L'Espagne est l'une des huit équipes nationales à avoir été sacréeschampionnes du monde. Elle a participé à 16 des 22Coupes du monde, remportant l'édition 2010, et s'est qualifiée sans interruption depuis1978. L'Espagne a participé à 12 des 17Championnats d'Europe et est l'actuelle championne d'Europe, après avoir remporté un quatrième titre record en2024. Elle est donc l'une des équipes nationales les plus titrées de l'histoire du football. Après sa victoire dans laLigue des nations de l'UEFA 2023, elle est devenue la deuxième équipe nationale, après laFrance, à remporter trois titres majeurs (Coupe du monde, Euro etLigue des nations). L'Espagne est également l'un des deux seuls pays, avec l'Allemagne, à avoir remporté les Coupes du mondeféminine etmasculine[2].
Avec une Coupe du monde, une Ligue des nations et trois titres de champion d'Europe remportés depuis2008, l'Espagne est l'équipe nationale européenne la plus titrée du XXIe siècle. Les exploits de l'équipe entre2008 et2012 ont conduit de nombreux experts et commentateurs à considérer les équipes de cette époque comme l'une des meilleures de l'histoire du football[3],[4],[5],[6],[7]. Au cours de cette période, l'Espagne est devenue la première équipe nationale à remportertrois titres majeurs consécutifs, dont deux Championnats d'Europe consécutifs en2008 et2012, tout en devenant la première équipe européenne à remporter une Coupe du monde organisée hors d'Europe[8]. Toujours au cours de cette période, de2008 à2013, l'Espagne a remporté le titre d'équipe de l'année de la FIFA, le deuxième plus grand nombre de tous les pays, derrière leBrésil[9]. Un an auparavant, du début de2007 à laCoupe des confédérations 2009, l'Espagne a réalisé 35 matchs consécutifs sans défaite, un exploit qu'elle partageait avec le Brésil et qui constituait un record pour ce sport à l'époque[10].
L'équipe espagnole vice-championne olympique en 1920 (G. à D. Belauste, Acedo, Zamora, Artola, Arabolaza, «Pichichi», Arrate, Eguiazábal, Vázquez, Sancho et Paco Bru le sélectionneur).
Sous l'impulsion de plusieurs clubs de football naît en 1909 une première fédération espagnole de football, laFederación Española de Clubs de Foot-ball. Elle est concurrencée en 1912 par l'apparition d'une fédération rivale lancée par d'autres équipes, l’Unión Española de Clubs de Foot-ball. Les deux fédérations souhaitent adhérer à laFédération internationale de football association (FIFA) qui les refuse, les deux fédérations ne représentant pas l'ensemble du football espagnol. Comme le suggère la FIFA, les deux fédérations s'unissent en au sein de laReal Federación Española de Foot-ball[11] (devenue en 1931 laReal Federación Española de Fútbol). Cependant, aucune sélection ne voit le jour à ce moment-là, la fédération travaillant d'abord à l'organisation des compétitions de clubs.
Le premier match recensé par une équipe d'Espagne se déroule le à l'occasion duTournoi olympique desJeux olympiques d'Anvers. Opposés auDanemark, les Espagnols l'emportent sur un but dePatricio Arabolaza (1-0)[12]. Le lendemain, en quart de finale, ils sont éliminés par laBelgique. Bénéficiant du forfait de laTchécoslovaquie en finale, ils sont repêchés pour un tournoi de consolante qu'ils remportent après avoir battu laSuède, l'Italie puis lesPays-Bas. Cette performance leur vaut de repartir avec lamédaille d'argent[13]. C'est lors de ce tournoi, et tout particulièrement lors du match contre la Suède, que naît pour cette sélection son surnom deFuria roja[14].
La sélection dispute son premier match en Espagne le àBilbao contre la Belgique et le remporte 2-0[12]. Trois ans plus tard, les Espagnols participent à nouveau autournoi olympique, disputé cette fois àParis. Ils sont battus au tour préliminaire par l'Italie (1-0). En1928, c'est à nouveau l'Italie qui élimine l'Espagne, cette fois en quart de finale (1-1 puis 7-1 en match d'appui)[15], ce qui constitue la plus large défaite de la sélection espagnole[12]. L'Espagne, le, bat l'équipe d'Angleterre, ce qui correspond à la première défaite de cette sélection en dehors des îles Britanniques, sur le score de 4-3[12],[16].
Une montée en puissance interrompue par des guerres (1930-1945)
En 1930 a lieu lapremière édition de laCoupe du monde. Pour l'organiser l'Espagne est initialement candidate, ainsi que d'autres pays européens et l'Uruguay pour l'Amérique du Sud. Les pays européens se retirent pour soutenir l'Italie. Le choix du délégué argentin de soutenir Uruguay amène l'Italie à se retirer à son tour[17]. Invitée à cette coupe du monde uruguayenne, l'Espagne, comme plusieurs autres nations européennes telles l'Italie ou l'Angleterre, refuse finalement d'y participer. Les clubs espagnols ne souhaitent pas libérer leurs joueurs[18] et le sélectionneur espagnol,José María Mateos(no), avance de son côté trois motifs de refus : la perte économique pour les clubs de voir partir certains de leurs joueurs, la difficulté de pouvoir se préparer sereinement en Uruguay et la fatigue engendrée par la compétition et le voyage de retour, qui obligerait à retarder les compétitions espagnoles ou à empêcher les joueurs de participer aux premières rencontres[17],[19],[20]. Trois ans plus tard, l'Espagne domine en match amical laBulgarie (13-0), ce qui constitue la plus large victoire de la sélection espagnole[12].
Qualifiée pour laCoupe du monde 1934 enItalie en sortantvainqueur d'une double confrontation contre lePortugal (9-0; 2-1), l'Espagne domine en huitième de finale leBrésil (3-1), lors d'un match où le gardien espagnolRicardo Zamora arrête un penalty[21]. Elle affronte ensuite en quart de finale le pays organisateur, l'Italie le àFlorence. La rencontre, émaillée par des gestes de violence italiens sans intervention arbitrale du BelgeLouis Baert, se termine par un match nul après prolongation (1-1) et le match doit donc être rejoué le lendemain. Quatre Italiens et sept Espagnols sont incapables de tenir leur place, de sorte que les équipes sont largement modifiées.Giuseppe Meazza qualifie l'Italie en inscrivant le seul but du match[22]. L'arbitre suisseRené Mercet refuse deux buts espagnols, décisions jugées discutables par les Espagnols[21]. À la suite de ce match resté connu en Espagne comme laBatalla de Florencia, les arbitres des deux rencontres sont sanctionnésa posteriori par laFIFA, ainsi que leurs fédérations respectives[21],[23].
Malgré laGuerre d'Espagne qui meurtrit le pays de 1936 à 1939, la Fédération royale espagnole de football s'inscrit pour la Coupe du monde 1938. Mais la FIFA doute sérieusement de la capacité d'une sélection espagnole qui n'a plus joué depuis[12] à disputer l'ensemble de ses matchs éliminatoires dans un tel contexte de guerre civile. L'Espagne n'est donc pas autorisée à participer à la phase éliminatoire du mondial 1938[24]. L'équipe d'Espagne ne rejouera que quelques années plus tard, le temps d'une série de matchs amicaux en 1941 et 1942, en attendant la véritable reprise des compétitions internationales après laSeconde Guerre mondiale.
La Coupe du monde 1950, une performance sans lendemain
L'armistice de 1945 marque le retour du football international. Après une suspension de plus de dix ans, la Coupe du monde fait son retour en1950, auBrésil. Comme en 1934, l'Espagnese qualifie aux dépens duPortugal. La sélection deGuillermo Eizaguirre est la seule équipe au premier tour de la phase finale à remporter trois victoires, contre lesÉtats-Unis (3-1, buts deTelmo Zarraonaindía, de Silvestre Igoa et d'Estanislao Basora dans les dix dernières minutes du match), leChili (2-0, buts d'Estanislao Basora et de Telmo Zarraonaindía) et l’Angleterre (1-0, but de Telmo Zarraonaindía). Première de son groupe, l'Espagne se qualifie pour la poule finale où elle retrouve l'Uruguay, leBrésil, pays hôte, et laSuède. Après un match nul nul face aux Uruguayens (2-2, doublé d'Estanislao Basora), les Espagnols prennent l'eau face au Brésil (1-6, but deSilvestre Igoa). Les Sud-Américains dominant la poule finale, la rencontre de la troisième journée entre l'Espagne et la Suède est un match pour la troisième place. L'Espagne s'incline (1-3, but de Telmo Zarraonaindía) et termine la Coupe du monde à la4e place[25].
Forte du prestige de ses clubs (Real Madrid CF etFC Barcelone notamment), l’Espagne est attendue à laCoupe du monde 1954 et bénéficie déjà auprès de la FIFA du statut de tête de série avant même d'être qualifiée. Pourtant elle manque laqualification face à la modeste équipe deTurquie. Largement vainqueur à Madrid au match aller et défaite de peu à Istanbul au retour, l'équipe d'Espagne est victime du nouveau règlement pour la Coupe du monde 1954 qui ne tient compte que des points (2 partout) et pas des scores (4-2 en cumulé). LaRoja doit alors disputer une troisième rencontre contre les Turcs, un match d'appui organisé à Rome qu'elle ne parvient pas à remporter (2-2 a.p.). Le critère du score cumulé n'étant pas retenu, même en dernier recours, l'Espagne se trouve finalement éliminée au tirage au sort[26]. Quatre ans plus tard, elle est de nouveau éliminée lors dutour préliminaire, la faute à un match nul face auxSuisses à Madrid et à une défaite à Glasgow face à l'Écosse[27].
Les Espagnols font leur retour en Coupe du monde en1962,après avoir écarté lepays de Galles et leMaroc, vainqueur de la zone Afrique, en tours préliminaires. Au premier tour duMundial auChili, l'Espagne concède deux défaites contre les deux futurs finalistes : laTchécoslovaquie (0-1), une des meilleures sélections d'Europe, et leBrésil, champion du monde en titre, sauvé par un doublé du jeuneAmarildo en fin de partie (1-2)[30]. Sa victoire lors du2e match contre leMexique (1-0) est insuffisante, laRoja est éliminée[31].
Comptant toujours sur Luís Suárez et Gento, mais aussiAmancio Amaro, l'Espagne réussit sa campagnede Coupe d'Europe des nations : elle écarte laRoumanie au tour préliminaire grâce à une victoire fleuve au match aller puis est accrochée en huitième de finale par l’Irlande du Nord qui résiste mais finit par s'incliner à domicile àBelfast d'un seul but au match retour, et enfin surclasse l’Irlande en quart de finale. Qualifiée pour le dernier carré, l'Espagne obtient l'organisation de laphase finale[32]. En demi-finale à Madrid, les Espagnols battent laHongrie (2-1), grâce à un but en prolongation d’Amancio Amaro[33]. En finale, toujours austade Santiago Bernabéu, l'Espagne retrouve l'URSS, encore en lice pour défendre son titre. Après six minutes de jeu,Jesús María Pereda ouvre une nouvelle fois la marque, mais les Soviétiques égalisent juste après.Marcelino Martínez délivre laRoja en fin de match, offrant le titre européen à l’Espagne[34].
Luís Suárez et Gento, à30 ans passés, sont encore de laCoupe du monde de football 1966, organisée enAngleterre après leur victoire en match d'appui contre l'Irlande en fin de phase éliminatoire. Après une courte défaite en ouverture face à l'Argentine 2-1, l'Espagne revient dans la course grâce à sa victoire contre laSuisse (2-1). Pour atteindre les quarts de finale, l'Espagne doit impérativement battre l'Allemagne lors de la troisième journée. Les Espagnols ouvrent la marque parFusté, mais les Allemands reviennent au score avant la mi-temps et finissent par s'imposer en fin de match (2-1)[35].
La sélection espagnole doit digérer la retraite internationale de ses deux vedettes (Suárez et Gento). L'Espagne sort vainqueur de sa poulepréliminaire du championnat d'Europe 1968 aux dépens de la Tchécoslovaquie, mais est éliminée par l’Angleterre, championne du monde en titre, en quart de finale (0-1 ; 1-2)[27]. LesÉliminatoires à la Coupe du monde 1970 sont un échec sévère pour l'Espagne. Celle-ci est en effet devancée par laBelgique (contre qui elle n'a pris qu'un seul point) et laYougoslavie, et a notamment encaissé une défaite-surprise (2-0) en Finlande, l'équipe faible du groupe qui perdait par ailleurs tous ses matchs de qualification sur des scores souvent larges, comme en Espagne au match retour (6-0). Au coude à coude avec l'Union soviétique dans son groupepréliminaire de l'Euro 1972, elle laisse filer la première place qualificative en ne parvenant pas à remporter le match décisif à Madrid face à son adversaire (0-0)[28], subissant ainsi une deuxième désillusion consécutive.
Lors desqualifications pour la Coupe du monde 1974, l'Espagne livre un duel particulièrement serré avec la Yougoslavie. Les deux équipes terminent en tête du groupe 7 à égalité de points et de différence de buts, et il n'y a qu'un seul ticket disponible pour aller en Allemagne. Manque de chance pour laRoja, la règle du plus grand nombre de buts marqués (8 pour l'Espagne, 7 pour la Yougoslavie) pour départager les équipes à égalité de points et de différence de buts n'entre en vigueur que lors de la phase finale du mondial 1974. Un match d'appui doit donc être organisé sur terrain neutre. Ce match, disputé en àFrancfort peu de temps après le tirage au sort de la phase finale, est perdu (0-1)[27].
L'Espagne effectue ensuite un parcours honorable lors duChampionnat d'Europe 1976 : elle remporte son groupe préliminaire en étant invaincue et est éliminée en quart de finale par la grande équipe deRFA (1-1; 0-2), championne d'Europe et du monde en titre[28]. L'Espagne retrouve enfin une phase finale à l'occasion de laCoupe du monde 1978 après avoir dominé dans son groupe éliminatoire la Roumanie et la Yougoslavie. Le groupe de l'Espagne au premier tour duMundial argentin est disputé et pauvre en buts. Après une défaite en ouverture contre l'Autriche (2-1), l'Espagne accroche le Brésil (0-0) et garde espoir. Elle s'impose contre la Suède lors de la dernière journée (1-0) mais termine finalement à la troisième place du groupe, à un point seulement de l'Autriche et du Brésil qui sont les deux qualifiés pour le second tour[27]. L'Espagne confirme sa progression en sortant une nouvelle fois vainqueur de son groupe éliminatoire du championnat d'Europe des nations devant la Yougoslavie et la Roumanie. Elle se qualifie ainsi pour la phase finale de l’Euro 1980, désormais élargie à huit équipes. Lors de la première journée elle parvient à accrocher l'équipe locale, l'Italie (0-0). En deuxième journée elle est battue (2-1) par la Belgique future finaliste; lors de la dernière journée elle s'incline à nouveau sur le même score contre l'Angleterre et termine à la dernière place du groupe[28].Ladislao Kubala, sélectionneur depuis 1969, quitte la sélection après le tournoi.
En1982, l'Espagne organise pour la première fois laCoupe du monde. Inspirée par les victoires des pays-hôtes en 1974 et 1978 (la RFA et l'Argentine, respectivement), la sélection nourrit de solides ambitions avant le tournoi. Bousculée lors du premier match par leHonduras, novice en Coupe du monde, l'Espagne sauve le point du match nul grâce à l'égalisation deRoberto López Ufarte sur pénalty (1-1). Lors de son2e match contre laYougoslavie, elle concède encore l'ouverture du score et égalise à nouveau sur un pénalty, particulièrement litigieux, transformé parJuan Gómez González, avant qu'Enrique Saura n'offre la victoire aux locaux contre le cours du match. Enfin le3e match voit les Espagnols battus par l'Irlande du Nord, pourtant réduite à dix (0-1)[36]. Miraculeusement qualifiés pour le second tour, les Espagnols sont éliminés logiquement après une défaite contre laRFA (1-2, but deJesús María Zamora) et un match nul contre l’Angleterre (0-0).
L'Espagne se qualifie pour l'Euro 1984 aux dépens des Pays-Bas, devancés grâce à une meilleure attaque. Lors de la phase finale enFrance, la sélection débute par deux matchs nuls, contre laRoumanie (1-1, but deFrancisco Carrasco) et lePortugal (1-1, but deCarlos Santillana). La victoire arrachée sur la RFA lors de la3e journée (1-0, but d’Antonio Maceda à l'ultime minute du match) lui offre une qualification inespérée pour les demi-finales, où elle doit rencontrer le deuxième du groupe 1, la redoutablesélection danoise (surnomméeDanish Dynamite). Menée au score par le Danemark, l'Espagne revient à la marque et tient le choc durant la prolongation (1-1). Les Espagnols se qualifient en gagnant la séance de tirs au but (5-4). En finale ils affrontent laFrance, sélection hôte. À la55e minute, le gardienLuis Arconada manque son arrêt sur un coup franc deMichel Platini, laissant le ballon lui glisser sous le corps[37]. Après une belle opposition l’Espagne s'incline finalement 0-2[38], une défaite restée longtemps un traumatisme pour la sélection[39].
Après la finale perdue de 1984, l'équipe d'Espagne, portée par la génération des jeunesButragueño etMíchel, devance l’Écosse et lepays de Galles pourse qualifier pour laCoupe du monde de football de 1986. Malgré une défaite pour son entrée en lice face auBrésil (1-0), au cours de laquelle un but a priori valable lui est refusé, elle se qualifie pour les huitièmes de finale en battant l'Irlande du Nord (2-1) puis l'Algérie (3-0)[40]. Face auDanemark, l'épouvantail du tournoi, elle concède l'ouverture du score mais l'emporte finalement sur le score de cinq buts à un, grâce à un quadruplé du jeune Butragueño et un but sur pénalty deGoikoetxea. En quart de finale, elle affronte laBelgique. Dominatrice mais une nouvelle fois menée au score, l'Espagne parvient à égaliser à cinq minutes de la fin du temps règlementaire parSeñor. Le score n'évolue pas durant la prolongation, et c'est aux tirs au but que les Espagnols sont éliminés (5 à 4)[41]. Butragueño, à22 ans, termine meilleur buteur espagnol avec cinq buts.
LaRoja se qualifie de justesse pour l'Euro 1988, ne devançant la Roumanie que lors la dernière journée. Elle entame la compétition par une nouvelle victoire sur leDanemark (3-2), mais s'incline ensuite face à l'Italie (1-0) et la RFA (2-0), pays-hôte[28].Miguel Muñoz, à la tête de la sélection depuis 1982, prend sa retraite.
Une ascension lente mais progressive au rang des meilleures nations (1990-2006)
Qualifiée pour laCoupe du monde de football de 1990[42], l'Espagne se voit privée du statut de tête de série au bénéfice de l'Angleterre, ce qui irrite la fédération espagnole[43]. La formation deLuis Suárez termine cependant en tête de son groupe après un match nul et vierge contre l'Uruguay suivi de deux victoires sur laCorée du Sud (3-1) et laBelgique (2-1). En huitième de finale face à laYougoslavie qui joue sa dernière compétition, elle s'incline deux buts à un après prolongation – l'égalisation en fin de match deJulio Salinas ne suffisant pas face au doublé du meneur de jeuDragan Stojković, auteur d'un match exceptionnel[44].Míchel termine meilleur buteur espagnol de la compétition avec quatre buts[27].
Au cours des années suivant le succès olympique, la sélection deJavier Clemente va s'avérer redoutable, ne s'inclinant que très rarement et participant à toutes les phases finales des compétitions majeures, sans parvenir cependant à dépasser le stade des quarts de finale. Malgré des débuts difficiles lors destours préliminaires à la Coupe du monde de football 1994, elle parvient à se qualifier aux dépens duDanemark, champion d'Europe en titre, qu'elle domine lors du dernier match à Séville[46]. L'Espagne débute en phase finale par un match nul inattendu face à laCorée du Sud, qui remonte deux buts dans les dernières minutes (2-2, but deJon Andoni Goikoetxea et deJulio Salinas), puis en obtient un second contre l’Allemagne, champion en titre (1-1, but de Goikoetxea). Une nette victoire sur laBolivie (3-1, doublé deJosé Luis Caminero et but deJosep Guardiola) lui ouvre finalement les portes des huitièmes de finale, où, solide et efficace, elle écarte sèchement laSuisse (3-0, buts deFernando Hierro, deLuis Enrique et deTxiki Begiristain)[47]. Elle s'incline finalement en quart de finale contre l’Italie sur un but en toute fin de partie deRoberto Baggio, le ballon d'or1993 (1-2, but de José Luis Caminero)[27].
À l’Euro 1996, la sélection espagnole, réputée pour sa solidité, se classe deuxième du groupe B au premier tour derrière la France[48]. Opposé en quart de finale à l’Angleterre, pays-hôte, elle domine légèrement le match et doit supporter un arbitrage défavorable. Elle est finalement éliminée aux tirs au but (0-0 ap, tab 4-2)[49]. À laCoupe du monde 1998, l'équipe de Clemente, qui reste sur une série de31 matchs sans défaite, fait partie des favoris. Mais elle commence très mal le tournoi en subissant un revers contre leNigeria (2-3), puis est tenue en échec (0-0) par leParaguay[50]. L'Espagne retrouve enfin son football lors de la dernière journée en écrasant laBulgarie (6-1), mais la victoire du Paraguay contre le Nigeria (déjà qualifié) dans l'autre match entraine finalement l'élimination des Espagnols[27]. Quelques mois après cet échec, Clemente est poussé à la démission après une humiliante défaite en qualification à Chypre[51].
José Antonio Camacho, le remplaçant de Clemente, parvient à qualifier les Espagnols pour l’Euro 2000 au sortir d'un groupe facile. Battue d'entrée par laNorvège (0-1), l'Espagne se reprend et parvient à finir en tête de son groupe du premier tour en battant laSlovénie (2-1) et en renversant laRF Yougoslavie dans le temps additionnel, grâce àGaizka Mendieta sur pénalty etAlfonso Pérez (4-3), après être donc passée tout près de l'élimination[52]. Les coéquipiers deGuardiola sont finalement battus en quart de finale par lesFrançais, champions du monde en titre, sur le score de deux buts à un — l'attaquant vedetteRaúl manquant le pénalty de l'égalisation en toute fin de match[53]. Ce même été, les jeunes Espagnols, déjà vainqueurs de laCoupe du monde des moins de20 ans en 1999, atteignent de nouveau lafinale des Jeux olympiques à Sydney, perdant la séance des tirs au but face au Cameroun.
Qualifiée pour laCoupe du monde 2002 en terminant première et invaincue de songroupe éliminatoire, l'Espagne attaque le tournoi avec trois victoires au premier tour face à laSlovénie (3-1, buts de Raúl,Juan Carlos Valerón etFernando Hierro), leParaguay (3-1, doublé deFernando Morientes et but de Hierro) et l’Afrique du Sud (3-2, doublé deRaúl et but deGaizka Mendieta). En huitième de finale face à l’Irlande, les Espagnols ouvrent le score par Morientes puis s'évertuent à préserver leur avance. À la fin du temps règlementaire,Robbie Keane remet les équipes à égalité sur pénalty et le match se poursuit en prolongation où rien ne sera marqué. L'Espagne se qualifie finalement aux tirs au but (3-2). Privée de Raúl, blessé, elle tombe en quart de finale contre laCorée du Sud, sélection-hôte. Après un nouveau nul (0-0 ap), la séance de tirs au but lui est en effet cette fois fatale (3 tirs à 5). Cette élimination au terme d'un match marqué par des polémiques sur l'arbitrage est difficile à digérer pour les Espagnols, avec notamment deux buts a priori valables qui ont été refusés par l'arbitreGamal Al-Ghandour[54]. C'est la quatrième fois, après1934,1986 et1994 que laRoja s'arrête à ce stade de la compétition.
Devancée par laGrèce dans son groupeéliminatoire de l'Euro 2004, l'Espagne se qualifie pour laphase finale auPortugal en battant laNorvège (2-1; 3-0) en barrages. Vainqueur de laRussie pour son entrée dans la compétition (1-0), elle concède ensuite le nul face à une sélection grecque qui surprend les observateurs. LaRoja pointe en tête du groupe en compagnie des Grecs avant la dernière journée décisive. L'Espagne s'incline contre lePortugal àLisbonne sur un butNuno Gomes (1-0)[55] et est éliminée en étant devancée de justesse au classement par la Grèce, également battue de son côté, sur le critère du nombre de buts marqués (2 contre 4).
L'expérimentéLuis Aragonés prend en charge la sélection en 2004. Avec une équipe rajeunie, forte de ses multiples succès chez les jeunes (l'Espagne est de nouveau finaliste des Coupes du monde des moins de17 ans et des moins de20 ans de 2003), l'Espagne se veut ambitieuse pour laCoupe du monde 2006 organisée enAllemagne. En match de préparation, elle aligne pour la première fois le duo de milieux de terrain qui fera le bonheur duFC Barcelone, champion d'Europe cette année-là, et de la sélection :Xavi etIniesta. Au premier tour, laRoja remporte ses trois matchs (4-0 contre l'Ukraine, 3-1 contre laTunisie, 1-0 contre l'Arabie saoudite) et affronte en huitième de finale laFrance, une équipe vieillissante qui a passé le premier tour avec douleur. Les médias espagnols annoncent avant le match la probable qualification pour les quarts de finale, et la retraite anticipée deZinédine Zidane, milieu de terrain évoluant en fin de carrière auReal Madrid. Lors dece match Les Espagnols ouvrent le score sur un penalty deDavid Villa mais les Français égalisent avant la pause parFranck Ribéry. Au retour des vestiaires, la France prend le contrôle du jeu et concrétise sa domination en marquant deux buts parPatrick Vieira etZinédine Zidane en fin de match. L'Espagne, trop confiante, est éliminée dès les huitièmes de finale.
Les joueurs célébrant leur victoire à l'Euro 2008.
La formation d'Aragonés sequalifie sans frayeur à l’Euro 2008. Au premier tour, elle confirme ses ambitions en battant laRussie (4-1), laSuède (2-1, grâce à un but de Villa dans le temps additionnel) et laGrèce, tenante du titre (2-1). En quart de finale l'Espagne affronte l'Italie, championne du monde, qui affiche ses qualités défensives en tenant le score jusqu'au bout de la prolongation (0-0). Les Espagnols se qualifient aux tirs au but grâce à deux arrêts d'Iker Casillas (4 tirs à 2). L'Espagne retrouve en demi-finale la Russie, équipe surprise du tournoi, qu'elle écarte sans mal avec trois buts d'écart (3-0), comme lors du match de poule. L'Espagne dispute face à l'équipe d'Allemagne lafinale de l'Euro, sa première depuis 1984. Elle l'emporte grâce à un but deFernando Torres, mettant ainsi fin à une période de44 ans sans trophée. L'Espagne y mit la manière en pratiquant un jeu surnommétiki-taka, un jeu fait de possession et de passes courtes qui enthousiasme les observateurs[56].David Villa est meilleur buteur du tournoi,Xavi Hernández désigné meilleur joueur.
Cette victoire à l'Euro 2008 fait monter brièvement l'Espagne à la première place auclassement mondial de la FIFA. Aragonés, qui avait annoncé son départ, est remplacé parVicente del Bosque, ancien entraîneur duReal Madrid. La sélection, est invitée en tant que championne d'Europe à laCoupe des confédérations 2009, compétition à laquelle elle n'a jamais participé. Après un premier tour facile, elle trébuche contre lesÉtats-Unis (0-2) en demi-finale et manque par la même occasion de battre le record d'invincibilité duBrésil (35 matches sans défaite) qu'elle venait d'égaler[57].
Célébration multitudinaire à Madrid pour laCoupe du monde.
Cet échec en Coupe des confédérations n'est cependant pas de nature à remettre en cause la bonne dynamique de la sélection. Leséliminatoires pour la Coupe du monde 2010 se terminent avec dix victoires en autant de matchs. Les succès en préparation face à l'Argentine et laFrance confortent les Espagnols dans leur costume de favori au moment d'aborder laphase finale, d'autant que la sélection profite de la dynamique du FC Barcelone, qui domine le football européen en club. Pourtant le premier match contre laSuisse tourne à l'échec, contre toute attente les Espagnols perdent malgré une domination sans partage et possession de balle de 75 %. Deux victoires face auHonduras (2-0, doublé deDavid Villa) et auChili (2-1), Villa ouvrant la marque d'un lob de plus de40 mètres, remettent l'Espagne sur pied et lui assurent la qualification[58].
En huitième de finale, l'Espagne domine lePortugal (1-0), puis atteint pour la première fois depuis 1950 le dernier carré du Mondial en écartant en quart de finale de solidesParaguayens (1-0) au terme d'un match rocambolesque[59]. Elle retrouve l'Allemagne en demi-finale qu'elle bat sur le même score qu'en finale de l'Euro 2008 (1-0), grâce à un but deCarles Puyol.
La Roja sacrée championne du monde en 2010
Elle dispute, le, la premièrefinale de Coupe du monde de son histoire, face auxPays-Bas. Le match, marqué par le jeu rugueux des Pays-Bas, est fermé. Profitant de l'expulsion du NéerlandaisJohn Heitinga, elle parvient enfin à ouvrir la marque en deuxième période de la prolongation parAndrés Iniesta et remporte le match. Six Espagnols apparaissent dans l'équipe-type du tournoi : le gardienIker Casillas, les défenseurs Puyol etSergio Ramos, les milieux Iniesta etXavi Hernández, l'attaquant Villa[60].
Les joueurs célébrant leur victoire à l'Euro 2012.
Malgré deux lourdes défaites amicales enArgentine (1-4) et auPortugal (0-4) fin 2010, les Espagnols font un carton plein lors deséliminatoires de l'Euro 2012 en gagnant tous leurs matchs (huit au total). Villa en profite pour dépasser le record de buts en sélection détenu parRaúl.
LaRoja commence le tournoi européen enPologne par un match nul avec l’Italie (1-1) suivi d'une victoire sur l’Irlande (4-0). Affichant une fébrilité étonnante, elle parvient toutefois à se qualifier pour les quarts de finale en battant laCroatie (1-0)[61]. Elle bat laFrance (2-0) au bout d'un match fermé, puis est accrochée en demi-finale par lePortugal (0-0 ap). L'Espagne doit s'en remettre aux tirs au but (4-2) pour jouer sa deuxième finale consécutive de championnat d'Europe. Elle retrouve enfinale l'Italie, qu'elle écrase cette fois 4-0. Le score face à l'Italie constitue le plus gros écart de buts dans une finale européenne ou mondiale. LaRoja, première sélection à conserver un titre européen, signe un triplé Euro-Mondial-Euro inédit dans l'histoire du football[62]. Les joueurs vainqueurs des trois finales consécutives sontIker Casillas,Andrés Iniesta,Xavi,Sergio Ramos,Xabi Alonso,Cesc Fàbregas etFernando Torres.
Fin de cycle et difficulté à se relancer (2014-2022)
L'Espagne est logiquement invitée à laCoupe des confédérations 2013 auBrésil. Elle y bat au premier tour l'Uruguay (2-1),Tahiti (10-0), un score record enCoupe des confédérations et leNigeria 3-0, puis l'Italie en demi-finale, aux tirs au but (0-0, tab 7-6). Opposée auBrésil lors d'une finale « rêvée »[63], laRoja est dépassée par la vitesse de la jeuneSeleção qui l'emporte nettement (3-0), ce qui constitue la première alerte.
Enéliminatoires de laCoupe du monde 2014, l'Espagne devance laFrance, son principal adversaire, grâce à une victoire auStade de France (1-0). Présentée comme l'une des favorites logiques à sa succession, la formation de del Bosque retrouve pour son entrée en lice son adversaire de lafinale 2010, lesPays-Bas. Malgré l'ouverture du score sur pénalty, les Espagnols accumulent les erreurs individuelles et concèdent une lourde défaite (1-5)[64]. Le second match face auChili, le auMaracanã deRio de Janeiro, s'avère crucial ; manquant cruellement d'efficacité, l'Espagne s'incline (0-2) et se trouve éliminée après seulement deux matches, victime de la malédiction qui semble toucher les champions du monde en titre depuis 2002. Avec une équipe largement renouvelée, l'Espagne ne peut plus que sauver l'honneur face à l'Australie (3-0). Le tournoi marque la fin des carrières internationales de plusieurs cadres des années passées,David Villa,Xavi etXabi Alonso[65].
Sous contrat jusqu'en 2016,Vicente del Bosque décide de rester à la tête de la sélection malgré la pression des médias[66]. L'Espagne intègre legroupe C des éliminatoires de l'Euro 2016 avec l'Ukraine, laSlovaquie, laBiélorussie, laMacédoine et leLuxembourg. Elle termine à la première place du groupe (neuf victoires, une défaite) et se qualifie pour l'Euro qui a lieu enFrance. Tenante du titre, elle commence letournoi face à laRépublique tchèque àToulouse, par une victoire 1-0. Elle vainc ensuite laTurquie àNice (3-0) avant de perdre face à laCroatie àBordeaux (1-2), dans une rencontre qui a vu laRoja marquer en premier puis se faire rejoindre au score et s'incliner en fin de match, alors queSergio Ramos a manqué un penalty qui revêtait la forme d'une balle de match puisque le score était à ce moment-là de 1-1. Classée deuxième dugroupe D, elle affronte l'Italie en huitième de finale auStade de France. Largement dominateurs et plus tranchants, les Italiens ouvrent le score à la suite d'un coup-franc (1-0), avant de doubler la mise en toute fin de match (2-0) et d'éliminer ainsi l'Espagne, qui ne peut qu'accepter la fin définitive d'une ère exceptionnelle de victoires.
Mondial 2018 : Élimination précoce en huitième de finale
À la suite du nouvel échec à l'Euro, la fédération décide de nommer un nouvel entraineur, à la suite de la décision deVicente del Bosque de démissionner, en la personne deJulen Lopetegui. Pour leséliminatoires de la Coupe du monde de 2018, l'Espagne est placée dans legroupe G avec l'Italie,Israël, l'Albanie, laMacédoine et leLiechtenstein. Elle survole facilement ces éliminatoires, en battant notamment 3-0 l'Italie, principal concurrent de son groupe et participe ainsi à sa onzième Coupe du monde consécutive.
Le, l'Espagne bat 5 à 0 le Costa Rica àMálaga, puis le, fait match nul 3 à 3 face à la Russie en match amical auStade de Saint-Pétersbourg. Elle demeure ainsi invaincue sur l'année 2017. Le, elle bat 6 à 1 l'Argentine (privée deLionel Messi) auStade Metropolitano de Madrid. Cette victoire résonne dans les médias et place l'équipe parmi les favoris du mondial approchant. Le, veille du coup d'envoi de laCoupe du monde, le sélectionneurJulen Lopetegui est démis de ses fonctions.Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole de football, estime avoir été trahi par l'annonce faite quelques jours plus tôt par leReal Madrid qui a officialisé la venue de Lopetegui sur le banc madrilène.Fernando Hierro est nommé sélectionneur le même jour. Malgré cela, la sélection espagnole demeure un des favoris du tournoi. Elle termine en tête de son groupe composé duPortugal, de l'Iran et duMaroc après notamment un match nul sur le score de3-3 contre les Portugais, champions d'Europe en titre. Mais elle s'en sort d'extrême justesse, notamment face au Maroc où elle égalise dans les derniers instants de la partie (2-2). En huitièmes de finale, l'Espagne est éliminée face à laRussie, pays hôte,1-1 (3-4 t.a.b) après avoir pourtant cumulé le plus grand nombre de passes jamais répertoriés sur un seul match (1029 passes). Le jeu espagnol, basé sur la possession et les passes, est bel et bien dépassé, après avoir été caricaturé face à la Russie[67].
Un parcours inespéré à l'Euro 2020 et finaliste de la Ligue des Nations 2020-2021
Pour leséliminatoires du Championnat d'Europe de football 2020, l'Espagne est placée dans legroupe F avec la Suède, la Norvège, la Roumanie, les îles Féroé et Malte. Elle débute par deux victoires face à la Norvège (2-1) et Malte (2-0), toutefois sans convaincre, ne parvenant pas à concrétiser son écrasante domination (80 % de possessions). Elle finira malgré tout en première position du groupe en restant invaincue, ce qui lui permettra d'être en tête de série lors du tirage au sort. La Roja est alors placée directement dans legroupe E de l'Euro,Séville accueillant trois des matchs pour ce groupe. Ses adversaires sont une nouvelle fois laSuède, ainsi que laPologne et laSlovaquie. L'Espagne s'assure ainsi de sa présence à l'Euro 2020 mais ne fait clairement pas partie des favoris pour cette édition.
Le premier match contre la Suède laisse craindre le même scénario qu'à la Coupe du monde 2018 : incapable de contourner la défense suédoise et de se procurer des occasions, l'Espagne concède le nul (0-0) après avoir monopolisé le ballon plus de 80% du temps et avoir même échappé de peu à la défaite sur l'une des rares occasions suédoises. Le second match face à la Pologne ne rassure pas les Espagnols : laRoja se fait rejoindre malgré l'ouverture du score (1-1). Le dernier match face à la Slovaquie se révèle décisif. Heureusement, l'Espagne fait enfin parler sa force offensive face à des Slovaques totalement hors-sujet qui concèdent deux buts contre leur camp (0-5). Cette large victoire permet à l'Espagne d'assurer la seconde place derrière la Suède et de passer les poules.
Les quarts de finale voient l'Espagne rencontrer laSuisse, qui a su éliminer les grands favorisfrançais aux tirs au but à la surprise générale au tour précédent. L'Espagne parvient à ouvrir le score sur un but contre-son-camp dès la huitième minute, mais elle se fait rejoindre en seconde période sur une nouvelle erreur défensive. Incapable une fois de plus de se procurer de nouvelles occasions face à des Suisses pourtant en infériorité numérique jusqu'à la fin de la prolongation, l'Espagne doit s'en remettre aux tirs au but pour éliminer des Helvètes épuisés qui ratent trois de leurs quatre tirs (1-1, 1-3 tab).
L'Espagne atteint ainsi la demi-finale de façon laborieuse et avec beaucoup de réussite. Confrontée aux nouveaux grands favorisitaliens qui ont montré bien plus de maîtrise le long de la compétition, l'Espagne va pourtant accomplir un match plein et longtemps dominer des Italiens étonnamment fébriles. Mais trop maladroite dans le dernier geste (avec unMorata en pleine crise de confiance depuis le début de la compétition), elle subit l'ouverture du score sur l'une des rares excursions adverses en début de seconde période. LaRoja réussira à égaliser à dix minutes du terme par Morata. Après une prolongation équilibrée et quelques opportunités intéressantes, l'Espagne doit de nouveau aller aux tirs au but. Cette fois, la réussite ne sera pas du côté espagnol, Olmo et Morata loupant les tirs décisifs. L'Espagne est ainsi éliminée après avoir réalisé de loin son meilleur match dans le tournoi (1-1, 4-2 tab). La place de demi-finaliste constitue malgré tout une belle surprise pour une Espagne encore en recherche d'un nouveau souffle.
En Ligue des nations l'Espagne se qualifie pour leFinal 4 de l'édition 2020-2021 de Ligue des nations qui se déroule enItalie, en terminant en tête de sa poule avec 3 victoires (dont une écrasante sur le score de 6-0 à domicile contre l'Allemagne son concurrent direct), deux matchs nuls et une seule défaite (0-1 enUkraine) ; deux ans après avoir raté de peu le coche lors de laprécédente édition.
Confrontée à l'Italie pour la demi-finale quelques semaines après la demi-finale de l'Euro et le sacre de laSquadra Azzura, l'Espagne réalise de nouveau un match plein et parvient à battre sur un doublé deFerran Torres des Italiens chez eux et réduits à dix (1-2), mettant fin à une série record de37 matches sans défaite pour l'Italie s'étalant sur presque trois ans[68]. Qualifiée pour la finale, elle affronte l'équipe de France, championne du monde en titre et nouvelle équipe à battre mais qui sort d'un Euro 2020 raté (éliminée dès les huitièmes de finale). L'Espagne ouvre le score grâce à une frappe d'Oyarzabal dans le petit filet juste après une énorme occasion française en seconde période. Mais elle subit l'égalisation française dans la minute suivante sur une frappe somptueuse deBenzema. La France parviendra à prendre un avantage décisif à dix minutes du terme parMBappé sur un but qui suscitera des questions sur la règle du hors-jeu[69]. Les Bleus remportent finalement cette Ligue des nations, rajoutant un titre supplémentaire et après leur troisième finale en cinq ans. L'Espagne finit à la deuxième place après avoir montré de réels progrès dans le jeu, ce qui est de bon augure pour laCoupe du monde 2022. Le, l'Espagne obtient son ticket pour la Coupe du monde 2022 en battant la Suède 1 à 0. L'Espagne n'a manqué aucune phase finale de Coupe du monde depuis 1978.
Coupe du monde 2022 : une nouvelle déception, un jeu toujours aussi prévisible
Lors de cette coupe du monde, les Espagnols démarrent en trombe en écrasant leCosta Rica (7-0) totalement hors-sujet tout au long de la rencontre, ce qui laisse présager d'un retour en force sur le devant de la scène de laRoja. Mais cette impression sera de courte durée : ils terminent à la deuxième place du groupe après un nul face à l'Allemagne (1-1) dans une rencontre équilibrée et surtout une défaite contre leJapon (1-2) – déjà tombeur de laMannschaft – avec une possession de balle écrasante (83%) mais sans réelle dangerosité, rappelant les difficultés de l'Espagne à faire évoluer son jeu désormais trop simple à contrecarrer. Le second but japonais éliminant l'Allemagne à distance fera polémique, le ballon semblant dans un premier temps sorti des limites du terrain, mais il sera validé par laVAR après visionnage.
Les Espagnols partent malgré tout favoris lors du huitième de finale face auMaroc, surprenant premier de son groupe qui a facilement éliminé dès le premier tour uneéquipe belge à la génération dorée vieillissante. Mais malgré 77 % de possession de balle, leur domination est totalement stérile, et ils manquent même de subir l'ouverture du score marocaine lors des prolongations. Après un nul 0-0 à la fin de la prolongation, l'Espagne s'incline aux tirs au but en loupant toutes ses tentatives, devenant la seconde équipe à subir cette incroyable contre-performance en Coupe du monde depuis laSuisse en2006 (0-3), et la première équipe à échouer pour la quatrième fois à cet exercice en Coupe du monde. À la suite de cette élimination similaire à celle vécue 4 ans plus tôt au même stade en Russie,Luis Enrique est démis de ses fonctions et est remplacé parLuis de la Fuente, sélectionneur de l'équipe d'Espagne U21.
Sous la houlette de son nouveau sélectionneur, le début desqualifications pour l'Euro 2024 est mitigé avec une large victoire à domicile face à laNorvège (3-0) suivie d'une défaite surprenante (0-2) enÉcosse. Par la suite, laRoja parvient à décrocher un nouveau titre, en remportant la3e édition de la Ligue des nations, le premier dans cette compétition et le premier sous le mandat deLuis de la Fuente, près de deux ans après avoir perdu la précédente finale contre laFrance. Les Espagnols ont en effet écarté l'Italie en demi-finale (2-1) sur le même score et au même stade de la compétition que lors de la précédente édition face au même adversaire. Puis ceux-ci ont résisté à laCroatie en finale (0-0 dans le temps réglementaire et les prolongations), ayant affiché un style de jeu différent de celui observé ces dernières années (davantage de possession laissée à l'adversaire, jeu davantage basé sur la contre-attaque), avant de l'emporter aux tirs au but (5-4) grâce à deux arrêts déterminants effectués parUnai Simón sur les tentatives deLovro Majer etBruno Petković, chez les tireurs espagnols seulAymeric Laporte envoie son tir au but sur la barre transversale. L'Espagne poursuit ensuite son parcours de qualification pour l'Euro sans autre fausse note et termine première de son groupe avec 7 victoires et une seule défaite, synonyme de12e participation à une phase finale de Championnat d'Europe.
L'Espagne a terminé en tête de son groupe à l'UEFA Euro 2024 sans encaisser de but et a battu laGéorgie en huitième de finale par 4-1[70],[71]. Elle a finalement éliminé le pays hôte, l'Allemagne, en quart de finale avec une victoire 2-1 et a battu laFrance en demi-finale avec le même résultat, se qualifiant pour sa cinquième finale de Championnat d'Europe[72], établissant un nouveau record de 6 matchs consécutifs sans défaite en Championnat d'Europe[73] tout en infligeant à la France sa première défaite dans le temps réglementaire en dix ans[74]. L'Espagne a remporté son quatrième titre européen en battant l'Angleterre 2-1 enfinale[75],[76], devenant ainsi la première et la seule équipe à remporter les sept matches d'un même Championnat d'Europe[77] et établissant un nouveau record de 15 buts marqués en un seul Championnat d'Europe. Les performances de l'Espagne au cours de ce Championnat d'Europe ont conduit certains à considérer cette compétition comme le début d'un nouvel« âge d'or » pour le football espagnol, en soulignant le jeune âge de sa nouvelle équipe[78],[79],[80],[81],[82].
Pour la 4e édition de la Ligue des Nations, l'Espagne est versée dans le groupe 4 de la ligue A, en compagnie du Danemark, de la Serbie, et de la Suisse, et réalise un quasi sans-faute, en remportant cinq de ses six matchs (un match nul vierge en Serbie). En phase finale, elle se défait des Pays-Bas à l'issue d'une séance de T.A.B, et bat la France en demi-finale (5-4) après avoir mené 5-1 à l'heure de jeu. Elle laisse cependant échapper le trophée en finale face au Portugal, qui va remporter la compétition pour la seconde fois. Toutefois, les résultats de l'Espagne au cours de cette compétition, ainsi que pendant les éliminatoires de la coupe du Monde 2026, lui permettent d'atteindre la première place du classement FIFA pour la première fois depuis 2014, conjugée aux défaites de l'Argentine qui laisse filer la pole position.
Bien que produisant régulièrement de grands joueurs et bien que souvent citée parmi les favoris, l'Espagne a peiné à concrétiser les espoirs placés en elle durant les grands rendez-vous internationaux de 1962 à 2008.
En 1999, la FIFA décide que les matchs de football disputés dans le cadre des Jeux olympiques à partir desJeux olympiques de Rome de 1960 ne comptent pas comme sélection nationale en équipe A[85]. Les titres remportés en1992 et2024, les médailles d'argent de2000 et de2020 ne sont pas le fait de la sélection A mais de lasélection olympique, au contraire de la médaille d'argent remportée en1920.
L'Espagne est la première équipe à avoir réussi letriplé Championnat d'Europe/Coupe du monde/Championnat d'Europe respectivement en 2008, 2010 et 2012[86].
l’Espagne a remporté le championnat d’Europe 2024 en gagnant tous les matchs qu’elle a disputés lors de la compétition !
L'Espagne est en 2010 l'équipe qui est devenue championne du monde en marquant le moins de buts[87].
L'Espagne détient le record d'invincibilité en phase finale du Championnat d'Europe avec14 matches consécutifs sans défaite entre2004 et2016.
L'Espagne détient le record de la victoire avec le plus grand écart de buts en finale d'un tournoi majeur (Coupe du monde, Championnat d'Europe et Championnat d'Amérique du Sud confondus) (4-0 contre l'Italie en 2012)[réf. nécessaire].
L'Espagne détient le record de la pire défaite pour un champion du monde en titre (5-1 contre les Pays-Bas au premier tour de la coupe du monde 2014)[88].
Depuis son premier match officiel contre l'équipe duDanemark en 1920, le maillot de l'équipe d'Espagne de football a subi nombre de changements tout au long de son histoire. La couleur rouge s'est imposée pour le maillot principal.
Avec114 matchs à la tête de l'équipe d'Espagne,Vicente del Bosque, en poste de 2008 à, est le sélectionneur le plus capé. Il est aussi le plus titré avec une Coupe du monde en 2010 et un championnat d'Europe en 2012. Trois autres sélectionneurs ont mené laRoja à la couronne européenne :José Villalonga en 1964,Luis Aragonés en 2008 etLuis de la Fuente en 2024.
Outre del Bosque et Aragonés, trois techniciens ont dépassé la barre des50 matchs sur le banc de la sélection espagnole :Ladislao Kubala de 1969 à 1980,Miguel Muñoz de 1982 à 1988 etJavier Clemente de 1992 à 1998.
Statistiques des sélectionneurs de l'Espagne[89],[90].Mis à jour le
Dans sa liste desThe Best of The Best, basée sur douze des principaux classements des meilleurs joueurs duXXe siècle publiés dans les médias de référence[91],RSSSF ne retient qu'un seul Espagnol :Alfredo Di Stéfano. Attaquant argentin devenu la vedette duReal Madrid CF, il est naturalisé en 1956 et fait ses débuts peu après, à30 ans, en sélection espagnole. Il inscrit23 buts en31 matchs et arrête sa carrière internationale après laCoupe du monde 1962 au Chili (où il ne joue pas). Bien qu'il n'ait rien gagné avec la sélection mais double vainqueur duBallon d'or en 1957 et 1959, Di Stéfano est choisi en 2004 par la fédération espagnole comme « le meilleur footballeur de ces 50 dernières années ». Autre naturalisé espagnol apparaissant dans la listeThe Best of The Best, le Hongrois de naissanceFerenc Puskás.
LaFIFA distingue sur son site Internet parmi les « joueurs de légende » de la sélection d'autres joueurs. Au début de 2014, ils sont cinq[92] : le gardien de butRicardo Zamora, devenu dans les années 1920 et 1930 la première vedette mondiale à son poste[93] ; le buteurTelmo Zarra, auteur de vingt buts en autant de sélections, quatrième à laCoupe du monde 1950 où il inscrit quatre buts[94] ;Ladislao Kubala, le « dieu Blaugrana », autre joueur naturalisé (il joue en sélection de Tchécoslovaquie puis de Hongrie avant de porter le maillot de laRoja) ;Francisco Gento, « l'homme aux six Coupes d'Europe », autre vedette du Real de Di Stéfano - régulièrement sélectionné, il manque pourtant l'Euro 1964 victorieux de l'Espagne. Enfin, parmi les champions d'Europe de 1964, l'attaquantLuis Suárez, Ballon d'or en 1960[95],[96].
La listeFIFA 100, publiée en 2004, honore en sus le milieu de terrainLuis Enrique et les attaquantsEmilio Butragueño etRaúl González. Butragueño, jeune finaliste de l'Euro 1984 et auteur d'un quadruplé lors de laCoupe du monde 1986, est la vedette de la sélection à la fin des années 1980[97]. Milieu de terrain complet et polyvalent,médaillé d'or des Jeux olympiques de 1992, Luis Enrique compte62 sélections entre 1991 et 2002. Enfin, Raúl, qui réussit la performance de marquer lors de chacune des trois Coupes du monde à laquelle il participe, détient un temps le record du nombre de buts, avec44 réalisations en102 sélections entre 1996 et 2006.
Le,Lamine Yamal devient le plus jeune joueur de l'histoire à jouer un match pour l'équipe d'Espagne à16 ans et57 jours et il devient le même jour le plus jeune buteur (victoire 7 à 1 face à la Géorgie) battant ainsi les records d'Ansu Fati (plus jeune buteur) et deGavi (plus jeune débutant).
↑ab etcDe 1960 à 1976 les quarts de finale (et éventuels huitièmes de finale) sont disputés hors tournoi, en matchs aller-retour. La dite "phase finale" ne concerne que le dernier carré : les demi-finales, le match pour la troisième place et la finale.