Le Japon a remporté toutes les compétitions de la FIFA en dehors desJeux olympiques d'été et est considérée comme l'une des nations les plus fortes du football féminin. En2011, le Japon est devenu la première équipe asiatique à remporter uneCoupe du monde féminine de la FIFA[2].
Au cours des années 1970, le nombre de joueuses de football augmentent de façon significative au Japon, et ceci donne naissance à plusieurs ligues régionales de football féminin dans diverses provinces du Japon.
En 1980, un premier championnat national féminin est mis sur pied, et une sélection nationale féminine voit le jour. En 1981, l'équipe nationale de football féminin joua son premier match international àHong Kong. Au cours des années suivantes, l'équipe nationale joue plusieurs matchs internationaux amicaux au Japon ou dans d'autres pays, mais ce n'est pas une véritable équipe permanente avec une organisation: L'équipe nationale relevait plutôt du bon vouloir de l'ensemble des différentes ligues régionales japonaises[3].
En 1986,Ryōhei Suzuki est nommé entraîneur-chef de l'équipe féminine du Japon. Il contribue à créer une véritable structure nationale et une organisation pour une sélection japonaise. En 1989, leNadeshiko League est créé, et l'équipe nationale féminine se qualifie pour laCoupe du monde féminine de football 1991 tenue enChine: Les japonaises y subissent trois défaites consécutives en phase de poule et sont éliminées du mondial.
L'équipe du Japon de football féminin continue sa participation à différents tournois internationaux dont laCoupe du monde féminine de 1995 et lesJeux olympiques de 1996. Cependant en 1999, le Japon n'arrive pas à se qualifier pour lesJeux Olympiques de 2000, et cela contribue au retrait de plusieurs joueuses de la sélection nationale. De plus de nombreuses équipes féminines japonaises ferment ou se retire de laNadeshiko League. La fréquentation aux matchs de la ligue souffrent d'un déclin rapide. Le football féminin semble alors en période de crise au Japon.
En, laFédération du Japon de football nommeEiji Ueda comme nouvel entraîneur-chef de la sélection féminine japonaise. Celui-ci a été auparavant l'entraîneur de l'équipe nationale de football de Macao. Il réorganise la sélection dans le but d'une éventuelle qualification pour lesJeux Olympiques d'été 2004. Sous sa férule, l'équipe passe d'abord par une série de matches difficiles (plusieurs défaites), mais la qualité du jeu s'améliore progressivement et cet effort finit par obtenir une plus large audience des supporteurs japonais. En particulier, lors du match contre laCorée du Nord, pour une qualification aux Jeux olympiques de 2004, non seulement les supporteurs se déplacent par milliers (31,324 personnes présentes au Stade national), mais aussi le match est diffusé à la télévision nationale.Homare Sawa etKarina Maruyama marquent chacune un but pour une victoire de 2-0.
C'est la fête dans tout le pays. À la suite de cette augmentation de l'intérêt des supporteurs, la Fédération organise un concours public afin de choisir un surnom pour l'équipe féminine du Japon. Le nom « Nadeshiko Japan » est choisi parmi environ 2 700 propositions des fans et il est annoncé officiellement le[4]. De plus, parallèlement, en 2003 l'équipe féminine universitaire du Japon remporte une médaille d'argent auxUniversiades de 2003 àDaegu enCorée du Sud et une médaille de bronze auxUniversiade de 2005 àIzmir enTurquie.
En, a eu lieu laCoupe du monde féminine de la FIFA tenu enChine. Pour y participer le Japon, classé troisième au Tour de qualification AFC, doit aller en match de barrage et vaincre leMexique. Gagnantes 2-0 au Japon à l'aller, elles perdent 2-1 au match retour auMexique mais victorieuses à la différence de buts[5]. À laCoupe du monde féminine de 2007 apparaissent dans les stades chinois, des bannières xénophobes anti-japon[6]. Lors de la phase de groupe, les japonaises ont un bilan mitigé: une victoire 1-0 contre l'Argentine, un nul 1-1 contre l'Angleterre et une défaite 0-2 contre l'Allemagne. Lors du match Japon-Allemagne àHangzhou l’hymne nationale japonais est hué et un grand nombre de spectateurs restent assis sur leurs sièges[6]. Les Japonaises terminent troisième dans leur groupe et ne sont pas qualifiées pour les quarts de finale.
En, ce sont la tenue desJeux Olympiques de Pékin. Dans la phase de groupe, le Japon connaît d'abord un nul 2-2 contre laNouvelle-Zélande, puis perd 0-1 contre lesÉtats-Unis. Au troisième match, laNorvège subit une défaite humiliante 1-5 des Japonaises. Cette victoire donne un élan à l'équipe japonaise qui vainc laChine en quart-de-finale devant les supporteurs chinois. Malheureusement en demi-finale, lesÉtats-Unis sont trop forts et le résultat est 4-2 pour les Américaines. Les Japonaises tentent de se reprendre pour le match de la médaille de bronze qui les opposent auxAllemandes. Mais c'est une défaite de 0-2. Le Japon termine quatrième tout près d'une première médaille olympique au football féminin. Cette réalisation donne un second souffle et lors duChampionnat d'Asie de l'Est féminin de football de 2010, les Japonaises invaincues triomphent. Par contre laCoupe d'Asie féminine de football de 2010 est plus difficile et les Japonaises terminent troisièmes[7]. Cette troisième place les qualifie pour la prochaine Coupe féminine de Coupe du monde tenue enAllemagne.
AuMondial féminin, après avoir terminé deuxième de son groupe derrière l'Angleterre, le Japon bat en quarts-de-finale le pays hôte l'Allemagne 1-0[8], puis vainc laSuède 3-1 en demi-finale[9] pour atteindre la grande finale. Ce sera contre l'équipe expérimentée desÉtats-Unis qui vient de vaincre laFrance en demi-finale[10]. Après le temps réglementaire et les prolongations, le score est de 2-2, entre les deux équipes[11]. Le Japon bat les États-Unis 3-1 aux tirs au but[12], devenant la première équipe asiatique à remporter une Coupe du monde Féminine de la FIFA[13].
Pendant cette coupe du monde, l'équipe japonaise a l'appui du public[14]. Les salve d'applaudissements sont nombreuses et afin de remercier le public, l'équipe déploie à la fin de chacun de ses matches une bannière de remerciement pour les gestes de solidarité et d'appui vis-à-vis de la population japonaise touchée par letremblement de terre du 11 mars 2011[15]. Au retour de l'équipe nationale au Japon, le gouvernement leur décerne un prix d'honneur pour service rendu au peuple japonais[16].Homare Sawa est élue joueuse féminine de la FIFA de l'année devantMarta etAbby Wambach[17].
En quart de finale le austade du Commonwealth d'Edmonton, les joueuses nippones sont confrontées à l'Australie et arrachent leur billet pour les demi-finales en fin de rencontre grâce à un but deMana Iwabuchi à la87e minute (1-0)[28]. En demi-finale le austade du Commonwealth, les japonaises sont opposées à l'Angleterre et se qualifient pour la finale dans les arrêts de jeu grâce à un but marqué contre son camp deLaura Basset à la92e minute[29]. LesNadeshiko retrouvent encore une fois lesÉtats-Unis en finale de la compétition auBC Place Stadium le ; cette finale offre moins de suspense que les précédentes car les américaines maîtrisent beaucoup mieux le ballon et inscrivent déjà 4 buts après seulement 15 minutes de jeu. Une finale à sens unique remportée finalement5-2 par l'équipe des États-Unis qui s'octroie son troisième titre mondial[30]. La finale2015 établit un nouveau record d'audience à télévision américaine pour un match desoccer avec près de 25,4 millions de téléspectateurs, tandis qu'auJapon, elle a été suivie par près de 11,6 millions de téléspectateurs (contre 9,8 millions en2011)[31].
Alors que le Japon reste sur un titre et une place de finaliste lors des deux dernières éditions de la Coupe du monde ainsi qu'une place de finaliste desJeux olympiques 2012, il ne réussit pas à se qualifier pour lesJeux olympiques 2016 tandis que laCoupe du monde 2019 voit le pays du Soleil Levant être éliminé assez rapidement. LesNadeshiko Japan, qui ne bénéficient plus de l'effet de surprise contrairement aux précédents tournois, passent le premier tour sans gloire, avec une courte victoire sur l'Écosse (2-1), un match nul et vierge contre l'Argentine (0-0) ainsi qu'une défaite (0-2) face à l'Angleterre lors du dernier match de poule pour la première place du groupe D. Les Nippones retrouvent lesPays-Bas au même stade de la compétition qu'il y a 4 ans, mais la confrontation tourne cette fois à l'avantage desOranje qui prennent leur revanche et éliminent le Japon sur le même score par lequel elles avaient défaites en2015 (1-2).
Le Japon rencontre les mêmes difficultés lors desJeux olympiques 2020 organisés à domicile et décalés d'un an pour cause depandémie de Covid-19. Devant son public, le Japon passe avec difficulté le premier tour, avec une victoire arrachée in extremis à l'orée du dernier quart d'heure de la partie lors de la dernière journée contre leChili (1-0) pour terminer parmi les 2 meilleurs3e de groupe, en ayant eu quelques frayeurs avec une tête de la ChilienneFrancisca Lara ayant rebondi sur la ligne de but sans la franchir juste après avoir heurté la barre[32], et ce peu de temps avant le but salvateur nippon. Le Japon, qui avait entre-temps peiné contre les autres cadors du groupe (nul 1-1 contre leCanada après avoir été mené au score et avoir raté un penalty, défaite 0-1 contre laGrande-Bretagne), confirme ses difficultés face aux grosses nations à l'instar de ce premier tour et du Mondial 2019 en chutant au tour suivant contre laSuède (1-3).
Le Japon signe une entrée en matière beaucoup plus convaincante à l'occasion de laCoupe du monde 2023 disputée enAustralie et enNouvelle-Zélande. LesNadeshiko Japan terminent en effet leur premier tour avec un bilan comptable parfait de 3 victoires en autant de rencontres disputées, avec la meilleure attaque des phases de poules (11 buts marqués) sans en avoir encaissé un seul. Le Japon, qui termine en tête de sa poule, a fait preuve d'une grande maîtrise technique et a notamment fait forte impression lors du dernier match pour la première place du groupe C en dominant largement l'Espagne, future vainqueure de la compétition (4-0). Ce fut un match historique qui a battu des records de la FIFA. Les 22% de possession de balle des Japonaises sont les plus faibles jamais enregistrés par une équipe victorieuse enCoupe du Monde féminine depuis2011. Ce résultat est souvent comparé à celui du match masculinJapon 2-1Espagne dans leGroupe E de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, où les 18% de possession de balle du Japon sont les plus faibles pour une équipe victorieuse enCoupe du Monde depuis1966[33],[34],[35]. Les statistiques du match montrent que les Japonaises étaient plus incisives et efficaces, avec seulement 22% de possession de balle, moins de tirs tentés (7 contre 10), mais beaucoup plus de réalisme face aux cages adverses (5 tirs cadrés à 2 pour 4 buts inscrits à 0)[36].
Après avoir éliminé laCorée du Nord au troisième tour du Tournoi de qualification olympique féminin de l'AFC 2024, les Nadeshiko du Japon sont revenues se qualifier pour les Jeux olympiques pour la première fois depuis Londres 2012 (elles n'ont pas réussi à se qualifier pour les Jeux de Rio 2016). Lors du premier match contre l'Espagne, elles ont ouvert le score grâce à un magnifique coup franc d'Aoba Fujino, mais les Espagnoles sont revenues en force en s'imposant 2-1 grâce aux buts d'Aitana Bonmatí et deMariona Caldentey. Lors du deuxième match contre leBrésil, les Nadeshiko perdaient le match par 1-0 jusqu'à la fin du temps additionnel où un penalty deSaki Kumagai et un tir de 40 mètres de Momoko Tanikawa ont renversé le match et empêché le Japon d'être éliminé de la phase de groupe jusqu'à ce moment-là.
Lors du dernier match de la phase de groupe contre leNigeria, les Japonaises se sont qualifiées pour les quarts de finale en s'imposant 3-1 grâce à des buts deMaika Hamano,Mina Tanaka et un coup franc deHikaru Kitagawa. Bien qu'elles aient fait un grand match contre lesÉtats-Unis en quarts de finale, les Japonaises ont été éliminés en perdant contre les Américaines par 1-0 grâce à un but deTrinity Rodman en prolongation. Au final, les Nadeshiko Japan terminent la campagne parisienne à la cinquième place, la meilleure des non-semifinalistes[38].
Le tableau ci-contre récapitule les performances du Japon en coupe du monde. Les Japonaises ont accédé à la finale à deux reprises : en 2011 où elles l'emportent sur les États-Unis, et en 2015 où elles se classent secondes derrière le même pays.