Lesénergies renouvelables (parfois abrégéesEnR) proviennent desources d'énergie dont le renouvellement naturel est assez rapide pour qu'elles puissent être considérées comme inépuisables à l'échelle du temps humain. Elles proviennent de phénomènes naturels cycliques ou constants induits par lesastres : leSoleil essentiellement pour la chaleur et la lumière qu'il produit, mais aussi l'attraction de laLune (marées) et la chaleur engendrée par laTerre (géothermie). Leur caractère renouvelable dépend d'une part de la vitesse à laquelle la source est consommée, et d'autre part de la vitesse à laquelle elle se renouvelle.
Lescombustibles fossiles et les minéraux (isotopes fissiles) ne sont pas des sources d'énergie renouvelables, les ressources étant consommées à une vitesse bien supérieure à la vitesse à laquelle celles-ci sont naturellement créées ou disponibles.
L'expression « énergies renouvelables et de récupération » (EnR&R) est parfois utilisée lorsque l'on ajoute aux énergies renouvelables lavalorisation de la chaleur produite par différentes activités[1].
Pendant la plus grande partie deson histoire, l'humanité n'a disposé que d'énergies renouvelables pour couvrir ses besoins énergétiques. AuPaléolithique, les seules énergies disponibles étaient la force musculaire humaine et l'énergie de la biomasse utilisable grâce aufeu ; mais de nombreux progrès ont permis d'utiliser ces énergies avec une efficacité grandissante (inventions d'outils de plus en plus performants).
L'invention duvoilier a été un progrès important pour le développement des échanges commerciaux dans le monde.
Celle desmoulins à eau età vent a également apporté une énergie supplémentaire considérable.Fernand Braudel qualifie de « première révolution mécanique » l'introduction progressive, duXIe siècle auXIIIe siècle, des moulins à eau et à vent :« ces « moteurs primaires » sont sans doute de modique puissance, de2 à5hp[n 1] pour une roue à eau, parfois cinq, au plus dix pour les ailes d'un moulin à vent. Mais, dans une économie mal fournie en énergie, ils représentent un surcroît de puissance considérable. Plus ancien, le moulin à eau a une importance bien supérieure à celle de l'éolienne. Il ne dépend pas des irrégularités du vent, mais de l'eau, en gros moins capricieuse. Il est plus largement diffusé, en raison de son ancienneté, de la multiplicité des fleuves et rivières, ... »[3].
À la fin duXVIIIe siècle, à la veille de larévolution industrielle, la quasi-totalité des besoins d'énergie de l'humanité était encore assurée par des énergies renouvelables. Dans un essai d'évaluation de la répartition des consommations parsource d'énergie, Fernand Braudel estime à plus de 50 % la part de la traction animale, environ 25 % celle du bois, 10 à 15 % celle des moulins à eau, 5 % celle de la force humaine et un peu plus de 1 % celle du vent pour la marine marchande ; il renonce à chiffrer la part des moulins à vent, faute de données, tout en précisant :« les éoliennes, moins nombreuses que les roues hydrauliques, ne peuvent représenter que le quart ou le tiers de la puissance des eaux disciplinées »[3]. On peut donc, évaluer la part totale de l'énergie éolienne (voile + moulins à vent) entre 3 et 5 %. Il mentionne pour mémoire la batellerie fluviale, la marine de guerre, le charbon de bois et de terre.
L'apparition de lamachine à vapeur entraîné le déclin relatif de l'énergie fournie par les moulins à eau et de l'énergie éolienne auXIXe siècle, puis lesmoteur Diesel et l'électrification ont fait disparaitre les moulins à eau et à vent auXXe siècle, remplacés par lesminoteries industrielles. L'énergie hydraulique a connu un nouvel âge d'or avec l'hydroélectricité, apparue en Suisse, Italie, France et États-Unis à la fin duXIXe siècle.
Puis, les éoliennes sont réapparues, bénéficiant de techniques plus performantes issues de l'aviation ; leur développement a pris de l'ampleur à partir des années 1990. Le solaire thermique et le solaire photovoltaïque se développent au début des années 2000. Sous l'effet des progrès technologiques et des économies d'échelle liées aux volumes croissants installés, les filières de production d'énergie renouvelable, encore émergentes au début des années 2000, voient leurs coûts évoluer rapidement.
En outre, l'exploitation de la biomasse forestière (qui représente plus de 40 % des énergies EnR en France en 2014, ce qui en fait la première source d'EnR, loin devant l'hydraulique à 26 %[14] atteint de plus en plus souvent ses limites. Sa disponibilité est contrainte par les capacités de régénération des forêts, une part croissante de forêts est malade, régulièrementincendiée ou émet plus de CO2 qu'elle n'en capte, et des usages concurrents du bois (construction, papeterie, biodiversité) freinent son développement. Selon une étude conjointe de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) et de l'Institut technologique FCBA, les scénarios de forte mobilisation du bois pour l'énergie pourraient compromettre la durabilité des forêts françaises à l'horizon 2050, en réduisant leur capacité de stockage de carbone et en accentuant leur vulnérabilité écologique. Selon l'ONG Canopée, la hausse de la demande en bois-énergie, amplifiée par des projets de chaudière industrielle de grande ampleur, dépasse déjà les volumes mobilisables de manière soutenable et appelle à un arbitrage politique entre les usages énergétiques et lesfonctions écosystémiques des forêts[15].
En 2018, pour le seul secteur de l'électricité, la part globale des EnR atteignait 26,2 % (l'hydroélectricité comptant 15,8 %, en première place)[16]. Dans la consommation d'énergie primaire, la part des énergies renouvelables était de 13,7 % en 2016 (probablement sous-estimée en raison de la méthode de calcul appliquée, voirbilan énergétique)[17].
En 10 ans (2015-2025), la part des EnR dans lebilan énergétique mondial est passée d'environ 18,2 % (selon l'Agence internationale de l'énergie) à près de 20,5 % en raison du développement conjoint des énergies fossiles, soit une progression constante, mais trop lente au vu des objectifs de latransition énergétique mondiale[18]. En 2015, les EnR dominantes étaient la biomasse traditionnelle dans les pays en développement et l'hydroélectricité dans les pays industrialisés. Dans cette décennie, les investissements dans lesolaire photovoltaïque et l'éolien ont été importants, souvent grâce à despolitiques publiques incitatives, mais aussi grâce à une baisse des coûts technologiques et à une prise de conscience accrue desenjeux climatiques. En 2020, malgré les perturbations induites par lapandémie de Covid-19, les renouvelables ont atteint environ 19,3 %, du fait de l'accélération des installations solaires et éoliennes. En 2023, les renouvelables (hors hydroélectricité) représentaient 7,5 % de la consommation d'énergie primaire, tandis que leur part dans la consommation finale continuait de croître, atteignant environ 20,1 %. En 2025, selon les premières estimations, cette part avoisinerait les 20,5 %, connaissant une dynamique plus forte en Chine, en Inde, au Brésil et dans l'Union européenne, où les politiques climatiques ont favorisé le développement desbiocarburants, de l'électricité « verte » et despompes à chaleur. En 2025, près de750 gigawatts (GW) de nouvelles capacités renouvelables devraient être raccordées (et plus de 1 000 GW sont en attente) selon l'AIE[19].
Le flux d'investissement dans le secteur énergétique mondial a, lui, été estimé en juin 2025 par l'AIE à3,3 trillions de dollars américains (soit 3 000 milliards d'euros, en hausse de 2 % entermes réels[C'est-à-dire ?] par rapport à 2024 et de plus de 20 % depuis 2015). Sur ce total, près de2,2 trillions USD (2 000 milliards EUR) vont aux énergies bas carbone (renouvelables, nucléaire, réseaux, stockage, carburants à faibles émissions, efficacité et électrification), soit deux fois plus que les1,1 trillion USD (environ 1 000 milliards EUR) alloués aux fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon)[19]. La Chine, l'Europe et l'Inde investissent le plus dans le solaire et l'efficacité énergétique, tandis que les États-Unis semblent utiliser leurs politiques de soutien pour concurrencer la position chinoise dans les chaînes de valeur des technologies propres. L'hypothèse d'un « âge de l'électricité » semble se confirmer au vu du flux croissant d'argent concentré vers la production, les réseaux et le stockage :1,5 trillion USD (1 360 milliards EUR), soit 50 % de plus que ceux consacrés à l'approvisionnement en pétrole, gaz et charbon. Lephotovoltaïque représente à lui seul450 milliards USD (410 milliards EUR), devenant le premier poste d'investissement mondial, tandis que les batteries de stockage atteignent66 milliards USD (60 milliards EUR)[19]. Le nucléaire, parce qu'émettant peu de carbone, connaît un regain (plus de70 milliards USD, soit64 milliards EUR investis). Legaz naturel liquéfié (GNL) poursuit son expansion, aux États-Unis et au Qatar surtout. Face à la demande (tirée en avant par l'intelligence artificielle et leminage des cryptomonnaies), les investissements dans les réseaux électriques (400 milliards USD, soit365 milliards EUR) peinent à suivre, freinés par des délais de planification et d'autorisation et certaines contraintes techno-industrielles[19].
Les inégalités régionales persistent : près d'un tiers des investissements mondiaux dans les énergies propres est réalisé en Chine, alors que l'Afrique ne représente que 2 % de ces flux malgré 20 % de la population mondiale et d'importantes ressources, solaires notamment, faute d'accès aux financements[19].
Malgré cette progression, les énergies fossiles dominent encore le mix énergétique mondial (plus de 70 % de la consommation finale en 2025), mais avec de fortes disparités régionales : stabilisation ou baisse de consommation énergétique dans les pays de l'OCDE et croissance soutenue ailleurs, notamment en Asie[20],[19].
L'historienJean-Baptiste Fressoz indique qu'en général les EnR croissent, mais tendent plutôt à s'ajouter aux sources fossiles et nucléaire, qui continuent aussi à croître, qu'à les remplacer, y compris pour l'électricité[21],[22],[23],[24]. Selon Jean-Louis Bal, ancien président dusyndicat des énergies renouvelables,« dans les grands pays émergents, les énergéticiens additionnent les centralesfossiles et les renouvelables »[25].
l'AIE confirme qu'en dépit d'investissements en progression vers les EnR, les objectifs de laCOP28 et de laCOP29 (triplement des capacités renouvelables d'ici 2030 et l'amélioration de 4 % par an de l'intensité énergétique) sont hors d'atteinte ; un soutien plus important aux technologies bas carbone reste indispensable pour assurer simultanément sécurité énergétique, soutenabilité et accessibilité[19].Pour rattraper le retard sur les objectifs dusommet de Rio et duprotocole de Kyoto, l'ONU a proposé en 2011 comme objectif de produire 30 % de l'énergie utilisée en 2030 grâce à des énergies renouvelables, contre 13 % en 2010[26]. L' objectif deneutralité carbone en 2050 nécessite une accélération significative de la part des renouvelables, en particulier dans les secteurs difficiles à décarboner (transports, industrie lourde...). Les types d'énergies renouvelables sont décrits ci-dessous.
L'utilisation de l'énergie thermique du Soleil est connue depuis l'Antiquité, par exemple, pourchauffer ou sécher des objets. Elle peut être utilisée directement ou indirectement :
indirectement pour la production de vapeur d'unfluide caloporteur pour entraîner des turbines et ainsi, obtenir une énergie électrique (énergie solaire thermodynamique ou « héliothermodynamique »).
L'énergie éolienne est l'énergie mécanique des déplacements de masse d'air à l'intérieur de l'atmosphère, exploitée depuis la hauteAntiquité au moins par lesvoiliers (comme en témoigne la « barque solaire » deKhéops), puis au moyen demoulins à vent équipés de pales en forme de voile (comme ceux que l'on peut voir auxPays-Bas ou ceux mentionnés dansDon Quichotte). Ces moulins utilisent l'énergie mécanique pour actionner différents équipements, par exemple les meuniers les utilisaient pour faire tourner unemeule à grains, et desmoulins à eau servaient à battre le métal ou battre le feutre. Aujourd'hui, leséoliennes prennent la place des moulins à vent, qui transforment l'énergie mécanique en énergie électrique.
Les énergies hydrauliques (à l'exception de l'énergie marémotrice) ont leur origine principale dans les phénomènes météorologiques et donc à l'énergie solaire. LeSoleil provoque l'évaporation de l'eau, principalement dans lesocéans et en libère une partie sur lescontinents à des altitudes variables. On parle ducycle de l'eau pour décrire ces mouvements. L'eau (en fait, lavapeur d'eau) acquiert, en altitude, uneénergie potentielle gravitationnelle ; lorsque l'eau tombe, une partie de cette énergie peut être captée et transformée dans desbarrages hydroélectriques, lors du retour de l'eau vers les océans. Avant l'avènement de l'électricité, lesmoulins à eau permettaient de capter cetteénergie mécanique pour entraîner des machines ou des outils (machines à tisser, moulins à moudre le blé, etc.).
Depuis l'invention de l'électricité, l'énergie mécanique peut être transformée en énergie électrique. D'autres énergies hydrauliques existent et proviennent généralement de sources d'énergie marine.
L'énergie houlomotrice est produite par le mouvement desvagues et peut être captée par des dispositifs tels lePelamis, sorte de ver en métal articulé, ou encore leSearev.
Elle a pour origine ladiffusion ionique qui a lieu lors du mélange d'eau douce dans l'eau de mer[29]. Elle consiste à tirer parti du phénomène d'osmose qui se produit lors du mélange de ces eaux (différence desalinité). La première centrale osmotique date de 2009 àHurum enNorvège par la sociétéStatkraft à l'embouchure de l'Oslofjord au bord de lamer du Nord.
L'énergie tirée de la biomasse provient, indirectement, de l'énergie solaire stockée sous forme organique grâce à laphotosynthèse. Elle est exploitée parcombustion oumétabolisation. Cette énergie est renouvelable à condition que les quantités brûlées n'excèdent pas les quantités produites ; cette condition n'est pas toujours remplie. Lebilan environnemental est un souci majeur lié à l'utilisation de l'énergie récupérée.
Jusqu'auXVIIIe siècle, la biomasse était la principale ressource énergétique utilisée par l'humanité, en particulier sous forme debois ; c'est encore aujourd'hui, et de loin, la principale énergie renouvelable. Mais cette ressource produit de nombreux polluants et a l'inconvénient majeur d'exiger des surfaces considérables pour sa production, du fait de la faibleefficacité énergétique de la photosynthèse : 3 à 6 %[30] contre, par exemple, 14 à 16 % pour une cellule photovoltaïque en silicium monocristallin[31] ; en outre, sa production sous forme debiocarburants entre en conflit avec la production vivrière. Les biocarburants ont un impact environnemental et social contesté (concurrence avec la production alimentaire, dépenses énergétiques très importantes pour le transport et la transformation des matières premières).
Le principe consiste à extraire l'énergie géothermique contenue dans le sol pour l'utiliser sous forme dechauffage ou pour la transformer enélectricité. Dans les couches profondes, la chaleur de la Terre est produite par laradioactivité naturelle des roches du noyau et de la croûte terrestre issue de l'énergie nucléaire produite par la désintégration de l'uranium, duthorium et dupotassium[32]. Pour autant, la géothermie comporte aussi des risques au niveau humain. Les techniques évoluent et permettent de chercher la chaleur à de plus grandes profondeurs. La modification des pressions dans les sous-sols a un impact sur l'activité sismique. La fréquence des tremblements de terre mais aussi leur puissance peut être augmentée à cause de l'exploitation de cette énergie[33]. Contrairement à d'autres énergies renouvelables, la géothermie profonde ne dépend pas des conditions atmosphériques (soleil, pluie, vent).
Lagéothermie très basse énergie exploite la chaleur de la couche superficielle du sol, qui provient, non pas des profondeurs de la croûte terrestre, mais du soleil et du ruissellement de l'eau de pluie ; elle est utilisée pour :
la climatisation passive avec par exemple, le système de l'échangeur air-sol ;
le chauffage et laclimatisation avec lapompe à chaleur géothermique ; ces pompes à chaleur exploitent une énergie partiellement renouvelable car une partie de l'énergie qu'elles fournissent provient de l'énergie solaire emmagasinée chaque été dans la terre par le soleil, et comme des systèmes efficaces deproduction de chaleur car elles assurent une production d'énergie thermique supérieure à l'énergie électrique consommée.
La civilisation moderne est très dépendante de l'énergie et spécialement des énergies non renouvelables, qui s'épuiseronttôt ou tard. Passer d'une ressource actuellement non renouvelable à une ressource renouvelable peut signifier passer d'énergies « carbonées » (pétrole,gaz naturel,charbon) ou jugées dangereuses (énergie nucléaire) à des énergies considérées comme plus propres ou plus sûres, telles que notamment l'énergie solaire (thermique ou photovoltaïque),éolienne,hydraulique, géothermique etmarémotrice[34]. Les avantages recherchés sont notamment :
La production d'énergie par lescombustibles fossiles dégage de grandes quantités dedioxyde de carbone (CO2). L'effet de serre d'origine humaine est principalement causé par l'augmentation de la consommation de combustibles fossiles[36]. Comme les énergies renouvelables émettent généralement des quantités nettement inférieures degaz à effet de serre, de nombreux pays dans le monde encouragent leur développement[37]. Avec le développement des énergies renouvelables et les économies de combustibles fossiles qui en découlent, les émissions de dioxyde de carbone causées par l'activité humaine doivent être réduites[38].
Les gaz à effet de serre émis par les EnR le sont principalement lors de la production et, dans une moindre mesure, lors du transport des matériaux, puisque lemix énergétique actuel repose encore principalement sur les combustibles fossiles. Toutefois, ces émissions sont amorties plusieurs fois au cours ducycle de vie, de sorte qu'il en résulte une économie nette de gaz à effet de serre.
L'épuisement desressources non renouvelables (telles que les combustibles fossiles et nucléaires) est un problème non résolu dans l'histoire de la pensée économique[40]. Ces ressources, disponibles seulement pour une durée limitée, ont joué un rôle central dans l'industrie énergétique[41],[42]. Indépendamment d'autres aspects tels que lechangement climatique, une transition à long terme vers d'autres types d'approvisionnement énergétique, comme les énergies renouvelables, semble inévitable[43].
Selon l'historien économique anglaisTony Wrigley(en), l'humanité est dans une phase où de nouvelles solutions doivent être trouvées. L'accès aux sources d'énergie fossiles a apporté uneprospérité sans précédent à troiscontinents et en modifie rapidement deux autres. Comme il s'agit debiens de consommation, ils sont en voie d'épuisement. Si l'étendue des ressources encharbon, enpétrole et engaz naturel fait l'objet de nombreuses études et reste pour l'instant incertaine, il est peu probable qu'elles durent plus de deux ou trois générations pour répondre aux besoins énergétiques futurs, surtout si ceux-ci continuent à augmenter. La dépendance continue aux combustibles fossiles conduirait à unecatastrophe[44].
Avantages en matières géopolitiques et de sécurité
Les énergies renouvelables, lorsqu'elles se substituent aux énergies fossiles ou à l'énergie nucléaire, pourraient favoriser l'indépendance énergétique des pays ne disposant pas de ressources fossiles ou fissiles. Cela se traduit par :
une plus grande indépendance économique et politique vis-à-vis des pays exportateurs de combustibles fossiles et d'uranium[45]. L'insécurité énergétique ainsi que la tendance à la hausse des prix des combustibles fossiles sont considérées comme une menace majeure pour la stabilité politique et économique des pays importateurs[46],[47],[48]. Cet argument doit toutefois être relativisé car de nouvelles dépendances s'installent : en,SolarWorld, le dernier gros fabricant allemand de panneaux photovoltaïques, a annoncé son dépôt de bilan[49] ; en 2018, sur les dix plus grands producteurs de modules photovoltaïques, huit sont chinois, un coréen et un américain[50] ; selon le gouvernement américain, la Chine produit 60 % des cellules photovoltaïques et 71 % des panneaux solaires dans le monde[51] ;
la réduction des risques économiques liés aux pénuries d'énergie, voire à une crise énergétique (comme lespremier etdeuxième chocs pétroliers) grâce à des sources d'énergie primaire abondantes. Ainsi, dans le contexte de la crise du pétrole auxÉtats-Unis, un mouvement a émergé dans le but de changer le système énergétique et de développer les sources d'énergie renouvelables. En 1976, le physicien américainAmory B. Lovins a inventé le terme« Soft Energy Path », décrivant une manière de s'éloigner progressivement d'un système énergétique centralisé reposant sur les combustibles fossiles et nucléaires pour se tourner vers l'efficacité énergétique et les sources d'énergie renouvelables, pour finalement les remplacer complètement[55],[56],[57].
Nombre de problèmes sanitaires et environnementaux (pollution de l'air et de l'eau, augmentation de l'effet de serre notamment)[58] peuvent être grandement atténués voir éliminés par l'utilisation à grande échelle des énergies renouvelables d'origine éolienne, hydraulique et solaire[59]. Le fait d'éviter les dommages à lasanté peut, dans certains cas, plus que compenser les coûts d'unepolitique climatique. Des recherches menées pour lesÉtats-Unis ont montré que les avantages économiques pour la santé résultant du remplacement de l'énergie d'originefossile dépassaient d'environ 60 % les subventions à l'énergie éolienne. En outre, contrairement à l'atténuation du changement climatique, qui est mondial et a un effet à long terme, le bénéfice pour la santé d'une réduction de lapollution de l'air a un effet local et à court terme[60].
La sûreté (faible risque d'accident, faibles conséquences d'un éventuel accident, etc.).
La propreté (peu, voire pas du tout de déchets, peu dangereux et facile à gérer : recyclables, par exemple) de certaines techniques d'énergie renouvelables.
Pas dedéchets radioactifs ou d'autre danger inhérent à la production d'énergie nucléaire[61].
Pas de destruction ou de pollution de l'environnement liée à l'extraction de sources d'énergies fossiles[62],[63].
L'énergie solaire photovoltaïque outhermique peut servir de recours en été lorsque l'eau des fleuves ne suffit plus à refroidir les centrales conventionnelles, qui doivent alors être ralenties ou arrêtées, ou à alimenter les centrales hydroélectriques. Ces situations sont de plus en plus fréquentes en raison duchangement climatique, qui entraine la baisse du niveau de nombreux cours d'eau et une augmentation de leur température[64],[65].
Une alternative aux centrales d'appoint, du moins pour pallier les variations de la production à court terme, peut être le stockage de l'énergie en périodes excédentaires, laquelle est restituée en période de creux. Celui-ci permet de valoriser les énergies renouvelables et « durables » lorsqu'elles sont intermittentes. Des moyens différents sont nécessaires selon la taille du système : petits stockages délocalisés (1 à 100 kW), stockages semi-massifs ou régionaux (1 MW à 1 GW) et systèmes importants et centralisés (plusieurs gigawatts)[67]. Les analyses menées dans le cadre d'études de scénarios où les énergies renouvelables deviennent prépondérantes (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie[68],Agora Energiewende(de)[69]) démontrent que le besoin de flexibilité, en particulier de stockage d'électricité, augmente de manière non linéaire avec leur taux de pénétration[70].
Un article à paraître en 2022 dansThe Energy Journal étudie les capacités de production et de stockage qui permettraient de satisfaire la demande d'électricité au moindre coût pour la France métropolitaine en 2050 en n'utilisant que des sources renouvelables, sans aucune heure de défaillance pendant18 années météorologiques[72]. Les auteurs ont étudié315 scénarios en faisant varier le coût des principales techniques de production d'électricité et de stockage d'énergie. Dans leur scénario de coût central, qui repose sur les prospectives duCentre commun de recherche de la Commission européenne, les sources de production mobilisées sont l'éolien terrestre (46 %), l'éolien maritime (11 %), lesolaire photovoltaïque (31 %), l'hydraulique (11 %) et lebiogaz (3 %). Trois techniques de stockage sont mobilisées : laméthanation (qui fait partie des techniques deconversion d'électricité en gaz), utilisée pour le stockage de long terme, lesstations de transfert d'énergie par pompage et lesbatteries lithium-ion, utilisées pour le stockage de court terme. Le coût total annualisé de la production et du stockage s'élève alors à 51 €/MWh consommé, dont 85 % pour la production et 15 % pour le stockage.
Unréseau électrique intelligent est unréseau de distribution d'électricité qui favorise la circulation d'information entre les fournisseurs et les consommateurs afin d'ajuster le flux d'électricité en temps réel et de permettre une gestion plus efficace du réseau électrique. Ces réseaux utilisent des techniques informatiques pour optimiser laproduction, la distribution, la consommation et éventuellement le stockage de l'énergie afin de coordonner l'ensemble des mailles du réseau, du producteur au consommateurfinal. Un réseau interconnecté à échelle continentale de ce type permettrait de réduire les aléas de production et de consommation, grâce à la multiplication des sources de production disponibles et au recouvrement de plages horaires d'utilisation différentes ; le problème de l'intermittence deviendrait ainsi moins critique (voirDébat sur l'énergie éolienne)[67].
L'utilisation locale d'énergies renouvelables produitesin situ diminue les appels aux systèmes de distribution de l'électricité, mais, au-delà d'un seuil (25 à 30 % de la production environ en zone insulaire faute d'interconnexion[67]), augmente la difficulté pour gérer l'intermittence ou les surplus de production. Selon leSyndicat des énergies renouvelables, l'obligation imposée aux installations d'EnR dans leszones non interconnectées (si elles dépassent 30 % de la demande d'électricité) de mettre en œuvre des techniques de stockage leur permettant de lisser leur production et de fournir des réserves de puissance, implique une augmentation de leur coût de production de l'ordre de 100 %[73].
Un autre problème est letransport de l'énergie dans le temps et l'espace. Dans les pays industrialisés, les consommateurs et producteurs d'énergie sont presque tous reliés à unréseau électrique, qui peut assurer des échanges d'un bout à l'autre d'un pays ou entre pays, mais au prix de pertes plus importantes sur les longues distances (qu'on peut réduire avec lesnouvelleslignes à courant continu à haute tension[réf. nécessaire]). Il est également nécessaire de gérer la répartition des flux d'énergie dans le temps pour éviter des congestions et équilibrer au mieux lesystème offre-demande en électricité ou autre forme d'énergie. De nouveaux défis se posent, notamment les futurs besoins pour la recharge desvéhicules électriques, qui présente une intermittence et des localisations variables[67].
Ces énergies sont parfois produites loin de leur zone de consommation (en mer par exemple, pour l'éolien). Pour alimenter un réseau, il faut donc combiner diversification dubouquet énergétique, gestion active de la demande pour tamponner les fluctuations de la production, report de la consommation de pointe vers les heures creuses, et compensation des « creux de production » en associant des sources complémentaires ou des moyens destockage suffisants, de l'amont à l'aval de la filière, c'est-à-dire du producteur au consommateur. Pour cette dernière mesure, il s'agit d'utiliser éventuellement le réseau de distribution (réseau de gaz par exemple) comme « tampon » ou de créer des réseaux plus larges d'échange (différents de l'ancien réseau de distribution).
Selon l'Organisation mondiale de la santé, près de1,7 million de décès prématurés par an sont attribués à la pollution de l'air intérieur, causée essentiellement par la cuisine en Asie du Sud et de l'Est, l'Inde en particulier, où700 millions de personnes dépendent des combustibles solides (bois, charbon, déchets végétaux et animaux) et des foyers traditionnels pour cuisiner[79].
Depuis 2007, la filièrebois énergie se développe aussi très vite en Grande-Bretagne, où les centrales à charbon sont remplacées par des centrales à bois. Ces centrales sont très gourmandes en bois, si bien que le pays est obligé d'en importer, depuis les forêts humides du sud des États-Unis, en Louisiane ou dans le Mississippi, où, les normes étant moins protectrices, les forestiers n'hésitent pas à faire descoupes à blanc sans se préoccuper de la repousse, ni de l'impact sur la biodiversité que ces forêts abritent[80].
Les installations hydroélectriques, outre les destructions provoquées par l'engloutissement d'une vallée, peuvent se rompre ; entre 1959 et 1987, trente accidents ont ainsi fait 18 000 victimes dans le monde, dont plus de 2 000 morts en Europe[81],[82], ou provoquer des séismes. Les émissions de gaz à effet de serre dans les retenues d'eau (notamment deméthane) peuvent être importantes[83] et, en raison de la richesse en mercure des sols (Amazonie)[84], le développement bactérien dans l'eau peut entraîner la formation deméthylmercure avec des pollutions toxiques en aval[85] (notamment en Amérique du Sud).
Les mines ont un impact sur 50 millions de kilomètres carrés de surface terrestre, dont 82 % sont utilisés pour extraire des matériaux utilisés (entre autres) pour des énergies renouvelables[89].
les installations hydroélectriques nécessitent une très grande quantité debéton, matériau à l'impact environnemental important. Les émissions de gaz à effet de serre peuvent également être importantes[83], notamment si les arbres ne sont pas abattus avant la mise en eau ;
tous les systèmes nécessitent l'extraction, la fabrication et l'acheminement des matières premières.
LaFondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) appelle à ne plus traiter à part les deux nécessités que sont la lutte contre lechangement climatique et la préservation de labiodiversité. Une étude dirigée par Alexandros Gasparatos, professeur à l'université de Tokyo, publiée en avril 2017 et traduite par la FRB, analyse, à travers500 références scientifiques, les rapports qu'entretiennent énergies renouvelables et biodiversité :oiseaux tués par leséoliennes,déforestation pour alimenter les centrales à bois,centrales hydroélectriques perturbant la migration de certaines espèces depoissons, inondant de vastes zones en amont,fragmentant leshabitats et affectant lesécosystèmes. Ces impacts doivent être évalués avant de décider des investissements : faut-il par exemple implanter les éoliennes sur les couloirs de migrations des oiseaux ou dans des zones accueillant une forte biodiversité[80] ?
Statistiquement, une éolienne tue de zéro à trois oiseaux par an alors qu'un kilomètre de ligne à haute tension en tue plusieurs dizaines annuellement[90]. De plus, il existe un risque pour les chauves-souris[91]. Selon la FRB, les estimations varient entre 234 000 et 573 000 oiseaux tués annuellement par des éoliennes aux États-Unis. Les chauves-souris seraient plus touchées encore, moins par des collisions que des suites de traumatismes internes, appelés barotraumatismes, associés à des réductions soudaines de pression de l'air à proximité des pales[80]. Les éoliennes à axe vertical, de typeSavonius hélicoïdales, réduisent le risque de tuer des oiseaux tout en nécessitant un espace plus réduit.
La construction d'unbarrage hydroélectrique a des conséquences lourdes : inondation de vallées entières, modification profonde de l'écosystème local. De plus, les barrages hydroélectriques font obstacle à la migration des poissons, ce qui représente un problème pour les fleuves du nord-ouest de l'Amérique du Nord, où les populations desaumons ont été réduites de manière importante. Ce problème a cependant été atténué par la construction depasses à poissons et la réduction des populations est due surtout à d'autres facteurs :surpêche, pollution, mortalité accrue en mer, etc.
Au contraire, les éoliennes pourraient constituer des zones de biodiversité isolées pour les crustacés et pour les poissons, à l'abri des dommages causés par la pêche intensive[92].
Un développement significatif des énergies renouvelables, eu égard à leur faibledensité surfacique de puissance, aura des effets sur les paysages et le milieu, avec des différences sensibles d'impact écologique ou paysager selon l'installation concernée et selon que le milieu est déjà artificialisé ou que l'aménagement projeté vise un espace encoresauvage. Les impacts paysagers et visuel sont pour partiesubjectifs.
La construction des grandes installations (type centrale solaire) a toujours un impact sur le paysage. On cite souvent les grandeséoliennes, et plus rarement lestoitures solaires. C'est pourquoi des efforts sont faits pour tenter de mieux intégrer ces installations dans le paysage. Uneproduction décentralisée peut aussi théoriquement diminuer le besoin de pylônes etlignes à haute tension, mais l'expérience des pays déjà largement engagés dans les énergies renouvelables montre qu'elles accroissent les besoins en lignes à haute tension : ainsi, l'Allemagne a besoin de 3 600 km de lignes supplémentaires à 380 kV d'ici à 2025 pour acheminer l'électricité des éoliennes, situées très majoritairement dans le nord du pays, vers les villes du sud[93]. L'essor des éoliennes en mer nécessite d'installer des lignes à haute tension pour les raccorder au réseau ; de plus, les énergies renouvelables ayant un caractère intermittent, il faut développer fortement les interconnexions de telle sorte qu'il soit possible de fournir l'énergie grâce à d'autres moyens de production ; ainsi, la Norvège met à profit les capacités de régulation de ses barrages pour développer massivement ses interconnexions : quatre existent déjà avec le Danemark, mais d'autres sont en discussion avec l'Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni[94]. Les réseaux moyenne tension peuvent être enterrés.
RTE et l'Agence internationale de l'énergie estiment que le développement des énergies renouvelables nécessitera uneinterconnexion plus poussée : un« système électrique avec une part très élevée d'énergies renouvelables s'accompagnerait d'une plus grande empreinte territoriale des réseaux », ce qui pose un problème d'acceptabilité sociale[95].
La production d'énergies renouvelables nécessite une quantité accrue et plus diversifiée de matières minérales (l'argent, l'indium, letellure, lenéodyme, legallium et plusieursterres rares. La littérature scientifique ne s'accorde pas sur la gravité des contraintes d'approvisionnement potentielles de ces matériaux critiques[96] — à quantité d'énergie produite constante — par rapport aux technologies traditionnelles (hydraulique, fossile) etnucléaire[97],[98],[99]. Néanmoins, ces terres rares sont de moins en moins nécessaires dans la production des équipements d'énergie renouvelables, l'industrie cherchant des substituts. Ainsi, les aimants permanents permettent de se passer dudysprosium dans les turbines d'éoliennes et un nouveau moteur électrique de l'alliance Renault-Nissan ne contient pas de terres rares[100] ; des entreprises de production d'énergie renouvelable ont éliminé totalement les terres rares[101].
Par ailleurs la transition énergétique, de l'extraction des minéraux en amont à l'alimentation ou le refroidissement des centrales hydroélectriques, thermiques et nucléaires en aval, nécessite beaucoup d'eau[102], or bon nombre des minéraux nécessaires sont« extraits, produits ou transformés dans des pays où la pression sur la ressource en eau est déjà élevée »[103].
Dans le « Plan de transformation de l'économie française » deThe Shift Project, le système électrique devient« l'infrastructure énergétique majeure de demain ». The Shift Project, qui prévoit une augmentation de la consommation d'électricité d'environ 20 % d'ici 2050, s'appuie sur le scénario N03[104] deRTE (54 % de nucléaire et 19 % de renouvelable en 2050) et va plus loin, puisqu'il définit une électricité décarbonée à hauteur de 27 % de la production, désignée par« reste à arbitrer » et composée soit d'énergies renouvelables, soit de nucléaire additionnel. Le choix de l'inclusion des énergies renouvelables dans cette part est conditionné par la capacité de celles-ci à ne pas consommer les matériaux de manière excessive[105], en particulier lecuivre et l'aluminium[106]. Toujours en raison de possibles pénuries de minerais, des chercheurs préconisent un« recyclage agressif » et prônent une modération de la croissance[107],[108].
La mise en œuvre concrète se confronte à des contraintes d'environnement et de marché (la logique desfonds de placement n'est pas toujours une logique d'investissement), de gouvernance et au cadre du droit, qui tous évoluent.
Lesagents économiques concernés sont en outre souvent dispersés. Il faut les rassembler et imaginer des conditions d'organisation adaptées : contrats de filière, contrats territoriaux, planification deréseaux électriques intelligents adaptés aux EnR, « contrats d'implantation » des unités de production énergétique[109]. La définition desfilières et leur organisation se construisent peu à peu et avec l'évolution technique et juridique.
L'énergie hydroélectrique est sensible aux effets du changement climatique[110]. Dans le contexte duchangement climatique, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) recommande aussi en 2013 de mieux préparer leréseau électrique aux événements climatiques[111],[112]. Ainsi, les perturbations du réseau d'électricité aux États-Unis liées aux conditions météorologiques ont été décuplées de 1992 à 2012. Les événements météorologiques représentent 20 % environ de toutes les perturbations au début des années 1990, mais en représentaient 65 % en 2008[113]. L'agence recommande aussi d'améliorer l'efficience des systèmes de climatisation, y compris dans lespays en développement[114].
Pour la construction de nouvelles centrales de production d'électricité, selon une étude de la banqueLazard, il est devenu plus avantageux en 2019 de miser sur le solaire et l'éolien, dans presque tous les pays, de l'Europe aux États-Unis, en passant par l'Australie, le Brésil, l'Inde, l'Afrique du Sud et le Japon ; mais ces énergies ne sont pas toujours disponibles immédiatement et restent donc « complémentaires » de la production d'électricité basée sur les énergies fossiles ou le nucléaire[115]. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) considère que dans les pays émergents, les freins au développement sont les barrières réglementaires, les contraintes de réseaux et les conditions microéconomiques, tandis que dans les pays développés le développement rapide des renouvelables conduit à fermer des centrales électriques thermiques[116].
En mai 2019, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a publié une étude sur les coûts de 17 000 projets EnR et 9 000 appels d'offres qui a révélé que« dans la plupart des régions du monde aujourd'hui, les énergies renouvelables sont la source de nouvelle production d'électricité la moins coûteuse. À mesure que les coûts des technologies solaires et éoliennes continueront de baisser, cela deviendra le cas dans encore plus de pays. Parmi les projets qui entreront en service en 2020, 77 % des projets d'éolien terrestre et 83 % des projets de grandes centrales photovoltaïques devraient offrir une nouvelle source d'électricité moins coûteuse que l'alternative la moins chère des combustibles fossiles, et ce sans aide financière »[119].
En octobre 2019,Bloomberg New Energy Finance relève que« le prix de l'énergie éolienne et solaire continue de baisser, l'éolien en mer affichant les réductions de coûts les plus impressionnantes et le photovoltaïque solaire et l'éolien terrestre étant désormais aussi bon marché que toute autre source d'énergie en Californie, en Chine et dans certaines régions d'Europe ». L'organisme conclut :« En conséquence, les centrales électriques à combustibles fossiles sont de plus en plus marginalisées sur un certain nombre de marchés, une tendance qui devrait se poursuivre dans les années à venir »[117].
En novembre 2019, selon la banqueLazard,« l'énergie éolienne terrestre et l'énergie solaire à l'échelle industrielle, qui sont devenues compétitives en termes de coûts par rapport à la production conventionnelle il y a plusieurs années sur une base de nouvelle construction, continuent à maintenir leur compétitivité avec le coût marginal des technologies de production conventionnelles existantes »[118].
En décembre 2019, le rapportWorld Nuclear Industry Status Report du militant antinucléaireMycle Schneider estime que« l'analyse des coûts actualisées de l'énergie pour les États-Unis montre que l'ensemble des coûts de production d'électricité d'origine renouvelable se situe désormais en dessous de ceux du charbon et du gaz à cycle combiné. Entre 2009 et 2018, les coûts du solaire commercial ont baissé de 88 % et ceux de l'éolien de 69 %, alors que dans le même temps, ceux du nucléaire augmentaient de 23 % »[121],[122],[123],[124].
Cependant, les sources d'énergie intermittentes, telles que l'énergie éolienne et solaire, peuvent entraîner des coûts supplémentaires liés à la nécessité de disposer d'un stockage ou d'une production de secours[125]. Dans certaines régions et certaines périodes, le solaire photovoltaïque peut être très compétitif s'il produit lorsque la demande et les prix sont les plus élevés, comme pendant les pics de la mi-journée en été, observée dans les pays où l'air conditionné est un grand consommateur[126].
Au cours de lacrise énergétique mondiale de 2021-2023, l'inflation galopante dans l'énergie touche également les énergies vertes : selon l'AIE,« en mars 2022, le prix de l'acier a progressé de 50 %, le cuivre de 70 %, le prix de l'aluminium a doublé et les coûts de transport des marchandises ont quintuplé. Nous estimons que les coûts d'investissements pour construire de nouvelles capacités éoliennes sur terre ou solaire ont augmenté de 15 % à 25 % entre 2020 et 2022 » ; l'éolien en mer est aussi directement concerné puisque l'acier représente jusqu'à 90 % des coûts d'investissement de ses projets. Pour les développeurs de projets renouvelables, ce contexte crée un effet ciseaux sur les projets dont le prix de l'électricité produite a été contractualisé avant la crise. À l'avenir par contre, ils estiment être en mesure de répercuter ces hausses de prix à leurs clients[127].
En 2023, les pétroliers européens ralentissent le rythme de leurs investissements verts à cause de la flambée des coûts des énergies renouvelables alors que la très bonne tenue des cours du gaz et du brut rend les investissements pétroliers et gaziers plus rentables que ceux dans les énergies renouvelables. La part des investissements de BP dans les énergies bas carbone recule de 30 % en 2022 à moins de 10 % en 2023 et chez Shell, de 16 % à 10 %. Par contre, le norvégien Equinor maintient ses objectifs et TotalEnergies accroit ses investissements dans les technologies bas carbone de 25 % en 2022 à près de 30 % en 2023[128].
Les énergies renouvelables, comme toutes les autres, induisent desexternalités, c'est-à-dire des coûts qui sont supportés par des personnes ou entités autres que leurs producteurs.
Comparer le prix de l'électricité renouvelable et celui d'autres sources implique de prendre en compte les coûts des externalités négatives (dommages causés à autrui ou à l'environnement sanscompensation, dont ceux des effets des émissions degaz à effet de serre). En effet, ces coûts ne sont pas intégrés dans la formation des prix de marché ; des tentatives ont été faites pour corriger ce biais du marché, en particulier par lemarché du carbone où s'échangent desdroits d'émission de GES[129]. Lataxe carbone s'est montrée efficace dans les pays où elle a été mise en place (Danemark, Finlande, Suède[130],[131],[132]).
Une étude publiée en 2014 par deux chercheurs d'EDF et deCompass Lexecon(en) pour le débat sur latransition énergétique décrit ces externalités et en tente un premier chiffrage en les répartissant selon les trois enjeux principaux soulevés par l'insertion des EnR intermittentes[133] :
l'adaptation à lacourbe de charge résiduelle (Adequacy) : des moyens de pointe supplémentaires deviennent nécessaires selon le degré de corrélation entre la demande et le productible EnR enpériode de pointe ; par exemple, les besoins de moyens de pointe dus à l'éolien pourront dépendre de la possibilité de subir une vague de froid associée à un épisode très peu venteux ;
ajustement en temps réel offre-demande (Balancing) : l'accroissement de la variabilité de la demande résiduelle (résultant de la soustraction de la production EnR de la demande brute) et de son incertitude (prévision imparfaite) implique des besoins supérieurs de flexibilité et de réserves ;
renforcement des réseaux : au-delà du simple coût de raccordement, les besoins de renforcement des réseaux croissent avec la puissance installée, pour permettre le foisonnement et le maintien de la qualité de la fourniture.
Un quatrième enjeu pourrait prendre de l'importance lorsque les EnR atteindront des taux de pénétration élevés : les déversements[n 2] (pertes de production qui deviendront inévitables pendant les périodes où la production EnR dépassera la demande totale, y compris les possibilités d'exportations) ; il arrive déjà que de telles pertes se produisent au Danemark et en Allemagne[133].
L'étude de Renaud Crassous et Fabien Roques fournit une évaluation, sur la base des études sur les systèmes existants avant 2013, des coûts d'insertion des énergies intermittentes pour un taux de pénétration de 10 à 15 % :
Pour des taux de pénétration plus élevés, les coûts réseaux seront probablement en forte augmentation, car des renforcements structurants en trèshaute tension importants deviendront indispensables ; les perspectives de percées technologiques sur les nouvelles technologies de stockage (batteries, hydrogène), encore loin de la compétitivité pour des usages réseau, pourraient à long terme changer ce diagnostic, étant entendu que le coût futur du stockage serait à inclure dans les coûts d'insertion[133].
Les prix négatifs, qui peuvent notamment survenir lors des creux de consommation en raison de capacités de production difficilement modulables, en particulier lorsque les productions éolienne et solaire couvrent une part importante de la consommation, sont de plus en plus fréquents en Allemagne : le nombre de périodes horaires avec des prix négatifs est passé de 134 en 2018 à 211 en 2019[136].
Selon le bilan annuel 2015 commandé par leProgramme des Nations unies pour l'environnement, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont progressé de 5 % en 2015, à 286 Mds $ (milliards de dollars) (hors grands projets hydroélectriques, estimés à 43 Mds $), dépassant leur précédent record de 278,5 Mds $ atteint en 2011 ; ce record a été obtenu malgré la chute des prix des combustibles fossiles. Les investissements dans les installations de production d'énergies renouvelables ont représenté plus du double de ceux dans les énergies fossiles (charbon et gaz), estimés à 130 Mds $. La part des énergies renouvelables dans la production d'électricité n'est cependant encore que légèrement supérieure à 10 %. Pour la première fois, les investissements des pays en développement et émergents ont dépassé ceux des pays développés : 156 Mds $ (+19 %) contre 130 Mds $ (−8 %) ; la Chine à elle seule a investi 102,9 Mds $ (+17 %), soit 36 % du total mondial, suivie par l'Europe : 48,8 Mds $ (−21 %), les États-Unis : 44,1 Mds $ (+19 %) et l'Inde : 10,2 Mds $ (+22 %)[137],[138]. Le solaire arrive en tête avec 161 Mds $ (+12 %), suivi par l'éolien : 109,6 Mds $ (+4 %) ; les autres énergies renouvelables totalisent 15,2 Mds $ et ont toutes connu un fort recul en 2015 ; ainsi, les investissements dans les biocarburants sont tombés à 3,1 Mds $ alors qu'à leur apogée en 2007 ils atteignaient 28,3 Mds $ ; les investissements en biomasse-déchets sont tombés à 6,0 Mds $ contre 18 Mds $ en 2011[138].
En octobre 2014, le plus grandgestionnaire d'actifs européen,Amundi, et l'électricienEDF ont annoncé un partenariat pour proposer des produits d'épargne investis dans les énergies renouvelables par la création d'une société de gestion commune, qui espère lever 1,5 milliard d'euros auprès d'investisseurs institutionnels et de particuliers dans ses deux premières années d'exercice[140].
L'initiative RE 100, lancée en septembre 2014 lors de la Climate Week de New York, regroupe début décembre 2015 45 grandes entreprises qui se sont engagées à consommer 100 % d'électricité verte en 2020, ou parfois un peu plus tard. Parmi elles, des industriels (Johnson & Johnson, Nestlé, Nike, Philips, Unilever), des banques (Goldman Sachs, Commerzbank, UBS), des distributeurs (Ikea, Marks & Spencer, H&M) et une entreprise française : La Poste. Apple a reçu les félicitations de Greenpeace dans son dernier rapport sur les politiques environnementales des géants du Web, car il atteint un taux de 100 % dans sescentres de données. Google investit également dans des projets d'énergie éolienne ou solaire et se définit d'ores et déjà comme le plus gros acheteur « corporate » d'énergie verte dans le monde. Son campus de Mountain View est alimenté à 100 % par des éoliennes. En 2014, 37 % de l'électricité que le groupe a consommée était d'origine renouvelable, et il s'est publiquement engagé à tripler ses achats d'électricité verte d'ici à 2025.EDF Renouvelables a conclu un contrat avecGoogle qui s'est engagé à acheter, pendant quinze ans, l'électricité qui sera produite par le parc éolien Great Western, situé dans le nord-ouest de l'Oklahoma (200 MW) ; EDF Renouvelables a aussi conclu des accords similaires avec Microsoft et Procter & Gamble[141].
Certaines énergies renouvelables sont rentables et se sont développées spontanément : énergie hydroélectrique (réserve d'eau et d'énergie potentielle), certaines énergies issues de la biomasse (bois, résidus agricoles, déchets urbains) ; d'autres, dont lecoût de production dépasse leurvaleur économique ou dont le retour sur investissement est long, n'ont pu démarrer que grâce à des aides ou subventions les rendant rentables pour les investisseurs.
Les systèmes de subventions en cours varient selon le pays et le contexte local, pouvant parfois se superposer, en particulier lorsque plusieurs niveaux de pouvoir politique interviennent :
L'American Reinvestment and Recovery Act (plan de relance de 2009) a accordé un crédit d'impôt sur la production :renewable energy Production Tax Credit (PTC) de 2,3 c$/kWh pendant dix ans[146] ; l'Energy Policy Act de 2005 instituait au niveau fédéral des crédits d'impôt pour les énergies renouvelables, reconduits en 2008 : lerenewable energy Investment Tax Credit (ITC), crédit d'impôt de 30 % des investissements dans les systèmes solaires résidentiels et commerciaux, lespiles à combustible et le petit éolien (< 100 kW), et de 10 % pour lagéothermie, les micro-turbines et les centrales decogénération de moins de 50 MW, jusqu'au ; de plus, une trentaine d'États ont aussi leur programme de soutien sous forme de tarifs d'achat, de subventions ou de quotas[147]. La Californie a accordé dès les années 1980 des déductions fiscales qui ont permis la construction de parcs éoliens tels qu'Altamont Pass (576 MW, 1981-1986).
Le système decertificat vert est utilisé. Le programme RET (Renewable Energy Target, Objectif d'énergie renouvelable)[148], institué par des lois de 2000 et 2001, a pour but d'amener la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité australienne à 20 % en 2020, grâce à un système de certificats (Large-scale Generation Certificates etSmall-scale Technology Certificates) émis pour chaque MWh d'électricité renouvelable produit par les producteurs d'EnR, qui les vendent aux fournisseurs d'électricité, qui les remettent en fin d'année auClean Energy Regulator[149] pour attester de leur conformité aux objectifs annuels du programme RET. Cescertificats verts sont également utilisés au Royaume-Uni (ROCs -Renewable Obligation Certificate System), en Suède, en Belgique, en Pologne, ainsi que dans 31États des États-Unis qui ont institué des quotas d'énergie renouvelable dans l'électricité commercialisée (cf. plus bas : systèmes de quotas).
Le système de soutien le plus utilisé initialement, à la suite de la mise en place de la Directive 2001/77/CE, est celui des tarifs d'achat réglementés (en anglais :feed-in tariff, c'est-à-dire tarif d'injection [au réseau]) : les fournisseurs d'électricité ont l'obligation légale d'acheter toute la production des installations de production d'électricité à partir d'énergie renouvelable, pendant 10 à 20 ans, à des tarifs fixés par l'administration ; le surcoût de ces tarifs par rapport aux prix du marché de gros est remboursé aux fournisseurs au moyen d'une surtaxe sur les factures d'électricité des consommateurs.
Des systèmes de quotas sont utilisés aux États-Unis et en Chine : la puissance publique impose aux entreprises électriques une contribution minimale d'énergies renouvelables en termes de capacité installée ou d'électricité produite sous la forme de quotas, qui évoluent dans le temps avec les objectifs de politique énergétique ; ce dispositif est très souvent complété par d'autres mécanismes de soutien tel que les crédits d'impôts, ainsi, dans les États américains où ce système est mis en place, sa contribution à la valorisation des kWh n'est que de l'ordre de 25 %[154]. Ces États américains, au nombre de 31, ont institué des « normes de portefeuille d'énergie renouvelable » (Renewable portfolio standard, RPS) qui obligent les fournisseurs d'électricité à atteindre une certaine part d'énergie renouvelable dans l'électricité commercialisée[155] (ex. : 15 % en 2025 en Arizona, 30 % en 2020 au Colorado, 33 % en 2020 en Californie[156]) ; les producteurs de ces énergies reçoivent des certificats (REC) pour chaque kWh produit, qu'ils vendent à leurs clients fournisseurs en même temps que leur électricité ; les fournisseurs peuvent alors présenter ces certificats à l'administration pour démontrer leur conformité au RPS ; sinon ils doivent payer des pénalités[155]. Un rapport constate que ce système de RPS est plus efficace lorsqu'il est combiné avec les crédits d'impôt fédéraux (PTC)[157].
Lecontrat pour différence (ou prime ex-post) est un système en vigueur en 2014 sur option en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni, et préconisé par la Commission européenne : un niveau de référence (target price) est défini par le régulateur ; le producteur vend l'électricité produite au prix de marché de gros, directement ou via un « intégrateur », notamment pour les acteurs sans accès direct au marché (petits producteurs) ; le producteur perçoit un complément de rémunération (« prime ») dans le cas où la différence entre le niveau de référence et le prix de marché est positive ; sinon le producteur doit verser le surplus perçu ; une variante (le contrat pour différence asymétrique) ne prévoit pas ce reversement. Selon le SER, ce système impose au producteur des coûts supplémentaires de commercialisation pouvant aller jusqu'à 10 % du coût d'achat[154].
Une variante, la primeex-ante, appliquée en Espagne jusqu'en 2008 et au Royaume-Uni depuis 2014 en option, prévoit une prime définie initialement par le régulateur et fixée pour une durée limitée ; cela simplifie le système et diminue donc son coût, mais suppose des hypothèses sur les prix de marché futurs et donc un risque pour le producteur[154].
En réaction au poids croissant des subventions aux énergies renouvelables, les États envisagent en 2014 des réformes pour améliorer l'efficacité des systèmes de soutien en accroissant leur sélectivité et en cherchant à insérer progressivement les EnR dans les mécanismes de marché ; c'est ce que préconisent laCommission européenne[158], laCour des comptes française[159] et laCommission de régulation de l'énergie (CRE)[160]. C'est également dans ce sens que se dirigent la réforme en cours de lancement en 2014 en Allemagne[161] et les projets esquissés par le gouvernement français dans le cadre de latransition écologique. LeSyndicat des énergies renouvelables et leCLER - Réseau pour la transition énergétique contestent ces projets, en particulier l'idée lancée par laCommission européenne de lancer des appels d'offres technologiquement neutres (mise en concurrence de l'ensemble des technologies), qui selon eux empêcherait le développement de filières industrielles nouvelles ; pour eux, les appels d'offres devraient être réservés aux gros projets, de même que la mise en œuvre à terme d'un mécanisme de « prix de marché plus prime ex-post » (Feed-in-Premium ex-post, ou contrat pour différence). Ils souhaitent que les petites installations continuent à bénéficier de l'obligation d'achat à tarif réglementé[162],[163].
Le ministère de l'Énergie annonce le 16 janvier 2015 sa décision de remplacer le système des tarifs d'achat par un dispositif de vente sur le marché, assorti d'une prime variable, calculée par différence entre le prix moyen de l'électricité sur le marché et un prix cible maximal, en application des nouvelles lignes directrices sur les aides d'État adoptées en par laCommission européenne. Cette évolution doit s'appliquer seulement aux grandes installations (hors filières émergentes comme l'éolien en mer) ; elle sera incluse dans la loi sur la transition énergétique. À compter du, les producteurs devront aussi renoncer au système du guichet ouvert pour les installations d'une certaine taille, qui seront alors attribuées exclusivement par appel d'offres[164].
Le rapport de synthèse duGIEC publié en 2014 a compilé 1 184 scénarios issus de 31 modèles, élaborés pour la plupart par lePotsdam-Institut für Klimafolgenforschung et par l'Université Stanford[175]. Il remarque, dans sa partie « Adaptation, atténuation et développement durable », que dans les scénarios qui imposent un accès restreint à l'une des technologies bas carbone (abandon de l'énergie nucléaire ou du captage et stockage de dioxyde de carbone, recours restreint aux énergies renouvelables),« les coûts de l'atténuation du changement climatique peuvent augmenter considérablement »[176].
Une équipe de recherche de l'université Stanford a montré que la production d'électricité à partir de la biomasse serait plus rentable économiquement et écologiquement que son utilisation dans les transports en tant que biocarburant. Pour cela, Elliott Campbell et ses collègues ont estimé la quantité de CO2 émise par une voiture électrique et par une voiture alimentée aubioéthanol, en intégrant l'énergie directement consommée et l'énergie grise. D'après leur calcul, une voiture électrique émet deux fois moins de CO2 qu'un véhicule identique fonctionnant à l'éthanol. En outre, un hectare de culture permet de parcourir 52 000 km à l'électricité contre 31 000 à l'éthanol[179][réf. incomplète].
Une étude de l'Ademe publiée en 2018 prévoit que« l'optimisation économique de l'évolution du système électrique français conduit à une part d'EnR de 85 % en moyenne en 2050, et de plus de 95 % en 2060 »[180],[181]. En complément des énergies renouvelables, l'opportunité du développement d'une filière nucléaire de nouvelle génération (EPR) a été envisagée. Selon les hypothèses retenues par l'étude, le prolongement d'une partie du parc nucléaire actuel permettrait de réaliser une transition efficiente vers les énergies renouvelables, alors que le développement de la filièreEPR ne serait pas compétitif[182]. Cette étude fait l'objet d'une controverse« car si on décide de faire toute la place aux renouvelables intermittentes comme le propose l'Ademe, cela devrait coûter cher à la France par rapport à un futur raisonnable où toutes les options bas carbone, nouveau nucléaire y compris, auraient concouru sur un pied d'égalité économique »[183]. De plus, certains observateurs estiment que les hypothèses ayant servi de base à l'étude de l'Ademe sont trop optimistes[184],[185],[183].
En octobre 2018, l'Agence allemande de l'énergie (Deutsche Energie-Agentur) publie une étude approfondie sur les transformations nécessaires pour atteindre en 2050 l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'Allemagne de 80 % à 95 %. Un scénario de référence montre que la politique actuelle, fondée pour l'essentiel sur le développement des EnR, ne permettrait d'atteindre qu'une réduction de 62 %. L'étude construit quatre scénarios (deux visant 80 % de réduction, deux visant 95 %), qui mettent en œuvre des efforts plus ambitieux de réduction des consommations d'énergie (−44 % à −50 %) et une utilisation généralisée des carburants synthétiques renouvelables (hydrogène, méthane, GNL, essence et kérosène synthétiques), ainsi que lacapture et séquestration de carbone pour lesprocédés industriels dont ladécarbonation n'est pas possible autrement. La production d'électricité renouvelable devrait être multipliée par plus de quatre, et l'Allemagne deviendrait largement importatrice d'électricité dans les années 2030-2040 (92 à 155 TWh/an). Dans les scénarios à 95 % de réduction d'émissions, les importations de carburants synthétiques renouvelables atteindraient entre 396 et 744 TWh/an, la production nationale ne pouvant couvrir que 18 à 26 % des besoins[186].
Une étude universitaire finlandaise de 2019 estime qu'une transition énergétique mondiale vers 100 % d'énergies renouvelables est faisable et moins coûteuse en fonctionnement que le système énergétique mondial actuel et peut être réalisée d'ici 2050. Les auteurs concluent qu'un système électrique neutre en carbone peut être construit dans toutes les régions du monde d'une manière économiquement viable. Selon ce scénario, la transformation nécessitera des changements constants mais évolutifs au cours des 35 prochaines années. Le scénario permet notamment de réduire les coûts, sans recourir ni à l'énergie nucléaire, ni à la séquestration du dioxyde de carbone ; les installations nucléaires existantes sont toutefois utilisées jusqu'à la fin de leur durée de vie technique[187]. Cette étude a fait l'objet d'une publication scientifique dans la revueNature Communications[188].
Une étude publiée en 2019 par des chercheurs de l'université Stanford analyse le système énergétique de 143 pays représentant 99,7 % des émissions mondiales de CO2. Pour ces pays, les auteurs émettent l'hypothèse d'une transition énergétique à 100 % d'énergie renouvelable (éolienne, hydraulique, solaire) au plus tard en 2050. L'étude estime que cette transition réduit les coûts énergétiques des 143 pays analysés de 61 % par an[189].
Le, l'AIE a recommandé quatre mesures urgentes et« sans regret »,« qui ne devraient pas menacer la croissance économique »[112] :
investir dans l'efficacité énergétique dans le bâtiment, l'industrie et les transports, ce qui pourrait représenter jusqu'à 49 % des gisements de réduction ;
mettre fin à la construction et à l'utilisation des centrales à charbon les moins efficaces ;
réduire les émissions de méthane dans la production d'hydrocarbures ;
Le développement des énergies renouvelables fait l'objet d'une cible de l'objectif de développement durableno 7 des Nations unies. Fin 2019, la quasi-totalité des pays se sont fixé des objectifs en matière d'énergie renouvelable ;166 pays ont fixé des objectifs pour les énergies renouvelables électriques, 46 pour les transports et 49 dans le domaine du chauffage et du froid[e 1].
La part de la biomasse dans la consommation totale d'énergie finale s'élevait à environ 12 % en 2018, dont 6,9 % d'usages traditionnels de la biomasse et 5,1 % de bioénergie moderne. Elle assure 33 % du chauffage des bâtiments, dont 28 % de biomasse traditionnelle (bois pour l'essentiel) et 5 % de biomasse moderne ; 9,7 % de la production de chaleur dans l'industrie, 3,1 % dans les transports et 2,1 % de la production d'électricité[e 2].
En 2018, la part des énergies renouvelables dans laconsommation finale mondiale d'énergie était estimée à 17,9 % (contre 79,9 % pour lescombustibles fossiles et 2,2 % pour l'énergie nucléaire), dont 6,9 % pour la biomasse traditionnelle et 11,0 % pour les énergies renouvelables « modernes » : 4,3 % de chaleur produite par les énergies renouvelables thermiques (biomasse, géothermie, solaire), 3,6 % d'hydroélectricité, 2,1 % pour les autres renouvelables électriques (éolien, solaire, géothermie, biomasse, biogaz) et 1,0 % pour les biocarburants. Les taux de croissance moyens annuels les plus élevés sur cinq ans (2013-2018) ont été ceux des énergies renouvelables « modernes » : +4 % l'an, soit trois fois ceux de la consommation totale : +1,4 % l'an ; mais la croissance de 1,3 % par an des énergies fossiles a représenté plus des deux tiers de l'accroissement en volume de la consommation. La part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie atteint 26,4 % dans l'électricité, 10,1 % dans les usages thermiques et 3,3 % dans les transports[e 3].
La différence entre les statistiques AIE et REN21 provient des conventions adoptées pour les bilans énergétiques de l'AIE, qui minorent la part des énergies renouvelables électriques dans l'énergie primaire (voirbilans énergétiques).
Les installations de 2019 sont en recul de 7 % à cause de la baisse de 8 % constatée en Chine ; des accélérations marquées sont relevées au Danemark (+170 %), à Chypre (+24 %) et en Afrique du Sud (+20 %), mais des reculs notables affectent l'Allemagne (−11 %), la Pologne (−15 %) et l'Italie (−15 %). La tendance au développement de systèmes collectifs se confirme en Chine : leur part dans les nouvelles installations est passée de 61 % en 2015 à 74 % en 2019[e 13].
Près de 18 millions de ménages ont acquis despompes à chaleur en 2018, en progression de 30 % par rapport à 2017, dont environ 80 % en Chine, au Japon et aux États-Unis. Cependant, la contribution des pompes à chaleur au chauffage des locaux n'est encore que d'environ 3 % en 2018.
En 2019, les ventes de pompes à chaleur pour l'eau chaude sanitaire atteignaient1,5 million d'unités en Chine,0,5 million au Japon et0,2 million en Europe. Le marché des pompes à chaleur air-air pour le chauffage des locaux est également dominé par la Chine, avec des ventes par dizaines de millions en 2019 ; aux États-Unis, les ventes ont atteint plus de3,1 millions ; en Europe, 2019 a été la sixième année consécutive à connaître une croissance supérieure à 10 % et les pompes à chaleur représentaient près de 10 % de la demande de chauffage des locaux ; les pompes à chaleur air-air représentaient plus de 90 % des1,5 million de pompes à chaleur vendues en Europe pour les marchés résidentiel et commercial. Les pompes à chaleur de grande taille se développent dans les applications deréseaux urbains de chaleur etde froid[e 18].
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En 2022, l'éolien et le solaire ont à eux seuls fourni 12 % de la production électrique mondiale, contre 5 % en 2015, mais sans dépasser la part du charbon, qui continue à se développer et reste prédominant dans la production électrique mondiale[197]. En 2021, les énergies solaires et éoliennes ont représenté pour la première fois plus de 10 % de la production mondiale d'électricité[198].
La part des renouvelables dans la production d'électricité à la fin 2019 était estimée à 27,3 % : 15,9 % d'hydroélectricité, 5,9 % d'éolien, 2,8 % de photovoltaïque, 2,2 % de biomasse et 0,4 % de divers (géothermie, solaire thermodynamique, énergies marines)[e 20].
En 2018, la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité atteignait 25,6 %, dont 15,8 % d'hydroélectricité et 9,8 % d'autres renouvelables et de déchets ; en 1973, la part des EnR était de 21,5 %, dont 20,9 % d'hydroélectricité et 0,6 % d'autres EnR[192].
Évolution de la production brute d'électricité d'origine renouvelable (TWh)
Énergie
1990
%
2000
%
2010
%
2015
2018
% 2018
var. 2018/1990
Hydraulique
2 192
18,4 %
2 696
17,4 %
3 535
16,4 %
3 982
4 325
16,2 %
+97 %
Biomasse
105
0,9 %
114
0,7 %
278
1,3 %
416
518
1,9 %
+392 %
Déchets
8
0,1 %
17
0,1 %
33
0,2 %
38
39
0,1 %
+365 %
Géothermie
36
0,3 %
52
0,3 %
68
0,3 %
81
89
0,3 %
+144 %
Solaire PV*
0,09
0,001 %
0,8
0,005 %
32
0,15 %
250
554
2,1 %
×6 092
Solaire therm.*
0,7
0,006 %
0,5
0,003 %
1,6
0,008 %
10
11
0,04 %
+1 608 %
Éolien
4
0,03 %
31
0,2 %
342
1,6 %
834
1 273
4,8 %
×328
Marées
0,5
0,005 %
0,5
0,004 %
0,5
0,002 %
1,0
1,0
0,004 %
+88 %
Total EnR
2 347
19,7 %
2 912
18,8 %
4 291
19,9 %
5 610
6 811
25,5 %
+190 %
Source des données :Agence internationale de l'énergie[196]. * % = part dans la production d'électricité ; Solaire PV = Solaire photovoltaïque ; Solaire therm. = Solaire thermodynamique. NB : l'AIE inclut dans la production hydroélectrique celle des centrales de pompage-turbinage, qui n'est pas renouvelable.
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Dans l'Union européenne au premier semestre 2023, la part de l'électricité produite à base d'énergies renouvelables est de 36 %, dépassant celle de l'électricité produite à partir d'énergies fossiles[204].
L'éolien a couvert environ 47 % de la demande d'électricité au Danemark et représente près de 57 % de sa production d'électricité. Sa part de la production d'électricité atteint 32 % en Irlande, 29,5 % en Uruguay, 26,4 % au Portugal, 21,8 % en Allemagne, 20,9 % en Espagne. À la fin de l'année 2019, la puissance installée éolienne était suffisante pour fournir 5,9 % de la production d'électricité[e 28].
En France, en 2025, 89 % des 12 000 personnes sondées par l'Ifop ont une image favorable du solaire et 78 % de l'éolien. Seules 10 % des personnes interrogées ont une image négative des énergies renouvelables. Les avis des riverains des infrastructures renouvelables (solaire et éolien), qui représentent un quart de l'échantillon interrogé, sont dans la moyenne des résultats observés au niveau national. Deux tiers des électeurs du RN ont une bonne image de l'éolien, alors que leurs élus lui sont très opposés. 81 % des sondés sont favorables à l'installation près de chez eux d'au moins une infrastructure d'EnR. D'ici à cinq ans, 62 % des personnes favorables au développement du nucléaire aimeraient également voir se développer les énergies renouvelables, et 56 % estiment que la production d'électricité doit s'appuyer à la fois sur un mix entre nucléaire et EnR[206].
Fin 2012, pour l'Europe des Vingt-Sept, le marché total des énergies renouvelables représentait près de1,2 million d'emplois (dans le photovoltaïque, la biomasse solide et l'éolien surtout, pour un chiffre d'affaires cumulé (toutes EnR confondues) évalué à plus de 137 milliards €[207].)
En mai 2014, elle compte131 États membres et37 autres candidats à l'adhésion[208].
La « Ligue des Champions EnR »[209] a pour but de créer une compétition entre les villes européennes selon leur production d'énergies renouvelables. Ce concours comporte deux classements, un pour le solaire, et un pour la biomasse. Il existe des ligues EnR nationales pour l'Allemagne, la Bulgarie, la France[210], la Hongrie, l'Italie, la Pologne et la République tchèque.
En France, les deux principales associations représentatives du secteur EnR sont :
leCLER - Réseau pour la transition énergétique, association agréée de protection de l'environnement créée en 1984 et habilitée à siéger dans les instances nationales par arrêté du, a pour objectif de promouvoir les énergies renouvelables, la maîtrise de l'énergie et, plus largement, la transition énergétique. Le CLER fédère près de 200 structures professionnelles réparties sur l'ensemble du territoire. Ses adhérents sont surtout des associations (ONG, associations locales spécialistes des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique), des organismes publics (agences de l'énergie, organismes de formation et de recherche, collectivités territoriales, établissements publics et syndicats d'énergies, Espaces Info Énergie, agences départementales d'information sur le logement) et des professionnels de taille modeste (bureaux d'études, développeurs de projets, exploitants ou installateurs, fournisseurs d'équipements, architectes, etc.).
Descyanobactéries modifiées pourraient convertir de l'énergie solaire en carburant et consommer du CO2. Cette technique et l'utilisation de ce carburant équilibreraient la production et la consommation de CO2. Une entreprise a créé cette technique pargénie génétique et l'améliore peu à peu[216].
SelonJean-Marc Jancovici, le développement des énergies renouvelables ne suffira pas à éviter une importante diminution des consommations d'énergie : « malgré les renouvelables, des changements de nos modes de vie lui semblent nécessaires »[217].
En 2024, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les États doivent encore renforcer leur soutien aux énergies renouvelables pour atteindre d'ici 2030 l'objectif mondial de triplement des capacités de production nécessaire pour endiguer le réchauffement de la planète.« Les ambitions de quelque 150 pays analysés par l'AIE devraient à ce stade conduire à avoir près de 8 000 gigawatts (GW) de capacités dans le monde à cette échéance (éolien, solaire, hydroélectricité…). Ce n'est pas encore les 11 000 GW nécessaires, mais ces 8 000 GW sont supérieurs à ce que le monde prévoyait il y a encore quelques années », souligne l'AIE[219].
En 2015,215 formations étaient répertoriées (dont 16 de niveau CAP au BAC pro, 13 de niveau Bac+2, 30 de niveau Bac+3, 34 de niveau Bac+5 et 24 dispensées par des industriels, ainsi qu'une petite centaine enformation continue)[220]. La dernière formation ouverte l'a été en 2016, dénommée Sup'EnR (cursus de trois ans ouvert à des Bac+2) par l'université de Perpignan sur les thèmes du solaire, de l'éolien terrestre et flottant, de la biomasse, de l'hydraulique et de la géothermie), formant au génie énergétique appliqués à l'industrie et au bâtiment, avec accès aufour solaire d'Odeillo et à la centrale solaireThémis[221].
↑Terme issu de l'expérience de l'hydroélectricité, où, dans les situations de dépassement des capacités des barrages en cas de fortes chutes de pluie, le déversement du trop-plein par lesévacuateurs de crues devient inévitable.
↑Puissance des systèmes de production d'eau chaude solaires.
↑Ce classement illustre la quantité d'énergie produite ou la puissance installée, non la part d'énergie renouvelable dans la consommation nationale.
↑la production des centrales de pompage-turbinage ne fait pas partie des énergies renouvelables car elle est inférieure à l'électricité consommée pour le pompage, elle-même d'origines diverses.
↑abc etdAlain Grandjean, Philippe Quirion et Behrang Shirizadeh,La montée en puissance des énergies renouvelables électriques, Paris, Groupe Moniteur SAS,, 8 p.(lire en ligne[PDF]),p. 5.
↑a etbGwenaël Abril et Frédéric Guérin, « Les barrages tropicaux, émetteurs de gaz à effet de serre »,Pour la science,no 58, janvier - mars 2008(lire en ligne, consulté le).
↑AFP,« Les éoliennes pourraient menacer certaines chauves-souris »,(version du surInternet Archive) : L'université de Calgary a montré que« la plupart des chauves-souris tuées par les éoliennes sont des espèces migratoires » et que« 90 % des corps de chauves-souris retrouvés près d'éoliennes montraient des signes d'hémorragie interne provoquée par un traumatisme résultant apparemment d'une chute soudaine de la pression de l'air appelée barotraumatisme » :« la chute de pression atmosphérique à proximité des pales d'éolienne n'est pas détectable par les chauves-souris ».
↑Philippe Terneyre,Énergies renouvelables : Contrats d'implantation : Implantation des unités de production, clauses suspensives, modèles de contrats, Wolters Kluwer France, 23 avril 2010, 285 pages.
↑(en) Schaeffr, R.,et al., “Energy Sector Vulnerability to Climate Change: A Review”, Energy, 2012, vol. 38, No. 1, Elsevier,p. 1-12.
↑Mycle Schneider et Antony Froggatt,The World Nuclear Industry Status Report 2019, Paris, Budapest, A Mycle Schneider Consulting Project,, 28 p.(lire en ligne[PDF]),p. 23.
↑ab etcRenaud Crassous et Fabien Roques, « Coûts associés à l'insertion des EnR intermittentes dans le système électrique »,La Revue de l'Énergie,no 618,(lire en ligne).
↑Baromètre annuel de l'Ademe, repris parbatiactu (Sondage effectué parBVA ; 1012 entretiens téléphoniques ont été passés auprès d'un échantillon représentatifs, entre les 13 et 25 septembre 2010), (consulté 24 janvier 2011).
↑Jeremy Rifkin,La troisième révolution industrielle. Comment le pouvoir latéral va transformer l'énergie, l'économie et le monde, Éditions Les Liens qui libèrent, 2012(ISBN2918597473).