C'est après laSeconde Guerre mondiale que l'équipe sort de l'isolement international dans lequel elle était maintenue depuis les années 1920. Adhérant à laFIFA en1946, elle remporte ensuite deux fois la médaille d'or auxJeux olympiques, en1956 et1988, ainsi que l'Euro en1960.
Elle est brièvement transformée enéquipe de la CEI au premier semestre1992 pendant la phase de transition conduisant jusqu'à l'Euro 1992 pour laquelle elle s'était qualifiée. Cette équipe d'ex-URSS fait ses adieux le après une défaite 3-0 contre l'Écosse qui scelle son élimination au premier tour de l'Euro.
C'est l'équipe de Russie, dont la fédération nouvellement créée s'est portée cessionnaire de l'ancienne fédération de football auprès de laFIFA et de l'UEFA, qui est la principale héritière de l'équipe d'URSS. La continuité de l'affiliation autorise en effet la Russie à s'approprier le palmarès de l'URSS.
À cette époque, des équipes ouvrières indépendantes existent aussi en marge de l'équipe nationale officielle et des clubs affiliés à la VFS. Jusqu'en 1914, les rencontres entre équipes ouvrières et officielles sont interdites par l'administration tsariste[1].
Après laRévolution d'Octobre, le nouvel état ouvrier met sur place un entraînement militaire universel, levsevobuch. Actif à partir de, levsevobuch va permettre la « militarisation » de la pratique sportive et donc du football[2].
Au cours de laGuerre civile russe, le football compétitif est quelque peu mis en retrait et seules des compétitions locales ont lieu, par exemple àPetrograd, àMoscou ou encore àMinsk. Des tournées d'exhibition ont lieu pour promouvoir la pratique du football dans le cadre de l'entraînement militaire[3].
Au cours de l'année 1923, une équipe représentant officiellement laRépublique soviétique de Russie va réaliser des tournées enFinlande,Suède,Norvège,Allemagne etEstonie où elle rencontre différentes équipes locales ou ouvrières[4]. Huit joueurs de cette sélection jouent dans d'anciens « clubs bourgeois » fondés avant la révolution[5]. Au cours des 25 matchs au total qui composent ces tournées, l'équipe soviétique russe s'impose 22 fois et réalise trois matchs nuls. Elle bat 5-0 une sélection ouvrière représentant laFinlande le, 2-1 laSuède le auStade olympique de Stockholm, 3-2 laNorvège le et enfin 4-2 l'Estonie le[6],[7].
C'est en 1924 que l'équipe d'Union soviétique est officiellement mise en place. Composée de joueurs de Petrograd, Moscou etKharkov, elle reçoit laTurquie àMoscou le pour un match amical. Les journaux de l'époque font état d'un temps peu propice au football : il neige toute la semaine précédant le match et le terrain est gelé[8]. Malgré tout, le match a bien lieu et ce devant 15 000 spectateurs qui viennent se masser dans les tribunes du stade Vorovsky, ce qui constitue alors un record d'affluence en Russie[8]. L'équipe soviétique s'impose 3-0 grâce à des buts de Mikhail Butusov à la 14e et 25e minute et d'Alexandr Chpakovsky à la 70e minute.
L'année suivante, une revanche est organisée àAnkara, que l'Union soviétique remporte 2-1.
L'équipe soviétique va ensuite avoir de grandes difficultés à jouer des équipes étrangères en raison de problèmes diplomatiques : legouvernement autrichien empêche une équipe autrichienne de se rendre enURSS en 1926[9] ; des tournées enEspagne et enTchécoslovaquie, organisées pour 1926 et 1927, doivent être annulée en raison du refus d'accorder des visas au joueurs soviétiques par les gouvernements espagnol et tchécoslovaque[9].
Cet isolement prendra fin après laSeconde Guerre mondiale, l'URSS assouplissant également de son côté les conditions imposées jusqu'alors à son équipe nationale, lui permettant désormais de rencontrer des équipes professionnelles et « bourgeoises »[2]. En 1946, résultat de cette nouvelle politique sportive, laFédération d'Union soviétique de football est affiliée à laFIFA.
Apparition dans les compétitions internationales (1947-1955)
Les premières apparitions internationales officielles de l'équipe d'URSS ont pour cadre lesJeux Olympiques, alors strictement réservés aux amateurs. Les Soviétiques sont présents auxJeux d'Helsinki en 1952.
Néanmoins, l'équipe n'est toujours pas inscrite pour laCoupe du Monde 1954, l'Union soviétique hésitant encore à y inscrire son équipe qui devra y affronter des joueurs professionnelles.
En 1957, commencent lesqualifications pour la coupe du Monde 1958 auxquels participe l'URSS. Sortis vainqueurs de leur groupe de qualification à l'issue d'un match d'appui contre laPologne, les Soviétiques participent pour la première fois à une phase finale de coupe du monde en1958 en Suède. Placés dans un groupe très difficile avec leBrésil, l'Angleterre et l'Autriche, ils se qualifient pour les quarts-de-finale en battant l'Angleterre en match d'appui, avant de s'incliner contre le pays organisateur (2-0).
Grâce entre autres à la présence dans les buts deLev Yachine (déjà présent aux Jeux de Melbourne), le seul gardien de butBallon d'or de l'histoire, aussi grâce aux attaquantsViktor Ponedelnik,Slava Metreveli,Valentin Ivanov et à son capitaineIgor Netto l'URSS va se maintenir au plus haut niveau européen et mondial durant plus d'une décennie.
En1960, elle remporte la premièreCoupe d'Europe des nations en battant en finale la Yougoslavie (2-1 après prolongation, buts deViktor Ponedelnik et deSlava Metreveli). il s'agit du seul trophée figurant au palmarès de l'Union soviétique au plus haut niveau. Le Championnat d'Europe est d'ailleurs la compétition où l'URSS, finaliste à trois autres reprises, en1964,1972 et1988 réussira le mieux.
Onze de départ soviétique avant la rencontre face aux Pays-Bas àDe Kuip en 1969.
Quatre ans plus tard, enAngleterre, l'URSS réalise sa meilleure performance en Coupe du monde en atteignant les demi-finales. Durant le tournoi l'équipe montre un jeu solide, stable, de grande qualité. Elle élimine notamment l'Italie au premier tour. La puissance de l'équipe soviétique est appuyée sur les talents de joueurs commeAlbert Chesternev,Valeri Voronine,Igor Tchislenko. L'URSS bat laHongrie en quart-de-finale mais s'incline contre laRFA en demi-finale. Elle manque le podium en perdant le match de classement contre lePortugal.
Enfin, lors de laCoupe du monde 1970 auMexique, qui sera la dernière de Lev Yachine, l'URSS fait encore belle impression mais perd in extremis en quart-de-finale contre l'Uruguay (1-0 après prolongation).
Deux ans plus tard, l'URSS confirme une nouvelle fois sa compétitivité en parvenant en finale de l'Euro 1972. La lourde défaite (3-0) contre laRFA marque la fin de l'âge d'or qui aura vu l'Union soviétique afficher une régularité remarquable au plus haut niveau, atteignant au minimum les quarts de finale de toutes les Coupes du monde de 1958 à 1970 et figurant dans le dernier carré de tous les championnats d'Europe de 1960 à 1972.
Quinze jours après lecoup d'État du 11 septembre 1973 au Chili, l’Union soviétique reçoit le Chili au stade Lénine de Moscou en match aller de barrage intercontinental pour la Coupe du monde. Les deux équipes se séparent sur un score nul et vierge (0-0). Quelques semaines plus tard, les Soviétiques renoncent à toute chance de qualification pour le mondial 1974 enrefusant de jouer le match retour contre leChili dans l’Estadio nacional de Santiago pour raison politique[10]. Le 21 novembre 1973, le coup d'envoi du match est donné avec la seule présence des joueurs chiliens sur le terrain qui s'en vont marquer un but dans des cages vides. Le Chili obtient la victoire, synonyme de qualification, sur tapis vert 2-0 tandis que l'Union soviétique est disqualifiée. Cet épisode va faire rentrer l'URSS dans le rang.
L'URSS essuie alors son lot d'échecs malgré la présence de joueurs de talent commeOleg Blokhine (Ballon d'or 1975),Leonid Buryak,David Kipiani,Khoren Oganesian,Ramaz Shengelia,Vladimir Bessonov ouFedor Tcherenkov. Elle va ainsi manquer, parfois de peu, deux phases finales de coupe du monde (1974 et 1978) et deux phases finales de championnats d'Europe consécutives (1980, 1984). En 1976 elle est éliminée en quarts de finale du Championnat d'Europe par le futur champion, la Tchécoslovaquie. Qualifiée pour leMundial1982 en Espagne, elle affiche des signes de renouveau en réalisant une belle performance en phase finale et se fait remarquer par la qualité de son jeu. Seulement battue de peu (après avoir longtemps mené au score) au premier tour par les favoris Brésiliens au cours d'un excellent match, elle tient le choc au deuxième tour (une victoire, un nul) et ce n'est qu'à ladifférence de buts qu'elle est devancée par la Pologne pour la première place qualificative pour les demi-finales.
Durant cette période, lors des jeux Olympiques où elle bénéficie théoriquement d'un avantage sur ses concurrents occidentaux car elle peut aligner ses meilleurs joueurs, officiellement tous amateurs, l'URSS ne peut faire mieux que trois médailles de bronze (1972, 1976, et 1980 chez elle à Moscou).
Le retour au premier plan sous la direction de Lobanovski (1986-1990)
L'équipe d'URSS parvient à surmonter l'échec du mondial et à se relancer. Elle se qualifie ainsi brillamment pour l'Euro 1992 en terminant invaincue en tête de son groupe et en éliminant surtout l'Italie, demi-finaliste du mondial 1990. Mais l'Union soviétique cesse d'exister à la fin de l'année 1991. L'équipe soviétique participe alors à l'Euro 1992 sous la bannière éphémère de laCEI avec des joueurs démobilisés qui s'apprêtent déjà à endosser le maillot d'une nouvelle équipe nationale.
Nouvelles équipes nationales nées de la disparition de l'URSS
↑De 1960 à 1976, les quarts de finale se jouent en matchs aller-retour,hors tournoi. La dite « phase finale » ne concerne que le dernier carré : les demi-finales, le match pour la troisième place et la finale.
↑Phase finale disputée par l'équipe de la CEI qui sera éliminée au premier tour.
J.W.Riordan, « The development of football in Russia and the USSR : Part II : Football in the Soviet Period »,New Zealand Slavonic Journal,no 10,,p. 114–31(JSTOR45278824).