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| Élection présidentielle française de 1988 | ||||||||||||||
| (1er tour) (2d tour) | ||||||||||||||
| Type d’élection | Élection présidentielle Scrutin majoritaire à deux tours | |||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Débat(s) | (2d tour) | |||||||||||||
| Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
| Population | 56 328 052 | |||||||||||||
| Inscrits au1er tour | 38 128 507 | |||||||||||||
| Votants au1er tour | 31 027 972 | |||||||||||||
| 81,38 % | ||||||||||||||
| Votes exprimés au1er tour | 30 406 038 | |||||||||||||
| Blancs et nuls au1er tour | 621 934 | |||||||||||||
| Inscrits au2d tour | 38 168 869 | |||||||||||||
| Votants au2d tour | 32 085 071 | |||||||||||||
| 84,06 % | ||||||||||||||
| Votes exprimés au2d tour | 30 923 249 | |||||||||||||
| Blancs et nuls au2d tour | 1 161 822 | |||||||||||||
| François Mitterrand –PS | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 10 367 220 | |||||||||||||
| 34,10 % | ||||||||||||||
| Voix au2e tour | 16 704 279 | |||||||||||||
| 54,02 % | ||||||||||||||
| Jacques Chirac –RPR | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 6 063 514 | |||||||||||||
| 19,94 % | ||||||||||||||
| Voix au2e tour | 14 218 970 | |||||||||||||
| 45,98 % | ||||||||||||||
| Raymond Barre –UDF | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 5 031 849 | |||||||||||||
| 16,55 % | ||||||||||||||
| Jean-Marie Le Pen –FN | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 4 375 894 | |||||||||||||
| 14,39 % | ||||||||||||||
| André Lajoinie –PCF | ||||||||||||||
| Voix au1er tour | 2 055 995 | |||||||||||||
| 6,76 % | ||||||||||||||
| Résultats du premier tour par département et région | ||||||||||||||
| Résultats du second tour par département et région | ||||||||||||||
| Président de la République française | ||||||||||||||
| Sortant | Réélu | |||||||||||||
| François Mitterrand PS | François Mitterrand PS | |||||||||||||
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L'élection présidentielle française de 1988, qui est la sixièmeélection présidentielle sous laCinquième République et la cinquième ausuffrage universel direct depuis laréforme constitutionnelle de 1962, se déroule les et.
Le président sortant,François Mitterrand, brigue un second mandat, se présentant pour la quatrième fois. Durant sonseptennat, lagauche a réussi à gouverner sur la durée alors qu'elle avait échoué par le passé, notamment du temps ducartel des gauches et duFront populaire. Son mandat a néanmoins été marqué par le « tournant de la rigueur », avant que la droite ne remporte lesélections législatives de 1986.
Pour la première fois depuis1965[N 1], lePremier ministre en exercice, à savoir le gaullisteJacques Chirac, est candidat à l'élection présidentielle. Il est défait au second tour par François Mitterrand, après avoir été concurrencé au premier tour par l’ancien Premier ministre centristeRaymond Barre.
Le scrutin est également marqué par le score élevé du candidat d’extrême droiteJean-Marie Le Pen, qui frôle les 15 % avec un discours anti-immigration. Comme en1974,Arlette Laguiller est la seule femme candidate.
Le 8 mai 1988, le second tour voit François Mitterrand l'emporter avec 54,02% des suffrages exprimés, permettant ainsi au président sortant d'entamer un second mandat. Il devient le premierPrésident de la République française réélu au suffrage universel pour un second septennat.

L'élection présidentielle se déroule en pleinepremière cohabitation. Les rapports entreJacques Chirac etFrançois Mitterrand sont tendus, ce qui semble pousser le second à se présenter une quatrième fois. Entre-temps, l'ancien Premier ministre et député duRhôneRaymond Barre est de plus en plus populaire dans l'opinion et sa candidature est de plus en plus envisagée[1].Jacques Chirac veut quant à lui prouver qu'il est capable de gouverner avec un président n'ayant pas la même appartenance politique pour prouver ses qualités d'homme d'État.
Durant lepremier septennat de François Mitterrand, l'extrême droite connaît une progression importante. En1982,Jean-Marie Le Pen, qui n'avait pas obtenu les500 parrainages en1981, écrit une lettre àFrançois Mitterrand pour obtenir un traitement médiatique plus équitable[2],[3].
Lors desmunicipales de 1983, leFN réalise une percée, notamment àDreux où la liste FN fusionne avec la liste RPR pour se maintenir au second tour. La droite remporte la ville et le FN la co-dirige pendant six ans. La montée se poursuit l'année suivante où le FN talonne leParti communiste français lors deseuropéennes de 1984. Dans son livreLes Français d'abord,Jean-Marie Le Pen écrit: « Nous croyons à la supériorité de la civilisation occidentale. »[4]. À partir de1984, il est de plus en plus invité àL'Heure de vérité[5]. L'émission contribue à sa médiatisation et à accroître sa popularité[6],[7].
Lors deslégislatives de 1986, le FN obtient35 députés et parvient à constituer un groupe parlementaire. Cette montée du FN va être très mal vue parJacques Chirac, qui y vit la main deFrançois Mitterrand.
Le surRTL dans l'émissionLe Grand Jury,Jean-Marie Le Pen déclenche une polémique à propos de laShoah en déclarant: « Je suis passionné par l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Je me pose un certain nombre de questions. Je ne dis pas que leschambres à gaz n'ont pas existé. Je n'ai pas pu moi-même en voir. Je n'ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. »[8],[9]. Le précédent, il avait déjà provoqué une polémique à propos desimmigrés et dusida dansL'Heure de vérité, souhaitant l'expulsion des immigrés pour réduire le chômage et l'isolement des séropositifs, parlant même de « sidaïques »[10].
Dès1982,Valéry Giscard d'Estaing prépare son retour en politique[11],[12]. Lors desélections cantonales, il est triomphalement élu àChamalières. Il espère pouvoir affronter à nouveauFrançois Mitterrand, mais doit faire face à la montée deRaymond Barre dans les sondages ainsi qu'à la présence sur sa droite deJacques Chirac. Il reproche à ce dernier sa défaite, mais va préférer se rapprocher de lui plutôt que de son autre ancien Premier ministre.
À partir de1983 et lamise en place du plan de rigueur,Valéry Giscard d'Estaing se réconcilie avecJacques Chirac qui sort renforcé desmunicipales après son triomphe àParis, alors même queRaymond Barre approuvait les mesures prises par le second plan de rigueur. Au même moment, des chefs d'entreprises et les milieux d'affaires interrogentRaymond Barre sur l'hypothèse d'une candidature présidentielle. Lorsque lescrutin proportionnel est instauré pour leslégislatives de 1986,Raymond Barre se démarque deValéry Giscard d'Estaing et deJacques Chirac en refusant l'hypothèse d'une « cohabitation » avecFrançois Mitterrand[13].
Au cours de lapremière cohabitation,Jacques Chirac devient rapidement impopulaire et ne parvient pas à appliquer tout son programme car il doit à la fois ménager son électorat et sa majorité tout en préservant ses chances pour la présidentielle.François Mitterrand va même favoriser cette perspective, persuadé qu'il va affronter son Premier ministre. La montée en puissance deJean-Marie Le Pen ne fait qu'accentuer les divisions à droite, notamment entre ceux qui souhaitent se rapprocher duFront national commeCharles Pasqua, et ceux qui refusent, commeRaymond Barre ouJacques Chirac[14].
À partir de 1979, leParti communiste français perd de plus en plus de terrain sur leParti socialiste à gauche. L'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique endécembre 1979 est très mal défendue parGeorges Marchais lors de sa conférence de presse àMoscou le, alors qu'il voulait sceller la fin de l'inimitié avecLéonid Brejnev pas plus que dix jours plus tard àCartes sur table[15],[16]. LorsqueFrançois Mitterrand est élu en1981, aucun communiste n'est intégré aupremier gouvernement socialiste. Il attendit lesélections législatives pour mesurer le rapport de force. Ayant obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale, il accepte que quatre ministres, dont leno 2 du partiCharles Fiterman, entrent au gouvernement. Aucun d'eux n'occupent de posterégalien, contrairement à ce qu'il s'est passé après laLibération.
Le,François Mitterrand confirme au vice-président américainGeorge H. W. Bush qu'il souhaite affaiblir le Parti communiste français, chose qu'il révélera également auno 2 du partiCharles Fiterman par la suite. Le PCF soutient le gouvernement jusqu'enjuillet 1984, y compris lorsque le gouvernement a proposé la loi d'amnistie enoctobre 1982 pour réintégrer lesgénéraux putschistes de 1961, et lorsqueJacques Delors annonça les deux plans dutournant de la rigueur le et le. Lors deseuropéennes de 1984, le PCF atteint un niveau historiquement bas, leFront national faisant jeu égal avec lui avec moins de 10 % des voix[17]. Le résultat deslégislatives de 1986 constitue un trompe l'œil pour le Parti communiste français, qui mena campagne seul et qui obtient à peu près le même nombre de députés qu'en1981.
À partir de l'automne 1984, le Parti communiste français est tiraillé en interne, du fait de l'émergence des « réformateurs » qui souhaitent moderniser le parti, et qui critiquent sa gestion depuis la fin desannées 1960.Georges Marchais s'oppose aux réformateurs, rappelant à plusieurs reprises que le parti a abandonné l'idée de lalutte des classes. En1985, le meneur des réformateursPierre Juquin est écarté du bureau politique du parti, puis exclu du parti le[18].
Le, des incidents violents éclatent enNouvelle-Calédonie. Les indépendantisteskanaks s'en prennent à descaldoches qui répliquent, entraînant trois morts dont deux kanaks. L'ancien commissaire européenEdgard Pisani fut dépêché en urgence pour tenter de trouver une issue au conflit. Le, des indépendantistes tombent dans une embuscade alors que les négociations n'ont pas encore commencé.
Enjanvier 1985, un jeune européen est assassiné. Les caldoches se révoltent, ce qui rend la situation dans l'île très critique, au point queFrançois Mitterrand est interrogé le 16[19]. Malgré sa visite sur l'île, la tension ne diminue pas, et ce au gré des tentatives de dialogue avecEdgard Pisani. L'arrivée deJacques Chirac àMatignon rend la situation plus difficile, notamment à cause de la proximité des caldoches avec le RPR.
Un plan dit d'« indépendance-association » proposé parEdgard Pisani est rejeté par les caldoches, qui renforcent leur prépondérance sur l'île lors des élections régionales en[20]. Deux ans plus tard, un référendum d’autodétermination est rejeté par 98,30 % des suffrages, avec néanmoins une abstention de 40 %, principalement chez les kanaks[14]. L'annonce d'élections le n'arrange rien, les caldoches proches du RPR considérant cette annonce comme un pied de nez du gouvernement[21].
Lors de l’élection présidentielle de 1988, leprésident de la République est élu ausuffrage universel direct pour unmandat de sept ans. Si aucun candidat ne recueille lamajorité absolue des suffrages exprimés au premier tour de scrutin, un second tour a lieu quatorze jours plus tard : seuls peuvent alors se présenter les deux candidats arrivés en tête au premier tour après retrait éventuel de candidats mieux placés[22]. L’élection présidentielle se tient les (premier tour) et (second tour) 1988[23].
Chaque candidat doit satisfaire plusieursconditions :
La Constitution prévoit que[22] :
LeConseil constitutionnel est, selon l'article 58 de laConstitution, garant de la régularité de l'élection, de l'examen des réclamations et de la proclamation des résultats.
Les dates du scrutin ont été fixées lors d'unConseil des ministres, le[24]. Le scrutin est organisé selon les règles fixées par le décret de convocation des électeurs, et se déroule aux dates suivantes[23] :
Le, au cours d'une conférence de presse commune à l'Hôtel de Matignon,Raymond Barre annonce son ralliement à la candidature deJacques Chirac[25].
De nombreux bulletins de vote ne furent pas comptabilisés par leConseil constitutionnel dans sa proclamation des résultats officiels, en raison de certaines irrégularités. Les bureaux de vote concernés sont :Bar-sur-Aube (1 bureau de vote),Troyes (2e bureau),Calais (26e et27e bureaux), plusieurs communes duVal-de-Marne :Fontenay-sous-Bois (23e bureau),Gentilly (11e bureau),Vitry-sur-Seine (10e et37e bureaux), etLamentin (Guadeloupe)[26]. Certains bureaux de vote enNouvelle-Calédonie n'ont pas pu ouvrir[26].
Ledébat d'entre-deux-tours eut lieu le. Il fut animé parElie Vannier etMichèle Cotta et fut extrêmement tendu[27],[28]. Malgré sa préparation, Jacques Chirac ne parvint pas à l'emporter face à François Mitterrand, un sondage indiquant que 33 % des téléspectateurs ont été convaincus par sa prestation, contre 42 % à son contradicteur[29] ; une autre enquête, publiée par l'Institut CSA, montre que François Mitterrand a été jugé plus convaincant par 32 %, contre 24 %[30]. Cherchant à se mettre sur un pied d'égalité avec François Mitterrand[réf. nécessaire], le Premier ministre suggéra que les deux adversaires n'étaient que « deux candidats se présentant au jugement des Français », mais il se heurta à la réponse du Président, qui de plus l'appellera « Monsieur le Premier ministre » durant tout le débat[31],[32]. François Mitterrand se permettra même de réutiliser la formule « vous n'avez pas le monopole du cœur »[33]. Dès le départ, le président sortant cherche à s'affirmer comme le seul garant de l'unité nationale, et sa tactique de mise à distance vis-à-vis de Jacques Chirac met ce dernier en porte-à-faux. Lorsqu'il évoque la loi Pasqua, François Mitterrand parvient à le prendre à défaut. Interloqué, il répond« monsieur le Président ». Étant toujours sur la défensive, Chirac ne prit jamais l'avantage dans le débat. L'échange sur l'affaire Gordji fut très tendu[34],[30].
Un certain nombre de conditions furent posées par les deux candidats pour participer au débat.François Mitterrand demanda notamment à ce que le plateau fut exactement de la taille de la grande table dans lesalon Murat pour leConseil des ministres[35],[36]. Le choix de la couleur du décor fut également âprement discuté[36]. Jusqu'au dernier moment, les équipes des deux candidats inspectent le plateau.In extremis,Serge Moati fait changer le siège de François Mitterrand, qui d'après lui le ferait apparaître comme« tassé » à la télévision[36].
François Mitterrand a refusé la présence dePatrick Poivre d'Arvor et deCatherine Nay, tandis queJacques Chirac a refusé celle d'Alain Duhamel et d'Anne Sinclair[37].Michèle Cotta fut nommée parFrançois Mitterrand à la tête de laHaute autorité de la communication audiovisuelle, qui la dirigea jusqu'à la dissolution de l'institut en1986.
Une entrevue fut organisée par le généralPierre de Bénouville entreJacques Chirac etJean-Marie Le Pen, mais ne déboucha pas sur un soutien concret du candidat FN àJacques Chirac[38]. À la fin de la campagne du second tour, Jacques Chirac parvint à faire libérer les derniersotages au Liban, pensant ainsi marquer des points et rattraper son retard. Néanmoins, quasiment au même moment, laprise d'otages d'Ouvéa se termina de façon tragique lorsque lagendarmerie, sous l'égide duGroupe d'intervention de la Gendarmerie nationale, tenta une opération pour libérer les otages au cours de laquelle20 personnes furent tuées[39],[40].
Lors du défilé du1er mai duFront national,Jean-Marie Le Pen déclare qu'aucune voix ne devait aller en faveur deFrançois Mitterrand, mais refusa de choisir entre Mitterrand le candidat du « pire » et Chirac le candidat du « mal »[41],[42]. Le, une manifestation eut lieu pour « la défense de laVe République » sur laplace de la Concorde, le jour même des meetings deJacques Chirac et deFrançois Mitterrand[43],[44].
Le,Raymond Barre annonce qu'il ne mènera pas une opposition systématique à la politique deFrançois Mitterrand et qu'il était prêt à travailler avec lui sur certains dossiers[45],[46]. De son côté,Jacques Chirac concède sa défaite et annonce implicitement qu'il compte préparer au plus vite la campagne pour lesélections législatives[47]. Quant àJean-Marie Le Pen, il critiqua la stratégie de Jacques Chirac pendant la campagne, notamment sur la stratégie de second tour[48].
De nombreux bulletins de vote n'ont pas été comptabilisés par leConseil constitutionnel dans sa proclamation des résultats officiels, en raison de certaines irrégularités. Les bureaux de vote concernés sont :Quimperlé (Finistère) (1 bureau de vote),Tarare (Rhône) (1 bureau de vote),Loudéac (Côtes-du-Nord) (du1er au5e bureau),Montreuil (Seine-Saint-Denis) (35e bureau),Villejuif (Val-de-Marne) (27e bureau)[49]. Six bureaux de vote n'ont pas pu ouvrir enNouvelle-Calédonie[49].
Lorsque laPremière cohabitation démarre enmars 1986,François Mitterrand ignore encore s'il va se représenter devant les électeurs une quatrième fois. Soncancer de la prostate, dont il doit supporter le poids depuis le, s'est miraculeusement stabilisé, au point que le président se croit définitivement guéri[50],[51].
Lors ducongrès de Lille enavril 1987, le PS prépare le terrain et les militants pour une nouvelle candidature. Le, interrogé par lepolitologueOlivier Duhamel sur une éventuelle candidature,François Mitterrand lui répond : « Si je me présente, je serai réélu »[52].
Enseptembre 1987,François Mitterrand demande àJacques Séguéla de préparer la campagne avec le sloganGénérationMitterrand, chose qui avait commencé au cours d'une réunion chez le président à sa résidence deLatche le11 juillet précédent[53],[54],[55]. Celui-ci lui recommanda d'ailleurs de concentrer ses efforts contreJacques Chirac[56]. Le auClub de la presse d'Europe 1, le premier secrétaireLionel Jospin affirme qu'« une candidature deFrançois Mitterrand aurait la priorité sur toute autre »[57].François Mitterrand espérait surtout contrerMichel Rocard qui était bien placé dans les sondages d'opinion face àJacques Chirac, bien que ce semblant de compétition fût d'ordre purement tactique[58],[53]. Dix jours après la déclaration deLionel Jospin, une association « AvecFrançois Mitterrand » regroupant artistes, journalistes et intellectuels est fondée parPaul Quilès et Maurice Benassayag, coordonnée parJack Lang[59],[60]. Le, dans l’article« Ils soutiennent Mitterrand » publié dans le magazineGlobe, plusieurs personnalités affichent leur soutien à François Mitterrand : des personnalités proches de lagauche, commePierre Bergé,Barbara,Pierre Arditi, ou plus surprenant,Dominique Jamet, l'ancien rédacteur en chef duQuotidien de Paris qui avait été licencié du journal en1981[61]. Une semaine plus tard,Renaud publie une tribune dans le quotidienLe Matin avec pour titre« Tonton, laisse pas béton »[61]. Après lui,Gérard Depardieu écrit dansLe Parisien« Mitterrand ou jamais », ou encore« Ça y est, je vais voter pour la première fois »[61]. Entre-temps, 350 maires et conseillers généraux signent une pétition sous le titre« Pour nous, c'est lui »[61].
Le, les premières affiches de campagne sont placardées[62]. En tout, 7 500 grandes affiches sont diffusées dans toute la France pour promouvoir la candidature deFrançois Mitterrand, hypothétique encore à cette date. Quelques jours plus tard, il se confiait sur ses intentions à son amiMaurice Faure, au retour d'un voyage[63]. Dès le mois de novembre, il réunit ses principaux fidèles pour mettre en forme sa campagne.Jean-Louis Bianco fut notamment chargé d'établir le lien avec certaines personnalités centristes, notammentJacques Barrot ouPierre Méhaignerie[64]. À partir dejanvier 1988, sa candidature devient de plus en plus probable à la suite d'une interview deMichel Rocard à la radio[65]. Ce dernier avait appris queFrançois Mitterrand allait se présenter le mois précédent[66],[67]. Le président annonce tardivement sa candidature même si le secret est éventé,Daniel Bilalian, le, parle« d'un suspense qui n'en n'est plus vraiment un »[68]. Finalement, le président annonce sa candidature à l'élection présidentielle le, grâce à une communication et une stratégie de campagne parfaitement rodées, malgré quelques couacs[69],[70]. Sa déclaration de candidature est précipitée, d'un jour seulement. Au départ,Gérard Colé souhaitait qu'il annonce sa candidature à7 sur 7.François Mitterrand apprécieAnne Sinclair etTF1 offrirait une plus grande audience à la déclaration de candidature de Mitterrand. Le souci est qu'Alain Juppé était invité le soir où Colé voulait caser l'entretien de Mitterrand avecAnne Sinclair dans un7 sur 7 spécial, de l'émissionQuestions à domicile. De plus, Colé demande àAnne Sinclair d'écarterJean-Marie Colombani, sans savoir que le rédacteur en chef du journalLe Monde a accordé un entretien àFrançois Mitterrand. À cette occasion, il s'est réconcilié avec le journaliste, dont le journal avait révélé le scandale duRainbow Warrior.François Mitterrand prend les choses en main le 22 au matin. Lejournal de20 heures d'Antenne 2 est finalement privilégié[71]. Comme en1981,Pierre Bérégovoy est son directeur de campagne, tandis qu'Henri Nallet en est le trésorier[72]. Il reçoit le soutien de nombreux artistes, notammentBarbara,Daniel Auteuil,Catherine Lara,Charles Trenet,France Gall,Michel Berger,Claude Brasseur,Isabelle Huppert,Sandrine Bonnaire,Gérard Depardieu etRenaud, ainsi que de sportifs commeDominique Rocheteau et d'intellectuels commeMarguerite Duras ou l'écrivainClaude Simon[61].
Le, saLettre à tous les Français est diffusée dans de nombreux journaux, commeLe Figaro ouLibération, tirée à2 millions d'exemplaires[73],[74]. Cette lettre servit de programme de campagne, qui se fit sur le slogan de la « France unie »[69],[75]. Le slogan fait de lui un candidat à part, comme entré dans l'Histoire[76]. Le programme de campagne, organisé parPierre Bérégovoy,Pierre Joxe etLouis Mermaz, limite au maximum la présence médiatique deFrançois Mitterrand[77]. Quatre grands meetings sont organisés en avril, le 8 àRennes où il développa le thème de la « France unie » et oùBarbara chantaL'Homme à la rose, le 15 àLyon, le 19 àMontpellier où il fit applaudir chaleureusementMichel Rocard, et le 22 au Bourget[66],[78]. Ses interventions à la télévision sont rares,Questions à domicile le et deux émissions de radio programmées jusqu'au[79],[78],[71]. L'affaire du Carrefour du développement fut dévoilée durant la campagne, mais elle n'a pas eu beaucoup d'impact sur celle du président sortant[80].
À quelques jours du premier tour, la situation enNouvelle-Calédonie se dégrade à nouveau, avec 4 gendarmes assassinés sur l'île d'Ouvéa et27 personnesprises en otage par les indépendantistes kanaks[81].
Comme prévu par son équipe de campagne et son ami Charles Salzmann,François Mitterrand arrive largement en tête le avec 34,1 % des suffrages exprimés[26],[82].
Pour la campagne du second tour, trois meetings sont organisés, àLille le, àStrasbourg le, et àToulouse le 6. Son slogan du premier tour est amélioré, devenant « La France unie est en marche ». Lors dudébat télévisé, il parvient à maîtriser l'agressivité deJacques Chirac, notamment en l'appelant « monsieur le Premier ministre » durant toute l'émission et en lui tenant tête sur l'affaire Gordji[79]. Par ailleurs, il avait déclaré àJean-Pierre Elkabbach, à propos de son Premier ministre le :« Je dirais simplement qu'il a beaucoup de qualités et je souhaiterais que ces qualités fussent appliquées exactement au bon endroit et au bon moment[64]. » Considéré comme le perdant du débat,Jacques Chirac fait tout pour rattraper son retard dans les sondages, notamment en accélérant la procédure pour tenter de libérer lesotages d'Ouvéa et les derniers otages auLiban[83],[79].
Au soir du second tour, François Mitterrand est réélu avec 54,02 % des suffrages exprimés[49].
Le depuis l'Hôtel de Matignon,Jacques Chirac annonce sa candidature à l'élection présidentielle[69],[84]. Il avait un temps envisagé d'attendre l'annonce deFrançois Mitterrand pour se déclarer, mais change de stratégie en raison de son retard dans les sondages face àFrançois Mitterrand etRaymond Barre. Ce dernier, soutenu par l'UDF, n'hésite pas à critiquer le Premier ministre, dont il fait pourtant partie de la majorité[85]. Son attitude agressive durant la cohabitation lui coûte, de l'avis de spécialistes, des points dans les enquêtes d'opinion, tout comme certains couacs de communication dès le début de sa campagne (notamment l'intervention hasardeuse d'Albin Chalandon).
Jacques Chirac fait deCharles Pasqua son directeur de campagne et d'Alain Juppé son porte-parole, le siège de campagne se trouvantrue de Babylone àParis. Il met en avant de nouveaux visages, commeNicolas Sarkozy,Jacques Toubon,Philippe Séguin ouMichèle Alliot-Marie, qui organisaient de nombreuses réunions publiques ainsi que ses meetings en relation avecCharles Pasqua. Sa filleClaude Chirac est chargée de sa communication de campagne[86].
Bien que handicapé par sa position de candidat sortant, il bénéficie d'une certaine légitimité à droite du fait de sa fonction de chef du gouvernement, ainsi que du soutien actif du RPR, qui a d'importantes ressources financières et militantes. Un sondage publié par laSofres en montre que son image auprès de l'opinion est assez mitigée et il reste affaibli par l'affaire Malik Oussekine qui a conduit au retrait duprojet de réforme universitaire Devaquet. Si 38 % des personnes interrogées le trouvent courageux, 30 % seulement le trouvent compétent et 29 % moderne. Pire, 26 % le jugent trop agressif, et seuls 21 % des Français interrogés le jugent apte à remplir les fonctions dePrésident[87]. Il tente d'apparaître plus décontracté et affiche comme à son habitude une grande vitalité[86] : il enchaîne les réunions publiques, ce qui lui permet de rattraper et dépasser Raymond Barre dans les sondages, mais pas le président sortant[88].
Le, son équipe de campagne organise un grand rassemblement électoral avec 30 000 personnes à l'hippodrome de Vincennes au cours duquel il raille l'absence de candidature socialiste officiellement déclarée[68]. Il reçoit le soutien deJohnny Hallyday, qui est présent et chante lors du meeting à Vincennes[68].
Le soir du premier tour, il arrive en deuxième position avec 19,94 % des suffrages exprimés[26]. Ce faible score s'explique notamment par sa popularité assez moyenne, mais également par une surexposition médiatique[89]. L'écart avecFrançois Mitterrand est pratiquement impossible à remonter, malgré le ralliement deRaymond Barre, comme l'avait analyséÉdouard Balladur durant la précampagne[90]. Malgré sa prestation médiocre et la libération des otages auLiban et enNouvelle-Calédonie, il ne parvient pas à remonter son retard dans les sondages.Serge Berstein etPierre Milza analysent qu'en raison de sa « fiévreuse ambition qui ne recule devant rien », sa tentative de faire ces coups d'éclats pendant la campagne du second tour lui a peu rapporté[91]. Durant la campagne du second tour, une entrevue est organisée par le généralPierre de Bénouville avecJean-Marie Le Pen, en présence deCharles Pasqua etÉdouard Balladur[38]. Néanmoins, cette rencontre ne permet pas d'aboutir au soutien du candidat FN qui ne donnera pas de consigne de vote en sa faveur[42].
Le soir du second tour, il est battu parFrançois Mitterrand, recueillant seulement 45,98 % des suffrages exprimés[49].
À partir de1985, l'ancien Premier ministre envisage de plus en plus une candidature. Son refus de lacohabitation comme sa volonté d'indépendance vis-à-vis des partis contribue à renforcer sa popularité[92], au point même de parler d'incohérence institutionnelle[93],[94]. Du côte de l'UDF dont il est proche depuis1978, certains appuient l'hypothèse de sa candidature, notamment leCDS[95]. Néanmoins, dès,Valéry Giscard d'Estaing se rapprocha deJacques Chirac[96]. Durant lepremier septennat, il figura toujours parmi les personnalités les plus appréciées dans les sondages d'opinion[97]. En,Alain Duhamel faisait l'analyse suivante sur l'ancien Premier ministre :« Au-delà des explications politiques, on peut vérifier que même ses adversaires ont souvent de la considération pour Raymond Barre. Une nette majorité de Français le juge, en effet, capable de redresser l'économie de la France, de renforcer l'autorité de l'État, d'accroître le rôle de la France dans le monde et d'assurer la sécurité des citoyens. Cela fait beaucoup, surtout sur des sujets aussi difficiles[98]. » À partir de1986, certaines enquêtes d'opinion le placent au second tour de la présidentielle et le voient potentiellement comme vainqueur face àFrançois Mitterrand. Le surEurope 1, il évoque pour la première fois la possibilité d'une candidature[99].
Le,Valéry Giscard d'Estaing annonce qu'il renonce à concourir à l'élection présidentielle aujournal de20 heures surAntenne 2[100]. Au cours de l'été1987, l'ancien Premier ministre est de plus en plus talonné dans les sondages parJacques Chirac tandis queFrançois Mitterrand est toujours placé en tête[101]. Certains parmi ses proches l'incitent à présenter rapidement sa candidature.
Il déclare sa candidature le depuis leCentre de congrès de Lyon[69],[102]. Cette déclaration fut jugée trop courte, voire froide dans lapresse nationale[103],[90]. Il nomme son ancien chef de cabinet et député de laVendéePhilippe Mestre comme directeur de campagne, avec la double fonction de porte-parole[104]. Il reçoit le soutien de l'UDF cinq jours après sa déclaration de candidature[69],[105]. Il bénéficie du soutien deJean-Claude Casanova, le directeur de la revueCommentaire[104].
L'ancien Premier ministre essaie de développer une certaine proximité avec les électeurs, notamment à travers ses meetings où il essaie de faire preuve de répartie et d'humour notamment avec la phrase « Bonne nuit les petits » inspirée dudessin animé du même nom[106], pour contraster la vision d'homme de rigueur qui s'est développée à Matignon à partir deseptembre 1976. Malheureusement pour lui, son slogan de campagne et quelques couacs de communication font baisser les intentions de vote en faveur du député duRhône qui ne repassera pas devant Jacques Chirac dans les sondages aprèsjanvier 1988[107],[88].Charles Millon fut le coordinateur de la campagne au niveau national[108]. Il dut également affronter une polémique sur la prétendue appartenance de sa femme auParti communiste hongrois, alors même que celle-ci avait quitté le pays très tôt après la guerre[109].
Il souhaite mener une campagne sobre, telle qu'il l'avait imaginée le :« Je ne crois pas qu’il faille se donner pour règle de chercher à séduire les Français. Si je les convaincs, tant mieux. Si je ne les convaincs pas, tant pis ! Je ne dis pas tant pis pour eux, mais tant pis pour moi. Mais je ne ferai rien de ces gesticulations ridicules par lesquelles, avec les conseillers en communication, on s’efforce de plaire[110]. » Il axe principalement sa campagne sur la réduction des déficits, un recentrage de la politique étrangère et la mise en place d'une politique de formation efficace pour former notamment les jeunes arrivant sur le marché du travail[111]. Néanmoins, sa stratégie de campagne ne permet pas d'être suffisamment réceptif auprès des électeurscentristes, et certains se reportent surFrançois Mitterrand, qui fit tout pour affronterJacques Chirac au second tour[112],[101].
Parmi les soutiens deRaymond Barre, on compte notammentValéry Giscard d'Estaing[113] (même si en secret, il va tout faire pour contrer cette tentative de candidature et refusa de favoriser un des deux candidats dedroite[95],[114]) etAlain Delon, l'acteur comparant l'ancien Premier ministre augénéral de Gaulle dans un clip de campagne[115],[111]. Delon participa d'ailleurs à son meeting àMarseille[116],[117]. Il a également reçu le soutien de la jeune garde centriste duCDS et duParti républicain, commeJacques Barrot,Bernard Stasi,Bernard Bosson,Edmond Alphandéry, le président du groupe UDFJean-Claude Gaudin,Charles Millon,François d'Aubert ouPascal Clément[118]. Plusieurs personnalités, comme le président duCNPFYvon Gattaz etHélène Carrère d'Encausse, ainsi que l'anciengaullisteJean Charbonnel, lui apportent leur soutien[105].
Au soir du premier tour, Raymond Barre arrive troisième avec 16,55 % des suffrages exprimés (un score à peine plus élevé queJean Lecanuet en1965)[26].
Au cours de l'année1987, Jean-Marie Le Pen tente d'adoucir son image auprès de l'opinion, parvient à rencontrerRonald Reagan ainsi qu'à participer auCongrès juif mondial[119].
Il déclare officiellement sa candidature le[69],[120]. Pendant plus d'un mois durant l'été, il réalise une « tournée des plages » qui le mène d'Ajaccio àDunkerque. Néanmoins, son image modérée s'effrite après ses déclarations controversées au sujet de laShoah et deschambres à gaz lors de laSeconde Guerre mondiale surRTL le[119],[121],[122].
Son programme est assez différent des autres principaux candidats. Il met l'accent sur la sécurité, qu'il considère comme le droit premier du citoyen[123]. Ses attaques portent principalement surFrançois Mitterrand, même si celles portées contreJacques Chirac sont relativement importantes. Son équipe de campagne organise de nombreux meetings et rassemblements, et parvient notamment à réunir plus de 18 000 personnes lors d'un meeting auStade Vélodrome àMarseille le[124].
Avec 14,39 % des suffrages exprimés au soir du premier tour, bien qu'il ne fut crédité que de 10 à 12 % d'intentions de vote dans les sondages, son score symbolise la percée de l'extrême-droite en France dans les années 1980[26],[125].
Georges Marchais annonce à la télévision le lors duJournal de20 heures que le député de l'Allier sera probablement candidat lors de l'élection présidentielle[126]. Dès le printemps 1986, le secrétaire général du parti avait annoncé son refus de se présenter une seconde fois[127]. Le comité central du parti approuve la candidature du candidat le, alors que les sondages sont peu favorables[69].
Au cours de la campagne,André Lajoinie défend les thèmes traditionnels du parti, comme la défense de la classe ouvrière et la lutte contre lecapitalisme mais sa campagne ne décollera jamais. De plus, il fut victime de sa mauvaise prestation lors d'un débat contreJean-Marie Le Pen le et les sondages les plus optimistes ne le créditaient que de 7 % en toute fin de campagne. En interne, les tensions deviennent de plus en plus fortes entre l'appareil du parti et les « rénovateurs »[127]. Le,Pierre Juquin, qui avait démissionné en juin pour protester contre la candidature Lajoinie, est exclu du parti[18]. De plus, le« rénovateur » reçoit le soutien deMarcel Rigout, l'un des quatre ministres communistes de1981. Son slogan de campagne fut « Pas question de se laisser faire ». La campagne du candidat communiste fut en partie financée par l'Union soviétique, le parti ayant reçu un million de dollars[128].
Au soir du premier tour,André Lajoinie n'obtient que 6,76 % des suffrages et réalise le plus mauvais score réalisé par leParti communiste français depuis leslégislatives de 1924 (à l'époque, le parti avait obtenu 5,15 % des suffrages), perdant9 points par rapport àGeorges Marchais en1981[26].
Le, cinq jours après la déclaration de candidature deJacques Chirac, le ministre de la JusticeAlbin Chalandon se livre à une comparaison hasardeuse, voire désastreuse, deFrançois Mitterrand, en considérant que les relations qu'entretient le président avec les Français sont semblables à celles entretenues par lemaréchal Pétain avec les Français durant lerégime de Vichy[59].
Entrejanvier etmai 1988, 153 sondages ont été réalisés, soit 42 de plus qu'en1981[129].
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Évolution des intentions de vote |
| Sondeur | Date | Échantillon | |||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Arlette Laguiller (LO) | André Lajoinie (PCF) | Pierre Juquin (DVG) | François Mitterrand (PS) | Michel Rocard (PS) | Antoine Waechter (LV) | Raymond Barre (UDF) | Valéry Giscard d'Estaing (UDF) | François Léotard (UDF) | Jacques Chirac (RPR) | Jean-Marie Le Pen (FN) | |||
| Sofres | du 20 au | – | 1,5 % | 7 % | 2 % | 35 % | – | 2,5 % | 16,5 % | – | – | 23,5 % | 12 % |
| Sofres | du 8 au | – | 1 % | 7 % | 2 % | 36 % | – | 2,5 % | 17 % | – | – | 23,5 % | 11 % |
| Sofres | du1er au | – | 1 % | 6 % | 3 % | 37 % | – | 2,5 % | 15 % | – | – | 24 % | 11,5 % |
| Sofres | du1er au | – | 1 % | 5,5 % | 2 % | 38 % | – | 2 % | 20 % | – | – | 21,5 % | 10 % |
| Ipsos | du 15 au | 1 900 | 1 % | 6,5 % | 2,5 % | 35,5 % | – | 1,5 % | 19 % | – | – | 23 % | 11 % |
| Ipsos | du1er au | 1 898 | 1 % | 5,5 % | 3 % | 36 % | – | 1,5 % | 19 % | – | – | 23 % | 11 % |
| Sofres | du1er au | – | 0,5 % | 4,5 % | 2 % | 39 % | – | 1 % | 21 % | – | – | 22 % | 10 % |
| Ipsos | du 20 au | 1 500 | 1 % | 4 % | 2 % | 41,5 % | – | 3 % | 19 % | – | – | 21,5 % | 10 % |
| Ipsos | du 11 au | 3 000 | 1 % | 4 % | 2 % | 37 % | – | 3 % | 21 % | – | – | 21 % | 11 % |
| Sofres | du 8 au | – | 1 % | 5 % | 2 % | 40 % | – | 0,5 % | 23 % | – | – | 19,5 % | 9 % |
| Sofres | du 4 au | – | 1,5 % | 4,5 % | 2 % | 38 % | – | 1 % | 24 % | – | – | 19 % | 10 % |
| Sofres | du 7 au | – | 2 % | 4 % | 3 % | 38 % | – | 0,5 % | 24,5 % | – | – | 18 % | 10 % |
| Louis Harris | du 21 au | – | – | – | – | 39 % | – | – | 20 % | – | – | 21 % | 11 % |
| – | – | – | – | 33 % | 9 % | – | 20 % | – | – | 20 % | 9 % | ||
| – | – | – | – | – | 31 % | – | 23 % | – | – | 24 % | 11 % | ||
| Ipsos | du 18 au | 934 | – | 4 % | – | 27 % | 17 % | – | 15 % | 9 % | 7 % | 14 % | 7 % |
| – | 6 % | – | – | 33 % | – | 23 % | – | 12 % | 18 % | 8 % | |||
| – | 4 % | – | 39 % | – | – | 22 % | – | 9 % | 18 % | 8 % | |||
| – | 6 % | – | – | 36 % | – | 27 % | – | – | 23 % | 8 % | |||
| Ipsos | du 20 au | 1 000 | 1 % | 3 % | – | 28 % | 16 % | – | 16 % | – | 7 % | 21 % | 6 % |
| 1 % | 3 % | – | 42 % | – | – | 20 % | – | – | 25 % | 8 % | |||
| Ipsos | du 8 au | 1 188 | – | 3 % | – | 28 % | 17 % | – | 18 % | 4 % | 4 % | 20 % | 6 % |
| Sondeur | Date | ||
|---|---|---|---|
| François Mitterrand | Jacques Chirac | ||
| Sofres | 54 % | 46 % | |
| Sofres | 4– | 55 % | 45 % |
| Sofres | 55 % | 45 % | |
| Sofres | 26– | 56 % | 44 % |
| Ipsos | 53 % | 47 % | |
| Sofres | 20– | 53 % | 47 % |
| Ipsos | 8– | 54 % | 46 % |
| Sofres | 8– | 54 % | 46 % |
| Ipsos | 5– | 52 % | 48 % |
| Sofres | 1– | 55 % | 45 % |
| Ipsos | 25– | 55 % | 45 % |
| Ipsos | 23– | 55 % | 45 % |
| Ipsos | 17– | 53 % | 47 % |
| Ipsos | 15– | 54 % | 46 % |
| Sofres | 1– | 55 % | 45 % |
| Ipsos | 16– | 54 % | 46 % |
| Sofres | 1– | 55 % | 45 % |
| Ipsos | 11– | 57 % | 43 % |
| Sofres | 8– | 57 % | 43 % |
| Sofres | 4– | 55 % | 45 % |
| Sofres | 7– | 56 % | 44 % |
| Ipsos | 11– | 56 % | 44 % |
| Ipsos | 18– | 55 % | 45 % |
| Ipsos | 20– | 53 % | 47 % |
| Ipsos | 8– | 56 % | 44 % |
| Sondeur | Date | ||
|---|---|---|---|
| François Mitterrand | Raymond Barre | ||
| Ipsos | 8– | 54 % | 46 % |
| Ipsos | 5– | 54 % | 46 % |
| Ipsos | 25– | 55 % | 45 % |
| Ipsos | 23– | 55 % | 45 % |
| Ipsos | 17– | 52 % | 48 % |
| Ipsos | 15– | 54 % | 46 % |
| Ipsos | 16– | 53 % | 47 % |
| Ipsos | 11– | 54 % | 46 % |
| Sofres | 4– | 52 % | 48 % |
| Ipsos | 14– | 50 % | 50 % |
| Sofres | 7– | 52 % | 48 % |
| Ipsos | – | 53 % | 47 % |
| Ipsos | 15– | 49 % | 51 % |
| Ipsos | 1er– | 53 % | 47 % |
| Ipsos | 11– | 53 % | 47 % |
| Ipsos | 13– | 55 % | 45 % |
| Ipsos | – | 49 % | 51 % |
| Ipsos | 13– | 49 % | 51 % |
| Ipsos | – | 50 % | 50 % |
| Ipsos | 13– | 50 % | 50 % |
| Ipsos | – | 50,5 % | 49,5 % |
| Ipsos | 15– | 50,5 % | 49,5 % |
| Ipsos | 5– | 53 % | 47 % |
| Ipsos | 13– | 53 % | 47 % |
| Ipsos | – | 53 % | 47 % |
| Ipsos | 18– | 54 % | 46 % |
| Ipsos | 20– | 53 % | 47 % |
| Ipsos | 8– | 53 % | 47 % |
| Candidats | Partis | Premier tour | Second tour | |||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Voix | % | Voix | % | |||
| François Mitterrand | PS[a] | 10 367 220 | 34,10 | 16 704 279 | 54,02 | |
| Jacques Chirac | RPR[b] | 6 063 514 | 19,94 | 14 218 970 | 45,98 | |
| Raymond Barre | UDF[c] | 5 031 849 | 16,55 | |||
| Jean-Marie Le Pen | FN | 4 375 894 | 14,39 | |||
| André Lajoinie | PCF | 2 055 995 | 6,76 | |||
| Antoine Waechter | LV | 1 149 642 | 3,78 | |||
| Pierre Juquin | NGSEA[d] | 639 084 | 2,10 | |||
| Arlette Laguiller | LO | 606 017 | 1,99 | |||
| Pierre Boussel | MPPT | 116 823 | 0,38 | |||
| Votes valides | 30 406 038 | 98,00 | 30 923 249 | 96,38 | ||
| Votes blancs et nuls | 621 934 | 2,00 | 1 161 822 | 3,62 | ||
| Total | 31 027 972 | 100 | 32 085 071 | 100 | ||
| Abstention | 7 100 535 | 18,62 | 6 083 798 | 15,94 | ||
| Inscrits / participation | 38 128 507 | 81,38 | 38 168 869 | 84,06 | ||
| François Mitterrand : (54,02 %) | Jacques Chirac : (45,98 %) | ||
| ▲ | |||
Pour le journalisteAlain Duhamel, la campagne électorale a été la plus âpre et la plus violente de l'histoire de laCinquième République, notamment en raison du duel à distance entreJacques Chirac etFrançois Mitterrand[132].
Le résultat de cette élection était attendu, du fait de la configuration de lacohabitation, de l'impopularité croissante du gouvernement Chirac et grâce à la stratégie de campagne deFrançois Mitterrand[75]. 70 % des personnes interrogées par laSofres ont jugé que le résultat de l'élection était attendu après le second tour[133]. Certainspolitologues ont considéré que le vote du second tour correspondait à un vote « légitimiste » ou « régalien » (Jérôme Jaffré) en faveur deFrançois Mitterrand alors que laFrance restait un paysconservateur[134].
DansFrançois Mitterrand : un dessein, un destin,Hubert Védrine dresse le constat suivant :
« Très bien réélu, avec 54 % des suffrages, ayant perdu 10 % de ses voix de gauche de 1981 mais en ayant gagné 15 % à droite,François Mitterrand retrouve après deux années de cohabitation la plénitude de ses fonctions. Il dit désirer « l’ouverture » au début de son second mandat. Mais il ne veut pas pour autant se soumettre aux exigences excessives des centristes, indispensables pour retrouver une majorité dans l’Assemblée élue en 1986. Il doit donc dissoudre.[135] »
De son côté,Hugues Portelli explique :
« Ceux-ci n'ont pas perçu la nature exacte du président. Désireux d'éviter l'écueil dans lequel avait failli tomberCharles de Gaulle en 1965, en confondant, au premier tour, élection et référendum, et qui avait été fatal àValéry Giscard d'Estaing en 1981, de trouver une démarche originale,François Mitterrand est allé au plus simple, faire une campagne de « sortant », mais à la manière d'un notable dont la circonscription serait la France entière. Ainsi, tout au long de l'année 1987, tirant profit des espaces de liberté offerts par la cohabitation, François Mitterrand sillonne la « France profonde », inaugurant ici, décorant là, distillant telle réflexion à la seule presse locale. Le jour où la campagne officielle s'ouvre, « sa » campagne de premier tour est terminée[136]. »



Lors du premier tour,Jacques Chirac n'est arrivé en tête que dans cinq départements, dans son fief deCorrèze (où il recueille son meilleur score, avec 39 % des voix), àParis, enLozère ainsi qu'enCorse-du-Sud et dans leCantal, terres électorales de ladroite[137]. De son côté,Raymond Barre n'arrive en tête dans aucun département, et ne termine second que dans une petite poignée notamment enNormandie et enRhône-Alpes. Il réalise ses meilleurs résultats en régionRhône-Alpes et son meilleur score dans son département duRhône avec près de 25 % des voix.
Jean-Marie Le Pen fait quant à lui une percée avec plus de 14 % des voix, arrivant en seconde position dans onze départements dont la plupart enProvence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi qu'enSeine-Saint-Denis, dans leVal-d'Oise et enAlsace-Moselle. Le président du FN arrive en deuxième position dans trois régions, enProvence-Alpes-Côte d'Azur,Languedoc-Roussillon mais également enAlsace[125]. Entre1986 et 1988, près de 1 675 000 électeurs supplémentaires ont porté leurs suffrages sur le candidat du FN[125].
François Mitterrand parvient à remporter la quasi-totalité des départements, arrivant second seulement là où Jacques Chirac le devançait. Il n'obtint aucun score en dessous de 24 %. Quant àAndré Lajoinie, il ne parvint à réaliser un score de plus de 10 % que dans un nombre réduit de départements, n'arrivant troisième que dans cinq départements, ceux duLimousin, l'Ariège et son fief de l'Allier où il réalise son meilleur score avec 18,12 % des voix. Le PCF, signe de son déclin, arrive seulement quatrième, derrière Mitterrand, Le Pen et Chirac, enSeine-Saint-Denis, où il est particulièrement bien implanté[N 2]. Pire, il ne dépasse pas les 10 % dans 81départements, et même les 5 % dans 30 départements[138].
Antoine Waechter réalise ses meilleurs résultats enAlsace et dans les régions de montagne mais globalement, sa performance est moins bonne que celle deBrice Lalonde en1981[139].
Au soir du premier tour,François Mitterrand disposait d'une marge confortable, avec15 points de plus queJacques Chirac, une marge qui était quasiment impossible à remonter, comme pourAlain Poher en1969 face àGeorges Pompidou.
Au second tour,François Mitterrand bénéficia du report des voix de gauche grâce à l'appui d'André Lajoinie, mais également d'un bon report des voix deRaymond Barre[133]. Il parvint à dépasser les 60 % dans 11 départements commeGeorges Pompidou en1969, avec des succès notables comme dans leHaut-Rhin où le vote fut quasiment identique à celui desBouches-du-Rhône (50,2 % contre 50,5 %) qui était un département plus àgauche[N 3],[140].
Jacques Chirac n’obtient une majorité de suffrages exprimés que dans les départements ayant la pratique religieuse la plus importante et les plus ancrés àdroite, ainsi que dans les grandes villes[141]. Il réalise ses meilleurs scores dans les Alpes-Maritimes et en Nouvelle-Calédonie[réf. nécessaire] mais échoue à l'emporter dans son département de laCorrèze.
L'abstention est de 18,62 % au premier tour et de 15,94 % au second[142]. Ces chiffres confirment que l'élection présidentielle était celle pour laquelle les électeurs français se mobilisaient le plus[137],[143]. L'abstention fut plus importante dans les villes, notamment dans le Sud-Est[141].
Ce sont surtout les plus jeunes qui ne se sont pas déplacés pour voter (12 % au premier tour, 10 % au second tour) d'après laSofres, tout comme les employés, ouvriers, inactifs et retraités qui se sont moins déplacés au bureau de vote (de 10 à 13% au premier tour, de 6 à 9 % au second tour)[133].
Du côté des électorats, ce sont surtout lesécologistes qui ne se sont pas déplacés (13 % au premier tour, 12 % au second tour), tout comme les personnes non affiliées à unparti politique (17 % au premier tour, 15 % au second)[133].
Au soir du premier tour, la droite rassemblait 50,9 % des suffrages exprimés contre 49,1 % à la gauche, en comptant lesécologistes[144]. Malgré cela,François Mitterrand était assuré d'être réélu. La droite modérée ne rassemblait que 36,5 %, marquant un recul assez net depuis lesélections européennes de 1984[137]. Quant àJacques Chirac, il n'atteignait même pas le score des trois candidatsgaullistes en1981 qui avaient fait au total 21 % des suffrages exprimés[137].
L'électorat deJean-Marie Le Pen est extrêmement divers, venant en grande partie de la droite traditionnelle mais aussi de déçus de la gauche : près de 27 % de son électorat avait voté en faveur deFrançois Mitterrand en1981, soit un peu plus de 600 000 électeurs[125]. Malgré tout, le vote Le Pen reste largement un choix devote contestataire. Pour son premier résultat élevé lors d’une élection présidentielle, le score de 1988 du président du FN est clivé selon le niveau de diplôme des électeurs, caractéristique qui se renforcera au gré des élections présidentielles suivantes, le sondeurJérôme Fourquet relevant :« Les titulaires d’un diplôme supérieur à bac+2 semblent les plus réfractaires, quand les moins diplômés s’avèrent les plus réceptifs. Mais en 1988 les écarts sont limités puisque le score oscille entre 9 % et 16 % entre ces deux catégories »[145]. Par ailleurs, le résultat de Jean-Marie Le Pen est quasiment identique dans tous les milieux professionnels[145].
PourAndré Lajoinie, l'électorat est très réduit, notamment chez les 18-24 ans avec une baisse de22 points entre leslégislatives de 1978 (28 %) et la présidentielle (6 %) ainsi que pour les ouvriers avec seulement 15 % de l'électorat ouvrier[144],[133]. Il est par ailleurs particulièrement malmené dans les départements de la « ceinture rouge » autour deParis[144].
Le votecatholique reste relativement important àdroite, notamment dans les départements où la pratique religieuse reste conséquente. Près de 82 % des pratiquants réguliers ont voté àdroite, dont 40 % en faveur deJacques Chirac, 30 % pourRaymond Barre et 12 % pourJean-Marie Le Pen, et 54 % des étudiants[146].
| Catégorie | Lajoinie | Boussel | Laguiller | Juquin | Mitterrand | Waechter | Barre | Chirac | Le Pen |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Ensemble | 6,8 | 0,4 | 2,0 | 2,1 | 34,1 | 3,8 | 16,5 | 19,9 | 14,4 |
| Sexe | |||||||||
| Hommes | 7 | 0 | 2 | 3 | 32 | 3 | 15 | 20 | 18 |
| Femmes | 6 | 1 | 2 | 2 | 36 | 4 | 18 | 20 | 11 |
| Âge | |||||||||
| 18-24 ans | 9 | 2 | 1 | 2 | 35 | 4 | 17 | 14 | 16 |
| 25-34 ans | 7 | 0 | 1 | 4 | 38 | 7 | 15 | 11 | 17 |
| 35-49 ans | 8 | 1 | 2 | 3 | 29 | 4 | 16 | 20 | 17 |
| 50-64 ans | 5 | 0 | 1 | 3 | 35 | 2 | 19 | 24 | 11 |
| Plus de64 ans | 7 | 0 | 1 | 1 | 33 | 2 | 15 | 29 | 12 |
| Professions et catégories socioprofessionnelles | |||||||||
| Agriculteurs | 1 | 1 | 0 | 1 | 23 | 6 | 19 | 35 | 14 |
| Commerçants, artisans, industriels | 3 | 2 | 0 | 1 | 18 | 3 | 15 | 35 | 23 |
| Cadres, professions intellectuelles | 2 | 0 | 0 | 4 | 24 | 7 | 23 | 23 | 17 |
| Professions intermédiaires | 9 | 1 | 2 | 4 | 34 | 7 | 20 | 13 | 10 |
| Employés | 7 | 0 | 2 | 5 | 38 | 5 | 17 | 13 | 13 |
| Ouvriers | 11 | 1 | 3 | 2 | 42 | 2 | 11 | 10 | 18 |
| Inactifs, retraités | 6 | 0 | 1 | 1 | 37 | 2 | 17 | 24 | 12 |
| Niveau d'instruction | |||||||||
| Primaire | 9 | 0 | 1 | 2 | 37 | 2 | 12 | 22 | 15 |
| Secondaire | 7 | 1 | 2 | 2 | 33 | 3 | 20 | 19 | 13 |
| Technique et commercial | 6 | 1 | 1 | 2 | 34 | 4 | 15 | 19 | 18 |
| Supérieur | 4 | 0 | 1 | 5 | 29 | 8 | 24 | 17 | 12 |
| Revenu | |||||||||
| Moins de 3 000 francs | 4 | 0 | 1 | 1 | 32 | 4 | 16 | 32 | 10 |
| De 3 001 à 5 000 francs | 10 | 0 | 2 | 2 | 38 | 3 | 17 | 19 | 9 |
| De 5 001 à 7 500 francs | 9 | 0 | 2 | 2 | 35 | 3 | 15 | 20 | 14 |
| De 7 501 à 10 000 francs | 9 | 0 | 3 | 3 | 34 | 3 | 14 | 13 | 21 |
| De 10 001 à 15 000 francs | 4 | 1 | 1 | 5 | 34 | 6 | 19 | 16 | 14 |
| De 15 001 à 20 000 francs | 6 | 0 | 0 | 2 | 31 | 4 | 18 | 24 | 15 |
| Plus de 20 000 francs | 1 | 0 | 1 | 2 | 21 | 2 | 30 | 30 | 13 |
François Mitterrand obtient quelque 87 % du votecommuniste par rapport au premier tour, ainsi que 80 % du vote d'extrême gauche non-communiste, mais également les deux tiers du voteécologiste et près de 15 % du votecentriste[148]. Environ 50 % des jeunes ouvriers et chômeurs ayant voté pour leFront national au premier tour ont voté pour lui au second tour, ainsi que 40 % des employés. De son côté,Jacques Chirac voit 65 % des électeurs duFront national se reporter sur lui[148].
| Catégorie | Mitterrand | Chirac |
|---|---|---|
| Ensemble | 54 | 46 |
| Sexe | ||
| Hommes | 53 | 47 |
| Femmes | 55 | 45 |
| Âge | ||
| 18-24 ans | 60 | 40 |
| 25-34 ans | 63 | 37 |
| 35-49 ans | 51 | 49 |
| 50-64 ans | 51 | 49 |
| Plus de64 ans | 47 | 53 |
| Professions et catégories socioprofessionnelles | ||
| Agriculteurs | 35 | 65 |
| Commerçants, artisans, industriels | 37 | 63 |
| Cadres, professions intellectuelles | 36 | 64 |
| Professions intermédiaires | 59 | 41 |
| Employés | 64 | 36 |
| Ouvriers | 68 | 32 |
| Inactifs, retraités | 52 | 48 |
| Niveau d'instruction | ||
| Primaire | 58 | 42 |
| Secondaire | 51 | 49 |
| Technique et commercial | 56 | 44 |
| Supérieur | 49 | 51 |
| Proximité partisane | ||
| PCF | 95 | 5 |
| PS | 97 | 3 |
| Écologistes | 61 | 39 |
| UDF | 6 | 94 |
| RPR | 2 | 98 |
| FN | 15 | 85 |
| Sans affiliation | 51 | 49 |
| Revenu | ||
| Moins de 3000F | 50 | 50 |
| De 3001 à 5000F | 62 | 38 |
| De 5001 à 7500F | 57 | 43 |
| De 7501 à 10 000F | 58 | 42 |
| De 10 001 à 15 000F | 57 | 43 |
| De 15 001 à 20 000F | 42 | 58 |
| Plus de 20 000F | 30 | 70 |
L'affaire Gordji, qui fut un moment très tendu du débat présidentiel, fut l'objet d'untéléfilm intituléL'Affaire Gordji : Histoire d'une cohabitation sorti en2012, racontant les coulisses de laPremière cohabitation[149],[150]. Cedébat présidentiel du second tour fut adapté au théâtre, avecFrançois Morel etJacques Weber dans les rôles deJacques Chirac et deFrançois Mitterrand, et joué durant toute la semaine qui précède le second tour de l'élection présidentielle française de 2017[151],[152],[27].
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