Selon un avenant à la Convention de partenariat de1990 liant laFédération française de football et laFédération tahitienne de football (FTF), Français et Tahitiens ayant un passeport commun, « peuvent être sélectionnés par la FTF dans une de ses équipes représentatives les joueurs tahitiens n'ayant jamais joué dans une sélection nationale française. Les joueurs métropolitains résidant sur le territoire dePolynésie française doivent, en outre, être licenciés dans un club tahitien depuis cinq ans pour pouvoir être sélectionnés ».
Le premier match de l'histoire de la sélection de Tahiti est daté du[2]. Les Tahitiens affrontent laNouvelle-Zélande, lors d'une tournée de trois matchs amicaux organisés àPapeete. L'année suivante, ils affrontent laNouvelle-Calédonie, jouant pour la première fois à l'extérieur, àNouméa. Avec l'équipe desNouvelles-Hébrides, ce sont les trois seules formations rencontrées par Tahiti jusqu'en 1961.
Les Tahitiens vont participer à plusieurs reprises auxJeux du Pacifique Sud, qui regroupent également les sélections desFidji, desîles Salomon ou de laPapouasie-Nouvelle-Guinée. Ils remportent la compétition à cinq reprises (en 1966, 1975, 1979, 1983 et 1995).
En 1971, une formation duPays de Galles est en tournée dans le Pacifique pour une série de neuf matches, àTahiti, enNouvelle-Zélande et enMalaisie. Pour leur premier match de cette tournée le àPapeete, les Gallois se font surprendre, battus par le onze tahitien sur le score de 2 buts à 1[3]. Cette sélection galloise est composée principalement de joueurs professionnels de moins de 23 ans, dont trois internationaux A.
Deux ans plus tard, la sélection tahitienne est invitée à participer à l'édition inaugurale de la Coupe d'Océanie, organisé en Nouvelle-Zélande. Elle parvient à terminer à la deuxième place de la poule du premier tour, derrière lesKiwis. Selon la formule de la compétition, les deux équipes se qualifient pour la finale, jouée le. ÀAuckland, Tahiti s'incline 2 buts à 0 face au pays-hôte[4]. Le PolynésienErrol Bennett termine co-meilleur buteur de la compétition avec trois buts[5], à égalité avec le Néo-Zélandais Alan Marley et le Néo-Calédonien Segin Wayewol.
En 1980, Tahiti participe à ladeuxième édition de la Coupe d'Océanie. Après avoir terminé en tête de sa poule du premier tour avec trois victoires en autant de matchs[6] (face auxFidji, à laNouvelle-Zélande et auxîles Salomon), les hommes de Richard Van Sam accèdent à nouveau à la finale du tournoi continental, cette fois-ci contre l'Australie. Le àNouméa, Tahiti tient tête à la meilleure équipe d'Océanie mais s'incline finalement quatre buts à deux.
Quelques mois plus tard, les Tahitiens rencontrent la première sélection « A » non océanienne de son histoire, leMexique, en tournée dans le Pacifique. Le àPapeete, ils s'inclinent sur le plus petit des scores, cédant sur un but de l'attaquant duCF Atlante Ricardo Castro[7]. La sélection, toujours dirigée par Richard Van Sam, est la suivante : Le Bihan – Pautu, Burns, Kenon, Barbos – Voirin, Haumani, Waouté (Wamai,46e) –Bennett, Malinowski (puis Wabealo,46e),Carrara.
En plus de participer à laCoupe d'Océanie (qui va être interrompue entre 1980 et 1996), la sélection polynésienne participe régulièrement auxJeux du Pacifique où elle réalise de très bons résultats lors des épreuves de football. Elle remporte ainsi la médaille d'or en 1966, 1975, 1979, 1983 et 1995 (plus deux autres victoires lors des Mini-Jeux du Pacifique Sud en 1981 et 1993) et échoue en finale lors des éditions 1969 et 1987, à chaque fois face à laNouvelle-Calédonie. C'est lors des différentes éditions de cette compétition que l'équipe tahitienne a remporté ses victoires les plus larges : 30-0 contre lesîles Cook en 1971[8] ou 18-0 contre l'équipe desÎles Salomon en 1963[9] et face àTuvalu en 1979[10].
En 1989, sous l'impulsion de Napoléon Spitz, dirigeant historique de la Ligue de football de Polynésie française, lafédération tahitienne est créée, par fusion entre la Ligue régionale et la Fédération tahitienne des sports athlétiques. La fédération s'affilie à laFIFA le[11] puis à l'OFC la même année, ce qui permet aux Tahitiens de s'inscrire aux compétitions internationales officielles.
Le onze tahitien face aux îles Salomon le 17 juillet 1992[12]
Laurent Heinis - Ronald Tepa, Cyril Raioha, Léonard Layton, Gilles Aubry - John Thunot, Éric Etaeta, Harold Amaru - Reynald Temarii, Edmond Raumati, Tamatoa Arbelot
Quarante ans après ses débuts officieux, la sélection tahitienne joue àHoniara le premier match officiel de son histoire le contre lesîles Salomon dans le cadre deséliminatoires de la Coupe du monde 1994. La rencontre se solde par un match nul 1-1. Le, Tahiti rencontre l'Australie pour la première fois en match international officiel, s'inclinant 3-0 àPapeete[13].
En 1996, Tahiti prend part à latroisième édition de la Coupe d'Océanie des nations, qui est à nouveau disputé après seize ans d'interruption. Le format est particulier puisque seules quatre nations prennent part à la compétition : l'Australie et laNouvelle-Zélande, qualifiées d'office et les vainqueurs de deux compétitions régionales, laCoupe de Polynésie (remportée pour la première fois[14] par les Tahitiens) et de laCoupe de Mélanésie, gagnée par la sélection desÎles Salomon. Après avoir battu les Salomonais en demi-finales, lesToa Aito jouent une troisième finale consécutive en Coupe d'Océanie. Le, pour la première et unique fois, Tahiti joue à domicile une finale aller de laCoupe d'Océanie. Devant 5 000 spectateurs àPapeete, l'Australie ouvre le score dès la5e minute pour mener 5-0 à la mi-temps[15]. Tahiti perd finalement la rencontre 6-0, la finale retour àCanberra se soldant sur le score de 5-0 pour lesSocceroos.
L'année suivante, en 1997, les Tahitiens participent auxéliminatoires pour la Coupe du monde 1998 enFrance. La campagne qualificative tourne court avec un nul et trois défaites en quatre rencontres, face à l'Australie et aux îles Salomon[16].
En 1998, lors de laquatrième édition de la Coupe d'Océanie organisée enAustralie, Tahiti se qualifie pour la phase finale grâce à une nouvelle victoire enCoupe de Polynésie. Les Polynésiens terminent ensuite deuxième de leur poule derrière lesNéo-Zélandais mais s'inclinent en demi-finale face à l'Australie sur le score de 4 à 1, dont un triplé de l'attaquant du club d'Adelaide City Force,Damian Mori[17]. C'est la première fois que Tahiti ne parvient pas à atteindre la finale de la compétition.
En, Tahiti rencontre pour la première fois une sélection asiatique, il s'agit de l'équipe des moins de 23 ans deSingapour. Ce match non officiel se dispute àSingapour et voit la défaite des Tahitiens 3-2. Le mois suivant, ils inscrivent leur nom au palmarès de la Coupe de Polynésie, avec une troisième victoire en trois éditions. Les ambitions tahitiennes sont légitimement élevées puisque c'est auStade Pater Te Hono Nui dePapeete que le tournoi continental doit être joué. Cependant, la phase finale de laCoupe d'Océanie 2000 est une grande désillusion puisque la sélection dirigée par le GrecLeon Gardikiotis quitte la compétition dès le premier tour, avec deux défaites contre laNouvelle-Zélande etVanuatu.
L'année suivante, en, Tahiti s'engage dans leséliminatoires pour la Coupe du monde 2002, coorganisée par laCorée du Sud et leJapon. Placée dans le groupe 2 de la zone Océanie avec laNouvelle-Zélande, lesîles Salomon,Vanuatu et lesîles Cook, la formation polynésienne se classe deuxième derrière lesKiwis qui ont l'avantage d'évoluer à domicile pour cette phase des éliminatoires et qui remportent les quatre matchs qu'ils jouent (dont un succès 5 à 0 contre Tahiti)[18].
En 2002, les Tahitiens sont enNouvelle-Zélande pour disputer laCoupe d'Océanie. Qualifiés d'office grâce à leur bon classement FIFA (pour la zone Océanie), ils retrouvent une nouvelle fois dans leur poule du premier tour lesKiwis néo-zélandais, mais aussi lesîles Salomon et laPapouasie-Nouvelle-Guinée. Le parcours s'arrête en demi-finale à l'issue d'unbut en or contre l'Australie, une fois encore l'œuvre deMori[19]. Les Tahitiens réussissent néanmoins à monter sur le podium, grâce à leur victoire en match de classement face à l'équipe deVanuatu (1-0).
Deux ans plus tard, en2004, les Polynésiens obtiennent leur billet pour la phase finale de laCoupe d'Océanie, disputée àAdélaïde (Australie) enAustralie, ayant terminé deuxième de leur groupe de qualification derrière lesîles Salomon. La compétition continentale change une nouvelle fois de format puisque les six équipes participantes sont regroupées au sein d'une poule unique où elles s'affrontent une fois. Tahiti ne termine qu'à l'avant-dernière place, avec un succès contreVanuatu, un nul contre lasélection fidjienne et trois lourdes défaites : 10-0 contre laNouvelle-Zélande, 9-0 contre lesAustralie et 4-0 contre les îles Salomon.
Le vendredi, au stade Lawson Tama deHoniara, la formation polynésienne accède à la finale en remportant son match contre lepays hôte. Après un quart d'heure de jeu,Jonathan Tehau ouvre le score. Sous une chaleur écrasante, soutenus par leur public, les joueurs des Salomon ont tenté en vain d'égaliser. Au contraire, Lorenzo Tehau aurait pu doubler la mise. Sur un corner, en fin de première mi-temps, un défenseur, sur sa ligne de but, dévie son tir, alors que le gardien était battu[24].
Le tirage au sort place les Tahitiens dans le groupe B, en compagnie duchampion du monde etdoublechampion d'Europe en titre, l'Espagne, du vainqueur de laCopa América 2011, l'Uruguay et du tout récentchampion d'Afrique, leNigeria. La confrontation avec le très haut niveau mondial révèle l'écart entre la sélection polynésienne et les sélections de tout premier plan puisque les hommes d'Etaeta subissent trois lourds revers lors du premier tour. S'ils parviennent à s'accrocher lors de la première rencontre face auxSuper Eagles nigérians, en inscrivant même un but parJonathan Tehau[27], ils s'inclinent ensuite 10-0[28] face à laRoja - la plus lourde défaite de l'histoire de Tahiti[note 1] - puis 8-0[29] contre l'Uruguay. Ils terminent donc à la dernière place de leur groupe avec un total de vingt-quatre buts encaissés. En dépit de ces résultats peu flatteurs, le technicien tahitien veut rester positif et souhaite utiliser cette expérience internationale pour augmenter le nombre de professionnels en sélection[30].
L'éloignement géographique entre laPolynésie française et lamétropole, conjugué aux problèmes annexes, comme la longueur des voyages à effectuer et le décalage horaire important, a longtemps restreint les différents entraîneurs de l'équipe de Tahiti à ne sélectionner que les joueurs évoluant enchampionnat polynésien. Ainsi la majorité du groupe tahitien qui a remporté laCoupe d'Océanie 2012 joue dans le championnat tahitien. Parmi les dix-neuf joueurs victorieux, seuls trois jouaient loin de Tahiti :Steevy Chong Hue etAlvin Tehau ont évolué dans le club belge duFC Bleid-Gaume et le gardienMikaël Roche a porté les couleurs de l'US Endoume et duRapid de Menton. Dans le cadre de la préparation pour laCoupe des confédérations 2013,Marama Vahirua est le seul joueur à évoluer enEurope, dans le club grec dePanthrakikos.De la même manière, l'ensemble des joueurs de la sélection sont natifs dePolynésie française, aucun n'est né en métropole.
Errol Bennett est l'un des premiers joueurs emblématiques de la sélection tahitienne. Fidèle au club deCentral Sport dePapeete où il effectue la quasi-totalité de sa carrière au poste d'attaquant, il a l'occasion, en1972, de venir enmétropole auParis Saint-Germain où il ne reste que six mois, sans réussir à s'adapter. Buteur-vedette de Central Sport (onze titres consécutifs de meilleur buteur duchampionnat polynésien entre 1972 et 1983), Bennett est également un titulaire indiscutable en sélection de Tahiti. Il est ainsi des campagnes victorieuses enJeux du Pacifique Sud (en1975,1979 et1983) et participe aux deux premières éditions de laCoupe d'Océanie des nations, atteignant à chaque fois la finale et terminant comeilleur buteur en1973. Bennett raccroche les crampons en1992, à l'âge de 42 ans, l'année où l'équipe de Tahiti est admise officiellement dans le giron mondial. Son fils,Naea Bennett, né en 1977, est également membre de l'équipe nationale tahitienne.
Né en 1976,Félix Tagawa est actuellement avec Bennett le recordman de buts inscrits en sélection tahitienne, avec quatorze réalisations, tous marqués entre2001 et2003. L'attaquant, passé par l'AS Vénus puis les franchises australiennes desBrisbane Strikers et d'Adelaide United, porte depuis2004 les couleurs de l'AS Dragon. Son histoire en équipe nationale ne dure que trois ans, entre 2001 et 2004, durant lesquels il monte sur le podium lors de laCoupe d'Océanie 2002.
Lestade Pater Te Hono Nui, appelé plus souventStade Pater est le plus grand stade dePolynésie française. Situé àPirae, il est inauguré le à l'occasion de la4e édition desJeux du Pacifique, organisés par la Polynésie française. Le stade Pater a une capacité d'accueil de 11 500 spectateurs. Cette enceinte sert de cadre pour les matchs à domicile de la sélection nationale mais aussi de plusieurs équipes tahitiennes : les clubs de football de l'AS Dragon, de l'AS Pirae et de l'AS Tamarii Punaruu, de l'AS Vaiete et l'AS Roniu.
Le stade a été rénové à deux reprises, en 2003 et 2010 et a accueilli l'ensemble des rencontres de laCoupe d'Océanie, qui a vu la victoire en finale de l'Australie face à laNouvelle-Zélande sur le score de 2 à 0.
En dehors des rencontres de football, le stade est utilisé par l'athlétisme et lerugby à XV. Des meetings politiques y sont également organisés.
Le tableau suivant résume le palmarès de la sélection tahitienne en compétitions officielles. Il se compose de neuf titres : un succès lors de laCoupe d'Océanie 2012, trois victoires lors des trois éditions de laCoupe de Polynésie et cinq médailles d'or obtenues lors dutournoi de football desJeux du Pacifique.
Cette compétition est organisée par laFédération française de football. elle ne constitue donc pas une compétition internationale. Pour cette compétition la sélection tahitienne est composée uniquement de joueurs évoluant dans les championnats tahitiens.
La rivalité entre lesToa Aito de Polynésie et lesCagous néo-calédoniens est ancienne puisque les deux formations se sont affrontées pour la première fois en1953, date du premier match de l'histoire de la sélection tahitienne à l'extérieur, àNouméa. Le nombre de matchs entre les deux sélections augmente rapidement puisqu'elles participent à toutes les éditions desJeux du Pacifique, ce qui a occasionné 18 rencontres Tahiti-Nouvelle-Calédonie, dont quatre finales (1966, 1969, 1975 et 1987). Elles se sont affrontées également à l'occasion de laCoupe d'Océanie de football, notamment lors de lafinale de l'édition 2012, remportée par les Tahitiens. Enfin, pour la première fois, Néo-Calédoniens et Tahitiens se sont retrouvés face à face dans le cadre des éliminatoires pour une Coupe du monde, pour l'édition 2014 auBrésil. Les Mélanésiens réussissent à s'imposer, aussi bien àPapeete que chez eux, àNouméa. En 2013, le bilan global pour Tahiti est de 24 victoires, 7 nuls et 28 défaites[31].
Tahiti a disputé de nombreuses parties avec lasélection des Fidji puisque les deux formations se sont affrontées à 29 reprises depuis leur premier match en 1969, à l'occasion des Jeux du Pacifique. C'est lors de ces Jeux que les équipes se sont rencontrées le plus souvent, avec 14 confrontations, dont les finales de 1979, 1983, 1985 et 1993, toutes remportées par lesToa Aito. Le bilan des Tahitiens reste globalement positif puisqu'ils ont gagné 16 matchs et obtenu 6 matchs nuls[32].
Avec leVanuatu (appeléNouvelles-Hébrides avant 1980), la rivalité est également ancienne : les deux sélections s'affrontent pour la première fois en 1953. C'est avec la Nouvelle-Calédonie et laNouvelle-Zélande l'un des adversaires historiques de Tahiti. Elles ont disputé 6 matchs officiels à enjeux, cinq enCoupe d'Océanie et un en éliminatoires de Coupe du monde. Lors des Jeux du Pacifique, il y a eu 7 rencontres Tahiti-Vanuatu, mais jamais en finale (au mieux une demi-finale lors de l'édition 1995). Les Tahitiens totalisent 13 victoires, 2 nuls et 4 défaites face aux Vanuatais[33].
LaNouvelle-Zélande occupe une place à part dans l'histoire du football tahitien puisque c'est la première équipe nationale rencontrée par la sélection polynésienne, en 1952. Une deuxième tournée desKiwis a lieu en 1960 puis les deux équipes se retrouvent ensuite uniquement à l'occasion de matchs officiels : enCoupe d'Océanie (dont la finale de lapremière édition, en 1973) ou lors des éliminatoires pour la Coupe du monde. C'est également face aux Néo-Zélandais que Tahiti a subi la plus grosse défaite de son histoire, un cinglant 10-0 encaissé lors du tour final de laCoupe d'Océanie 2004. Tahiti n'a plus battu la Nouvelle-Zélande depuis un succès 3-1 obtenu au premier tour de laCoupe d'Océanie 1980, àNouméa[34]