L'énergie solaire photovoltaïque (ouénergie photovoltaïque ouEPV) est uneénergie électrique produite à partir durayonnement solaire grâce à descapteurs ou à descentrales solaires photovoltaïques. C'est uneénergie renouvelable, car leSoleil est considéré comme une source inépuisable à l'échelle du temps humain, et bien que la fabrication des panneaux nécessite de l'énergie grise en quantité, dont l'origine est actuellement essentiellement non renouvelable. Sur l'ensemble de sa vie, dans des conditions idéales d'irradiation solaire (typiquement au Sahara ou sous d'autres climats désertiques proches de l'équateur), un panneau photovoltaïque produit de 19 à38 fois l'énergie nécessaire à sa fabrication et à sonrecyclage.
La part du photovoltaïque dans la production mondiale d'électricité atteignait 6,8 % en 2024, selon les estimations de l'Energy Institute ; quatre pays concentrent 63,7 % de la production d'électricité photovoltaïque mondiale : laChine (39,7 %), lesÉtats-Unis (12,9 %), l'Inde (6,5 %) et leJapon (4,6 %).
En 2024, la puissance installée photovoltaïque mondiale a progressé de 32 %, comme en 2023. La Chine dispose en 2024 de 46 % de la puissance installée mondiale, le reste de l'Asie-Pacifique 16 %, l'Europe 17 %, les Amériques 14 %, la région Afrique-Moyen Orient 4 %. Les trois pays les plus équipés en photovoltaïque par habitant sont en 2024 les Pays-Bas, l'Australie et l'Allemagne.
En 2019, sur les dix principaux fabricants de modules photovoltaïques, sept étaient chinois, un sino-canadien, un coréen et un américain.
Il faudrait théoriquement l'équivalent de la production d'une surface photovoltaïque de 100 000 km2 (soit la superficie de l'Islande) pour couvrir la totalité des besoins mondiaux en électricité.
Les installations non connectées fournissent une électricité consommée localement ou par un appareil (ex. : montre ou calculatrice solaires, conçus pour fonctionner en présence delumière naturelle ou artificielle). À plus petite échelle, des sites non raccordés au réseau électrique (en montagne, sur des îles ou des voiliers, un satellite…) sont alimentés de la sorte, desbatteries d'accumulateurs permettant de disposer d'électricité au cours des périodes sans lumière (la nuit notamment).
Il existe plusieurs techniques de modules solaires photovoltaïques :
lesmodules solaires monocristallins possèdent le meilleur rendement au mètre carré et sont essentiellement utilisés lorsque les espaces sont restreints.
lesmodules solaires polycristallins sont moins chers mais présentent un rendement plus faible.
lesmodules solaires amorphes ont aussi des atouts car ils peuvent être souples et ont une meilleure production par faible lumière. Cependant, le silicium amorphe possède un rendement divisé par deux par rapport à celui du cristallin, cette solution nécessite donc une plus grande surface pour la même puissance installée. Toutefois, le prix au mètre carré installé est plus faible que pour des panneaux composés de cellules cristallines.
Selon le type decellule photovoltaïque considéré, le caractère renouvelable de cette énergie est discutable, car la fabrication des panneaux photovoltaïques nécessite de l'énergie grise en quantité, dont l'origine est actuellement essentiellement non renouvelable. En effet, les pays qui produisent la quasi-totalité des panneaux photovoltaïques installés dans le monde (Chine, États-Unis, Japon, Inde) ont tous des bilans énergétiques dominés par les énergies non renouvelables ; ainsi la Chine produisait 84 % des panneaux installés dans le monde en 2021[1] et tirait 87,1 % de sonénergie primaire de sources fossiles la même année[2].
Letaux de retour énergétique des systèmes photovoltaïques s'est amélioré grâce aux avancées technologiques. Selon les technologies employées, dans des conditions idéales d'irradiation solaire (typiquement au Sahara ou sous d'autres climats désertiques proches de l'équateur), un système photovoltaïque produit en 2012 de 19 à38 fois plus d'énergiedans sa vie (équivalenténergie primaire) que ce qui a été utilisé pour le fabriquer. Mais, lors de son fonctionnement, il ne produit que 6 à12 fois plus d'électricité qu'il n'utilise d'énergie primaire[3]. Un taux de retour énergétique de 12 est obtenu avec des cellules solaires en couches minces ayant un meilleur rendement que les cellules au silicium cristallin[4].
Atlas solaire mondial : les couleurs indiquent le rayonnement solaire moyen des années 1991 à 1993. Le rayonnement dans les régions correspondant aux points noirs permettrait de répondre à la demande d'énergie mondiale si ces régions étaient couvertes de panneaux solaires d'une efficacité de 8 %.
Même sans nuage, le jour et selon la saison et la latitude, la production photovoltaïque non mobile varie en fonction de la position du soleil et n'est maximale que pendant un bref instantà midi en heure locale. Le « nombre d'heures d'équivalent plein soleil » (valeur qui concerne le producteur d'électricité photovoltaïque) est inférieur au nombre d'heures où le soleil a brillé (le nombre d'heures d'ensoleillement au sens de la météorologie[6]) dans la journée. Par exemple, la ville de Rouen est située sur la ligne des 1 750 heures d'ensoleillement par an, alors que le nombre d'heures d'équivalent plein soleil y est proche de 1 100 heures. L'Institut national de l'énergie solaire (INES) note qu'il faut aussi tenir compte de l'albédo du sol ou de l'eau, c'est-à-dire de son pouvoir de réflexion de la lumière. Dans un environnement très réfléchissant (un paysage de neige, par exemple), la production augmente en profitant d'une petite partie de la lumière réfléchie, mais cette variable est difficile à quantifier et, de fait, incluse dans le nombre d'heures d'équivalent plein soleil.
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Plus récemment, des installations beaucoup plus importantes sont apparues, depuis les centrales sur toiture de bâtiments commerciaux ou administratifs jusqu'aux centrales géantes de plusieurs centaines de mégawatts-crêtes :
Une dépêche de l'Agence France-Presse du largement reprise par la presse étudie ce phénomène de gigantisme :« Jusque-là dominée par une myriade de petits projets, l'énergie solaire voit naître des centrales géantes — des centaines de mégawatts, bientôt au-delà du gigawatt — grâce à la baisse des prix et à la confiance croissante des investisseurs. Parmi les 20 plus grandes centrales photovoltaïques en fonctionnement dans le monde, pas moins de 18 ont été inaugurées en 2013, pour l'essentiel en Chine et aux États-Unis. » En Chine,12 projets de plus de 100 mégawatts ont été inaugurés en 2013, selon BNEF, et le fabricantTrina Solar, le numéro deux mondial, a annoncé en 2014 un projet de 1 gigawatt dans la région peu peuplée du Xinjiang. Le solaire a gagné la confiance des investisseurs, dontWarren Buffett, qui a investi plusieurs milliards de dollars dans de grands projets américains. À raison d'un terrain de2,2 hectares par mégawatt, un projet d'un 1 gigawatt nécessitait alors de couvrir la surface d'un cinquième de Paris intramuros. Le plus grand projet en chantier à cette date, l'Empire Valley Project aux États-Unis, doit en principe atteindre 890 mégawatts. Cependant, les projets géants de plus de 100 mégawatts ne devaient représenter qu'environ 15 % des quelque 40 gigawatts de panneaux solaires prévus pour 2014, selon IHS[8].
La puissance installée, exprimée en en mégawatt-crête (MWc), est représentative de la production maximale réalisable lorsque l'ensoleillement atteint son apogée, mais l'énergie produite dépend de nombreux autres paramètres comme la météo ou les opérations de maintenance nécessaires. Le facteur de charge, rapport entre la production effective et la production maximale théorique, est utilisé comme un indicateur majeur des performances d'une installation électrique.
Le facteur de charge moyen des installations photovoltaïques varie de 10 % à 24 % selon la localisation, les valeurs les plus élevées étant atteintes dans des régions très ensoleillées à des latitudes basses ; par exemple : 19 % enArizona[9].
Plus précisément, le facteur de charge moyen des installations photovoltaïques a été de :
La production des installations photovoltaïques ne peut pas être modulée à volonté pour l'adapter aux besoins des consommateurs (dans le jargon technique : elle n'est pasdispatchable) ; elle partage cette caractéristique avec les autres énergies produites directement par des sources d'énergie naturelles fluctuantes :éolien,hydroélectricité au fil de l'eau (c'est-à-dire sans réservoir) ; d'autres sources telles que les centrales nucléaires et les centrales au charbon peuvent être rangées dans une catégorie intermédiaire, car leurs capacités de modulation sont peu utilisées pour des raisons économiques, sauf dans les pays où elles sont appelées à fonctionner ensuivi de charge enheures creuses. Il est nécessaire de disposer en complément de ces centrales d'autres moyens de production, beaucoup plus modulables, pour assurer l'ajustement offre-demande d'électricité.
Un nombre croissant de pays se trouvent parfois, lors des périodes de forte production solaire (en général en milieu de journée au printemps et en été), dans des situations où la production solaire dépasse la demande d'électricité, ou plus localement la capacité des réseaux. Les gestionnaires de réseau sont alors contraints d'écrêter la production de certains systèmes photovoltaïques. Ces situations peuvent aussi affecter la stabilité des réseaux (en faisant fluctuer la tension) et causer sur le marché de l'électricité des épisodes de prix négatifs. Des réglementations sont alors nécessaires pour gérer les conséquences de ces phénomènes : compensations pour la perte de production, définition de règles techniques et juridiques autorisant les opérateurs de réseau à couper à distance la production, obligation pour les producteurs de contribuer au maintien ou à la modulation de la tension et de la fréquence, gestion du coût des services d'équilibrage. La Grèce a établi une réglementation donnant aux opérateurs des réseaux de distribution le pouvoir de couper ou contrôler le niveau de production des producteurs[m 1]. Des politiques ont été mises en place aux États-Unis, en Australie, en Chine, en Italie, en Allemagne et au Japon, pour stimuler l'installation de dispositifs de stockage à grande échelle en vue d'améliorer la stabilité du réseau[m 2].
La production photovoltaïque dépend de l'ensoleillement. Elle est donc très fluctuante (on dit aussi « intermittente » ou « volatile ») du fait de trois facteurs :
alternance jour-nuit : le graphique ci-dessus présente la production d'électricité allemande sur deux jours de (juin est le mois où le solaire atteint son rendement maximal) : solaire en jaune, éolien en bleu, le reste en rouge. On note la forte irrégularité du solaire, qui en outre disparaît la nuit ;
saisonnalité : le graphique ci-dessus montre les variations saisonnières d'une installation située en Allemagne du Nord ; on constate que la production mensuelle varie dans un rapport de un à six entre l'hiver et l'été ;
La gestion de la variabilité passe par la combinaison de l'énergie photovoltaïque avec d'autres sources d'électricité, renouvelable (énergie éolienne,marémotrice,hydroélectrique, via unréseau intelligent) ou non renouvelable (centrales au charbon ouau gaz), et à des systèmes destockage de l'énergie, l'ensemble permettant de limiter les problèmes posés par l'intermittence de chaque source prise individuellement. Le solaire et l'éolien semblent assez complémentaires (l'éolien produit plus en hiver, le solaire en été ; l'éolien la nuit, le solaire le jour) ; les gestionnaires de réseaux électriques ont par ailleurs depuis longtemps développé des équipements permettant de faire face à d'importantes variabilités de la demande[17] ; ces possibilités techniques requièrent cependant des investissements considérables en réseaux et en moyens de stockage, et se heurtent à l'opposition des populations qui s'estiment lésées par l'installation de tout nouvel équipement.
La production photovoltaïque peut être prévue sur quelques jours avec une assez bonne précision grâce à des modèles informatiques croisant les prévisions météorologiques détaillées par régions avec la localisation des installations photovoltaïques : en France, le modèle Préole deRTE effectue ces calculs à partir des prévisions de Météo France à trois jours ; cela permet d'anticiper les mesures d'adaptation à prendre pour compenser les variations de la production photovoltaïque[18].
Selon un article de la revueNature, il faudrait théoriquement l'équivalent de la production d'une surface photovoltaïque de 100 000 km2 (soit la superficie de l'Islande) pour couvrir la totalité des besoins mondiaux en électricité[19].
L'indépendance énergétique est un objectif politique et économique fondamental pour tous les pays. Pour un pays dépourvu de ressources locales, lesénergies fossiles nécessitent l'importation de combustibles en provenance d'autres contrées, rendant l'approvisionnement énergétique dépendant de la situation géopolitique des pays extracteurs et des fluctuations des marchés internationaux. Quant aunucléaire, le combustible ne représentant qu'une faible part du prix de revient du kilowattheure, l'indépendance nationale dépend surtout de la détention de la technologie du réacteur.
Dans le cas du solaire et de l'éolien, la production d'électricité est réalisée dans le pays, sans importation de combustible, mais l'investissement initial représente la quasi-totalité du coût. Or, en dehors des quelques grands pays producteurs d'équipements, la plus grande partie des équipements est acquise à l'étranger, en Chine dans la plupart des cas pour les panneaux photovoltaïques : en 2019, sur les dix plus grands producteurs de modules photovoltaïques, sept sont chinois, un sino-canadien, un coréen et un américain[20]. Par contre, l'installation est généralement effectuée par des entreprises locales.
Un marché mondial du photovoltaïque a été créé par les besoins d'électrification de systèmes isolés du réseau tels les satellites, bateaux, caravanes et d'autres objets mobiles (montres, calculatrices…), ou de sites et instrumentations isolés. Le progrès des techniques de production de cellules photovoltaïques a entraîné, à partir des années 1990, une baisse des prix qui a permis d'envisager, moyennant des soutiens étatiques divers, une production de masse pour leréseau électrique, production qui pourrait s'étendre à la production auto-consommée intégrée dans lesréseaux intelligents (smart grids), à partir de murs et toitures et dans la perspective d'une énergie propre et décentralisée, via desservices éventuellement partagés tels ceux prônés parJeremy Rifkin dans son concept detroisième révolution industrielle.
Selon une estimation théorique de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) effectuée à partir de la puissance installée à la fin de l'année 2021, le photovoltaïque peut produire environ 6,2 % de l'électricité mondiale fin 2022 et environ 8,7 % dans l'Union européenne. L'Espagne est le pays où le solaire photovoltaïque assure la part estimée la plus élevée de la production nationale d'électricité : 19,1 %[s 2].
Selon l'ADEME (2016), l'énergie solaire photovoltaïque est« une composante importante des politiques énergétiques et climatiques ». Disponible partout, offrant un fort potentiel de développement et un impact environnemental faible, c'est une technologie facilement modulable ; sa pose sur les bâtiments permet un déploiement sans emprise au sol ; ressource énergétique locale, elle peut être valorisée dans une perspective d’autoconsommation. Elle présente cependant des points faibles : énergie fluctuante nécessitant le développement des réseaux intelligents et de solutions de stockage, impact sur le réseau de distribution, occupation des sols des centrales photovoltaïques pouvant entraîner des risques de conflits d’usage avec des terres agricoles ou forestières, problèmes d'échauffement des modules, utilisation de métaux rares par certaines technologies minoritaires. Progressant rapidement en matière d'efficacité et de coût, elle devrait, en France,« atteindre la compétitivité économique dans les prochaines années et se présente comme un élément de réponse durable à la demande d’électricité ». Les contraintes d'occupation des sols doivent favoriser les installations sur grandes toitures (entrepôts, bâtiments commerciaux ou industriels)[27].
L'industrie photovoltaïque employait directement environ 435 000 personnes dans le monde en 2012, dont 265 000 personnes en Europe, selon l'EPIA ; près d'un million d'emplois dépendent indirectement de cette filière, dont 700 000 dans l'installation, la maintenance et le recyclage des systèmes PV ; les scénarios de l'EPIA prévoient jusqu'à 1 million de créations d'emplois en Europe d'ici 2020. La production d'un MWc induit la création de 3 à 7 emploiséquivalent temps pleins directs et 12 à 20 indirects[28].
La filière photovoltaïque représenterait entre 20 000 et 35 000 emplois en France, situés « dans l'aval de chaîne de valeur (développement de projet, installation…) » et non dans la partie la plus innovante (recherche, fabrication). Le moratoire photovoltaïque en France, qui a duré de à, pourrait entraîner plus de 5 000 suppressions de postes[29].
En Europe, SolarPower Europe regroupe un grand nombre d'entreprises de la filière photovoltaïque, depuis la production de cellules jusqu'à leur installation et à la production d'électricité photovoltaïque, et représente la filière auprès des institutions européennes[33].
En France, Enerplan, Syndicat des professionnels de l'énergie solaire, créé en 1983, revendique 150 adhérents en 2013[34] et leSyndicat des énergies renouvelables regroupe les acteurs de l'ensemble des filières renouvelables : solaire, éolien, hydraulique, biomasse, énergies marines[35].
En 2013, laChine comptait cinq des dix grands, et aucun européen ne figurait plus dans le palmarès ; ces cinq entreprises chinoises ont produit près de 60 % de la production totale de ces dix leaders. Après la chute des coûts de production et des prix, divisés par deux en trois ans, et la vague de faillites qui en a résulté, la consolidation semble achevée et le marché devrait repartir sur une progression de 30 % par an dès 2014 ; les industriels chinois, malgré leur très fort endettement, sont de loin les mieux positionnés, mais l'américain First Solar reste très bien positionné sur les marchés américain et indien, de même que Sharp sur le marché japonais ; au cours de la phase de consolidation, les grands fabricants mondiaux ont continué à accroître leurs capacités de production et ont donc renforcé leur suprématie ; en Chine, les acteurs de second rang sont en train de disparaître[42].
LaChine à elle seule a produit dès 2010 près de la moitié des cellules photovoltaïques du monde, et c'est aussi enChine que la majorité des panneaux sont assemblés.[réf. nécessaire]
Consolidation industrielle et accusations de dumping
Part de marché des principaux pays producteurs de cellules photovoltaïques.
En 2011, l'Allemagne et l'Espagne ont diminué fortement lessubventions de ce secteur. La production mondiale est depuis mi-2011 supérieure à la demande, et la chute des prix associée à la forte concurrence des producteurs chinois met bon nombre d'entreprises européennes et américaines en difficulté. Le fabricant américain Evergreen Solar dépose son bilan en[43], le fabricant américain Solyndra en[44], le fabricant françaisPhotowatt en[45], le fabricant allemandSolon en[46], le fabricant allemand Solarhybrid en[47], l'installateur français Evasol en[48], le fabricant allemandQ-Cells, un des leaders mondiaux de la fabrication de cellules photovoltaïques, en[49], le fabricant allemand Sovello en[50] ; le, Solarworld, le dernier gros fabricant allemand de panneaux photovoltaïques, a annoncé son dépôt de bilan. La branche photovoltaïque n'employait plus que 32 000 personnes en Allemagne en 2015, contre plus de 100 000 en 2012, selon les chiffres du ministère de l'Énergie[51].
Le groupement européen d'entreprises de panneaux solaires EU ProSun a dénoncé le auprès de la Commission européenne quelque 1 500 violations par les entreprises chinoises des règles anti-dumping qu'elles s'étaient engagées à respecter : ces entreprises chinoises proposent des prix inférieurs au prix plancher ayant fait l'objet d'un accord ; selon EU ProSun,« aucun d'entre eux ne semble respecter les prix minimum ; les produits solaires chinois à prix cassés continuent d'inonder le marché et détruisent l'industrie et les emplois européens »[54].
Une étude commandée àIHS Markit parSolar Alliance for Europe (SAFE), réseau d'entreprises européennes (surtout allemandes) du secteur solaire, conclut que les coûts de production des modules photovoltaïques en Chine sont inférieurs de 22 % à ceux de l'Europe du fait des économies d'échelle, d'une large chaine locale d'approvisionnement et d'un degré élevé de standardisation. Le prix minimum à l'importation imposé par l'Union européenne pénalise donc gravement la croissance de l'énergie solaire[56].
En,403 entreprises intervenant dans la chaîne de valeur du secteur (acier, chimie, ingénierie, développement, installation) adressent une lettre à lacommissaire européenne au Commerce,Cecilia Malmström pour réclamer l'abandon des mesures antidumping, qui leur ont fait perdre des emplois ; ils sont soutenus par l'association SolarPower Europe, qui compte175 entreprises membres, ainsi que par les ONG (Greenpeace, WWF), qui estiment qu'elles nuisent au développement du photovoltaïque en Europe[57].
En, Donald Trump signe l'instauration de nouvelles taxes douanières sur les panneaux solaires, au taux de 30 % de la valeur des produits la première année (avec une exemption sur les 2,5 premiers gigawatts) ; ils descendront ensuite jusqu'à 15 % la quatrième année. Selon Washington, la Chine produit 60 % des cellules photovoltaïques et 71 % des panneaux solaires dans le monde[58].
Le, les taxes antidumping européennes sur les panneaux solaires chinois sont supprimées[59].
En novembre 2022, après huit ans de recherche au sein de l'Institut photovoltaïque d'Ile-de-France (IPVF), Voltec Solar et l'IPVF annoncent leur projet de passer à la mise en production et à la commercialisation, dès 2025, d'une nouvelle technologie de panneaux photovoltaïques, où de fines couches depérovskite sont déposées sur des cellules en silicium. Cette technique permettrait d'atteindre un rendement de conversion de la lumière en énergie de 30 %, contre 23 % au mieux avec les technologies actuelles. Ils espèrent un soutien dans le cadre de France 2030 afin d'assembler l'année suivante une ligne pilote, puis un démonstrateur industriel de 200 MW, puis, à compter de 2025, l'équipement d'une usine de 5 GW et la commercialisation[61].
La méthode la plus répandue pour calculer le coût d'une installation photovoltaïque est de considérer le prix parwatt descapteurs[65]. Historiquement, la baisse de ce prix suit laloi de Swanson, qui observe que le prix d'un module diminue de 20,2 % à chaque doublement de la capacité photovoltaïque installée[66],[67].
En 1976, le prix d'un module solaire, ajusté en fonction de l'inflation, est de106dollars américains par watt ($/W). Cela représente alors une baisse de prix de 94 % par rapport à 1956, mais un prix élevé par rapport aux autres modes de production d'énergie[67].
Depuis le début des années 2010, le prix des capteurs est inférieur au prix du reste de l'installation. Le prix du module franchit la barre des 1 $/W en 2011. Dans l'industrie du photovoltaïque, c'est la première fois que laparité réseau est considérée comme atteinte. La baisse du prix du module prend cependant de nombreux acteurs du marché par surprise, et plusieurs grandes entreprises annoncent leurfaillite en 2011 et 2012[69].
Lecoût actualisé de l'énergie est la méthode la plus répandue pour calculer le coût dukilowatt-heure produit par une installation photovoltaïque. Il a l'avantage de prendre en compte une estimation de la production de l'installation à long terme. Cela permet une plus grande précision sur la durée de vie de l'installation par rapport à d'autres méthodes, comme leretour sur investissement et letaux de rentabilité interne[74].
Le coût actualisé de l'énergie peut être considéré comme le prix minimum auquel l'électricité produite doit être vendue pour que l'installation soitrentable[75]. En ciblant l'analyse sur la production d'énergie, le prix total de l'installation et sa durée de vie, il permet de comparer les coûts de différentes sources d'énergie entre elles[76]. Pour le photovoltaïque, le coût actualisé dépend durayonnement solaire à l'emplacement de l'installation, des spécificités de ses composants, de sa planification, de son installation et de samaintenance[74]. Puisqu'il est nécessaire de poser deshypothèses à long terme pour certains de ces facteurs, le coût calculé peut comporter des erreurs[76].
Évaluer le coût d'une énergie implique de faire des hypothèses sur les taux d'intérêt, les frais de maintenance futurs (dont ceux de personnel), de combustible (pour les énergies fossiles ; ce qui signifie qu'on fait une hypothèse sur son prix dans plusieurs années), les durées d'utilisation de l'équipement (amortissement), etc. Chaque étude choisit ses hypothèses et donc les résultats peuvent varier.
Les centrales photovoltaïques de grande taille étaient déjà compétitives en 2014 dans les pays bénéficiant d'un fort ensoleillement[80].
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les coûts des centrales photovoltaïques de grande taille ont baissé des deux-tiers entre 2010 et 2015 (contre 30 % seulement pour l'éolien terrestre) ; sur 2015-2020, l'AIE prévoit une baisse supplémentaire d'un quart ; les prix contractuels d'achat à long terme des grandes centrales en construction en 2015 (à mettre en service de 2015 à 2019) étaient de[84] :
Au début duxxie siècle, la plupart des modules sont garantis pour 25 à35 ans (et moins de 1 % de ceux installés aux États-Unis tombent en panne au cours des cinq premières années)[88], mais de nouvelles conceptions de cellules, des agencements de modules plus grands, plus légers et plus minces et la connexion d'un nombre croissant de cellules entre elles exigent une électronique plus complexe, alors que de nouveaux matériaux, de nouvelles technologies d'emballage et de rayonnage apparaissent, dont lafiabilité doit encore être prouvée. Des composants testés avec succès s'avèrent parfois défectueux10 ans après. La filière industrielle du photovoltaïque doit corriger toutes ses vulnérabilités évitables, qui sinon ralentiront son déploiement et feront manquer des jalons climatiques-clés, exposant à un risque de réclamations d'assurance plus élevées, de revenus moindres et de risques financiers élevés[86]. Pour cela, il faut des contrôles très fiables des installations et des prototypes de la prochaine génération de modules, une formation dequalité et des normes et garanties plus robustes.
Dans un marché du solaire très concurrentiel, l'acheteur final manque de donnée sur les matériaux et composants utilisés par le fabricant, et, par exemple lors de lapandémie de Covid-19, des ruptures ou retards de livraison pour les feuilles de fond, le polysilicium et le verre peuvent laisser craindre que des produits de moindre qualité ont été utilisés, pas toujours repérés par les tests de laboratoire. Latraçabilité et l'étiquetage pourrait au moins s'inspirer des processus de la filière alimentaire[86].
Un enjeu derecherche et développement porte sur les processus physico-chimiques subtils de certains défaillances de matériaux et de systèmes, impliquant par exemple la diffusion et des réactions d'espèces chimiques que les essais en laboratoires n'arrivent pas toujours à reproduire. Par exemple, des panneaux AAA qui ont passé les tests standard d'exposition à la chaleur humide et à la lumière ultraviolette après 5 à10 ans ont pour certains commencé à se dégrader en provoquant des courts-circuits, parce que les contraintes thermomécaniques dues à la fabrication et à une longue exposition à l'extérieur ne figuraient pas dans les tests standard[89] (ce qui a été corrigé depuis) ; une autre défaillance inattendue est venue du fait que de nouvelles soudures (à basse température) subissent un mécanisme de vieillissement différent de celui des soudures conventionnelles, qui demandent un type de test adapté[90]. En 2020 sont apparus des systèmes intégrant des capteurs (de vibrations, par exemple), permettant de mieux réagir aux effets de la glace, de la neige ou de tempêtes, de détecter de petits changements physicochimiques ou électriques annonçant potentiellement une dégradation[91]. Pour ne pas reproduire ce type de biais, les installations d'essai devraient être plus grandes, plus complexes et proches des conditions réelles et elles pourraient s'inspirer des modalités de tests utilisées pour l'aviation ou l'aérospatial, en insistant sur une inspection rigoureuse à toutes les étapes ; les tests devraient y appliquer conjointement plusieurs facteurs de stress et reproduire les conditions extrêmes que les panneaux risquent de subir au moins une fois dans leur vie[86]. Les meilleures pratiques[92], tout comme les informations sur la dégradation ou la défaillance de certains matériaux ou de composants, devraient être partagées dans le monde car la sécurité et la fiabilité des installations en dépendent[86]. Lesalgorithmes d'apprentissage automatique pourrait aider à signaler de faibles sources de sous-performances (souvent cachées par les effets des changements diurnes et saisonniers)[86].
L'autoconsommation par le producteur de l'électricité produite par son installation photovoltaïque est encouragée par les autorités de nombreux pays. Son intérêt est cependant limité par la discordance entre les périodes de consommation et celles de production, et il n'est pas possible de se passer complètement de connexion à un fournisseur d'électricité ; un dossier de la revueLe Particulier donne quelques repères : le rendement dépend de la présence des consommateurs chez eux au moment du pic de production, entre 12 et 14 heures ; c'est pendant ce créneau qu'il faut programmer les équipements électriques ; un boîtier de pilotage des installations est indispensable ; et surtout, étant donné que la production est 6 à 7 fois plus élevée en été que pendant les autres saisons, il est souhaitable d'être chez soi en période estivale et d'avoir des équipements consommant plutôt en été (climatisation, piscine) ; l'autoconsommation n'est pas faite pour les personnes absentes la journée et prenant de longues vacances en été[93].
La production d'électricité est un indicateur beaucoup plus pertinent que la puissance installée, du fait du faiblefacteur de charge du photovoltaïque : 14,5 % en moyenne en 2023 en France, 13 % en 2024[95].
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L'Agence internationale de l'énergie estime la pénétration théorique du solaire photovoltaïque fin 2024 à environ 14 % dans l'Union européenne ; il s'agit d'une estimation de la production mondiale d'électricité solaire photovoltaïque basée sur la puissance installée au, donc supérieure à la production de l'année ; les pays bénéficiant de la plus forte pénétration du solaire sont la Grèce (27,9 %), les Pays-Bas (25,5 %), l'Espagne (24,0 %), la Hongrie (20,6 %), le Chili (20,3 %), l'Australie (19,8 %), l'Allemagne (19,8 %), Chypre (19,5 %), Israël (16,6 %), Malte (16,6 %), la Pologne (14,5 %), l'Autriche (14,4 %), la Bulgarie (14,1 %) et le Brésil (14,0 %). Ce taux de pénétration atteint 13,1 % en Chine, 9,5 % en Inde, 7,9 % aux États-Unis et 7,3 % en France[m 2].
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Marché photovoltaïque mondial (installations annuelles)
Le tableau ci-dessous retrace l'évolution des puissances installées en photovoltaïque (PV) (y compris les installations non connectées au réseau) dans le monde de 2010 à 2024 :
Puissance PV installée au 31/12 (GWc) dans les pays les plus équipés en PV
Selon un article de la revueNature paru en 2021, le térawatt devrait être dépassé en 2023 et, à ce rythme, le photovoltaïque atteindra 16 % en 2050. Mais au regard des enjeux climatiques, il faudrait 30 à 100 TW avant 2050[86].
Larecherche et développement est très active dans ce domaine, permettant que les prix diminuent constamment et que les rendements progressent. Ce sont surtout les cellules qui progressent, mais d'autres innovations portent sur les fonctionnalités, lesonduleurs, deshéliostats, des mécanismes anti-poussières automatiques, des verres laissant mieux passer l'énergie solaire, les centrales à concentration, lestrackers, des moules en carbone, ou encore l'intégration dans des éléments standards de construction et de toitures (sous forme de tuiles par exemple), de vitrage ou de façade. Fin 2011, on comptait au moins 70 solutions différentes d'intégration dans le bâti[112].
La chaleur accumulée par les panneaux photovoltaïques peut être récupérée et améliorer le rendement d'une pompe à chaleur, elle-même alimentée par l'électricité produite. De plus, le module photovoltaïque produit plus d'électricité quand il est ainsi refroidi. Un stockage intermédiaire de chaleur (ballon d'eau chaude) est nécessaire, car les pompes à chaleur classiques s'arrêtent par sécurité au-dessus de40 °C alors que l'air chauffé par le soleil peut atteindre50 °C[113]. Un système photovoltaïquesynergiquement associé à unepompe à chaleur améliore les rendements respectifs (ex. : +20 % de rendement dans les conditions climatiques deChambéry, en Savoie, pour un système breveté en France sous le nom « Aedomia »[réf. nécessaire]). La « basse consommation » est ainsi facilitée, voire lebâtiment à énergie positive.
Parmi les projets émergents figure un ballon/cerf-volant photovoltaïque autonome dénommé « Zéphyr » revêtu de capteurs solaires à couche mince CIGS (cuivre-iridium-gallium-silicium) (prixArtscience en 2014 - thématique était les énergies du futur) facile à déployer dans des lieux isolés pour réponde à des besoins humanitaires, provisoire ou de crise au moyen d'un câble d'accrochage au sol, permettant aussi de transporter le courant vers des batteries. Il est gonflé par de l'Hydrogène produit sur place par électrolyse d'eau, au moyen des panneaux. Le prototype de 3,80 mètres de diamètre devrait produire 3 kW, assez pour remplacer un groupe électrogène classique[114].
La limite théorique d'une cellule solaire comprenant une seulejonction p-n est de 30 % environ, mais leNational Renewable Energy Laboratory a créé une cellule solaire à six jonctions, combinant en sandwich plusieurs couches de matériaux ajustées avec précision pour convertir différentes portions du spectre lumineux en électricité, qui atteint un rendement de 47 %. En ajoutant un miroir pour concentrer la lumière en un point, le rendement augmente jusqu'à près de 50 % et le nombre de cellules nécessaires est réduit[115].
Comparaison de l'impact environnemental des différents modes de production d'électricité en 2021[116].
La production d'électricité par un module photovoltaïque n'émet pas degaz à effet de serre, mais la fabrication, le transport, l'installation et l'élimination des panneaux ont un certainimpact environnemental[117].
La consommation d'électricité dans le processus de fabrication des modules a un impact majeur sur le bilan écologique de la fabrication de capteurs car les pays qui produisent le plus de modules photovoltaïques ont unmix électrique reposant largement sur desénergies fossiles. La consommation d'électricité représente ainsi 89 % des émissions de l'industrie photovoltaïque. Le reste des émissions est dû au transport (3 %) et à l'utilisation directe de combustibles fossiles pour la fabrication (8 %)[118].
En 2021, les émissions dues à la fabrication de capteurs photovoltaïques sont estimées à 270 kg d'équivalent CO2 parkilowatt de capteur produit en moyenne[118]. Les productions desilicium polycristallin et dewafers représentent respectivement 109 et 82 kg eq-CO2/kW[119]. LaChine est responsable de 87 % des émissions de l'industrie du photovoltaïque[120]. L'impact environnemental varie significativement selon laprovince où est fabriqué le capteur ; àShaanxi, un kilowatt de capteur produit émet 360 kg eq-CO2, mais àQinghai et àSichuan, le taux d'hydroélectricité dans le mix énergétique fait baisser cette valeur à 105 kg eq-CO2/kW[121]. Selon l'Agence internationale de l'énergie, délocaliser toutes les étapes de la fabrication de capteurs enNorvège abaisserait l'impact à 25 kg eq-CO2/kW[122].
Le a été publiée auJournal officiel de l'Union européenne la directive 2012/19/UE relative auxdéchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), dans le champ d’application de laquelle entrent les panneaux photovoltaïques enfin de vie[123]. Ils doivent être collectés séparément et recyclés selon les taux de collecte et les objectifs de recyclage imposés par la directive. Ces opérations de collecte et de recyclage doivent, selon le principe du pollueur-payeur, être mises en place et financées par les fabricants des panneaux photovoltaïques ou leurs importateurs établis sur le territoire national, qui sont tenus de s’enregistrer auprès des autorités compétentes[124]. Cette directive a été transposée en France en, mais l'éco-organisme européen PV Cycle a déjà collecté depuis sa naissance en 2010 plus de 16 000 panneaux auprès de ses adhérents, qui représentent 90 % des fabricants et metteurs sur le marché de panneaux solaires ; les panneaux récupérés en France étaient transportés en Belgique pour y être recyclés. L'antenne française de PV Cycle, fondée en 2014, a lancé un appel d'offres pour le recyclage en France, qui a permis de choisir comme opérateur Veolia, via sa filiale Triade Électronique, avec qui PV Cycle a signé en un contrat de quatre ans ; Veolia va construire la première ligne de France dédiée aux panneaux sur son site de déconstruction de DEEE à Rousset (Bouches-du-Rhône)[125].
S'il existe des normes sur lescircuits électriques etonduleurs, depuis leur apparition, les prescriptions techniques d'installation et d'utilisation des panneaux solaires sont fournies par les industriels. Il n'existe pas de normes européennes ou nationales spécifiques au photovoltaïque. Le ministère chargé de l'Écologie a commandé une étude à l'INERIS et auCSTB pour évaluer les risques d'incendies et le comportement au feu des panneaux photovoltaïques. Cette étude a été suivie d'un groupe de travail associant notamment la direction de laSécurité civile[126].
Des essais et tests d'inflammabilité et de dégagement éventuel de gaz ou fumées toxiques réalisés en laboratoire sur des échantillons de panneaux à cellules amorphes (panneau collé sur une membrane d'étanchéité) et sur des panneaux à base de cellules entellurure de cadmium insérées entre deux couches de verre montrent que les impacts toxiques des émissions de fumées ou de vapeur de cadmium sont négligeables[126].
En conditions réelles debâtiments industriels, des tests ont étudié la propagation desflammes sur une toiture certifiée BROOF (t3), avec panneau seul et panneau sur étanchéité en bitume, avec pente de toiture faible, et présence d'un isolant en dessous du panneau. Les panneaux se sont montrés« très résistants, même en présence d'une étanchéité combustible ». Le panneau seul n'a pas ou peu contribué à propager le feu (seul le support brûlait), sur une toiture d'entrepôt, l'étanchéité (bitume) a peu contribué à propager le feu. Dans les deux cas, le courant a continué à circuler, malgré la destruction des éléments. En conditions de toiture type entrepôt, la puissance électrique délivrée reste à un niveau relativement important, mais des variations de puissance sont induites par la destruction d'une partie des panneaux et la présence de fumées. En conditions réelles de maison d'habitation (maquettes de maison avec ou sans panneaux photovoltaïques sur combles), le panneau semble jouer un rôle isolant qui se traduit par une augmentation plus rapide des températures observées sous la toiture dans les combles durant le feu ; les températures critiques sont atteintes environ 5 minutes plus tôt que sans panneaux (« températures atteintes au bout de 11 minutes contre 6 pour un incendie avec panneau » lors de cet essai où les matériaux d'étanchéité utilisés étaient combustibles. L'Ineris recommande que les recommandations sur la sécurité incendie ne concernent pas seulement le panneau photovoltaïque lui-même mais tout le dispositif d'accueil du panneau en toiture[126].
LeCentre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) ont conclu que les systèmes photovoltaïques composés de modules standards sur cadres métalliques ou matériaux peu inflammables (classé au plus B-s3, d0 ou M1) et non déformables, ne contribuent que faiblement au développement du feu, et répondent aux exigences réglementaires du bâtiment. Quand les panneaux sont directement intégrés dans le bâti, le CSTB recommande, pour limiter le risque de court-circuit électrique et d'incendie induit, d'éviter tout contact direct des panneaux avec une structure ou un écran facilement inflammable. Les installations sur façade accrochées sur un mur de béton ou sur un bardage métallique en acier ne présentent pas de danger en situation d'incendie, à condition d'éviter un effet cheminée au dos des systèmes (comme pour n'importe quel bardage). Diverses recommandations ont été publiées, dont pour les « interventions pompier »[127].
Afin d'améliorer la sécurité électrique des installations (37 % des installations étant non conformes en 2009, 72 % pour risque d'électrocution et 28 % pour risque d'incendie), leministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement a modifié le décret du afin d'étendre l'attestation de conformité aux centrales photovoltaïques.
L'installation de parcs photovoltaïques au sol entraîne une concurrence d'usage de la terre entre la production d'énergie et la production agricole par exemple. Néanmoins, leur installation peut avoir des avantages comme la valorisation des sols artificialisés ou pollués et entraîner des économies d'échelle en comparaison des panneaux solaires posés sur les toits.
Plusieurs associations et organisations intervenant dans les domaines de l'énergie et de la protection de l'environnement (leCLER, leRéseau Action Climat, leWWF,Greenpeace, laLigue pour la protection des oiseaux, Hespul etSolagro) proposent cinq recommandations à considérer pour tout projet de création de parc photovoltaïque au sol :
le parc photovoltaïque doit s'inscrire dans une politique de territoire ;
tout projet de parc photovoltaïque doit avoir fait l'objet d'études sur l'usage des sols et leur artificialisation ;
la préservation de la biodiversité doit faire l'objet d'une considération particulière ;
Les parcs au sol sont rarement présents en ville. La densité du bâti ainsi que le manque d’espace vierge contribuent à ce manque dans le contexte urbain. L’installation sur les toits de la ville reste privilégiée, ceux-ci offrant une nouvelle surface exploitable importante. Ces constructions sont valorisées par de nouvelles politiques, comme, en France, laloi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets du, dite loi climat et résilience. L’article 101 dispose que les nouvelles surfaces commerciales, entrepôts et parcs de stationnements couverts doivent intégrer un système de production d'énergie renouvelable, un système de végétalisation ou tout autre dispositif permettant d'améliorer l'efficacitéthermique du bâtiment[128].
La majorité des parcs solaires au sol se trouvent en campagne ou dans des déserts (ce qui est souvent le cas aux États-Unis). Certains se trouvent en commune urbaine, comme la centrale solaire de Labarde, située dans la commune deBordeaux[129], et celle d’Oncopole à Toulouse, la plus grande centrale solaire urbaine d’Europe[130]. La première est située sur le site d’une ancienne décharge à ciel ouvert[131], la seconde sur l’emplacement de l’ancienneusine AZF de Toulouse. Ces deux centrales solaires permettent ainsi de valoriser des terrains non exploitables par l’agriculture ou le secteur immobilier.
Une des solutions est l'installation de parcs photovoltaïques flottants. Ces centrales flottantes peuvent être installées sur d'anciens lacs de carrière, des bassins d'irrigation ou de régulation des crues, des réservoirs d'eau potable, des bassins industriels pollués, voire des terrains inondables[132].
↑Cette fourchette s'explique par des incertitudes causées par les différences de normes, certains pays retenant la puissance nominale du système photovoltaïque et d'autres la puissance de l'onduleur, qui convertit le courent continu en courant alternatif, ou celle de la connexion au réseau.
↑Marchés résidentiels de Californie, Italie, Allemagne, Grèce, Espagne, Chili, Japon, Mexique, Chili, Afrique du Sud, Israël, Thaïlande, Australie, Turquie, et marchés industriels de Chine, d'Allemagne, d'Italie, de Grèce, du Mexique.
↑J.L. Bal et C. Philibert,Les caractéristiques des énergies intermittentes électriques sont-elles problématiques ? Les particularités techniques du solaire et de l'éolien,Responsabilité et environnement, numéro 1, 2013, p. 8-15 (résumé).
↑Fiches pratiques / dossier de 35 pages décrivant 71 solutions différentes avec photo, technologie, poids, puissance, rendement, certification, garantie, etc. inLe Journal du Photovoltaïqueno 6, novembre 2011, la librairie des énergies renouvelables, 176 pages