L'équipe de Hongrie de football (Magyar labdarúgó-válogatott enhongrois) est l'équipe nationale qui représente laHongrie lors des compétitions internationales masculines defootball, sous l'égide de laFédération hongroise de football. Elle consiste en une sélection des meilleurs joueurs hongrois.
Après la fondation de la Fédération hongroise en1901, l'équipe nationale dispute la première rencontre de son histoire en1902 face à l'Autriche. Affiliée à laFIFA à partir de 1907, la sélection hongroise dispute sa première compétition internationale lors desJeux olympiques d'été de 1912 en finissant quart-de-finaliste. Quelques années plus tard, l'équipe hongroise se distingue en1938, en atteignant la finale de laCoupe du monde. Dans lesannées 1950, leonze d'or hongrois, l'une des meilleures formations du monde, est sacréchampion olympique en 1952 mais échoue lors de laCoupe du monde 1954 en s'inclinant en finale.
Lesannées 1970 voient l'amorce d'un déclin pour la sélection hongroise. Une quatrième place à l'Euro 1972 et une médaille d'argent auxJeux olympiques de 1972 sont les derniers grands résultats de l'équipe. Après trois présences consécutives enCoupe du monde (entre1978 et1986) qui s'achèvent dès le premier tour, la Hongrie quitte le haut niveau et ne participe plus durant trente ans à aucune phase finale majeure (Mondial ou Euro). La sélection fait son retour dans un grand tournoi lors duchampionnat d'Europe 2016.
Une partie de la société hongroise, particulièrement la haute sociétémagyare, se montre toutefois réticente au développement de ce sport« répugnant », en raison de sa nature supposée violente et très physique, voire« non civilisée »[3]. Certains membres du conseil municipal deBudapest proposent en1900 de bannir le football du pays, mais l'idée est rejetée et le football reste autorisé en Hongrie[3]. Malgré ces critiques, le football devient de plus en plus populaire dans le pays, notamment dans les classes moyennes et ouvrières[3]. Le, douze clubs deBudapest fondent laMagyar Labdarúgók Szövetsége (MLSZ) enfrançais :« Fédération hongroise de football »[3]. Elle organise lapremière édition duchampionnat national, qui ne compte que des formations de la capitale[4].
Match Grande-Bretagne-Hongrie (7-0), quart de finale des Jeux olympiques de 1912.
Le, la fédération hongroise organise le premier match d'une sélection « nationale ». Elle concède àVienne face à sonhomologue autrichienne, dont c'est également la première sortie, une défaite 5-0[4],[A 1]. Il s'agit du premier de l'histoire opposant deux sélections européennes non britanniques[5],[A 2]. L'année suivante, elle remporte ses premières victoires, sur lasélection de Bohême et Moravie (ancêtre de lasélection tchèque), puis sur l'Autriche[6].
Durant les premières années, la Hongrie n'affronte que deux de ses voisins, l'Autriche et la Bohême-et-Moravie. La sélectionmagyare joue son premier match contre l'Angleterre en 1908, lors d'une tournée de la sélection britannique en Europe centrale, et subit la plus lourde défaite de son histoire (7-0)[8],[3]. Quelques mois plus tard, elle s'inscrit autournoi olympique de Londres mais la fédération déclare forfait au dernier moment, officiellement pour des raisons financières[9] mais surtout à cause des troubles politiques créés par lacrise bosniaque dans l'Empire[A 3].
En janvier1911, l'équipe hongroise se déplace pour la première fois enEurope de l'Ouest pour y affronter laFrance, l'Italie et laSuisse. L'année suivante, elle participe pour la première fois autournoi olympique[10], organisé àStockholm. La sélection d'Ede Herczog entame la compétition en quart de finale face au tenant du titre, laGrande-Bretagne, qui s'impose très facilement sur le score de 7-0[11]. Lors du tournoi de repêchage, les victoires face à l'Allemagne puis l'Autriche lui permettent de se classer à la cinquième place.Imre Schlosser-Lakatos inscrit quatre des six buts de la sélection[12].
Après les Jeux, enjuillet 1912, les hommes de Herczog, menés par leurs avantsGáspár Borbás et Schlosser-Lakatos, se déplacent àMoscou pour jouer deux matchs amicaux face à laRussie impériale, qu'ils battent facilement (9-0[13] et 12-0[14]). Ce deuxième succès reste le plus large de l'histoire de la sélection. À l'aube de laPremière Guerre mondiale, enmai 1914, la sélection hongroise s'impose facilement à Budapest contre laFrance sur le score de cinq buts à un[A 4]. Durant le conflit et juste après, la Hongrie n'affronte pratiquement plus que son allié au sein de l'Empire austro-hongrois : en effet, entreoctobre 1914 etmai 1920, vingt-deux des vingt-trois matchs amicaux qu'elle dispute le sont contre l'Autriche[6].
Scène du match entre la Pologne et la Hongrie, comptant pour le premier tour desJeux olympiques de 1924.
Dans la foulée, laFIFA, que les Anglais ont quitté, invite la Hongrie et l'Autriche auxJeux olympiques de 1924 à Paris[A 5]. Ce tournoi est le premier à rassembler des sélections non européennes, et les formations de ces deux pays figurent alors parmi les meilleures en Europe. Sous les ordres deGyula Kiss, la sélection est l'une des favorites attendues àParis[A 6]. Elle écarte facilement la Pologne au premier tour mais s'incline dès les huitièmes de finale face à l'Égypte, sur le score de trois buts à zéro[A 6],[15].
En1927, les Hongrois participent à l'édition inaugurale de laCoupe internationale européenne, qui rassemble plusieurs sélections d'Europe centrale. Ils terminent la compétition, disputée sur deux ans et demi, à la quatrième place. En parallèle, la Hongrie multiplie les matchs amicaux, comme celui contre laFrance enjuin 1927 qui se termine par une victoire 13 à 1 des Magyars[A 7]. Alors qu'un championnat professionnel a été lancé en Hongrie, le pays décline l'invitation à participer auxJeux de 1928, réservés aux footballeurs amateurs. Elle imite en cela ses voisinsautrichiens ettchécoslovaques[A 8]. Lors de l'édition suivante de la Coupe internationale, entre 1931 et 1932, la Hongrie réalise un résultat honorable, en terminant troisième sur les cinq nations engagées.
Devant le succès des tournois de football olympiques et le développement du professionnalisme à travers le monde, la FIFA annonce en1928 l'organisation d'uneCoupe du monde ouverte aux professionnels[16]. La Hongrie, à l'instar d'autres pays européens et de l'Uruguay, qui s'apprête à fêter le centenaire de sonindépendance et dont lasélection est double championne olympique en titre, dépose alors sa candidature pour accueillir le tournoi, prévu en1930[17]. L'engagement des Uruguayens à payer le voyage et l'hôtel aux équipes participantes, et à construire un nouveau stade, leur vaut, dans le contexte économique incertain de l'époque, d'être finalement choisis par la FIFA[17]. En réaction, la Fédération hongroise, tout comme les autres nations candidates à l'organisation, n'envoie aucune délégation à cettepremière édition de la Coupe du monde, qui remporte malgré tout un franc succès populaire[16].
En1932, l'organisation d'une deuxième édition de la Coupe du monde est annoncée et promise à un pays européen[A 9]. La Hongrie se montre à nouveau intéressée, mais face aux difficultés financières croissantes liées à lacrise économique de 1929 elle renonce à déposer sa candidature. C'est l'Italie qui obtient l'organisation de l'événement[A 9]. En mars et avril 1934, l'équipe d'Ödön Nádas domine sans mal laBulgarie lors deséliminatoires et n'a même pas à affronter l'Autriche, son deuxième adversaire, pour composter son ticket pour l'Italie. En phase finale, elle figure parmi les huit têtes de série désignées. Les Hongrois se préparent idéalement en battant pour la première fois l'Angleterre àBudapest (2-1)[18],[A 10]. En huitième de finale, austade Giorgio-Ascarelli deNaples, la sélection hongroise domine l'Égypte (4-2), mais elle s'incline dès le match suivant en quart de finale contre laWunderteam autrichienne (1-2), après l'expulsion d'Imre Markos à l'heure de jeu.
La sélection hongroise lors d'un match de laCoupe internationale, entre 1936 et 1938.
La Hongrie participe à la même période à latroisième édition de la Coupe internationale, dont elle termine à la3e place derrière l'Italie, championne du monde, et l'Autriche. Malgré le statut professionnel de ses meilleurs joueurs, le pays envoie une équipe autournoi olympique de 1936 deBerlin, pas reconnue comme A par la fédération hongroise. Sans joueur majeur, lasélection olympique deZoltán Opata concède la défaite face à laPologne dès le premier tour (huitièmes de finale)[19]. Laquatrième édition de la Coupe internationale est arrêté à la suite de l'Anschluss (invasion de l'Autriche, l'un des participants). Au moment de l'arrêt du tournoi, la Hongrie pointait en tête, mais elle avait joué trois matchs de plus que l'Italie qui était deuxième au classement[20].
La Hongrie se consacre ensuite à la préparation de laCoupe du monde de 1938, organisée par la France. Leséliminatoires se résument pour la Hongrie à un match unique, joué enmars 1938 àBudapest contre l'équipe de Grèce. Une victoire facile sur le score de onze buts à un[21],[A 11] qualifie les partenaires deGyula Zsengellér, auteur de six des onze buts de son équipe. La sélection d'Alfréd Schaffer et deKároly Dietz entame le tournoi àReims face auxIndes orientales néerlandaises, considérée comme une des« attractions de la Coupe du monde » car elle est la première équipe asiatique à y participer[22]. Les Hongrois s'imposent aisément (6-0)[22], puis écartent laSuisse en quart de finale (2-0), faisant ainsi mieux que lors du mondial précédent. En demi-finale, les Hongrois surclassent laSuède, qui avait pourtant ouvert le score sur sa première occasion (5-1)[B 1]. Zsengellér est l'auteur de deux nouveaux buts.
La finale est jouée contre le tenant du titre, l'Italie, dirigée par le technicien turinoisVittorio Pozzo. Les Magyars font bonne figure mais doivent s'incliner, sur deux doublés des avantsGino Colaussi etSilvio Piola[23], pour un score final de quatre buts à deux[A 12]. La légende veut que la Hongrie ait laissé laSquadra Azzurra s'imposer, après les menaces de sanction du leader fasciste italien,Benito Mussolini, à ses joueurs, en cas de défaite :
« On a pris quatre buts, mais au moins on leur a sauvé la vie »
— Antal Szabó (gardien de la Hongrie), à l'issue de la finale perdue face à l'Italie (2-4)[24],[25]
Sárosi et Zsengellér, auteurs chacun de cinq buts durant le tournoi, terminent à la deuxième place du classement des buteurs, derrière le BrésilienLeônidas[26].
Dès le lendemain de laSeconde Guerre mondiale, la sélection hongroise retrouve les terrains. Tandis que le pays est progressivement rattaché à la zone d'influence de l'Union soviétique, l'équipe nationale est invitée à jouer laCoupe des Balkans en 1947 et 1948. Elle remporte le premier de ces deux tournois, devant laYougoslavie, tandis que le deuxième est interrompu alors qu'elle en occupe la tête[27]. LaCoupe internationale renaît également de ses cendres en 1948, mettant toujours aux prises les cinq mêmes sélections qu'avant la guerre[28].
Le monde découvre cette équipe auxJeux olympiques d'Helsinki en 1952, où la Hongrie, désormais communiste, envoie sa sélection A : les clubs hongrois étant soutenus par des organisations d'état, les joueurs sont assimilés à des fonctionnaires et peuvent ainsi contourner les statuts olympiques interdisant le tournoi aux joueurs professionnels. Elle remporte la médaille d'or au terme d'un parcours sans faute qui l'a vue éliminer laRoumanie (2-1), l'Italie (3-0), laTurquie (7-1), laSuède (6-0) et enfin battre en finale laYougoslavie (2-0)[A 15],[33],[34]. Cette victoire permet de donner une meilleure image du régime communiste, dans le contexte politique de laguerre froide[A 15]. On verra ainsiFerenc Puskás expliquer dans un journal français que l'excellence hongroise lors de cette période pouvait être expliquée« par la réforme qu'avait connue le football magyar en 1949 quand, comme l'économie, les sociétés sportives avaient été nationalisées »[A 16].France Football fait en tout cas l'éloge de ce dernier, à la fois capitaine et buteur, considéré comme« l'un des meilleurs footballeurs au monde » par l'hebdomadaire, qui met en avant ses capacités exceptionnelles de dribbleur[A 15]. Si Puskás loue le régime communiste hongrois, son coéquipierGyula Grosics déclare au contraire, que les« victoires hongroises ne pouvaient pas être attribuées aux idéologies politiques », mais que les politiciens ont su« exploiter le succès du football pour eux-mêmes »[35]. L'année suivante, la Hongrie remporte pour la première fois laCoupe internationale, commencée en 1948[34], devant laTchécoslovaquie et l'Autriche.
Le « Onze d'Or » deGusztáv Sebes lors du match Angleterre-Hongrie de 1953.
Le, la Hongrie réalise son exploit le plus retentissant face à l'Angleterre austade de Wembley pourune rencontre amicale. L'équipe anglaise, invaincue sur son sol contre une équipe du continent, est dépassée par les qualités techniques des joueurs hongrois et la vitesse de leur jeu. Tactiquement, l'organisation en « WM » des Anglais, utilisée depuis lesannées 1920, se montre obsolète face au4-2-4 des Hongrois qui inverse complètement les fonctions de l'avant centre et des deuxinters. Ces derniers montent sur le front de l'attaque tandis que l'avant centre passe en position reculée derrière les quatre avants. La manière de défendre est redéfinie, collectivement, au moyen d'unmarquage de zone et avec le recul d'un demi dans la ligne d'arrières en situation défensive[30],[36],[37]. La Hongrie l'emporte sur le score de 6-3[38]. Cette rencontre est considérée comme un tournant de l'histoire du football[33],[36] et est qualifiée par la presse britannique de« match of the century » enfrançais :« match du siècle »[39]. Le, les deux équipes se rencontrent à nouveau, en Hongrie cette fois-ci, auNépstadion, inauguré un an plus tôt[40]. Devant 92 000 spectateurs, la Hongrie surpasse une nouvelle fois son homologue anglais en s'imposant sept buts à un, avec un triplé deNándor Hidegkuti, un doublé deFerenc Puskás et un but deSándor Kocsis[41].
La Hongrie, invaincue depuis quatre ans, est la grande favorite de laCoupe du monde de 1954 en Suisse. Elle remporte d'ailleurs très largement ses deux premiers matchs, contre laCorée du Sud, battue 9-0[42], et l'Allemagne de l'Ouest, battue 8-3[43].
Privée de sa vedetteFerenc Puskás, blessé à la cheville contre l'Allemagne[42], et faisant face à des adversaires particulièrement rugueux, l'équipe hongroise connait ensuite plus de difficultés. En quart de finale, les Hongrois parviennent à éliminer leBrésil (4-2). Le match est si violent qu'il est rapidement surnommé « Bataille de Berne »[44],[45]. Plusieurs membres de chaque équipe sont blessés, dont l'entraîneurGusztáv Sebes[42]. Les Hongrois affrontent ensuite l'Uruguay, tenant du titre, pour un match prévu comme« intense et spécial », du fait de la force des deux formations[42]. Si la Hongrie prend rapidement les devants et mène 2-0 après 47 minutes de jeu, les Uruguayens recollent au score en fin de match et arrachent les prolongations[42]. Un doublé deSándor Kocsis en prolongation permet aux Magyars de prendre un avantage décisif[42]. Cette victoire face à laCeleste est historique puisque l'Uruguay n'avait encore jamais perdu un match lors d'un tournoi mondial[note 4].
Nándor Hidegkuti etFerenc Puskás, deux éléments majeurs de « l'équipe d'Or » de Hongrie, ici avec la sélection de Budapest en 1954.
En dépit de ce drame sportif, l'équipe hongroise retrouve de sa superbe et aligne une nouvelle série de dix-huit matchs sans défaite, dont une victoire enUnion soviétique. En1956, elle s'incline pourtant enTurquie. Peu après, une nouvelle défaite contre laBelgique entraîne le limogeage du sélectionneur« mythique » de cette période, Gusztáv Sebes[48].
L'histoire de cette équipe hongroise de légende prend fin le23 octobre1956, quand les chars russes entrent à Budapest pour écraser l'insurrection hongroise. À ce moment, la plupart des internationaux hongrois sont en déplacement pour un match deCoupe d'Europe avec leBudapest Honvéd[A 17]. Les joueurs et leur entraîneurBéla Guttmann décident de ne pas rentrer et organisent une tournée mondiale. À leur retour en Europe,Puskás,Czibor etKocsis choisissent de ne pas retourner en Hongrie. Suspendus par laFIFA à la demande de la fédération hongroise, ils signeront en1958 auReal Madrid pour le premier, et auFC Barcelone pour les deux autres, et ne joueront plus jamais pour la Hongrie[A 17].
Pour laCoupe du monde de 1958 enSuède, la Hongrie peut encore compter surHidegkuti,Bozsik etGrosics. Elle est tenue en échec par lepays de Galles (1-1) puis s'incline (2-1) devant laSuède, sélection-hôte. Sa large victoire contre leMexique (4-0) lui permet de rejoindre le pays de Galles au classement. Les deux équipes sont à égalité de points alors qu'il n'y a qu'une seule place qualificative. La meilleure moyenne de buts des Hongrois ne profite pas à ceux-ci car dans ce cas de figure précis le critère des buts est ignoré et un match d'appui entre les deux formations doit donc être joué, conformément au règlement. Dans un stade désert, du fait du boycott des spectateurs choqués par l'exécution de l'ancien premier ministre hongroisImre Nagy, opposant au régime communiste[49], les Gallois créent la surprise en l'emportant face au dernier finaliste (2-1)[50].
Après l'échec au mondial suédois, la sélection hongroise prend part à lapremière « Coupe d'Europe des nations », organisée par la toute nouvelleUEFA. Les Hongrois ouvrent la compétition le face à l'Union soviétique. Il s'agit du premier match à enjeu opposant la Hongrie à l'Union soviétique, qui a fait écraser l'insurrection de Budapest deux ans plus tôt. Austade Lénine deMoscou, ils s'inclinent lors du match aller de leur huitième de finale (3-1)[51]. Au retour, les Soviétiques, futurs vainqueurs de l'épreuve, l'emportent encore (1-0)[51]. En1959, après trois ans de pause, la Hongrie achève ladernière édition de la Coupe internationale à la deuxième place, un point derrière laTchécoslovaquie ;Lajos Tichy termine meilleur buteur du tournoi[52].
À la suite de l'éparpillement de son « Équipe d'Or » et de ces derniers échecs sportifs, la Hongrie parvient à reconstruire une sélection compétitive autour de l'attaquantFlórián Albert, qui fait ses débuts en sélection enjuin 1959[53]. Bien que n'étant plus considérée comme l'une des meilleures équipes du monde, la sélection hongroise obtient toutefois des résultats intéressants pendant lesannées 1960[54]. Officiellement, ce n'est plus la sélection dite « A » qui participe aux Jeux, mais bien lasélection « olympique» car laFIFA ne considère plus les matchs desJeux olympiques après 1960 comme des matchs de la sélection A[55]. C'est avec une équipe largement renouvelée que la Hongrie aborde lesJeux olympiques de Rome en 1960.
Après avoir survolé son groupe au premier tour (2-1 contre l'Inde, 6-2 contre lePérou, 7-0 contre laFrance), la Hongrie s'incline en demi-finale face auDanemark (2-0)[56]. Menée par Flórián Albert, âgé de seulement 18 ans, la sélection décroche la médaille de bronze en battant l'Italie en petite finale[54],[57].
Lors de laCoupe du monde 1962 auChili, l'effectif de la Hongrie ne compte plus que le gardien de butGyula Grosics comme témoin de l'épopée de 1954. Au premier tour, la Hongrie affronte d'abord l'Angleterre. Elle mène rapidement au score, mais les Anglais égalisent après une heure d'efforts, surpenalty. En fin de partie,Flórián Albert marque et fait gagner les siens[58]. La Hongrie surclasse ensuite laBulgarie, néophyte dans la compétition (6-0), après avoir marqué quatre buts lors des douze premières minutes[58]. N'ayant besoin que d'un match nul face à l'Argentine, une des meilleures formations d'Amérique du Sud, pour se qualifier, l'entraîneurLajos Baróti fait tourner son effectif et obtient le point qu'il recherchait[58].
Malgré ces bons résultats, le parcours des Hongrois s'arrête en quarts de finale contre laTchécoslovaquie, vainqueur un but à zéro grâce aux nombreux arrêts de son gardien de butViliam Schrojf[59]. Albert est désigné« Meilleur jeune joueur » du tournoi, succédant au palmarès au BrésilienPelé[60].
Malgré ses débuts chaotiques, une deuxième édition de la« Coupe d'Europe des nations » est lancée sur le même modèle, et le nombre de participants est cette fois bien plus élevé. La sélection hongroise se défait dupays de Galles autour préliminaire, puis de l'Allemagne de l'Est en huitième de finale après deux confrontations accrochées, avant d'éliminer laFrance en quart de finale, grâce notamment à une nette victoire àColombes où les buteurs sont Albert etTichy, auteur d'un doublé (3-1). La Hongrie se retrouve ainsi en Espagne pour le tournoi final[61]. Opposés en demi-finale à l'équipe locale, les Hongrois égalisent à cinq minutes de la fin du temps réglementaire ; l'Espagne l'emporte toutefois en prolongation[61]. La Hongrie doit se contenter d'une petite finale contre leDanemark. Les deux équipes n'arrivent pas à se départager pendant le temps réglementaire (1-1) ; en prolongation, un doublé deDezső Novák offre la troisième place continentale à la Hongrie[62]. Novák,Ferenc Bene, auteur de deux buts en phase finale, etFlórián Albert, omniprésent dans le jeu hongrois, figurent dans l'équipe-type du tournoi[63].
Quelques mois après le championnat d'Europe, la Hongrie participe auxJeux olympiques de Tokyo, où, comme les autres pays de l'Est, elle envoie ses meilleurs joueurs n'ayant pas disputé la dernière Coupe du monde, à l'image de Dezső Novák et Ferenc Bene qui sont les piliers de cettesélection olympique. LaCorée du Nord, initialement dans le groupe de la Hongrie, est disqualifiée pour avoir pris part auxJeux des nouvelles forces émergentes, interdits par leComité international olympique[64]. Opposés à la modestesélection marocaine pour le premier match de leur groupe, les Hongrois s'imposent aisément six buts à zéro, tous inscrits parBene[65]. La Yougoslavie bat à son tour le Maroc, et comme les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés, Hongrois etYougoslaves se disputent en dernière journée un match sans enjeu au cours duquel ils offrent un grand spectacle, ponctué par onze buts (6-5) dont quatre pour le seulTibor Csernai[65]. En quart de finale, les Hongrois éliminent laRoumanie (2-1) puis écartent laRépublique arabe unie en demi-finale sur le score de 6-0, avec notamment un quadruplé de Bene[65]. En finale, austade olympique de Tokyo, devant 65 610 spectateurs, la Hongrie s'impose face à laTchécoslovaquie au terme d'une finale olympique d'un niveau de jeu« plutôt médiocre », grâce à un nouveau but de Bene et unbut contre son camp deVladimir Weiss (2-1)[66],[B 2]. La Hongrie remporte pour la deuxième fois de son histoire la médaille d'or auxJeux olympiques[67]. Avec douze buts en cinq matchs, Bene termine meilleur buteur de la compétition[65].
Portée par ce succès aux Jeux et par une génération prometteuse[54], la Hongrie domine facilement son groupe dequalification à la Coupe du monde 1966 face à l'Allemagne de l'Est et l'Autriche. En phase finale, elle affronte dans le groupe 3 lePortugal d'Eusébio, récipiendaire du dernierBallon d'or, leBrésil, double champion du monde en titre, et laBulgarie[B 2],[68]. Pour son entrée en lice àOld Trafford, la Hongrie s'incline face au Portugal trois buts à un[69]. La Hongrie affronte ensuite le Brésil, invaincu en Coupe du monde depuis lequart de finale de 1954 perdu face à la Hongrie. Portés par un Albert au sommet de son art[53], et face à une équipe privée de son maître à jouerPelé, blessé, les Magyars l'emportent trois buts à un après un match remarquable[70],[71]. N'ayant besoin que d'un nul face à la Bulgarie pour poursuivre la compétition, les Hongrois, pourtant menés au score pendant une demi-heure, s'imposent sans forcer (3-1)[69]. En quart de finale, la Hongrie rencontre l'Union soviétique.Albert etBene, les deux meilleurs attaquants hongrois, sont marqués de près. Profitant de deux erreurs du gardien hongroisJózsef Gelei[72], les Soviétiques marquent au début de chaque période, tandis que leur fameux gardien de butLev Yachine, malgré ses 37 ans, arrête les nombreux tirs hongrois[B 3], permettant aux siens de s'imposer deux buts à un[73].
Quelques mois après l'échec de l'Euro 1968, laHongrie défend sa médaille d'or olympique auxJeux de Mexico. Si le groupe ne comprend aucun joueur de la dernière Coupe du monde, le défenseurDezső Novák et le milieu de terrainLajos Szűcs renforcent la sélection. Elle domine facilement leSalvador (4-0)[76], est accrochée par leGhana (2-2) mais passe le premier tour en écartantIsraël (2-0). En quart de finale elle bat leGuatemala (1-0) puis leJapon en demi-finale (5-0), avant de triompher en finale de laBulgarie (4-1)[77] lors d'un match mouvementé, marqué par plusieurs expulsions du côté bulgare[78]. La Hongrie remporte son troisième titre olympique de football (1952, 1964, 1968)[79]. C'est le seul pays à avoir réalisé cette performance[note 5].Novák devient le premier footballeur à avoir remporté trois médailles olympiques (l'or en 1964 et 1968, le bronze en 1960), un exploit resté inégalé depuis[78].
En juin 1969, la sélection connaît un coup dur avec la grave blessure deFlórián Albert lors d'un matchqualificatif pour la Coupe du monde 1970 face au Danemark[80]. Privés de leur meneur, qui ne portera plus le maillot de la sélection pendant deux ans, mais avec unFerenc Bene étincelant[B 2], les Hongrois terminent leur groupe éliminatoire en tête à égalité de points avec laTchécoslovaquie. Le critère de la différence de buts, favorable aux Hongrois, n'étant malheureusement pour eux pas pris en compte (il le sera pourtant en phase finale), un match d'appui est nécessaire. Il est disputé en décembre sur terrain neutre àMarseille. Dominateurs en première période, les Hongrois manquent de réalisme face aux Tchécoslovaques et s'inclinent finalement quatre buts à un[81],[82]. Pour la première fois, la Hongrie ne parvient pas à se qualifier pour une phase finale de Coupe du monde[note 6].
La Hongrie se rattrape ense qualifiant pour la phase finale duChampionnat d'Europe de 1972. Après avoir dominé laFrance (battue une nouvelle fois à Colombes), laBulgarie et laNorvège en poule préliminaire[83], elle affronte en quart de finale l'équipe de Roumanie[note 7]. Après deux matchs nuls (1-1 àBudapest puis 2-2 àBucarest), un match d'appui est organisé àBelgrade, que la Hongrie remporte dans les derniers instants (2-1)[83]. En Belgique lors du tournoi final, elle retrouve en demi-finale l'URSS qui l'emporte 1-0 sur un but chanceux,Sándor Zámbó voyant quant à lui son penalty arrêté par le gardien soviétiqueRudakov à cinq minutes du terme[84]. La Hongrie se classe quatrième de cette édition, en perdant la petite finale contre laBelgique à qui ses défenseurs offrent les deux buts (1-2)[85]. Albert, qui a fait son retour en équipe nationale peu avant la compétition, n'est plus que l'ombre du joueur qu'il fut. Il ne sera plus sélectionné qu'une fois en1974, lors d'un match jubilé[80].
LesHongrois se présentent auxJeux olympiques de Munich qualifiés d'office en tant que tenants du titre. Invaincus auxJeux Olympiques depuis1960, ils font partie des favoris[86]. Au premier tour, la Hongrie domine dans son groupe l'Iran (5-0) puis partage les points avec leBrésil (2-2) avant de valider sa qualification avec une victoire contre leDanemark (2-0)[87]. Au second tour, l'équipe hongroise olympique remporte sa poule en gagnant ses trois matchs contre l'Allemagne de l'Est (2-0), l'Allemagne de l'Ouest (4-1) et leMexique (2-0)[88] et accède ainsi à la finale où elle rencontre laPologne. Les Hongrois manquent de remporter leur quatrième médaille d'or : malgré l'ouverture du score deBéla Várady, le PolonaisDeyna réalise un doublé, offrant la victoire aux siens[86]. Doubles tenants du titre et invaincus dans la compétition depuis 1960, les Hongrois s'inclinent donc en finale, remportant une médaille d'argent[89].
Avec le retrait de la générationquart-de-finaliste de 1966, lesannées 1970 voient la Hongrie perdre progressivement son statut d'équipe majeure en étant moins en réussite, malgré la qualité de son football[90]. La sélection manque ainsi de peu laqualification à la Coupe du monde de 1974 dans un groupe très disputé. Elle est devancée à la différence de buts par laSuède et l'Autriche et est éliminée en étant invaincue. Dans la course à l'Euro 1976, elle s'incline deux fois face aupays de Galles et lui laisse la première place qualificative du groupe, la Hongrie devant se contenter de la deuxième place. Lasélection olympique, qui reste sur trois finales d'affilée, connait une plus grande désillusion encore, car elle est éliminée au tout premier tour des qualifications auxJeux olympiques de 1976 par la Bulgarie[91].
La Hongrie revient au niveau mondial avec l'éclosion d'une nouvelle génération de joueurs emmenée parAndrás Törőcsik,László Fazekas etTibor Nyilasi. Elle sequalifie pour la phase finale de laCoupe du monde de 1978 en devançant et éliminant dans son groupe l'Union soviétique - une première en compétition[6] - puis en battant largement laBolivie en barrage intercontinental[92]. Au premier tour dumundial elle est placée dans le groupe le plus relevé, composé de l'Argentine, sélection d'un pays-hôte dont la junte militaire au pouvoir attend la victoire, l'Italie, « cinquième tête de série », et laFrance qui est en plein renouveau[A 18]. Les Hongrois ont la lourde tâche de rencontrer l'Argentine austade Monumental deBuenos Aires lors de la première journée. Ils marquent les premiers mais concèdent vite l'égalisation sur une faute de main de leur gardien. Dans une ambiance exaltée, le match devient tendu et parfois assez brutal. Les Argentins prennent finalement l'avantage en fin de match parDaniel Bertoni, donné blessé mais entré en cours de partie[B 4]. L'arbitrage plutôt favorable à l'équipe locale exaspère les Hongrois qui finissent par perdre leur sang-froid, à l'image deTörőcsik etNyilasi, expulsés coup sur coup[A 18]. Privés de quatre joueurs majeurs, suspendus ou blessés, les Hongrois s'inclinent ensuite face à l'Italie malgré un bon début de partie (1-3)[93]. Le dernier match face à la France, sans enjeu, s'achève sur une troisième défaite[94].
La Hongrie laisse échapper laqualification à l'Euro 1980, dont la phase finale a été élargie à huit équipes, à laGrèce, qui obtient sa première qualification pour la phase finale d'une compétition officielle[95].
Enphase préliminaire à laCoupe du monde 1982, la Hongrie parvient à terminer en tête du groupe 4, devant l'Angleterre, également qualifiée et face à laquelle elle concède pourtant deux défaites[96]. Lors de la phase finale en Espagne, la formation deKálmán Mészöly se distingue en battant l'équipe du Salvador le15 juin àElche sur le score à l'écart le plus large enregistré en Coupe du monde : 10-1[A 19]. Jamais une autre équipe n'a en effet réussi à marquer dix buts dans un match en phase finale. Les buteurs hongrois sontLászló Kiss (3),László Fazekas (2),Tibor Nyilasi (2),József Tóth,Gábor Pölöskei etLázár Szentes[97]. Ce succès record reste pourtant sans lendemain, les Hongrois étant battus lourdement lors de la deuxième journée par l'Argentine du jeuneDiego Maradona, qui s'impose quatre buts à un[B 5]. Lors du dernier match face à laBelgique, les joueurs hongrois, qui doivent impérativement gagner pour se qualifier, mènent longtemps au score grâce àVarga mais concèdent l'égalisation à un quart d'heure du terme au bout d'un exploit individuel deJan Ceulemans (1-1), et sont finalement éliminés[98].
Leparcours éliminatoire de l'Euro 1984 est particulièrement difficile pour les Magyars, avec quatre défaites en huit matchs. La Hongrie termine à la quatrième place d'un groupe de cinq, derrière leDanemark, l'Angleterre et la Grèce[95].
Malgré l'échec de la campagne européenne, la Hongrie parvient à sequalifier pour laCoupe du monde 1986 en devançant lesPays-Bas et l'Autriche[99]. Le tournoi auMexique démarre cependant douloureusement, avec une lourde défaite face à la redoutable équipe d'URSS (6-0), future première du groupe[B 6]. Si sa victoire face auCanada (2-0) lui donne un peu d'espoir, l'équipe est balayée lors du match décisif par laFrance, candidat déclaré à la victoire (3-0)[100]. Une trop mauvaise différence de buts ne permet pas à la Hongrie de figurer parmi les meilleurs troisièmes repêchés pour accéder au second tour. La Coupe du monde au Mexique marque la fin d'une époque où la sélection hongroise n'était jamais très loin du plus haut niveau, et précède une longue traversée du désert pour le football hongrois qui n'est plus que l'hombre de lui-même.
Entre1986 et2014, la Hongrie ne parvient en effet pas à se qualifier pour la moindre phase finale deChampionnat du monde oud'Europe. En manque de joueurs de haut niveau mondial, l'équipe peine le plus souvent à se placer au-dessus du troisième quartile du football européen. Cette période d'échecs sportifs amène à de nombreux limogeages et à une instabilité des entraîneurs à la tête de la sélection hongroise[101].
Gábor Király, qui fait ses débuts en sélection en 1998, est un joueur-clé de cette période difficile de l'équipe hongroise.
Preuve du déclin de la Hongrie, les Magyars pointent, en, à la87e place du classement mondial de laFIFA, son rang le plus bas depuis la création du classement en 1993[109]. La Hongrie perd contre d'autres équipes, qualifiées à l'époque de« modestes » comme laSuisse et laTurquie, quise qualifient pour l'Euro 1996, au contraire de la Hongrie[110]. La sélection magyare retrouve des couleurs lors deséliminatoires de la Coupe du monde de 1998. Avec le jeune et prometteur gardien de butGábor Király[111], elle se classe en effet deuxième de son groupe et se qualifie pour le tour de barrages où elle affronte laYougoslavie. À ce stade l'équipe hongroise ne fait cependant pas illusion et est balayée 1 à 12 au score cumulé des matchs aller et retour[112]. Les résultats de la campagne éliminatoire du mondial permettent toutefois à la sélection de gagner 31 places au classement FIFA de1997 à1998[109]. Quelques mois plus tard, en, la Hongrie remporte laLG Cup, tournoi amical se déroulant dans des pays musulmans[113].
En vue desqualifications de l'Euro 2004, la fédération hongroise choisit un nouveau sélectionneur :Lothar Matthäus, grand nom du football allemand[116]. Mais la Hongrie, qui voit les débuts intéressants deRoland Juhász, est toujours à la peine et termine encore avant-dernière d'un groupe très disputé, à seulement six points du premier, laSuède[117]. Après un léger sursaut à la suite de quelques performances honorables, la Hongrie redescend au-delà de la70e place du classement FIFA en2005[109]. Lors de laphase qualificative de la Coupe du monde 2006, la Hongrie ne fait pas davantage illusion et termine en milieu de tableau de son groupe, avec dix points de retard sur les deux premiers et dix points d'avance sur le cinquième[118]. Cet échec entraîne le limogeage de Matthaüs[116].
Lors deséliminatoires de l'Euro 2008, la Hongrie est placée dans le groupe du tenant du titre, laGrèce[119]. Dominée par la plupart des formations de son groupe, l'équipe hongroise termine avant-dernière, à douze points du dernier qualifié du groupe[120]. Après ce nouvel échec, lafédération hongroise embauche à nouveau un sélectionneur étranger, l'ancien international néerlandaisErwin Koeman[121]. Les résultats s'améliorent un peu, comme l'illustre l'évolution du classement mondial de la sélection (47e enjanvier 2009,27e en 2011[109]), mais la Hongrie, engagée dans leséliminatoires de la Coupe du monde 2010, échoue à trois points de la place de barragiste, occupée par lePortugal[122].
L'équipe de Hongrie en 2011.
La Hongrie se classe ensuite troisième de son groupeéliminatoire de l'Euro 2012, et se console d'être la « première équipe non qualifiée » du groupe[123]. La Hongrie stabilise sa position au classement de la FIFA,32e en2012[109]. La campagne de qualification à laCoupe du monde 2014 ressemble à celle de l'Euro : la Hongrie est éliminée en terminant à deux points de laRoumanie, barragiste[124]. La sélection subit alors une cuisante défaite face aux Pays-Bas, vainqueur huit buts à un[125], ce qui constitue la pire défaite des Hongrois depuis1941[126].
L'élargissement de la phase finale du Championnat d'Europe à 24 équipes offre des chances supplémentaires aux sélections moyennes comme la Hongrie de disputer le tournoi. Les Hongrois sauront pleinement en profiter. Lors deséliminatoires de l'Euro 2016 ils se retrouvent dans un groupe où figurent laRoumanie, l'Irlande du Nord, laGrèce, lesîles Féroé et laFinlande[127]. Ils terminent à nouveau à la troisième place de leur poule, place qui cette fois-ci est qualificative pour les barrages. La Hongrie passe ce tour décisif en battant laNorvège à l'aller comme au retour. La sélection dirigée par l'AllemandBernd Storck se qualifie ainsi pour son premier tournoi international depuis trente ans. La règle du repêchage des meilleurs troisièmes de poule en phase finale donnent de réelles opportunités de passer le premier tour. La Hongrie n'a finalement pas à se soucier de cette règle car elle fait mieux en obtenant la première place du groupe en étant invaincue, grâce notamment à une victoire d'entrée contre l'Autriche (2-0) et un bon match nul contre lePortugal, futur vainqueur de la compétition, au terme d'un match spectaculaire (3-3, après avoir à chaque fois mené au score)[128]. L'aventure pour les Hongrois s'arrête cependant en huitième de finale, contre l'un des favoris du tournoi, laBelgique, qui s'impose sur le score sans appel de 4-0[129]. Cette défaite altère à peine la performance globale de cette équipe hongroise qui a fait bonne figure pour son retour dans un tournoi majeur.
Le retour de la Hongrie en phase finale de la Coupe du monde ne sera en revanche pas pour2018. Présente dans legroupe duPortugal et de laSuisse, la Hongrie reste en effet abonnée à la troisième place en poule éliminatoire et finit à quatorze points de la deuxième place qui donne accès aux barrages[130]. Cette campagne qualificative hongroise est notamment marquée par des performances très ternes à l'extérieur, dont un match nul surprenant sur la pelouse desîles Féroé (0-0) et une défaite enAndorre (0-1)[131]. À la suite de cet échec,Bernd Storck est limogé, et remplacé par le BelgeGeorges Leekens, ancien sélectionneur de l'Algérie, qui a pour objectif la qualification pour l'Euro 2020[132],[133]. Mais un faible niveau de jeu proposé et des résultats très négatifs dont deux défaites surprenantes en amical contre leLuxembourg (1-2) en[134] puis quelques mois plus tard contre leKazakhstan (2-3) font queGeorges Leekens est remercié en avant même le début de la campagne de qualification[135]. L'entraîneur belge est remplacé par l'ItalienMarco Rossi[136] passé notamment par leBudapest Honvéd et leDAC 1904.
Le, la Hongrie, alors placée dans legroupe 3 de la Ligue B lors de l'édition 2020-2021 de la Ligue des nations, obtient sa promotion en Ligue A pour la prochaine édition grâce à une victoire acquise à domicile contre laTurquie lors de la dernière journée des phases de poules (2-0), permettant aux Magyars de devancer lesRusses défaits lourdement enSerbie (0-5) dans le même temps[137]. La sélection affiche un bilan de 3 victoires, 2 matchs nuls et une défaite (à domicile contre laRussie 2-3).
Lors de l'Euro 2021, la Hongrie est placée dans legroupe F, le plus relevé du tournoi en compagnie de trois des quatre demi-finalistes de 2016 : laFrance, l'Allemagne et comme cinq ans plus tôt lePortugal, avec l'avantage de jouer deux matchs à domicile, contre les Bleus et les Lusitaniens. Elle a cette fois-ci misé sur un jeu plus défensif et plus basé sur la contre-attaque par rapport à l'Euro 2016 (où les nombreux espaces laissés par un jeu porté vers l'avant ont abouti à une lourde défaite 0-4 contre laBelgique en 1/8e de finale) et auxéliminatoires du Mondial 2018 qui ont été complètement manqués. Cette tactique permet aux Hongrois d'offrir une belle résistance face à leurs trois redoutables adversaires. Lors du premier match à domicile contre lePortugal, champion sortant, les Magyars tiennent longtemps le choc et inscrivent même un but refusé pour hors-jeu à la79e minute, avant de s'effondrer en toute fin de match, encaissant trois buts dans les dix dernières minutes. Le premier but portugais est venu d'un tir malencontreusement dévié dans ses propres filets parWilli Orban mettant ainsi un coup fatal au moral des Hongrois visiblement épuisés (0-3). Contre toute attente, les hommes deMarco Rossi réagissent parfaitement lors des deux dernières journées. Ils tiennent ainsi en échec les champions du mondefrançais (1-1) en faisant preuve d'une grande abnégation et d'une grande discipline,Attila Fiola ayant par ailleurs ouvert le score dans les arrêts de jeu de la première période avant qu'Antoine Griezmann ne remette les deux équipes à égalité à la66e minute. Lors du dernier match, la Hongrie passe tout proche de l'exploit contre l'Allemagne àMunich (2-2) en menant par deux fois au score grâce àÁdám Szalai etAndrás Schäfer. Elle est même virtuellement qualifiée jusqu'à la84e minute lorsqu'un dernier but deLeon Goretzka sauve laMannschaft d'une élimination prématurée. La Hongrie, malgré ces deux bons résultats contre des équipes prestigieuses, termine dernière du groupe. Toutefois, les Hongrois se sont montrés héroïques contre des adversaires beaucoup plus puissants sur le papier voire considérés comme des favoris à la victoire finale et ont représenté un des coups de cœur de la compétition[138],[139]. Leurs performances lors de cet Euro, saluées dans la presse sportive[138],[139], sont d'autant plus remarquables que le meneur de jeu de l'équipe hongroise,Dominik Szoboszlai, était forfait pour la phase finale pour cause de blessure[140].
La Hongrie échoue toutefois à se qualifier pour laCoupe du monde 2022, puisqu'elle termine4e au sein dugroupe I particulièrement homogène avec 17 points. Les Magyars pourront nourrir des regrets, en ayant concédé deux courtes défaites contre l'Albanie (0-1 à chaque fois), un adversaire à leur portée, ainsi qu'une lourde défaite à domicile contre l'Angleterre (0-4 en ayant encaissé tous les buts en2e période) alors que les hommes deMarco Rossi ont dans le même temps réussi à prendre 4 points sur 6 contre laPologne (nul spectaculaire 3-3 à domicile à l'aller en ayant mené deux fois au score, victoire 2-1 à l'extérieur au retour) et décroché un match nul sur le terrain de l'Angleterre (1-1).
La Hongrie, forte de son bon parcours en Ligue des nations, se retrouve tête de série auxéliminatoires de l'Euro 2024 et se qualifie sans encombre pour la phase finale en terminant première de son groupe et invaincue, avec un bilan de 5 victoires (dont 2 sur le score de 2-1 à l'aller comme au retour face à laSerbie, son principal concurrent dans la poule) et 3 matchs nuls.
À l'heure actuelle, la majorité des internationaux hongrois évoluent hors du pays en raison du faible niveau duchampionnat hongrois comparé à d'autres championnats européens[141]. Ainsi, seuls neuf joueurs appelés parPál Dárdai pour le match amical face à laGrèce en 2015, évoluent enpremière division hongroise[141].
Plusieurs joueurs hongrois, à la suite d'émigrations ou de déplacement forcés, ont joué sous les couleurs d'autres sélections, notamment pour l'équipe de France. Ainsi,Joseph Ujlaki, hongrois de naissance, joue vingt-et-un matchs internationaux avec lesBleus entre 1952 et 1960, etDésiré Koranyi, né sous le nom de Deszõ Korányi Kronenberger, joue cinq matchs avec l'équipe de France entre 1939 et 1942[142].
De même, nombre d'internationaux hongrois ont également joué pour laRoumanie. Par exemple,Iuliu Bodola joue ainsi quarante-huit matchs avec la Roumanie, puis treize matchs avec la Hongrie, tandis qu'István Avar joue deux matchs pour la Roumanie avant d'être sélectionné à vingt-et-une reprises par la Hongrie[143]. D'autres joueurs ont effectué le chemin inverse, à l'instar d'Iuliu Baratky, sélectionné neuf fois sous le maillot hongrois puis vingt fois sous le maillot roumain[143].
Quelques internationaux hongrois sont nés en dehors del'Europe, commeThomas Sowunmi, né auNigeria et international hongrois entre 1999 et 2006[144], ou encoreLeandro, d'origine brésilienne et international hongrois de 2004 à 2015[145].
Ferenc Puskás est l'un des meilleurs éléments duOnze d'or hongrois dans lesannées 1950. Issu duBudapest Honvéd comme nombre de ses coéquipiers internationaux[A 14], Puskás fait ses débuts internationaux à seulement 18 ans, en1945[147]. Devenant de plus en plus compétitifs, les Magyars remportent lesJeux olympiques de 1952 et les observateurs ne tarissent pas d'éloges sur Puskás, capitaine et buteur de l'équipe, qui est rapidement considéré comme« l'un des meilleurs footballeurs au monde », mettant en avant ses capacités exceptionnelles de dribbleur[A 15]. Lors dumatch contre l'Angleterre en 1953,Ferenc Puskás marque son deuxième but du match en réalisant une nouvelle technique, le « drag-back »[39]. Ce but, souvent utilisé dans le football moderne, consiste à, lors d'une course avec le ballon, arrêter brusquement le ballon, faire un demi-tour et tirer au but[39]. Cette technique permet ainsi de surprendre les défenseurs, mais aussi le gardien de but[39]. Lors de laCoupe du monde de 1954, Puskás est blessé lors du deuxième match en phase de poules. Tout juste rétabli, il revient en finale mais voit douloureusement son équipe s'incliner, malgré un but refusé pour un hors-jeu contesté duMajor galopant[30]. Après l'insurrection de Budapest, Ferenc Puskás s'installe en Espagne, jouant auReal Madrid CF ainsi que quatre matchs avec le maillotespagnol entre1961 et1962[147]. Reconverti en entraîneur, il revient en Hongrie en1992, à 65 ans, appelé au chevet d'une sélection hongroise tombée au plus bas en 1993. Il dirige l'équipe durant quatre matches, dont trois défaites. En hommage à son prestige en tant que buteur, laFIFA crée en 2009 lePrix Puskás, qui récompense le plus beau but de l'année parmi une sélection de dix buts que les internautes doivent départager[148].
Sándor Kocsis est un des attaquants mythiques du Onze d'or hongrois avec 75 buts marqués en 68 matchs.
Sándor Kocsis est aussi un des attaquants principaux du Onze d'or. Joueur du Budapest Honvéd[A 14], Kocsis fait partie du groupe victorieux auxJeux olympiques de 1952 et marque six buts en cinq matchs[149]. Lors de laCoupe du monde de 1954, Kocsis permet notamment aux Magyars d'atteindre la finale en inscrivant un doublé en prolongations en demi-finale[42]. Il termine meilleur buteur de la compétition avec onze buts inscrits[150]. Comme nombre de ses coéquipiers, Kocsis s'exile en 1956 et rejoint leFC Barcelone. Il ne reviendra jamais en Hongrie[151]. Avec 75 buts marqués en 68 sélections, Sándor Kocsis a surtout marqué les différents observateurs grâce à son jeu de tête, queGusztáv Sebes considère comme« le meilleur de l'histoire »[151].
György Sárosi, joueur duFerencváros de1930 à1948, inscrit 42 buts en 62 matchs pour la sélection hongroise entre1931 et1943[152]. György Sárosi participe à laCoupe du monde de 1934 et marque notamment un but en quart de finale contre laWunderteam autrichienne[153]. Lors d'un match de laCoupe internationale 1936-1938, il inscrit sept buts contre laTchécoslovaquie[154]. Lors de laCoupe du monde de 1938, nommé capitaine de l'équipe[B 7], il termine deuxième meilleur buteur de la compétition avec cinq buts[155] et est nommé dans l'équipe-type du tournoi[156]. Sa polyvalence est souvent mise en avant, du fait que György Sárosi pouvait jouer aussi bien en tant qu'avant centre, son poste de prédilection, demi ou même arrière[157].
Après l'éparpillement de son Onze d'or à la suite de l'insurrection de 1956, la Hongrie trouve des successeurs, notamment en la personne deFlórián Albert, qui fait ses débuts internationaux en 1959, à l'âge de 17 ans[60]. Lors de son premier match, face aux vice-champions du monde en titresuédois, il inscrit un doublé, donnant la victoire aux siens (3-2)[60]. Il participe à sa premièreCoupe du monde en1962 et termine meilleur buteur de la compétition avec quatre buts marqués en trois matchs[158]. Remportant de nombreux titres avec son club (notamment laCoupe des villes de foires 1964-1965), Albert continue ses performances avec la sélection hongroise et reçoit leBallon d'or en1967[159]. Gravement blessé en 1969, il ne retrouve les terrains que deux ans plus tard[60]. Mais son retour n'est pas convaincant, et il prend finalement sa retraite en 1974 avec un bilan international de 32 buts en 75 matchs[60].
József Bozsik, joueur duBudapest Honvéd de 1943 à 1962, fait ses débuts internationaux en 1947[160]. Membre du Onze d'or mais pas le plus connu, Bozsik remporte le titre olympique et termine finaliste de la Coupe du monde[160]. Il fait partie de l'équipe-type de laCoupe du monde de 1954[161]. Malgré l'insurrection de Budapest, au contraire de nombre de ses coéquipiers, Bozsik reste en Hongrie et joue avec la sélection magyare jusqu'en 1962[160]. Joueur le plus capé avec 101 sélections, Bozsik marque notamment la sélection par sa créativité et sa technique[160]. Par la suite, en1974, il entraîne l'équipe de Hongrie. Le stade duBudapest Honvéd est renommé en son honneur en1986[160].
Gyula Grosics est le gardien de la sélection pendant près de quinze ans, entre 1947 et 1962[162]. Originaire deDorog, il rejoint le Budapest Honvéd en 1950 pour y disputer sept saisons puis achève sa carrière auFC Tatabánya[162]. Il débute en équipe nationale en 1947 et participe à toutes les campagnes de la Hongrie, que ce soit aux Jeux olympiques, en Coupe du monde ou à l'Euro[162]. Il remporte ainsi la médaille d'or autournoi olympique en 1952 àHelsinki et contribue à la série d'invincibilité de l'Aranycsapat, jusqu'à la finale deCoupe du monde 1954, perdue face à laRFA[162]. Grosics marque la sélection par une bonne détente, une prise de balle sûre, un grand sens de l'anticipation et son jeu au pied,« digne des meilleurs joueurs de champ »[162]. Officiellement, il joue jusqu'à sa mort, en 2014, avecFerencváros, car, en hommage, le club hongrois fait figurer son nom chaque saison dans la liste de joueurs transmise à la fédération nationale[162].
À la fin des années 1940,László Kubala est considéré comme l'un des plus talentueux attaquant du pays, bien qu'il ne joue que trois matchs pour les Magyars en 1948 ; il portera en effet les couleurs de trois équipes nationales différentes dans sa carrière[A 20]. Après avoir quitté leVasas SC sans autorisation, la fédération hongroise l'exclut et le poursuit pour escroquerie, en déclarant à laFIFA qu'il avait« une vie non sportive, aux mœurs dépravées » et qu'il a« délaissé sa patrie, son club et ses parents »[A 20].
Ferenc Gillemot est le tout premier sélectionneur de la Hongrie[101]. Officiant à ce poste de 1902 à 1904, Gillemot dirige la sélection pendant cinq matchs[101]. Toutefois, Gillemot, ancien défenseur du33 FC ou duBudapest TC, est également champion national de cyclisme[165]. Il mène la Hongrie à trois succès et à deux défaites, lors de cinq matchs disputés contre l'Autriche ou contre laBohême et Moravie[165]. Après cette expérience de sélectionneur, Ferenc Gillemot se reconvertit et devient arbitre, journaliste sportif et même professeur à l'université[165]. Il meurt au combat lors de laPremière Guerre mondiale en 1916[165].
Károly Dietz, sélectionneur de la Hongrie pendant 41 matchs de 1934 à 1939, réalise une modeste carrière de joueur dans lesannées 1910 avec des clubs comme leMagyar Atlétikai Club. Avant sa prise de fonction en 1934, Dietz est dessinateur. Après la Première Guerre mondiale, il devient comptable et obtient en 1930 undoctorat en droit[166]. Après la déception de laCoupe du monde de 1934, Dietz remplaceÖdön Nádas[B 8]. Qualifiant aisément la Hongrie pour laCoupe du monde de 1938 avec une victoire 11-1 contre laGrèce, Dietz est accompagné d'Alfréd Schaffer, ancienne gloire du football hongrois[167]. Lors de cette Coupe du monde, la Hongrie écarte diverses formations et fait notamment impression en surclassant laSuède[B 1]. Finalement, les Hongrois sont battus face à l'Italie quatre buts à deux[A 12]. Malgré cet échec en finale, Dietz reste sélectionneur jusqu'en 1939, année durant laquelle laSeconde Guerre mondiale éclate. Emprisonné par lesnazis en 1944, il survit et revient en Hongrie pour redevenir avocat en 1951, avant de mourir en 1969[166]. En plus d'avoir été finaliste à la Coupe du monde, Dietz a surtout révélé sous son mandat des joueurs commeGyörgy Sárosi etGyula Zsengellér[B 8].
Gusztáv Sebes peut être considéré, avecBéla Guttmann, comme l'un des meilleurs techniciens du pays. En poste entre 1949 et 1956, il est sur le banc magyar lors du premier titre olympique, obtenu àHelsinki en1952, lors des deux victoires face à l'Angleterre, dont celle historique de novembre 1953 àWembley et durant la phase finale de laCoupe du monde 1954, achevée en finale[29]. Né àBudapest en1906, Sebes effectue toute sa carrière de joueur auMTK Budapest, entre 1929 et 1945. Durant laSeconde Guerre mondiale, il dirige plusieurs formations modestes de la capitale. En 1949, Sebes, communiste convaincu et ami du régime hongrois[30], est choisi pour diriger l'équipe nationale où il a carte blanche pour la remettre sur pied. Les événements politiques cette année-là modifient en profondeur les équipes de football et leBudapest Honvéd, devenu le club de l'armée hongroise, sert de camp de base à Sebes, qui sélectionne les meilleurs éléments hongrois au sein de cette formation[30]. Au niveau tactique, il s'inspire du 4-2-4 du technicienMárton Bukovi, alors en poste au MTK Budapest. Les résultats sont immédiats : une série de 32 matchs sans défaite, dont le tournoi olympique de 1952. Cette série est stoppée en finale du Mondial suisse, face à l'Allemagne de l'Ouest en 1954. La même année, il fait partie d'un comité européen de six membres élu à Bâle en juin 1954 lors de la fondation de l'UEFA (avec José Crahay etHenri Delaunay, Josef Gerö,George Graham,Ebbe Schwartz[A 21]. Malgré la déception de ne pas être couronné champion du monde, Sebes est maintenu à son poste. Une série de mauvais résultats au printemps 1956 (deux nuls et deux défaites) met un terme au contrat du technicien, qui est remplacé par son assistant, Márton Bukavi. Gusztáv Sebes décède à 80 ans, en 1986.
Lajos Baróti a dirigé la Hongrie durant 117 matchs, un record.
Avec 117 rencontres[168],Lajos Baróti est actuellement le technicien comptant le plus de matchs passés sur le banc de la sélection. Né en août 1914 àSzeged, il effectue la majeure partie de sa carrière de joueur dans le club de la ville, le Szegedi AK. Une blessure à un pied en 1948 l'oblige à quitter le terrain[169], pour prendre en main l'équipe où il joue depuis deux saisons,Győri ETO FC. Son passage sur le banc duBudapest Vasas est couronné de succès avec un titre de champion et trois Coupes de Hongrie. Il est appelé par les responsables de la fédération en 1957 à la tête de l'équipe nationale pour succéder àMárton Bukovi. Durant neuf ans, Bároti participe à trois Coupes du monde (atteignant à deux reprises le stade des quarts de finale) et mène la Hongrie à sa première phase finale deChampionnat d'Europe, enEspagne en 1964, terminée sur le podium. Il est remplacé à l'issue du quart de finale de Coupe du monde 1966, perdu contre l'Union soviétique. Bároti dirige ensuite le club d'Újpest Dozsa (finaliste de laCoupe des villes de foires en1969) puis lasélection péruvienne durant une année. Il dirige une nouvelle fois au Budapest Vasas avant d'être rappelé au chevet de l'équipe nationale en 1975. Il parvient à qualifier les Magyars pour la phase finale dumondial argentin en 1978, douze ans après leur dernière apparition dans la compétition. L'élimination hongroise dès le premier tour met fin à la collaboration entre Bároti et la sélection. Il termine sa carrière d'entraîneur en Autriche, auSSW Innsbruck et au Portugal où il réussit le doublé en 1981 avec leBenfica Lisbonne. Si en équipe nationale son palmarès est vierge, il a remporté de nombreux trophées en club dont quatre titres de champion de Hongrie, un titre de champion du Portugal et cinqCoupes de Hongrie. Baróti meurt en décembre 2005, à l'âge de 91 ans[170].
Liste complète des sélectionneurs de l'équipe de Hongrie[101]
Les sélectionneurs enitalique ont assuré l'intérim.
Mis à jour le.
Liste complète des sélectionneurs de l'équipe de Hongrie
Ouvert en1896 dans le14e arrondissement deBudapest, leMillenáris Sporttelep accueille les premiers matchs de la sélection hongroise[171]. D'une capacité de 8 130 places, le stade héberge aussi des compétitions d'athlétisme et decyclisme sur piste, ce qui provoque une certaine rivalité entre footballeurs et cyclistes[172]. Finalement, en1911, la sélection quitte le stade, transformé envélodrome en1928, pour jouer dans de plus grands complexes sportifs[172].
Après 1911, la Hongrie alterne ses rencontres à domicile entre leÜllői úti Stadion et leHungária körúti Stadion, qui sont les enceintes des deux clubs les plus titrés de Hongrie,Ferencváros et leMTK Budapest. C'est notamment auÜllői úti Stadion que se déroule l'une des victoires les plus larges des Magyars (13-1), face à laFrance, en1927[A 7].
Après1939, la Hongrie quitte leHungária körúti Stadion tout en continuant à jouer dans le stade deFerencváros jusqu'à l'effondrement d'une tribune le lors d'une rencontre face à l'Autriche[173]. À la suite de cet événement, le gouvernement décide de construire un nouveau stade, baptisé leNépstadion. Entre1948 et1953 (date de l'inauguration duNépstadion), la Hongrie joue la plupart du temps austade de Megyeri[174], conçu par l'ancien internationalAlfréd Hajós[175].
Construit à l'aide de bénévoles et de soldats, leNépstadion (enhongrois : « le stade du peuple »), situé dans leXIVe arrondissement deBudapest, est inauguré le lors d'une rencontre amicale face à laSuède (2-2). Il voit le l'Angleterre s'incliner 7-1 contre leOnze d'Or devant 92 000 spectateurs[40],[176]. La capacité d'origine du stade était de 104 000 personnes avant d'être réduite à 56 000 places[177].
Après la chute du régime socialiste, le stade garde son nom jusqu'en2002, date à laquelle il est renommé stadeFerenc-Puskás, en l'honneur de l'un des plus illustres joueurs hongrois[178]. Le stade, dont la capacité n'est plus que de 38 652 places, fait l'objet de travaux de rénovation et d'extension, après la rencontre deséliminatoires de l'Euro 2012 contre laFinlande afin de laisser place à un stade plus moderne, leNouveau Stade Ferenc-Puskás.
Certaines rencontres de l'équipe nationale sont jouées dans d'autres stades. C'est généralement le cas pour des matchs amicaux ou des rencontres officielles face à des adversaires plus modestes. Ainsi, le stade Rudolf Illovszky (9 000 places), lestade d'Oláh Gábor utca àDebrecen,ETO Park àGyőr ou encore lestade Sóstói àSzékesfehérvár (14 300 places) ont accueilli la sélection nationale à diverses reprises[182].
Lestade Üllői úti, ici photographié lors de son ouverture au public en 1911, accueille la plupart des matchs des Hongrois entre 1911 et 1953.
Maquette duNépstadion en 1952, un an avant son inauguration.
Le tableau suivant liste le palmarès de l'équipe de Hongrie de football dans les différentes compétitions internationales officielles.Il se compose de quatre titres, trois obtenus lors des Jeux olympiques et un enCoupe internationale.
C'est lors de laCoupe du monde 1938 que la Hongrie décroche sa première finale dans la compétition.
En 22 éditions, l'équipe hongroise s'est qualifiée à neuf reprises sur dix-neuf possibles pour la phase finale de laCoupe du monde (elle n'est pas inscrite à deux reprises). Elle dispute son premier match de qualification le face à laBulgarie. La Hongrie réalise sa meilleure performance en atteignant la finale mondiale à deux reprises, la première fois en1938 face à l'Italie, tenante du titre et favorite à sa propre succession ; la seconde fois en1954, contre l'Allemagne de l'Ouest, pourtant vaincue très largement (8-3) lors du premier tour de la compétition.
La sélection manque pour la première fois la qualification en1970, après six campagnes successives couronnées par une présence en phase finale[note 6]. L'histoire récente est beaucoup plus terne puisque la Hongrie n'est plus apparue en Coupe du monde depuis1986, soit huit échecs consécutifs en phase éliminatoire.
L'équipe hongroise a participé neuf fois auxJeux olympiques d'été. En 1999, la FIFA décide que les matchs de football disputés dans le cadre des Jeux olympiques à partir desJeux olympiques de Rome de 1960 ne comptent pas comme sélections nationales en équipe A et à partir de1992, les phases finales des Jeux olympiques sont disputés par les sélections des moins de 23 ans. La Hongrie a réussi sa meilleure performance en remportant la médaille d'or à trois reprises, la première fois en1952 en disposant de laYougoslavie en finale, la seconde àTokyo en1964 et la dernière en1968 àMexico. La Hongrie est également parvenue à ramener une médaille d'argent en1972 en s'inclinant face à laPologne en finale et une médaille de bronze en1960.
La sélection hongroise participe aux six éditions de laCoupe internationale européenne, lancée en 1927 et dont la dernière édition s'achève en 1960, au moment où laCoupe d'Europe des nations est disputée pour la première fois. Le tournoi oppose la Hongrie à ses voisines : l'Italie, vainqueur en 1930 et 1935, l'Autriche, vainqueur en 1932, laTchécoslovaquie, vainqueur en 1960, laSuisse, et laYougoslavie lors de sa dernière édition[184].
En 1947 puis en 1948, elle participe à laCoupe des Balkans, qui oppose traditionnellement la Yougoslavie, la Roumanie, la Bulgarie ainsi que des nations voisines, mais qui ces fois-là est étendue à l'Europe centrale. Vainqueur en 1947, la Hongrie domine l'édition 1948, mais le tournoi reste inachevé[185].
En1993, la Hongrie participe à laCoupe Kirin, une compétition amicale entre trois équipes : opposée auxÉtats-Unis et auJapon, la Hongre s'impose avec une victoire et un match nul[107].
Enavril 1998, la Hongrie participe à laLG Cup, tournoi amical se déroulant dans des pays musulmans, qu'elle remporte après avoir dominé l'Iran puis laMacédoine[113].
La sélection hongroise, grâce à ses neuf participations en Coupe du monde et de nombreux matchs amicaux joués à travers le monde, a rencontré plus de 82 autres équipes nationales[6]. Elle a joué sur tous les continents : en Afrique (dès1932 auCaire contre les Pharaons), en Océanie (lors de deux rencontres amicales gagnées face à laNouvelle-Zélande en septembre1982[186]), en Asie (pour lesJeux olympiques 1964 et laCoupe Kirin 1993 remportée auJapon), et en Amérique avec, outre des tournées amicales, trois Coupes du monde disputées sur le continent américain (Chili 1962, Argentine 1978 et Mexique 1986) et letournoi olympique de Mexico en 1968.
Si elle a affronté la quasi-totalité des nations européennes (en dehors deGibraltar) et sud-américaines (à l'exception duVenezuela et l'Équateur), les rencontres contre des sélections africaines sont beaucoup plus rares : seulement 9, dont six face à l'Égypte. Elle n'a également rencontré que 6 nations de la zone Amérique du Nord-centrale-Caraïbes : leCanada (la première fois à laCoupe du monde 1986 puis lors d'une rencontre amicale en2006), leMexique, lesÉtats-Unis, leSalvador (dont la victoire record 10-1 au premier tour duMondial 1982),Antigua-et-Barbuda[187] et leCosta Rica lors d'un match amical en2017[188].
Les Magyars peinent depuis quelques années à remporter des succès face aux plus grandes nations mondiales. Elle a néanmoins réussi quelques performances, le plus souvent à l'occasion de matchs amicaux : deux victoires, contre l'Allemagne en2004 et l'Italie en2007. En compétition officielle, elle a récemment battu à domicile laCroatie finaliste duMondial 2018 (2-1) lors deséliminatoires de l'Euro 2021 ainsi que l'Angleterre à deux reprises à l'occasion de laLigue des nations 2022-2023, à l'aller (1-0 à domicile) comme au retour (4-0 à l'extérieur) et l'Allemagne (1-0 à l'extérieur), également dans le cadre de laLigue des nations 2022-2023.
L'équipe hongroise a joué au moins 22 matchs officiellement comptabilisés par laFIFA contre 15 équipes, toutes européennes. Elle a un bilan positif contre 9 d'entre elles. La participation régulière de la Hongrie à laCoupe internationale et les liens étroits avec les autres nations duBloc de l'Est ont favorisé la multiplication des rencontres face à laTchécoslovaquie, l'URSS, laPologne ou laYougoslavie.
L'adversaire le plus fréquent de la Hongrie est l'Autriche, affrontée à 138 reprises depuis 1902. Si les deux nations se sont beaucoup affrontées en amical (113 matchs depuis le premier, disputé en 1902 plus 12 rencontres dans le cadre de laCoupe internationale), elles se sont également rencontrées enCoupe du monde (quart de finale de l'édition 1934 remportée par laWunderteam plus trois campagnes de qualification où les deux sélections sont dans le même groupe), lors de l'Euro (phase de poules de l'Euro 2016 plus phase de groupes préliminaire de l'Euro 1976) et lors desJeux olympiques de 1912, en finale de consolation (pour la cinquième place).
Bilan de la Hongrie face aux sélections affrontées au moins 22 fois[note 9]
La Hongrie a été par deux fois meilleure attaque de laCoupe du monde de football : en1938, avec 15 buts, et en1954 avec 27 buts[194]. Les 27 buts inscrits par leOnze d'or lors de la Coupe du monde 1954 restent le record de buts inscrits par une équipe lors d'une phase finale[97]. La différence de buts (+14) et le nombre de buts inscrits à l'issue d'un premier tour (17) n'ont jamais été approchés depuis.
Le succès 10-1 des Hongrois face auSalvador constitue le record de buts marqués par une équipe lors d'un match de Coupe du monde[97]. Ce record bat ainsi le précédent record établi par la même sélection contre laCorée du Sud en1954[195]. Lors de cette même rencontre, le triplé marqué parLászló Kiss en seulement sept minutes est actuellement le coup du chapeau le plus rapide de l'histoire de la Coupe du monde, mais aussi le seul inscrit par un remplaçant[195].
Avec 87 buts inscrits en 32 matchs de phase finale de Coupe du monde, la sélection hongroise possède la moyenne de buts record de 2,72 buts par rencontres[196]. la sélection possède aussi un record de 30 match sans défaite
Au niveau individuel, c'est l'attaquantBalázs Dzsudzsák avec 109 capes, qui détient le record d'apparitions sous le maillot hongrois et qui est également le joueur en activité le plus expérimenté[198], devantGábor Király qui compte 108 sélections.Ferenc Puskás, avec un total de 84 buts en 85 sélections, reste le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe nationale[198].
Flórián Albert est le plus jeune joueur ayant été sélectionné par la Hongrie, à l'âge de 17 ans et 285 jours, en1959[199]. Le gardien de butGábor Király est le plus vieux joueur de la sélection (toujours en activité) avec sa dernière sélection en2015, à 38 ans et 362 jours[200].
La plus grande affluence d'un match de la sélection hongroise est enregistrée en1954 contre l'Écosse en amical avec 113 146 spectateurs[201]. À domicile, la plus grande affluence est enregistrée auNépstadion en1956 lors d'un match contre laYougoslavie, avec 110 000 spectateurs[201].
N'ayant perdu qu'un match sur quarante-huit entre le 14 mai 1950 et le 19 février 1956, l'équipe de Hongrie de cette période est souvent associée à un« mythe »[202]. Cette image découle des qualités techniques révolutionnaires de cette équipe, ainsi que de sa fin malheureuse, conséquences d'une défaite en finale de laCoupe du monde 1954 jugée« profondément injuste » par l'opinion publique internationale, mais également d'un contexte politique tendu, la disparition duOnze d'or étant intimement liée auxévènements de 1956 en Hongrie[38], même si des signes de faiblesse pouvaient déjà être observés avant l'insurrection[48].
Le réalisateur suisse Jean-Christophe Rosé résume ainsi l'origine de la mythologie entourant cette équipe de Hongrie :« Parce qu'il s'agit peut-être de la meilleure de tous les temps et qu'elle ne gagnera jamais la Coupe du monde »[203]. De plus, le niveau très inférieur de l'équipe actuelle contribue à renforcer l'image« mythique » de l'équipe des années 1950[204].
Train commémorant l'Aranycsapat, le Onze d'Or.
Le film allemand « Le Miracle de Berne » traite de laCoupe du monde 1954. Si le film est centré sur le parcours de l'équipe de l'Allemagne de l'Ouest, en pleine reconstruction après laSeconde Guerre mondiale, le film évoque également les matchs contre la sélection hongroise[205]. La défaite 8 à 3 des Ouest-Allemands face aux Hongrois plongent les supporters et les joueurs dans le pessimisme et la colère. Selon le film, lors de la finale, les Allemands bénéficient d'un avantage à propos du terrain. En effet, avant le match, il avait beaucoup plu et le terrain était difficilement praticable. Mais, aidés par leurs crampons en bois vissés sous leurs chaussuresAdidas, ils remportent la Coupe du monde, au détriment de la Hongrie[206].
La mythologie de l'équipe hongroise des années 1950 s'est en partie cristallisée autour du nom du joueurFerenc Puskás, qui est entre autres honoré par de nombreuses rues, par unestation de métro et unstade à son nom, et par une statue dans letroisième arrondissement deBudapest[207]. La personnalité marquée des autres joueurs, commeGrosics,Hidegkuti ouCzibor, a également contribué au rayonnement posthume de l'équipe de 1954[203]. La compagnie de chemin de fer hongroise a également honoré le Onze d'Or en2011 en redécorant une série de locomotivesTaurus avec une teinte dorée et les portraits des joueurs[208].
Les débuts du football en Hongrie sont assez controversés : une certaine partie de la population est contre ce sport, considéré comme violent. Ainsi, un journal deBudapest tente de discréditer le football en annonçant la mort de 74 joueursces trois dernières années[Lesquelles ?] en Angleterre et déclare pour finir qu'il ne faut pas que le football prenne place en Hongrie[209]. Malgré cela, le football continue son implantation dans le pays. Seloncertains observateurs[Lesquels ?], ce combat contre le football montrait déjà une grande popularité de ce sport chez les classes populaires et moyennes[209].
Alors que le football est en plein développement dans le pays, avec des générations prometteuses de joueurs, venant notamment de la capitale, le succès de l'équipe nationale grandit dans lesannées 1930 avec les résultats hongrois lors des premières Coupes du monde[210]. Toutefois, peu après la finale de 1938, la solidarité hongroise et l'amour du peuple pour son équipe nationale diminue, avec la montée dunazisme, créant des séparations au sein du pays[211].
Après laSeconde Guerre mondiale, la Hongrie passe sous régime communiste. Si certaines pratiques du gouvernement sont peu démocratiques, les résultats de la Hongrie dans lesannées 1950 unissent le pays, tandis que leBloc de l'Est peut ainsi diffuser une meilleure image du communisme[212]. À cette époque, les matchs diffusés à la télévision sont très rares. En 1954, des matchs sont diffusés pour la première fois de l'histoire de la Coupe du monde[213]. La finale est diffusée à la télévision et aussi à la radio[214]. Certains observateurs politiques et sportifs vont même à dire que ce sont les mauvais résultats de la Hongrie en 1956, conjugués au limogeage de l'entraîneur mythique de cette période,Gusztáv Sebes, qui provoquent la colère du peuple hongrois, et donc de l'insurrection de Budapest de 1956[215].
Même si les résultats de la Hongrie sont inférieurs à ceux de l'époque duonze d'or hongrois, le parti au pouvoir utilise toujours l'équipe nationale comme un moyen de propagande[216]. Et, si la majeure partie de la population hongroise suit avec attention l'équipe nationale de football, des clubs comme leMTK Budapest ou leFerencváros TC suscitent particulièrement l'intérêt, en raison de leurs bons résultats, au niveau national et international[217].
Dans lesannées 1970, le niveau de la sélection décline et l'engouement populaire engendré par la sélection va dans son sens[218]. Avec le faible niveau de la sélection nationale, la population hongroise est bien moins impliquée dans le football hongrois. Alors que le football devient un enjeu économique, la Hongrie ne suit pas le mouvement et reste un peu en retrait de ses voisins européens[3]. Aujourd'hui, même si les matchs de la sélection hongroise sont peu médiatisés, au regard de ses modestes performances, ils sont diffusés parSky Sports Hongrie[219].
À l'époque duOnze d'Or hongrois, l'équipe pratique une ébauche de ce qui sera nommé plus tard « football total », mais l'entraîneur de l'époqueGusztáv Sebes préfère parler de« football communiste », afin de mettre en valeur le régime politique de la Hongrie[30]. Ainsi, lors des attaques, tous les joueurs prennent part au jeu offensif, tandis que lors des attaques adverses, tous les joueurs se regroupent en défense[221]. La réputation et l'importance de l'équipe de Hongrie de cette époque est fortement liée aux tactiques originales choisies par Sebes, telles les anticipations dugardien de but, ou le choix d'un dispositif en « 4-2-4 »[30]. C'est cette liberté rendue aux joueurs, par rapport au dispositif en « WM » qui demande une rigueur et une répartition précise des rôles sur le terrain, qui est mise en avant pour expliquer notamment les victoires retentissantes contre l'Angleterre en 1953 et 1954[36]. En effet, Sebes révolutionne les habitudes de l'époque puisqu'il inverse complètement les fonctions et les positions de l'avant centre (portant traditionnellement le numéro 9) et desinters (numéros 8 et 10), le numéro 9 se retirant du front de l'attaque au profit des numéros 8 et 10[36]. Pour élaborer son système, on considère que Sebes s'est inspiré d'un stratagème, qu'il rationalise, déjà entrevu par l'équipe de Tchécoslovaquie avant la guerre ainsi que par celle duBrésil en ce début des années 1950[36]. Ce nouveau positionnement entraîne également l'utilisation d'une nouvelle technique de marquage, ladéfense de zone rendant« initiative, liberté et esprit de solidarité aux quatre défenseurs »[36]. Le joueur anglaisTom Finney évoque des« joueurs exceptionnels et un schéma de jeu totalement inédit »[30]. L'équipe de France s'inspire largement de la configuration hongroise de 1954 lors de sa participation àCoupe du monde 1958[222] et rencontre un certain succès en finissant troisième — son meilleur résultat jusque-là — et son buteurJust Fontaine, à la place deFerenc Puskás dans la configuration du Onze d'or, y marque treize buts, ce qui constitue encore aujourd'hui le record de buts marqués en une seule Coupe du monde[223]. De même l'équipe brésilienne qui remporte cetteCoupe du monde s'inspire également des innovations hongroises en termes de stratégie, copiant aussi le 4-2-4 de Sebes, tout en l'adaptant[36].
Dans lesannées 1960, la Hongrie conserve un jeu tourné vers l'avant, très offensif, caractérisé par des passes courtes et rapides. L'attaquantFlórián Albert constitue un pilier de cette équipe : mobile et rapide, son jeu complique le travail de défense des équipes adverses. La stratégie des années 1960 atteint son acmé lors dumatch Brésil - Hongrie du, considéré comme l'un des« plus beaux » de l'histoire[224].
Au fil du temps, la Hongrie, comme beaucoup d'autres sélections de la région, voit son style national se perdre, pour se fondre dans une standardisation du football européen[225].
L'appartenance des deux nations à ladouble monarchie d'Autriche-Hongrie, au moment de la création des deux sélections, explique les liens très étroits qui existent entre elles. La rencontre face à l'Autriche disputée en1902 est la première pour les deux équipes et les années suivantes vont voir une multiplication des rencontres, majoritairement amicales. Avec plus de 130 rencontres, Hongrie-Autriche est la seconde opposition mondiale en termes de matchs, derrière Uruguay-Argentine[226]. Le match à l'enjeu le plus important entre les deux équipes a eu lieu en1934, lors du quart de finale de laCoupe du monde, remporté par les Autrichiens. Si les rencontres étaient nombreuses avant laSeconde Guerre mondiale (82 entre 1902 et 1937), elles deviennent beaucoup moins fréquentes au fur et à mesure des années puisqu'il n'y en a eu que huit depuis 1990. La dernière rencontre officielle date de juin 2016, lorsque les deux équipes sont engagées dans le groupe F de l'Euro 2016, un match remporté 2-0 par les Hongrois.
L'Arena Națională, théâtre du houleux Roumanie-Hongrie d'octobre 2014.
Hongrois etRoumains se sont rencontrés lors de plus de trente matchs[227] depuis leur première rencontre, jouée le. Les deux sélections se sont souvent affrontées au fil des campagnes de qualifications pour l'Euro (7 matchs lors des campagnes1972,2000 et2016) ou la Coupe du monde (6 matchs lors des campagnes1982,2002 et2014). C'est notamment en disposant des Roumains en quart de finale que la sélection hongroise s'est qualifiée pour la phase finale de l'Euro 1972. Ils se sont également rencontrés en quart de finale dutournoi olympique 1964, finalement remporté par les Magyars[228]. La rivalité entre les deux nations a des origines historiques avec les conséquences dutraité de Trianon, qui voit la Hongrie céder à laRoumanie la région deTransylvanie à la fin de laPremière Guerre mondiale, sans que la population ne soit déplacée[229].
Iuliu Baratky est l'un des rares joueurs à avoir porté le maillot des deux sélections. Il joue d'abord neuf matchs pour la Hongrie de1930 à1933 puis, profitant de sa double-nationalité, décide de changer denationalité sportive et dispute 20 matchs avec la Roumanie de 1933 à1940[230]. La carrière internationale de Baratky s'arrête avec laSeconde Guerre mondiale, leMouvement Légionnaire au pouvoir en Roumanie le menaçant de mort à cause de ses origines hongroises[231].
Ce n'est que lors des campagnes de qualifications pour la Coupe du monde 2014 puis de l'Euro 2016 que des tensions extra-sportives, surtout dans les tribunes ou les abords de stades, ont fait leur apparition[232], chaque camp revendiquant de façon plus ou moins virulente la Transylvanie[233]. Ainsi, la rencontre d'octobre 2014, achevée sur le score de 1-1 àBucarest, a vu un déferlement de violences[234], autant sur le terrain (12 cartons jaunes distribués par l'arbitre) qu'en dehors, avec des fumigènes, des incendies de sièges par des supporters hongrois et la réponse de la police roumaine avec l'utilisation de gaz lacrymogènes pour calmer la foule.
Les armoiries de la Hongrie figurent sur le maillot de l'équipe nationale.
Au cours desannées 1950, l'équipe de Hongrie était surnomméeLes Magyars Magiques[30]. Elle est également appelée pendant cette même périodeAranycsapat en hongrois, ce qui signifieOnze d'or hongrois[235]. Après l'éparpillement du Onze d'or, le niveau de la Hongrie décline et la sélection perd sa« magie », et donc, ses surnoms[236].
L'hymne nationalHimnusz, lorsqu'il est joué, est jugé« mélancolique » par l'ensemble des observateurs, et pourrait provoquer un effet mélancolique sur les joueurs pour le match[237]. Les armoiries de la Hongrie, au contraire de nombreuses autres sélections, figurent sur le maillot de la sélection nationale, au niveau du cœur[237].
La Hongrie évolue principalement à domicile avec un maillot rouge et blanc et des chaussettes vertes. L'équipe porte un maillot rouge, blanc et vert pour les matchs à l'extérieur[236]. Ces couleurs sont celles du drapeau hongrois[237]. L'équipementier de la sélection nationale est en 2015Adidas[237].
↑Malgré le contexte deSeconde Guerre mondiale, ces matchs sont comptabilisés par laFIFA, qui les considère comme officiels. Pour d'autres sélections, il arrive que les matchs ne soient pas considérés par la FIFA.
↑Avant la Coupe du monde 1954, l'Uruguay a remporté les quatre tournois auxquels elle avait pris part : Jeux olympiques 1924 et 1928, Coupe du monde 1930 et 1950, sans perdre un seul match.
↑a etbEn 1930, la Hongrie ne répond pas à l'invitation des organisateurs ; en 1950, elle ne s'inscrit pas aux qualifications comme la majorité des pays dubloc de l'Est.
↑Jusqu'en 1976, les quarts de finale duChampionnat d'Europe de football ne sont pas disputés pendant la phase finale mais en matchs aller-retour.
↑La période correspond aux dates de premier et dernier match dirigé.
↑Ne comprend que les match reconnus par laFIFA. Données mises à jour en
↑Les matchs officiels contre la Bohême (5), la Tchécoslovaquie (37) et la Tchéquie (4) sont cumulés.
↑a etbDe 1960 à 1976 les quarts de finale (et éventuels huitièmes de finale) sont disputés hors tournoi. La dite "phase finale" ne concerne que le dernier carré : demi-finales, match pour la3e place et finale.
↑Tony Mason,« England 1966 : Traditional and Modern ? », dans Alan Tomlinson et Christopher Young,National Identity and Global Sports Events : Culture, Politics, and Spectacle in the Olympics and the Football World Cup,New York,SUNY Press,, 253 p.(ISBN9780791482483,lire en ligne),p. 83
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