Le Centre d’études et de recherche du béton (CERIB), un ensemble démonstrateur des finitions et moulages du béton avec claustras-vitraux, construit en 1975 par les architectes Dominique Maunoury et Yves Semichon, est labelliséarchitecture contemporaine remarquable en 2014.
Épernon est situé au confluent de troisrivières, laDrouette que rejoint laGuéville puis laGuesle. La Drouette est un affluent en rive droite de l'Eure, sous-affluent dufleuve laSeine.
Au, Épernon est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[11].Elle appartient à l'unité urbaine d'Épernon, une agglomération inter-régionale dont elle estville-centre[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (45,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (55,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (43,9 %), zones urbanisées (23,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (17,1 %), forêts (13,5 %), prairies (1,8 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par débordement de cours d'eau et par une crue à débordement lent de cours d'eau, notamment laGuesle, laDrouette et laGuéville. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1989, 1999, 2000 et 2016[17],[15].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Épernon.
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[18]. Cet aléa est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 59,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 062 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 821 sont en aléa moyen ou fort, soit 77 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[19],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1996, 1997 et 2018 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2020[15].
Le nom de la localité est attesté sous les formesSparro en 1024[21] ;Sparnaicum en 1095[21] ;Esparnonium vers 1120[21] ;Esparlo vers 1150[21] ;Parlo 1208[21] ;Espernonne en 1450[21] ;Esparlum[22] ;Sparnonium vers 1130[23] ;Sparlo vers 1130[24] ;Sparnotum vers 1140[25] ;Sperno en 1415[25] ;Esperlio ;Asparlo[26] ;Espernon, puisEspierremont en 1603[27] ;Esparnon en 1282[28] ;Esparno vers 1297[29] ; Épernon, jadis s’appelaitAutrist[26],Espernon, puisEspierremont en 1603[30].
Du gauloissparno = épine, et o-dunum = hauteur, forteresse ; le bas latinsparro, sporonus signifierait :l’éperon fortifié, en forme d’épine. Une autre étymologie, pas antinomique au demeurant (origine commune indo-européenne, cf. en français :éperon du francique/germaniquesporo), sollicite le germaniquesporn, dont la signification estéperon (cf. l'anglaisspur et le vieux françaisesperon). Épernon se situe au confluent de 3 cours d’eau qui forment la Droue, et son peuplement paraît avoir une origine préceltique.
À l'extinction des ducs d'Antin en 1757, lemaréchal-duc Louis de Noailles (1713-1793 ; fils du maréchal-ducAdrien-Maurice et de Françoise-Charlotte d'Aubigné (nièce héritière demadame de Maintenon, favorite puis épouse morganatique de Louis XIV), et neveu de Marie-Victoire-Sophie de Noailles) hérite Épernon de son petit-cousin Louis, dernier duc d'Antin, ci-dessus. Louis deNoailles était aussi comte deNogent-le-Roi, et le cousin germain deLouis-Jean-Marie duc de Rambouillet et de Penthièvre (fils du comte de Toulouse ci-dessus et de Marie-Victoire-Sophie de Noailles ; le duc de Penthièvre (1725-1793), grand-père du roi Louis-Philippe, duc d'Aumale et comte d'Eu, était dans la région seigneur de Gisors, Vernon et Bizy, Pacy-sur-Eure, Les Andelys, Lyons,Anet,Dreux,Garencières-en-Drouais,La Ferté-Vidame, Sceaux...).
Pendant la guerre franco-allemande, le, se déroula l'affaire d'Epernon ou bataille d'Epernon qui opposa l'armée française à l'armée prussienne. La France fut vaincue ce qui aboutit à la prise de la commune par les troupes du général prussienConstantin von Alvensleben.
La ligne de chemin de fer Paris-Brest arrive à Épernon en1849.
En 1914, la ville devait recevoir 268 réfugiés (déclarés et recevant des aides) de Belgique, du Nord, de l'Oise, de la Haute-Marne et de la Marne, de la Meuse et de Meurthe-et-Moselle pour une population d'environ 2 800 habitants. En 1916, afin de pallier le manque de bras dans le domaine agricole, un escadron de 20 prisonniers allemands devaient travailler au domaine de Savonnières de la famille Plassard (Le Bon Marché, magasin parisien) ; d'autres, du même escadron de prisonniers, devaient, quant à eux, aider une des sociétés meulières de l'époque, la société Dupety. 1916 fut également l'année où SGM dut transplanter son industrie (obusiers pour la marine).
Une piscine olympique y a été construite en1935 par les membres de l'Amicale laïque d'Épernon. Au vu du coût des travaux de fondation de la piscine, l'ensemble des membres souhaite faire des économies. Pour cela, ils creusèrent eux-mêmes, pendant les vacances et pendant leur temps libre, les fondations de cette piscine (la seconde piscine olympique après Charlety de Paris). En 1939, en vue d'une inauguration en grande pompe, le championnat de France militaire de natation devait y être organisé. Cependant, la guerre en voulut autrement. Lors de l'exode, le, la piscine fut mitraillée, occasionnant alors de nombreux dégâts. Ce furent les Allemands qui la restaurèrent pour leur usage personnel. Ils y organisèrent un championnat des jeunesses hitlériennes en 1942. La piscine est encore, de nos jours, en usage, mais non couverte.
Entre le et le arrivent en Eure-et-Loir plus de 2 000 réfugiés espagnols fuyant l'effondrement de laRépublique espagnole devant les troupes deFranco. Devant l'insuffisance des structures d'accueil (le camp deLucé et la prison deChâteaudun rouverte pour l’occasion), 53 villages sont mis à contribution[31], dont Épernon[32]. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants (les hommes sont désarmés et retenus dans le sud de la France), sont soumis à unequarantaine stricte,vaccinés, le courrier est limité, le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[33]. Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui facilite les conditions du retour, mais en décembre 922 personnes préfèrent rester et sont rassemblées àDreux et Lucé[34].
Épernon est le siège de la communauté de communes des Portes Euréliennes d'Île-de-France, la troisième d'Eure-et-Loir par sa population, environ 60 000 habitants (2015). En 2018, la communauté regroupe 39 communes, devancée sur ce critère par celle duCœur de Beauce qui en compte 51.
Dès le néolithique, les roches devaient servir aux contreforts de l'éperon barré au lieu-dit la Diane, puis toujours pour le grès, ces roches servirent aux constructions des maisons mais aussi en 1098 du lieu-dit les Pressoirs, salle voûtée construite par les dames de Haute Bruyère, dépendance deFontevrault.
Elles continuèrent et, de 1685 à 1689, ces exploitations ont contribué à la construction de l'aqueduc de Maintenon. La pierre extraite pour les constructions est un grès particulièrement dur. Les exploitations de grès sommeillèrent sans pour autant s'arrêter et ce jusqu'à la construction de la ligne de chemin de fer dès 1843.
L'arrivée du chemin de fer rendit possible l'envoi de pierres et de pavés vers la région parisienne. Lestravaux haussmanniens furent de très grands consommateurs de pavés d'Épernon. On dénombra ainsi jusqu'à 31 exploitants carriers exploitant les bancs de grès, ceux-ci employant certainement plus de 500 ouvriers. Les carrières de pavé disparurent avec lacrise économique de 1929, mais les reliquats furent commercialisés jusqu'en 1940.
Des bancs affleurants depierre meulière, assimilable à une sorte desilex, furent également exploités dès leXIIe siècle sous diverses formes. Le nom de cette pierre dénote toutefois l'usage qui en fut majoritairement fait dès leXVIIIe siècle : dès 1758, les meules d'Épernon furent exportées vers l'Angleterre, puis dès 1843, avec l'arrivée du chemin de fer, les sociétés fertoises s'intéressèrent à cette pierre en signant un contrat d'exclusivité avec Joseph Theill, ce qui provoqua une forte demande de ces meules de qualité dont la diffusion était gênée par la masse importante.
De nombreuses sociétés se créèrent à partir de1858 afin d'extraire et de commercialiser lesmeules, dont certaines issues d'un autre important centre d'extraction meulière enSeine-et-Marne,La Ferté-sous-Jouarre, alors en déclin. On citera les plus importantes : société E. Chevrier, Société générale meulière, société Dupetit-Orcel. Ce seront ces mêmes entreprises qui représenteront la ville d'Épernon auxexpositions universelles.
L'importance de l'activité meulière provoqua l'installation d'une voie spéciale en gare d'Épernon en1866 ainsi que la réorganisation d'un trafic afin de livrer les meules jusqu'enRussie et dans toute l'Europe.
Après1930, il devint difficile de trouver des pierres suffisamment importantes pour constituer des meules entières, aussi les meules constituées de carreaux se généralisèrent. Une société fit son apparition en1911 : L'Abrasienne, spécialisée dans les meules artificielles. Le succès de ces meules, nécessitant moins d'entretien que les pierres véritables, prolongea l'histoire meulière de la commune. La dernière société à commercialiser des meules en pierre véritable fut la Société générale meulière, dont la cessation d'activité date de1951. L'Abrasienne existe toujours, mais son activité s'est diversifiée et a quitté Épernon.
Pierre Morin,Bulletin « Promenade d’hier et d’aujourd’hui dans Épernon », Chartres, Ville d’Épernon et Société archéologique d'Eure-et-Loir,, 128 p.(ISBN2-905866-47-0,présentation en ligne) ;
Histoire d'Épernon, volumes I, II, III et IV, ouvrage préparé par Jean-Paul Duc en collaboration avec l'associationÉpernon Patrimoine et Alentours.[source insuffisante].
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑ Association Épernon - Patrimoine et alentours,Henri Epstein (1891-1944), peintre de l'École de Paris, catalogue d'exposition, éditions de la ville d'Épernon, 2007]