L'équipe des Pays-Bas joue la plupart de ses rencontres à domicile à laJohan Cruyff Arena àAmsterdam, baptisée d'après l'un des meilleurs joueurs de son histoire,Johan Cruyff. Elle compte au cours du temps parmi les meilleurs joueurs au monde et est constamment classée dans la partie supérieure duclassement mondial de la FIFA, décrochant brièvement la première place en2011.
Le sélectionneur de l'équipe des Pays-Bas estRonald Koeman depuis2023.
La sélection néerlandaise avant le match contre Felixstowe, le 6 février 1894.
Les premiers matchs internationaux des clubs néerlandais sont marqués par les débuts des duels fratricides avec les clubs de la Belgique voisine. Le 30 mars 1890, le plus ancien club belge, leRoyal Antwerp Football Club, fondé par les Anglais et alors formé presque exclusivement de joueurs britanniques, dispute un match contre Concordia àRotterdam. L'année suivante, une sélection de la ville néerlandaise reçoit les « Belges anglais ». D'autres matchs entre équipes néerlandaises et belges, mais aussi britanniques, suivent. LeSparta Rotterdam fait à cet égard office de pionnier. Dès le 8 décembre 1889, laFédération néerlandaise de football ou NVB – regroupée jusqu'en 1895 au sein de la « fédération néerlandaise de football et d'athlétisme » (NVAB,Nederlandsche Voetbal- en Athletische Bond) – est fondée. Quatre ans plus tard, le 6 février 1894, le premier match international de la NVAB est joué. Une sélection de joueurs de cinq clubs – jouant avec les maillots de leurs clubs respectifs – rencontre leFelixstowe FC(en), qui avait déjà fait un match nul contre le Sparta plus tôt dans la journée, et perd contre les Anglais (0-1). Au cours des années suivantes, la plupart des adversaires de la sélection néerlandaise sont des équipes anglaises, dont des clubs tels que le village deSaxmundham, battu par le onze de la NVAB (9-2). En fin de compte, les équipes anglaises tiennent un rôle desparring-partner en aidant le football néerlandais à se mettre sur pied[3]. Le 3 décembre 1900, un « onze de la fédération » – avec des joueurs de l'Ajax Leiden(en), duHBS Craeyenhout, duVV La Haye, duRAP Amsterdam(en), deVitesse et duWageningen Victoria(nl) – l'emporte contrePreussen Berlin àLa Haye (5-1)[3].
L'équipe néerlandaise avant son premier match international.
En mai 1904, la NVB est parmi les membres fondateurs de laFIFA, tandis que la Belgique et laFrance jouent leur premier match international. La NVB planifie elle aussi ses débuts internationaux et dispute un match de préparation le 21 avril 1905 contre les London Caledonians (2-3). Le 30 avril 1905 àAnvers et devant 800 spectateurs, les Pays-Bas jouent leur premier match international contre laBelgique. Les joueurs sont sélectionnés par une commission de cinq membres de la fédération néerlandaise. La sélection est exclusivementhollandaise, tous les joueurs venant des provinces deHollande-Septentrionale et deHollande-Méridionale. À la fin du temps réglementaire, le score est d'un but partout après l'ouverture du score parEddy de Neve(en) puis l'égalisation belge d'unbut contre son camp deBen Stom(en). Le match décernant un trophée (la « Coupe van den Abeele »), uneprolongation est jouée, lors de laquelle Eddy de Neve marque trois nouveaux buts, offrant la victoire aux Néerlandais (4-1)[4]. Pour cette première et les prochains matchs, l'équipe ne porte pas de maillot orange, mais une chemise blanche avec des rayures aux couleurs dudrapeau national.
Scène devant le but belge lors de la deuxième rencontre le 14 mai 1905 (5-0).
Trois autres matchs contre les Belges se tiennent en 1905 et 1906, avant une première confrontation des Néerlandais contre une sélection issue du « berceau du football ». Pour ce match contre l'Angleterre amateur, le comité de sélection de la NVB convoque pour la première fois des joueurs de l'est duRoyaume. Les Anglais montrent aux Néerlandais leurs limites : après cinq minutes de jeu, ils mènent déjà de deux buts, avant que Blume ne réduise l'écart. À la mi-temps les amateurs insulaires portent le score à 1-5 et avant la fin du match, le gardien Beeuwkes doit même huit fois récupérer le ballon au fond de ses filets[5]. Pour trois des nouveaux joueurs internationaux, dont van Beek et Blume, leur carrière internationale se termine déjà.
Après deux nouvelles défaites contre la Belgique, les Néerlandais se rendent le 21 décembre 1907 àDarlington pour une revanche contre les Britanniques,Bok de Korver faisant son retour – sur pression de la presse – dans l'équipe composée à nouveau uniquement de joueurs occidentaux. Pour ce match, un nouvel uniforme de jeu est conçu : maillot orange à bords blancs, pantalon blanc, bas noirs avec bordures orange et blanc[6]. Le gardien de butLo La Chapelle remplace Beeuwkes entre les poteaux et devient le détenteur du record de buts encaissés dans les cages néerlandaises. Il encaisse un premier but quelques secondes après le coup d'envoi, parVivian Woodward. Onze autres suivent jusqu'au coup de sifflet final, dont cinq du seulHarold Stapley. La rencontre se termine sur le score de 2-12,Cas Ruffelse(nl) réduisant l'écart à 1-5 et inscrivant le dernier but de la partie[7]. Il s'agit de la plus lourde défaite de l'histoire du onze néerlandais et de l'unique match international de La Chapelle, qui est néanmoins retenu pour lesJeux olympiques l'année suivante[8].
L'équipe nationale néerlandaise contre la Belgique, le 10 avril 1910 (7-0).
Ce dernier match n'est pas sans effet, il pousse la fédération à privilégier davantage la formation des joueurs. Le système de formation anglais sert de modèle etEdgar Chadwick, joueur professionnel et international anglais à la fin duXIXe siècle, est engagé en 1908 comme entraîneur de l'équipe nationale. Chadwick mène l'équipe à la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Londres[8] et l'établit comme l'une des meilleures équipes du continent. En 1908 se tient en effet pour la première fois le tournoi de football officiel aux Jeux olympiques. Dans cette édition, les Pays-Bas profitent du forfait desHongrois pour raisons économiques et entrent directement en demi-finale. Opposés à laGrande-Bretagne, ils sont défaits (0-4), mais remportent le match pour la troisième place aux dépens de la Suède (2-0)[9]. Les deux premiers buteursOranjes de l'histoire olympique sontJops Reeman etEdu Snethlage[8]. Le 10 avril 1910, les hommes de Chadwick écrasent les Belges (7-0) grâce à un triplé deMannes Francken[10].
Lors desJeux olympiques en 1912 en Suède, l'équipe décroche à nouveau la médaille de bronze[11]. Elle commence le tournoi le 29 juin dans lestade olympique de Stockholm face au pays hôte qu'elle vainc après prolongation (4-3). Le lendemain, les Néerlandais écartent l'Autriche (3-1) mais sont battus en demi-finale par leDanemark (1-4) le 2 juillet. Deux jours plus tard auRåsunda, ils écrasent laFinlande (9-0) pour monter sur le podium.Jan Vos est le troisième meilleur buteur de la compétition avec huit buts, dont cinq marqués lors du dernier match[11].
Le onze victorieux des Anglais le 24 mars 1913. Au centre,Bok de Korver porte une couronne honorant sa30ecape.
Le 24 mars 1913, l'équipe entraînée par Chadwick lave les affronts de Darlington (1907, 2-12) et deLondres (1911, 1-9)[12]. À La Haye, pour l'unique match international joué sur le terrain de sportHoutrust du HBS Craeyenhout, elle réussit à battre les Anglais amateurs de Woodward (2-1). Du onze néerlandais balayé en 1907, seul Bok de Korver est parmi lesOranjes sur le terrain. Le double buteur estHuug de Groot, qui ouvre le score à la quatrième minute de jeu. Après l'égalisation temporaire par Woodward[13],[note 2], Huug de Groot marque à la56e minute le but de la victoire[14]. Il s'agit du pénultième match de Chadwick en tant que sélectionneur. L'ÉcossaisBilly Hunter(en) prend les rênes de l'équipe pour les matchs suivants jusqu'à celui du 17 mai 1914 auDanemark, avant que laPremière Guerre mondiale n'impose une trêve de cinq ans des rencontres internationales de football.
Après la guerre,Fred Warburton est le deuxième Anglais à qui la NVB confie le poste d'entraîneur. Warburton dirige l'équipe auxJeux olympiques en Belgique, où après une défaite en demi-finale contre les hôtes belges, les Néerlandais obtiennent leur troisième médaille de bronze olympique[15]. L'équipe perd le match contre l'Espagne dePichichi (1-3), mais monte quand même sur le podium pour la troisième fois en raison de la disqualification desTchécoslovaques[15].
Quatre ans plus tard, auxJeux olympiques en France, les hommes de l'AnglaisWilliam Townley remportent leur huitième de finale contre laRoumanie (6-0) avec un quadruplé deKees Pijl[16]. Le 2 juin, ils battent lesIrlandais (2-1) après prolongation sur un doublé deOk Formenoy(nl)[17]. Après une défaite en demi-finale contre l'Uruguay et sa « merveille noire »José Andrade (1-2), les Néerlandais affrontent à nouveau les Suédois pour la médaille de bronze. Un premier match se terminant sur le score d'un but partout après prolongation, un second est disputé le lendemain. LesOranjes perdent (1-3) et se classent quatrièmes[16].
En 1925, l'AnglaisBob Glendenning est nommé entraîneur et reste en poste jusqu'en 1940, établissant avec 86 unités le record du nombre de matchs desOranjes dirigés consécutivement[18]. De grandes attentes entourent son équipe en raison de l'approche desJeux olympiques de 1928 àAmsterdam. Malgré des résultats mitigés dans les matchs amicaux avant les Jeux olympiques – seulement quatre victoires sur les dix matchs de préparation joués en 1927 et 1928 – la foule est enthousiaste. Letirage au sort, effectué par leprince consort Henri, donne comme adversaires aux Pays-Bas les champions olympiques en titre et futurschampions du monde uruguayens. Le 30 mai, 40 000 personnes[19] se pressent à l'entrée dustade olympique nouvellement construit, où seulement 31 000 spectateurs sont admis, mais l'Uruguay se qualifie aisément (0-2). Pour l'hôte des Jeux olympiques, la FIFA organise spécialement un tournoi de consolation remporté par les Pays-Bas aulancer de pièce après un match nul contre leChili (2-2), lesOranjes laissant le trophée aux Chiliens[20].
En 1930, les Pays-Bas, comme toutes les équipes nationales affiliées à la FIFA[21], sont invités à prendre part à la première édition de laCoupe du monde, mais ils déclinent l'invitation en raison des coûts élevés liés à la traversée de l'océan Atlantique et de la gravecrise économique qui sévit depuis l'année précédente[22]. Après les Jeux olympiques à domicile, l'équipe ne gagne qu'une seule des treize rencontres qu'elle dispute jusqu'à la fin 1930. En novembre 1930, elle perd (3-6) austade du Letzigrund contre lasélection suisse emmenée parAndré Abegglen[23]. Cette lourde défaite finit de convaincre la KNVB de mettre en place un comité de sélection supervisant les matchs duchampionnat néerlandais et les matchs internationaux. Sa mission : « Il doit y avoir une équipe néerlandaise qui gagne »[24].
En 1930,Karel Lotsy(nl) est élu au comité central de la KNVB, marquant le début de « l'ère Lotsy »[24]. Il est jusqu'en 1954 le personnage administratif central du football néerlandais. Le 25 janvier 1931, il prend ses fonctions à la tête du comité de sélection, et deux semaines plus tard il convoque à La Haye les postulants à l'équipe nationale pour le premier entraînement collectif de l'histoire desOranjes. À partir de cette date, deux entraînements par semaine se tiennent sur le stade duVUC La Haye(nl). Les premiers résultats se font sentir : en 1931 et 1932, lesOranjes remportent six de leurs dix matchs amicaux, plus un match nul contre l'équipe allemande. Ces espoirs naissants ne se concrétisent pas au cours des deux Coupes du monde suivantes.
En 1934, les Pays-Bas se qualifient pour leur première Coupe du monde en écartant l'Irlande (5-2) puis la Belgique (4-2), dont quatre buts signésBeb Bakhuys[25]. Deux semaines avant la phase finale, ils perdent un match de préparation à domicile contre la France deJean Nicolas (4-5) après avoir mené trois buts à zéro[26]. EnItalie, l'équipe est éliminée en huitième de finale par lesSuisses (2-3) austadio Comunale di San Siro, les premiers buteurs néerlandais en phase finale de Coupe du monde étantKick Smit etLeen Vente[27].
Scène du match contre la Tchécoslovaquie du mondial 1938.
Qualifiée avec la Belgique après un match nul fratricide (1-1) aux dépens deLuxembourgeois balayés (4-0)[28], il en est de même quatre ans plus tard enFrance, où elle est battue par la Tchécoslovaquie d'Oldřich Nejedlý (0-3 après prolongation) austade municipal duHavre[29]. Le capitaine néerlandaisPuck van Heel prend sa retraite internationale à la fin de l'année 1938, établissant avec 64 unités un record de sélections qui fait référence pendant plus de quarante ans avant queRuud Krol ne le surpasse[30].
LaSeconde Guerre mondiale interrompt la plupart des compétitions et fragilise l'équipe néerlandaise. Au sortir de la guerre, elle choisit d'adopter un statut amateur et ne participe donc pas aux éliminatoires des Coupes du monde1950[31] et1954[32]. Les Jeux olympiques n'ont pas lieu de1936 àBerlin – pour lesquels la sélection néerlandaise ne s'est pas qualifiée – jusqu'à l'édition 1948 à Londres, où après une victoire au tour préliminaire sur l'Irlande (3-1)[33], lesOranjes sont sortis dès le premier tour par les Britanniques (3-4 après prolongation)[34]. Quatre ans plus tard àHelsinki, ils sont défaits par leBrésil dans la phase préliminaire (1-5)[35].
Le retour manqué aux éliminatoires de Coupes du monde (1955-1972)
En 1954, la fédération néerlandaise (Koninklijke Nederlandse Voetbalbond) s'affilie à l'UEFA après la création de celle-ci. Cette année-là, les Pays-Bas créent leur championnat national professionnel[36] et réintègrent les qualifications pour la Coupe du monde[37]. En 1956, les Pays-Bas jouent un match contre l'Allemagne de l'Ouest pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce match contre les champions du monde en titre est particulier pour les Néerlandais, qui s'imposent àDüsseldorf (2-1) avec deux buts d'Abe Lenstra[38].
Les Pays-Bas font leur retour dans les éliminatoires de Coupes du monde en1958 dans un groupe composé de l'Autriche et du Luxembourg[39]. Après deux victoires sur les Luxembourgeois entrecoupées d'un revers àVienne (2-3), les Néerlandais sont devancés par les Autrichiens après un match nul à Amsterdam (1-1) et éliminés de la compétition.
Dans lesqualifications de 1962, l'équipe néerlandaise termine deuxième du groupe 4[40], derrière la Hongrie qui ne perd aucun match et se qualifie aisément malgré un dernier duel accroché face auxOranjes àBudapest (3-3)[41]. En 1964, elle gagne au premier tour duchampionnat d'Europe contre la Suisse sur un score cumulé de 4-2. Au tour suivant, elle s'incline devant le Luxembourg deCamille Dimmer (2-3 sur les deux matchs) et n'atteint pas phase la finale en Espagne[42], précipitant le départ du sélectionneurAlexander Schwartz après des propos peu élogieux de la presse néerlandaise[43].
Alors que les meilleurs clubs néerlandais tels que l'Ajax d'Amsterdam ont déjà une assez bonne réputation au niveau européen, les Néerlandais passent tout près d'une qualification pour lemondial 1970 en terminant troisièmes d'un groupe très serré, échouant à deux points desBulgares et à un point desPolonais après un dernier match nul concédé face aux Bulgares à Rotterdam (1-1)[46]. Enéliminatoires du Championnat d'Europe 1972, l'équipe néerlandaise se classe deuxième derrière les Yougoslaves et ne parvient pas au tournoi principal en Belgique[47].
Le « football total » et les premières épopées (années 1970)
Les années 1970 voient l'invention duTotaalvoetbal (enfrançais :« football total »), reposant sur une permutation des postes durant les matchs, mis au point par leFeyenoord et l'Ajax – vainqueurs à eux deux des quatre premières éditions de laCoupe des clubs champions de la décennie – et dirigé par le meneur de jeuJohan Cruyff et l'entraîneur de l'équipe nationaleRinus Michels[48]. En outre, lesOranjes comptent dans leurs rangs l'un des meilleurs joueurs défensifs des années 1970,Ruud Krol[49]. Les Néerlandais font d'énormes progrès, se qualifiant pour leur première phase finale de Coupe du monde depuis 36 ans en infligeant notamment un sévère 9-0 auxNorvégiens enmatch éliminatoire[50]. Bien qu'il réussisse à qualifier les Pays-Bas, le sélectionneurFrantišek Fadrhonc(en) est remplacé par Rinus Michels peu avant le début de la compétition et devient son adjoint.
EnAllemagne, les Pays-Bas battent l'Uruguay (2-0, doublé deJohnny Rep), font un match nul et vierge avec la Suède et disposent de la Bulgarie au premier tour (4-1, doublé deJohan Neeskens, buts de Rep et deTheo de Jong ; l'unique but encaissé est même un but contre son camp). LesOranjes continuent leur jeu éblouissant en écrasant l'Argentine (4-0, doublé de Cruyff, buts de Krol et de Rep), avant de l'emporter sur l'Allemagne de l'Est puis le Brésil sur le même score (2-0) au second tour[51]. Ils se qualifient ainsi pour leur première finale de Coupe du monde.
Rinus Michels, personnage légendaire du football néerlandais, amène la sélection en finale du mondial en 1974.
Après la Coupe du monde, l'équipe joue laphase de qualification du Championnat d'Europe 1976. Au sein d'un groupe délicat, l'équipe néerlandaise est accompagnée des sélections d'Italie, dePologne et deFinlande. LesOranjes terminent premiers devant les Polonais à la différence de buts et avec un point de plus que les Italiens. Enphase finale, ils font face auxBelges en quart de finale. Le match aller, joué le 25 avril austade De Kuip, est une formalité (5-0). Le 22 mai, le match retour austade Roi Baudouin se termine sur une nouvelle victoire néerlandaise (2-1). En demi-finale et confrontés à des luttes internes avec l'entraîneurGeorge Knobel, ils sont défaits par lesTchécoslovaques en prolongation (1-3). Le 19 juin austade Maksimir, les Néerlandais se classent troisièmes après un but deRuud Geels en prolongation contre les Yougoslaves (3-2)[54].
Les hommes d'Ernst Happel sortent aisément deséliminatoires de la Coupe du monde 1978, remportant cinq de leurs six matchs et ne concédant qu'un match nul contre l'Irlande du Nord[55]. Les Néerlandais se rendent enArgentine sans Johan Cruyff, Wim van Hanegem etJan van Beveren, qui refusent pour raisons diverses de participer à cette édition. Ils sont moins impressionnants en phase de groupes, ne se qualifiant qu'à la différence de buts aux dépens de l'Écosse, après une victoire sur l'Iran (3-0, triplé deRob Rensenbrink), un match nul et vierge avec lePérou et une défaite contre l'Écosse (2-3, buts de Rensenbrink et de Rep)[56]. Dans la deuxième phase de groupes, les Pays-Bas terminent en tête en écartant l'Italie (2-1, buts d'Ernie Brandts et d'Arie Haan), l'Autriche (5-1, doublé de Rep, buts deWilly van de Kerkhof, de Brandts et de Rensenbrink) et l'Allemagne de l'Ouest (2-2, buts de Haan et deRené van de Kerkhof) de la course vers la finale face au pays organisateur.
Les Néerlandais face à l'Argentine avant la finale du mondial 1978.
Le 25 juin 1978, auMonumental, devant près de 75 000 spectateurs principalement argentins, le match arbitré par l'ItalienSergio Gonella commence avec du retard après que les joueurs argentins apparaissent tardivement sur le terrain, puis protestent auprès de l'arbitre en remettant en cause la légalité d'un plâtre au poignet de René van de Kerkhof. Les Néerlandais menacent alors de quitter la pelouse, clamant un chantage permettant de monter contre eux une foule hostile. L'arbitre parvient à siffler le coup d'envoi d'une finale hachée où il doit régulièrement intervenir. Initialement, les Pays-Bas dominent et une première tête de Rensenbrink frôle le montant droit des buts argentins. Au fil du temps, l'Argentine prend le dessus etDaniel Passarella rate quatre occasions en première mi-temps, tandis que les tentatives de Johnny Rep et Rensenbrink sont repoussées par le gardien argentinUbaldo Fillol. À la38e minute de jeu, la star argentineMario Kempes perfore la défense néerlandaise et glisse le ballon sous le gardien Jan Jongbloed pour ouvrir le score.
En seconde mi-temps,Dick Nanninga, entré en jeu en remplacement de Johnny Rep, reprend de la tête un centre de René van de Kerkhof dans le but argentin. Dans la dernière minute du temps réglementaire, un coup franc lointain du capitaine hollandais Ruud Krol est réceptionné par l'ailier gauche Rensenbrink dans la surface argentine. D'un angle aigu, il devance Fillol et tire la balle sur le poteau argentin, le score restant donc à 1-1. Juste avant la mi-temps de la prolongation, Kempes accélère et dribble deux défenseurs néerlandais à l'entrée de la surface de réparation. Kempes pique son ballon devant Jongbloed, venu à sa rencontre, qui repousse la balle sur l'attaquant argentin qui n'a plus qu'à accompagner le ballon dans le but vide. En fin de match, une nouvelle accélération du meilleur buteur de l'édition est fatale auxOranjes. Kempes réalise un doubleune-deux entaché d'une main avecDaniel Bertoni qui trompe Jongbloed (1-3)[57].
La régression puis le triomphe continental (1980-1988)
LaPologne et l'Allemagne de l'Est sont les adversaires les plus coriaces desOranjes dans lesqualifications pour le Championnat d'Europe de 1980 dans un groupe composé aussi de laSuisse et de l'Islande. Les Pays-Bas remportent leurs quatre premiers matchs, mais perdent face à la Pologne deZbigniew Boniek àChorzów (0-2). Une victoire enIslande (4-0) permet aux Pays-Bas d'être maîtres de leur destin avant les deux derniers matchs, avec dix points tandis qu'Est-Allemands et Polonais en comptent onze. Le premier match, à domicile contre la Pologne, se termine sur un score nul,Huub Stevens égalisant en seconde mi-temps (1-1). Le dernier match voit l'Allemagne de l'Est prendre les devants et doubler la mise, mais les Pays-Bas reviennent au score et Willy van de Kerkhof marque le but de la qualification (3-2)[58]. Enphase finale, les Pays-Bas tombent dans un groupe difficile avec notamment l'Allemagne de l'Ouest et la Tchécoslovaquie. Après une victoire étriquée sur laGrèce (1-0), ils sont battus par les coéquipiers deKlaus Allofs (2-3) et font match nul avec ceux d'Antonín Panenka (1-1). Ils frôlent la qualification pour les demi-finales, n'étant devancés par les Tchécoslovaques qu'à la différence de buts. Pourtant, alors qu'ils doivent obligatoirement vaincre les Tchécoslovaques pour disputer au moins le match pour la troisième place, lesOranjes jouent principalement dans leur propre moitié de terrain, sans inspiration. « Mes joueurs semblent avoir déjà l'esprit en vacances », déclare le sélectionneurJan Zwartkruis après le match[59]. En 1981, ils participent auMundialito des nations enUruguay et sont éliminés dès le premier match contre le pays hôte (0-2)[60].
Dans la foulée, les Pays-Bas se lancent dans leséliminatoires de la Coupe du monde 1982 au sein d'un groupe homogène avec l'Irlande, laFrance et laBelgique. En concédant un match nul aux Irlandais à domicile, les Pays-Bas se classent deux points derrière la Belgique et à un point de la France, deuxième qualifiée pour le mondial espagnol[61]. Après cet échec et les retraites internationales de cadres tels que Krol et Haan, lesOranjes entament lesqualifications pour le Championnat d'Europe de 1984. Ils luttent principalement avec l'Espagne, les deux équipes restant très proches au fil de la compétition. Avant d'accueillirMalte pour le dernier match, l'Espagne doit gagner par onze buts d'écart pour dépasser les Pays-Bas au nombre de buts marqués. Le match se termine sur lescore de 12-1, éliminant les Pays-Bas[62],[63]. Ces derniers sont encore plus proches de laqualification pour la Coupe du monde de 1986. Dans un groupe avec l'Autriche, laHongrie etChypre, les Pays-Bas perdent leurs deux premiers matchs, d'abord àDe Kuip devant la Hongrie (1-2), puis à Vienne (0-1). Après un match nul à domicile contre l'Autriche (1-1), les Néerlandais sont condamnés à l'emporter chez les leaders hongrois lors de l'ultime rencontre afin de devancer les Autrichiens. Un but deRob de Wit en deuxième mi-temps suffit à leur offrir la deuxième place synonyme de match couperet pour leMexique. Les Pays-Bas jouent leur duel décisif contre la Belgique, qui se qualifie selon larègle des buts marqués à l'extérieur aux dépens des Néerlandais après une victoire à domicile (0-1) puis une défaite à l'extérieur (2-1)[64].
Trophée du championnat d'Europe 1988, exposé àAmsterdam.
En finale, les Pays-Bas retrouvent les Soviétiques. À la32e minute de jeu,Ruud Gullit, discret jusque-là dans ce tournoi, frappe un coup-franc enroulé queRinat Dasaev détourne en corner. Tiré parErwin Koeman, il ne donne rien dans un premier temps mais Koeman remet la balle perdue dans la surface de réparation tandis que la défense soviétique remonte afin de jouer le hors-jeu. Van Basten, couvert par l'un des défenseurs, s'arrache pour redresser de la tête la course du ballon vers le point de penalty. Gullit arrive lancé et catapulte de la tête le ballon au fond des filets. À la54e minute de la finale,Aleksandr Zavarov perd le ballon dans le camp néerlandais. Il est récupéré parAdri van Tiggelen qui accélère avant de servirArnold Mühren côté gauche. Ce dernier tente immédiatement une transversale à destination de Marco van Basten, qui parvient à reprendre de volée et à tromper Dasaev d'un angle fermé (2-0). Après une sortie hasardeuse surSergueï Gotsmanov punie d'un penalty, le gardien néerlandaisHans van Breukelen rattrape son erreur en détournant la tentative d'Igor Belanov, assurant le premier titre majeur desOranjes. Marco van Basten termine meilleur buteur de la compétition avec cinq buts[67].
Forts de leur premier titre international, les Pays-Bas se retrouvent dans leséliminatoires du mondial 1990 avec l'Allemagne de l'Ouest, laFinlande et lepays de Galles, se baladant avec les Allemands pour décrocher l'une des deux places qualificatives. Après deux matchs nuls lors des confrontations germano-néerlandaises au début des éliminatoires, un résultat nul entre l'Allemagne de l'Ouest et le pays de Galles permet aux Pays-Bas de finir premiers et de se qualifier, tandis que l'Allemagne de l'Ouest est l'une des équipes qualifiées parmi les meilleures deuxièmes[68]. Cependant, le sélectionneur néerlandaisThijs Libregts(en) est congédié sous la pression des joueurs[69]. AvecLeo Beenhakker comme nouvel entraîneur, l'équipe des Pays-Bas fait partie des favoris de laphase finale. EnItalie, les Pays-Bas parviennent à sortir d'un groupe serré où seule l'Angleterre gagne une rencontre, sur l'Égypte. Départagés avec lesIrlandais partirage au sort et parmi les meilleurs troisièmes malgré trois matchs nuls, lesOranjes retrouvent lesOuest-Allemands en huitième de finale et s'inclinent (1-2, but de Ronald Koeman sur penalty) face aux futurs vainqueurs de la compétition[70]. Van Basten ne réussit pas à inscrire le moindre but en Italie, étant souvent marqué à la culotte par les défenseurs adverses, tandis que Gullit ne s'est pas complètement remis d'une blessure.
Sous la houlette de Rinus Michels, les Pays-Bas se projettent ensuite dans la défense de leur titre de champions d'Europe, se trouvant dans le groupeéliminatoire avec lePortugal, laFinlande, laGrèce etMalte. Ils se qualifient pour le tournoi principal malgré une défaite initiale à l'extérieur contre le Portugal et un match nul en Finlande. Ils battent les Ibériques au match retour (1-0, but deRichard Witschge[71]) et remportent le groupe[72]. À l'Euro 1992, les Pays-Bas réalisent un probant premier tour en signant une victoire sur l'Écosse (1-0, but deDennis Bergkamp), un match nul et vierge avec laCEI et une victoire sur l'Allemagne (3-1, buts signés Rijkaard,Rob Witschge et Bergkamp[73]). En demi-finale contre leDanemark, les Pays-Bas sont rapidement menés au score après une réalisation deHenrik Larsen. Bergkamp égalise avant que Larsen ne signe un doublé avant la mi-temps. Quatre minutes avant la fin du temps réglementaire, Rijkaard arrache l'égalisation et la prolongation (2-2). Les deux équipes restent muettes pendant celle-ci et lesOranjes sont éliminés auxtirs au but, van Basten voyant son tir arrêté parPeter Schmeichel[74]. C'est le début d'une malédiction avec les séances de tirs au but qui empêche les Pays-Bas d'aller au bout des compétitions. Après ce53e match desOranjes dirigé[75], Rinus Michels se retire, cette fois-ci définitivement, au profit deDick Advocaat.
Laqualification pour la Coupe du monde aux États-Unis passe par un groupe composé des équipes d'Angleterre, deNorvège, dePologne, deTurquie et deSaint-Marin. LesOranjes perdent d'entrée àOslo (1-2) face aux coéquipiers deKjetil Rekdal qui terminent en tête du groupe[76]. Après un match nul à domicile contre la Pologne puis deux victoires sur Saint-Marin et la Turquie, ils se déplacent àWembley pour une confrontation décisive. Menés de deux buts en première mi-temps après un coup-franc deJohn Barnes et un but deDavid Platt, les Néerlandais réagissent d'une balle piquée deJan Wouters reprise de volée par Bergkamp qui lobeChris Woods et d'un penalty transformé parPeter van Vossen, entré en jeu à la place d'un Gullit éreinté[77]. Après un résultat nul contre les leaders norvégiens, les Pays-Bas vainquent l'Angleterre à Rotterdam (2-0, buts de Ronald Koeman et de Bergkamp). Enfin, dans leur duel à distance avec les Anglais, ils s'assurent la deuxième place qualificative en l'emportant à l'extérieur contre la Pologne (3-1)[78]. Enphase finale, privés de Marco van Basten, blessé, et de Ruud Gullit qui renonce après une dispute avec l'entraîneur Dick Advocaat[79], ils commencent par une victoire sur l'Arabie saoudite (2-1), avant de perdre contre laBelgique (0-1) et de battre leMaroc (2-1). Les Pays-Bas se qualifient en tant que vainqueurs d'un groupe très serré, où toutes les équipes sauf le Maroc ont six points. En huitième de finale, ils disposent confortablement de l'Irlande (2-0) grâce à des réalisations de Bergkamp et deWim Jonk[80]. Mais en quart de finale àDallas, lesOranjes tombent sur un os, leBrésil et son redoutable duo d'attaquants. Après un score nul à la mi-temps, les Brésiliens ouvrent la marque à la52e minute par l'intermédiaire deRomário qui reprend de l'extérieur du pied un centre deBebeto. Après une première frappe sur le poteau, Bebeto profite à l'heure de jeu d'un mauvais replacement de la défense orange pour échapper à Wouters, éviter la sortie du gardien et glisser le ballon au fond des filets. Trois minutes plus tard, Dennis Bergkamp réduit l'écart après unerentrée de touche en s'infiltrant dans la surface de réparation au milieu de trois défenseurs et catapultant le ballon hors de portée deCláudio Taffarel. À la76e minute de jeu, un corner tiré parMarc Overmars est repris de la tête parAron Winter qui remet les deux équipes à égalité. L'un des joueurs les plus décriés de l'équipe deCarlos Alberto Parreira fait à lui seul la différence en fin de match. Vétéran du mondial 1986, l'arrière gaucheBranco ne doit sa place de titulaire qu'à la suspension deLeonardo, coupable d'avoir donné un coup de coude à l'AméricainTab Ramos. Après un premier coup-franc à plus de trente mètres du but de De Goey qui prend la direction de la lucarne avant la parade du gardien, il provoque la défense néerlandaise et obtient un nouveau coup de pied arrêté à neuf minutes de la fin du match. Sur un coup-franc à vingt-cinq mètres du but néerlandais, le Brésilien déclenche une frappe surpuissante, le ballon contourne le mur, heurte la base du poteau gauche et termine sa course au fond des filets (2-3)[81],[82].
Scène du match contre l'Écosse de l'Euro 1996.
Advocaat choisit de ne pas présenter sa démission après la Coupe du monde, et il est autorisé à poursuivre son mandat. Toutefois, il reprend lePSV Eindhoven en 1995, et la fin desqualifications pour le Championnat d'Europe 1996 est menée parGuus Hiddink. LesOranjes se compliquent la tâche en perdant enBiélorussie (0-1). Ils se classent à la deuxième place après une victoire sur la Norvège (3-0) et battent l'Irlande en barrage (2-0) grâce à un doublé dePatrick Kluivert[83]. EnAngleterre, ils font au premier tour match nul et vierge avec l'Écosse et gagnent contre laSuisse (2-0). Le dernier match de groupe contre l'Angleterre est décisif, les Anglais ayant eu les résultats inverses, avec un match nul contre la Suisse (1-1) et une victoire sur l'Écosse (2-0). Le pays hôte s'impose largement (1-4) et les Néerlandais sont proches d'être dépassés au classement par l'Écosse, ne devant leur salut qu'à la réduction du score en fin de match par Kluivert. Ils sont éliminés par laFrance en quart de finale aux tirs au but[84]. Le parcours néerlandais est perturbé par des querelles internes à l'équipe, cinq joueurs noirs de l'Ajax formant un clan qu'ils baptisentDe kabel(nl) après une déclaration fracassante d'Edgar Davids qui conseille à Hiddink « de cesser de mettre sa tête dans le cul de certains joueurs afin de voir plus clair », avant d'être exclu de la sélection.
Les Pays-Bas remportent leur groupe dequalification pour le mondial 1998 en gagnant six de leurs huit matchs. Ils perdent à l'extérieur (0-1) et concèdent le match nul (0-0) auxTurcs, mais ces derniers laissent filer trop de points et finissent troisièmes derrière lesBelges[85]. EnFrance, les Pays-Bas retrouvent la Belgique au premier tour, ainsi que leMexique et laCorée du Sud. Ils débutent par un match nul et vierge avec la Belgique, puis écrasent la Corée du Sud d'un convaincant 5-0 et, déjà qualifiés, font un nouveau résultat nul avec le Mexique (2-2). En huitième de finale, les Pays-Bas ouvrent le score par Bergkamp avant l'égalisationyougoslave parSlobodan Komljenović en seconde mi-temps. Quelques instants plus tard, la starPredrag Mijatović, deuxième au classement duBallon d'or 1997[86], rate un penalty avant qu'Edgar Davids ne marque le but de la qualification dans les arrêts de jeu (2-1). En quart de finale austade Vélodrome, les Pays-Bas affrontent l'Argentine pour la première fois depuis leur défaite en finale du mondial 1978. Après avoir frappé sur le montant du but deCarlos Roa, lesOranjes ouvrent la marque par Kluivert sur une remise de la tête de Bergkamp. Ils reculent ensuite et permettent l'égalisation argentine parClaudio López, parti à la limite du hors-jeu. Après l'expulsion d'Arthur Numan pour un second carton jaune, le meneur de jeu argentinAriel Ortega prend d'assaut la défense orange qui plie mais ne rompt pas. À la87e minute de jeu, Ortega simule une faute dans la surface de réparation et est expulsé à son tour après avoir asséné un coup de tête àEdwin van der Sar[87]. Dans les dernières minutes du match, une longue transversale deFrank de Boer trouve Bergkamp à l'entrée de la surface qui élimineRoberto Ayala sur le contrôle avant d'enchaîner avec une frappe de l'extérieur du pied droit qui fait mouche (2-1), l'un des plus beaux buts de la compétition[88]. Les Pays-Bas atteignent leur première demi-finale de Coupe du monde depuis 1978, et font face auBrésil, toujours àMarseille.Jaap Stam contre une première occasion de but deRonaldo, mais il ne peut rien sur une ouverture deRivaldo qui trouve Ronaldo pour le premier but de la rencontre. Après plusieurs possibilités pour Ronaldo de doubler la mise, c'est finalement Kluivert qui égalise de la tête à cinq minutes du terme sur un centre deRonald de Boer (1-1). Durant la prolongation, Frank de Boer sauve à deux reprises le camp néerlandais face à Ronaldo et la qualification pour la finale se joue aux tirs au but, que les Pays-Bas perdent une nouvelle fois. Malgré le but deBoudewijn Zenden, les Pays-Bas terminent quatrièmes avec une défaite àParis contre laCroatie (1-2) dans un match où tous les buts sont marqués dans les 35 premières minutes[89]. Guus Hiddink démissionne après la Coupe du monde et cède sa place à Frank Rijkaard.
Une génération talentueuse mais inconstante (2000-2008)
Les Pays-Bas et la Belgique coorganisent lechampionnat d'Europe en 2000 et sont donc dispensés dephase qualificative. Dans le tournoi, le premier match desOranjes contre laRépublique tchèque est poussif, les Néerlandais ne l'emportant que grâce à un penalty dans les dernières minutes (1-0). Contre leDanemark, après une première mi-temps là aussi poussive, ils accélèrent en seconde période pour gagner 3-0. Les Pays-Bas sont qualifiés pour les quarts de finale mais, afin de jouer à domicile plutôt qu'en Belgique, ils s'attachent à gagner le dernier match contre laFrance (3-2) qui aligne son équipebis et qui mène malgré tout deux fois au score. En quart de finale, laYougoslavie oppose une faible résistance, Patrick Kluivert ouvrant le score après un long une-deux avec Bergkamp et doublant la mise sur une passe de Davids au milieu d'une défense apathique. En seconde mi-temps, le calvaire des défenseurs yougoslaves continue et Kluivert pousseDejan Govedarica à marquer contre son camp avant de signer un triplé sur une passe de Zenden. Marc Overmars corse l'addition d'une reprise de volée à vingt mètres du but yougoslave puis signe un doublé en reprenant une frappe sur le poteau dePhilip Cocu. Dans les dernières secondes de jeu,Savo Milošević sauve l'honneur en poussant le ballon dans le but néerlandais après une frappe de Mijatović sur la barre transversale (6-1)[90].
Mais contre l'Italie en demi-finale, la malédiction des tirs au but continue et les Pays-Bas sont éliminés (0-0, 1-3 aux tirs au but) dans un match de légende.Gianluca Zambrotta est expulsé au début de la rencontre, ce qui donne aux Pays-Bas l'avantage de jouer à onze contre dix. Mais malgré de nombreuses occasions de but dont une frappe de Bergkamp sur le poteau, les Italiens recroquevillés en défense tiennent le coup. Symbole de la malchance des Pays-Bas, ils ratent deux penalties dans le temps réglementaire, l'un par Frank de Boer et l'autre par Kluivert qui touche le poteau, ce qui donne à laSquadra Azzurra un avantage psychologique pour les tirs au but qu'elle atteint presque miraculeusement vu le scénario de la rencontre. Effectivement,Francesco Toldo se montre héroïque lors de cette séance, comme tout au long de l'Euro en général, etFrancesco Totti se paie même le luxe de tenter unepanenka. Rijkaard démissionne à l'issue de la compétition.
Les Néerlandais ne participent pas à laCoupe du monde 2002, terminant troisièmes dugroupe de qualification derrière lePortugal et l'Irlande. Ils ne sont pas parvenus à gagner contre leurs adversaires pour la qualification, cédant des points contre le Portugal (défaite 2-4 à domicile, nul 2-2 au Portugal) et perdant un match décisif en Irlande (0-1)[91]. Pour la première fois depuis 1986, l'équipe néerlandaise reste à la maison lors d'une compétition majeure. Malgré la déception des supporteurs et des médias néerlandais, la faute de ces résultats décevants est imputée aux joueurs manquant de qualités collectives[92]. Pourtant, l'entraîneur Louis van Gaal quitte la barre du navire néerlandais après cet échec.
Coup-franc du SuédoisHenrik Larsson contre les Pays-Bas à l'Euro 2004.
Repris en main par Dick Advocaat, lesOranjes se classent deuxièmes de leur groupe dequalification pour le Championnat d'Europe au Portugal, derrière lesTchèques deJan Koller qui sont les seuls à les vaincre (1-3). De fait, les Néerlandais doivent passer par un barrage contre l'Écosse. Après une défaite àHampden Park (0-1), ils s'imposent largement au match retour (6-0, dont un triplé deRuud van Nistelrooy) et valident leur qualification[93]. À l'Euro 2004, privés deMark van Bommel pour cause de blessure, ils terminent deuxièmes d'un « groupe de la mort ». Ils entament la compétition par un nul contre l'Allemagne (1-1) avant de perdre contre lesTchèques qui les avaient déjà devancés en qualification. Ils mènent pourtant rapidement par deux buts à zéro avant de s'incliner (2-3), Advocaat faisant entrerPaul Bosvelt à la place d'Arjen Robben alors qu'ils mènent encore 2-1, ce qui provoque l'ire des supporteurs et des médias néerlandais[94]. Mais ils battent laLettonie (3-0) pendant que les Allemands s'inclinent devant la République tchèque déjà qualifiée, ce qui les qualifie pour les quarts de finale. Ils jouent ainsi contre laSuède. Le match est à haut rythme et les occasions se multiplient, Ruud van Nistelrooy etHenrik Larsson frappant même les montants des buts adverses respectifs. Mais malgré cela, le score reste nul et vierge et la décision se fait aux tirs au but où les Néerlandais l'emportent pour la première fois de leur histoire, brisant ainsi la malédiction qui planait depuis l'Euro 1992 sur cette séance particulière. Cependant les Pays-Bas échouent en demi-finale contre lePortugal (1-2) qui joue à domicile. Advocaat démissionne du poste d'entraîneur peu après.
Cadre de la Coupe du monde 2006.
Marco van Basten, gloire néerlandaise des années 1980, prend les rênes de l'équipe nationale en juillet 2004. Il décide de la rajeunir, donnant leur chance àDirk Kuyt ouRobin van Persie au détriment des expérimentésRoy Makaay,Clarence Seedorf ou Edgar Davids. Il change également de style de jeu, passant du traditionnel4–3–3 à une disposition en 4–2–3–1. Van Basten obtient des résultats enqualifications pour la Coupe du monde 2006, les Néerlandais remportant tous leurs matchs sauf deux résultats nuls contre laMacédoine[95]. Lors de laCoupe du monde 2006, les Pays-Bas passent le premier tour sans toutefois briller (victoires 1-0 sur laSerbie-et-Monténégro et 2-1 contre laCôte d'Ivoire et nul 0-0 avec l'Argentine) dans un groupe annoncé là aussi comme « groupe de la mort », les Néerlandais se classant deuxièmes derrière lesArgentins, devancés à la différence de buts. En huitième de finale, lePortugal leur barre à nouveau la route sur le score d'un but à zéro[96]. Le match, haché par les fautes, est connu pour les nombreux cartons distribués parValentin Ivanov. Un total de vingt cartons est sorti, seize jaunes et quatre rouges, deux pour chaque équipe[97]. Malgré les critiques entourant sa politique de sélection et le manque de jeu offensif de son équipe, Marco van Basten se voit offrir une prolongation de deux ans de son contrat par la fédération néerlandaise, le prolongeant jusqu'au mondial 2010. Ce choix est vu comme un vote de confiance des dirigeants de la KNVB en van Basten et ses assistants[98].
Entrée des équipes de France et des Pays-Bas à l'Euro 2008.
Le 2 septembre 2006, les Pays-Bas entament leur campagne dequalification pour l'Euro 2008 avec une victoire àLuxembourg. En septembre 2007, ils vainquent laBulgarie à l'Amsterdam Arena sur des buts deWesley Sneijder et Ruud van Nistelrooy, puis remportent une victoire âprement disputée contre l'Albanie, van Nistelrooy marquant le but de la victoire dans le temps additionnel. Cette dernière victoire permet à l'équipe néerlandaise de se placer en deuxième position, à égalité de points avec laRoumanie, mais avec une moins bonne différence de buts. LesOranjes sont battus en Roumanie (0-1) le 13 octobre 2007, mais quatre jours plus tard, la victoire des Pays-Bas sur laSlovénie (2-0), tandis que leurs rivaux bulgares ne prennent qu'un point en Albanie, offre aux Pays-Bas la possibilité de se qualifier pour l'Euro 2008 s'ils gagnent l'un de leurs deux derniers matchs. Mission accomplie le 17 novembre 2007 après une courte victoire sur leLuxembourg (1-0, but deDanny Koevermans)[99]. Battus enBiélorussie lors du dernier match (1-2), les Néerlandais ne semblent pas au mieux. Pourtant dès le début de l'année 2008, cette apparence change totalement. Ils jouent leur premier match contre laCroatie àSplit, et sans Ruud van Nistelrooy,Robin van Persie, Clarence Seedorf,Orlando Engelaar et Arjen Robben, l'emportent 3-0. Le premier but est marqué parJohn Heitinga de la tête, tandis queKlaas-Jan Huntelaar signe le deuxième but sur une passe deTim de Cler etJan Vennegoor of Hesselink le but final. En match de préparation contre l'Autriche, ils gagnent 4-3, renversant le score après avoir été mené de trois buts en première période. Plus tard, ils écrasent l'Ukraine (3-0), quart de finaliste du dernier mondial.
Enphase finale, lesOranjes tombent dans le groupe de laRoumanie, de l'Italie et de laFrance, une nouvelle fois qualifié de « groupe de la mort ». Pour son entrée dans la compétition le 9 juin 2008 àBerne, la sélection néerlandaise fait forte impression et se place dès le début de la compétition en position de favorite en l'emportant pour la première fois depuis trente ans sur l'Italie (3-0), championne du monde en titre. Elle continue sur sa lancée en disposant des Français (4-1), vice-champions du monde en 2006, puis des Roumains (2-0), en n'alignant pas son équipe-type, étant sûre d'arriver première de son groupe. Le 21 juin, elle est éliminée de la compétition en perdant en prolongation face à uneéquipe de Russie plus ambitieuse et inspirée, à l'image de son meneur de jeuAndreï Archavine, et entraînée par Guus Hiddink, en dépit d'une égalisation tardive par Ruud van Nistelrooy (1-3)[100]. À la suite de cet Euro, c'estBert van Marwijk qui reprend les rênes de la sélection, succédant à Marco van Basten, parti entraîner l'Ajax.
Présentation des équipes avant le match contre le Danemark au mondial 2010.
Le nouveau sélectionneurBert van Marwijk utilise le plus souventKlaas-Jan Huntelaar comme nouvel avant-centre de la sélection et successeur de Van Nistelrooy. L'équipe néerlandaise réussit un parcours parfait encampagne de qualification pour la Coupe du monde 2010 dans le groupe 9, en compagnie d'équipes nettement inférieures sur le papier (Norvège,Islande,Macédoine etÉcosse), remportant ses huit matchs en n'encaissant que deux buts et devenant la première équipe européenne à se qualifier pour laphase finale enAfrique du Sud, terminant première de son groupe loin devant la Norvège, qui ne goûte même pas aux barrages[101]. Le tirage au sort du 4 décembre 2009 place les Pays-Bas têtes de série. Ils sont répartis dans le groupe E, en compagnie duDanemark, duJapon et leCameroun. LesOranjes effectuent une préparation exemplaire avec quatre victoires en quatre matchs de préparation : deux premiers succès sur le même score de deux buts à un successivement contre lesÉtats-Unis le 3 mars puis leMexique le 26 mai avant d'écraser leGhana (4-1) le1er juin et laHongrie (6-1) le 5 juin.
Le premier match contre les Danois démarre lentement : 0 à 0 à la mi-temps. Dès la seconde période deux joueurs deLiverpool font basculer la rencontre,Daniel Agger marque contre son camp, et Dirk Kuyt en rajoute une couche : 2-0 pour lesOranjes. Lors de leur deuxième match, ils battent 1-0 une solide équipe japonaise et se qualifient avant même d'affronter le Cameroun, coulé par le Danemark. Les « Lions indomptables » ouvrent le score mais lesOranjes marquent deux fois (score final 2-1) et sont la seule équipe, avec l'Argentine, à réaliser trois victoires en trois matchs. Ils terminent premiers du groupe, devant le Japon.
Robin van Persie, attaquant star des années 2000 et 2010 et meilleur buteur de l'histoire de la sélection.
En huitièmes de finale, ils affrontent la seule équipe néophyte de la compétition, laSlovaquie, bourreau surprise du champion du monde en titre, l'Italie. Mais les Pays-Bas se qualifient par deux buts à un, encaissant un pénalty deRóbert Vittek à la dernière seconde. Ils se qualifient pour les quarts de finale et tombent sur leBrésil, comme en1994. LesAuriverdes confirment leur statut de favoris en marquant à la dixième minute, les Européens étant dominés durant une mi-temps entière. PuisWesley Sneijder égalise sur un centre tir dévié parFelipe Melo. Et enfin, c'est ce même Sneijder, pourtant le plus petit joueur sur la pelouse, qui de la tête permet aux Pays-Bas de faire partie du dernier carré et d'écarter le Brésil. En demi-finale, ils affrontent encore une équipe sud-américaine, la dernière encore en lice : l'Uruguay qui a sorti le Ghana au tour précédent aux tirs au but, après un pénalty ghanéen raté à la dernière seconde à la suite d'une faute de main volontaire deLuis Suárez, expulsé et donc absent face auxOranjes. Les Pays-Bas ouvrent le score d'une frappe lointaine deGiovanni van Bronckhorst qui nettoie la lucarne gauche du but deFernando Muslera, maisDiego Forlán égalise avant la mi-temps. Ils se mettent ensuite définitivement à l'abri en inscrivant deux buts, le premier par Sneijder sur un tir contré et le second par Robben de la tête sur un centre de Kuyt et se qualifient en finale pour la première fois depuis1978. Néanmoins, des critiques estiment que l'équipe néerlandaise bafoue ses principes, inspirés par le « football total » et les qualités individuelles, remplacés par un style de jeu défensif et utilisant tous les coups pour gagner. Des comparaisons sont même faites entre le pragmatisme de Van Marwijk et la politique populiste deGeert Wilders[102].
Le 11 juillet auSoccer City deJohannesburg, lesOranjes affrontent l'Espagne, vainqueur de l'Allemagne (1-0) dans l'autre demi-finale. C'est la première finale depuis 1978 où aucun participant n'a gagné de Coupe du monde auparavant. C'est également la première Coupe du monde hors d'Europe remportée par une équipe européenne. La qualité du match est plus que médiocre et quatorze cartons jaunes et un rouge sont distribués, dont neuf jaunes et un rouge pour les Pays-Bas. Le carton rouge est montré à Heitinga dans la deuxième moitié de la prolongation à la suite de deux jaunes. Une faute, parNigel de Jong qui plante ses crampons dans la poitrine deXabi Alonso, reçoit une attention particulière, certains – dontHoward Webb[103], l'arbitre de la rencontre – estimant après coup qu'elle aurait mérité une expulsion[104]. Les Pays-Bas se créent la meilleure occasion du temps réglementaire lorsque Robben se présente seul face àIker Casillas mais perd son duel. La prolongation offre plus de possibilités aux deux équipes etAndrés Iniesta marque le but victorieux dans la deuxième mi-temps de celle-ci (0-1)[105]. Cependant, lesOranjes sont accueillis en héros dans leur pays, reconnaissant de voir enfin ses joueurs faire mieux que le voisin et grand rival allemand, éliminé lui en demi-finale. Cette deuxième place n'empêche pas des réactions négatives. Le quotidien néerlandaisNRC Handelsblad écrit que les Pays-Bas n'ont jamais joué un bon match malgré la domination, et que leur jeu « laid », « destructeur » et « grossier » est une mauvaise publicité pour les Pays-Bas[106]. Van Marwijk admet lors de la conférence de presse d'après-match que l'Espagne méritait de gagner et en profite également pour critiquer l'arbitrage[107].
Après la défaite en finale de la Coupe du monde, les Pays-Bas sont tête de série pour lesqualifications de l'Euro 2012 et tombent dans le groupe E avec laSuède, laHongrie, laMoldavie, laFinlande, etSaint-Marin. Ils commencent les qualifications en s'imposant facilement à Saint-Marin sur le score de 5-0, battent la Finlande (2-1), la Moldavie (1-0), la Suède (4-1), puis la Hongrie (4-0) à Budapest. Ils finissent en tête du groupe au terme des matchs aller avec cinq victoires en autant de matchs. Ils commencent la phase retour des qualifications en battant 5-3 la Hongrie puis partent faire une tournée amicale en Amérique du Sud où ils font match nul successivement face auBrésil (0-0) puis l'Uruguay (1-1). Le 24 août 2011, pour la première fois de leur histoire, les Pays-Bas atteignent la première place duclassement mondial de la FIFA, devant l'Espagne, mais retrouvent leur deuxième place dès la fin du mois de septembre.
Scène du match contre le Danemark lors de l'Euro 2012.
Le 2 septembre, lesOranjes battent le record de buts de l'équipe en inscrivant onze buts à l'Amsterdam Arena face à Saint-Marin[108]. Quatre jours plus tard, ils s'imposent en Finlande et obtiennent officiellement leur qualification pour la phase finale de l'Euro. Après une nouvelle victoire sur la Moldavie (1-0), lesOranjes perdent leur unique rencontre des éliminatoires en Suède (2-3)[109]. Au mois de novembre 2011, ils encaissent une lourde défaite lors d'un match amical face à l'Allemagne (0-3). Commencent alors les matchs de préparation à l'Euro, les Pays-Bas l'emportent le 29 février enAngleterre (3-2) avant d'encaisser deux revers successivement le 22 mai face auBayern Munich (2-3), puis à domicile le 26 mai face à laBulgarie (1-2), qui montrent les faiblesses de la défense néerlandaise[110]. Cependant, ils se reprennent le 29 mai face à laSlovaquie (2-0) puis le1er juin en écrasant l'Irlande du Nord (6-0).
Avant laphase finale, les Pays-Bas sont mentionnés parmi les favoris pour la victoire[111]. Les Néerlandais tombent dans un « groupe de la mort » composé du Danemark, du Portugal et de l'Allemagne, et livrent leur pire bilan dans un tournoi majeur avec trois défaites consécutives. LesOranjes commencent le tournoi par une défaite contre le Danemark (0-1) en dépit de nombreuses occasions et où l'arbitre ne voit pas deux mains de joueurs danois dans leur propre surface qui auraient pu valoir deux penalties en faveur des Néerlandais[112]. Il s'ensuit une autre défaite contre l'Allemagne (1-2) et ne parvenant pas à se sortir de cette spirale, ils se font définitivement éliminer par le Portugal en encaissant un doublé deCristiano Ronaldo (1-2)[113]. Johan Cruyff critique les prestations des joueurs, surtout celles des stars de l'équipe[114],[115]. Il est souligné que les joueurs néerlandais ont lutté avec des querelles intestines et des mauvais comportements[116]. Après ces mauvais résultats,Bert van Marwijk démissionne avant la fin de son contrat qui court jusqu'en 2016[117], et est remplacé parLouis van Gaal[118].
Coupe du monde 2014 : une troisième place achevée avec éclat
Le nouvel entraîneur revient à un style de jeu plus « néerlandais » avec une formation en 4-3-3[119], même si certains sceptiques trouvent à la nouvelle formation un faux air de l'ancien 4-2-3-1 deVan Marwijk[120]. Les Pays-Bas commencent par une défaite en match amical contre laBelgique mais remportent les quatre premiers matchs deséliminatoires de la Coupe du monde 2014, dont une victoire à domicile contre laTurquie (4-1) et des victoires à l'extérieur enHongrie et enRoumanie. Dans plusieurs de ces matchs, van Gaal lance la carrière internationale de jeunes joueurs, parmi lesquelsLuciano Narsingh. Les Pays-Bas ont l'occasion de valider leur billet pour leBrésil en se déplaçant enEstonie, mais un doublé deKonstantin Vassiljev contrecarre leurs plans etRobin van Persie arrache l'égalisation dans les arrêts de jeu (2-2)[121]. Après une victoire àAndorre-la-Vieille (2-0), les Pays-Bas se qualifient pour laCoupe du monde en tant que vainqueurs de groupe. Ils déroulent ensuite face à la Hongrie (8-1) et en Turquie (2-0). Au total, ils marquent 34 buts en dix matchs, dont onze signés Van Persie, n'en encaissent que cinq, et finnissent la phase éliminatoire invaincus.
Pendant la Coupe du monde, Van Gaal passe au 5-3-2 et opte pour une tactique basée sur les contre-attaques à cause de la blessure deKevin Strootman qu'il jugeait indispensable au bon fonctionnement de l'équipe dans le 4-3-3[122]. Tirés dans legroupe B, ils affrontent l'Australie, leChili mais surtout l'Espagne, qui avait privée lesOranje d'un titre mondial quatre ans plus tôt. Le 13 juin 2014, à l'Arena Fonte Nova, les Néerlandais prennent leur revanche sur les Espagnols en leur infligeant une lourde défaite 5-1, avec des doublés de van Persie et de Robben. Cinq jours plus tard, les hommes de van Gaal viennent difficilement à bout des Australiens 3-2. C'estMemphis Depay, 20 ans à l'époque, qui permet auxOranje de remporter le match en marquant son premier but en sélection. Les Néerlandais terminent premier du groupe avec trois victoires[123], en battant les Chilliens 2-0. LesOranjes affrontent alors leMexique en huitième de finale et se qualifient avec difficulté en marquant deux buts dans les toutes dernières minutes du match (Sneijder à la 88e minute) dont un penalty « généreux » accordé à la suite d'une faute sur Robben dans la surface mexicaine.Huntelaar transforme le penalty et envoie ses coéquipiers en quart de final de la Coupe du monde pour la sixième fois de leur histoire. Ils y affrontent leCosta Rica, grande surprise du mondial, qui les mène jusqu'auxtirs au but conclus par une victoire néerlandaise (0-0, t.a.b. 4-3). Les médias saluent l'audace de Van Gaal qui a fait entrerTim Krul, troisième gardien, à la fin de la prolongation, choix qui s'avère payant car il a arrêté deux tirs costariciens[124],[125]. Cependant, ce beau parcours s'arrête en demi-finale puisque les Néerlandais perdent face à l'Argentine (0-0, t.a.b. 3-4), dans un match où les défenses étaient mises à l'honneur[126]. Lors du match de la troisième place, critiqué par Van Gaal et Robben pour son inutilité[127], lesOranje écrasent leBrésil 3-0, pays organisateur qui venait de perdre 7-1 contre l'Allemagne, future championne du monde. Les Néerlandais terminent le Mondial brésilien sur une bonne note. Louis van Gaal démissionne par la suite, ayant auparavant signé dans le club anglais deManchester United[128].
Période de creux et transition générationnelle (2015-2018)
La Fédération néerlandaise annonce quelques jours plus tard le retour deGuus Hiddink à la tête de la sélection jusqu'à la fin de l'Euro 2016, en compagnie deRuud van Nistelrooy etDanny Blind[129],[130]. Après 5 défaites en 10 matchs joués sous sa direction et une3e place de barragiste dans leséliminatoires pour l'Euro 2016, il démissionne le[131],[132]. Son adjoint,Danny Blind, le remplace[133] mais s'avère incapable de renverser la tendance. Les Pays-Bas ne parviennent pas à finir parmi les trois premiers de leur groupe de qualification et sont éliminés de la course à l'Euro après sept participations consécutives en phase finale[134]. Blind refuse après cela de démissionner, malgré la pression populaire voulant voir arriverRonald Koeman à la tête de la sélection. Le sélectionneur dit se focaliser désormais sur les éliminatoires pour la Coupe du monde de 2018, en s'appuyant notamment surVincent Janssen,Davy Klaassen etMemphis Depay.
Pour la première édition de laLigue des Nations, les Pays-Bas sont affectés en ligue A dans un groupe très relevé avec les deux derniers vainqueurs de la coupe du monde: l'Allemagne et laFrance. Les Pays-Bas débutent avec une défaite 2 buts à 1 en France après être revenu au score. Les Oranje vont pourtant surprendre les observateurs en s'imposant largement face à l'Allemagne (3-0) et à la France (2-0) à domicile, matchs dans lequel ils auront réalisé de nombreux tirs cadrés qui auraient pu alourdir le score. Ils vont même prendre la première place du groupe à la France en arrachant le nul à Munich (2-2) pour se qualifier au Final Four de la Ligue des Nations. Lors du tournoi final, ils s'imposeront en prolongation face à l'Angleterre (3-1), avant de perdre en finale face au Portugal (1-0). Malgré la défaite, lesOranjes rivalisent à nouveau avec les plus grandes nations européennes.
Les Pays-Bas sont placés dans le groupe G de la zone Europe pour les éliminatoires de laCoupe du monde prévue au Qatar, avec laTurquie, laNorvège, leMonténégro, laLettonie etGibraltar. Les Néerlandais terminent en tête du groupe et avec 7 victoires en 10 matchs pour un total de 33 buts marqués pour seulement 8 encaissés.
Tirés au sort dans le groupe A, en compagnie dupays hôte, duSénégal,champion d'Afrique en titre, ainsi que del'Équateur. Ils terminent premier de leur groupe avec deux victoires et un match nul (contre l'Équateur), et affrontent les États-Unis en huitième de finale.Memphis Depay ouvre la marque à la 10e minute de jeu, tandis queBlind fait le break en toute fin de première période (45+1). LaTeam USA réduit la marque en seconde période (76e) maisDenzel Dumfries délivre les siens sur un centre du Blind, auteur du deuxième but (81e). Le score n'évolue plus, et les hommes de Van Gaal se retrouvent en quart de finale confrontés à l'Argentine pour la sixième fois en Coupe du monde, après 1974, 1978, 1998, 2006 et 2014. La rencontre est alors dominée par l'Albiceleste.Nahuel Molina ouvre le score à la 35e minute grace à une sublime passe décisive deLionel Messi, qui fait le break sur pénalty à la 73e. Mais lesOranje ne lâchent pas prise, et parviennent à revenir au score, premièrement grâce à un but deWeghorst de la tête sur un centre deSteven Berghuis à la 83e minutes. En toute fin du temps additionel (90+10),Teun Koopmeiners tire un coup franc brillant qui trompe la défense de l'Argentine et permet à Weghorst de marquer et d'envoyer les deux équipes en prolongations. Le match se termine sur une séance de tir aux buts, la quatrième dans ce mondial à ce stade, qui voit les Pays-Bas chuté face àEmiliano Martinez, le portier argentin qui arrête les frappes de van Dijk et de Berghuis, envoyant l'Albiceleste en demi-finale. Les Pays-Bas sortent la tête haute face au futur vainqueur de la comptétition dans un match qui restera dans l'histoire comme l'un des plus tendus, avec 18 cartons jaunes et un carton rouge attribués au cours de la rencontre.
Euro 2024 : un parcours réussi, une première demi-finale depuis 2004
En janvier 2023, la séléction néerlandaise voit le retour deRonald Koeman sur le banc, après la retraite de van Gaal. C'est la deuxième fois que l'ancien défenseur desOranje est nommé à ce poste. Pour son premier match à la tête de la sélection, les Pays-Bas subissent une lourde défaite 0-4 contre l'Équipe de France (alors vice-championne du monde) dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2024. Malgré une autre défaite contre la France, les Pays‑Bas ont fait preuve de régularité et d’efficacité, s’assurant une qualification confortable pour l’Euro 2024 en Allemagne. Les matchs de préparations sont convaincants, avec trois victoires 4-0 contre succésivement l'Ecosse, le Canada et l'Islande, et une défaite 1-2 contre l'hôte allemand[135].
Prenant part au premier match international de l'histoire desOranjes et unique joueur néerlandais double médaillé de bronze olympique en 1908 puis en 1912, l'arrièreBok de Korver est le capitaine de la sélection lors de ces deux compétitions[158]. Pour sa trente-et-unième et dernière cape, lesOranjes offrent à « Bok » une victoire de prestige sur l'équipe d'Angleterre amateur (2-1), match au cours duquel s'illustre le gardien de butJust Göbel – cinquante buts encaissés en vingt-deux capes de 1911 à 1919[159] – connu comme le premier portier néerlandais à essayer de capter le ballon plutôt que de seulement le repousser[160]. Remarqué pour son contrôle de balle[161], l'avantMannes Francken inscrit dix-sept buts en vingt-deux matchs de 1906 à 1914[149].
Dans les années 1920, deux figures du football néerlandais atteignent à deux reprises les demi-finales du tournoi olympique en 1920 et 1924. International à vingt-trois reprises pour cinq buts entre 1920 et 1925[162], l'avantJan de Natris est un athlète complet ; son record personnel de 11s 1 au100 mètres le place parmi les trois meilleurs temps nationaux à l'époque[163]. L'arrièreHarry Dénis, cinquante-six sélections entre 1919 et 1930[164], est le deuxième footballeur – après Bok de Korver – nommé membre honoraire de la fédération néerlandaise. Doté d'un grand bagage technique, Dénis est également un leader né et se voit confier le rôle de capitaine à trente-sept reprises[156]. Il participe à une troisième olympiade en 1928 à Amsterdam où, remarqué pour ses capacités de meneur, il a l'honneur de prononcer leserment olympique[165].
Surnommé « Puck » car petit et assez trapu[166], l'intérieur gaucheGerardus van Heel est le capitaine orange aux mondiaux 1934 et 1938[167]. International de 1925 à 1938, il honore soixante-quatre sélections, un record à l'époque[30]. L'avantBeb Bakhuys, vingt-huit réalisations en vingt-trois matchs de 1928 à 1937[150], est avec quatre buts en deux matchs l'un des principaux artisans de la qualification néerlandaise pour le mondial 1934. Possédant une impressionnante détente aérienne, il reste muet en phase finale mais son triplé contre la France en 1936 à Paris (6-1) convainc les dirigeants duFootball Club de Metz de l'engager. Un épisode connu comme « l'affaire Backhuys » s'ensuit, car ce dernier a signé auparavant un contrat d'engagement avec leStade de Reims[168]. Les avantsKick Smit etLeen Vente sont les premiers buteurs néerlandais en phase finale de Coupe du monde et tournent à un régime proche d'un but par match en orange[169],[170]. Ils prennent également part à l'édition française mais sont éliminés dès le premier match par les vice-champions du monde en titre, les Tchécoslovaques. Tout comme l'arrièreMauk Weber, deuxième plus jeune international néerlandais à 17 ans et 3 mois contre le Danemark en 1931[171], qui arrête sa carrière internationale après le mondial 1938 et vingt-sept capes[172].
Au cours de la période la plus sombre du football néerlandais – en raison du refus des autorités de reconnaître le professionnalisme – entre l'immédiataprès-guerre et l'introduction du football professionnel dans la seconde moitié desannées 1950, trois joueurs de classe internationale –Abe Lenstra,Kees Rijvers etFaas Wilkes – forment une attaque baptiséeHet Gouden Binnentrio (enfrançais :« le trio d'intérieurs en or »), même s'ils ne jouent que dix matchs ensemble en orange, dont la moitié de ceux-ci contre la Belgique (trois matchs nuls) et le Luxembourg (deux victoires)[173]. Du fait des choix des dirigeants néerlandais, le trio ne participe qu'à une compétition majeure, la phase finale des Jeux olympiques 1948 où ils sont battus par laGrande-Bretagne après prolongation (3-4). Alors que Lenstra reste amateur avec son club deHeerenveen, Wilkes (en Italie et en Espagne) et Rijvers (en France) poursuivent des carrières réussies à l'étranger.
Le gardien de butFrans de Munck, surnommé « la Panthère noire » et encaissant quarante-sept buts en trente-et-une capes de 1949 à 1960[174], est aussi un athlète confirmé puisque champion deZélande delancer du javelot avec un jet de 51 mètres[175]. L'emblématique capitaineCor van der Hart – quarante-quatre sélections pour deux buts de 1955 à 1961[176] – est connu comme l'un des meilleurs défenseurs de l'histoire de l'équipe nationale néerlandaise, solide physiquement, lisant très bien le jeu et ayant une bonne technique de frappe[177]. L'ailier gaucheCoen Moulijn, trente-huit sélections et quatre buts de 1956 à 1969[178], est une légende duFeyenoord de son vivant – remportant notamment laCoupe des clubs champions européens 1969-1970 puis laCoupe intercontinentale 1970 – mais ne parvient pas à réaliser les mêmes performances en équipe nationale.
La génération dorée du football néerlandais est celle qui parvient deux fois consécutivement en finale de la Coupe du monde.Jan Jongbloed est l'un des premiers gardiens de but avec le HongroisGyula Grosics à s'aventurer hors de sa surface, une qualité rare d'« onzième joueur de champ » recherchée par le sélectionneur Rinus Michels dans son « football total ». Il le rappelle donc en sélection pour la Coupe du monde 1974 après douze ans d'absence, palliant la mise à l'écart du talentueuxJan van Beveren[179]. Ainsi, sur les vingt-quatre sélections honorées entre 1962 et 1978 par Jongbloed, la moitié le sont en phase finale des mondiaux 1974 et 1978[180]. Néanmoins, le successeur de Michels,Ernst Happel, lui préfèrePiet Schrijvers, international à quarante-six reprises, au premier tour de la Coupe du monde 1978[181].
Le pilier de la défense est le latéral gaucheRuud Krol, à la fois intraitable en défense et redoutable dans ses montées. Doté de bonnes capacités d'anticipation, ses relances rapides et précises s'allient à merveille avec le « football total ». Il offre ainsi un but à Cruyff contre le Brésil et marque d'une lourde frappe contre l'Argentine au mondial 1974, avant d'être l'un des meilleurs joueurs de la finale de 1978. Krol atteint le record néerlandais de soixante-quatre sélections le 2 mai 1979, en égalant le total de Puck van Heel, avant de l'améliorer de dix-neuf unités[182]. Son alter ego côté droit,Wim Suurbier, l'aide pour l'animation du vestiaire et leur complicité ressort sur le terrain. Suurbier compte soixante sélections pour trois buts entre 1966 et 1978[183]. Le défenseur centralWim Rijsbergen, vingt-huit capes entre 1974 et 1978[184], est titulaire lors du mondial 1974, mais Happel lui préfèreErnie Brandts, comptant autant de sélections[185], pour l'édition de 1978.
Le milieu centreJohan Neeskens, quarante-neuf capes et dix-sept buts[186], est l'un des principaux artisans des deux périples néerlandais des années 1970, ouvrant le score en finale contre l'hôte allemand en 1974 et surtout menant le jeu desOranjes quatre ans plus tard en l'absence de Cruyff.Arie Haan, trente-cinq sélections et six buts entre 1972 et 1980[187], joue aux côtés de Rijsbergen lors du mondial allemand, avant de monter d'un cran en Argentine et de hisser son équipe en finale après deux buts décisifs marqués sur de lourdes frappes lointaines contre Allemands et Italiens. Figure de Feyenoord,Willem van Hanegem, cinquante-deux capes et six buts[188], impressionne lors de la Coupe du monde 1974. Mais à l'automne de sa carrière et après de longues délibérations, il décide, à l'instar de Van Beveren, de se retirer de la Coupe du monde 1978, évoquant ultérieurement des tensions d'ordre financier au sein de l'équipe[189]. À ses côtés, international à soixante-cinq reprises pour un but entre 1967 et 1980[190],Wim Jansen est un joueur précieux par son sens du jeu et son endurance. Les jumeauxRené etWilly van de Kerkhof jouent ensemble trente-trois matchs en orange entre 1974 et 1982[191], dont les sept de la phase finale du mondial 1978.
Surnommé le « Hollandais volant » de par sa vitesse et sa maîtrise du dribble malgré sa silhouette fragile, l'attaquantJohan Cruyff est considéré comme le meilleur footballeur néerlandais de l'histoire. Ses débuts en orange sont difficiles, il devient le premier expulsé de l'histoire de l'équipe nationale contre la Tchécoslovaquie et subit une suspension par sa fédération. Toutefois, ses premiers succès en club, couronnés par un triple plébiscite auBallon d'or[192], l'imposent comme métronome desOranjes. Auteur de dix buts en éliminatoires et phase finale de la Coupe du monde 1974[193], Cruyff se mue en buteur avant d'être irrégulièrement stoppé par Hoeness puis muselé par Vogts en finale. Opposé à ladictature militaire en Argentine et victime d'une tentative d'enlèvement peu avant la Coupe du monde 1978[194], Cruyff déclare forfait pour le mondial argentin et met un terme à sa carrière internationale après trente-trois buts en quarante-huit matchs[195]. Ses caviars régalent les attaquantsRob Rensenbrink etJohnny Rep, qui, avec respectivement six et sept buts lors des mondiaux 1974 et 1978, restent les meilleurs buteurs néerlandais en phases finales de Coupe du monde[196]. Coéquipier de Cruyff à l'Ajax et auteur de onze buts en trente-quatre sélections[197], l'ailier gauchePiet Keizer reste dans l'ombre du numéro 14 en équipe nationale, bien que le journalisteNico Scheepmaker(nl) dise de lui : « Cruyff est le meilleur, mais Keizer est le meilleur des deux »[198]. Buteur providentiel en finale du mondial 1978,Dick Nanninga, fraîchement arrivé en sélection, ne compte finalement que quinze capes pour six buts inscrits[199].
Gardien de but de la sélection à soixante-treize reprises[200],Hans van Breukelen connaît une année 1988 faste en remportant laCoupe des clubs champions européens 1987-1988 avec le PSV après un duel gagné face au LisboèteVeloso lors du dernier tir au but, puis en étant champion d'Europe des nations en détournant un penalty du Soviétique Belanov en fin de match.
Coéquipier de ce dernier à Eindhoven lors du triomphe européen et rugueux défenseur dont les lourdes frappes sont redoutées des gardiens de but,Ronald Koeman inscrit quatorze buts dont huit penalties en soixante-dix-huit capes[201]. Associé à Koeman en défense centrale,Frank Rijkaard est l'un des grands artisans de la victoire à l'Euro 1988. Cependant, le redoutable trio qu'il forme avec Gullit et van Basten auMilan AC s'enraye peu à peu en équipe nationale. Rijkaard est ainsi expulsé au début du quart de finale perdu face à l'Allemagne après une altercation avecVöller[202]. Repositionné milieu défensif, il est l'un des meilleurs joueurs sur la pelouse et égalise face au Danemark qui élimine les Néerlandais en demi-finale de l'Euro 1992. Les latéraux champions d'Europe en 1988 sontAdri van Tiggelen etBerry van Aerle qui comptent respectivement cinquante-six[203] et trente-cinq sélections[204].
Reconnaissable à ses emblématiquesdreadlocks, réputé pour son jeu de tête et sa conduite de balle[205],Ruud Gullit est le capitaine et meneur de jeu du onze néerlandais à la fin des années 1980 et au début des années 1990.Ballon d'or 1987, Gullit guide ensuite lesOranjes vers leur premier titre continental en offrant deux passes décisives à van Basten contre les Anglais et en ouvrant le score de la tête en finale contre les Soviétiques[206]. Le second but de la finale est inscrit à la suite d'un long centre d'Arnold Mühren, à l'occasion de la dernière de ses vingt-trois capes[207]. La dernière pierre angulaire du milieu de terrain des champions d’Europe estJan Wouters, international à soixante-dix reprises pour quatre buts[208].
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Supporteurs néerlandais portant les couleurs traditionnelles de leur équipe lors de la Coupe du monde 2006 auGottlieb-Daimler-Stadion.
L'équipe nationale des Pays-Bas joue avec un maillot orange[213], un short blanc et des chaussettes orange. Ceci vient du fait que la couleurorange est la couleur historique des Pays-Bas, puisqu'elle vient du nom deGuillaumeIer d'Orange-Nassau, qui a mené à l'indépendance desProvinces-Unies, futurs Pays-Bas. Le drapeau néerlandais portait d'ailleurs, jusqu'au début du dix-neuvième siècle, une première bande de couleur orange qui fut ensuite remplacée par du rouge après la conquête napoléonienne, puis gardée pour plus de visibilité du pavillon en mer. Le maillot extérieur néerlandais est blanc, avec trois légères bandes aux couleurs du drapeau qui forment un V sur la poitrine, le short est bleu et les chaussettes blanches avec également les trois légères bandes aux couleurs du drapeau.
Adidas est le premier fournisseur officiel de l'équipe des Pays-Bas, de 1970 à 1990.Lotto lui succède en 1991 pour une période de cinq ans.Nike est depuis 1996 le fournisseur officiel de l'équipe.
L'équipe des Pays-Bas est surnomméeOranje (enfrançais :« Orange »[214]) ou encoreOrange mécanique du fait de la précision de ses actions de jeu lors du mondial 1974, en référence au film deStanley Kubrick sorti en 1971. Par extension, les joueurs de l'équipe néerlandaise sont quant à eux surnommés lesOranjes (au pluriel). Dans la presse néerlandaise, l'équipe est plus généralement désignée sous les termesHet Nederlands elftal (enfrançais :« Le onze des Pays-Bas »)[215].
L'équipe des Pays-Bas a un centre d'entraînement dans la commune deHoenderloo (Gueldre). L'équipe médicale y est basée. La plupart des matchs joués par l'équipe à domicile le sont à laJohan Cruijff ArenA depuis 1996, mais ils peuvent également jouer dans un autre stade du pays, afin de ne pas toujours favoriser la population vivant dans l'agglomération capitale. La sélection n'a par le passé pas de point d'attache, alternant entre leStadion De Meer, lestade de Feyenoord, et lestade olympique d'Amsterdam. Elle partage désormais l'ArenA avec l'Ajax Amsterdam.
Les quatorze équipes nationales affrontées à plus de 18 reprises sont toutes affiliées à l'UEFA. Les premiers pays d'autres confédérations sont le Brésil (13 matchs), l'Argentine (10 matchs) et le Mexique (9 matchs). À noter le parcours parfait réalisé contre les Gallois (10 matchs pour autant de victoires) et les Chypriotes (9 matchs pour autant de victoires)[216].
Une rivalité footballistique particulière, parfois baptisée « derby des Plats Pays »[217], existe entre la Belgique et les Pays-Bas[218]. Les deux voisins se sont rencontrés à 129 reprises, un record pour chacune des deux équipes nationales. La grande majorité des rencontres sont des matchs amicaux, surtout avant les années 1970. Cette rivalité sur le terrain n'empêche pas la Belgique et les Pays-Bas d'organiser ensemble l'Euro 2000 et de présenter une candidature conjointe pour l'organisation de laCoupe du monde 2018.
La rivalité footballistique entre l'Allemagne et les Pays-Bas est l'une des plus anciennes au niveau international. À partir de 1974, lorsque les Néerlandais perdent la finale de la Coupe du monde en Allemagne de l'Ouest (faisant ressortir côté néerlandais unantigermanisme profond en raison de l'occupation allemande des Pays-Bas pendant laSeconde Guerre mondiale), les confrontations entre les deux nations sont devenues l'une des rivalités internationales de football les plus connues dans le monde[219].
« Je me foutais du score. 1-0 était suffisant, tant que nous pourrions les humilier. Je les hais. Ils ont assassiné ma famille. Mon père, ma sœur, deux de mes frères. Chaque fois que j'ai été confronté à l'Allemagne, j'ai été rempli d'angoisse. »
En termes de résultats records, la plus large victoire des Pays-Bas l'est sur le score de 11-0 contre Saint-Marin àEindhoven en éliminatoires de l'Euro 2012 le. Leur plus large défaite est enregistrée lors d'un match amical sur le score de 2-12 face à l'Angleterre amateur le à Darlington. Ce revers constitue aussi le record de buts lors d'un match de l'équipe des Pays-Bas, devançant une spectaculaire défaite en match amical contre la Belgique (6-7) le à Rotterdam[216].
Le plus jeune joueur sélectionné et buteur en équipe des Pays-Bas est l'attaquantJan van Breda Kolff, qui foule la pelouse et score face à la Belgique le à l'âge de 17 ans et 74 jours[220]. Le joueur le plus âgé estSander Boschker qui garde le but néerlandais le face au Ghana à l'âge de 39 ans et 224 jours[221]. Le joueur néerlandais ayant la plus longue carrière internationale estAbe Lenstra avec 19 ans et 19 jours entre1940 et1959[222]. Lenstra est également le plus vieux buteur sous le maillot orange à 38 ans et 143 jours face à la Belgique le[223].
Le premier résultat nul de l'histoire de l'équipe nationale néerlandaise est le28e match international officiel contre l'Allemagne (5-5). Trois des 27 matchs précédents se terminent à égalité après 90 minutes, dont le tout premier, mais ces trois matchs désignent un vainqueur en prolongation puisqu'ils sont joués dans le cadre de la Coupe van den Abeele. L'Allemagne est également l'adversaire lors du premier match nul et vierge de l'équipe nationale néerlandaise, pour son64e match[216]. LesOranjes n'ont jamais perdu un match par plus d'un but d'écart après 90 minutes en phase finale de la Coupe du monde. Deux matchs, en 1938 contre la Tchécoslovaquie (0-3) et en 1978 contre l'Argentine (1-3), sont perdus par une marge plus grande, mais ces deux matchs sont allés en prolongation[216]. Les Pays-Bas n'ont jamais été éliminés en phase de groupes d'une phase finale de la Coupe du monde. Aucune des équipes nationales championnes du monde ne peut en dire autant[note 8],[216]. Entre 1974 et 1994, les Pays-Bas sont éliminés de toutes les phases finales de compétition majeure (Coupe du monde et Championnat d'Europe) auxquelles ils participent par les futurs vainqueurs, la seule exception étant le Championnat d'Europe 1988 qu'ils remportent. Pendant cette période, les Pays-Bas ne réussissent pas à se qualifier pour trois phases finales de suite (les Coupes du monde 1982 et 1986 et le Championnat d'Europe 1984). Concernant les deux Coupes du monde, les équipes les éliminant (respectivement la France et la Belgique) atteignent les demi-finales du tournoi principal tandis que l'équipe leur barrant la route du Championnat d'Europe 1984 (l'Espagne) est finaliste de la compétition[216]. Les Pays-Bas établissent une série de 25 matchs sans défaite, dont dix victoires consécutives, entre septembre 2008 et juillet 2010. Cette série comprend 14 matchs de la Coupe du monde 2010 (qualification et tour final), que les Pays-Bas gagnent tous dans le temps réglementaire. Ces trois séries se terminent à la fin de la deuxième période de prolongation de la finale de la Coupe du monde 2010[216].
↑La sélection est aussi parfois appelée parsynecdoque « équipe de Hollande ». VoirHollande.
↑« Qui d'autre que Woodward », écrit Johan Derksen, le joueur deChelsea ayant marqué à dix reprises lors des six premières confrontations anglo-néerlandaises, dont cinq lors du 1-9 à Londres en 1911.
↑Premier triplé encaissé par l'Angleterre depuis 1959.
↑Depuis novembre 2019, la sélection du Suriname a désormais la possibilité d'aligner des footballeurs/sportifs de sa diaspora pour représenter le pays lors des compétitions internationales/professionnelles
↑Bilan mis à jour après le match contre laLituanie du.