgogne avant de marcher en direction des places-fortes des rebelles. Eudes et Blanche ravagent alors leBassigny et vainquent les seigneurs deJoinville,Chateauvillain,Clefmont etChoiseul[EP 2],[Note 10]. Les alliés sont ensuite rejoints versBar-sur-Aube par les troupes ducomte de BarHenri II avant d'attaquer le plus puissant soutien d'Érard, leduc de LorraineThiébaud Ier. Les trois armées arrivent à Nancy le et livrent la ville aux flammes avant de rejoindre le lendemain àAmance l'empereurFrédéric II, déjà en guerre contre le duc de Lorraine, et où ce dernier est obligé de se rendre et de signer un humiliant traité de paix[EP 4].
À la suite du renoncement de nombre de ses alliés et alors qu'il est retranché avec ses derniers partisans àFaucogney[10], fief deRenard II de Choiseul hors de la juridiction du comté de Champagne, Érard signe une trêve le qui doit durer jusqu'au. SeulÉrard II de Chacenay refuse de reconnaître la défaite et continue de combattre la comtesse Blanche, mais il semble que ce soit plus pour une question de principe ou d'honneur[SP 5].

Le, Érard et Blanche signent une trêve dequatre ans sous réserve de plusieurs conditions, dont particulièrement que la comtesse Blanche et son fils Thibaut interviendront auprès du pape afin d'obtenir l'absolution d'Érard et de tous ses partisans et que les fiefs qu'elle a saisis depuis 1213 lui seront restitués. En outre, Blanche doit verser à Érard une rente annuelle de 3 000 livres de Provins tant que durera la paix[AJ 23].
Pendant cette trêve, Érard et son épousePhilippa s'échinent à obtenir le pardon du pape. À cet effet, leHonorius III ordonne aux abbésde Val-Secret etde Saint-Jean-des-Vignes et au doyen deSoissons de juger deux points du litige, à savoir si le couple avait payé réparation pour les actes de guerre qui avaient motivé leur excommunication et de savoir si Philippa est une enfant légitime. Puis, par bulle du, le pape rappelle que le couple a été excommunié par deux fois : une première fois pour avoir refusé de se rendre aux invitations à comparaitre à la cour de Rome afin que soit jugée la légitimité de Philippa, puis une seconde fois pour avoir porté la guerre en Champagne alors qu'il le leur avait interdit. Ainsi, la première excommunication ne peut être levée que si le couple fait serment de purger leurcontumace, et la seconde en payant dommages et intérêts qui seraient fixés ultérieurement[AJ 24],[SP 5].
Près d'un an plus tard, la comtesse Blanche et son fils Thibaut renoncent par traité du à exiger d'Érard et Philippa les dommages et intérêts auxquels ils ont été condamnés, et déclarent le couple libéré de ses dettes. Érard et Philippa décident alors de leur vendre au plus cher leurs prétentions. Ainsi, en échange de leur renonciation aucomté de Champagne, que ce soit en leur nom propre ou par l'intermédiaire de la sœur de Philippa,Alix, s'ils venaient à hériter d'elle — mais réservant néanmoins leur droit sur le comté au cas où Thibaut décéderait sans descendance — le couple obtient une somme de4 000 livres et une rente de1 200 livres[AJ 25],[SP 6].
Le pape peut alors lever l'excommunication, et les époux, après avoir reçu en les4 000 livres prévues au traité, obtiennent leur rente par des terres, disséminées de par le comté de Champagne afin de ne pas servir de fondement pour une puissance politique ou militaire, dont la prévôté d'Herbisse et ses dépendances ainsi que les seigneuries deSaint-Mards-en-Othe, deMaraye-en-Othe et deVilleneuve-au-Chemin, fiefs qu'ils revendront par la suite sauf le dernier[AJ 26].

En 1224, Érard semble réconcilié avec le comteThibaut IV de Champagne, puisqu'il concourt avec les autres grands seigneurs champenois à l'ordonnance de Champagne sur le partage des fiefs entre enfants mâles[AJ 27].
Toutefois, il semble éprouver des difficultés financières au sortir de la guerre de succession, étant donné qu'il a longtemps été privé de ressources à cause de la confiscation de ses biens entre 1213 et 1218. Ainsi, dès, il vend à l'abbaye de Molesme tout ce qu'il possède dans ce village[SP 6]. Puis en 1223, il vend à l'archevêque de SensGauthier le Cornu une forêt près deBrienon[11]. De même, en où il vend le village d'Herbisse à Thibaut IV contre la somme de2 500 livres ou encore en lorsqu'il échangeSaint-Mards-en-Othe etMaraye-en-Othe avec sa cousineHélisende de Rethel, qui est probablement sa première épouse dont il aurait été séparé peu avant 1210, contre la seconde moitié deRamerupt, réunissant ainsi la totalité de cette importante seigneurie[AJ 26].
Mais enfin les difficultés financières s'amenuisent lorsqu'Érard et son épouse obtiennent en de Thibaut IV la fin de leur indemnisation avec la cession d'un grand nombre de petits fiefs disséminés dans tout le comté de Champagne, y compris dans les villes deTroyes et deProvins[12],[SP 6].
La paix semble alors installée àRamerupt, car en 1229 le couple assiste à la fondation de l'abbaye de la Piété-Dieu par le chevalier Philippe deMéringes sur un terrain que ce dernier possède à l'extérieur du bourg sur les bords de la rivièreLe Puits. La cérémonie se déroule en présence de nombreux dignitaires dont l'évêque de TroyesRobert qui remet alors à treize jeunes filles leurs habits de religieuse, dont probablement leur propre fille Sibylle de Brienne-Ramerupt[13],[14],[Note 11].

En 1229, une ligue menée par leduc de BourgogneHugues IV, lecomte de ForezGuigues IV et lecomte de Saint-PolHugues Ier, qui comptent parmi les opposants à larégence deBlanche de Castille, attaque son principal soutien, le comteThibaut IV de Champagne. Face à cette menace, le comte de Champagne cherche à s'attacher la loyauté d'Érard et lui donne à cet effet la mouvance de fiefs situés àThury, une maison à Troyes ayant auparavant appartenu àGui de Chappes ainsi qu'une rente de200 livres. En échange de quoi Érard et son épouse livrent à Thibaut leurs châteaux de Ramerupt et Venizy pendant la durée de la guerre et s'engagent à le soutenir contre le duc de Bourgogne et ses alliés[15],[AJ 28].
La ligue pénètre en Champagne en 1230 et ravage plusieurs villes avant de vaincre l'armée de Thibaut, obligeant ce dernier à prendre la fuite en direction de Paris. L'armée ennemie continue alors sa route et se dirige vers Ramerupt où elle reste pendant quinze jours avant de se diriger vers Troyes[16],[AJ 29]. Selon certaines sources, ce serait l'armée de Thibaut IV qui reste quinze jours à Ramerupt et qui ravage la ville, mais il s'agit très certainement d'une erreur[17]. Toujours est-il qu'à cette période, Thibaut IV n'avait qu'un seul enfant, une jeune fille prénomméeBlanche et âgée de seulement trois ans, et que par conséquent Érard peut être considéré comme le successeur naturel de Thibaut au cas où celui-ci venait à être tué ou déposé[SP 7]. Durant ces deux semaines, des combats semblent néanmoins avoir eu lieu à Ramerupt car les religieuses de l'abbaye de la Piété-Dieu ont dû fuir leur couvent pour aller se réfugier àDampierre où elles sont accueillies parMarguerite de Flandre, femme deGuillaume II de Dampierre[AJ 29].
Une fois la paix revenue, les finances d'Érard semblent saines, car en 1236 il fait don de l'hôpital Saint-Jean de Ramerupt, de la maladrerie voisine, sise près deRomaines et qui consiste en une grange, ainsi que diverses propriétés à l'abbaye de la Piété-Dieu afin de célébrer la dédicace de son église en présence de l'évêqueNicolas de Brie, qui consacre par la même occasion vingt-deux nouvelles novices[13].
Une de ses dernières actions d'importance consiste en 1239 à reconstruire son château de Ramerupt et à l'entourer par de nouveaux fossés. Il fait également creuser d'autres fossés afin d'envelopper l'ensemble du bourg[17].
Érard apparait pour la dernière fois dans une charte en tandis que son épouse apparait seule dans une autre charte de et que son filsÉrard II s'intitule seigneur de Ramerupt dans un document de l'abbaye de Montiéramey daté de. L'année de la mort d'Érard peut donc être située vers 1246[SP 8], peut-être des suites d'une longue maladie. Il est inhumé dans la salle du chapitre de l'abbaye de Pontigny où repose déjà sa mère[17].
Il est alors remplacé par ses deux fils :Henri, l'aîné, hérite de la seigneurie deVenizy, tandis que le second,Érard II, obtient celle deRamerupt[SP 9].
Quant à son épousePhilippa de Champagne, elle meurt quelques années après lui le et lareine mèreBlanche de Castille la fait inhumer dans l'abbaye royale de Maubuisson, qu'elle avait fondée en 1236[SP 9].

Il se marie en premières noces avant 1208 avec une femme prénomméeHélisende et présumée issue de lafamille des comtes de Rethel, dame de la moitié deRamerupt, fille du comteHugues II de Rethel et de son épouse Félicité de Broyes, dame deBeaufort, et avec qui il a au moins un enfant[SP 3] :
Toutefois, ils sont séparés peu après et Hélisende de Rethel épouse en secondes noces avant 1210 lecomte du PercheThomas, mais elle est veuve en 1217 sans avoir de postérité issue ce deuxième mariage. Elle épouse ensuite en troisièmes noces avant 1225Garnier IV de Traînel, seigneur deMarigny, avec qui elle aura plusieurs autres enfants[SP 3].

Début 1215 àSaint-Jean-d'Acre, il épouse en secondes nocesPhilippa de Champagne,princesse de Jérusalem car fille d'Henri II de Champagne et d'Isabelle de Jérusalem, roi et reine de Jérusalem, avec qui il a neuf enfants[3],[18],[SP 9] :
| 32.Engelbert IV de Brienne | |||||||||||||||||||
| 16.Gautier Ier de Brienne | |||||||||||||||||||
| 33. Pétronille de ? | |||||||||||||||||||
| 8.Érard Ier de Brienne | |||||||||||||||||||
| 34. Milon de Tonnerre | |||||||||||||||||||
| 17.Eustachie de Tonnerre | |||||||||||||||||||
| 35. Azéka de Bar-sur-Seine | |||||||||||||||||||
| 4.Gautier II de Brienne | |||||||||||||||||||
| 36.Hildouin IV de Montdidier | |||||||||||||||||||
| 18.André de Ramerupt | |||||||||||||||||||
| 37. Alix de Roucy | |||||||||||||||||||
| 9.Alix de Ramerupt | |||||||||||||||||||
| 38. ? | |||||||||||||||||||
| 19. Adélaïde de ? | |||||||||||||||||||
| 39. ? | |||||||||||||||||||
| 2.André de Brienne | |||||||||||||||||||
| 40. ? | |||||||||||||||||||
| 20. ? | |||||||||||||||||||
| 41. ? | |||||||||||||||||||
| 10.André de Baudement | |||||||||||||||||||
| 42. ? | |||||||||||||||||||
| 21. ? | |||||||||||||||||||
| 43. ? | |||||||||||||||||||
| 5. Humbeline de Baudement | |||||||||||||||||||
| 44. ? | |||||||||||||||||||
| 22. Hugues de Braine | |||||||||||||||||||
| 45. ? | |||||||||||||||||||
| 11. Agnès de Braine | |||||||||||||||||||
| 46.Guillaume Busac | |||||||||||||||||||
| 23. Ade de Soissons | |||||||||||||||||||
| 47. Adélaïde de Soissons | |||||||||||||||||||
| 1. Érard de Brienne-Ramerupt | |||||||||||||||||||
| 48.Pons Ier de Traînel | |||||||||||||||||||
| 24.Garnier Ier de Traînel | |||||||||||||||||||
| 49. MélisendeCaravicina de Monthléry | |||||||||||||||||||
| 12. Garin de Traînel-Venizy | |||||||||||||||||||
| 50. ? | |||||||||||||||||||
| 25. Adélaïde de ? | |||||||||||||||||||
| 51. ? | |||||||||||||||||||
| 6. Anseau de Traînel-Venizy | |||||||||||||||||||
| 52. ? | |||||||||||||||||||
| 26. ? | |||||||||||||||||||
| 53. ? | |||||||||||||||||||
| 13. Péronelle de ? | |||||||||||||||||||
| 54. ? | |||||||||||||||||||
| 27. ? | |||||||||||||||||||
| 55. ? | |||||||||||||||||||
| 3. Adélaïde de Venizy | |||||||||||||||||||
| 56.Henri Ier de France | |||||||||||||||||||
| 28.Philippe Ier de France | |||||||||||||||||||
| 57. Anne de Kiev | |||||||||||||||||||
| 14.Fleury de France | |||||||||||||||||||
| 58.Simon Ier de Montfort | |||||||||||||||||||
| 29.Bertrade de Montfort | |||||||||||||||||||
| 59.Agnès d'Évreux | |||||||||||||||||||
| 7. Isabelle de Nangis | |||||||||||||||||||
| 60. ? | |||||||||||||||||||
| 30. | |||||||||||||||||||
| 61. ? | |||||||||||||||||||
| 15.Dame de Nangis | |||||||||||||||||||
| 62. ? | |||||||||||||||||||
| 31. | |||||||||||||||||||
| 63. ? | |||||||||||||||||||
| Érard Ier de Brienne Comte de Brienne | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Gautier II de Brienne Comte de Brienne | Félicité de Brienne X Simon Ier de Broyes XGeoffroy III de Joinville | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| André de Brienne | Érard II de Brienne Comte de Brienne | Agnès de Brienne XJacques Ier de Chacenay | Elvide de Brienne XBarthélemy de Vignory | Hugues III de Broyes X Stéphanie de Bar-Commercy X Isabelle de Dreux | Geoffroy IV de Joinville X Helvide de Dampierre | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Érard de Brienne | Élisabeth de Brienne X Milon de Pougy | Agnès de Brienne XMiles VI de Noyers | Gautier III de Brienne Comte de Brienne † en 1205 | Jean de Brienne Roi de Jérusalem de 1210 à 1225 | Ide de Brienne XAnseau III de Traînel | Érard Ier de Chacenay X Mathilde de Donzy | Marguerite de Chacenay XThibaut de Bar-sur-Seine | Helvise de Chacenay X Hugues IV de Vendeuvre | Gautier Ier de Vignory X Élisabeth de Laferté | Alix de Vignory XFoulques II de Choiseul | Ermengarde de Vignory XWiard de Reynel | Simon II de Broyes X Nicole de Traves | Simon de Châteauvillain X Alix de Semur | Simon de Joinville X Ermengarde de Montclair | Guillaume de Joinville Évêque de Langres | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Gautier IV de Brienne Comte de Brienne | Anseau IV de Traînel | Érard II de Chacenay X Emmeline de Broyes | Ermessent de Vendeuvre XSimon IV de Clefmont | Renard II de Choiseul | Gautier de Reynel X Hélisende de Traînel | Hugues IV de Broyes X Ode de Vendeuvre | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| Partisan d'Érard de Brienne | Partisan deBlanche de Navarre | Engagement neutre ou inconnu | Personnalité décédée lors du conflit | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Érard de Brienne-Ramerupt | ||||||
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