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| Élection présidentielle américaine de 1996 | ||||||||||||||
| 538 membres ducollège électoral (majorité absolue : 270 membres) | ||||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Type d’élection | Élection présidentielle[a] | |||||||||||||
| Mandat | Du au | |||||||||||||
| Débat(s) | [b] [c] [b] | |||||||||||||
| Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
| Population | 268 335 008 | |||||||||||||
| Inscrits | 196 498 000 | |||||||||||||
| Votants | 96 277 634 | |||||||||||||
| 49 %[1],[2] | ||||||||||||||
| Bill Clinton –Parti démocrate Colistier :Al Gore | ||||||||||||||
| Voix | 47 401 185 | |||||||||||||
| 49,23 % | ||||||||||||||
| Grands électeurs | 379 | |||||||||||||
| Bob Dole –Parti républicain Colistier :Jack Kemp | ||||||||||||||
| Voix | 39 197 469 | |||||||||||||
| 40,71 % | ||||||||||||||
| Grands électeurs | 159 | |||||||||||||
| Ross Perot –Parti de la réforme Colistier :Pat Choate | ||||||||||||||
| Voix | 8 085 294 | |||||||||||||
| 8,40 % | ||||||||||||||
| Grands électeurs | 0 | |||||||||||||
| Collège électoral | ||||||||||||||
| Président des États-Unis | ||||||||||||||
| Sortant | Réélu | |||||||||||||
| Bill Clinton Parti démocrate | Bill Clinton Parti démocrate | |||||||||||||
| Logo officiel de l'élection | ||||||||||||||
| modifier -modifier le code -voir Wikidata | ||||||||||||||
L'élection présidentielle américaine de1996 est la53e élection ausuffrage universel indirect duprésident des États-Unis.
Bill Clinton, éligible pour un second mandat, fut confortablement réélu contre le sénateur duKansasBob Dole et face à l'homme d'affairesRoss Perot, dans un contexte de fortecroissance économique pour lesÉtats-Unis.
Pour la première fois depuis1924, le taux de participation fut inférieur à 50 % des électeurs inscrits, marquant la désaffection des électeurs pour la classe politique américaine.
L'élection de 1996 marque unpoint bas dans la participation à la présidentielle, avec seulement 49%[3] et celle de 2020 unpoint haut, avec 67%.
| Election | Population en âge de voter (en milliers) | Participation (en milliers) | Participation (%) |
|---|---|---|---|
| 1956 | 104 515 | 62 027 | 59,3 |
| 1960 | 109 672 | 68 836 | 62,8 |
| 1964 | 114 090 | 70 098 | 61,4 |
| 1968 | 120 285 | 73 027 | 60,7 |
| 1972 | 140 777 | 77 625 | 55,1 |
| 1976 | 152 308 | 81 603 | 53,6 |
| 1980 | 163 945 | 86 497 | 52,8 |
| 1984 | 173 995 | 92 655 | 53,3 |
| 1988 | 181 956 | 91 587 | 50,2[réf. nécessaire] |
| 1992 | 189 044 | 104 427 | 55,2[réf. nécessaire] |
| 1996 | 196 498 | 96 278 | 49,0 |
| 2000 | 205 815 | 105 405 | 51,2[réf. nécessaire] |
| 2004 | 215 694 | 122 295 | 56,75[réf. nécessaire] |
| 2008 | 229 945 | 131 314 | 58,2 |
| 2012 | 235 248 | 129 085 | 54,9[4] |
| 2016 | 251 107 | 136 669[5] | 55,7[5] |
| 2020 | 252 274 | 158 200[6] | 66,77% |
Ne peuvent se présenter, selon l'articleII section première de laConstitution[d], que les citoyens américains:
Depuis l'adoption duXXIIe amendement en1947 par leCongrès et sa ratification en1951, les anciensprésidents qui ont déjà été élus deux fois ne sont plus éligibles[e].


Cette élection s'est déroulée dans un contexte relativement calme, avec peu de menaces extérieures hormis l'Irak. Lacroissance économique américaine a fortement progressé durant la présidence deBill Clinton, après une période de stagnation au début des années 1990.
Le,Bill Clinton est investi comme42eprésident des États-Unis sur les marches duCapitole. Son arrivée au pouvoir marque la prise en main desNouveaux démocrates au sein du parti. Parmi les nominations de son administration, lesecrétaire d'ÉtatWarren Christopher et lesecrétaire au TrésorLloyd Bentsen comptent parmi les figures importantes, les deux ayant travaillé avecJohn Fitzgerald Kennedy,Lyndon B. Johnson etJimmy Carter.Bill Clinton composa son cabinet d'une équipe restreinte, et accorda encore plus de responsabilités à son vice-présidentAl Gore. Moins d'un mois après sa prise de fonction, il signe leFamily and Medical Leave Act of 1993 qui permet de faciliter les absences des salariés pour des raisons médicales ou familiales.
Il a nettement baissé les impôts pour les classes moyennes, et augmenté les impôts des contribuables les plus aisés financièrement. Plusieurs lois importantes furent adoptées, notamment pour faciliter les absences des salariés pour des raisons familiales ou pour permettre aux personneshomosexuelles de s'engager dans l'armée. La proposition de loi d'assurance maladie et desécurité sociale fut en partie bloquée par leCongrès pourtant aux mains des démocrates. En conséquence, celui-ci a basculé lors des élections de mi-mandat de 1994 aux mains duParti républicain. C'était la première fois depuis 1953 que leCongrès était entièrement sous contrôle duParti républicain.
Bill Clinton dut utiliser son droit deveto plusieurs fois pour contraindre le Congrès à agir selon ces vues, et le pays fut confronté à plusieursshutdowns notamment un de 21 jours entre le et le où leprésident de la Chambre des représentantsNewt Gingrich dût céder face àBill Clinton.
Le, l'ancien présidentGeorge H. W. Bush fut victime d'une tentative d'assassinat alors qu'il participait à une conférence auKoweït[7]. La plupart des observateurs et des membres duCongrès ont supposé que l'Irak était à l'origine de cet attentat, 17 personnes ayant été interpellées après l'attaque, qui fit l'objet d'une commission d'enquête[8]. Par ailleurs, leCongrès a immédiatement demandé àBill Clinton d'y répondre, ce qui aboutira à des frappes militaires le[9],[10],[11].
Au début de l'année1993,Israël et l'OLP engagèrent des pourparlers secrets pour tenter de résoudre leconflit israélo-palestinien. Après un long processus d'ouverture,Israël et l'OLP se reconnurent l'un comme l'autre comme autorité légitime, et l'OLP le « représentant du peuplepalestinien ». Basés en grande partie sur lesaccords de Camp David de1978, lesaccords d'Oslo sont signés àWashington D.C. le,Bill Clinton jouant un grand rôle dans l'aboutissement de ces accords.
Le,Bill Clinton annonça le début d'une nouvelle mission enSomalie du fait de la situation chaotique dans le pays[12].
Bill Clinton était éligible pour un second mandat, et personne au sein du parti ne semblait capable de le concurrencer durant les primaires. Les anciens gouverneursJerry Brown etRobert P. Casey (raisons de santé) n'ont pas présenté leur candidature pour les primaires, tout comme les sénateursJoe Biden ouBill Bradley.
Le ticket Clinton/Gore fut reconduit le lors de la convention du parti démocrate àChicago.
| Bill Clinton | Al Gore | ||||||||||||||||||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Président | Vice-président | ||||||||||||||||||||||||||||
| 42e Président des États-Unis (1993-) | 45e Vice-président des États-Unis (1993-) | ||||||||||||||||||||||||||||
La campagne du parti fut assez compliquée pour le favoriBob Dole. Le sénateur pour leKansas, qui avait reçu le soutien de l'ancien présidentGeorge H. W. Bush et de son filsGeorge W. Bush ainsi que de l'ancien sénateurBarry Goldwater et du sénateurAlfonse D'Amato et même de l'anciengouverneur de l'AlabamaGeorge Wallace, fut confronté à la candidature dePat Buchanan, ancien conseiller deRonald Reagan ainsi que deRichard Nixon etGerald Ford.
La victoire de Buchanan lors des primaires enAlaska et dans leNew Hampshire ont été la première surprise des primaires républicaines. Il remportera deux autres États (Louisiane,Missouri) tout commeSteve Forbes (Delaware,Arizona) qui fut également un autre candidat surprise de ces primaires, renonçant définitivement après leSuper Tuesday.
Bob Dole dut alors mener campagne jusqu'au bout des primaires avant d'être investi le lors de la convention de parti républicain àSan Diego.

| Bob Dole | Jack Kemp | ||||||||||||||||||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Président | Vice-président | ||||||||||||||||||||||||||||
| Sénateur duKansas (1969-1996) | Secrétaire au Logement et au Développement urbain (1989-1993) | ||||||||||||||||||||||||||||
![]() | |||||||||||||||||||||||||||||

L'avocatRalph Nader fut désigné candidat duParti vert tandis qu'Howard Phillips fut désigné candidat duUS Taxpayers Party.
Bob Dole fut le candidat le plus âge à être désigné candidat à la présidence, battant le record deRonald Reagan en1984.

| Premier tour Vote populaire | Second tour Collège électoral | |||||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Inscrits | 196 498 000 | 538 | ||||
| Abstentions | 100 220 366 | 51 % | 0 | 0 % | ||
| Votants | 96 277 634 | 49 % | 538 | 100 % | ||
| Bulletins enregistrés | 96 277 634 | 538 | ||||
| Bulletins blancs ou nuls | 0 | 0 % | 0 | 0 % | ||
| Suffrages exprimés | 96 277 634 | 100 % | 538 | 100 % | ||
| Candidat | Parti | Suffrages | Pourcentage | Suffrages | Pourcentage | |
| Bill Clinton/Al Gore | Parti démocrate | 47 402 357 | 49,24 % | 379 | 70,45 % | |
| Bob Dole/Jack Kemp | Parti républicain | 39 198 755 | 40,71 % | 159 | 29,55 % | |
| Ross Perot/Pat Choate | Parti de la réforme | 8 085 402 | 8,4 % | |||
| Ralph Nader/Winona LaDuke[14] | Parti vert | 685 128 | 0,71 % | |||
| Harry Browne/Jo Jorgensen | Parti libertarien | 485 798 | 0,5 % | |||
| Autres candidats | - | 420 194 | 0,44 % | |||
Bill Clinton remporta l'élection avec plus de 8 millions de voix d'avance sur son adversaire républicain. Au niveau du collège électoral, il remporta 379 voix de grands électeurs (+ 9 par rapport à 1992) contre 159 au ticket républicain (- 9). En matière d'États, Bob Dole parvint à récupérer ceux duColorado, duMontana et deGéorgie (perdus par Bush en 1992) mais à perdre ceux deFloride et de l'Arizona, compensant ainsi ses gains par une perte négative de grands électeurs. Ce fut d'ailleurs la première année qu'un démocrate remportait l'État de l'Arizona depuis la victoire d'Harry S. Truman lors de l'élection présidentielle américaine de 1948.
L'élection confirma l'ancrage récent des démocrates dans les anciens bastions du républicanisme modéré qu'étaient laCalifornie, leVermont, leMaine, l'Illinois, leNew Jersey, laPennsylvanie ou encore leConnecticut ainsi qu'auMichigan et dans leDelaware. Ce fut également la première fois que le conservateurNew Hampshire optait deux fois de suite pour un candidat démocrate à une élection présidentielle. Ces bons résultats ne masquaient pas la faiblesse et le déclin des démocrates dans leurs anciens bastions des États du Sud qu'ils avaient dominés de 1880 à 1964 et où, cette année, ils ne remportaient que 4 des 11 États. La carte électorale de l'année 1996 confirma ainsi la nouvelle géographie politique du pays, ébauché lors des élections de 1992.
En obtenant 8 % des suffrages, Ross Perot obtenait un score deux fois moins important qu'en 1992. Cristallisant sur son nom le vote conservateur en Arizona, il aidait indirectement l'État à basculer vers les démocrates. Ross Perot est le dernier candidat d'un parti tiers à obtenir, jusqu'en 2016, plus de 3 % dessuffrages populaires.
L'élection présidentielle de 1996 est la première où le vainqueur n'obtint pas la majorité du vote masculin.
Ce fut la dernière élection à ce jour qu'un démocrate remporta les États d'Arkansas, duTennessee, deLouisiane, duKentucky, deVirginie-Occidentale et duMissouri.