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| Décès | |
| Nom de naissance | Élisabeth Léone Epstein |
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| Mère | |
| Fratrie |
| Genre artistique | |
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| Distinction | Prix Cazes(d) |
Élisabeth Gille, néeEpstein le àParis7e et morte le àParis20e[1], est unetraductrice,directrice littéraire etécrivainefrançaise.
Fille de Michel Epstein, ingénieur en physique devenu banquier, d'originejuive russe, et de la romancièreIrène Némirovsky, d'originejuive ukrainienne, Élisabeth Epstein, surnomméeBabet dans son enfance, voit le jour àParis au printemps1937. Sa sœur aînée,Denise est née en1929. Afin de les mettre à l'abri d'éventuels bombardements, redoutés à la déclaration de guerre, le couple Epstein décide de conduire ses deux filles hors de Paris dès le. Élisabeth et Denise sont alors placées chez la mère de leur nourrice, àIssy-l'Évêque, enSaône-et-Loire. Leurs parents les y rejoignent en mai/juin1940 et, pendant un an, la famille vit à l'Hôtel des voyageurs d'Issy-l'Évêque, où résident aussi des soldats et officiers de laWehrmacht, avant de louer une maison dans le village. À partir de, les époux Epstein portent l'étoile jaune. Le, Irène Némirovsky est arrêtée par des gendarmes français, pour être déportée àAuschwitz, où elle mourra dutyphus un mois plus tard. En octobre, Denise, Élisabeth et Michel sont conduits à laKommandantur, où un officier leur fait comprendre qu'il faut fuir. Michel Epstein est arrêté, peu de temps après, et mourra gazé dès son arrivée à Auschwitz début novembre : il aura eu le temps de confier à ses filles quelques papiers de famille, des photos et des bijoux, ainsi que le précieux cahier de leur mère, qui contient des manuscrits inédits, dont celui deSuite française, qui sera publié plus d'un demi-siècle plus tard, en2004. Les deux fillettes sont placées jusqu'à leur majorité, d'abord sous la tutelle d'Albin Michel, puis de son gendreRobert Esmenard (qui dirigea la maison d'édition à partir de 1943 avec André Sabatier), dont elles découvriront bien plus tard la générosité qui aura permis leur survie.
De1943 à1945, Élisabeth et Denise apprennent à vivre dans la clandestinité pour échapper à la déportation s'il advenait qu'elles soient découvertes. Sous des noms d'emprunt, elles fuient de caves en pensionnats dans la région deBordeaux, emportant partout avec elles la valise au manuscrit gravé aux initiales de leur mère, « І.N.[2]». À la Libération en 1945, les deux filles se rendent chaque jourgare de Paris-Est, espérant retrouver leurs parents dans le flot des survivants des camps nazis. Elles attendent ensuite de leurs nouvelles à l'hôtel Lutetia, aménagé en centre d'accueil pour les déportés, munies d'une pancarte portant leur nom. Plus tard, en1992, Élisabeth Gille publieraLe Mirador : mémoires rêvés, une biographie imaginaire de cette mère, Irène Némirovsky, qu'elle n'a pratiquement pas eu le temps de connaître. Peu de temps avant sa mort, en1996, elle publieraUn paysage de cendres, un récit dense, qui relate, une fiction teintée de désespoir, les années troublées de l'enfance et de l'adolescence d'uneorpheline juive.
Seconde fille de la romancièreIrène Némirovsky, placée sous la tutelle d'Albin Michel à la suite de la déportation de ses parents, Élisabeth Gille naît au cœur même de la vie littéraire, à laquelle elle consacrera toute son existence, en qualité detraductrice, d'éditrice et, plus tardivement, deromancière.
Comme traductrice, Élisabeth Gille est bien connue des amateurs francophones descience-fiction puisqu'elle a traduit en français de grands auteurs tels queJ. G. Ballard,John Brunner,Michael Moorcock,Anne McCaffrey ou encoreClifford D. Simak. Hors de ce domaine particulier, elle a traduit, entre autres,Kate Millett,Peter Taylor,Alison Lurie,Richard Scarry etMary Gordon, mais également des auteurs de romans policiers, dontJohn Dickson Carr ouPatricia Highsmith (notammentL'Empreinte du faux).
Dans l'édition, Élisabeth Gille fait la plus grande partie de sa carrière comme directrice littéraire chezDenoël, où elle dirige de1976 à1986 la prestigieuse collection de science-fictionPrésence du futur. Elle intègre ensuite, sous l'impulsion deFrançoise Verny, leséditions Flammarion, où elle exerce les fonctions d'adjointe à la direction littéraire pour la littérature française et de directrice du département de littérature étrangère. En1989, elle est nommée parChristian Bourgois directrice littéraire desÉditions Julliard, où elle édite des révélations commeLydie Salvayre etRégine Detambel, mais aussi de grands noms commeFrançoise Sagan. En mai1992, elle prend la direction des éditionsRivages, spécialisées dans la littérature étrangère et policière de qualité, où elle assure le suivi des collections étrangères et deséditions de poche. Elle devait créer en une collection de littérature française qui ne verra jamais le jour, puisqu'elle quitte cette maison d'édition en février de la même année, « remerciée » par son employeur, se retrouvant seule face à sa maladie, un cancer qu'elle évoquera avec talent dans son romanLe Crabe sur la banquette arrière, paru en1994.
Élisabeth Gille commence sa carrière de romancière tardivement, en publiant en1992Le Mirador, un livre qui prend la forme d'un roman qu'elle sous-titre « Mémoires rêvés » : dans cet ouvrage, elle écrit à la première personne l'histoire de sa mère, la romancière Irène Némirovsky, disparue à Auschwitz en1942. Elle rédige ce récit au terme d'une enquête minutieuse qui lui permettra non seulement de comprendre les circonstances qui conduisirent cette mère quasiment inconnue d'elle, écrivaine réputée, à la fois non-conformiste et populaire, à être abandonnée à la merci des nazis par ses « amis » du gotha littéraire parisien, mais aussi de se trouver elle-même. Élisabeth Gille, avec ce premier roman, conjure en quelque sorte le poids de l'ombre de sa mère et de son destin tragique, en exprimant pour la première fois en son nom propre le tempérament profondément littéraire qu'elle avait déjà maintes fois révélé au cours de sa carrière de traductrice.
En1994, elle publieLe Crabe sur la banquette arrière, dans lequel elle adopte un style radicalement différent. Dans ce court texteautobiographique, en forme depièce de théâtre, Élisabeth Gille parle avecironie ducancer dont elle est atteinte, et y aborde donc une fois encore le thème de lamort, mais sur un ton léger, comme pour mieux la tenir à distance[Interprétation personnelle ?]. Elle y met en scène l'ensemble des personnages qui se penchent sur son cas avec plus ou moins de maladresse ou d'hypocrisie et qui y vont chacun de ses conseils ou reproches (ainsi, l'auteur fumait : ce qui lui arrive est donc la sanction de son vice), dans le cadre de cet événement qui va bouleverser sa vie quotidienne : va-t-elle mourir ou pas ? Ici, Élisabeth Gille défie la maladie et clame sa volonté de se battre[réf. souhaitée]. Elle récupère des forces grâce à ce livre, le téléfilmLe Crabe sur la banquette arrière adapté pour la télévision en1996 par le cinéasteJean-Pierre Vergne, avecMacha Méril dans le rôle de l'héroïne, et poursuit son activité éditoriale au comité de lecture deséditions du Seuil.
En1996, avecUn paysage de cendres, Élisabeth Gille revient sur son enfance dévastée dans un roman pressenti pour plusieursprix littéraires parmi lesquels lePrix Goncourt, lePrix Renaudot, lePrix Médicis et lePrix Fémina, et qui sera couronné en1997 par legrand prix des lectrices de Elle. Dans ce texte d'une force et d'une intensité poignantes, l'auteur métamorphose son témoignage en grande littérature. Elle exprime par la voix d'une enfant les aspects les plus terrifiants de l'histoire duxxe siècle, sur un ton teinté d'un immense désespoir[réf. souhaitée]. Elle venait de publier ce roman accueilli comme l'un des événements majeurs de la rentrée littéraire lorsque Élisabeth Gille est emportée par cecrabe qu'elle avait raillé avec humour et panache[Interprétation personnelle ?] dans son livre précédent, le, sereine et réjouie à l'idée que son dernier livre allait être publié auxÉtats-Unis, sous un titre dont elle aimait particulièrement l'adaptation,Shadows of Childhood, traduit par son amie de longue dateLinda Coverdale.
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