| ||||||||||||||
| Élections municipales et régionales ivoiriennes de 2023 | ||||||||||||||
| RHDP | ||||||||||||||
| modifier -modifier le code -voir Wikidata | ||||||||||||||
Lesélections municipales et régionales ivoiriennes de 2023 ont lieu le 2 septembre 2023 afin de renouveler les membres des 201conseils municipaux et des 31conseils régionaux deCôte d'Ivoire.
Le scrutin est marqué par l'inclusion des partis d'opposition, qui renoncent au boycott mis en œuvreen 2018. LeRassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) au pouvoir sort néanmoins vainqueur dans une grande majorité de communes et de régions, ce qui lui permet de maintenir sa majorité auxélections sénatoriales organisées deux semaines plus tard.
Lesélections de 2018 sont remportées par leRassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) du présidentAlassane Ouattara lors d'un scrutin boycotté par une large partie duFront populaire ivoirien (FPI) tandis que leParti démocratique de Côte d'Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) arrive deuxième. Le RHDP remporte ainsi 18 régions et 92 communes, le PDCI-RDA 2 régions avec le RHDP et 50 communes, et le FPI 1 région et 2 communes[1],[2].
Ouattara estréélu en 2020 à la présidence lors d'un scrutin à nouveau boycotté par l'opposition[3]. La décennie de boycott de l'opposition entamée à partir de lacrise politique de 2011 prend finalement fin lors desélections législatives de 2021, organisées dans un contexte d'appels à la réconciliation et d'espoir d'un retour à un climat politique apaisé[4],[5].
Les élections municipales et régionales de 2023 sont initialement prévues pour octobre ou novembre, mais ce calendrier est par la suite modifié en raison de la tenue la même année desélections sénatoriales.Celles de 2018 étaient en effet intervenues sept mois avant lesélections municipales et régionales afin que leSénat soit choisi par les élus locaux déjà en place. Ce sont par conséquent leurs successeurs, élus en 2018 dans un contexte de boycott, qui sont initialement censés composer le collège électoral pour les élections sénatoriales de 2023, avant leur renouvellement aux élections municipales et régionales de 2023[6]. Début janvier 2023, le présidentAlassane Ouattara annonce cependant le report des sénatoriales à la toute fin 2023 afin que le vote ait lieu sur la base d'un collège électoral renouvelé par des élections locales inclusives[7]. Il est finalement décidé de procéder à un décalage moins important, mais concernant l'ensemble des scrutins, qui convergent au second semestre 2023. Les élections municipales et régionales sont ainsi avancées d'octobre/novembre au 2 septembre, permettant la tenue des élections sénatoriales le mois suivant[8],[9]. Le 19 avril, les élections sont par conséquent fixées au 2 septembre[10],[11],[12].
Les élections sont largement perçues comme un test électoral pour les différentes formations politiques en vue de l'élection présidentielle de 2025[13],[14],[15].
Les conseillers municipaux et ceux régionaux sont élus pour cinq ans ausuffrage universel direct selon un système alliantscrutin proportionnel plurinominal avecprime majoritaire via des listes fermées, sansvote préférentiel nipanachage. La liste qui recueille le plus de suffrages exprimés obtient la moitié des sièges à pourvoir. L'autre moitié des sièges est répartie entre toutes les listes, y compris la liste majoritaire, à la proportionnelle selon la règle du plus fort reste[16].
Les élections se déroulent dans le calme. Au niveau des 201 communes, une majorité sont remportées par leRassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) au pouvoir, qui en totalise 123 soit 31 de plus qu'en 2018[17]. LeParti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et leParti des peuples africains – Côte d'Ivoire (PPA-CI) n'en remportent que quelques dizaines, malgré leur alliance dans plusieurs communes. La participation de l'opposition n’empêche pas le maintien des listes indépendantes, qui conservent leurs résultats de 2018 en remportant plusieurs dizaines de communes[18],[19],[20].
Très surveillé, le vote dans la communeabidjanaise deYopougon — la plus peuplée du pays — voit la victoire de la liste RHDP menée par le président de l’Assemblée nationaleAdama Bictogo avec 44 % des voix[18],[21]. Il l'emporte ainsi sur celle du PPA-CI menée parMichel Gbagbo, fils deLaurent Gbagbo (37 %) et sur celle du PDCI menée par Augustin Dia Houphouet (19 %). Plusieurs ministres duGouvernement Achi II remportent le scrutin dont laministre des Affaires étrangèresKandia Camara dans la commune abidjanaise d'Abobo, le ministre des transportsAmadou Koné àBouaké et la ministre de l'éducation nationaleMariatou Koné àBoundiali[18].
L'opposition l'emporte dans ses bastions électoraux tels que la commune abidjanaise deCocody, remportée par la liste PDCI de Jean-Marc Yacé sur celle RHDP d'Éric Taba et celle indépendant de Yasmina Ouégnin[18],[22].
Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix domine également aux régionales, où il remporte la majorité dans 25 régions sur 31, soit 7 de plus qu'en 2018[23],[24],[25]. Les listes du parti menée par lePremier ministrePatrick Achi et leministre de la défenseTéné Birahima Ouattara l'emporte ainsi respectivement dans les régions deLa Mé et duTchologo[18].
Plusieurs incidents empêchent la validation des résultats dans dix municipalités du département de Kouibly, dans la région deGuémon. Sont ainsi concernées les municipalités de San-Pédro, Oumé, Tiassalé, Kouibly, Gohitafla, Ferkessedougou, Koumbala, Dabakala et Sarhala[26]. Des actes de violences et d'intimidations des électeurs sont accompagnés de la destruction du matériel électoral dans plus d'une vingtaine de bureaux de vote, ce qui conduit à l'évacuation des agents par les forces de sécurité. Les résultats dans le département sont par conséquent annulés et les élections municipales et régionales répétées à une date ultérieure[27],[28]. En attendant, le conseil régional du Guémon est placé sous tutelle administrative pour trois mois[29].
Des élections municipales et régionales partielles sont finalement tenues dans les dix municipalités manquantes du Guémon le 2 décembre 2023[30],[31],[32].
La victoire duRassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) lui permet de maintenir sa majorité auxélections sénatoriales organisées deux semaines plus tard.
| Présidentielles | |
|---|---|
| Législatives | |
| Sénatoriales (scrutin indirect) | |
| Régionales | |
| Municipales | |
| Référendums | |