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Égypte sous les Alaouites

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Méhémet Ali.

L'histoire de l'Égypte sous les Alaouites (ladynastie Méhémet Ali) (1805-1953) fut une période de réformes et de modernisations accélérées qui permirent à l'Égypte de s'emanciper progressivement de la domination ottomane et tenter de devenir unpays développé en dehors de l'Europe.

Cependant, ces efforts, largement financés par la dette, conduisirent l'État à la quasi-faillite et à la dépendance progressive à l'égard duRoyaume-Uni. Avec l'affaiblissement de ce dernier après les deuxguerres mondiales, les mouvements nationalistes montèrent en puissance et finirent par obtenir l'indépendance.

Un coup d'État militaire conduisit enfin à l'abdication du roi et la proclamation de laRépublique arabe d'Égypte.

Les monarques de la dynastie Méhémet Ali (1805-1953)

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Article détaillé :Dynastie de Méhémet Ali.

Méhémet Ali (1805-1849)

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Arrivée au pouvoir

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Article détaillé :Campagne d'Égypte.

En 1798, les troupes françaises, dirigées parNapoléon, prirent l'Égypte, tenue par les Ottomans. Soutenus par les Britanniques, les Ottomans envoyèrent une armée pour la reconquérir. Les Français perdirent leur flotte à labataille d'Aboukir mais occupèrent l'Égypte jusqu'en 1801.Méhémet Ali, nommé également Mohamed Ali[1], le « numéro deux » de l'armée ottomane d'origine albanaise, émergeait alors comme figure principale en Égypte.

Les Britanniques, voulant conserver leurs forces pour faire face à Napoléon en Europe et garder une bonne relation avec l'Empire ottoman, s'abstinrent tout d'abord d'occuper le pays. À leur départ, une guerre civile tripartite éclata entre l'armée régulière ottomane, lesmamelouks et lesmercenaires albanais dirigés par Méhémet Ali et dura de1803 à1807.

Dès1805, la victoire de Méhémet Ali s'annonça quand lesultan ottomanSélim III (1789-1807) le reconnut commewali (gouverneur) d'Égypte. Son autorité fut accrue en mettant en échec l'expédition britannique, qui occupa Alexandrie en 1807. Dès lors, il pouvait consolider son pouvoir et fonder unedynastie, qui allait devenir quasi-indépendante à l'égard dela Porte.

Les réformes

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Réformes de l'armée (1807-1811)

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Pour moderniser son armée, Méhémet Ali s'était tourné vers la France, qui saisit l'occasion de contrer l'alliance anglo-ottomane. Des officiers de l'armée française entraînèrent l'armée égyptienne et furent appelésnizamiye[2].

Pour éliminer une menace contre son pouvoir, Méhémet Ali fit massacrer la plupart des généraux mamelouks en1811[3].

Appropriation des terres (1808-1817)

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En1808, Méhémet Ali commença son programme d'achat des terres dans toute l'Égypte. Les propriétaires étaient forcés sous forme de pensions périodiques de lui vendre leurs parcelles à des prix imposés par l'État qui ne correspondaient pas à leurs valeurs réelles. Même quand Méhémet Ali était en campagne dans l'actuelleArabie saoudite, le programme suivait son cours. Ainsi, Méhémet Ali devint le plus gros propriétaire terrien en Égypte.

Autres réformes

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Entre 1818 et 1820, Méhémet Ali poussait à d'autres réformes : amélioration de l'administration financière et de l'agriculture, modernisation des structures, appel à des techniciens étrangers.

Il fit reconstruire la ville d'Alexandrie vers1810. En1819, il commença la construction ducanal Mahmoudiya[4] pour irriguer Alexandrie avec les eaux duNil. En1850, Alexandrie avait retrouvé la splendeur des temps anciens.

En1822, après avoir conquis une grande partie duSoudan, le généralMahommed Bey introduisit la culture ducoton, originaire du Soudan, et diffusa lecoton Jumel, de qualité supérieure aux produits alors sur le marché. L'industrie du coton était organisée et développée, si bien qu'en l'espace de seulement quelques années, le coton devint une importante source de revenus pour l'Égypte.

L'éducation était encouragée, surtout la médecine. En1826, Méhémet Ali envoya des étudiants en France, ce qui constituait le mouvementRifa'at al-Tahtawi[2].

Ses réformes touchaient également l'université al-Azhar et les instituts religieux islamiques sur lesquels le contrôle de l'État s'était renforcé.

Les marchands européens jouissaient des statuts privilégiés, Méhémet Ali ayant besoin d'eux pour exporter ses marchandises. La ville portuaire d'Alexandrie connaissait une prospérité grandissante. Le volume de marchandises européennes et indiennes transitant par l'Égypte était en augmentation régulière. La présence nombreuse des marchands européens, surtout chrétiens, apporta aussi des améliorations aux conditions de vie de la communauté chrétienne du pays.

Guerre en Péninsule arabique (1811-1817)

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Evolution territoriale de l'Égypte sous Méhémet Ali

À la suite de la prise deLa Mecque par leswahhabites en1802, le sultan ottomanMahmoud II (1808-1839) donna l'ordre au général Méhémet Ali de mater la révolte wahhabite. Le maître de l'Égypte débuta ses campagnes dans la péninsule en1811.

Première campagne (1811-1815)

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Méhémet Ali commença par envoyer son fils Toussoune, âgé de 16 ans, avec 20 000 soldats et 2 000 chevaux. Après quelques succès, cette force échoua au défilé de Jejeida, près d'Al-Safra, et dut se retirer àYanbu. Avec les nouveaux renforts arrivant en fin d'année, le général Toussoune reprit les offensives. Après un long siège,Médine tomba dans ses mains. Toussoune prit ensuiteDjeddah etLa Mecque et captura un général saoudien.

La situation se retourna alors. Le wali Méhémet Ali dut lui-même venir diriger les opérations à l'été1813 et laisser son fils adoptifIbrahim Pacha garder l'Égypte. Malgré les difficultés à cause du dépaysement des troupes et des tactiques de leurs adversaires, il fit des exploits et déposa lechérif de La Mecque. À la suite de la mort du chef saoudienSaoud, il signa un traité de paix avec son filsAbdallah Ier en1815.

Apprenant que les Ottomans voulaient profiter de son absence pour reprendre le contrôle de l'Égypte et queNapoléonIer avait retrouvé le pouvoir, Méhémet Ali se pressa de regagner l'Égypte. Il arriva auCaire le jour même de labataille de Waterloo.

Deuxième campagne (1816-1818)

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À la nouvelle d'unemutinerie au Caire, le général Toussoune rentra au pays mais mourut en1816, âgé seulement de 20 ans. Son père Méhémet Ali, insatisfait du traité avec les Saoudiens dans l'ensemble et que certaines clauses n'étaient pas complètement respectées, envoya une nouvelle armée dans la péninsule Arabique. Les récents mutins furent envoyés au front.

Cette fois la campagne fut dirigée parIbrahim Pacha, le fils aîné et adoptif de Méhémet Ali. L'armée s'ébranla à l'automne 1816. La guerre fut longue et difficile, mais en1818, Ibrahim Pacha réussit à s'emparer deDariya, la capitale saoudienne.Abdallah Ier, le souverain saoudien, son trésorier et son secrétaire furent déportés versConstantinople (ou le Caire, selon certaines sources). Malgré la promesse d'Ibrahim Pacha garantissant leur sécurité, ils furent exécutés. Ibrahim Pacha rentra auCaire à la fin de1818 après avoir écrasé toutes les oppositions dans la péninsule arabique.

Invasion de la Libye (1820)

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En février1820, Méhémet Ali envoya une armée dans ledésert Libyque et s'empara de l'oasis deSiwa.

Expansion au Soudan (1820-1822)

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En 1820, Méhémet Ali envoya une autre armée contre les pays duSoudan actuel, dirigée par son fils Ismaïl. Cette armée, forte de 4 000 à 5 000 hommes, se composait principalement d'Arabes et de Turcs. Elle quittaLe Caire en juillet, et s'empara du pays deNubie assez rapidement. Ensuite, elle écrasa lesArabes Shagia au sud de la province deDongola, puis défit lesMamelouks rescapés, et s'empara du territoire deSennar au centre du Soudan sans coup férir.

En 1821,Ibrahim Pacha fit construire le bourg deKhartoum, qui deviendra la capitale du Soudan. La même année, Méhémet Ali envoya le général Mahommed Bey, avec environ 4 500 soldats et 8 canons envahir le pays deKordofan au centre de l'actuel Soudan. Mahommed Bey réussit la conquête après une guerre terrible.

En octobre1822, le général Ismaïl et son entourage furent brûlés vifs parNimr, roi du pays deChendi, au nord de l'actuel Soudan. Mahommed Bey devint gouverneur unique au Soudan. La conquête au Soudan continuait, et les Égyptiens se rendirent maîtres des portsSuakin etMassawa, donnant sur laMer Rouge.

L'écriture de l'Égypte antique déchiffrée (1822)

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Pendant la campagne égyptienne deNapoléon Bonaparte, un militaire français fit la découverte àRachid (francisé enRosette) d'un bloc de granit portant des inscriptions en trois écritures:hiéroglyphique,démotique et grecque. Lapierre de Rosette attira l'attention immédiate deségyptologues. Les Britanniques, victorieux des Français en Égypte, avaient même exigé dans le traité de paix que cette pierre leur soit livrée.

En mai1816, le savant et linguiste anglaisThomas Young publia àCambridge une première étude sur l'inscription démotique de lapierre de Rosette. En1819, dans le supplément de l'Encyclopædia Britannica, il déclara avoir déchiffré 13 lettres de l'alphabet égyptien. Il s'avéra plus tard que seulement cinq de ces lettres étaient correctes, etleurs découvertes avaient été fondées sur des conjectures, non sur une approche scientifique[5][non neutre].

Malgré la perte de la pierre de Rosette, les Français en possédaient au moins une reproduction. Ainsi, le jeune historien et linguiste françaisJean-François Champollion avait pu l'utiliser pour déchiffrer l'écriture égyptienne antique, et ce, avec des démonstrations logiques. Le, à « l'Académie des inscriptions et des belles-lettres », en présence deThomas Young entre autres, le résultat de ce travail fut annoncé[6]. En1824,Jean-François Champollion publia au frais de l'État lePrécis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens[7], marquant la renaissance de l'écriture égyptienne après 15 siècles de silence[8].

Lors de sa mission scientifique en Égypte, Champollion et son équipe furent reçus par Méhémet Ali le[9].

Avec Jean-François Champollion, la civilisation égyptienne antique revenait à la lumière. En collaboration avecLéon-Jean-Joseph Dubois, il réalisa la sérieLe Panthéon égyptien dont le tome I parut en1823 et le tome XV en1831[10]. Il laissa également d'autres ouvrages fondamentaux comme laGrammaire égyptienne, élaborée entre1830 et1832[11].

Révolte d'Ahmad (1824)

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En1824, un certain Ahmad, originaire du village d'al-Salimiyyah, à quelques kilomètres deThèbes enHaute-Égypte, se proclama prophète et se souleva contre le régime de Méhémet Ali. De 20 000 à 30 000 personnes se joignirent à lui, la plupart étant ddes paysans, en plus de déserteurs de la force « Nizam Gedid » (nouveau système)

Les paysans étaient fort mécontents des réformes de Méhémet Ali, surtout en raison de la hausse des impôts et les corvées. La plupart de ces pauvres gens n'avaient d'autres armes de combat que des longues cannesnabbout caractéristiques des paysans égyptiens. La révolte fut réprimée dans le sang, avec environ un quart des insurgés massacrés. Ahmad parvint à s'échapper mais disparut dans la nature. C'était la dernière tentative des gens du pays pour renverser le régime du gouverneur Méhémet Ali.

Dans les années qui suivaient, le pays restait très calme. Les soldats étaient hautement entraînés et hautement disciplinés. Les voyageurs pouvaient naviguer sur le Nil ou prendre des routes terrestres sans crainte d'être attaqués par des bandits.

Guerre en Grèce (1824-1828)

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Article connexe :Guerre d'indépendance grecque.

En1821 les Grecs et la plupart desArvanites (Albanais orthodoxes) se soulevèrent contre les Ottomans pour gagner leur indépendance. N'arrivant pas à éteindre la rébellion, les Ottomans demandèrent l'aide de Méhémet Ali. Ce dernier insista[réf. nécessaire] qu'il ne fournit l'aide militaire qu'en échange deChypre, laCrète, lePéloponnèse et laSyrie. Une fois l'accord ottoman obtenu, Méhémet Ali envoya une armée, dirigée par son fils adoptif Ibrahim Pacha.

En1824, une force égyptienne de 17 000 soldats et de 60 navires arriva en Crète. En1825, elle se déploya dans le Péloponnèse. Malgré de lourdes pertes, l'armée ottomano-égyptienne reconquit rapidement presque la totalité du pays. Le soulèvement grec était sur le point d'être anéanti vers la fin de1827 mais fut sauvé par l'interposition des Occidentaux entre les belligérants. Le, la flotte anglo-franco-russe infligea une sévère défaite à la flotte ottomano-égyptienne lors de labataille de Navarin. Ibrahim Pacha ne renonça pas et continua à garder ses positions dans le Péloponnèse. Cependant, privé de ravitaillement et à la suite du débarquement detroupes terrestres françaises, il évacua cette région en octobre1828.

Selon le traité de paix proposé par les Britanniques, l'Égypte continua à conserver la Crète. Les Ottomans ne cessèrent les combats qu'en1832, lorsqu'ils reconnurent l'indépendance de laGrèce.

Première guerre turco-égyptienne (1831-1833)

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Article détaillé :Première guerre égypto-ottomane.

Constatant la faiblesse des ottomans, Méhémet Ali constitua une nouvelle armée et une nouvelle flotte, visant à annexer l'empire turc. Saisissant le prétexte qu'Abdallah Pacha, gouverneur d'Acre (en territoire ottoman) donna asile à 6 000 pauvres "fellah" égyptiens fuyant les impôts et corvées[12], il envoya Ibrahim Pacha avec son armée en territoire ottomane le.

LaPalestine et laSyrie tombèrent facilement aux mains des Égyptiens, mais il a fallu un siège de six mois pour prendre Acre. Une fois la Syrie maîtrisée, les Égyptiens entrèrent enAsie mineure. Le, Ibrahim Pacha écrasa les Ottomans commandés par levizirReshid Mehmed Pacha à labataille de Konya. Il n'y avait plus aucune armée ottomane faisant obstacle entre Konya et la capitale, Méhémet Ali était sur le point de déposer le sultanMahmoud II pour établir l'enfant en bas âge de ce dernier,AbdülmecitIer à la place.

L'Empire russe, malgré les guerres continuelles avec l'Empire ottoman, n'avait pas l'intention de voir son voisin remplacé par un empire plus puissant. Elle offrit son aide au sultanMahmoud II. Les Ottomans venaient de rendre l'indépendance à la Grèce et de signer une paix avec la Russie et acceptèrent donc l'aide militaire russe. La guerre se transforma en des conférences de négociation, qui furent présidées par les Russes et abouti autraité de Kütahya, signé le.

Selon le traité, Méhémet Ali continua à être considéré comme un gouverneur de province (Wali) et devait évacuer l'Asie mineure. Ses droits de gouverner la Crète et l'Hedjaz en péninsule Arabique furent cependant reconnus. Son fils adoptif Ibrahim Pacha reçut la Syrie et le district d'Adana, en Asie Mineure. Tous les deux, en tant que sujets, doivent payertribut à la cour ottomane, mais en réalité, la somme à payer était modérée. Méhémet Ali pouvait jouir de ses droits sur d'immenses territoires (l'Égypte, le Soudan, l'ouest de l'Arabie, la Syrie, leLiban et la Palestine), ce qui constitue un cas sans doute unique dans l'histoire universelle pour un gouverneur de province.

Ibrahim Pacha appliqua les méthodes de gouvernement tyranniques en Égypte sur les territoires nouvellement occupées. En moins d'un an, il y eut des soulèvements des Ayriens, desDruzes du Liban et des Arabes contre lui. Ces soulèvements furent écrasés par Méhémet Ali lui-même, mais le mécontentement des peuples donna espoir de reconquête au sultanMahmoud II.

Situation intérieure (1833-1839)

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Selon les mémoires deFerdinand de Lesseps,vice-consul de France àAlexandrie, une graveépidémie sévit en Égypte entre1833 et1837. Jusqu'à un tiers des populations d'Alexandrie et duCaire en périt.

Deuxième guerre turco-égyptienne (1839-1841)

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Article détaillé :Deuxième guerre égypto-ottomane.

Au printemps1839, le sultanMahmoud II massa ses troupes à la frontière syrienne. Se sentant menacé sur son flanc,Ibrahim Pacha prit l'initiative d'attaquer les troupes ottomanes. Le, il leur infligea une sévère défaite à labataille de Nézib.Mahmoud II mourut six jours plus tard avant que la nouvelle de la défaite ne parvienne à la capitale. Le princeAbdülmecit, âgé de 17 ans, lui succéda.

Comme la Russie, le Royaume-Uni et la France ne voulaient pas l'unification de l'Égypte avec la Turquie, les troupes franco-britanniques, renforcées par des contingents grecs, envahirent immédiatement l'Égypte. Constatant les discordes et les compétitions nombreuses entre les Britanniques et les Français, Méhémet Ali essaya de temporiser en espérant une fin éventuelle de l'alliance franco-britannique. Cette attente ne fit qu'aggraver sa défaite, les Français étant déterminés de maintenir leur alliance avec les Britanniques dans cette guerre.

Le, letraité de Londres fut signé entre leRoyaume-Uni, laPrusse, laRussie et l'Autriche et l'Empire ottoman. Il reconnaissant le droit héréditaire de la famille de Méhémet Ali enÉgypte et auSoudan, mais elle devait évacuer laSyrie et leLiban. LaFrance, ayant d'autres intérêts enPalestine, n'était pas d'accord avec certains termes, tout comme Méhémet Ali. Réagissant à ce rejet, les Britanniques et les Autrichiens commencèrent un blocus naval devant la côte du delta duNil et bombardèrentBeyrouth le. Après la capitulation de la ville d'Acre le, Méhémet Ali dut accepter les termes dutraité de Londres le. Il fut aussi obligé d'abandonner laCrète et leHedjaz et de réduire ses troupes à 18 000 personnes.

À la suite de son acceptation, la cour ottomane lui envoya desfirmans pour préciser les frontières, dont le plus important datait du. Méhémet Ali pouvait donc garder leSinaï et certaines territoires enpéninsule Arabique.

Les dernières années de Méhémet Ali

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Letraité de Londres mit fin à des guerres successives qui avaient commencé bien avant le règne de Méhémet Ali. Mais en1842, l'Égypte fut frappée par une grandecrue du Nil qui détruisit des récoltes. La même année, uneépizootie emporta un grand nombre d'animaux. En1843 une invasion desauterelles provoqua unefamine causant la dépopulation de plusieurs villages.

Le peuple souffrait également des conditions de vie qui régnaient dans l'armée, dont l'effectif avait déjà été réduit. Selon les lettres de l'infirmièreFlorence Nightingale, envoyées depuis l'Égypte en 1849 et 1850, plusieurs familles pensaient « protéger » leur progéniture de la vie dans l'armée en leur crevant unœil ou en leur coupant un membre. Méhémet Ali ne fut pas dupe et réagit en créant des unités spéciales pour handicapés, comme les « mousquetaires infirmes » en prétendant que même avec un seul œil, on pouvait toujours très bien tirer.

Quant auxfellahs, ils étaient forcés aux corvées pour des gros œuvres d'intérêt public. Le dernier des grands travaux était un grand pont au commencement dudelta du Nil, dont Méhémet Ali posa la première pierre en1847.

Après presque un demi-siècle à la tête de l'Égypte, en, Méhémet Ali ne fut plus capable d'administrer le pays. Il cessa de gouverner et expira le.

Ibrahim Pacha (1848)

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Ibrahim Pacha commença à régner quand son père adoptif se retira des affaires de la cour en. Il fut reconnu commewali par lesOttomans le. Il mourut cependant le, avant même Méhémet Ali.

Abbas Ier (1849-1854)

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L'Egypte sous Méhémet Ali et ses successeurs

AbbasIer, fils de Toussoune et petit-fils de Méhémet Ali, était le maître effectif du pays depuis la mort d'Ibrahim Pacha. Il devint officiellement gouverneur d'Égypte et du Soudan à la mort de son grand-père en1849. De caractère taciturne, Abbas ne quitta presque jamais son palais. Il mena une politique à l'encontre de celle de son grand-père. Il abolit les monopoles en commerce, réduisit l'armée à 9 000 personnes et ferma écoles et entreprises.

Sous la pression du gouvernement britannique, il autorisa la construction du chemin de fer reliantLe Caire àAlexandrie.

Il fut assassiné par deux de ses esclaves en juillet1854.

Saïd Pacha (1854-1863)

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Saïd Pacha était l'enfant favori de Méhémet Ali. Ayant fait ses études en France, dès l'année de son accession au pouvoir, il signa le unfirman concédant aux Français le droit d'utiliser l'isthme de Suez pendant 99 ans[13] en vue de creuser et d'exploiter lecanal de Suez. Le représentant de la France qui dirige l'œuvre est l'ingénieurFerdinand de Lesseps, vieil ami de Saïd Pacha, ancien vice-consul d'Alexandrie. Les Britanniques, rivaux des Français dans la région, se servirent de leur influence auprès de la cour ottomane pour empêcher cette construction. Ce ne fut qu'en1856 que les Ottomans donnèrent leur accord.

Pour apaiser les Britanniques, Saïd Pacha autorisa l'Eastern Telegraph Company à entrer dans le marché égyptien et laissa aux Britanniques fonder laBank of Egypt en 1854. En 1855, Saïd Pacha abolit l'impôtdjizya auquel étaient soumis les chrétiens. Peu après, il autorisa également les chrétiens à entrer dans l'armée égyptienne. Saïd Pacha fit des efforts pour mettre fin aux chasses d'esclaves au Soudan mais sans succès. Il améliora la vie desfellahs. En 1858, il signa un décret leur permettant de posséder à vie les terres qu'ils cultivaient.

Il développa également les infrastructures du pays, lançant un deuxièmechemin de fer reliantLe Caire etAlexandrie, et un autre chemin de fer menant vers le port d'Al-Souways (Suez)[14].

Ferdinand de Lesseps fit un appel aux capitaux pour fonder laCompagnie universelle du canal maritime de Suez, qui réunit 200 000 000 defrancs français divisés en 400 000actions. L'État égyptien apporta sa participation à hauteur de 80 millions de francs. Le reste vint exclusivement d'actionnaires français. La compagnie vit le jour le, avec son siège principal à Alexandrie et son siège administratif à Paris. Auparavant, le, unfirman fixa que 4/5 des employés devaient être égyptiens[15]. Un autre décret signé le définit les conditions de travail des fellahs participant à la construction du canal.

Le, les travaux commencèrent enfin. À l'endroit où le canal devait rejoindre laMéditerranée, on construisit la ville portuaire de Saïd Pacha (Port Saïd).

Les Britanniques, œuvrant pour la construction d'une ligne dechemin de fer traversant l'Égypte et ne voulant surtout pas voir les Français tenir un endroit stratégique, réussirent à faire arrêter les travaux du canal par la cour ottomane en. Ferdinand de Lesseps rentra en France pour demander une intervention deNapoléon III. Le souverain donna le coup de pouce nécessaire en déclarant que les travaux actuels n'étaient que préparatoires et qu'il ne s'agissait pas la véritable construction.

En1862, par manque de main d'œuvre, la Compagnie du canal de Suez exigea de Saïd Pacha l'envoi de 10 000 travailleurs chaque mois via un système decorvée[15].

Saïd Pacha mourut le alors que le chantier du canal de Suez était toujours un sujet d'actualité.

Ismaïl Pacha (Ismaïl le Magnifique) (1863-1879)

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Dessin du canal de Suez en 1881

Ismaïl Pacha, fils d'Ibrahim Pacha, succéda à son oncle. Durant son règne, il reçut plusieurs médailles d'honneur de la part des pays étrangers comme la France, l'Italie, la Prusse, les Pays-Bas, etc. et est surnommé « Ismaïl le Magnifique ».

Construction du canal de Suez

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Profitant de la disparition de Saïd Pacha, les Britanniques renouvelèrent leurs efforts auprès du sultan ottoman pour interrompre le chantier de Suez. Le, le sultanAbdulaziz posa comme conditions l'arrêt des corvées et la neutralité de la zone du canal de Suez. Le, Napoléon III, en tant qu'arbitre reconnu par tous les protagonistes, imposa à l'État égyptien un dédommagement à la Compagnie du canal de Suez la somme de 84 000 000 de francs français, dont 38 000 000 en raison de l'arrêt de l'envoi de main d'œuvre par corvée[15].

La Compagnie introduisait des machines pour compenser cette main d'œuvre. Malgré tout, le perçage du canal continua, ce qui conduisit à la construction d'une nouvelle ville vers le milieu du canal, baptisée au nom d'Ismaïl Pacha :Ismaïlia.

En juin et juillet1865, une épidémie decholéra frappa la région du canal, emportant un grand nombre d'ouvriers. Finalement, le canal fut inauguré le en présence de l'impératriceEugénie et plusieurs personnalités étrangères.

Réformes

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Lenouveau quartier du Caire construit sur le modèle des grandes villes européennes.

Laguerre de Sécession (1861-1865) faisait exploser les prix ducoton puisque leSud des États-Unis en était une grande région productrice, cela apportait des bénéfices énormes à l'État égyptien au début du règne d'Ismaïl Pacha. Ces bénéfices lui permirent de mieux indemniser la Compagnie du canal de Suez et mener des réformes. Il rétablit et améliora le système administratif de Méhémet Ali, qui avait été démoli par Abbas Ier. En 1865, il créa la poste égyptienne[16]. Il réorganisa les écoles militaires fondées par Méhémet Ali et éleva l'effectif de l'armée à 94 000 en 1874. Il apporta aussi un peu de soutien à l'éducation.

Il fit venir les meilleures entreprises européennes construire des chemins de fer, le système detélégraphe, desphares et lebrise-lames d'Alexandrie. Il fit élargir considérablementLe Caire et y ajouta une ville nouvelle sur la rive gauche duNil avecParis comme modèle.

Ismaïl Pacha continuait aussi les efforts pour abolir la traite des esclaves commencés par Saïd Pacha.

Règles de succession et titres

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Article détaillé :Khédivat d'Égypte.

En1866, Ismaïl Pacha obtint dusultan ottoman l'accord pour changer la règle de succession. Jusque-là, selon la loi ottomane, l'héritier prioritaire était l'homme le plus âgé de la famille. Cela explique le cas de Saïd Pacha, qui succéda à son neveu Abbas Ier (né en 1813) puisque né après lui (en 1822). En échange d'une augmentation du tribut annuel presque du simple au double, l'héritier prioritaire devenait désormais le fils aîné.

En1867, Ismaïl Pacha fut reconnukhédive par la cour ottomane. Ses prédécesseurs depuis Méhémet Ali usurpaient ce titre sans l'accord des sultans ottomans bien que, comparés à Ismaïl Pacha, ils leur étaient moins dépendants.

En1873, un nouveau décretfirman venant de la cour ottomane reconnut d'autres privilèges accordés aux khédives d'Égypte.

Dettes et impositions

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Depuis la fin de la guerre de Sécession auxÉtats-Unis, le prix du coton avait progressivement baissé, ce qui entraînait des difficultés financières pour l'État égyptien. De plus, Ismaïl Pacha menait un train de vie luxueux, faisait construire plusieurs palais et obligeait le gouvernement à taxer lourdement la population.

Dans sesDernières lettres d'Égypte (Last letters from Egypt),Lady Duff Gordon raconta : « Je n'arrive pas à décrire la misère ici maintenant avec quelques nouvelles taxes chaque jour. Chaque bête: chameau, vache, mouton, âne, et cheval est faite pour payer un impôt. Lesfellahs ne peuvent plus manger du pain; ils sont en train de vivre avec des repas d'orge mélangés avec de l'eau, des légumes ou herbes crus, des gesses, etc. Les taxes rendent la vie impossible : une taxe par type de culture, par espèce d'animal, qui sont encore re-taxés lors de leurs transactions dans les marchés; sur chaque homme, sur du charbon, sur de la beurre, sur du sel, etc. Les gens enHaute-Égypte s'enfuient par paquets, ne pouvant plus payer les nouvelles taxes et faire les travaux exigés. Même ici (au Caire), les bastonnades pour les impositions annuelles sont atroces »[17].

Expansions dans le sud

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Article détaillé :Guerre égypto-éthiopienne.

Un peu avant, en1865, Ismaïl Pacha reçut des Ottomans la province d'Habesh (Abyssinie), qui était alors une bande côtière étroite avoisinant l'Éthiopie. À partir de ce territoire, Ismaïl Pacha étendit sa zone de contrôle au détriment de celle dunégusYohannes IV d'Éthiopie en mettant en place d'immensesplantations de coton.

Dans la direction du sud-ouest, il annexa leDarfour en1874.

Son armée essuya un grand revers en novembre1875 face à l'armée éthiopienne à labataille de Gundet. En mars1876, elle fut à nouveau écrasée parYohannes IV d'Éthiopie à labataille de Gura, où son filsHassan Pacha fut capturé, et qui sera plus tard relâché moyennant une rançon fabuleuse.

Banqueroute

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La dette de l'État égyptien passa de 3 000 000 £ en1863 à 100 000 000 £ en1874[18]. En 1875, la production à l'intérieur du pays n'était plus en mesure de satisfaire les besoins les plus urgents du système administratif. Ismaïl Pacha, qui avait déjà manqué à sa parole à plusieurs reprises de rembourser ses dettes, ne pouvait plus emprunter auprès des Européens. Des impôts étaient souvent perçus plusieurs mois à l'avance. Le montant colossal de la dette continuait à grimper. Ismaïl Pacha dut vendre au gouvernement britannique 176 602 actions de la Compagnie du canal de Suez pour le prix de 976 582 £ le.

Les Britanniques et les Français, craignant de voir leurs investissements en Égypte s'évaporer, établirent le système de contrôle anglo-français (Dual Control en anglais) en1876 pour limiter des pertes financières.

En1877, le niveau d'eau duNil était très bas, provoquant une mauvaiserécolte. Cette même année, l'Égypte dut fournir à l'Empire ottoman 25 000 soldats avec provisions pour hommes et chevaux lors de laGuerre russo-turque de 1877-1878[19].

En août1878, l'Égypte connut pour la première fois unpremier ministre à l'occidentale lorsqueNoubar Pacha, un proche d'Ismaïl Pacha, reçut ce poste. Enseptembre1878, le contrôle anglo-français fut remplacé par la présence de deux ministres étrangers dans lecabinet nouvellement formé: le BritanniqueCharles Rivers Wilson (en) commeministre des Finances et le FrançaisErnest-Gabriel de Blignières commeministre des Travaux publics.

Ismaïl Pacha, ne pouvant pas supporter cette situation, organisait secrètement un soulèvement de l'armée pour reprendre le pouvoir. Les Britanniques et les Français réagirent en demandant un décret de l'Empire ottoman, qui le destitua le et en le remplaçant par son fils aîné,Tewfik d'Égypte. Ismaïl Pacha abandonna sa position de khédive sans aucune résistance.

Contrôle anglo-français (1876-1882)

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En décembre1875, le gouvernement britannique envoyaStephen Cave et le colonel John Stokes en Égypte pour enquêter sur la situation financière. En d'avril 1876, Cave publia un rapport montrant que l'État égyptien ne pourrait pas éviter labanqueroute en continuant d'administrer le pays de cette manière. Les puissances européennes, profitant de l'état d'endettement du pays, exigèrent alors d'autres concessions de la part de celui-ci.

La mise en place de laCaisse de la Dette (en) en mai1876[20] permit à des pays étrangers de contrôler une grande partie des recettes de l'État égyptien.

En novembre1876, le système de contrôle anglo-français vit le jour selon lequel un officier britannique surveillait les recettes, et son homologue français contrôlait les dépenses du pays. Ce contrôle conduisit à l'internationalisation du chemin de fer et du port d'Alexandrie. Le BritanniqueGeorge Goschen et le FrançaisEdmond Joubert classifièrent les dettes égyptiennes et les évaluèrent à une somme totale de 89 308 000livres sterling, avec 6 000 000 livres d'intérêts annuels[19].

En1877, avec la mauvaise récolte et les dépenses pour les 25 000 soldats envoyés à l'aide de l'Empire ottoman, rien qu'en payant les intérêts, l'État égyptien accusait un déficit de £3 440 000. En1878, avec de nouveaux emprunts auprès de labanque Rothschild, la dette s'éleva à £98 378 000, mais le taux d'intérêt baissa à 4 %, ce qui réduisit les intérêts à une somme annuelle de £4 243 000. En mai1878, Britanniques et Français mirent en place un nouveau comité d'enquête aboutissant au contrôle de la colossale fortune privée d'Ismaïl Pacha.

Le contrôle anglo-français (dual control) en tant qu'appellation s'arrêta enseptembre1878, lorsque Rivers Wilson et Blignières entrèrent dans le gouvernement égyptien. Dans les faits, l'Égypte restait sous contrôle anglo-français.

Entre septembre1878 et avril1879, l'effectif de l'armée égyptienne passa de 25 000 à 7 000, et quelque 2 500 officiers virent leurs salaires réduits de moitié[21].

Après la déposition d'Ismaïl Pacha, le contrôle anglo-français fut rétabli en novembre1879. Jusqu'en1882, les dépenses et recettes de l'État égyptien restèrent contrôlées par les officiers britanniques (Evelyn Baring, puis Auckland Colvin) et français (Ernest-Gabriel de Blignières).

Tawfiq Pacha (1879-1892)

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Tawfiq Pacha hérita de son père un État en faillite et sous contrôle étranger. Cependant, il ne fut pas complètement dépourvu de pouvoir et en fit plutôt mauvais usage. Il décrète que les paysans ne peuvent pas devenir officiers. Le peuple mécontent rallia la révolte du colonelAhmed Arabi, conduisant à l'occupation du pays par les Britanniques en1882. En1884, les Britanniques demandèrent la cession duSoudan, ce que Tawfiq Pacha doit accepter.

Tawfiq Pacha restait toutefois chef de l'État. Le, il congédia le premier ministreNubar Pacha et invita plus tardRiyad Pacha à former son nouveau cabinet.

Leconsul-général britannique, Evelyn Baring, lui encouragea d'afficher ses activités de gouvernement. Il se consacra aux travaux d'irrigation, à l'éducation et à la justice. Lors de l'épidémie decholéra de1883 à Alexandrie, il brava les risques de contagion, rendit visite aux victimes et les consola. Ces activités contribuèrent à maintenir la popularité de sa dynastie.

Occupation par le Royaume-Uni (1882-1952)

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Article détaillé :Occupation britannique de l'Égypte.

Soulèvement d'Ahmed Urabi (1881-1882)

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Articles détaillés :Révolte ʻUrabi etGuerre anglo-égyptienne (1882).

Le contrôle anglo-français provoqua un développement dunationalisme en Égypte. Les nationalistes égyptiens lancèrent des pièces de théâtre, des articles de revues revendiquant l'indépendance et un régime doté d'uneconstitution. Certains d'entre eux étaient influencés par la doctrine deDjemâl ad-Dîn al-Afghâni, appellent l'unité des musulmans contre lescolonialistes européens.

En1881, le colonelAhmed Urabise révolta contre le ministre de la Guerre, puis contre Tawfiq Pacha lui-même. Il réclama la mise en place d'une constitution parsuffrage universel et l'augmentation du budget de l'armée. Plusieurs factions nationalistes se rallièrent à lui, dont plusieurscoptes chrétiens. En début de1882, ils tenaient le gouvernement et l'armée. Plusieursmutineries éclatèrent dans les villes portuaires.

Depuis Saïd Pacha et Ismaïl Pacha, les Égyptiens accèdèrent progressivement aux postes d'officiers de l'armée. Ces officiers fondèrent des sociétés secrètes pour lutter contre la discrimination raciale qui favorisait les Turcs et les Circassiens, qui avaient été privilégiés depuis le temps des Mamelouks. Sous l'influence de ces sociétés secrètes, des émeutiers déversèrent leurs colères sur les Turcs, les Circassiens, les Européens et enfin même les Égyptiens chrétiens.

En mai, les Britanniques et les Français envoyèrent leurs vaisseaux de guerrebloquer le port d'Alexandrie, ce qui rendait la situation encore plus tendue. Plus de 100 ressortissants étrangers furent tués. Le, les Britanniquesbombardent Alexandrie. Les ambassadeurs se réunissent àConstantinople, où les Ottomans furent invités à mater la révolte en Égypte mais s'y opposèrent. Les Britanniques invitent les Français à participer à une expédition militaire pour occuper l'Égypte mais sans succès. Les Britanniques se tournent vers les Italiens, qui déclinent également.

En, les Britanniques débarquèrent en Égypte via les villes portuaires dePort-Saïd,Suez etIsmaïlia au bord ducanal de Suez. Les Égyptiens battirentles Britanniques à labataille de Kafr-el-Dawwar près d'Alexandrie, mais le ils perdirent la bataille décisive deTel el-Kebir.

Ahmed Urabi fut capturé au Caire et jugé le. Il fut condamné à mort, peine commuée en un exil àCeylan. En mai 1901, il fut amnistié par lekhédive Abbas II et rentra en Égypte.

Période pré-Protectorat (1882-1914)

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Les Britanniques rétablirent Tawfiq Pacha. Il semble qu'au début, ils ne voulaient pas garder longtemps leur régime d'occupation mais qu'ils avaient changé d'avis en constatant la nécessité de réformer la situation financière du pays. Malgré le fait d'y détenir le véritable pouvoir, les Britanniques continuaient de considérer officiellement l'Égypte comme territoire ottoman.

Le, laconvention de Constantinople fut signée entre leRoyaume-Uni, l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne, lesPays-Bas, laRussie, laFrance, l'Espagne, et l'Empire ottoman et proclama laneutralité ducanal de Suez. Ce traité garantissait le droit de passage à tous en temps de paix comme en temps de guerre mais reconnaissait le droit des khédives égyptiens de prendre des mesures pour garder le territoire ou assurer la sécurité intérieure.

Tawfiq Pacha décéda le. Son fils aîné,Abbas II, lui succéda.

En janvier1894, après avoir été forcé de retirer une remarque critiquant les troupes égyptiennes sous le commandement du général britanniqueHerbert Kitchener, Abbas II fonda et soutint en secret le mouvement nationaliste dirigé parMustafa Kamil.

À la fin duXIXe siècle, l'Empire colonial français devenait le premier empire enAfrique par la superficie. En1898, voulant des concessions de la part des Britanniques auSoudan et enÉgypte, le gouvernement français envoya des troupes àFachoda (à 650 km au sud deKhartoum). Ce qui amena lacrise du même nom. Dejuillet àdécembre 1898, les troupes françaises et britanniques étaient sur le point de se livrer bataille. La crise fut finalement soldée par une retraite française, et la guerre fut évitée.

À Fachoda, lorsqu'il s'adressa à son homologue français,Jean-Baptiste Marchand, le général Kitchener présenta sa mission comme "garder Fachoda au nom de la Sublime-Porte et le khédive d'Égypte". Cela montre que les Britanniques considéraient l'Égypte et le Soudan officiellement comme territoire ottoman sous gouvernance de la dynastie de Méhémet Ali.

Le, les Français signèrent àLondres une convention garantissant aucune obstruction à l'action britannique en Égypte en échange d'une promesse réciproque des Britanniques concernant leMaroc. Ce texte régla aussi d'autres contentieux territoriaux entre les deux pays.

En1906, l'affaire de Denshawai, une rixe entre militaires britanniques et villageois égyptiens débouchant sur une brutale répression britannique, entraîna une montée du mécontentement et du nationalisme égyptiens. Cependant, les Égyptiens ne furent pas en mesure de s'opposer à la tutelle britannique.

Période du Protectorat (1914-1922)

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En, laPremière Guerre mondiale éclata. Enoctobre 1914, l'Empire ottoman rejoint lesEmpires centraux contre laTriple-Entente dont faisait partie leRoyaume-Uni. Par conséquent, le Royaume-Uni déclara l'Égypte sousprotectorat britannique. Le de la même année, ils déposèrent le khédive Abbas II, le remplacèrent par son oncleHussein Kamal et laissèrentHussein Kamal se proclamersultan, comme les souverains ottomans.

Les Britanniques ne respectèrent pas la neutralité ducanal de Suez, proclamée lors de la convention de Constantinople en 1888. Ils en interdirent le passage aux vaisseaux desEmpires centraux. En1915, une armée ottomane lança une offensive depuis la péninsule duSinaï pour le contrôle du canal, mais elle fut repoussée.

En1917, l'armée britannique, basée en Égypte, gagna des batailles contre les Ottomans et pritGaza, puisJérusalem. En1918, à la suite d'autres victoires, elle s'empara deDamas,Beyrouth, etAlep.

Le, le sultanHussein Kamal décéda. Son fils unique, Kamal al-Din Hussein, refusa catégoriquement de prendre la succession tant que le vrai pouvoir serait détenu par les Britanniques. Le sultanat fut assumé parFouadIer, frère cadet du défunt.

La Première Guerre mondiale, qui avait profondément changé la société égyptienne, finit en 1918. Près de 70 000 Égyptiens avaient participé aux opérations militaires britanniques dans leSinaï, enPalestine et enMésopotamie. Des centaines de milliers d’Égyptiens avaient été recrutés par corvée pour participer aux travaux nécessaires à la guerre (terrassement, fortification, chemin de fer etc.). Cette ponction, qui avait touché également le cheptel agricole, pesa sur la paysannerie. Des dizaines de milliers de familles furent ruinées au sortir de la guerre. En revanche, les commandes militaires permirent un début d’industrialisation et un enrichissement d’une partie de la bourgeoisie.

Le, les nationalistes, dirigés parSaad Zaghlul, formèrent une délégation (Wafd enarabe), qui rencontra le haut-commissaire britannique en Égypte, SirReginald Wingate, qui refusa d’entendre leurs revendications et affirme que les Britanniques devaient maintenir sa souveraineté sur le pays[22]. De toute l’Égypte, des mandats de soutien populaires furent envoyés auWafd, lui conférant une véritable audience nationale. LeWafd tenta de rejoindreLondres pour discuter avec le gouvernement britannique du statut futur de l’Égypte, mais les autorités duCaire empêchèrent ce départ. Enmars 1919, les Britanniques arrêtèrent Saad Zaghloul et un certain nombre de ses collaborateurs et les envoyèrent enexil àMalte. Les Égyptiens réagirent en déclenchant le larévolution égyptienne de 1919, un mouvement derésistance non violente. Pendant quelques semaines, jusqu'en avril 1919, desgrèves et desmanifestations éclatèrent dans tout le pays. Étudiants, fonctionnaires, commerçants, paysans, ouvriers, prêtres, chrétiens comme musulmans participèrent à cetterévolution.

Manifestation des femmes patriotiques auCaire,1919.

Selon leNew York Times du, le nombre de morts égyptiens jusque-là dans le cadre de la révolution s’élevait à 800 et le nombre de blessés à 1 600[23].

Les Britanniques acceptèrent de libérer Saad Zaghloul le et approuvèrent la présence de la délégation duWafd à laconférence de la paix de Paris. Le, cette délégation arriva àVersailles. Cependant, sa négociation avec les Britanniques fut un échec puisqu'ils refusèrent l'indépendance de l'Égypte. LesÉtats-Unis, première puissance mondiale après la guerre, défendent l'occupation britannique de manière intransigeante.

Ennovembre 1919, le Royaume-Uni envoya la commission Milner en Égypte pour résoudre la situation. En1920, le vicomteAlfred Milner remit le rapport au ministre des affaires étrangères, le marquisGeorge Curzon, suggérant de transformer le protectorat en une alliance avec l'Égypte. Curzon accepta de recevoir la délégation de Saad Zaghloul, qui était secondé parAdli Yakan Pacha, un membre de la famille royale. Cette délégation arrivaà Londres enjuin 1920, et l'accord fut finalisé en août de la même année. Enfévrier 1921, leParlement du Royaume-Uni ratifia l'accord et demanda à l'Égypte d'envoyer une délégation dotée du plein pouvoir pour signer le traité définitif. En, Adli Pacha arriva en Angleterre à la tête de la délégation égyptienne. Pourtant, lors de laConférence Impériale de 1921 à Londres, les représentants dudominion insistaient que le Royaume-Uni devait garder le contrôle de la région du canal de Suez. De ce fait, Curzon ne réussit pas à convaincre le cabinet à accepter les conditions qu'Adli Pacha était prêt à signer. La délégation d'Adli Pacha repartit finalement bredouille.

L'opposition grandissante des Égyptiens conduisitles Britanniques à imposer laloi martiale au Caire en. D'autre part, ils arrêtèrent à nouveau Saad Zaghloul et l'exilent àAden, puis auxSeychelles, la même année. Les Égyptiens intensifièrent leur résistance, particulièrement dans les zones rurales, et s'attaquèrent aux installations militaires, civiles et aux personnels britanniques. Ces actions entraînèrent le changement de position des Britanniques, qui signent l'indépendance de l'Égypte le.

Période post-Protectorat (1922-1936)

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Le,FouadIer abandonna son titre desultan pour l'échanger contre le titre de « roi d'Égypte et deSoudan » avec comme supplément le titre de « souverain deNubie, deKordofan et deDarfour ».

Malgré l'indépendance reconnue, l'Égypte continuait de rester politiquement, administrativement et fiscalement plus ou moins sous contrôle britannique, qui devait approuver les réformes. De surcroît, l'armée britannique continuait de garder lecanal de Suez, le Soudan et d'autres possessions égyptiennes et conservait sa présence même en Égypte proprement dite.

Le, l'Égypte adopta une nouvelleconstitution élaborée par le Wafd. Selon cette constitution, le roi était le chef suprême du pays, qui devait être aidé par les ministres dans les tâches du gouvernement et ne devait pas monopoliser le pouvoir législatif, tenu par les deuxparlements. Le Saad Zaghloul devint pour la première fois de l'histoire du pays unpremier ministre élu parsuffrage universel et demeurait pour le peuple un héros national[24]. Cependant, il restait moins d'un an au poste du chef du gouvernement. Après l'assassinat deLee Stack, gouverneur-général du Soudan, et à la suite d'exigences des Britanniques qu'il considéra inacceptables, il démissionna le.

Saad Pacha Zaghloul

Une longue période d'instabilités suivait cette démission. En1928, leparlement fut dissous, et une partie de laconstitution n'était plus respectée. Cette même année,Hassan el-Banna fonda l'association desFrères musulmans contre leWafd et l'influence occidentale. L'année suivante, le partifascisteJeune Égypte fut fondé parAhmad Husayn. Le, le premier ministreMohammad Mahmoud Pacha démissionna. Durant les deux mois qui suivaient, lebaronnetPercy Lyham Loraine assurait la fonction dugouverneur général d'Égypte jusqu'à ce que le pays pût choisir un nouveau premier ministre. En1931, leWafd boycottant les élections, le gouvernement du pays passa aux mains du partiAl-Sha'ab ("Peuple"). De1933 à1936, FouadIer dirigeait lui-même le pays. Durant cette période, grâce à des retours en poste des anciens chefs du gouvernement commeAbdel Khaliq Sarwat Pacha etAdli Yakan Pacha, qui assuraient des mandats supplémentaires, l'Égypte pouvait développer de bonnes bases qui lui permettaient bientôt de retrouver l'indépendance totale.

FouadIer décéda le. Le prince Farouk, 16 ans, lui succéda commeFaroukIer. Jusqu'à, il était assisté par le conseil de Régence, présidé par le princeMéhémet Ali Tewfik.

La constitution fut rétablie en1936. LeWafd revint au pouvoir par suffrage universel.Moustapha el-Nahhas Pacha, un compagnon de Saad Zaghlul qui était en exil avec lui aux Seychelles, ancien premier ministre en1928 et en1930, devint premier ministre pour la troisième fois. Le, les deux gouvernements signèrent letraité anglo-égyptien de 1936, qui marqua le retrait de l'armée britannique de toute l'Égypte à l'exception de la région du canal de Suez.

Farouk Ier (1936-1952)

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Avant la Seconde Guerre mondiale (1936-1939)

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Article détaillé :Traité anglo-égyptien de 1936.

Malgré la fin de l'occupation du pays par l'armée britannique, l'Égypte demeurait militairement liée au Royaume-Uni. Selon le traité anglo-égyptien de 1936, le Royaume-Uni approvisionnait et entraînait l'armée égyptienne et s'engageait à porter secours à l'Égypte en cas de guerre. L'Égypte se sentait à l'époque menacée par l'expansion italienne à la fois par le sud depuis l'Éthiopie et par l'ouest depuis laLibye.

FaroukIer jouissait d'une grande popularité au début de son règne grâce à l'origine considérée comme autochtone de sa mère et à l'indépendance nationale retrouvée. Cependant, avec le temps, il devint moins populaire à cause de son train de vie luxueux.

Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

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Article détaillé :Égypte durant la Seconde Guerre Mondiale.

Avant le début des hostilités, dès que la situation en Europe était devenue tendue, les Britanniques avaient déjà obtenu l'accord des Égyptiens pour installer leurs bases militaires dans le pays. En juin1939, les choses se concrétisèrent avec leMiddle East Command, qui vit le jour au Caire[25].

Pourtant, en1940, Farouk refusa de déclarer la guerre à l'Axe. LeWafd se déclara contre lenazisme. Du 9 au, les Italiens envahirent l'Égypte mais furent repoussés par les Britanniques et lesFrançais libres. Pendant le bombardement d'Alexandrie par les Italiens et les Allemands, le courant était coupé dans toute la ville, mais le palais de Farouk avait toutes ses lumières allumées, ce qui alimenta le mécontentement d'une partie de la population.

Les troupes britanniques basées en Égypte, dirigées successivement parArchibald Wavell,Claude Auchinleck etBernard Montgomery, réussissirent à tenir tête aux armées de l'Axe en Afrique du Nord. On mentionne souvent les deux batailles d'El-Alamein, dont laseconde est considérée comme le tournant de laSeconde Guerre mondiale en Afrique puisque lesAlliés commencèrent à reprendre du terrain.

Enfévrier 1942, les Britanniques exigèrent que l'Égypte soit gouvernée par leWafd.Moustapha el-Nahhas Pacha redevint premier ministre pour une nouvelle fois. Remercié par Farouk enoctobre 1944, il fut remplacé parAhmad Mahir Pacha, qui s'opposait au mouvement desFrères musulmans au point d'émettre unfatwa à leur encontre. Enjanvier 1945, il déclara la guerre à l'Axe au nom de l'Égypte et fut donc, le, assassiné au parlement par un homme de 28 ans.

Après la Seconde Guerre mondiale (1945-1952)

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Le prochain premier ministre,Mahmoud an-Nukrashi Pacha, fut assassiné également, cette fois à son bureau en1948 par un membre du mouvement des Frères musulmans,

La même année vit la création de l'état d'Israël. Pour protéger les intérêts arabes, lespays arabes, dont principalement l'Égypte, leLiban, laJordanie, laSyrie et l'Irak, s'engagèrent dans une guerre visant à supprimer l'état naissant. La guerre durait jusqu'en1949 et se termina par la victoire d'Israël. Cela fut vue comme grande honte par les Arabes. On blâmait principalement l'incompétence des gouvernements et l'influence occidentale.

En 1948, le colonelGamal Abdel Nasser fonda leMouvement des officiers libres pour enverser le roi et chasser les conseillers britanniques. Ce mouvement déclencha laRévolution égyptienne de 1952, forçant Farouk à abdiquer en faveur de son fils nouveau-né,Fouad II. Le, la monarchie fut abolie, l'Égypte fut proclamée république. Le règne des Alaouites d'Égypte prit fin.

Bilan de la modernisation

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De par sa proximité avec l'Europe, l'Égypte était bien placée pour prendre conscience des avancées scientifiques et technologiques en l'Europe. Ses dirigeants, de Méhémet Ali à Ismaïl Pacha, menaient activement des politiques de modernisation et ouvraient le pays aux entreprises européennes.

Cependant, les efforts de modernisation effectués dans le pays durant cette période n'ont pas apporté beaucoup de bien-être au peuple et n'ont pas empêché l'Égypte de tomber sous domination étrangère.

Pour moderniser, les dirigeants avaient trop forcé les populations, ce qui affaiblissait le potentiel de développement du pays. Durant le siècle et demi sous le règne de la dynastie, les Égyptiens n'avaient pu fonder aucune entreprise technologique de renommée mondiale, avec une envergure comparable àMatsushita dans l'électronique auJapon ou àTata Steel dans lasidérurgie enInde.

Durant cette période, l'éducation et la recherche égyptiennes n'avaient également pas pu produire de grandes figures scientifiques.Ali Moustafa Mosharafa (1898-1950), considéré parAlbert Einstein comme un des meilleursphysiciens de l'époque mais assez peu connu du grand public faute d'invention ou de théorie populaire, ne fit ses études en Égypte que jusqu'au niveau secondaire et poursuivit ses études supérieures en Angleterre.

Pourtant, sciences et technologies égyptiennes ont compté parmi les plus avancées depuis la plus hauteAntiquité jusqu'au début de l'époque mamelouke (1260-1517). Probablement puisque les dirigeants de la dynastieMéhémet Ali n'avaient pas suffisamment encouragé la recherche et développé les universités, il n'y a pas eu de véritable réveil de ces domaines. En1875, à l'exception des instituts d'études supérieures religieuses, l'Égypte avait seulement 7 universités ou écoles spécialisées, avec 69 professeurs et 356 étudiants, toutes situées au Caire[2].

Démographie

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La population égyptienne est estimée à 4 millions d'habitants en1805[26] et connaissait une croissance rapide à partir des années1840. Des recensements eurent lieu en1846, en1848 et en1882[27]. Un recensement par des méthodes modernes fut réalisé en1897, donnant un résultat de 9 734 405 individus. Ce chiffre était deux fois celui de 1848, où l'on dénombrait 4,5 millions d'habitants[27].

La population dépassa les 14 millions d'individus à partir de1927 et les 19 millions à partir de1947, avec un taux d'activité autour de 35 % pendant la période[28]. Dans l'ensemble, la population égyptienne fut multipliée par environ cinq fois entre 1805 et 1947, ce qui constitua en revanche une croissance faible par rapport à la période 1950-2000, où elle manqua de quadrupler.

Notes et références

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  1. Aussi prononcé Muhammad Ali (généralement appelé Mehmet Ali en français), souvent accompagné du titrePacha.
  2. ab etcLes Grandes Dates de l'islam, p. 155.
  3. Quid 1990, Dominique et Michèle Frémy, p. 924.
  4. Le nom du canal est à l'honneur du sultan ottomanMahmoud II.
  5. Michel Dewachter,Champollion : Un scribe pour l’Égypte, coll. « Découvertes Gallimard » (no 96),p. 49.
  6. Champollion - Un scribe pour l'Égypte. Michel Dewachter, p. 46.
  7. Champollion - Un scribe pour l'Égypte. Michel Dewachter, p 48.
  8. Champollion - Un scribe pour l'Égypte. Michel Dewachter, p. 39.
  9. Champollion - Un scribe pour l'Égypte. Michel Dewachter, p 80.
  10. Champollion - Un scribe pour l'Égypte. Michel Dewachter, p 55.
  11. Champollion - Un scribe pour l'Égypte. Michel Dewachter, p 92.
  12. Egypt in the reign of Méhémet Ali, Afaf Lutfi al-Sayyid Marsot, University of Cambridge, 1983.
  13. FONDATION NAPOLEON ET CENTRE HISTORIQUE DES ARCHIVES NATIONALES :http://www.napoleon.org/fr/salle_lecture/chronologies/files/suez.asp
  14. The Middle East in the World Economy, 1800-1914, p 123.
  15. ab etc« Ouvrages & projets / Structurae », surStructurae(consulté le).
  16. Un système postal existait déjà en Égypte au temps ducalifeMuawiyaIer (661-680)
  17. Texte original:I cannot describe the misery here now every day some new tax. Every beast, camel, cow, sheep, donkey and horse is made to pay. The fellaheen can no longer eat bread; they are living on barley-meal mixed with water, and raw green stuff, vetches, &c. The taxation makes life almost impossible: a tax on every crop, on every animal first, and again when it is sold in the market; on every man, on charcoal, on butter, on salt… The people in Upper Egypt are running away by wholesale, utterly unable to pay the new taxes and do the work exacted. Even here (Cairo) the beating for the years taxes is awful.
  18. http://encarta.msn.com/encyclopedia_761554408/ismail_Pasha.html
  19. a etb The Middle East in the World Economy, 1800-1914, p 132.
  20. Égypte - L'envers du décor, p. 30.
  21. The Middle East in the World Economy, 1800-1914, p. 134.
  22. Pierre Brocheux,Les Décolonisations auXXe siècle : La fin des empires européens et japonais,Armand Colin,, 336 p.(ISBN 978-2-200-28202-8,présentation en ligne)
  23. NY Times. 1919
  24. The History of Modern Egypt, P.J. Vatikiotis, 4th ed., p. 279.
  25. History of the Second World War, United Kingdom Military Series. p. 459.
  26. Introduction to Social Macrodynamics: Secular Cycles and Millennial Trends in Africa.(ISBN 5-484-00560-4)
  27. a etbÉgypte - L'envers du décor, p. 175.
  28. Population active et structures économiques de l'Égypte, pp 465-490.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Introduction to Social Macrodynamics: Secular Cycles and Millennial Trends in Africa.Andreï Korotaïev et Daria Khaltourina. Moscou, URSS Publishers, 2006.
  • 100 years of the Suez Canal, Brighton, R.E.B. Duff, Clifton Books, 1969.
  • 'Abd al-Rahman al-Jabarti's History of Egypt. 4 vols.Abd al-Rahman al-Jabarti. 1994. T. Philipp et M. Perlmann, traducteurs. Stuttgart: Franz Steiner Verlag.(ISBN 3-515-05756-0)
  • All The Pasha's Men: Mehmed Ali, his army and the making of modern Egypt. Fahmy, Khaled. New York: American University in Cairo Press 1997.(ISBN 977-424-696-9)
  • Champollion - Un scribe pour l'Egypte. Michel Dewachter, Editions Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Archéologie » (no 96), Evreux 1990.(ISBN 2 07 053103 1).
  • Egypt and Cromer: A Study in Anglo-Egyptian Relations. al-Sayyid, Afaf Lutfi. Londres, John Murray, 1968.
  • Égypte - L'envers du décor. Sophie Pommier, Éditions La Découverte, Paris 2008.(ISBN 978-2-7071-4568-0).
  • Ferdinand de Lesseps, Ghislain de Diesbach,éditions Perrin, 1998.
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  • Les grandes dates de l'Islam, sous la direction deRobert Mantran, Editions Larousse, Paris 1990.
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  • Question du Canal de Suez, Ferdinand de Lesseps, Henri Plon éditeur, Paris 1860.
  • Quid 1990 - Dominique et Michèle Frémy, Editions Robert Laffont et Société des Encyclopédies Quid, 1989.
  • Souvenirs de quarante ans, dédiés à mes enfants, par Ferdinand de Lesseps, Paris, Nouvelle Revue 1887.
  • The era of Muhammad 'Ali Pasha, 1805-1848 par Fahmy, Khaled inThe Cambridge History of Egypt: Modern Egypt, from 1517 to the end of the twentieth century. M.W. Daly, ed. p. 139-179, Vol. 2. Cambridge:Cambridge University Press 1998.(ISBN 0-521-47211-3)
  • The History of Modern Egypt: From Muhammad Ali to Mubarak. Vatikiotis, P.J. 1991. Baltimore: The Johns Hopkins University Press.(ISBN 0-8018-4215-8)
  • The Middle East in the World Economy, 1800-1914, by Owen, Roger. I.B.Tauris, 1993.(ISBN 1-85043-658-4), 9781850436584.
  • The Population of Egypt in the Nineteenth Century. Panzac, D. 1987. Asian and African Studies 21: 11–32.

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