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| Élagabal | |
| Caractéristiques | |
|---|---|
| Nomaraméen | ʾLHʾ GBL |
| Nomgrec | Ἐλαγάβαλος |
| Nomlatin | Elagabalus |
| Culte | |
| Région de culte | Émésène[1] |
| Temple(s) | Temple d'Émèse |
| Lieu principal de célébration | Émèse (aujourd'huiHoms, enSyrie) |
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Élagabal est le nom français d'undieu solairesyrien dont le culte est attesté à l'époque duHaut-Empire romain dans la ville d'Émèse (aujourd'huiHoms), rattachée à laprovince de Syrie, grâce à une monnaie frappée sous le règne d'Antonin le Pieux,empereur de138 à161.
Cette divinité connaît une grande notoriété dans l'Empire romain à partir du règne de Marcus Aurelius Antoninus (218-222), grand-prêtre d'Élagabal depuis 217, rapidement surnommé, de façon très péjorative,Héliogabale. Il est renversé et assassiné par des émeutiers au bout de quatre ans de règne.
Le nom de ce dieu enaraméen estʾLHʾ GBL /ʾElā gabal[2].
Cette expression signifie « dieu-Montagne »[2].
Le motElā correspond à l'araméen Elh ܐܠܗ (El signifiant dieu, le h étant Article Défini signifiant LE) , qu'on trouve dans le mot arabeAllah et le motgabal correspond à l'araméen Gbl ܓܒܠ
Le surnom d'Héliogabale (en grec Ηλιογάβαλος/Heliogabalos, en latinHeliogabalus) correspond à une hellénisation plus poussée deElagabalos, le mot grechelios signifiant « soleil ».
Le nomaraméen d'Élagabal est attesté par une stèle dite venir « de la région deQaryatên, l'antique Nazala » (enÉmésène)[1].
D'aprèsJean Starcky, ce nom,ʾLHʾ GBL (gravé sur la stèle enlettres de type palmyrénien sans espace) signifie « dieu-Montagne »[2] (et non « dieu de la Montagne » qui se serait écritʾLH GBL « avec l'état construitʾilāh »[2]). Selon lui, la graphie de ce nom « exclut une lecture purement arabe, commeIlah-hag-gabal postulé parF. Altheim[3]. » Élagabal aurait donc été un « dieu solaire » mais « aussi un dieu-montagne, catégorie divine caractéristique de l'Anatolie orientale, et c'est aux confins de cette région montagneuse et des steppes syriennes que les ancêtres desprinces d'Émèse auront d'abord vénéré leur dieu-montagne[3]. »

D'après Carlos Chad, le culte du soleil à Émèse « doit être bien antérieur » aux premières représentations de lapierre noire d'Émèse, que Carlos Chad a expliqué être unbétyle de celui-ci[4], sur la monnaie frappée à Émèse sous le règne d'Antonin le Pieux (r. 138-161)[5][a]. Carlos Chad a fait remarquer que « sur le monnayage deMarc-Aurèle, c'est le bétyle qui est représenté » et non pas un temple[4] — le « temple lui-même n'apparaît que dans les monnaies éméséniennes deJulia Domna et deCaracalla[5] » ; partant de cet indice, il a émis l'hypothèse d'une construction tardive, « c'est-à-dire sous lesSévères », du temple décrit parHérodien (voirinfra) comme ayant contenu la pierre à Émèse au temps de l'exercice parHéliogabale et par le cousin de celui-ci de la prêtrise du culte du soleil[8],[9]. D'après Carlos Chad,
« Sans doute, avant de construire le temple qui nous est décrit par Hérodien, lesEméséniens se contentèrent-ils d'adorer leur bétyle au sommet d'une « haute tour d'oblation »[b]. »


Sous le règne d'Héliogabale, proclamé empereur « Marcus [Aurelius] Antoninus » à Émèse à l'âge de 14 ans en 218, la « pierre sacrée d'Émèse » fut transportée à Rome[10], pour laquelle Héliogabale « construisit sur lemont Palatin un temple spécial, l'Elagabalium[11] ». Après l'assassinat d'Héliogabale et de la mère de celui-ci par la garde prétorienne,Alexandre Sévère fut proclamé empereur et « renvoya le bétyle d'Héliogabale à Emèse »[12], et reconsacra l'Elagabalium àJupiter « Vengeur »[13].
En 272, après que lesPalmyréniens « furent vaincus » par les Romains dansune bataille, « Aurélien alla se prosterner devant l'autel d'Élagabal à Émèse »[14].
À la fondation de l'Empire byzantin, Émèse était le siège d'un évêché, mais « l'introduction du christianisme dans cette ville farouchement païenne » a semblé àVitalien Laurent « avoir été lente[15] » : son « premier évêque connu » n'était paru « qu'en 325, auconcile de Nicée[15] ». Émèse devenait cependant « un centre chrétien important »[6].Damascios verrait toutefois encore à Émèse « un bétyle sphérique qu'un prêtre enveloppait de linges[16] ».
Hérodien a décrit le temple élevé par les habitants du pays d'Émèse à Élagabal[9].
SelonWilliam Henry Waddington, lagrande mosquée de Homs est « en partie une ancienne église chrétienne, qui elle-même contenait les restes d'un ancien temple païen »[17] et « il est possible que ce soit là l'emplacement du grand temple du Soleil, dontÉlagabale était le prêtre »[17].