L'équipe du Honduras de football (Selección de fútbol de Honduras) est la sélection de joueurshonduriens représentant le pays lors des compétitions internationales defootball masculin, sous l'égide de laFédération du Honduras de football (Federación de Fútbol de Honduras (FFH)).
Le premier match officiel du Honduras a lieu le, àGuatemala city, contre l'équipe duGuatemala, et se solde par une défaite sur le score fleuve de 10 buts à 1, ce qui constitue aussi la plus large défaite du Honduras[3].
Une sélection nationale ne retrouve les terrains que neuf ans plus tard, pour lesJeux d'Amérique centrale et des Caraïbes de1930(en) dont elle termine troisième derrièreCuba et leCosta Rica. Dans les années qui suivent, ces jeux régionaux sont les seules occasions pour lesquelles une sélection est rassemblée, en1935(en) puis en1950(en) (elle y est de nouveau troisième).
Elle dispute également laCoupe CCCF en1946(en) àSan José où l’équipe enregistre sa plus large victoire contre leNicaragua, le, sur le score de 13 buts à 0[3]. Les Honduriens participent aussi aux éditions de1953(en),1955(en),1957,1960(en) et1961(en). Leur meilleure performance dans cette compétition est une deuxième place acquise lors de l'édition de 1953, derrière le Costa Rica, pays hôte[r 1].
Une fédération spécifiquement consacrée au football, laFederación Nacional Autónoma de Fútbol de Honduras (FENAFUTH), est fondée en 1951 et obtient immédiatement son affiliation à laFIFA. Elle devient membre de laCONCACAF depuis sa fondation en 1961.
La CONCACAF organise en 1963 lapremière édition de son tournoi continental, sur le modèle duchampionnat sud-américain qui existe depuis 1916. Vainqueur de son groupe au premier tour, le Honduras s'incline en poule finale face au Costa Rica, vainqueur, leSalvador, pays hôte, et lesAntilles néerlandaises[r 4]. Après avoir manqué la qualification à la deuxième édition de la Coupe des nations de la CONCACAF en 1965, le Honduras organise celle de1967. En poule finale, il termine troisième derrière le Guatemala et le Mexique[r 5].
La « guerre du football » de 1969 avec le Salvador
Lors deséliminatoires à la Coupe du monde de 1970, le Honduras domine lors d'une première phase de poule laJamaïque et le Costa Rica. En demi-finale du tour final, lesCatrachos affrontent leurs voisins duSalvador. Vainqueurs à l'aller àTegucigalpa (1-0) puis défaits au retour àSan Salvador (0-3), dans des climats particulièrement hostiles à l'équipe visiteuse, ils s'inclinent finalement lors du match d'appui àMexico (2-3a. p.)[r 6].
Ce dernier match, joué sur terrain neutre, provoque des troubles dans les deux pays qui dégénèrent en conflit armé : c'est la célèbre « guerre de cent heures », appelée à tort « guerre du football » car les raisons du conflit dépassent largement le cadre du sport. Elle cause la mort de plusieurs milliers de militaires et de civils[4],[5].
Le Honduras retrouve les terrains pour laCoupe des nations de la CONCACAF 1981, qui tient lieu detours préliminaires à la Coupe du monde 1982. Dirigée par le charismatiqueChelato Uclés, la sélection termine en tête de la poule d'Amérique centrale et se qualifie pour la poule finale de la CONCACAF, qu'elle organise en à domicile. Elle y termine de nouveau à la première place, devant le Salvador, le Mexique, leCanada,Cuba etHaïti, et remporte ainsi son premier titre de champion de la CONCACAF. Elle y gagne de surcroît son billet pour la phase finale de laCoupe du monde 1982, avec son dauphin leSalvador[r 8],[r 9]. Le match nul obtenu face au Mexique, qui élimine ce dernier des qualifications au profit du Salvador, est vécu amèrement au Mexique[6].
Pour sa première participation à uneCoupe du monde, le Honduras arrive en pleine décontraction[6]. Il tient en échec, à la surprise générale, le pays organisateur, l'Espagne, àValence. Après l'ouverture du score précoce d'Héctor Zelaya, l'Espagne n'égalise qu'en seconde période sur pénalty. Il récidive contre la surprenanteIrlande du Nord (1-1, but d'Eduardo Laing). Finalement battu par laYougoslavie sur un nouveau pénalty en toute fin de match, il finit quatrième de son groupe, à un seul point de l'Espagne, deuxième[7],[8].
En 1991 la CONCACAF renomme sa Coupe des nations d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbe « Gold Cup ». Pour y participer, les sélections d'Amérique centrale doivent dorénavant disputer un nouveau tournoi qualificatif, laCoupe UNCAF des nations. Deuxième de laCoupe UNCAF en 1991, le Honduras participe à lapremière édition de la Gold Cup. En tête de son groupe devant le Mexique (1-1), le Canada (battu 4-2) et la Jamaïque (battu 5-0), puis vainqueur en demi-finale duCosta Rica (2-0), le Honduras s'incline en finale contre lesÉtats-Unis, pays hôte, aux tirs au but (0-0a. p., 4-3t.a.b. - après huit essais pour chaque équipe)[r 12].
Scène du duel classique entre Honduras etCosta Rica (ici en 2009).
Deux ans plus tard, le Honduras remporte laCoupe UNCAF des nations (devant le Costa Rica, le Panama et le Salvador) mais est ensuite éliminé dès le premier tour de laGold Cup, en terminant troisième de sa poule derrière les États-Unis et laJamaïque[r 13]. Pour laCoupe du monde 1994, le Honduras finit quatrième de la poule du dernier tour de qualifications, derrière le Mexique, le Canada et le Salvador[r 14].
Le Honduras remporte de nouveau la Coupe UNCAF en1995, en battant le Costa Rica aux tirs au but puis leGuatemala en finale (3-0). Mais ce succès n'a pas de suite. À laGold Cup 1996, il est éliminé au premier tour avec deux défaites contre le Canada et les moins de 23 ans duBrésil, invités pour l'occasion. Pour laCoupe du monde 1998, il est battu au second tour par le Mexique et la Jamaïque mais devanceSaint-Vincent-et-les-Grenadines à qui il inflige une lourde défaite (11 buts à 3) le[r 15].
Il se classe quatrième de laCoupe UNCAF en 1997 et troisième en1999. À laGold Cup 1998, il est éliminé au premier tour avec deux défaites contre le Mexique et Trinité-et-Tobago.Deux ans plus tard aux États-Unis, après deux victoires au premier tour contre laColombie, invitée à son tour, et la Jamaïque, le Honduras est battu 5-3 par lePérou, autre invité de la compétition, en quart de finale[r 16]. En 2001, le Honduras organise à domicile laCoupe UNCAF des nations. Éliminé dès la phase de groupe, il manque la qualification pour laGold Cup 2002.
Quelques semaines plus tard, lesCatrachos sont invités à disputer laCopa América, la coupe d'Amérique du Sud des nations, qui se tient enColombie. Cette invitation fait suite aux forfaits du Canada et de l'Argentine, inquiets du contexte sécuritaire. Ils y réalisent une performance de premier plan en atteignant la troisième place. Après une défaite initiale contre le Costa Rica (0-1), autre invité de dernière minute, ils battent laBolivie (2-0) et l'Uruguay (1-0) grâce à trois buts d'Amado Guevara et se qualifient pour la suite. Les Honduriens créent la surprise en battant leBrésil, privé de ses meilleurs joueurs, en quart de finale (2-0, but deBelletticsc et deSaúl Martínez)[9],[10]. En demi-finales, ils s'inclinent contre laColombie, pays hôte (0-2). Lors du match pour la troisième place, le Honduras retrouve l'Uruguay, qu'il bat de nouveau (2-2, 5:4 t.a.b., buts deSaúl Martínez et deJúnior Izaguirre)[r 17].
En parallèle, la sélection dispute lesqualifications pour laCoupe du monde 2002. Après un bon parcours, elle se trouve en bonne position lors du tour final mais rate finalement la qualification pour le Mondial après deux ultimes défaites contre Trinité-et-Tobago, déjà éliminée, à domicile (0-1) puis face au Mexique austade Azteca (0-3)[r 18].
Deuxième de laCoupe UNCAF en 2005, derrière le Costa Rica, le Honduras dispute laGold Cup 2005. Premier de son groupe au premier tour, après avoir notamment battu la Colombie, il bat en quart de finale le Costa Rica (3-2) mais perd en fin de match sa demi-finale contre les États-Unis (1-2).Wílmer Velásquez est co-meilleur buteur de la compétition avec trois buts, le défenseurSamuel Caballero apparait dans l'équipe type du tournoi[r 21].
Deux ans plus tard, le Honduras fait appel à l'entraîneur colombienReynaldo Rueda. Il se qualifie pour laGold Cup 2007 malgré une décevante cinquième place à laCoupe UNCAF. Il termine en tête de son groupe avec deux victoires contre le Mexique (2-1) et Cuba (5-0) et une défaite contre le Panama (2-3), mais en quart il perd contre la sensation du tournoi, laGuadeloupe (2-1, but deCarlos Pavón contre deux buts d'Angloma etSocrier). Pavón finit meilleur buteur de la compétition avec cinq buts et fait partie de l’équipe-type du tournoi[r 22]. À laCoupe UNCAF des nations 2009, tournoi qu'il organise, le Honduras est troisième, éliminé en demi-finales par le Panama (0-1). Lors de laGold Cup qui suit, il se hisse en demi-finale en battant notamment le Canada (1-0) en quart de finale, mais y est logiquement éliminé par les États-Unis (2-0), pays hôte[r 23]. L'attaquantWalter Martinez, buteur contre le Canada sur penalty, apparaît à son tour dans l'équipe type du tournoi.
Lors deséliminatoires pour le Mondial 2010, le Honduras se qualifie pour le tournoi final hexagonal, en terminant premier de son groupe du troisième tour, devant leMexique, laJamaïque et leCanada, tous trois battus à domicile. Lors de la dernière journée de cequatrième tour, le Honduras doit espérer que leCosta Rica ne l'emporte pas face auxÉtats-Unis pour conserver la troisième place qualificative. L'égalisation des Américains à la dernière minute de jeu offre au Honduras la deuxième qualification de son histoire pour uneCoupe du monde[11] et oblige le Costa Rica à disputer un match de barrage face à l'Uruguay (qu'il perdra)[12].
Après avoir désigné comme nouveau sélectionneur le MexicainJuan de Dios Castillo - un vieil habitué du championnat hondurien - en, le Honduras obtient de bons résultats en remportant notamment, en, laCoupe UNCAF au détriment du Costa Rica (2-1 en finale) après seize années de disette dans ce tournoi. Pourtant la Fédération remplace Castillo par le ColombienLuis Suárez à la tête de la sélection. Ce choix s'avère judicieux, Suárez menant le Honduras en demi-finale de laGold Cup 2011 (défaite 0-2 a.p face au Mexique, futur vainqueur du tournoi)[r 24]. En outre, Suárez qualifie lasélection olympique auxJO de Londres 2012[15] et la conduit en quart de finale après avoir battu l'Espagne (1-0) au premier tour[16]. Elle n'est éliminée qu'en quart de finale par leBrésil (2-3)[17].
Deuxième de laCoupe UNCAF des nations 2013 au Costa Rica, le Honduras valide sa qualification pour laGold Cup 2013. LesCatrachos commencent le tournoi en dominantHaïti (2-0) puis leurs rivaux duSalvador (1-0), grâce à un but à la dernière minute deJorge Claros. Malgré une défaite face àTrinité-et-Tobago (0-2), ils accèdent aux quarts de finale, et y battent leurs rivaux duCosta Rica 1-0 (but deAndy Najar). Qualifiés en demi-finale du tournoi pour la cinquième fois de leur histoire, ils s'inclinent face auxÉtats-Unis (3-1, dont un doublé deLandon Donovan)[r 25].
Lors desqualifications pour le Mondial 2014, le Honduras finit deuxième de la poule du troisième tour derrière le Panama mais devant le Canada (auquel il inflige un sévère 8-1 àSan Pedro Sula[18]) et Cuba. Le Honduras affronte au dernier tour le Mexique, les États-Unis, le Costa Rica, le Panama et la Jamaïque. Le Honduras obtient une victoire historique le face au Mexique (2-1) austade Azteca[19]. En allant chercher un match nul (2-2), lors de la dernière journée, àKingston (Jamaïque), le Honduras valide sa qualification pour laCoupe du monde auBrésil et ce pour la troisième fois de son histoire[20].
Lors de laCoupe du monde auBrésil, le Honduras affronte au premier tour laFrance, l'Équateur et laSuisse, mais perdra successivement ses trois matchs, face à la France (3-0), l'Équateur (2-1) et finalement la Suisse (3-0), qui avait besoin de gagner pour se qualifier. Le Honduras finit donc dernier de sa poule et est éliminé.
Suárez parti, la Fédération du Honduras opte pour un nouveau coach colombien,Jorge Luis Pinto, avec pour mission de qualifier l'équipe nationale à laCoupe du monde 2018 enRussie. Les débuts de Pinto sont difficiles puisque le Honduras est éliminé dès le premier tour lors de laGold Cup 2015, compétition où les Honduriens avaient enchaîné trois demi-finales d'affilée entre 2009 et 2013. Il se rachète en se hissant avec l'équipe olympique dans le dernier carré dutournoi olympique de football de 2016 àRio de Janeiro puis en remportant l'année suivante laCopa Centroamericana 2017, soit le quatrième titre des Honduriens dans cette compétition.
À l'occasion deséliminatoires de la Coupe du monde 2018, lesCatrachos terminent à la quatrième place du dernier tour préliminaire de la zone CONCACAF, à la faveur d'une victoire arrachéein extremis face auMexique lors de la dernière journée (3-2). Qualifiés à un barrage inter-continental face à l'Australie, cinquièmes de la zone Asie, ils tiennent en échec lesSocceroos 0-0 à domicile, avant de succomber au match retour (1-3) et voient s'envoler leurs chances de participer à une troisième Coupe du monde d'affilée.
Parmi eux, les duels les plus récurrents l'opposent auSalvador, pays limitrophe avec lequel il engage en 1969 la « Guerre de Cent Heures », et leCosta Rica, l'adversaire qu'il rencontre régulièrement lors des matchs décisifs et avec lequel il nourrit la rivalité la plus équilibrée. LeClásico centroamericano(es) est le nom donné à cette dernière rivalité sportive[22]. Elle est exacerbée par le fait qu'au niveau de l'Amérique centrale les deux sélections ont remporté l'essentiel des trophées de laCoupe centraméricaine et rivalisent au plus grand nombre departicipations à la Coupe du monde.
Les joueurs honduriens reprennent le surnom donné aux habitants du Honduras :los Catrachos. Ce mot reprend le nom du généralFlorencio Xatruch, qui a conduit auXIXe siècle l'armée nationale contre celle de l'aventurier américainWilliam Walker[23]. La sélection est également surnomméeLa H, reprenant la première lettre du nom du pays, ou encoreLa Bicolor, car la sélection porte les deux couleurs, le bleu et le blanc, du drapeau national[24].
L'uniforme principal traditionnel de la sélection est entièrement blanc. Le maillot « extérieur » est bleu et blanc à rayures verticales.
Historique des maillots de la sélection hondurienne
Le stade national du Honduras, officiellementEstadio Tiburcio Carias Andino, est situé àTegucigalpa, la capitale et la ville la plus importante du Honduras. Il est construit en 1948 sous l'administration du dictateurTiburcio Carías Andino. Cette enceinte multi-sports contient 35 000 places.
José de la Paz Herrera, surnommé « Chelato Uclés », dirige le Honduras lors de son premier succès d'importance, laCoupe des nations de la CONCACAF 1981, qui qualifie la modeste sélection pour sonpremier mondial en 1982. Il réalise au total quatre mandats à la tête de la sélection hondurienne : de 1979 à 1982, de 1985 à 1987, de 1989 à 1990 puis de 2005 à 2006.
D'autres sélectionneurs se sont illustrés depuis lors. Le bon parcours à laCopa América 2001 est l’œuvre du HondurienRamón Maradiaga, ancien joueur international qui avait fait partie de la sélection hondurienne auMundial 1982[27].
Plus récemment, la qualification à laCoupe du monde 2010 est le succès du ColombienReynaldo Rueda, ancien sélectionneur de son pays. Le parcours décevant enAfrique du Sud lui coûte sa place. Il parvient quatre ans plus tard à réitérer la performance avec l'Équateur.
LaFIFA qualifie de « stars du passé » trois joueurs[28] ayant connu à la fois l'épopée enCopa América 2001 et la qualification pour laCoupe du monde 2010, à la suite de laquelle ils arrêtent tous trois leur carrière internationale :
Amado Guevara, un milieu offensif qui a détenu le record national de sélections (138, entre 1994 et 2010)[29], avant d'être dépassé parMaynor Figueroa ;
Carlos Pavón, le meilleur buteur de l'histoire de la sélection (57 buts en 101 sélections entre 1993 et 2010)[30] ;
Danilo Turcios, un milieu de terrain défensif ayant honoré 86 sélections entre 1999 et 2010.