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| Élection présidentielle française de 1995 | ||||||||||||||
| (1er tour) (2d tour) | ||||||||||||||
| Débat(s) | (2d tour) | |||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
| Population | 58 224 051 | |||||||||||||
| Inscrits au1er tour | 39 992 912 | |||||||||||||
| Votants au1er tour | 31 345 794 | |||||||||||||
| 78,38 % | ||||||||||||||
| Votes exprimés au1er tour | 30 462 633 | |||||||||||||
| Blancs et nuls au1er tour | 883 161 | |||||||||||||
| Inscrits au2d tour | 39 976 944 | |||||||||||||
| Votants au2d tour | 31 845 819 | |||||||||||||
| 79,66 % | ||||||||||||||
| Votes exprimés au2d tour | 29 943 671 | |||||||||||||
| Blancs et nuls au2d tour | 1 902 148 | |||||||||||||
| Jacques Chirac –RPR | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 6 348 375 | |||||||||||||
| 20,84 % | ||||||||||||||
| Voix au2e tour | 15 763 027 | |||||||||||||
| 52,64 % | ||||||||||||||
| Lionel Jospin –PS | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 7 097 786 | |||||||||||||
| 23,30 % | ||||||||||||||
| Voix au2e tour | 14 180 644 | |||||||||||||
| 47,36 % | ||||||||||||||
| Édouard Balladur –RPR | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 5 658 796 | |||||||||||||
| 18,58 % | ||||||||||||||
| Jean-Marie Le Pen –FN | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 4 570 838 | |||||||||||||
| 15,00 % | ||||||||||||||
| Robert Hue –PCF | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 2 632 460 | |||||||||||||
| 8,64 % | ||||||||||||||
| Arlette Laguiller –LO | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 1 615 552 | |||||||||||||
| 5,30 % | ||||||||||||||
| Résultats du premier tour par département et région | ||||||||||||||
| Résultats du second tour par département et région | ||||||||||||||
| Président de la République française | ||||||||||||||
| Sortant | Élu | |||||||||||||
| François Mitterrand PS | Jacques Chirac RPR | |||||||||||||
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L'élection présidentielle française de1995 est la septièmeélection présidentielle à se tenir sous le régime de laCinquième République, et la sixième ausuffrage universel direct depuis laréforme constitutionnelle de 1962. Les premier et second tours sont respectivement organisés les 23 avril et.
Après avoir congédiéMichel Rocard, le présidentFrançois Mitterrand et les gouvernements socialistes d'Édith Cresson et dePierre Bérégovoy sont impuissants à résoudre lacrise des années 1991-1993, ce qui conduit ladroite à revenir aux affaires lors de ladeuxième cohabitation.
Jacques Chirac est candidat pour la troisième fois. Durant lesecond septennat deFrançois Mitterrand, son autorité sur leRPR est remise en cause jusqu'auxlégislatives de 1993, notamment parCharles Pasqua etPhilippe Séguin. À droite, longtemps donné grand favori par les sondages, le Premier ministre,Édouard Balladur, se présente également. Du côté duPS,Lionel Jospin s'impose comme candidat grâce à une stratégie de mise en retrait entamée après lescantonales de 1992. Les trois principaux candidats potentiels,Laurent Fabius,Michel Rocard etJacques Delors, renoncent à se présenter.
Après avoir légèrement devancé Édouard Balladur au premier tour, Jacques Chirac l'emporte avec 52,6 % des suffrages exprimés au second tour face à Lionel Jospin.
La sincérité des comptes de campagne de Jacques Chirac et Édouard Balladur est remise en cause plusieurs années plus tard. Des soupçons de financement occulte pèsent notamment sur celle du Premier ministre de l’époque, qui sera finalement relaxé.
La droite prépare activement la reconquête du pouvoir. En,Jacques Chirac etValéry Giscard d'Estaing fondent l'Union pour la France. L'UPF souhaite gagner lesélections législatives de 1993 et présenter un candidat commun à la présidentielle de 1995 à la suite d'une éventuelle primaire[1].
La droite est divisée sur la question européenne à l'occasion duréférendum sur le Traité de Maastricht.Jacques Chirac,Alain Juppé,Valéry Giscard d'Estaing ou encoreRaymond Barre font campagne en faveur du« oui ».Philippe Séguin,Charles Pasqua etPhilippe de Villiers portant la campagne du« non ». Le, le« oui » l'emporte de justesse.
Après une campagne sans grand suspense, l'union UDF-RPR remporte un succès considérable auxélections législatives de mars 1993, avec 495 sièges sur 577. Le RPR obtient 257 sièges, l'UDF 215 et les divers droite 23. Le,François Mitterrand nommeÉdouard Balladur Premier ministre. C'est la deuxième cohabitation.
L'accord entreJacques Chirac et Édouard Balladur semble clair : le président duRPR se mettant en retrait pour préparer sa campagne présidentielle de 1995 et le Premier ministre installant simplement la droite au pouvoir en attendant le départ deFrançois Mitterrand[2].
Empêtré dans les affaires et les révélations sur le passé deFrançois Mitterrand, lePS se présente dans un bien mauvais état à la fin de l'année 1994.
Incarnation d'une alternative de gauche àFrançois Mitterrand,Michel Rocard apparaît comme le candidat naturel duPS. Néanmoins, le parti essuie de violents revers auxélections régionales etcantonales de 1992, et subit la plus lourde défaite de son histoire auxélections législatives de 1993 : seuls 57 députés socialistes ou apparentés sont élus.Laurent Fabius, premier secrétaire du PS, démissionne aucongrès du Bourget. Il est remplacé parMichel Rocard. Celui-ci dirige la liste socialiste auxélections européennes de 1994 : avec seulement 14,5 % des voix, c'est un échec. Il est même talonné par la liste duMouvement des radicaux de gauche, emmenée parBernard Tapie (12,03 % des voix). Après le retournement des jospiniens, il démissionne de la tête du parti[3]. Le,François Mitterrand annonça qu'il renonçait à se représenter[4],[5].
L'émergence deBernard Tapie est évidemment en mesure d'affaiblir lePS à gauche. Fort de son bon score aux élections européennes, sa candidature est envisagée par le partiMouvement des radicaux de gauche. Mais, rattrapé par les scandales financiers (en particulierl'affaire VA/OM), la carrière politique deBernard Tapie s'arrête[6].
C'est alors que l'ancien ministreJacques Delors, président de laCommission européenne depuis 1985, est perçu comme le dernier recours à gauche. En tête dans tous les sondages, quelle que soit la configuration, il renonce pourtant à se présenter le[7]. Pour justifier sa décision qu'il annonce dans l'émission7 sur 7 surTF1, il évoque tout d'abord« [s]on âge » et explique notamment que« les conditions ne [lui] paraissent pas à l’heure actuelle réunies pour la mise en œuvre de la politique [qu'il croit] nécessaire pour la France »[8] avec« les potentielles divisions internes avec les socialistes » et« la probable absence de majorité favorable pour conduire ses réformes ». Son renoncement fut assez mal vécu àgauche, mais également par l'équipe d'Édouard Balladur[9].
Aucongrès de Liévin de,Henri Emmanuelli devient Premier secrétaire du PS. Il annonce l'organisation d'uneprimaire interne pour désigner le candidat du Parti socialiste, dans l'hypothèse où Jacques Delors ne se présenterait pas. Celle-ci se tient le5 février 1995, et désigneLionel Jospin. Celui-ci fait campagne sur le thème du« droit d'inventaire », qui marque une prise de distance avecFrançois Mitterrand.
De son côté, leParti communiste français poursuit dans les sondages son effondrement entamé en 1981.Robert Hue, secrétaire national depuis 1994, semble toutefois bénéficier d'une bonne image dans l'opinion, et présente sa candidature.
Lors de l’élection présidentielle de 1995, leprésident de la République est élu ausuffrage universel direct pour unmandat de sept ans. Si aucun candidat ne recueille lamajorité absolue des suffrages exprimés au premier tour de scrutin, un second tour a lieu quatorze jours plus tard : seuls peuvent alors se présenter les deux candidats arrivés en tête au premier tour après retrait éventuel de candidats mieux placés[10]. L’élection présidentielle se tient les (premier tour) et (second tour) 1995[11].
Chaque candidat doit satisfaire plusieursconditions :
La Constitution prévoit que[10] :
LeConseil constitutionnel est, selon l'article 58 de laConstitution, garant de la régularité de l'élection, de l'examen des réclamations et de la proclamation des résultats.
LeConseil constitutionnel a rendu publique la liste des candidats deux semaines avant le premier tour, conformément à l'article 58 de la Constitution.Antoine Waechter etBrice Lalonde ont échoué à recueillir les 500 parrainages nécessaires, tout comme le régionalisteMax Simeoni[12].
Le scrutin est organisé selon les règles fixées par le décret de convocation des électeurs, et se déroule aux dates suivantes[11] :
Le,Édouard Balladur etPhilippe de Villiers appellent leurs électeurs à voter en faveur deJacques Chirac. De son côté,Robert Hue etDominique Voynet appellent à voter pourLionel Jospin tandis qu'Arlette Laguiller ne donna aucune consigne de vote, conformément à ce qu'elle avait indiqué enjanvier 1995[22].
Voyant son succès quasi assuré,Jacques Chirac réorienta son discours avec une ligne nettement pluslibérale qu'au premier tour[réf. nécessaire]. Son discours devint davantage inspiré parAlain Juppé que parPhilippe Séguin. Lespolitologues ne manquèrent pas de le faire remarquer, tout commeLionel Jospin lors d'un meeting au lendemain du débat télévisé[23].
Lors du défilé du1er mai duFront national en l'honneur deJeanne d'Arc,Jean-Marie Le Pen ne donna aucune consigne de vote[24].
Le débat a lieu le 2 mai 1995. Animé parAlain Duhamel etGuillaume Durand, il dure 2 h 21. Les thèmes suivants sont successivement abordés : politique et institution ; finances ; société ; Europe et monde.
Bien plus décontracté que les précédents, le débat fut assez courtois et aucune tension ne fut observée[25]. Le seul moment marquant de l'émission fut lorsqueLionel Jospin prononça sa phrase sur une éventuelle victoire deJacques Chirac :
« Il vaut mieux cinq ans avec Jospin que sept ans avec Jacques Chirac. Ça serait bien long[26]. »
Lionel Jospin concède sa défaite de manière respectueuse enversJacques Chirac, jugeant qu'une victoire était quasiment impossible après les 14 années deprésidence de François Mitterrand :
« Les citoyens se sont exprimés ce dimanche 7 mai pour élire le président de la République. La décision était grave et, sans doute, difficile à prendre pour beaucoup de Françaises et de Français en un temps où nombre d'entre vous doivent affronter de sérieux problèmes et s'interrogent sur l'avenir de notre pays. Une majorité a voté pour Jacques Chirac. Je le félicite pour son élection à la présidence de la République et je lui souhaite bonne chance.
Je salue François Mitterrand au moment où s'achève son second septennat.Je remercie chaleureusement les quinze millions de Françaises et de Français qui m'ont apporté leurs suffrages. Dans ce grand moment de confrontation démocratique qu'est une campagne présidentielle, j'ai senti se créer autour de ma candidature et de mes propositions, un profond mouvement de renouveau.
Il n'a pas permis, aujourd'hui, la victoire, mais il ne s'arrêtera pas car il est porteur d'espérance.
J'invite toutes celles et tous ceux qui croient aux valeurs de justice et de progrès à se rassembler pour prolonger cette espérance et préparer les succès de demain[27]. »
Le président duRPR avait passé un accord avecÉdouard Balladur après leslégislatives de 1993 pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle[2]. Néanmoins, il fut confronté à la forte popularité d'Édouard Balladur ainsi qu'à la bonne entente entreFrançois Mitterrand et son Premier ministre, alors même qu'il avait refusé de redevenir Premier ministre deFrançois Mitterrand car cela lui avait beaucoup coûté lors de laprésidentielle de 1988.
Le, il déclare sa candidature dans un entretien àLa Voix du Nord, prenant de court l'ensemble de la majorité, y compris du côté de l'UDF[28],[29]. Le 12, il démissionne de la présidence du RPR, pour se consacrer exclusivement à la campagne, contrairement à1981 et1988 où il avait gardé sa fonction. Il s'entoure deJacques Pilhan, un ancien conseiller deFrançois Mitterrand pour travailler sur son image et sur sa communication avec sa filleClaude Chirac[30]. Il choisitPatrick Stefanini pour diriger sa campagne, tandis que le jeuneFrançois Baroin fut désigné comme porte-parole[31].
Il réalise un coup d'éclat lors de son intervention médiatisée le sur la question desSDF en France, demandant l'application de l'ordonnance du pour réquisitionner des logements[32],[33].Enjanvier 1995, son livre programmeLa France pour tous sort en librairie et inspire en partie son slogan de campagne. Le18 janvier,Édouard Balladur déclare sa candidature et reçoit le soutien de la quasi-totalité du gouvernement, notamment des membres RPR, exceptéAlain Juppé etJacques Toubon tout commePhilippe Douste-Blazy etAlain Madelin qui préfèrent aller à l'encontre du soutien de son parti.Jean-Louis Debré etPhilippe Séguin se rallient également à sa candidature. Il mène campagne notamment sur la « fracture sociale », théorisée en partie par le sociologueEmmanuel Todd. Sa campagne met du temps à décoller, au point que la journalisteArlette Chabot l'interroge sur la pertinence de sa candidature[34],[35].Nicolas Sarkozy va même jusqu'à suggérer que s'il se retirait,Édouard Balladur serait élu dès le premier tour[36].
À partir du mois de février, sa campagne décolle tandis que celle d'Édouard Balladur commence à patiner, les sondages passant de 17% à 21% en sa faveur tandis Balladur connaît une chute de 9 points (de 33% à 24%). Il bénéficie notamment de l'image positive renvoyée parLes Guignols de l'info, de l'effet de sa phrase « Mangez des pommes » mais aussi du côté austère d'Édouard Balladur. De plus, à la suite de propos mal placés sur son état de santé,François Mitterrand va favoriser sa candidature au détriment de celle de son rival RPR[37]. Après le mois de février, les courbes s'inversent etÉdouard Balladur ne rattrapa jamais son retard[38].
Il reçoit divers soutiens, notammentJohnny Hallyday,Michel Galabru,Line Renaud ouFrédéric Mitterrand, neveu du président sortant. Il bénéficie également du soutien deValéry Giscard d'Estaing, avec qui il s’est rapproché après leur brouille de laprésidentielle de 1981[39].
À la surprise générale, il n'arrive qu'en deuxième position lors du premier tour avec 20,84 %[40] et n'améliore que très légèrement son score de1988. Cependant, il remporte assez nettement le scrutin lors du second tour, avec 52,64 % des suffrages, bénéficiant d'un très bon report des voix des électeurs d'Édouard Balladur. Pour le second tour, il bénéficie du soutien deBrice Lalonde, qui lui apporta son soutien le[41]. L'opinion était sans doute lassée des 14 années deprésidence de François Mitterrand[réf. nécessaire].
L'ancien premier secrétaire duPS avait pris du recul après la défaite de la gauche lors deslégislatives de 1993. Ses rapports avecFrançois Mitterrand s'étaient tendus depuis lecongrès de Rennes, et il se tint à l'écart des instances du parti. Lors ducongrès du Bourget,Michel Rocard le charge d'organiser les « Assises de transformation sociale », censées rassembler la gauche autour d'un nouveau projet. Aucongrès de Liévin, il présenta une contribution comme un simple militant[42],[43]. Il reçoit la bénédiction dePierre Mauroy, queFrançois Mitterrand avait tenté de convaincre de concourir[44].
LorsqueJacques Delors renonce à concourir le à l'émission7 sur 7, il commence à réfléchir à une éventuelle candidature.Daniel Vaillant, proche deLionel Jospin depuis les années 1970, lui fait l'analyse suivante : — Il ne faut surtout pas que le Conseil national désigne le candidat, sinon tu es foutu[45]. — Il parvient à ramener vers lui les soutiens deJacques Delors, notammentFrançois Hollande[46]. Le, il annonce devant le bureau national du PS qu'il est prêt à se présenter à l'élection présidentielle[47]. Le soir même de son annonce de candidature, il reçoit le soutien du bureau politique duMouvement des citoyens, fondé par les anciens duCERES[48]. En coulisses, laGauche socialiste tente de se rapprocher duParti radical de gauche pour empêcher une candidature Jospin[49]. La fédération socialiste deHaute-Garonne se mêle également à ces intrigues contre l'ancien ministre[50]. Un mois plus tard, Lionel Jospin remporte laprimaire face au premier secrétaire,Henri Emmanuelli. Il reçoit également le soutien des radicaux de gauche, après le retrait de son présidentJean-François Hory le[51].
Il constitue rapidement son équipe de campagne. Originalité par rapport aux précédents scrutins, il innove en nommant cinq porte-parole :Martine Aubry,Jean-Marc Ayrault,Dominique Strauss-Kahn,George Pau-Langevin etDaniel Percheron[52].Jacques Delors préside le comité de soutien, tandis queJean Glavany dirige la campagne[52].
Rapidement, il réclame un « droit d'inventaire » sur l'action deFrançois Mitterrand[53]. Il mène campagne principalement sur le passage aux35 heures[N 1], ainsi que pour la création d'« emplois jeunes », de la réduction du mandat présidentiel et l'adoption duquinquennat[N 2]. Il propose également de taxer l'argent de laspéculation qui n'est pas réinvesti dans l'économie[54]. Malgré leurs relations difficiles depuis 1990,François Mitterrand lui apporte son soutien le[55].
Son début de campagne fut fortement amputé par le duel entreÉdouard Balladur etJacques Chirac, et ne décolla véritablement qu'au mois de février, les sondages ne le créditant que de 17% à 20% d'intentions de vote. Par ailleurs, il ne tient son premier meeting de campagne que le[51]. Sa campagne permit auParti socialiste de redresser son image. Enfévrier 1995, un sondage indiquait que 60 % des Français avaient une mauvaise image du PS, contre 26 % d'opinion favorable. Le mois suivant, la courbe s'était inversée avec 47 % d'opinions favorables contre 44 % de désapprobation[56]. À la surprise générale, il arrive en tête lors du premier tour avec 23,30 %, mais il est nettement défait lors du second tour parJacques Chirac[40].
Il reçut le soutien de nombreuses personnalités, dontPierre Arditi,Yves Robert,Barbara,Pierre Perret,Erik Orsenna ouAlain Decaux[57].
Durant ses deux années à l'hôtel de Matignon, le Premier ministre bénéficie d'une forte popularité[58],[59]. L'épisode de laprise d'otages du vol Air France 8969 contribuera d'après lespolitologues à renforcer sa stature de candidat présidentiable dans l'opinion[60]. Au début de l'année1994, une enquête de l'Ifop sur le meilleur candidat pour la droite plaçait largement le Premier ministre en tête, devantRaymond Barre etJacques Chirac. Il était plébiscité par 53 % des sondés contre 18 % àJacques Chirac, et même 59 % pour les sympathisants dedroite[61].
Il annonce sa candidature le depuis son bureau de Matignon[62]. Sa déclaration de candidature fut assez bien reçue dans l'opinion[59]. Il bénéficie du soutien de la quasi-totalité du gouvernement ainsi que de l'Union pour la démocratie française qui lui apporte son soutien[63],[64]. Il fait deNicolas Bazire son directeur de campagne[65].
Sa campagne est amputée par des couacs dans sa communication, notamment l'épisode du métro qui est ressorti pendant la campagne[66]. Il ne parvient pas à donner une image proche du peuple commeJacques Chirac le faisait, et son passage ausalon de l'Agriculture ne fut pas des plus réussis[67]. Son programme est jugé bien trop libéral pour une bonne partie de l'opinion et des experts[68]. L'affaire Schuller-Maréchal contribue à faire chuter les intentions de vote en sa faveur durant la campagne[69]. Par ailleurs, commeJacques Chaban-Delmas en1974, il fut victime de révélations duCanard enchaîné sur sa feuille d'impôts[70],[71].
Le Premier ministre reçoit le soutien du maire deMarseilleRobert Vigouroux[72],[73].
Le soir du premier tour, il n'obtient que 18,58 % des suffrages exprimés. Invitant ses électeurs à voter pourJacques Chirac lors du second tour, ses partisans conspuent le candidat. Il réplique alors sèchement à ses partisans « Je vous demande de vous arrêter ! », une phrase qui deviendra l'une des phrases cultes des élections présidentielles[74].
Dans lesannées 1980, Jean-Marie Le Pen est parvenu à faire de son parti, leFront national (FN), la quatrième force électorale du pays. Il souffre cependant de la candidature dePhilippe de Villiers, candidat duMouvement pour la France (MPF). Au début de la campagne, il est crédité d’environ 8 % d'intentions de vote, contre 5 % pour ce dernier. Il déclare sa candidature le, et fut officiellement investi par son parti le[75].
Sous le slogan« Il faut tout changer », le président du FN espère profiter des divisions de la droite parlementaire pour se qualifier au second tour. Il met en avant les thèmes de l'immigration, de la souveraineté et le rejet des partis de gouvernement. Il fit également campagne sur l'idée d'une Sixième République[76]. Sa candidature obtient le soutien d’une part importante des ouvriers, ce qui fait naître l’expression de « gaucho-lepénisme »[75]. Crédité de 8 % des voix fin 1994, il passe à 12 % à la mi-. À la différence de l’élection présidentielle de 1988, ses adversaires de l'aile gauche s'attendent à ce qu’il obtienne un score significatif, ce qui lui attire des attaques de toute part. Il est le seul candidat à avoir refusé de répondre à une enquête du journalLe Monde sur ses revenus[70].
Au soir du premier tour, il obtient, comme en 1988, la quatrième place. Avec 15,00 % des suffrages, il augmente son score de 300 000 voix par rapport au scrutin présidentiel précédent. Après avoir affiché sa forte opposition envers Jacques Chirac pendant la campagne, il ne donne pas de consigne de vote pour le second tour[24].
LeParti communiste français (PCF), qui a subi une déroute à l’élection présidentielle de 1988 avec la candidature d’André Lajoinie, aborde l'élection présidentielle en position de faiblesse. Le parti n'a plus le monopole de la protestation, ni le rôle pivot comme au début de laCinquième République.
Robert Hue, qui a succédé àGeorges Marchais au poste de secrétaire général, entend entamer une politique de mutation du parti dont il vient de prendre la tête en l’ouvrant vers d’autres mouvements à gauche. Investi candidat à l'unanimité par le comité central du parti le, il ne subit pas de dissidence, contrairement à ce qui s’était passé pour André Lajoinie en 1988[77],[78].
Sous le slogan« cette fois on va entendre votre refus de l'injustice et votre espoir de choix nouveau », Robert Hue axe sa campagne contre l'« argent roi » et entend faire des 500 000 emplois précaires des emplois stables, tout en réduisant le temps de travail à 35 heures sans réduction de salaires. Plus feutré que Georges Marchais, il bénéficie d'une image plutôt sympathique. Malgré la concurrence à gauche deDominique Voynet et d’Arlette Laguiller, il passe, entre et le premier tour, de 3,5 %, à 9,5 %.
Il obtient finalement 8,64 % des voix, ce qui le place en cinquième position et constitue une progression de 600 000 voix par rapport à 1988. Il appelle à voter pour Lionel Jospin au second tour.
Les sondages ont longtemps indiqué que le duel pour le second tour serait entreÉdouard Balladur ouJacques Chirac contre le candidat duParti socialiste. Comme en1988, ils n'ont pas anticipé suffisamment un score élevé pourJean-Marie Le Pen car certains électeurs se refusent à avouer cette option aux instituts. De fait, cette élection constitue une surprise[40],[79].
| Sondeur | Date | |||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Arlette Laguiller (LO) | Robert Hue (PCF) | Lionel Jospin (PS) | Dominique Voynet (Verts) | Édouard Balladur (RPR) | Jacques Chirac (RPR) | Philippe de Villiers (MPF) | Jean-Marie Le Pen (FN) | Jacques Cheminade (FNS) | ||
| TNS Sofres | 20 et | 5 % | 9,5 % | 20,5 % | 4 % | 16,5 % | 24 % | 6 % | 14 % | 0,5 % |
| Ipsos | 14 et | 5,5 % | 9,5 % | 20,5 % | 2,5 % | 16,5 % | 26,5 % | 6 % | 13 % | 0 % |
| TNS Sofres | 13 et | 5 % | 8,5 % | 21 % | 3,5 % | 16 % | 26 % | 6,5 % | 13 % | 0,5 % |
| TNS Sofres | du 8 au | 4,5 % | 8,5 % | 21 % | 3 % | 19 % | 26 % | 5 % | 13 % | 0 % |
| TNS Sofres | 4 et | 4,5 % | 8 % | 22 % | 3,5 % | 20 % | 24 % | 5,5 % | 12 % | 0,5 % |
| TNS Sofres | du 25 au | 3,5 % | 8 % | 21 % | 3,5 % | 18 % | 26 % | 6,5 % | 13 % | 0 % |
| TNS Sofres | 21 et | 3 % | 8,5 % | 22 % | 2,5 % | 17 % | 26 % | 7 % | 13 % | — |
| TNS Sofres | du 11 au | 3,5 % | 8 % | 20 % | 2,5 % | 20 % | 27 % | 6,5 % | 12 % | — |
| TNS Sofres | 8 et | 4 % | 9 % | 21 % | 3,5 % | 20 % | 24 % | 7,5 % | 10,5 % | — |
| TNS Sofres | du 21 au | 3 % | 7 % | 24 % | 5 % | 23,5 % | 19 % | 7,5 % | 11 % | — |
| TNS Sofres | du 7 au | 3 % | 7 % | 22,5 % | 4 % | 28 % | 17,5 % | 6,5 % | 10,5 % | — |
| TNS Sofres | du 24 au | 3 % | 7 % | 17 % | 3 % | 32 % | 18 % | 7 % | 12 % | — |
| TNS Sofres | du 10 au | 2,5 % | 6 % | 20 % | 4 % | 29 % | 17 % | 9 % | 11,5 % | — |
| Sondeur | Dernier jour du sondage | Échantillon | ME | Laguiller (LO) | Hue (PCF) | Rocard (PS) | Delors (PS) | Lang (PS) | Tapie (MRG RAD) | Voynet (Verts) | Lalonde (GÉ) | Barre (UDF) | Giscard d'Estaing (UDF) | Balladur (RPR) | Chirac (RPR) | de Villiers (MPF) | Le Pen (FN) | ||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Ipsos | 800 | NC | 4 % | 6 % | 11 % | — | — | 9 % | 1 % | 2 % | 10 % | — | 25 % | 17 % | 5 % | 10 % | |||||||||||||
| 5 % | 7 % | 14 % | — | — | — | 2 % | 2 % | 12 % | — | 27 % | 17 % | 5 % | 9 % | ||||||||||||||||
| 4 % | 6 % | — | — | 14 % | 9 % | 1 % | 1 % | 10 | — | 25 % | 16 % | 5 % | 9 % | ||||||||||||||||
| 5 % | 6 % | — | — | 15 % | — | 2 % | 2 % | 11 % | — | 28 % | 17 % | 5 % | 9 % | ||||||||||||||||
| Jacques Delors annonce à7 sur 7 qu'il renonce à se présenter () | |||||||||||||||||||||||||||||
| TNS Sofres | NC | NC | 3 % | 5 % | — | 32 % | — | — | 3 % | — | — | 5 % | 25 % | 12 % | 5 % | 10 % | |||||||||||||
| Ipsos | 1 004 | NC | 3 % | 5 % | — | 32 % | — | — | 1 % | 1 % | — | 4 % | 26 % | 14 % | 4 % | 9 % | |||||||||||||
| 3 % | 5 % | — | 27 % | — | 7 % | 1 % | 2 % | — | 5 % | 24 % | 14 % | 4 % | 7 % | ||||||||||||||||
| Ipsos | 1 000 | NC | 3 % | 5 % | — | 32 % | — | — | 2 % | 3 % | — | — | 27 % | 18 % | — | 10 % | |||||||||||||
| 3 % | 3 % | — | 28 % | — | 10 % | 2 % | 3 % | — | — | 26 % | 17 % | — | 8 % | ||||||||||||||||
| 3 % | 5 % | — | 28 % | — | 9 % | 2 % | 3 % | — | — | 24 % | 15 % | 4 % | 7 % | ||||||||||||||||
| TNS Sofres | NC | NC | 3,5 % | 5 % | — | 26 % | — | — | 3 % | — | — | 4,5 | 28 % | 18 % | 4 % | 9 % | |||||||||||||
| Ipsos | 935 | NC | 2 % | 4 % | — | 28 % | — | 8 % | 1 % | — | — | 3 % | 26 % | 17 % | 3 % | 8 % | |||||||||||||
| 3 % | 4 % | — | 29 % | — | — | 1 % | — | — | 8 % | 25 % | 21 % | — | 9 % | ||||||||||||||||
| 4 % | 6 % | — | 33 % | — | — | 1 % | — | — | — | 26 % | 20 % | — | 10 % | ||||||||||||||||
| TNS Sofres | NC | NC | 4 % | 5 % | — | 29,5 % | — | — | 1,5 % | — | — | 6 % | 28 % | 14 % | 3 % | 9 % | |||||||||||||
| Ipsos | NC | NC | 2 % | 5 % | — | 25 % | — | 9 % | 1 % | — | — | 3 % | 31 % | 13 % | 3 % | 8 % | |||||||||||||
| 2 % | 5 % | — | 29 % | — | — | 1 % | — | — | 5 % | 32 % | 17 % | — | 9 % | ||||||||||||||||
| 2 % | 6 % | — | 29 % | — | — | 1 % | — | — | — | 35 % | 19 % | — | 8 % | ||||||||||||||||
| TNS Sofres | NC | NC | 2,5 % | 3,5 % | — | 27 % | — | — | 2 % | — | — | 5 % | 30 % | 16 % | 4 % | 10 % | |||||||||||||
| TNS Sofres | NC | NC | 3 % | 4 % | — | 26 % | — | — | 4 % | — | — | 8 % | 28 % | 16 % | — | 11 % | |||||||||||||
| Michel Rocard démissionne à titre de premier secrétaire duPS () | |||||||||||||||||||||||||||||
| Élections européennes : la liste socialiste deMichel Rocard est talonée par la liste menée parBernard Tapie et réalise un score historiquement faible () | |||||||||||||||||||||||||||||
| TNS Sofres | NC | NC | 2,5 % | 6 % | 26 % | — | — | — | 4,5 % | — | — | 6 % | 28 % | 17 % | — | 10 % | |||||||||||||
| TNS Sofres | NC | NC | 2 % | 5 % | 25 % | — | — | — | 4 % | — | — | 7 % | 29 % | 17 % | — | 11 % | |||||||||||||
| TNS Sofres | NC | NC | 2,5 % | 4,5 % | — | 24 % | — | — | 4 % | — | — | 7 % | 33 % | 14 % | — | 11 % | |||||||||||||
| Sondeur | Dernier jour du sondage | Échantillon | ME | Laguiller (LO) | Lajoinie (PCF) | Chevènement (MDC) | Rocard (PS) | Delors (PS) | Waechter (Verts) | Lalonde (GÉ) | Giscard d'Estaing (UDF) | Balladur (RPR) | Chirac (RPR) | Le Pen (FN) |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Ipsos | 1 004 | NC | 2 % | 8 % | 4 % | 23 % | — | — | 7 % | 14 % | — | 29 % | 12 % | |
| 2 % | 8 % | 5 % | — | 28 % | — | 7 % | 12 % | — | 25 % | 12 % | ||||
| 1 % | 8 % | 4 % | 21 % | — | — | 7 % | 9 % | 39 % | — | 10 % | ||||
| 1 % | 8 % | 4 % | 24 | — | — | 7 % | 9 % | 35 % | — | 11 % | ||||
| Ipsos | 1 004 | NC | 2 % | 7 % | 5 % | 22 % | — | — | 9 % | 15 % | — | 29 % | 11 % | |
| 2 % | 7 % | 5 % | — | 27 % | — | 8 % | 13 % | — | 26 % | 11 % | ||||
| 2 % | 7 % | 5 % | 19 % | — | — | 9 % | 10 % | 36 % | — | 12 % | ||||
| 2 % | 7 % | 5 % | — | 24 % | — | 7 % | 10 % | 33 % | — | 12 % | ||||
| Ipsos | 965 | NC | — | 7 % | — | 24 | — | 2 % | 4 % | 16 % | — | 36 % | 11 % | |
| — | 7 % | — | 23 % | — | 2 % | 3 % | 16 % | 37 % | — | 11 % |
| Sondeur | Date | ||
|---|---|---|---|
| Édouard Balladur | Jacques Chirac | ||
| Ipsos | 11– | 41 % | 59 % |
| Sofres | 25– | 39 % | 61 % |
| Ifop | 23– | 38 % | 62 % |
| Louis Harris | 38 % | 62 % | |
| Louis Harris | 35 % | 65 % | |
| Sofres | 11– | 40 % | 60 % |
| Louis Harris | 10– | 36 % | 64 % |
| Ipsos | 40 % | 60 % | |
| BVA | 2– | 41 % | 59 % |
| Ifop | 2– | 44 % | 56 % |
| Louis Harris | 49 % | 51 % | |
| CSA | – | 41 % | 59 % |
| BVA | 17– | 50 % | 50 % |
| Louis Harris | 17– | 53 % | 47 % |
| CSA | 61 % | 39 % | |
| Louis Harris | 4– | 55 % | 45 % |
| Ifop | 19– | 64 % | 36 % |
| Ipsos | 66 % | 34 % | |
| Ipsos | 15– | 58 % | 42 % |
| Ipsos | 1er– | 65 % | 35 % |
| Sondeur | Date | ||
|---|---|---|---|
| Édouard Balladur | Lionel Jospin | ||
| Ipsos | 11– | 57 % | 43 % |
| Sofres | 25– | 51,5 % | 48,5 % |
| Ifop | 23– | 51 % | 49 % |
| Louis Harris | 10– | 53 % | 47 % |
| Ifop | 9– | 52 % | 48 % |
| Ipsos | 52 % | 48 % | |
| BVA | 2– | 54 % | 46 % |
| Ifop | 2– | 53 % | 47 % |
| Louis Harris | 55 % | 45 % | |
| CSA | – | 55 % | 45 % |
| BVA | 17– | 53 % | 47 % |
| Louis Harris | 17– | 54 % | 46 % |
| CSA | 61 % | 39 % | |
| Louis Harris | 4– | 61 % | 39 % |
| Ifop | 19– | 64 % | 36 % |
| Ipsos | 66 % | 34 % | |
| Louis Harris | 6– | 61 % | 39 % |
| Sondeur | Date | ||
|---|---|---|---|
| Jacques Chirac | Lionel Jospin | ||
| Sofres | 4– | 53 % | 47 % |
| Sofres | 28– | 54 % | 46 % |
| Ipsos | 54 % | 46 % | |
| Sofres | 55 % | 45 % | |
| Sofres | 20– | 57 % | 43 % |
| Sofres | 13– | 52 % | 48 % |
| Ipsos | 11– | 59 % | 41 % |
| Sofres | 4– | 57 % | 43 % |
| Sofres | 25– | 57 % | 43 % |
| Ifop | 23– | 58 % | 42 % |
| Louis Harris | 55 % | 45 % | |
| Sofres | 21– | 58 % | 42 % |
| Louis Harris | 56 % | 44 % | |
| Sofres | 11– | 60 % | 40 % |
| Louis Harris | 10– | 59 % | 41 % |
| Ifop | 9– | 59 % | 41 % |
| Sofres | 8– | 57 % | 43 % |
| Ipsos | 56 % | 44 % | |
| BVA | 2– | 57 % | 43 % |
| Ifop | 2– | 57 % | 43 % |
| Louis Harris | 56 % | 44 % | |
| CSA | – | 56 % | 44 % |
| Sofres | 21– | 53 % | 47 % |
| BVA | 17– | 54 % | 46 % |
| Louis Harris | 17– | 53 % | 47 % |
| Sofres | 7– | 52 % | 48 % |
| Louis Harris | 4– | 57 % | 43 % |
| Sofres | 24– | 54 % | 46 % |
| Sofres | 10– | 51 % | 49 % |
| Sondeur | Date | ||
|---|---|---|---|
| Jacques Chirac | Jacques Delors | ||
| Sofres | 26– | 51 % | 49 % |
| Sofres | 5– | 39 % | 61 % |
| Sofres | 22– | 40 % | 60 % |
| Sofres | 5– | 45 % | 55 % |
| Sofres | 46 % | 54 % | |
| Ipsos | 9– | 48 % | 52 % |
| Sofres | 48,5 % | 51,5 % | |
| Ipsos | 2– | 46 % | 54 % |
| Ipsos | 1er– | 48 % | 52 % |
| Sofres | 46 % | 54 % | |
| Sofres | 48 % | 52 % | |
| Ipsos | 16– | 54 % | 46 % |
| Sofres | 50 % | 50 % | |
| Sofres | 49 % | 51 % | |
| Ipsos | 15– | 52 % | 48 % |
| Sofres | 49 % | 51 % | |
| Sofres | 50 % | 50 % | |
| Ipsos | 1– | 47 % | 53 % |
| Sofres | 47 % | 53 % | |
| Sofres | 49 % | 51 % |
| Candidats | Partis | Premier tour | Second tour | |||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Voix | % | Voix | % | |||
| Lionel Jospin | PS[a] | 7 097 786 | 23,30 | 14 180 644 | 47,36 | |
| Jacques Chirac | RPR | 6 348 375 | 20,84 | 15 763 027 | 52,64 | |
| Édouard Balladur | RPR[b] | 5 658 796 | 18,58 | |||
| Jean-Marie Le Pen | FN | 4 570 838 | 15,00 | |||
| Robert Hue | PCF | 2 632 460 | 8,64 | |||
| Arlette Laguiller | LO | 1 615 552 | 5,30 | |||
| Philippe de Villiers | MPF | 1 443 186 | 4,74 | |||
| Dominique Voynet | LV | 1 010 681 | 3,32 | |||
| Jacques Cheminade | FNS | 84 959 | 0,28 | |||
| Votes valides | 30 462 633 | 97,18 | 29 943 671 | 94,03 | ||
| Votes blancs et nuls | 883 161 | 2,82 | 1 902 148 | 5,97 | ||
| Total | 31 345 794 | 100 | 31 845 819 | 100 | ||
| Abstention | 8 647 118 | 21,62 | 8 131 125 | 20,34 | ||
| Inscrits / participation | 39 992 912 | 78,38 | 39 976 944 | 79,66 | ||
| Jacques Chirac : (52,64 %) | Lionel Jospin : (47,36 %) | ||
| ▲ | |||
Pour la première fois, levote contestataire (37 %) dépasse les 30 %, alors que jusqu'à présent, ce phénomène n'était limité qu'aux scrutins locaux[82]. Par ailleurs, le vote écologiste connaît un certain essoufflement après la percée deslégislatives de 1993[82], notamment en raison de l’incapacité des Verts à profiter de la situation délicate du Parti socialiste[réf. nécessaire].
Lionel Jospin est arrivé en tête dans soixante-huit départements deFrance métropolitaine et enMartinique. Il obtient son meilleur score dans l'Ariège avec 33,81 %. Il arrive en seconde position dans seize départements. Il réalise ses meilleurs scores dans les départements les plus àgauche et parvient en deuxième position àParis. Il réalise quelques bonnes surprises, comme enVendée où il termine troisième devantJacques Chirac et enCorse-du-Sud où il termine troisième devantJean-Marie Le Pen.
Jacques Chirac est arrivé en tête dans dix-sept départements deFrance métropolitaine et enFrance d'outre-mer, excepté enMartinique. Il obtient son meilleur score enCorrèze avec 49,30 %. Il arrive en seconde position dans cinquante départements. Sa campagne de premier tour lui a permis de réaliser de bons scores dans des terres traditionnellement àgauche, notamment dans leSud-Ouest. En revanche, il n'arrive qu'en troisième position enVendée, enAlsaceMoselle et enHaute-Marne oùCharles de Gaulle réalisait des scores très élevés dans lesannées 1960.
Édouard Balladur est arrivé en tête dans six départements. Il obtient son meilleur score enMayenne avec 26,76 %. Il arrive en seconde position dans vingt-deux départements. Globalement, il obtient ses meilleurs résultats dans des terres plutôt ancrées àdroite. La cartographie de son électorat est semblable à celles deValéry Giscard d'Estaing et deRaymond Barre avant lui.
Jean-Marie Le Pen est arrivé en tête dans sept départements. Il arrive en seconde position dans douze départements. Il réalise une forte progression dans leMidi, dans le Nord industriel et réalise une percée dans l'Est. Ses moins bons scores sont principalement à l'Ouest, mais également àParis. Il a bénéficié de la montée durégionalisme enAlsace, ce qui peut expliquer en partie pourquoi il est arrivé en tête dans la région[83].
Philippe de Villiers est arrivé en tête dans son département de laVendée avec 22,02 %. CommeJean Royer en1974, il réalise ses meilleurs scores dans les départements limitrophes avec 9,1 % dans lesDeux-Sèvres, 9 % enMaine-et-Loire et 7,8 % enCharente-Maritime.
Robert Hue arrive en troisième position dans quatre départements, enDordogne et dans les départements duLimousin. Il obtient son meilleur score dans l'Allier avec 15,66 %, commeAndré Lajoinie sept ans plus tôt.
Arlette Laguiller réalise son meilleur score dans lePuy-de-Dôme avec 6,92 %.
Dominique Voynet obtient son meilleur score dans son département duJura avec 5,87 %.
Jacques Cheminade ne parvient pas à dépasser les 1 % dans le moindre département.
Lionel Jospin n'arrive en tête que dans vingt-six départements deFrance métropolitaine et dans laFrance d'outre-mer, hormis enGuyane.Jacques Chirac arrive en tête dans soixante-dix départements, et dépasse les 60 % dans 10 départements. Il obtient son meilleur score dans lesAlpes-Maritimes avec 65,48 % tandis queLionel Jospin réalise son meilleur score dans l'Ariège avec 59,83 %.
L'abstention a été très forte lors des deux tours de scrutin, sans doute favorisée par les vacances scolaires[84]. Lors du second tour, l'abstention a dépassé les 20 %, mais en prenant compte les 6 % de bulletins blancs ou nuls, près d'un quart des électeurs inscrits ne se sont pas prononcés[85]. 30 % de l'électorat deJean-Marie Le Pen s'est abstenu, et 13 % d'entre eux ont voté blanc ou nul[86].
Les trois principaux candidats n'ont recueilli que 62,7 % des suffrages exprimés, soit à peine 48,05 % des inscrits[87]. Ladroite représente 58 % des électeurs tandis que lagauche ne pèse que 42 % si l'on inclut l'électoratécologiste[88]. Le succès inattendu deLionel Jospin s'explique en partie par la double candidature au sein de ladroite.Jacques Chirac a surtout bénéficié de son électorat traditionnel[89]. Levote utile a défavorisé en partieRobert Hue, tandis que l'écologie politique montrait ses faiblesses.Dominique Voynet a perdu 100 000 électeurs par rapport àAntoine Waechter en1988, tandis queRobert Hue enregistrait une progression de 600 000 électeurs, même si son score était semblable aux deux candidats communistes en1988.Arlette Laguiller fut la seule à tirer profit des sondages, et obtint pour la première fois plus de 5 % des suffrages[90]. Seulement 698 579 voix séparaientJacques Chirac etÉdouard Balladur[79].Jean-Marie Le Pen a encore progressé par rapport au scrutin précédent, notamment chez les ouvriers et les chômeurs[82].
Certainshistoriens etpolitologues considèrent également queJacques Chirac a été victime duvote utile en raison de l'orientation de son discours de campagne[90].
51 % des électeurs deJean-Marie Le Pen ont voté en faveur deJacques Chirac, contre 28 % pourLionel Jospin[23]. Lors du second tour,Jacques Chirac n'a été élu qu'avec 39,5 % des électeurs inscrits[86]. Le score deJacques Chirac se situe entre les scores réalisés parFrançois Mitterrand en1981 et1988, ce qui tend à montrer qu'une partie de l'électorat centriste qui avait voté pour ce dernier est revenu vers un vote àdroite[82]. Avec près de 6 % de votes blancs ou nuls, ce scrutin marque un certain rejet d'une partie des électeurs des partis traditionnels[82].
C'est la première élection présidentielle française où les comptes de campagnes sont vérifiés.
Les comptes de tous les candidats sont validés sauf ceux de Jacques Cheminade.
| Candidat | Résultat au1er tour | Dépenses | Remboursement |
|---|---|---|---|
| Jacques Chirac[91] | 20,84 % | 119 959 188 FRF | 43 200 000 FRF |
| Lionel Jospin[92] | 23,30 % | 88 930 362 FRF | 42 390 052 FRF |
| Édouard Balladur[93] | 18,58 % | 89 776 119 FRF | 30 170 431 FRF |
| Jean-Marie Le Pen[94] | 15,00 % | 41 710 805 FRF | 32 400 000 FRF |
| Robert Hue[95] | 8,64 % | 50 187 965 FRF | 32 400 000 FRF |
| Arlette Laguiller[96] | 5,30 % | 11 349 012 FRF | 3 768 898 FRF |
| Philippe de Villiers[97] | 4,74 % | 24 088 777 FRF | 7 200 000 FRF |
| Dominique Voynet[98] | 3,32 % | 7 266 891 FRF | 6 217 985 FRF |
| Jacques Cheminade[99] | 0,28 % | comptes rejetés | 0 FRF |
Les comptes de campagne d'Édouard Balladur sont mis en doute à partir de 2010 pour avoir intégré d'importantes sommes en liquide qui pourraient émaner de possiblesrétrocommissions d'un contrat militaire avec le Pakistan. Selon le président d'alors duConseil constitutionnel,Roland Dumas, les comptes n'ont été validés qu'après de houleux débats en passant outre des anomalies dans les comptes de campagne d'Édouard Balladur mais aussi deJacques Chirac[100]. SelonJacques Robert, qui siégeait à l'époque au Conseil constitutionnel et a été le premier à évoquer ces irrégularités en 2002, les comptes de campagne des deux candidats,« manifestement irréguliers », ont été ajustés à la demande de Roland Dumas[101],[102].
En, le quotidienLibération fait le lien entre le déblocage de commissions destinées au Pakistan et un versement de 10 millions de francs effectué à la même époque et en espèces sur le compte de l'Association pour le financement de la campagne d'Édouard Balladur (Aficeb)[103],[104]. En, Édouard Balladur est mis en examen par laCour de justice de la République dans le volet ministériel de cette affaire pour complicité de détournement de fonds publics dans l'affaire Karachi. Parallèlement,Nicolas Bazire, ex-directeur de campagne d'Édouard Balladur devenu dirigeant du groupe de luxe LVMH ;Renaud Donnedieu de Vabres, ex-conseiller du ministre de la Défense François Léotard ;Thierry Gaubert, alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy ; Dominique Castellan, ancien patron de la branche internationale de la DCN et l'homme d'affaires franco-libanaisZiad Takieddine ont eux renvoyés en correctionnelle[103].
En 2020, après avoir eu accès aux archives de l’institution, la cellule investigation de Radio France fait état de la « fermeté » du Conseil constitutionnel concernant le compte de Jacques Cheminade « qui tranche étrangement avec les circonvolutions juridiques qui se font jour autour des comptes deJacques Chirac etÉdouard Balladur »[105]
| Nom | Vote sur le rejet |
|---|---|
| Georges Abadie | Contre |
| Michel Ameller | Pour |
| Jean Cabannes | Contre |
| Étienne Dailly | Contre |
| Roland Dumas | Contre |
| Maurice Faure | Contre |
| Noëlle Lenoir | Pour |
| Jacques Robert | Pour |
| Marcel Rudloff | Pour |
Au lendemain du second tour, la France célèbre le cinquantième anniversaire du et est représentée par deux présidents, puisque Jacques Chirac est élu mais pas encore investi etFrançois Mitterrand n'a pas encore quitté ses fonctions.
Après quatorze ans de présidence socialiste, Jacques Chirac est investi dans ses fonctions le. Il nommeAlain Juppé, son adjoint à la mairie de Paris et ministre des Affaires étrangères duGouvernement Balladur, au poste de Premier ministre.
Quelques semaines après son élection, Jacques Chirac explique aux Français qu'il doit renoncer à son programme de réduction de la « fracture sociale » ayant « sous-estimé l'ampleur des déficits ». Il annonce vouloir réduire les déficits « pour qualifier la France pour la monnaie unique européenne ». Ce changement de cap radical par rapport à ses promesses électorales suivi de près par le « plan Juppé » provoque de vastes mouvements de grève dans les transports en.
Devenu rapidement impopulaire, Jacques Chirac dissout l'Assemblée nationale le, pensant prendre de vitesse la gauche avant les législatives prévues pour 1998 et conserver ainsi la majorité. Après le second tour du scrutin, l'unionRPR-UDF, qui comptait alors 472 députés sur 577, n'en garde plus que 253, tandis que la gauche plurielle deLionel Jospin (socialistes, radicaux, communistes, Verts) en remporte 319. Jacques Chirac nommeLionel Jospin Premier ministre le, pour former latroisième cohabitation, qui durera cinq ans.
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