L'équipe d'Allemagne de football (enallemand :Deutsche Fußballnationalmannschaft) est constituée d'une sélection des meilleurs joueurs allemands sous l'égide de laFédération allemande de football (Deutscher Fußball-Bund - DFB).
La DFB administre le football et l'équipe nationale de l'Allemagne de l'Ouest (RFA) à partir de 1949 puis étend son autorité sur le football de l'Allemagne réunifiée en 1990. Du temps de l'existence de laRépublique démocratique allemande (RDA) de 1949 à 1990, l'équipe nationale est-allemande est en effet administrée par sa propre fédération, laFédération d'Allemagne de l'Est de football. La réunification allemande est entérinée peu après le tirage au sort deséliminatoires de l'Euro 1992 qui, coïncidence, place les deux Allemagnes dans le même groupe. La RDA en sursis et appelée à disparaître annonce logiquement son retrait au profit de la RFA quelques semaines avant le début de la compétition. L'équipe d'Allemagne de l'Est ayant fait ses adieux en septembre 1990, la sélection nationale est de fait considérée comme l'équipe de l'Allemagne réunifiée à partir d'octobre 1990. La présente page ne traite donc, pendant les années de séparation, que de l'équipe de l'Allemagne de l'Ouest.
L'équipe d'Allemagne compte l'un des palmarès du football mondial les plus fournis, avec un record de huit finales deCoupe du monde, dont quatre remportées (1954,1974,1990 et2014) et quatre perdues (1966,1982,1986 et2002). Elle compte aussi six finales dechampionnat d'Europe, pour trois succès (1972,1980 et1996) et trois échecs (1976,1992 et2008). L'Allemagne a également remporté laCoupe des confédérations en2017. Elle a été la troisième équipe de l'histoire à remporter le trophée planétaire (après l'Uruguay et l'Italie), et la première à réaliser le doublé Championnat d'Europe-Championnat du monde en 1972 et 1974. Avec sa victoire en2014, l'équipe d'Allemagne égale le nombre de titres mondiaux de l'Italie (quatre chacune), mais reste toujours derrière leBrésil qui en a conquis cinq. L'Allemagne est également l'un des deux seuls pays, avec l'Espagne, à avoir remporté les Coupes du mondeféminine etmasculine[6].
Par ailleurs, l'Allemagne a terminé sur le podium lors de quatre éditions consécutives de la compétition planétaire (2e en2002,3e en2006 et en2010 et vainqueur en2014) ce qui en fait la première formation à atteindre quatre fois de suite les demi-finales de la Coupe du monde. Néanmoins cette série s'interrompt en2018 lorsque, pour la première fois de son histoire de l'après-guerre, l'Allemagne est éliminée dès le premier tour, alors qu'elle était tenante du titre et avait atteint au minimum le second tour ou les quarts de finale depuis 1954, soit lors de seize mondiaux consécutifs.
Les Allemands utilisent les surnoms de « die Nationalmannschaft » (« l'équipe nationale »), « die Nationalelf » (« le onze national ») ou de « die DFB-elf » (« le onze de la DFB »). Les joueurs sont parfois surnommés « die Adler » (« les Aigles »)[7]. L'appellation « Mannschaft » s'est diffusée à la fin duXXe siècle. Elle a été mise en valeur parOliver Bierhoff, le manager de l’équipe allemande lors de laCoupe du monde 2014 auBrésil, qui a voulu faire de « Die Mannschaft » une marque commerciale[8]. En, « Die Mannschaft » devient l'appellation officielle du onze allemand[9]. Cependant, celle-ci est abandonnée dès juillet 2022 car l'opinion publique du pays la dénonce comme discriminante, ne mettant en avant uniquement la sélection nationale masculine au détriment d'autres formations[10],[11],[12].
Une citation du footballeur anglaisGary Lineker ironisant sur la réussite de la sélection allemande après l'élimination de l'Angleterre par laMannschaft aux tirs au but en demi-finale dumondial 1990 est restée célèbre : « Le football est un jeu simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent. »[13],[14].
LaFédération allemande de football (Deutscher Fußball-Bund) est fondée en1900, puis affiliée à laFIFA en1904. Le premier match officiel de l’équipe d'Allemagne de football (Deutsche Fußballnationalmannschaft) fut joué àBâle, contre laSuisse, le (défaite allemande sur le score de5 buts à 3)[15]. La plus large défaite de l’Allemagne fut enregistrée àOxford, contre l’Angleterre (amateur), le (9-0). La plus large victoire de l’Allemagne fut enregistrée àStockholm contre laRussie (Empire russe) sur le score de16 buts à 0, le1er juillet1912.
Sélection affrontant l'Italie à Milan en mai 1929.
Absente de la première édition du mondial en Uruguay en1930, l’équipe d'Allemagne enregistre ses premiers résultats probants à l'occasion de laCoupe du monde 1934. Éliminée en demi-finale par laTchécoslovaquie malgré le but deRudolf Noack, l'Allemagne s'impose dans la petite finale pour la troisième place, 3-2 contre laWunderteam autrichienne (doublé d’Ernst Lehner et but d’Edmund Conen).Quatre ans plus tard, l'Allemagne fait figure de favorite à la suite de l'annexion de l'Autriche. Cinq joueurs de la fameuse équipe autrichienne sont incorporés au onze allemand. Dès son entrée en compétition, l'Allemagne tombe pourtant sur une étonnante et coriaceéquipe de Suisse. Tenus en échec 1-1 après prolongation (but deJosef Gauchel), les Allemands cèdent 4-2 (buts d’Ernst Lörtscher (csc) et deWilhelm Hahnemann) au cours du match rejoué cinq jours après et sont éliminés.
Incorporée sous le régime duIIIe Reich mis en place en 1933 dans laFédération des exercices physiques (Reichsbund für Leibesübungen), Service spécial football (Fachamt Fußball), la fédération allemande de football, réduite à son simple rôle d'affiliation à la FIFA, décline et est finalement dissoute en 1940, tandis que l'équipe d'Allemagne reste encore présente sur les terrains et joue son dernier match pendant la guerre contre la Slovaquie en 1942.
Mais le football allemand, sanctionné par la FIFA en 1945 à l'issue de laSeconde Guerre mondiale avec interdiction de disputer la moindre rencontre internationale, ne meurt pas : la DFB renaît le, peu après la fondation de laRépublique fédérale d'Allemagne. Elle retrouve son affiliation auprès de la FIFA en 1950, seulement deux mois après laCoupe du monde 1950, à laquelle laMannschaft ne pouvait donc ni s'inscrire ni participer. Déjà sélectionneur entre1936 et1942, l'entraîneurSepp Herberger reprend alors en charge l'équipe nationale. Huit ans, jour pour jour, après le précédent match international disputé par l'équipe d'Allemagne, c'est devant une forte affluence (plus de 100 000 spectateurs) que se déroule en amical le au Neckarstadion de Stuttgart la rencontre de la renaissance face à la Suisse, le tout premier match de l'équipe de (l'actuelle)République fédérale d'Allemagne (victoire 1-0)[16].
La DFB est membre de l'UEFA depuis sa création en1954. L'Allemagne fait sportivement son grand retour sur le plan international au cours de laCoupe du monde 1954. Balayée au premier tour 8-3 par le fameux « Onze d'or hongrois », laMannschaft parvient néanmoins à atteindre la finale où elle retrouve àBerne la Hongrie, grande favorite. Contre toute attente, l'Allemagne s'impose 3-2, après avoir été menée 2-0 (doublé de Helmut Rahn et but de Maximilian Morlock). Cette rencontre, est passée à la postérité sous le nom de « miracle de Berne ». Il sera révélé en 2010 que les joueurs étaient dopés à lapervitine, le produit n'étant pas interdit et les contrôles antidopage n'existant pas encore à l'époque[17]. Les footballeurs allemands de cette époque ont expliqué qu'ils pensaient prendre de la Vitamine C (d'ailleurs, il existe une histoire analogue avec les Algériens lors de la coupe du monde de 1982). LaMannschaft a été largement avantagée grâce aux chaussures légères à crampons vissés d'Adi Dassler (Adidas) dont ils étaient équipés. Le déluge qui s'est abattu sur Berne a fait basculer le destin. En rendant le terrain trop lourd, il handicapa fortement le jeu léché des Hongrois à la technique supérieure, et favorisa ainsi celui des Allemands qui avaient de bien meilleurs appuis[réf. nécessaire].
Ce succès a une importance qui dépasse le cadre du football pour les Allemands de l'Ouest, symbolisant leur retour dans le concert des nations, cinq ans après la fondation de laRépublique fédérale d'Allemagne. L'Allemagne confirmequatre ans plus tard en étant présente dans le dernier carré et démontre ainsi sa régularité au plus haut niveau. Éliminés en demi-finale par laSuède (1-3, but deHans Schäfer), les hommes de Sepp Herberger s'inclinent dans la petite finale pour la troisième place, 6-3 contre laFrance (buts deHelmut Rahn, deHans Cieslarczyk et deHans Schäfer). AuChili en1962, les Allemands sont sortis de la Coupe du monde en quarts de finale par laYougoslavie (1-0). Cette défaite entraîne la mise à l'écart en 1964 de l'emblématique sélectionneur Sepp Herberger.Helmut Schön lui succède.
Sous la direction d'Helmut Schön, l'Allemagne de l'Ouest va connaître une domination quasi sans partage sur le football européen et mondial, en s'appuyant notamment sur une génération de joueurs habitués à vaincre en club sous les couleurs duBayern Munich (Franz Beckenbauer,Gerd Müller,Sepp Maier ouHans-Georg Schwarzenbeck). La RFA remporte un championnat d'Europe (1972 en battant l’URSS 3-0 en finale) et perd le suivant aux tirs au but (1976, finale contre laTchécoslovaquie, 2-2 ap, 5-3 tab). Elle perd une Coupe du monde en finale (1966 contre l'Angleterre àWembley, sur un score de 4-2 après prolongation malgré des buts deHelmut Haller et deWolfgang Weber) après une fin de match confuse et un but litigieux, avant de remporter un second titre mondial en1974, à domicile. Sa performance la conduit à battre l’Australie, le Chili, la Yougoslavie, la Pologne et les Pays-Bas en étant seulement battue 1-0 par l’Allemagne de l’Est. L'Allemagne dispute également au cours de cette période une autre demi-finale de Coupe du monde (1970) face à l'Italie àMexico (3-4, dont cinq buts en prolongation) que beaucoup considèrent comme le plus grand match de tous les temps. Le titre de 1974, qui représente un aboutissement pour des joueurs commeFranz Beckenbauer etGerd Müller, est acquis après la victoire 2-1 en finale au Stade Olympique deMunich contre lesPays-Bas deJohan Cruyff (buts deGerd Müller et dePaul Breitner).
Seule fausse note dans ce bilan, pour sa toute première participation, l'Allemagne est éliminée au tour préliminaire du Championnat d'Europe1968. Elle rate la qualification pour les quarts de finale après un match nul 0-0 lors de la dernière journée sur le terrain de la modesteAlbanie, et termine son groupe à la seconde place, un point derrière laYougoslavie, futur finaliste de l'épreuve. C'est la seule fois de l'histoire que laMannschaft ne dispute pas la phase finale d'une compétition majeure, Coupe du monde ou Championnat d'Europe, pour laquelle elle s'est inscrite.
La consécration du Kaiser sélectionneur (1984-1990)
Lors duMundial '82, la RFA débute délicatement par un revers-surprise contre l'Algérie (1-2) mais elle se reprend vite avec un succès 4-1 contre le Chili (avec un hat-trick deKarl-Heinz Rummenigge). Elle termine en tête de son groupe grâce à une victoire contre l'Autriche, sur un score de 1-0 permettant à cette dernière d'être également qualifiée, match soupçonné d'arrangement, car tout s'est joué à la différence de buts entre l'Allemagne, l'Autriche et l'Algérie qui avait joué son dernier match la veille : c'est le "match de la honte" (ou "honte de Gijón"). Au second tour, après un nul 0-0 contre l'Angleterre, la RFA bat l'Espagne 2-1 mais doit attendre le résultat du match Angleterre-Espagne, qui lui est finalement favorable (score nul), pour être assurée de la première place du groupe, qualificative pour les demi-finales. La RFA parvient à se qualifier pour la finale après un nouveau match de légende remporté aux tirs au but face à laFrance àSéville (3-3 ap). Fatigués physiquement et nerveusement par ce match, les Allemands ne peuvent rien faire en finale face à l'Italie (1-3, but dePaul Breitner).
Deux ans plus tard lors de laCoupe du monde 1986, elle atteint à nouveau la finale. Pourtant le parcours est peu convaincant. En effet, le premier tour est médiocre (nul 1-1 contre l'Uruguay, victoire 2-1 contre l'Écosse et défaite 0-2 contre le Danemark). En huitième de finale, elle doit attendre la fin du match pour battre le Maroc (1-0) et en quart de finale contre le Mexique après un nul 0-0 après prolongation elle doit s'en remettre à la séance de tirs au but pour se qualifier. En demi-finale où elle retrouve la France, la RFA fait bien meilleure impression, elle marque rapidement sur un coup franc de Brehme et par la suite contrôle les offensives des tricolores qui ne parviennent pas à égaliser. En fin de match,Rudi Völler parachève le succès allemand sur un contre (2-0). En finale contre l'Argentine, la RFA est battue (2-3). Pourtant, elle a su revenir à 2-2 après avoir été menée 0-2 à la56e minute mais s'est fait piéger sur un contre de Burruchaga.
Deux ans plus tard, la RFA organise l'Euro 1988. Elle termine première de son groupe avec un nul 1-1 contre l'Italie, puis des victoires 2-0 contre le Danemark et l'Espagne. Mais elle est battue en demi-finale par les Pays-Bas futurs vainqueurs du tournoi (1-2).
C'est sous la direction duKaiserFranz Beckenbauer (entraîneur depuis 1984) que l'Allemagne atteint à nouveau les sommets : lors duMondiale 1990, la RFA deLothar Matthäus (Ballon d'or 1990) remporte sa troisième coupe du monde. Elle réalise un premier tour des plus brillants avec une attaque nettement au-dessus des autres équipes (victoires 4-1 contre la Yougoslavie, 5-1 contre les Émirats arabes unis et nul sans enjeu pour la RFA contre la Colombie 1-1). En huitième de finale contre les Pays-Bas, elle l'emporte logiquement 2-1 avant de battre la Tchécoslovaquie 1-0 en quart de finale. En demi-finale, elle vient à bout des Anglais aux tirs au but après un nul 1-1 après prolongation, d'où la fameuse phrase deGary Lineker : « le football est un sport qui se joue à onze contre onze, mais à la fin c'est toujours l'Allemagne qui gagne ». En finale, la RFA prend sa revanche sur l'Argentine (1-0, but d’Andreas Brehme), qui l'avait battue quatre ans plus tôt en finale duMundial mexicain.
Beckenbauer se retire sur ce triomphe et laisse la place àBerti Vogts.
L’équipe d'Allemagne de football désormais réunifiée (Deutsche Fußballnationalmannschaft) joue l'Euro 1992 où elle échoue en finale. Les Allemands arrachent in-extremis un nul 1-1 contre laCEI avant de battre l'Écosse 2-0. Battus 1-3 dans leur dernier match par les Pays-Bas, ils terminent second de ce groupe. En demi-finale, ils affrontent les Suédois qui organisent la compétition à domicile et l'emportent 3-2. En finale, ils jouent contre le Danemark, une équipe que l'on n'attendait pas jusque-là puisqu'elle a été repêchée de dernière minute pour la phase finale de l'Euro, remplaçant la Yougoslavie à cause du conflit dans les Balkans, et ne s'est donc pas préparée pour l'Euro. L'Allemagne est battue 0-2 par les Danois, ce qui constitue l'une des plus grosses surprises dans cette compétition avec la victoire de la Grèce à l'Euro 2004.
AuMondial 1994 auxÉtats-Unis, Berti Vogts aligne une équipe vieillissante et les Allemands ne franchissent pas les quarts de finale, battus par laBulgarie. Ils battent la Bolivie pour le match d'ouverture du tournoi (1-0) avant de faire match nul contre l'Espagne (1-1) et de battre la Corée du Sud 3-2 (après avoir mené par trois buts à zéro à la mi-temps) et terminent ainsi premiers de leur groupe. Contre la Belgique, ils l'emportent 3-2 en huitième de finale avant de s'incliner face aux Bulgares en quart de finale (1-2). Seule consolation : les cinq buts deJürgen Klinsmann dans la compétition.
Mais Berti Vogts permet tout de même à l'Allemagne de remporter l'Euro 1996 en Angleterre, le premier championnat d'Europe se disputant à seize équipes. L'Allemagne effectue un début très convaincant en se qualifiant facilement pour les quarts de finale (2-0 contre la République tchèque, 3-0 contre la Russie et nul 0-0 contre l'Italie). En quart de finale, ils gagnent 2-1 contre la Croatie et éliminent les Anglais en demi-finale aux tirs au but après un nul 1-1. En finale à Londres le, ils retrouvent les Tchèques qu'ils avaient battus au premier tour. Berger ouvre le score à l'heure de jeu sur pénalty avant qu'Oliver Bierhoff n'égalise. C'est ce même Bierhoff qui, à la95e minute, d'une frappe que Kouba n'a pu arrêter, inscrit le premier but en or de l'histoire du football et donne ainsi le trophée à l'Allemagne.Matthias Sammer est de surcroît élu meilleur joueur du tournoi (puisBallon d'or 1996).
Mais par la suite l'Allemagne connaît quelques années d'échec. Lors de laCoupe du monde 1998 en France, elle échoue en quarts de finale (en alignant une équipe avec la plus vieille moyenne d'âge dans une phase finale pour une sélection allemande). Au premier tour, elle bat les États-Unis (2-0), remonte deux buts à la Yougoslavie (2-2) et bat l'Iran (2-0), terminant ainsi en tête de son groupe. Elle remporte son huitième de finale contre le Mexique (2-1) mais reçoit une « gifle » (0-3) dans son quart de finale contre la surprenanteCroatie.
Un déclin sportif mis entre parenthèses par une finale de Coupe du Monde (1998-2004)
Elle se qualifie tout de même facilement pour le championnat d'Europe, malgré une défaite (0-1) contre la Turquie en début de qualifications. Mais l'Euro 2000 tourne au fiasco pour les Allemands qui sont éliminés au premier tour : un nul 1-1 contre la Roumanie, une défaite 0-1 contre l'Angleterre, revanche de l'Euro 1996, sur une tête d'Alan Shearer et surtout une humiliation (0-3) face au Portugal qui aligne son équipe B car déjà qualifié pour les quarts de finale. Le vieux Lothar Matthäus (39 ans), qui jouait sa dernière compétition officielle avec laMannschaft, sort par la petite porte.
Erich Ribbeck laisse sa place àRudi Völler après une période d'incertitude sur l'entraîneur qui le remplacerait. En, en éliminatoires de la coupe du monde 2002, l'Allemagne obtient une victoire encourageante en Angleterre (1-0). Mais environ un an après, les Allemands encaissent face à cette même équipe une lourde défaite (1-5) à domicile qui remet la qualification directe en question. Lors de la dernière journée de la phase des poules éliminatoires, les Allemands sont tenus en échec par la Finlande et ne profitent ainsi pas du nul entre l'Angleterre et la Grèce. L'Angleterre se qualifie directement grâce à une meilleure différence de buts et l'Allemagne doit disputer les barrages contre l'Ukraine. L'Allemagne se qualifie sans trembler (1-1 en Ukraine puis large succès 4-1 à domicile), c'est un soulagement mais cette équipe doit encore confirmer ses progrès.
Les résultats dans les matchs amicaux de préparation à la coupe du monde sont irréguliers : un nul 2-2 contre l'Argentine, une défaite 0-1 au pays de Galles et une victoire écrasante contre l'Autriche (6-2).
L'Allemagne bénéficie d'un tirage favorable et se trouve placée dans un groupe à sa portée au premier tour de laCoupe du monde 2002. Elle démarre le mondial asiatique en « atomisant » l'Arabie saoudite (8-0), avec notamment un triplé deMiroslav Klose de la tête, profitant de la faiblesse des Saoudiens dans le jeu aérien. Klose marque à nouveau contre l'Eire mais les Allemands, à trop vouloir conserver le résultat, se font rejoindre dans le temps additionnel de la seconde période (1-1) sur un but deRobbie Keane et ce malgré les prouesses du gardienOliver Kahn, qui a longtemps retardé l'échéance. L'Allemagne n'est donc pas encore qualifiée et joue son dernier match de poule contre le Cameroun. Les Camerounais se trouvent en supériorité numérique à la suite d l'expulsion de Ramelow mais n'en profitent pas. Un joueur camerounais est expulsé à son tour et à dix contre dix l'Allemagne force la décision et l'emporte 2-0, terminant ainsi première du groupe. Contre le Paraguay en huitième de finale, les Allemands s'imposent dans les dernières minutes du temps réglementaire (1-0) grâce àOliver Neuville. 1-0, c'est aussi le score sur lequel les Allemands l'emportent contre les États-Unis en quart de finale puis contre la Corée du Sud qui joue à domicile en demi-finale. Au cours de ces rencontres le gardien de but Oliver Kahn effectue des arrêts déterminants. Les Américains, en quart de finale, auraient pu bénéficier d'un pénalty sur une faute de main de Frings sur la ligne de but non vue par l'arbitre. L'Allemagne se qualifie pour sa septième finale de Coupe du monde mais se trouve alors privée d'un joueur-clé de l'équipe,Michael Ballack, indispensable au milieu de terrain et qui a marqué les buts vainqueurs contre les États-Unis et la Corée du Sud. Le joueur ne peut en effet disputer la finale contre le Brésil à cause d'un second carton jaune, synonyme de suspension, écopé lors de la demi-finale. La finale se dispute le àYokohama, auJapon. Elle est longtemps indécise, Ronaldo se créant quelques occasions en fin de première mi-temps et Oliver Neuville expédiant un coup franc direct sur le poteau du portier brésilien en début de seconde période. La décision se fait sur la seule erreur d'Oliver Kahn dans tout le mondial : à la67e minute, il ne capte pas le ballon sur une frappe apparemment anodine deRivaldo etRonaldo, opportuniste, pousse le ballon au fond des filets. Ronaldo inscrit un doublé à la78e minute qui fait basculer définitivement le match (0-2). L'Allemagne est battue pour la quatrième fois en finale de Coupe du monde.
Oliver Kahn est élu meilleur joueur de la coupe du monde 2002, ayant sauvé l'Allemagne à maintes reprises tout au long du tournoi avec des parades spectaculaires.
L'Euro 2004 est un nouvel échec, l'Allemagne ne confirme pas son retour. La presse allemande s'inquiète après un lourd revers en Roumanie (1-5) en amical environ un mois avant le début de l'Euro. Et effectivement, les débuts dans l'Euro sont poussifs : nul 1-1 contre les Pays-Bas et surtout les Allemands sont tenus en échec par la Lettonie (0-0), une équipe qui ne participe qu'à sa première grande compétition officielle. Le troisième match est décisif et l'Allemagne perd contre une équipe tchèque pourtant remaniée car déjà qualifiée (1-2). LaMannschaft est éliminée sans gloire d'entrée.
Une chance est cependant offerte à l'Allemagne en2006 de renouer avec son passé glorieux avec la tenue sur son propre sol de ladix-huitième Coupe du monde après une petite révolution au sein du football allemand. Cette révolution en question consista à redéfinir le système de formation notamment en développant une proximité entre les clubs et la sélection, en favorisant la détection des joueurs locaux, et de développer un système de jeu identique dans les différentes sélections espoirs[18]. La sélection allemande voit également petit à petit des joueurs d'origines immigrés ou nés de parents étrangers intégrer l'équipe du fait de l'adoption dans le pays d'un nouveau code de la nationalité basé dorénavant sur le droit du sol[19].
La Mannschaft dans l'élite: demi-finale à toutes les compétitions et 4e étoile (2005-2016)
Après des résultats irréguliers lors des matches de préparation, l'équipe réalise un bon parcours lors de la Coupe du monde dont elle est l'hôte. Ainsi, lors du premier tour, l'Allemagne termine première du groupe A avec 9 points, en ayant remporté successivement ses trois matchs de poule (4-2 contre leCosta Rica, 1-0 contre laPologne et 3-0 contre l'Équateur). Elle remporte son huitième de finale contre laSuède 2-0 (doublé deLukas Podolski) et se retrouve opposée en quart à l'Argentine. Menée au score, elle refait son retard dans les dernières minutes avant de l'emporter finalement aux tirs au but grâce à deux arrêts décisifs de Jens Lehmann. L'Allemagne atteint une nouvelle fois le dernier carré. Mais en demi-finales contre l'Italie, après un match de longue haleine se terminant à la prolongation, l'Allemagne cède en encaissant deux buts dans les deux dernières minutes de la seconde prolongation. Quatre jours plus tard, laMannschaft remporte le match pour la troisième place face auPortugal (3-1, doublé deBastian Schweinsteiger et but deArmando Teixeira dit Petit (csc)).
Après le départ de Jürgen Klinsmann, son adjoint,Joachim Löw, devient le nouveau sélectionneur de l'équipe allemande, s'entourant d'un staff étoffé, dont Hansi Flick, son adjoint[20]. Sous sa conduite, l'Allemagne est le premier pays qualifié pour l'Euro 2008. Durant ce tournoi, laMannschaft sort second du groupe B en battant laPologne (2-0, doublé d’un Polonais d’origineLukas Podolski) et le pays coorganisateur, l'Autriche (1-0, but deMichael Ballack) mais s'incline face à uneCroatie bien organisée (1-2, but de Lukas Podolski). Si les Allemands se montrent brillants en 1/4 face auPortugal (3-2, buts deBastian Schweinsteiger, deMiroslav Klose et de Michael Ballack), la demi-finale face à laTurquie (3-2, buts de Bastian Schweinsteiger, de Miroslav Klose etPhilipp Lahm) n'est remportée in-extremis que grâce à leur réalisme. L'Allemagne déçoit ensuite en finale contre l'Espagne (0-1). Piquée au vif après l'ouverture du score deFernando Torres à la demi-heure de jeu, l'équipe de Joachim Löw fait preuve d'une faible combativité et d'un jeu sans imagination ni précision.
L'Allemagne est qualifiée pour la coupe du monde en Afrique du Sud notamment grâce à sa dernière victoire en Russie (1-0). Elle commence sa préparation le par une défaite (0-1) face à l'Argentine, équipe qu'elle écrasera quelques mois plus tard dans la compétition. Mais les succès 3-0 en mai contre Malte et la Hongrie puis le contre la Bosnie-Herzégovine (3-1) montrent les capacités offensives de l'équipe.
Quelques semaines avant le début des hostilités, elle voit deux de ses titulaires forfaits, le gardien numéro unRené Adler et surtout le meneur de jeu et capitaineMichael Ballack victime d'un tacle violent du ghanéenKevin-Prince Boateng en finale deFA Cup. À ces deux importants forfaits, il faut rajouter les absences du défenseur centralHeiko Westermann, blessé en amical contre la Hongrie, celle du relayeurSimon Rolfes, et celle deChristian Träsch. Autant d'évictions qui font trembler le pays tant leurs rôles étaient essentiels au sein de l'équipe d'Allemagne, amputée de 4 titulaires clés et d'un probable remplaçant.À la suite de ces blessures en cascade, c'estPhilipp Lahm qui hérite du brassard de capitaine. Joachim Löw instaure un système de jeu en 4-2-3-1, avec deux milieux récupérateurs (Schweinsteiger, Khedira), deux milieux offensifs de couloir (Müller à droite, Podolski à gauche) et un milieu offensif axial (Özil) en soutien d'un attaquant de pointe (Klose), avec une défense type Boateng-Mertesacker-Friedrich-Lahm.
Mesut Özil etLukas Podolski après le quart de finale victorieux contre l'Argentine à la Coupe du monde 2010.
L'Allemagne achève son aventure dans la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud en finissant troisième dans la compétition après avoir battu l'Uruguay sous un score de 3-2.Manuel Neuer, titularisé dans le but en dernière minute, éclate sur la scène internationale et s'affirme comme l'un des tout meilleurs gardiens du monde. Le jeuneThomas Müller est élu meilleur jeune de la compétition et meilleur buteur (5 buts, 3 passes décisives). La qualité de la jeune équipe allemande (d'une moyenne d'âge de 24,9 ans) est alors vantée, et de nombreux internationaux allemands sont alors pistés par les plus grands clubs européens à la suite de leur brillante Coupe du monde (Özil, Khedira, Müller, Schweinsteiger, Podolski, Mertesacker, Boateng...).
LaMannschaft confirme son retour au premier plan de manière éclatante en éliminatoires de l'Euro 2012 en remportant ses dix matchs, s'imposant notamment enBelgique (1-0) et enTurquie (3-1). Seule l'Espagne, championne du monde en titre, aura fait aussi bien. La confirmation de la génération 2010 pousse en outre Michael Ballack vers la sortie : après plusieurs mois de polémique larvée, Joachim Löw tranche à l'été 2011 et déclare construire l'avenir sans lui. L'Allemagne s'annonce d'ores et déjà comme une des grandes favorites de la phase finale de l'Euro.
Après un nul (3-3) face à l'Ukraine, elle obtient une victoire très encourageante (3-0) face auxPays-Bas au mois de novembre d'autant que le tirage au sort des poules met ces deux équipes dans le groupe B. Cela dit, dans les matchs amicaux de préparation à l'épreuve, elle encaisse deux revers à domicile face à l'équipe de France (1-2) le et enSuisse (3-5) le avant de se reprendre face àIsraël (2-0) le. La défaite contre la Suisse n'inquiète pas le sélectionneur.
Plus que jamais laMannschaft est proche de la finale. Elle n'ira pas jusque-là, puisqu'elle se fait éliminer par leur bête noire de toujours qu'elle n'a jamais battue en compétition officielle : l'Italie de Pirlo en demi-finale. Après un match décevant, l'Allemagne de Joachim Löw perd 2-1 contre une équipe d'Italie soudée et très organisée à l'image de leur buteur Mario Balotelli (doublé). Les défenseurs firent notamment une grosse erreur défensive sur le premier but deMario Balotelli. Mais l'Allemagne sauvera l'honneur avec un penalty transformé à la90e minute par Mesut Özil.
À la suite de cette élimination survenue en demi-finale, les critiques pleuvent sur laNationalmannschaft et sur son sélectionneurJoachim Löw notamment sur ses choix stratégiques et sur son coaching pendant le match[25]. Ces reproches faits auBundestrainer sont plus importants après une nouvelle défaite de l'équipe allemande face auxargentins sur le score de trois buts à un en août àFrancfort-sur-le-Main, le match est également marqué par l'exclusion du gardienRon-Robert Zieler à la30e minute. À la suite de cette partie,Oliver Kahn ancien gardien emblématique duBayern Munich et de la sélection allemande aux 86 sélections reconverti alors comme consultant pour la chaîneZDF désapprouve les méthodes du sélectionneur et l'attitude des joueurs sur le terrain[26].
En lice pour participer à laCoupe du monde 2014 auBrésil, l'Allemagne réussit ses débuts en étant leader de son groupe après trois journées et autant de victoires. Elle rencontre àBerlin son principal adversaire — laSuède — dans cette poule. Cette dernière pourtant menée quatre buts à zéro à l'heure de jeu parvient à remonter au score pour terminer sur un match nul spectaculaire quatre buts partout[27]. La piètre performance défensive de laMannschaft ne passe pas inaperçue aux yeux de la presse allemande qui n'hésite pas à remettre en cause la totalité de l'équipe aussi bien la défense que l'attaque[28]. Néanmoins l'Allemagne finit par se qualifier, à une journée de la fin deséliminatoires, à la suite de sa victoire contre l'Irlande 3-0 àCologne, le.
En participant à la Coupe du monde 2014, l'Allemagne dispute sa18e Coupe du monde, la16e d'affilée. Placée dans ungroupe de la mort en compagnie duPortugal, desÉtats-Unis et duGhana, l'équipe allemande débute par une victoire (4-0) face à laSeleção portugaise grâce notamment à un triplé deThomas Müller. La seconde opposition est plus difficile face aux Ghanéens. Menée au score, la sélection allemande finit par égaliser profitant du quinzième but en Coupe du monde deMiroslav Klose qui rejoint le BrésilienRonaldo, jusque-là seul meilleur buteur de la compétition. Le dernier match de poule face à l'équipe américaine est remporté avec un nouveau but de Thomas Müller (1-0).
En huitième de finale, laMannschaft rencontre de remuantsAlgériens qui manquent à plusieurs reprises d'ouvrir le score en première période. Le score est vierge à l'issue du temps réglementaire. Finalement les Allemands s'imposent 2-1 à l'issue des prolongations. L'Allemagne retrouve en quart de finale l'équipe de France. Menant rapidement au score, les Allemands gèrent par la suite le match en faisant preuve de rigueur défensive (1-0). L'Allemagne atteint donc sa4e demi-finale consécutive en Coupe du monde, elle affronte le pays hôte, leBrésil, pour une revanche de la finale 2002. Le, àBelo Horizonte, laNationalmannschafthumilie la Seleçao par une victoire 7 buts à 1, dont 5 buts marqués en première période. À cette occasion, Miroslav Klose bat le record de buts en Coupe du monde avec seize réalisations en quatre participations mondiales, éclipsant celui de Ronaldo datant de 2006[29].
Après le titre mondial,Miroslav Klose,Per Mertesacker, etPhilipp Lahm décident d'arrêter leur carrière en sélection[31], permettant l'arrivée d'une nouvelle génération de joueurs. Durant cette période, la Mannschaft connait des bas (campagne de qualification pour le Championnat d'Europe des nations très laborieuse, défaite en demi-finale de l'Euro 2016 après un passage de justesse en quart de finale (aux tirs au but contre l'Italie), et des hauts (victoire finale enCoupe des Confédérations 2017, qualification aisée pour la Coupe du monde 2018 en faisant le plein de points lors des éliminatoires). Mais rien, pas même les matches amicaux, ne laissait présager une élimination si précoce lors de laCoupe du monde 2018. Une chute aussi invraisemblable qu'historique.
Lors deséliminatoires de l'Euro 2016 enFrance, l'Allemagne connaît un début de qualification difficile. Remportant deux victoires très difficiles face à l'Écosse (2-1 ; 3-2), l'Allemagne concède une défaite contre laPologne àVarsovie (2-0), nation contre laquelle elle n'avait jamais perdu[32]. Une seconde défaite face à l'Irlande àDublin (0-1) après avoir concédé le nul à domicile au match aller (1-1) ajourne la qualification allemande à l'Euro 2016 à la dernière journée, le, face à laGéorgie. LaMannschaft valide son ticket pour l'Euro avec plus de difficultés que prévu (victoire étriquée 2-1)[33]. L'année 2015 finit par une défaite enamical face à laFrance, match assombri par lesattentats terroristes du 13 novembre 2015 avec en particulier des explosions ayant eu lieu aux abords duStade de France où se déroulait la rencontre. À la suite de ces événements, la délégation allemande décide de passer la nuit dans les vestiaires afin d'« éviter tout risque », selon les propos du manager de la sélection,Oliver Bierhoff[34]. Quatre jours plus tard, la rencontre amicale contre lesPays-Bas est annulée à cause d'un risque d'attentat à la bombe[35].
L'Allemagne réalise un sans-faute lors deséliminatoires de la Coupe du monde en faisant carton plein (dix victoires en dix matches) tout en battant le record de buts lors d'une campagne de qualification (Euro et Coupe du monde confondus) détenu précédemment par l'Espagne (43 buts du coté allemand contre 42 pour laRoja)[40]. Malgré ces statistiques impressionnantes, elle n'assure sa qualification qu'à une journée de la fin, le 5 octobre 2017, en allant chercher la victoire àBelfast contre l'Irlande du Nord, son principal adversaire dans le groupe C de ces qualifications[41]. L'année 2017 est par ailleurs fructueuse sur le plan sportif, puisque laMannschaft remporte laCoupe des confédérations enRussie quelques mois auparavant, qui plus est en alignant une équipe « bis » emmenée par le talentueux milieu de terrain duParis Saint-Germain,Julian Draxler, promu capitaine à l'occasion[42] et nommé meilleur joueur du tournoi.
L'Allemagne aborde la Coupe du monde 2018 à l'issue d'une demi-saison de préparation inquiétante, tant au niveau du jeu que des résultats (une série de matches nuls contre l'Angleterre, la France et l'Espagne, des défaites face au Brésil et à l'Autriche, une seule victoire obtenue difficilement face à la modeste Arabie saoudite juste avant le départ pour la Russie…), contrastant sérieusement avec la brillante campagne de qualifications. Inévitablement, les choix du sélectionneurJoachim Löw pour la liste des 23 joueurs allemands appelés à disputer la Coupe du monde font alors l'objet de critique[43]. Certains observateurs n'avaient notamment d'yeux que pour le jeune attaquantLeroy Sané, auteur d'une saison remarquable avec le club anglais deManchester City. Joachim Löw lui préfère sur le fil un autre grand espoir,Julian Brandt deLeverkusen (médaillé d'argentolympique à Rio en 2016 et vainqueur de laCoupe des Confédérations 2017 avec laMannschaft). Malgré tout, l'Allemagne reste la grande favorite de la compétition[44].
Les craintes émises avant le mondial apparaissent finalement justifiées : manifestement en plein doute, l'Allemagne entame laborieusement la compétition, manquant de réalisme et d'efficacité offensive. Sous pression, ses prises de risque continuelles en attaque (au détriment de la défense) l'expose aux contres incisifs et habilement menés par une équipe du Mexique excellente et mieux organisée.El Tri s'impose 1-0[45] et prend la tête du groupe avec la Suède, victorieuse sur le même score de laCorée du Sud. Après la première journée, l'Allemagne est déjà dos au mur, condamnée à remporter son deuxième match au risque d'être en ballotage très défavorable, voire quasi-éliminée. Le, laMannschaft est encore en manque de réussite, d'abord menée au score (et virtuellement éliminée) à la mi-temps, puis réduite à dix joueurs en fin de match après le carton rouge reçu parJérôme Boateng. Elle parvient malgré tout à concrétiser sa domination en battant laSuède à la fin du temps additionnel (90 +5e minute) 2-1 sur un sublime coup-franc deToni Kroos[46]. Cependant malgré cette victoire lui permettant de rester maître de son destin, elle ne parvient pas à retrouver son football lors de son dernier match de groupe face à la Corée du Sud. LaMannschaft est méconnaissable (physiquement émoussée, usant d'une possession de balle stérile synonyme de panne d'inspiration offensive), et s'incline sur un score de 2 buts à 0 dans le temps additionnel. Elle finit même à la dernière place du groupe derrière la Suède, le Mexique et la Corée du Sud. L'Allemagne devient alors la quatrième équipe en cinq éditions de Coupe du Monde (depuis le passage du tournoi final à 32 équipes) à gagner le titre avant d’être éliminée dès le premier tour de l’édition suivante. LaMannschaft n'avait pas connu un tel échec d'entrée dans une phase finale de coupe du monde depuis lemondial 1938. C'est la première fois qu'elle se fait éliminer en phase de poules du premier tour[47]. L'équipe aura effectué près de 72 tirs durant la compétition, n'inscrivant que 2 buts[48].
Euro 2020 : une sortie discrète pour une génération en déclin
Pour lapremière Ligue des nations, l'Allemagne est opposée dans son groupe à laFrance,championne du monde en titre, et lesPays-Bas, en reconstruction. L'Allemagne commence la compétition par un match nul 0-0 à domicile face à la France, incapable de marquer malgré plusieurs tirs cadrés[49] en seconde période qui sont tous arrêtés par le jeune gardien françaisAlphonse Aréola qui honore sa première sélection[50]. Elle se déplace ensuite aux Pays-Bas où elle subit une défaite cinglante (3-0)[51],la plus lourde jusqu'alors sous l'ère de Joachim Löw[52]. Lors du match auStade de France contre lesBleus, elle ouvre le score sur penalty et domine mais elle s'incline une deuxième fois après un doublé d'Antoine Griezmann[53], comme deux ans plus tôt. LaMannschaft est proche de remporter son dernier match à domicile face aux Pays-Bas, mais se fait égaliser dans les arrêts de jeu[54]. Sans victoire, elle termine dernière de sa poule. L'Allemagne se retrouve en fin d'année 2018 à la16e place au classement FIFA, sa plus mauvaise place depuis 2004 pour cette période de l'année.
Pour les éliminatoires de l'Euro 2020, l'Allemagne est dans un groupe abordable avec les Pays-Bas, de l'Irlande du Nord, l'Estonie et laBiélorussie. Elle affronte à nouveau les Pays-Bas à l'extérieur pour son premier match, et s'impose sur le fil (3-2)[55]. C'est la première victoire de la sélection en six matchs de compétition. Elle enchaine par un carton contre l'Estonie, sur le score de 8 à 0, et un succès en Irlande du Nord (0-2), pour prendre la première place du groupe, malgré une défaite à domicile contre lesOranje (2-4). Finalement l'Allemagne se qualifie assez aisément en écrasant notamment l'Irlande du Nord à domicile en dernière journée (6-1). EnLigue A des Nations 2020-2021 l'Allemagne signe deux victoires et trois matchs nuls et pointe en tête de son groupe au moment d'affronter l'Espagne lors de la dernière journée en novembre 2020. L'équipe allemande livre alors un non-match catastrophique et encaisse une déroute historique 6-0 qui fragilise un peu plus son sélectionneurJoachim Löw. Ce dernier, régulièrement critiqué depuis le cuisant échec du Mondial 2018, décide finalement au printemps 2021 de quitter ses fonctions à l'issue de l'Euro, soit plus d'un an avant le terme de son contrat.
L'Allemagne espère se racheter en phase finale de l'Euro, disputé dans toute l'Europe. Cependant elle est tirée dans le "groupe de la mort" avec le Portugal (champion d'Europe en titre), la France (championne du monde en titre) et la Hongrie, mais a l'avantage de disputer ses trois matchs de poule à Munich. Elle s'incline d'entrée 1-0 contre laFrance (championne du monde) sur un but deMats Hummels contre son camp, puis se ressaisit lors de la deuxième journée contre lePortugal en prenant le meilleur sur les champions d'Europe sortants au terme d'une rencontre spectaculaire (4-2) après avoir été menée au score. En position de force pour se qualifier lors de la dernière journée (une seule équipe du groupe étant éliminée), laMannschaft frôle pourtant l'élimination et l'humiliation contre des Hongrois avant de s'en sortir sur une égalisation à la 84e minute deLeon Goretzka (2-2). L'Allemagne se classe à la 2e place du groupe F et doit affronter la redoutable Angleterre à Wembley dans un choc historique. Les deux équipes ont livré une première mi-temps prudente, marquée par peu d’occasions franches et une certaine tension tactique. En seconde période cependant, le match s’est débloqué à la 75e minute grâce àRaheem Sterling, bien placé à la réception d’un centre deLuke Shaw, qui ouvre le score pour l’Angleterre. L’Allemagne a eu une énorme opportunité d’égaliser quelques minutes plus tard, maisThomas Müller, seul face au but, a manqué sa frappe. Peu après, à la 86e minute,Harry Kane, jusque-là discret dans le tournoi, a doublé la mise de la tête sur un centre deJack Grealish, crucifiant l'Allemagne et scellant la victoire anglaise (2-0).
Cette élimination prématurée a marqué la fin de l’èreJoachim Löw, en poste depuis 2006, qui disputait son 197e et dernier match à la tête de laNationalmannschaft. Dans la foulée,Toni Kroos annonce sa retraite internationale[56]. L'Allemagne, peu inspirée et en manque d’efficacité offensive, a laissé une impression de déclin, concluant une compétition où elle n’aura brillé que par intermittence.
Coupe du monde 2022 : une rechute amère dès la phase de groupe
Le nouveau sélectionneur,Hansi Flick, remet rapidement l'équipe d'Allemagne sur pied et lui permet de boucler parfaitement la campagne de qualification pour la Coupe du monde. Sous sa conduite, la sélection est en effet la première à obtenir son ticket pour lemondial 2022 auQatar après les victoires contre le Liechtenstein (0-2), l'Arménie (6-0), l'Islande (0-4), la Roumanie (2-1) et contre la Macédoine du Nord (0-4). Avec 18 buts inscrits en seulement 5 matchs pour un seul encaissé, certes face à des adversaires modestes, l'équipe semble avoir retrouvé un allant offensif, ce qui constitue des débuts plutôt réussis pour le nouveau sélectionneur[57].
Lors de la phase finale, laMannschaft est tirée dans le groupe E, en compagnie de l'Espagne, duJapon et duCosta Rica. Mais l'Allemagne débute mal avec une défaite surprise contre le Japon (1-2), et ce malgré avoir mené au score pendant 40 minutes. Elle a ensuite arraché un nul précieux face à l’Espagne (1-1) grâce à un but deNiclas Füllkrug (sur une passe décisive deJamal Musiala) à la 83e. Lors du dernier match contre le Costa Rica, l'Allemagne l'emporte de façon spectaculaire (4-2) après avoir été mené (1-2) pendant trois minutes, trois minutes durant lesquelles l'Allemagne et l'Espagne étaient éliminés de la Coupe du monde. Mais cette victoire s'avère insuffisante car dans le même temps les Japonais battent les Espagnols (2-1). Le second but japonais face aux Espagnols fut sujet à la polémique car le ballon semblait au premier abord être sorti des limites du terrain avant la passe décisive. Mais pas totalement car il fut validé par laVAR ayant d'autres angles de vue et la victoire nippone fut entérinée par laFIFA. LaMannschaft termine troisième, et est éliminée en phase de poule pour la deuxième fois d'affilée, ce qui est le pire résultat de l'histoire de la sélection en Coupe du monde. Malgré des promesses dans le jeu offensif et l’émergence de jeunes talents comme Jamal Musiala, l’équipe a payé ses errements défensifs et son manque d’efficacité, confirmant une période de profond déclin entamée en 2018.
L'Allemagne ne dispute pas leséliminatoires de l'Euro 2024, elle est qualifiée d'office en tant que pays-hôte. Lors de la Ligue des Nations, l'Allemagne réalise une compétition anecdotique, ne gagnant qu'un match (sur six) et en réalisant quatre matchs nuls. La campagne de préparation est décrite comme « inquiétante » par les journalistes, sur les onze matchs en2023, l'Allemagne n'en gagne que trois pour six défaites. En raison de ces résultats,Hansi Flick est remplacé parJulian Nagelsmann, à seulement sept mois du tournoi[58],[59].
Nagelsmann a pour mission de régénérer l’équipe en s’appuyant sur un mélange de cadres expérimentés (Gündogan,Neuer ou encoreKimmich) et de jeunes talents explosifs (Jamal Musiala,Florian Wirtz), et surtout avec le retour deToni Kroos en sélection en février 2024 (ce dernier réalise alors la dernière saison de sa carrière). Après un reste de l'année2023 difficile, ne remportant qu'un match sur quatre, l'Allemagne a retrouvé sa forme au début de l'année 2024 avec une victoire contre laFrance (0-2), oùFlorian Wirtz a marqué le but le plus rapide de l'histoire de la sélection allemande en seulement sept secondes[60]. Cette victoire a été suivie d'une victoire (2-1) contre les rivaux traditionnels, lesPays-Bas, renforçant encore les espoirs d'une campagne réussie de l'UEFA Euro 2024 à domicile[61]. Le contexte médiatique et populaire était très favorable, ce qui a rallumé l’enthousiasme national envers laMannschaft.
Lors de la compétition, l'Allemagne retrouve laHongrie, adversaire de 2021, laSuisse et l’Écosse. Elle le match d'ouverture du tournoi contre l'Écosse sur le score de 5-1, ne concédant aucun tir au but pendant tout le match ; le seul but encaissé par l'équipe a été un but contre son camp marqué par inadvertance parAntonio Rüdiger[62]. L'Allemagne a ensuite battu laHongrie sur le score de 2-0 lors de son deuxième match, devenant ainsi la première équipe à s'assurer une place en huitièmes de finale du tournoi[63]. Elle assure la première place du groupe en arrachant le match nul contre la Suisse grâce à un but deNiclas Füllkrug à la 92e minute. En huitièmes de finale, l’Allemagne a confirmé son statut de favorite en écartant leDanemark (2-0) dans un match marqué par la maîtrise collective et l’efficacité offensive. Mais en quarts, face à l’Espagne, la marche s’est révélée trop haute. Menée après un but deDani Olmo, laMannschaft arrache l’égalisation grâce à Florian Wirtz à la 89e minute, envoyant la rencontre en prolongation. La rencontre est tendue, l'arbitre distribue seize cartons jaune et un rouge (pourDani Carvajal à la 120e), mais elle bascule sur deux épisodes : une main litigieuse deMarc Cucurella non sanctionnée et, à la 119e minute, un but deMikel Merino qui crucifie l'Allemagne et scelle l’élimination (2-1). LaMannschaft est éliminée dès les quarts de finale par laRoja, une équipe qu'elle n'avait pas battue en compétition depuis laréunification allemande[64], et qui est le vainqueur final du tournoi[65]. Si la déception était immense, l’Euro 2024 a laissé une impression bien différente des tournois précédents : un jeu retrouvé, une identité affirmée et une génération montante qui laisse entrevoir un avenir prometteur. Ce quart de finale, perdu dans la douleur face au futur champion, a surtout donné le sentiment d’une renaissance chez les supporters allemands. A l'issue de l'Euro,Toni Kroos,Manuel Neuer etThomas Müller prennent leur retraite internationale. Cela marque la fin de la générationayant remportée la Coupe du monde 2014, dix ans après lemondial au Brésil.
Lors de laLigue des Nations 2024-2025, l’Allemagne réalise une campagne contrastée. En phase de groupes, laMannschaft brille par son jeu offensif et sa régularité, terminant invaincue et affichant un impressionnant bilan de buts marqués (18 en six matchs), ce qui lui permet de se qualifier pour les quarts de finale. Face à l’Italie, elle confirme sa puissance offensive en s’imposant au terme d’un duel spectaculaire (5-4 cumulé), décrochant ainsi le droit d’accueillir la phase finale à domicile[66]. Les hommes de Nagelsmann débutent le Final Four à Munich contre lePortugal en demi-finale, prenant l’avantage grâce à Wirtz avant de s’incliner 1-2 après une remontée lusitanienne[67]. Trois jours plus tard, dans le match pour la troisième place contre laFrance, l’Allemagne domine dans le jeu mais manque cruellement de réalisme, s’inclinant 0-2[68], et finissant quatrième de la Ligue des nations, son meilleur résultat jusqu'à présent.
L’équipe allemande s'est qualifiée à 14 reprises sur 17 possibles pour la phase finale duchampionnat d'Europe[72]. Elle l'a remportée à trois reprises en1972,1980 et en1996. Grâce à ses trois titres, l'Allemagne est avec l'Espagne, l'équipe la plus titrée de la compétition. Elle échoue par trois fois en finale, une première en1976 face à laTchécoslovaquie aux tirs au but (5-3) après un match nul de deux buts partout[73], la seconde fois en1992 en perdant contre l'équipe surprise de ce tournoi, leDanemark, sur le score de deux buts à zéro[74], et enfin lors de l'Euro 2008 contre l'Espagne sur le seul but du match inscrit parFernando Torres en première période[75]. La sélection allemande s'arrête en demi-finale lors des éditions1988,2012 et2016. Les trois éliminations survenues au1er tour ont été accompagnées par la démission du sélectionneur en place :Jupp Derwall en1984,Erich Ribbeck en2000 etRudi Völler en2004. L'élimination en huitième de finale en2021 coïncide également avec le départ, prévu celui-là, du sélectionneurJoachim Löw, en poste pendant quinze ans de 2006 à 2021. L'Allemagne n'étant pas inscrite pour les éditions de1960 et1964, elle est éliminée au tour préliminaire de l'Euro 1968, pour sa première participation. L'attribution de l'organisation de l'édition2024 à l'Allemagne le qualifie laMannschaft d'office.
L’équipe allemande a participé à trois reprises à laCoupe des confédérations. Qualifiée grâce à son succès à l'Euro 1996, l'Allemagne déclare forfait pour l'édition de 1997 avant d'accepter de disputer pour la première fois auMexique en1999[77] le tournoi intercontinental instauré en1992. Placée dans le groupe B avec leBrésil, lesÉtats-Unis et laNouvelle-Zélande, la sélection allemande ne parvient pas à accéder en demi-finales à la suite de deux défaites et d'une victoire qui la condamnent à la troisième place du groupe.
La seconde édition à laquelle participe l'Allemagne se dispute sur ses terres en2005 à un an de laCoupe du monde allemande[78]. LaMannschaft parvient à se hisser en demi-finales en disposant de laTunisie et de l'Australie, mais échoue face auBrésil qui s'impose trois buts à deux. Elle finit tout de même à la troisième place en battant leMexique quatre buts à trois aprèsprolongation lors de la petite finale.
La participation allemande au Tournoi olympique de football présente une évolution étroitement liée à l’histoire politique du pays. Avant laSeconde Guerre mondiale, l’Allemagne prend part aux premières éditions, notamment lors desJeux de 1936 organisés àBerlin.
Après 1945, la division du pays entraîne l’existence de plusieurs représentations : laRFA, laRDA et, ponctuellement, uneéquipe allemande unifiée. LaRDA s’illustre particulièrement à partir des années 1970, période durant laquelle elle devient l’une des nations les plus performantes du tournoi. Elle remporte notamment lamédaille d’or en 1976, ainsi que d’autres podiums au cours des éditions précédentes et suivantes.
À la suite de laréunification de 1990, une équipe allemande unique est rétablie. Depuis la réforme de1992, qui limite la compétition aux équipes masculinesolympique (U23) avec quelques joueurs supplémentaires autorisés, l’Allemagne participe au tournoi dans le cadre de cette nouvelle configuration. L’ensemble de ce parcours reflète l’évolution dufootball allemand et les transformations politiques du pays depuis le début du XXᵉ siècle.
Fin, début, l'Allemagne dispute l'unique édition duMundialito, le tournoi des champions du monde de la FIFA organisé enUruguay dans le cadre du50e anniversaire de la premièreCoupe du monde et mettant aux prises les six pays déjà sacrés champions du monde à l'époque (l'Angleterre, forfait en raison de son championnat sans trêve hivernale permettant de libérer difficilement les joueurs, est remplacée par lesPays-Bas, deux fois finalistes et vice-champion en titre). Positionné dans le groupe B en compagnie duBrésil et de l'Argentine, laNationalmannschaft perd ses deux matchs et finit dernière de son groupe avec aucun point. L'équipe d’Allemagne participe ensuite à d'autres tournois plus amicaux et de moindre importance, comme celui qu'elle organise chez elle leTournoi des quatre nations àBerlin en 1988, où elle termine à la troisième position grâce à sa victoire face à l'Argentine. En 1993, elle prend part à l'US Cup qui l'oppose auBrésil, auxÉtats-Unis et à l'Angleterre, elle remporte la compétition devant leBrésil avec sept points.
L'équipe allemande (de la DFB) n'a jamais perdu de match à l'extérieur en éliminatoires du Mondial. Ses trois seules défaites en phase qualificative de Coupe du monde ont eu lieu à domicile : contre lePortugal pour laqualification à la Coupe du monde 1986 (0-1), contre l'Angleterre pour laqualification à la Coupe du monde 2002 (1-5), et contre laMacédoine du Nord pour laqualification à la Coupe du monde 2022 (1-2). La sélection allemande n'a donc subi que trois défaites en 104 matchs de qualification, ce qui est en soi une performance unique[82]. L'Allemagne n'a toutefois participé aux qualifications qu'à quatorze reprises sur 21, du fait de sa qualification d'office soit en tant que pays organisateur (deux fois) soit en tant que tenant du titre (trois fois) ou par simple forfait lié au contexte politique de l'après-guerre (en1950). De plus elle n'a pas non plus disputé la1re édition (1930) jouée sur invitation (treize équipes seulement avaient participé en 1930). De surcroît, elle s'est toujours qualifiée pour une phase finale de Coupe du monde (les deux absences en 1930 et 1950 étant explicitées ci-dessus).
En vingt participations en phase finale de Coupe du monde, l'équipe d'Allemagne a disputé 112 matches, en a gagné 68 et marqué un total de232 buts (seul le Brésil en vingt-deux participations a fait mieux avec respectivement 114 matches, 76 victoires et237 buts).
L'équipe allemande a disputé en Coupe du monde huit finales et treize demi-finales (ce qui constitue un double record) ainsi que dix-sept quarts-de-finale (phase de poules de second tour inclus) en vingt participations. Elle n'a connu que trois véritables échecs : avant-guerre elle avait été éliminée d'entrée en1938 en 1/8e de finale par laSuisse et en 2018 puis en 2022 elle a été sortie en phase de poule du premier tour (ce qui ne lui était précédemment jamais arrivé). Dans l'intervalle de ces contres-performances l'équipe d'Allemagne (celle de la RFA d'après guerre) a établi une série record exceptionnelle de plus de soixante ans en Coupe du monde : seize phases finales consécutives en atteignant au minimum les quarts-de-finale.
L'Allemagne est la seule nation à avoir disputé toutes les phases finales du Championnat d'Europe depuis 1972[83]. Sa dernière absence remonte à1968 (tournoi à quatre équipes) lors de sa toute première participation au Championnat d'Europe: éliminée en phase préliminaire de groupes, c'est la seule fois de l'histoire que laMannschaft ne dispute pas la phase finale d'une compétition majeure, Euro ou Mondial, pour laquelle elle s'est inscrite. Elle a disputé trois finales de suite (1972,1976 et1980) pour deux victoires et une défaite.
Depuis sa première victoire dans une compétition majeure (Coupe du monde 1954) :
L'Allemagne n'a jamais passé plus de dix-huit ans sans remporter un trophée en Coupe du monde ou Euro (entre 1954 victoire en CM et 1972 victoire à l'Euro ; entre1996 victoire à l'Euro et2014 victoire en CM).
L'Allemagne n'a jamais passé plus de douze ans sans aller en finale de la CM ou de l'Euro (entre 1954 victoire en CM et1966 finale en CM).
Jusqu'en 2016, l'Allemagne n'a jamais passé plus de huit ans sans aller au moins en demi-finales à la CM ou à l'Euro (entre1958 demi-finale en CM et 1966 finale en CM).
Durant la période de « non-réunification » (ouest vs est) qui couvre pourtant quatre décennies de 1950 à 1990, l'équipe d'Allemagne de l'Ouest (RFA) n'a eu l'occasion de jouer contre une autre équipe allemande qu'à trois reprises :
L'Allemagne de l'Est (Coupe du monde 1974 disputée en... Allemagne (de l'Ouest), premier tour, troisième journée : RDA-RFA 1-0, le, les deux équipes se qualifiant pour le second tour).
Les deuxièmes couleurs de l'équipe (utilisées lors des matchs joués à l'extérieur contre des équipes possédant un maillot blanc) ont varié selon les époques. Le plus souvent, il s'agit d'un maillot vert et d'un short blanc, couleur de la DFB -Deutscher Fussball Bund. Néanmoins, il existe une croyance selon laquelle le choix de ce maillot serait un hommage à l'Irlande, première nation à avoir accepté de disputer un match amical contre l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Cette croyance est cependant fausse puisque le premier match disputé après la Seconde Guerre mondiale, fut contre laSuisse en 1950. En dehors du vert, la sélection a parfois joué avec un maillot gris ou noir. De 2004 à 2010, le second jeu de maillot de l'équipe est rouge à la suite d'une demande du sélectionneurJürgen Klinsmann, arguant du fait que le rouge est plus intimidant que les autres couleurs et synonyme de succès. En 2010, le deuxième maillot de l'équipe d'Allemagne redevient bleu/vert.
Depuis 1954, l'équipementier de l'équipe d'Allemagne estAdidas. La marque allemande est en contrat avec la sélection jusqu'en 2026. Le contrat 2027-2034 revient à l'équipementier américainNike[84].
Les différents Maillots de laMannschaft depuis 1908. Depuis son premier match officiel contre laSuisse en 1908, le maillot de l'équipe d'Allemagne de football a subi nombre de changements tout au long de son histoire. Le blanc s'est imposé pour le maillot principal.
L'équipe d'Allemagne n'a pas de stade attitré lorsqu'elle évolue à domicile et en général, change de stade et de ville à chaque rencontre. Néanmoins, c'est àBerlin, la capitale que se sont disputés le plus de matchs (43), suivis parHambourg (32),Stuttgart (29) etHanovre (24).
Même si la sélection s'entraîne régulièrement àFrancfort-sur-le-Main, elle peut privilégier un autre site plus proche de l'endroit où se déroule le match qu'elle doit disputer, parmi ces sites plusieurs grandes villes allemandes :Hambourg,Düsseldorf,Munich,Berlin.
En 2015, laDFB planifie un projet de centre d'entraînement, à Francfort-sur-le-Main, qui sera érigé sur un hippodrome. Après des procédures judiciaires le terrain est finalement cédé en juillet 2017, la première pierre du nouveau camp nomméDFB-Akademie(de) est posée le 26 septembre 2019 parAngela Merkel[87], le camp d'entraînement est inauguré le 30 juin 2022[88].
Depuis les débuts internationaux de l'équipe d'Allemagne en 1908 jusqu’à aujourd'hui, laNationalmannschaft a connu douze sélectionneurs (dont cinq n'ayant pas été internationaux allemands durant leur carrière de joueur :Otto Nerz,Erich Ribbeck,Joachim Löw,Hansi Flick etJulian Nagelsmann[89]) à sa tête tous de nationalité allemande, le dernier en date étant Julian Nagelsmann en poste depuis septembre 2023 à la suite du limogeage d'Hansi Flick[90]. Ce poste de sélectionneur (en allemand :Bundestrainer) fait régulièrement l'objet de critiques que cela soit au niveau des résultats, au niveau comportemental ou encore au niveau du mode de fonctionnement, souvent remis en cause.
De 1908 à 1926, les joueurs étaient sélectionnés par un comité de sélection de laDFB[91] avant de laisser place en 1926 au tout premier sélectionneur en la personne d'Otto Nerz qui conduit l'équipe à la troisième place de laCoupe du monde 1934, lors desJeux olympiques de 1936 àBerlin, elle échoue au stade des quarts de finale en se faisant éliminer par lesNorvégiens.Otto Nerz est alors remplacé par son adjointSepp Herberger[92]. Avec lui l'équipe allemande remporte son premier titre lors de laCoupe du monde 1954 en battant lesHongrois en finale (3-2) surnommée leMiracle de Berne et ainsi remporte sa premièreCoupe du monde de son histoire. Outre ce titre de champion du monde, l'équipe se hisse jusqu'en demi-finale lors de l'édition de1934, cette performance est réitérée 24 ans plus tard en1958 enSuède, entretemps laNationalmannschaft va en huitièmes de finale en1938 et en quart de finale en1962.Sepp Herberger détient toujours le record de longévité au poste de sélectionneur en y restant pendant près de 20 ans avec une interruption de 1942 à 1950 dû en partie à laSeconde Guerre mondiale. En 1964, après un match amical contre laFinlande, il décide de prendre sa retraite son adjointHelmut Schön[93] prend sa succession, ce dernier ayant occupé le poste de sélectionneur de l'équipe de Sarre de 1952 à 1957. Lors de laCoupe du monde 1966, la sélection parvient à aller jusqu'en finale avant de perdre contre l'organisateur du tournoi : l'Angleterre. Peu de temps après, l’Allemagne connait alors sa période faste en remportant deux titres majeurs tels que : unEuro en1972 et uneCoupe du monde en1974 qui se déroule enAllemagne de l'Ouest avec une équipe composée entre autres deUli Hoeneß,Franz Beckenbauer ou encoreGerd Müller qui ont réalisé le doublé en remportantEuro-Coupe du monde en l'espace de deux ans. La RFA ne conserve pas son titre de champion d'Europe malgré être allée jusqu'en finale, elle le perd contre laTchécoslovaquie lors de la séance des tirs au but de l'Euro 1976.Helmut Schön quitte son poste à l'issue de laCoupe du monde 1978 après s'être incliné face au voisinautrichien lors du deuxième tour.À ce jour[Quand ?],Schön détient toujours les records du nombre de matchs joués (25) et de matchs gagnés (16) à la tête d'une sélection nationale lors d'uneCoupe du monde.
Jupp Derwall alors adjoint deHelmut Schön est intronisé au poste de sélectionneur, avec lui la RFA remporte son deuxième Euro en1980 et atteint la finale de laCoupe du monde 1982 après une demi-finale historique contre laFrance mais finit par perdre la finale face auxItaliens (3-1). Après ces deux tournois réussis, laNationalmannschaft réalise une contre-performance lors de l'Euro 1984 en se faisant éliminer dès la phase de groupes,Jupp Derwall est alors démis de ses fonctions par lafédération allemande[94]. Pour le remplacer, la fédération choisit de faire appel à l'ancien capitaine de l'équipe victorieuse des années 1970 et du doubleBallon d'or :Franz Beckenbauer[95], alors sans aucune expérience d'entraineur. LeKaiser amène tout d'abord son équipe en finale lors duMondial 1986 et va jusqu'en demi-finale pendant l'Euro 1988 organisé chez elle enAllemagne de l'Ouest, avant d'atteindre la finale de laCoupe du monde 1990, remportée aux dépens de l'Argentine. Grâce à cette victoire la RFA gagne sa troisièmeCoupe du monde etFranz Beckenbauer réédite la performance du BrésilienMário Zagallo pour avoir soulevé le trophée en tant que joueur et en tant qu'entraineur. À l'issue du tournoi,Beckenbauer quitte son poste de sélectionneur, il est remplacé parBerti Vogts[96] qui, avecHolger Osieck, a été adjoint de l'ancien joueur duBayern Munich. Deux ans après laréunification allemande, la sélection dispute l'Euro suédois en 1992, et perd la finale devant l’outsiderdanois empêchant l'Allemagne d'avoir un premier titre en tant que seul et unique pays. Pendant laCoupe du monde 1994, l'équipe va jusqu'en quart de finale avant d'être éliminée par la surprenanteéquipe de Bulgarie sur le score de 2 buts à 1 en faveur des Bulgares, qui se qualifie pour le tour suivant. L'Euro 1996 signe le triomphe deBerti Vogts et de son équipe qui remporte pour la troisième fois le trophéeHenri-Delaunay face à laRépublique tchèque grâce à unbut en or deOliver Bierhoff dans les prolongations. LaCoupe du monde 1998 se révèle plus difficile pourBerti Vogts qui voit son équipe se faire éliminer en quart de finale par laCroatie sur le score de 3 buts à 0. À la suite de cette élimination, plusieurs voix s’élèvent notamment la presse qui demande la démission deBerti Vogts[97], cette dernière intervint en septembre 1998 après deux prestations décevantes en matchs amicaux contreMalte et contre laRoumanie[98].
Pour le remplacer, lafédération allemande décide d'engager un autre joueur de l'épopée des années 1970 :Paul Breitner. Mais son arrivée à la tête de la sélection nationale est de courte durée après que le personnel refuse de travailler avec l'ancien champion du monde et des différends avec le président de la fédérationEgidius Braun[99],[100]. L'équipe allemande se retrouve toujours sans sélectionneurs et décide de faire appel àErich Ribbeck[101], il a été l'adjoint deJupp Derwall de 1978 à 1984 et devient à 61 ans le plus vieil entraineur à être nommé au poste de sélectionneur. Le premier tournoi qu'il dispute dans son nouveau rôle est laCoupe des confédérations de1999 où la sélection ne parvient pas à passer le stade des groupes avec une défaite importante face auBrésil (4-0). L'Euro 2000 est également un fiasco pour l'équipe allemande qui est incapable de remporter un match et se retrouve, là aussi, prématurément éliminée dès les phases de groupes.Ribbeck démissionne le[102]. Après le départ deErich Ribbeck, laDFB décide d’enrôlerRudi Völler[103], ancien international allemand et vainqueur de laCoupe du monde italienne de1990, il est recruté pour diriger la sélection en espérant la venue deChristoph Daum sous contrat avec leBayer Leverkusen. En, la presse allemande révèle queChristoph Daum possède une dépendance à lacocaïne qui est confirmée plus tard par un test capillaire positif[104], ce dernier était alors en contact avancé pour prendre la relève, jusque-là assuré parRudi Völler[105]. Devancée par l'Angleterre grâce à ladifférence de buts pendant les qualifications pour laCoupe du monde 2002, l'Allemagne passe pour la première fois en barrage, face à l'Ukraine. Malgré un match nul (1-1) àKiev, l'équipe allemande parvient tout de même à se qualifier du fait des quatre buts inscrits àDortmund (4-1) lors du match retour. La première coupe du monde duXXIe siècle voit l'Allemagne parvenir jusqu'en finale avant d'être battue par leBrésil sur le score de 2 buts à 0.Rudi Völler poursuit son travail à la tête de la sélection jusqu'en 2004, où peu de temps après l'Euro portugais, il décide de remettre sa démission[106] après l’élimination prématurée au premier tour de laNationalmannschaft qui n'a pu faire mieux dans son groupe qu'une troisième place juste devant laLettonie avec seulement deux points au compteur.
Joachim Löw, sélectionneur allemand de 2006 à 2021.
À deux ans de laCoupe du monde 2006 qui doit se dérouler en Allemagne, l'équipe se retrouve donc sans sélectionneur. La fédération résout ce problème en engageantJürgen Klinsmann, ancien coéquipier deRudi Völler, son prédécesseur, et novice au poste d'entraîneur. Klinsmann met en place dès son arrivée un jeu tourné vers l'attaque et fait confiance à de jeunes joueurs pour faire son équipe. La sélection finit troisième de laCoupe des confédérations 2005 et surtout de laCoupe du monde 2006 après avoir été éliminée par l'Italie, futur vainqueur de la compétition. Malgré ce succès relatif, Klinsmann fait l'objet de critiques, notamment à propos de ses méthodes de travail et de ses multiples allers-retours entre son lieu de résidence aux États-Unis et l'Allemagne où siège la fédération[107]. Ne se sentant pas capable de continuer à ce poste il cède sa place àJoachim Löw[108], qui était jusque-là son adjoint depuis sa prise de fonction. Joachim Löw conserve la philosophie de jeu instaurée par Jürgen Klinsmann. Il parvient à amener son équipe jusqu'en finale de l'Euro 2008, mais celle-ci est battue par l'équipe espagnole, qui empêche donc l'Allemagne de remporter son quatrièmeChampionnat d'Europe. Ce scénario se réitère deux ans plus tard, en 2010 pendant laCoupe du monde où les Espagnols battent de nouveau l'Allemagne, mais cette fois en demi-finale. La position deJoachim Löw se fragilise à la suite de l'élimination de l'Euro 2012 contre l'Italie en demi-finale[109] avec des critiques venant de la presse[110], mais également d'anciens internationaux tels queOliver Kahn[111] après un match amical perdu contre lasélection argentine en. Löw finira par remporter laCoupe du monde 2014 auBrésil. Dans la foulée, il est nommé meilleur entraîneur de l'année 2014[112]. Les succès continuent à l'occasion de laCoupe des confédérations, en2017, tournoi que Löw se permet de remporter avec l'équipe "bis". Néanmoins, cette série victorieuse prend fin brutalement lors de laCoupe du monde 2018, qui s'avère catastrophique, dans la mesure où l'Allemagne est éliminée dès le premier tour, une contre-performance qu'elle n'avait jamais subie depuis 1938. Le 29 juin 2021, Löw dispute son197e et dernier match à la tête de la Nationalmannschaft à la suite de la défaite en huitième de finale de l’Euro 2020 face à l’Angleterre.
↑En Allemagne, l'équipe est généralement appeléeDie Nationalmannschaft (l'équipe nationale),DFB-Team,DFB-Elf (le onze de la DFB),DFB-Auswahl (la sélection de la DFB) ouNationalelf (le onze national), tandis que dans les médias étrangers, elle est régulièrement décrite commeDie Mannschaft (l'équipe)[1]. En, la DFB a reconnu cette appellation comme étant la marque officielle de l'équipe[2]. En, la Fédération allemande de football a supprimé cette appellation comme surnom officiel[3], en raison du rejet par de nombreux supporters allemands[4].
↑Seuls sont pris en compte les résultats de l'équipe d'Allemagne A (de 1908 à 1956) et amateur (de 1960 à 1988) et celle des moins de 23 ans après. La meilleure performance globale a été réalisée en2016, àRio de Janeiro, avec l'acquisition de la médaille d'argent mais obtenue par l'équipe olympique (moins de 23 ans).En outre l'Allemagne de l'Est a remporté la médaille d'or en1976. Le palmarès de la RDA (nation indépendante de la RFA de 1949 à 1990. La RDA est une nation allemande et sa victoire en 1976 est incluse dans le palmarès de l'Allemagne réunifiee en 1990.