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L’équilibre de la terreur oudestruction mutuelle assurée (DMA, ou MAD enanglais)[a] est unedoctrine destratégie militaire au sujet de ladissuasion nucléaire.
Doctrine élaborée à l'époque de laguerre froide, d'une part par l'Union soviétique (et ses satellites au sein duPacte de Varsovie), et d'autre part par lesÉtats-Unis (et ses alliés au sein de l'OTAN), celle-ci affirme que l'utilisation à grande échelle de l'arme nucléaire par l'un des deux protagonistes provoquerait à coup sûr la destruction des deux camps. C'est la forme extrême de ladissuasion, où les bénéfices d'une attaque seraient invalidés par les pertes, puisqu'il y aurait annihilation de chacun des belligérants. Il est donc nécessaire pour chaque belligérant de disposer d'un arsenal d'armes de destruction massive suffisant pour annihiler l'ennemi.
Cette stratégie est une forme d'équilibre de Nash, dans lequel chacune des parties ne peut rompre l'équilibre qu'en s'exposant à être détruit.
Ladoctrine sous-entendue par cette expression s'analyse comme la capacité pour chaquebloc d'annihiler l'autre par uneattaque nucléaire massive en cas d'agression : le premier qui tente de détruire l'autre est en quelque sorte assuré d'être détruit à son tour, annulant complètement l'intérêt d'une telle attaque[1]. Les puissances constituées représentaient des forces de destruction capables de « faire sauter plusieurs fois la planète », selon une expression populaire très en vogue à l'époque, en cas deguerre nucléaire. Les Américains renoncent donc à la doctrine des « représailles massives » pour celle d'une « riposte graduée ».

C'est en invoquant cette doctrine que, durant laguerre froide, les deuxsuperpuissances qu'étaient lesÉtats-Unis et l'Union soviétique ont développé un stock d'armes nucléaires leur permettant de se détruire mutuellement et éviter qu'une « première frappe » adverse ne les désarme.
Dès le, grâce au lancement deSpoutnik 1, le premiersatellite artificiel, les Soviétiques montrent aux Américains qu'ils sont capables de lancer desmissiles intercontinentaux.
Le développement desous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) a permis aux deux camps d'avoir une capacité de « seconde frappe » en cas d'attaque nucléaire de l'autre camp.
La quantité d'armements accumulés et déployés de part et d'autre a conduit à tenter de nombreuses négociations, avant de parvenir à des accords dedésarmement partiels (par exemple les accordsSALT ou denégociations sur la limitation des armements stratégiques à partir de 1969).