L'équipe d'Islande de football (enislandais :Knattspyrnusamband Íslands) est la sélection de joueurs de football de nationalitéislandaise représentant leur pays lors des compétitions internationales sous l'égide de laFédération d'Islande de football. Ses joueurs sont surnommés « Strákarnir okkar »,nos garçons en français.
L'équipe nationale dispute la première rencontre de son histoire en 1930 face auxîles Féroé, match remporté sur le score de un but à zéro. À la suite de l'affiliation de la fédération à laFIFA en 1947 puis à l'UEFA en 1954, la sélection s'engage pour la première fois dans les éliminatoires d'uneCoupe du monde en 1957.
Qualifiée pour sa première phase finale d'une compétition internationale à l'occasion de l'Euro 2016, l'équipe dispute ses rencontres à domicile auLaugardalsvöllur, stade de 15 000 places, construit en 1958 et situé dans la capitale,Reykjavik. Elle est entraînée entre 2012 et 2016 par le SuédoisLars Lagerbäck et son adjoint,Heimir Hallgrímsson, qui prend seul les rênes de la sélection au terme de l'Euro 2016[6]. Les Islandais qui ont atteint les quarts de finale de l'Euro 2016, ont terminé l'année au21e rang duClassement FIFA. La sélection obtient par la suite sa première qualification enCoupe du monde à l'occasion de l'édition2018 et devient le premier pays avec moins d'un million d'habitants à s'y qualifier.
Une équipe d'Islande officieuse se met en place en 1930 et affronte lesÎles Féroé, autre territoire du Royaume du Danemark ; l'Islande s'impose 1-0[8]. L'Islande proclame sonindépendance totale vis-à-vis duDanemark le[9]. Le football ne tarde pas à en profiter puisque se déroule, dès 1946 le premier match officiel de la sélection islandaise[7]. AuMelavöllur deReykjavik, les Islandais doivent s'incliner face auDanemark (0-3)[10].
L'équipe islandaise alignée lors de la première rencontre face au Danemark en 1946
Peu de temps après ces débuts, le, lafédération islandaise de football (Knattspyrnusamband Islands, ouKSI) est fondée, puis obtient son affiliation à laFIFA dans la foulée. Toujours en cette année 1947,Albert Guðmundsson devient le premier joueur islandais à pratiquer le football à un niveauprofessionnel, après avoir signé auFC Nancy. Surtout, le, il est le premier buteur de l'histoire de sa sélection alors qu'il inscrit un doublé lors d'un match face à laNorvège perdu 2-4. À noter que ce match voit débuterRíkharður Jónsson, âgé de dix-huit ans, qui entame là sa longue et prolifique carrière internationale. C'est d'ailleurs lui qui, le, sécurise la première victoire de l'Islande grâce à un doublé face à laFinlande.
Le, pour son cinquième match officiel (près de deux ans après le quatrième et une défaite face au Danemark), c'est laSuède qui se dresse face à l'Islande. Les Suédois ont, à cette époque, des joueurs redoutables qui ont remporté le tournoi de football auxJeux olympiques de Londres en 1948 et ont terminé troisième de laCoupe du monde 1950. Côté insulaire, pour la première fois, la sélection est entraînée par un Islandais, en la personne d'Óli B. Jónsson (qui effectue là le premier de ses trois mandats), éphémère international et petit frère deSigurjón Jónsson, l'un des pionniers de 1930. Bien que les Suédois envoient une sélection inexpérimentée[11], les Islandais réalisent l'exploit de remporter ce match 4 buts à 3. Le héros du match n'est autre que Ríkharður Jónsson, auteur d'un quadruplé[12]. Il faudra attendre presque cinquante ans et un match duChampionnat nordique en 2000 pour assister à une nouvelle victoire de l'Islande sur la Suède.
En cette même année 1951, l'Úrvalsdeild sacre pour la première fois un club originaire d'une ville autre que Reykjavik, l'ÍA. Emmené par ses canonniers internationaux Ríkharður Jónsson etÞórður Þórðarson(en), le jeune club met fin à l'hégémonie de la capitale et préfigure le visage de la sélection pendant la décennie à venir. L'ÍA fournit en effet à l'équipe nationale un gros contingent de joueurs, sorte de colonne vertébrale. Ainsi, lors d'un match face à laNorvège en 1954, pas moins de sept titulaires jouent pour le club d'Akranes[13]. Lors de ce même match, le capitaineKarl Guðmundsson fête sa dixième et dernière sélection, cependant qu'il entame sa longue carrière de sélectionneur. Le brassard échoit naturellement à Ríkharður Jónsson.Il y a, à nouveau, sept joueurs de l'ÍA dans l'équipe qui défie lesÉtats-Unis en août 1955, à l'occasion de la première confrontation face à une nation non-européenne (match remporté 3-2)[14]. Ils sont même neuf, un an plus tard, pour affronter l'Angleterre amateur, qui s'impose trois buts à deux[15].
Ce match face aux Britanniques est le quinzième de la sélection islandaise, après dix ans d'existence. À l'aube de ses premiers matchs à enjeu, le bilan est de quatre victoires et onze défaites, vingt-trois buts marqués et quarante-trois buts encaissés.
Les matchs retour ont lieu àReykjavik trois mois plus tard, auLaugardalsvöllur, le tout nouveau stade national. Inauguré le lors d'un match perdu face à la Norvège[18], il vient remplacer le vieillissantMelavöllur, qui sera dès lors exclusivement utilisé pour diverses rencontres de clubs. Leur nouvelle enceinte n'empêche pas les insulaires de subir deux nouveaux revers: 1-5 contre la France et 2-5 contre la Belgique, en dépit de l'ouverture du score de Ríkharður Jónsson après quinze secondes de jeu[19]. Ce dernier, qui n'a manqué que le tout premier match de la sélection depuis sa création, est par ailleurs félicité par le président de la fédérationBjörgvin Schram pour sa vingtième sélection et ses services rendus[19]. Il faut noter que, non content d'être recordman de sélections, recordman de buts et capitaine,Ríkharður Jónsson est également entraîneur-joueur de l'ÍA (six fois champion sous ses ordres) et meilleur buteur du championnat (à sept reprises). Au reste, l'Islande termine dernière du groupe tandis que la France se qualifie pour leMondial suédois, qu'elle terminera à la troisième place.
Cette première campagne de qualification a permis aux Islandais de se jauger face à de bonnes nations continentales. Mais l'année 1957 se termine avec six matchs et six défaites, et le sélectionneur écossaisAlexander Weir quitte alors son poste. Il est remplacé parÓli B. Jónsson qui revient aux commandes le temps d'une rencontre face à l'Irlande amateur, la seule disputée en 1958. Ce match amicala priori anecdotique revêt tout de même une importance particulière puisqu'il voit trois joueurs honorer leurs dernières sélections. Deux joueurs de l'ÍA, le milieu de terrain aux seize sélectionsGuðjón Finnbogason[20] et l'attaquant Þórður Þórðarson, alors second meilleur buteur de la sélection avec onze buts en dix-huit matchs[21]. Mais c'est surtout la dernière apparition d'Albert Guðmundsson sous le maillot national. S'il n'a pas eu la carrière en sélection qu'il méritait (six capes seulement),Monsieur Albert, son surnom en France[22],[23], demeure une légende du football islandais.
D'une manière plus générale, c'est la fin d'une certaine époque, celle de l'omniprésence des joueurs de l'ÍA. Car c'est désormais l'ossature duKR qui va prédominer en sélection.
En 1959, la sélection dispute le tournoi qualificatif pour lesJeux olympiques de Rome, où l'Islande affronte les sélectionsdanoise etnorvégienne. Avec sept joueurs du KR au coup d'envoi, l'Islande ne peut empêcher le Danemark de remporter le premier match 2-4[24], malgré les débuts réussis deÞórólfur Beck qui inscrit un but. Lors du second match, l'Islande s'impose 1-0 face à la Norvège, devant les 11 000 spectateurs duLaugardalsvöllur, grâce à un but tardif deRíkharður Jónsson[25]. Il s'agit de la première victoire depuis quatre ans[note 1]. Les hommes deKarl Guðmundsson terminent le tournoi par un match nul contre le Danemark puis une défaite face à la Norvège, ce qui les classe à la deuxième place.
En 1960, non qualifiée pour le premierEuro, l'Islande ne dispute que des matchs amicaux, tous perdus à l'exception d'une victoire 4-3 face auxPays-Bas amateur[réf. nécessaire]. En 1962, les Islandais prennent part auxéliminatoires de l'Euro 1964. Après ceux de la Coupe du monde 1958, il s'agit de leur seconde participation à des éliminatoires. À cette époque, les équipes s'affrontent en matchs aller-retour afin d'accéder au tour suivant. L'Islande se retrouve opposée à l'Irlande dont tous les joueurs évoluent enchampionnat d'Angleterre[26]. À l'aller, les Islandais s'inclinent 4-2, livrant une prestation de haut vol auDalymount Park deDublin[réf. nécessaire]. Le président de la fédération d'alors,Björgvin Schram, déclare à la radio après le match que ses compatriotes« se sont battus comme des héros »[27]. Son filsEllert B. Schram, l'expérimenté gardienHelgi Daníelsson, et le défenseurHörður Felixson sont salués pour leurs performances par le capitaine irlandaisCharles Hurley. Axel Einarsson, le reporter dépêché par leMorgunblaðið, félicite en plus des trois précités Þórólfur Beck ainsi queRíkharður Jónsson, auteur des deux buts islandais et entraîneur adjoint de la sélection, convenant du fait qu'un match nul et même une victoire n'auraient pas été immérités[27]. Le match retour a lieu quelques semaines plus tard et vient confirmer l'excellente tenue de l'équipe de Karl Guðmundsson, qui obtient un match nul 1-1 àReykjavik.
En dépit de cette belle performance, il faudra attendre dix ans pour revoir l'Islande s'inscrire à un tournoi qualificatif de l'UEFA ou de laFIFA.
Au sortir des qualifications de l'Euro, les Islandais enchaînent néanmoins par d'autres matchs à enjeu au travers du tournoi qualificatif pour lesJeux olympiques de Tokyo. En septembre 1963, opposée à l'équipe de Grande-Bretagne olympique, l'Islande est balayée sur ses terres 6-0 au match aller, puis 4-0 au match retour, de grosses désillusions après les promesses entrevues face à l'Irlande. Pour autant, cette dernière rencontre revêt un caractère spécial. En effet, parmi les huit joueurs duKR qui débutent la rencontre se trouvent les trois frères Felixson,Hörður,Bjarni etGunnar[28]. C'est la seule occurrence répertoriée où trois frères jouent ensemble sous le maillot bleu. Si tous comptent plusieurs sélections, ils ne rejoueront jamais tous les trois en même temps. Les années suivantes, tandis que les clubs islandais fêtent leur première participation en coupe d'Europe (honneur au KR de l'incontournableKarl Guðmundsson en 1964 enCoupe des clubs champions), la sélection collectionne les matchs amicaux. Le, l'Islande affronte lesBermudes à l'occasion du tout premier match officiel de la sélection nord-américaine. Deux doublés d'Ellert Schram et du désormais joueur desRangers (transfert le plus cher de l'histoire du club à l'époque[29])Þórólfur Beck sécurisent la victoire de l'Islande quatre buts à trois[30].
Au milieu des années 1960, les plus anciens s'effacent peu à peu, à l'image deSveinn Teitsson qui s'arrête à 23 sélections en 1964, après une défaite contre laFinlande[31]. Puis en août 1965, après un match nul et vierge face à l'Irlande,Helgi Daníelsson et surtoutRíkharður Jónsson stoppent également leurs carrières internationales. Présents respectivement depuis 1953 et 1947, ils auront marqué de leurs empreintes la sélection islandaise, puisqu'avec eux s'en vont les deux internationaux les plus capés de l'époque (25 et 33 matchs)[32],[33]. Ríkharður est, en outre, le meilleur buteur de sa sélection avec 17 buts, record qui ne sera battu qu'en 2007 parEiður Guðjohnsen.Árni Njálsson hérite du brassard pour ses quatre dernières sélections et se retire en 1967, du haut de ses 21 sélections[34]. Pour ses derniers matchs, lui et ses compatriotes sont opposés à l'Espagne olympique lors d'une double confrontation qualificative pour lesJeux olympiques de Mexico. Les insulaires s'en sortent avec les honneurs puisqu'ils sont défaits 6-4 sur l'ensemble des deux matchs.
Mais désormais orpheline de tous ses joueurs expérimentés ainsi que du coach Karl Guðmundsson remplacé parReynir Karlsson, l'Islande s'apprête à subir le revers le plus humiliant de son histoire, le. ÀCopenhague, les Danois fêtent le300e match de leur sélection en écrasant 14-2 une équipe islandaise à la dérive.Finn Laudrup,Ulrik Le Fèvre etKresten Bjerre(en) réalisent tous trois unhat trick[35]. Côté insulaire, en l'absence d'Ellert Schram et Þórólfur Beck, les joueurs les plus capés culminent à onze et neuf sélections, tandis que le jeune défenseurGuðni Kjartansson honore lui sa deuxième. L'année suivante, le président de laKSIBjörgvin Schram quitte son poste après quatorze ans de bons et loyaux services. C'est un autre ancien joueur, le grandAlbert Guðmundsson, qui lui succède. En 1969, et après vingt et un ans d'existence, la sélection islandaise dispute son cinquantième match lors d'une nouvelle rencontre face aux Bermudes qu'elle remporte 2-1. Sous les ordres du tout frais sélectionneur Ríkharður Jónsson, les insulaires marquent grâce à Ellert Schram et un nouveau venu en sélection,Matthías Hallgrímsson, le nouveau canonnier de l'ÍA qui espère marcher sur les traces de son sélectionneur. Quelques semaines plus tard,Þórólfur Beck joue son vingtième et dernier match pour l'Islande. Il se voit contraint d'arrêter le football à l'âge de 29 ans, en raison de sa santé mentale qui commence à se détériorer[36].
Puis, un an après, tandis que l'Islande bat laNorvège grâce à un doublé deHermann Gunnarsson, c'est le capitaine Ellert Schram qui se retire, marquant définitivement la fin de l'ère dorée du KR.
En cette année 1971 de tournoi pré-olympique, et pour affronter l'équipe de France olympique, la sélection présente une composition hétéroclite, en ce sens que les internationaux viennent de tous les clubs du championnat local. On trouve en effet le défenseur emblématique de l'IBK KeflavikGuðni Kjartansson, celui duFramJóhannes Atlason et son milieu de terrainÁsgeir Elíasson, accompagnés par le milieu de l'ÍAEyleifur Hafsteinsson et son attaquantMatthías Hallgrímsson, ainsi que deux joueurs duValurJóhannes Eðvaldsson etIngi Björn Albertsson, le fils d'Albert Guðmundsson. Avec seulement deux victoires au compteur depuis 1965 (Bermudes et Norvège) et en dépit d'un nombre de matchs disputés par an en forte croissance, l'Islande réalise une performance honorable face auxBleus deGaston Barreau où évolue notammentPierre Mankowski. Le match aller à Reykjavik est assez terne, se terminant par un score nul et vierge, mais leMorgunblaðið salue néanmoins la performance d'Ásgeir Elíasson et la volonté permanente de construire d'Eyleifur Hafsteinsson[37]. Le match retour se tient dans unstade Jean-Bouin presque vide et voit la France l'emporter 1-0. Le gardienÞorbergur Atlason (qui évolue au Fram avec son frère) réalise une superbe prestation, permettant à son pays d'obtenir ce score quelque peu flatteur[38]. L'Islande est donc éliminée et ne parvient toujours pas à gagner lors de matchs à enjeu.
Deux mois plus tard, les insulaires affrontent pour la première fois une équipe asiatique, à savoir leJapon. Les Nippons l'emportent 2-0 grâce à un doublé deRyuichi Sugiyama, au grand dam de la presse islandaise. Le journalTiminn(en) parle même de « pure catastrophe » pour décrire le jeu de la sélection[39]. À l'issue de ce match, le coachRíkharður Jónsson se retire, posant un point final à une longue et riche carrière.
L'Islande se rapproche d'une qualification en2000 en faisant trembler notamment laFrance championne du monde en titre lors du premier match desphases de qualification en obtenant un résultat nul (1 à 1) à domicile le face aux bleus qui termineront premier de ce groupe de qualification et qui remporteront l'Euro. La formation islandaise termine quant à elle à la quatrième place de ce groupe. Elle frôle également d'un point la place de barragiste derrière l'Écosse lors deséliminatoires de l'Euro suivant (Euro 2004).
Cependant, les campagnes qualificatives suivantes seront beaucoup plus difficiles pour l'Islande qui flirtera avec les dernières places de ses groupes respectifs, notamment lors deséliminatoires pour l'Euro 2008 où en dépit de deux succès inattendus contre l'Irlande du Nord (3-0 en ouverture à l'extérieur, 2-1 à domicile au retour) et d'une résistance héroïque à l'aller comme au retour face auxEspagnols futurs lauréats de la compétition (un nul à domicile 1-1 après avoir mené au score et une courte défaite 0-1 à l'extérieur), lesStrákarnir okkar essuient plusieurs autres lourdes défaites dont deux contre laLettonie, qui s'était qualifiée à l'Euro 2004 à la surprise générale (0-4 à l'extérieur à l'aller, 2-4 à domicile au retour), et une contre leLiechtenstein (0-3 à l'extérieur au retour, après un match nul 1-1 à domicile à l'aller).
Les raisons du manque de résultat de la sélection étaient dû à l'absence de professionnels sur l'île, les Islandais jouaient au football pour le plaisir. De plus, le climat hostile où l'hiver dure huit mois n'aidait pas au développement du sport, il n'y avait que deux terrains synthétiques obligeant les footballeurs à s'entraîner sur le gravier ou dans la neige. Dans les années 2000, le football islandais va connaître une véritable révolution. Le boom économique va permettre aux autorités de créer d'importantes structures avec des terrains indoor en pelouse synthétique, ce qui a pour conséquence la pratique du football toute l'année sans se soucier des conditions météorologiques extérieures. Ces nouvelles structures poussent ainsi les jeunes à se tourner vers le sport et cela entraîne même une baisse de la consommation d'alcool et de tabac chez les adolescents[40].
Cette révolution des infrastructures du pays va s'accompagner d'une amélioration de la formation. Malgré un budget limité, l'accent sera mis sur la formation des entraîneurs. Ces événements aboutissent à une professionnalisation des joueurs islandais qui vont de plus en plus s'exporter dans des championnats professionnels comme laNorvège, laSuède et même l'Angleterre. L'arrivée deLars Lagerbäck en tant que sélectionneur en 2011 va également contribuer au renouveau du football islandais. Il va permettre une amélioration du style de jeu et des entraînements, il apporte une manière de se comporter en demandant une mentalité exemplaire.
Le, l'Islande obtient la toute première qualification de son histoire pour une compétition majeure en se qualifiant pour l'Euro 2016 grâce à un match nul à domicile face auKazakhstan (0-0)[41]. Dans ces éliminatoires ils battent notamment lesPays-Bas à l'aller et au retour et ne perdent que deux matchs, à l'extérieur, contre laRépublique tchèque (2-1) et lors du dernier match contre laTurquie (1-0).
Pour son premier match de l'Euro, l'Islande obtient le match nul 1-1 contre lePortugal, futur vainqueur de la compétition[42]. Après un match nul 1-1 contre laHongrie et une victoire 2-1 contre l'Autriche, elle termine à une deuxième place qualificative pour les huitièmes de finale, où elle se voit confrontée à l'Angleterre qu'elle élimine de façon surprenante sur le score 2-1[43]. Menés dès la cinquième minute avec l'ouverture deWayne Rooney sur penalty, les Islandais égalisent deux minutes plus tard par l'intermédiaire deRagnar Sigurðsson avant queKolbeinn Sigþórsson ne donne l'avantage à l'Islande tandis que le score ne change plus[44]. Elle rencontre par la suite laFrance, pays organisateur, en quart de finale où elle est sèchement battue sur le score de 5-2[45].
Les supporters islandais se font par ailleurs remarquer pour leur joie, leur amabilité et leurclapping traditionnel, repris par l'équipe deFrance en demi-finale contre l'Allemagne (victoire française 0-2). Le clapping déjà vu dans plusieurs variantes dans quelques clubs européens et ici utilisé pour la première fois par une sélection nationale ce qui lui donne une popularité mondiale de par l'importance de l'événement qu'est l'Euro de football, il est depuis lors beaucoup plus pratiqué[46].
Cette compétition marque vraiment l'aboutissement de la révolution du football islandais initiée dans les années 2000. Entre 2010 et 2016, la sélection est ainsi passée de la112e à la21e place auclassement FIFA. À la suite de l'Euro,Lars Lagerbäck quitte ses fonctions de sélectionneur pour laisser seul en place son adjointHeimir Hallgrímsson.
Le, l'Islande décroche son billet pour laCoupe du monde 2018 en Russie en terminant premier de son groupe après une victoire acquise à domicile face auKosovo lors de la dernière journée deséliminatoires (2-0). L'île rentre dans l'histoire puisqu'elle devient le plus petit pays (335 000 habitants) à se qualifier pour cette compétition, le record était auparavant détenu parTrinité-et-Tobago[47]. Pour parvenir à cet exploit, les Islandais ont dû se défaire dans les éliminatoires de grandes nations de football comme laCroatie, l'Ukraine et laTurquie. Ils ont réussi un sans faute à domicile avec cinq victoires en cinq rencontres.
L’Islande inscrit son premier but en coupe du monde grâce àAlfreð Finnbogason le face à l’Argentine (1-1), répliquant rapidement à l'ouverture du score deSergio Agüero. Malgré cet exploit inaugural, l'Islande ne réussit pas à passer le premier tour. La sélection nordique est en effet défaite par leNigeria (0-2) lors de la deuxième journée, dans un match où lesStrákarnir okkar n'ont pas su concrétiser leurs temps forts en première mi-temps et sont ensuite passés au travers de leur deuxième période, symbolisée par le penalty raté parGylfi Sigurðsson en toute fin de match. Alors que les Islandais ont encore un mince espoir de qualification lors de la troisième journée, à condition de l'emporter contre desCroates déjà assurés de disputer les huitièmes de finale,Gylfi Sigurðsson réussit cette fois son penalty, inscrivant le deuxième but de l'histoire du pays en Coupe du monde, mais lesStrákarnir okkar s'inclinent d'une courte tête (1-2) et ne parviennent pas à réitérer leurépopée de 2016.
Après l'Euro 2016 et laCoupe du monde 2018, l'Islande était attendue pour l'Euro 2020. Cependant, l'équipe dispute juste avant la toute nouvelleLigue des nations où elle figure dans legroupe 2 de la Ligue A avec laSuisse et laBelgique. Mais lesStrákarnir okkar affichent des signaux inquiétants : l'après-Coupe du monde est difficile puisque l'Islande encaisse quatre défaites en quatre matchs, dont un lourd revers initial enSuisse (0-6) où elle fut dominée dans tous les compartiments du jeu par les Helvètes. De nombreux matchs internationaux de l'Islande furent minés par des absence à répétition de certains cadres, souvent pour cause de blessure ; tandis que la défense islandaise souvent intraitable lors de précédentes rencontres cruciales affiche de plus en plus de difficultés à remplacer ses cadres habituels par une nouvelle génération de défenseurs plus jeunes. Du fait du changement de règles finalement décidé par l'UEFA, l'Islande n'est toutefois pas reléguée en Ligue B pour l'édition 2020-2021 ; mais elle ne peut éviter une nouvelle fois la relégation en Ligue B lors de l'édition suivante où lesStrákarnir okkar, présents dans legroupe 2 de la Ligue A avec laBelgique, leDanemark et l'Angleterre, essuient six défaites en autant de rencontres disputées.
Dans legroupe H des éliminatoires à l'Euro avec les champions du mondefrançais, la Turquie, l'Albanie, l'Andorre et la Moldavie, les Islandais rassurent cependant sur le plan comptable et ne se laissent pas surprendre par les adversaires les plus modestes (Moldavie et Andorre). Ils affichent cependant plus de difficultés à l'extérieur (à l'instar du 0-6 encaissé en Suisse) et perdent trois matchs dont les deux confrontations contre les Bleus (4-0 auStade de France et 1-0 chez eux sur un penalty après l'heure de jeu au terme d'une rencontre serrée) et une cinglante défaite à l'extérieur contre l'Albanie 4 à 2, toutefois ils continuent d'être la bête noire des Turcs en prenant 4 points sur 6 possibles et en étant la seule équipe invaincue ainsi que la seule équipe du groupe à infliger une défaite face à cette équipe. Troisièmes derrière la Turquie et la France, les Islandais jouent d'abord un barrage contre laRoumanie. LesStrákarnir okkar l'emportent sur le score de 2-1 grâce à un doublé deGylfi Sigurðsson en première mi-temps (16eet34e minute), malgré la réduction du score roumaine sur penalty en seconde période après consultation de laVAR et devront négocier un déplacement périlleux enHongrie, vainqueur de son côté sur la pelouse desBulgares (3-1) dans l'autre demi-finale de barrage. Le lors de la finale de barrage contre les Hongrois, malgré une ouverture du score précoce sur un coup franc direct deGylfi Sigurðsson bien aidé par une bourde du gardien adversePéter Gulácsi (11e minute), l'Islande concède deux buts coup sur coup en fin de match parLoïc Nego (88e minute) etDominik Szoboszlai (92e minute) synonyme de non-participation à l'Euro 2021.
Qualifications à la Coupe du monde 2022 : résultats en berne sur fond de scandales extra-sportifs
Les débuts deséliminatoires pour la Coupe du monde 2022 sont également totalement manqués par l'Islande qui essuie deux défaites d'entrée, à l'extérieur contre l'Allemagne (0-3) et de manière plus surprenante enArménie (0-2). Cependant, lesStrákarnir okkar se replacent dans la course grâce à une victoire 4-1 sur la pelouse duLiechtenstein combinées à des revers concomitants de laRoumanie et de l'Allemagne. La préparation cruciale des matchs de septembre ; où l'Islande a l'avantage de disputer ses trois rencontres à domicile après plusieurs matchs hors de ses bases et qui restait sur des matchs amicaux encourageants au mois de juin ; est cependant fortement perturbée par des affaires extra-sportives impliquant des joueurs majeurs de l'équipe accusés de délits sexuels[48],[49], ainsi absents pour les rencontres du mois. Ces affaires ont en outre provoqué la démission de plusieurs hauts responsables de lafédération islandaise dont son président[50]. Dans ce contexte trouble, laRoumanie prend sa revanche sur le barrage de l'Euro perdu près d'un an plus tôt et domine lesStrákarnir okkar sur le score de 2-0. Ces derniers sont ensuite contraints au match nul (2-2 après avoir été mené 0-2) contre laMacédoine du Nord avant de chuter lourdement face à l'Allemagne (0-4) et pointent à l'avant-dernière place du groupe avec 4 unités au compteur à 4 journées de la fin des éliminatoires, amoindrissant considérablement les chances islandaises de se qualifier pour la prochaine Coupe du monde. Puis l'Islande se reprend dans les deux matchs d'octobre en tenant tête à l'Arménie (1-1) qui l'avait battu 2-0 en mars puis en s'imposant largement face au Liechtenstein (4-0). Malgré cela, l'Islande est toujours cinquième de son groupe et est sur le point de se faire éliminer. Contre toute attente, elle résiste ensuite à l'extérieur face à laRoumanie malgré une très nette domination des locaux (0-0) mais est mathématiquement éliminée à une journée du terme des éliminatoires, puisque lesStrákarnir okkar devaient obligatoirement remporter leurs deux dernières rencontres et espérer des faux-pas de leurs concurrents directs pour terminer deuxième du groupe.
Ces résultats sportifs affligeants sont dus à plusieurs facteurs sportifs comme extra-sportifs : renouvellement générationnel tardif des cadres habituels vieillissants, processus en partie entravé par un vivier de footballeurs restreint du fait de la démographie islandaise ; choix tactiques discutables du nouvel entraîneur peu expérimenté débouchant sur un manque d'automatismes de nouveaux joueurs peu habitués à évoluer ensemble et une absence de réelle équipe-type ; scandales d'agression sexuelle ayant écarté de fait certains des meilleurs éléments de l'équipe sous le coup d'enquêtes et entretenu la spirale négative[51],[52].
Leséliminatoires de l'Euro 2024 démarrent également mal sur le plan comptable avec une seule victoire et 3 défaites au bout de 4 journées et une avant-dernière place provisoire. L'Islande est en effet balayée enBosnie (0-3) puis signe la plus large victoire officielle de son histoire sur le terrain duLiechtenstein (7-0). À la suite d'une longue série de mauvais résultats, le sélectionneur islandaisArnar Viðarsson est licencié[53] et remplacé par le NorvégienÅge Hareide. Sous la houlette de son nouveau sélectionneur et après deux déplacements, l'Islande reçoit laSlovaquie et lePortugal mais ces rencontres se soldent par des défaites. LesStrákarnir okkar cèdent d'abord contre les Slovaques (1-2) sur une erreur défensive grossière avec un dégagement directement effectué surTomáš Suslov, auteur du deuxième but slovaque alors que les deux équipes étaient dos à dos. L'Islande réalise ensuite une prestation de meilleure facture que lors de ses précédentes sorties face au favori du groupe portugais, faisant preuve d'une très bonne organisation tactique et tenant longtemps en échec les Lusitaniens. Toutefois un but deCristiano Ronaldo à l'occasion de sa200e sélection, dans un premier temps refusé puis validé après intervention de laVAR tout à la fin du temps réglementaire scelle la victoire portugaise (0-1), un but intervenu peu de temps après que la formation nordique fut réduite à 10 à la suite d'un second carton jaune adressé àWillum Þór Willumsson. L'Islande termine à la quatrième place de son groupe avec un bilan décevant de 3 victoires, un nul et 6 défaites mais est éligible auxbarrages grâce à sa performance enLigue des nations. Endemi-finale des barrages de la voie B, l'Islande réussit un match référence face à une équipe du top 100 au classement FIFA pour la première fois depuis plusieurs années en écartantIsraël (4-1) grâce à un triplé d'Albert Guðmundsson tandis que les Israéliens ont terminé le match à 10 et raté un penalty sur 2. Lors du match décisif face à l'Ukraine, l'Islande ouvre le score par l'intermédiaire d'Albert Guðmundsson et mène à la mi-temps mais concède 2 buts en seconde période et s'incline (1-2) dans une physionomie similaire au barrage du précédent Euro perdu àBudapest contre les Hongrois.
En 1959, si la sélection change quelque peu de visage, certains cadres de l'ÍA sont toujours présents, à l'image du gardienHelgi Daníelsson, du défenseurSveinn Teitsson ainsi que des frères Jónsson,Ríkharður etÞórður[réf. nécessaire]. Les deux joueurs duKRÞórólfur Beck, attaquant de dix-huit ans qui termine meilleur buteur avec onze buts, etEllert B. Schram, milieu offensif d'un an son aîné, qui inscrit huit buts, intègrent l'équipe pour le tournoi pré-olympique.
En 2008, la fédération islandaise (en partenariat avec une chaîne de télévision nationale) organise un sondage pour désigner le meilleur joueur islandais de tous les temps. C'estÁsgeir Sigurvinsson qui arrive en tête[56], un choix déjà fait par la fédération en 2003 puisqu'elle désigne l'ancien joueur duBayern Munich pour représenter l'Islande parmi lesJoueurs en or de l'UEFA[57].
Les principales villes d'accueil de la sélection islandaise.
LeLaugardalsvöllur, situé àReykjavik, est de loin le stade le plus utilisé par la sélection islandaise. Inauguré en 1960 pour remplacer leMelavöllur, enceinte historique du football en Islande, il a vu plus de 300 rencontres de l'équipe nationale. Signe de la centralisation des Islandais, seuls neuf matchs ont été disputés hors de la capitale, toujours dans le cadre de rencontres amicales et la plupart du temps face aux voisinsféroïens. La première rencontre hors de Reykjavik a eu lieu le àAkureyri.
À noter que trois matchs ont eu lieu dans leKórinn deKópavogur, qui est une enceinteindoor de 2 000 places[62] homologuée par la FIFA pour accueillir des rencontres internationales.
L'équipe d'Islande a disputé un match face auGroenland àHúsavík le mais cette rencontre n'est pas comptabilisée dans les bilans internationaux car le Groenland n'est affilié ni à la FIFA, ni à une confédération continentale.
L'équipe islandaise a joué au moins 10 matchs officiellement comptabilisés par laFIFA contre 14 équipes nationales, toutes européennes. Elle a un bilan positif contre 4 d'entre elles (Malte, lesÎles Féroé, laTurquie et leLiechtenstein). Les liens historiques et culturels ont permis la multiplication des rencontres face à laSuède, à laNorvège et auDanemark.
L'adversaire le plus fréquent de l'Islande est laNorvège, affrontée à 30 reprises depuis 1947[64]. Si les deux nations se sont beaucoup affrontées en amical (18 matchs depuis le premier, disputé en 1947 plus une rencontre disputée dans le cadre duChampionnat nordique 2001, la seule édition disputée par l'Islande), elles se sont également rencontrées lors de trois campagnes de qualification pour une Coupe du monde (1974,2010 et2014) ainsi que lors de deux phases de qualification pour l'Euro (1988 et2012). Les sélections olympiques islandaises et norvégiennes se sont par ailleurs affrontées à l'occasion des éliminatoires pour les tournois olympiques de1960 et1976, bien que les matchs entre sélections olympiques ne figurent pas dans les statistiques officielles de laFIFA.
Bilan de l'Islande face aux équipes nationales affrontées au moins dix fois[note 5]
Islande, tout sauf un miracle, Documentaire deL'Equipe Explore,. Documentaire revenant sur la qualification de l'Islande à l'Euro 2016 et les clefs de son succès