Unépi de faîtage, également appelépoinçon, est une pièce ornementale formée d'une base et de plusieurs éléments (nommés manchons) enfilés sur une tige métallique placée aux extrémités d'unfaîtage de toiture, soit à la pointe (dans le cas d'unpigeonnier par exemple[1]), soit aux extrémités de la ligne de faîte. Il constitue par exemple la partie supérieure (l’amortissement) d'ungable et est le plus souvent unfleuron.
À l'origine, l'épi de faîtage a une nécessité fonctionnelle : assurer l'étanchéité de la charpente traditionnelle de la toiture en couvrant et protégeant la partie saillante (l’aiguille) dupoinçon unique ou des poinçons alors extérieurs des toitures à quatre pans[2] ; il a pris par la suite une dimension décorative (typiquement lorsque l'épi est placé en avant-corps d'unpignon de ferme)[3].
Dans certaines régions françaises, les petits épis se nomment « étocs ».
Dans lecartulaire deChâteau du Loir à la date du, /notice 190/Robert IV de Dreux (1241-1282), seigneur de Château du Loir et Béatrix de Montfort, sa femme, abolissent la taille en leurs villes deMayet et Château du Loir et établissent un droit de faîtage sur les maisons.« Ce est à savoir que chacun borjois ou autre qui aura meison ou apantiz en nostre ville soient tenuz rendre à nous et à nos hoirs, chacun an, trois solz de festage de tournois ou de monnoie courant, et l'apantiz dis uet deniers tournois ou de monnoie courant, renduz à nous et à nos hoirs ou à nos allouez en la maison du préost de nostre ville devant dite, à lademain de la Toussainz annaumant et perdurablement... » (association patrimoine de Mayet).
La production d'épis de faîtage nécessite neuf étapes :
lemoulage : pour réaliser un objet en faïence, il est nécessaire d'avoir une sculpture fabriquée au préalable. Celle-ci est ensuite moulée dans un plâtre afin de servir de moule. Plus la forme de l'épi est complexe à réaliser, plus le nombre de moules est important. Il y a des moules composés de vingt à trente morceaux. L'innovation est possible mais cela demande de l'expérience de la part dupotier ;
l'estampage : les moules en plâtre doivent être remplis minutieusement avec de la terre. En effet, le moindre espace vide entre le moule et le plâtre fragiliserait l'épi. Chaque moule est composé au minimum de deux pièces qui, une fois estampées, sont assemblées ;
le séchage : l'épi doit ensuite sécher. Selon le modèle, le temps de séchage peut varier de quelques heures à plusieurs jours ;
le démoulage : le démoulage n'est possible qu'une fois les objets suffisamment secs ;
la finition : la forme de l'épi doit être épurée et toutes traces éventuelles de terre, présentes dans le moule, doivent être effacées. Cela peut durer de quelques minutes à quelques heures ;
l'engobage : cette étape consiste à recouvrir l'objet moulé d'une terre blanche, pour pouvoir, par la suite, l'émailler et lui donner un aspect permettant d'obtenir des couleurs aussi réalistes que possible ;
l'émaillage : ce travail est réalisé au pinceau et à la louche, parfois au pistolet. La couleur se révélant seulement après cuisson, il est donc nécessaire de la prévoir lors de la phase de création de la pièce ;
la cuisson des pièces émaillées : l'émail est une poudre de verre qui se vitrifie lors de la cuisson et devient brillante assurant l'étanchéité de la réalisation. La cuisson des pièces émaillées a lieu une fois par semaine, à une température d'environ980 °C[6].
poinçon tronconique à bulbe : une basetronconique supporte unbulbe encastré sur son cône. Il est souvent surmonté d'une petite flèche, pointe annelée ou lisse ;
pain de sucre : forme de cloche surmontée d'un petit chapeau.
emblème traduisant la personnalité (le statut social auparavant faisait office d'armoiries) : emblème géométrique, végétal (fleur de lys, pigne de pin et pomme de pin, cône aux écailles respectivement fermées et ouvertes), animal (coq, chat, hibou, pigeon).
Épi en boule.
Épi représentant un pigeon.
Épi en pomme de pin.
Emblème d'écureuil.
Épi à l'effigie d'un cheval (faisant office de girouette).