L'équipe du Burkina Faso de football est constituée d'une sélection des meilleurs joueursburkinabè sous l'égide de laFédération burkinabè de football (FBF). L'équipe nationale fut nommée l'équipe de Haute-Volta de football jusqu'en1984, date à laquelle laHaute-Volta devint leBurkina Faso. Les joueurs du Burkina Faso sont surnommés les « Étalons » en référence à l'emblème du pays et à la légende de la princesseYennenga et de son cheval.
Le Burkina Faso a réalisé ses meilleures performances dans les années 2010, en atteignant la finale de laCoupe d'Afrique 2013 puis en terminant à la troisième place lors de l'édition 2017. L'équipe a également terminé à la quatrième place lors des éditions1998 (jouée à domicile) et2021 lors de lacoupe d'Afrique des Nations au Cameroun.
LaFédération voltaïque de football est fondée en1960, dans la foulée de l'acquisition de l'indépendance du pays[2]. Sa création aussi rapide marque une volonté des dirigeants politiques de l'époque d'affirmer la souveraineté de l'État naissant, au même titre que la reconnaissance à l'ONU:« Étant donné que l’État voltaïque venait d’acquérir sa pleine capacité nationale et internationale, […], nous devions sur le plan sportif acquérir aussi notre complète autonomie » (Maxime Ouédraogo, premier président de la Fédération voltaïque lors de l'assemblée constitutive en[3]).
Cette reconnaissance internationale, la fédération voltaïque l'obtient en1964 avec ses affiliations successives à laFIFA et à laConfédération africaine de football[4]. Le premier match officiel du pays (sous le nom deHaute-Volta) est joué contre leGabon, àMadagascar, le, et se solde par une victoire voltaïque sur le score de 5 buts à 4[5].
La première participation à une compétition internationale de la Haute-Volta est laCoupe d'Afrique des nations (CAN)en 1968 où l'équipe ne dépasse pas le stade dutour préliminaire, perdant tous ses matchs (aller et retour) contre leMali et l'Algérie. Il faut attendre l'édition 1978 pour voir la Haute-Volta atteindre le tableau final. Lors de cette CAN, les Étalons sont éliminés au premier tour avec trois défaites contre leNigeria (2-4,Hien etKoïta marquant les deux seuls buts de l'équipe voltaïque), laZambie (0-2) et leGhana (0-3)[6].
La même année, la sélection nationale participe pour la première fois à laCoupe du monde de football, mais elle est battue au premier tour desphases préliminaires par laCôte d’Ivoire. Le pays ne s'inscrit pas aux deux éditions suivantes en raison du contexte politique.
Durant cette période, la Haute-Volta subit sa plus large défaite le, à l’extérieur, contre l’Algérie, sur le score de 7 buts à 0.
À la suite du changement de nom du pays, la fédération est rebaptiséeFédération burkinabè de football. Le premier match officiel sous le nom de Burkina Faso est joué à domicile, le, contre laChine, et se solde par un match nul (0-0). Le climat politique révolutionnaire du pays empêche la sélection nationale à participer à des compétitions internationales entre 1984 et 1988.
Ensuite, les Étalons sont éliminés en tours préliminaires de Coupe du monde lors de chaque tentative, et n'atteignent le tableau final de la CAN qu'une fois en1996 sous la direction du sélectionneurIdrissa Malo Traoré (dit « Saboteur »)[7]. Ils sont alors éliminés dès les phases de poule avec trois défaites contre laSierra Leone (2-1), l’Algérie (2-1) et laZambie (5-1)[2].
Première performance lors de la CAN 1998 à domicile
Au premier tour, le Burkina Faso démarre difficilement la compétition en perdant le match d'ouverture contre leCameroun mais il remporte ensuite deux victoires contre l’Algérie puis laGuinée. Ces deux succès permettent auxBurkinabè de terminer deuxième de leur groupe et d'atteindre pour la première fois le stade des quarts de finale. À ce niveau, les Étalons doivent attendre la séance de tirs au but pour battre laTunisie. En demi-finale, ils perdent contre lesÉgyptiens, futurs vainqueurs de la compétition[2]. Lors de la petite finale contre laRD Congo, le Burkina mène 3-1 mais se fait remonter dans les dix dernières minutes (4-4) et finit par perdre aux tirs au but.
Les Ėtalons prennent ainsi la quatrième place de la compétition ;Kassoum Ouédraogo dit Zico est le meilleur buteur burkinabè avec 2 réalisations[8].
Pour laCoupe du monde 2002, l'équipe burkinabè s'impose contre l’Éthiopie au premier tour préliminaire puis, au second tour, elle finit devant leMalawi mais derrière l’Afrique du Sud et leZimbabwe. Lors de laCAN 2002, le Burkina Faso est éliminé dès le premier tour des éliminatoires avec un match nul contre l’Afrique du Sud et deux défaites contre leGhana et contre leMaroc.
Malgré ces contre-performances, c'est durant cette période que le Burkina Faso enregistre sa plus large victoire encoupe d'Afrique des Nations, le, àOuagadougou, contre leMozambique, sur un score de 4 buts à 0.
Durant laCAN 2004, les Étalons sont éliminés au premier tour avec un match nul contre leSénégal et deux défaites contre leMali et leKenya. Ils échouent ensuite au tour préliminaire de laCAN 2006.
En 2007, le sélectionneur portugaisPaulo Duarte est nommé à la tête de l'équipe. Malgré ce changement, en2008, le Burkina ne parvient pas à dépasser la phase préliminaire de laCAN, pour la deuxième fois consécutive.
Lors de la campagne de qualification couplée pour laCAN 2010 et laCoupe du monde de football 2010,Paulo Duarte est reconduit dans ses fonctions de sélectionneur. Audeuxième tour, l'équipe crée la sensation en gagnant ses quatre premiers matchs, y compris contre laTunisie, qui était pourtant la favorite du groupe.Moumouni Dagano est le meilleur buteur de ces éliminatoires avec 7 buts en 6 matchs. Dans cette équipe, outre Dagano, Paulo Duarte peut compter notamment sur des joueurs commeJonathan Pitroipa,Charles Kaboré,Youssouf Koné etHabib Bamogo. Sur les vingt-trois joueurs sélectionnés pour laCAN 2010, neuf avaient déjà joué en France, en équipes de jeunes ou dans des équipes professionnelles. Les Étalons obtiennent leur ticket pour laphase finale en Angola en finissant deuxième du troisième tour derrière laCôte d'Ivoire. En revanche, seuls les Ivoiriens sont qualifiés pour la Coupe du monde.
Malgré cette première phase prometteuse, les Étalons héritent du groupe dit « de la mort » pour la CAN 2010, avec laCôte d’Ivoire, leGhana et leTogo. L'équipe burkinabè finit troisième et dernière du groupe (le Togo ayant déclaré forfait entre-temps). Ces déceptions n'empêchent pas l'équipe d'atteindre la meilleure place de son histoire au classement Fifa grâce à ses performances en éliminatoires :37e en[9].
Le, l'équipe se qualifie pour laCAN 2012 sans jouer, en bénéficiant de la défaite de laGambie face à laNamibie (1-0)[10]. Le Burkina Faso, toujours sous l'égide de Paulo Duarte, affiche alors de hautes ambitions grâce à l'une de ses plus prometteuses générations emmenée par le rugueux milieu défensif de l'Olympique de MarseilleCharles Kaboré, le roc défensif de l'Olympique lyonnaisBakary Koné, le pied gauche duLorientaisAlain Traoré et l'ailier duStade rennais,Jonathan Pitroipa[11]. Pourtant, avec trois défaites et seulement deux buts marqués, la sélection déçoit et est éliminée dès le premier tour. Duarte quitte la tête de la sélection peu de temps après.
Le, le BelgePaul Put devient le nouvel entraîneur des Étalons. Les débuts sont difficiles avec deux défaites consécutives pour les premiers matchs dequalification à la Coupe du monde 2014, en. Puis, après leur victoire en barrage contre laRépublique centrafricaine, les Étalons relèvent la tête en se qualifiant pour laCAN 2013[12], où ils sont placés dans le groupe C aux côtés duNigeria, de laZambie (Championne d'Afrique en titre) et de l'Éthiopie.
L'équipe montre alors un tout autre visage que lors de la précédente édition. Elle termine première de sa poule, en battant notamment l'Éthiopie sur un score de 4-0, mettant fin à une série de 18 matchs sans victoire en phase finale de la CAN (depuis le quart de finale de 1998). C'est également une des plus larges victoires dans l'histoire de la sélection nationale. Le, en quarts de finale, le Burkina est confronté auTogo. Au terme d'un match âpre, les Étalons arrachent la victoire grâce à un but dePitroipa dans les prolongations, à la105e minute. Ils rééditent ainsi l'exploit de laCAN 98 en atteignant les demi-finales où ils rencontrent les Black Stars duGhana.
L'arbitrage deSelim Jedidi (sorti sous les sifflets du stade) a fait l'objet de critiques sur plusieurs points litigieux : le pénalty accordé au Ghana (leur permettant d'ouvrir le score en début de rencontre), un but refusé au Burkina dans les prolongations, deux fautes non sifflées dePaul Koulibaly et enfin une faute sifflée surJonathan Pitroipa dans la surface ghanéenne, n'accordant pas de pénalty aux Burkinabès et excluant l'attaquant de la rencontre (pour un second carton jaune). Dès le lendemain, le staff de l'équipe burkinabè porte réclamation auprès de laCAF qui décide de suspendre l'arbitre[13]. Pour autant, le sort de Pitroipa reste en suspens jusqu'à ce que l'arbitre reconnaisse son erreur dans son rapport devant la commission de la CAF[14]. L'attaquant voit alors sa sanction levée.
C'est donc avec une équipe au quasi complet (seulAlain Traoré blessé manque à l'appel) que les Étalons retrouvent les Super Eagles duNigeria le àJohannesburg pour la finale de cette édition. Devant 85 000 spectateurs, les Burkinabès tentent d'arracher leur premier titre mais échouent en encaissant un but à la40e minute, ne parvenant jamais à égaliser.
Malgré cette défaite, ils font un retour triomphal àOuagadougou où plusieurs milliers de personnes les attendent et les acclament depuis l'aéroport jusqu'à leur hôtel[15]. Le, l'ensemble de l'équipe et de l'encadrement est décoré et fait officier de l'Ordre national burkinabè[16].
L'échec de la CAN 2015 puis la troisième place de la CAN 2017 et manque de stabilité au plus haut niveau
Après sa réussite lors de l'édition précédente, le Burkina Faso est attendu au tournant pour laCAN 2015. Les Étalons échouent dès la phase de poule, encaissant deux défaites contre leGabon et leCongo et un match nul contre laGuinée équatoriale, hôte de la compétition.
Les Étalons reviennent en forme deux ans plus tard, lors de laCAN 2017, alors quePaulo Duarte est à nouveau sélectionneur national depuis 2016. Dans le groupe A, ils commencent par deux matchs nuls contre leCameroun et leGabon (pays hôte), puis terminent avec une victoire contre laGuinée-Bissau, qui leur permet de terminer en tête du groupe devant le Cameroun, grâce à la différence de buts. En quarts de finale, les Burkinabès s'imposent face auxTunisiens grâce à deux buts inscrits en fin de partie. Ils affrontent ensuite l'Égypte en demi-finale. Leurs adversaires ouvrent la marque en deuxième période puis les Étalons égalisent sept minutes plus tard. La victoire se joue aux tirs au but, que l'Égypte remporte 4 à 3. Lors de la petite finale, le Burkina s'empare de la troisième place de la compétition en battant leGhana 1 à 0 grâce à un but d'Alain Traoré surcoup franc à la89e minute. Les Étalons terminent sur le podium de la CAN pour la deuxième fois de leur histoire, quatre ans après la deuxième place acquise en Afrique du Sud.
Endécembre 2019,Jonathan Pitroipa a annoncé qu'il mettait fin à sa carrière internationale de football après avoir joué pendant 13 ans pour les Stallions[17]. À la surprise générale, le Burkina n'est pas qualifié pour laCAN 2019 en Égypte aux dépens de l'Angola et la Mauritanie. Ils font leur retour dans la compétition lors de l'édition suivante au Cameroun. Ils terminent 2e de leur groupe devant le Cap Vert et l'Éthiopie puis derrière le pays hôte. Ils sortent respectivement le Gabon et la Tunisie mais s'inclinent contre le Sénégal dans le dernier carré. Lors du match pour la 3e place contre les lions indomptables, les étalons mènent 3-0 mais se font rattraper avant de s'incliner aux tirs au but. Comme toujours, le Burkina ne poursuit pas sur sa lancée et se fait sortir en huitièmes de finale lors de laCAN 2023 en Côte d'Ivoire contre les aigles duMali.
Avril 2022 : Hubert Velud, la Fédération burkinabè de football a validé la candidature du français Hubert Velud comme sélectionneur des Étalons[18],[19]
Mars 2024 : Brama Traoré. Précédemment entraineur des U17, il a été nommé sélectionneur de l’équipe nationale des Étalons le 11 mars 2024[20],[21],[22].