

L'Église catholique desÉtats-Unis est en pleine communion avecRome et fait partie de l'Église catholique universelle. Lecatholicisme est la plus grandedénomination religieuse du pays où 24 % de la population a reçu lebaptême catholique ; dans un sens très étroit, les catholiques ont cependant pu être considérés comme appartenant à uneminorité religieuse. En 2010, avec environ70 millions d'Américains professant cette foi, les États-Unis ont la quatrième plus grande population catholique après leBrésil, leMexique et lesPhilippines[1].
L'année 1492 est celle de l'arrivée deChristophe Colomb sur le futur sol américain. Lecatholicisme s'implante ensuite dans ce qui n'était pas encore les États-Unis lors de lacolonisation européenne des Amériques. La France, l'Espagne et l'Angleterre, respectivement catholiques et protestante, se disputent ces territoires. Les premiersmissionnaires catholiques sontespagnols et établissent desmissions au sud du pays, dans lesÉtats actuels de laFloride, de laGéorgie, duTexas, duNouveau-Mexique et de laCalifornie, et àPorto Rico. La premièremesse, célébrée par desdominicains, a lieu àPensacola (Floride) le, jour de la fête de l'Assomption de Marie[2]. C'est également en Floride qu'est construite en 1565, àSaint Augustine, la première église du pays[A 1][réf. incomplète]. LesFrançais disposent quant à eux du grand territoire de laNouvelle-France et fondent notamment des missions enLouisiane. L'évangélisation des populations locales est difficile, et si certains religieux ont un comportement exemplaire, à l'exemple deBartolomé de Las Casas, l'attitude générale des colons n'encourage guère les conversions (on compte cependant des exceptions comme celle deKateri Tekakwitha). Aujourd'hui, seul unNative American sur six est catholique[A 2].
Dans lesTreize colonies appartenant à l'Empire britannique, de confessionanglicane, le catholicisme est minoritaire et parfois persécuté, même si dans les colonies du centre (New York, Pennsylvanie…) différentes confessions cohabitent sans heurts[A 2]. LesTest Acts (XVIIe siècle) réduisent les droits des catholiques et desnon-conformistes.
En 1776, on ne compte aux États-Unis que 25 000 catholiques et 24 prêtres[A 3].Charles Carroll de Carrollton est le seul signataire catholique de laDéclaration d'indépendance des États-Unis.

Le nombre de catholiques dans lesÉtats-Unis contigus augmente mécaniquement grâce à l'achat de la Louisiane en 1803, autraité d'Adams-Onís (cession de laFloride par les Espagnols) en 1819[3], et autraité de Guadalupe Hidalgo de 1848 par lequel le Mexique cède des territoires aux États-Unis (cession mexicaine) et qui met fin à laguerre américano-mexicaine[4]. En effet, dans ces régions, les catholiques — pour la plupart des descendants despremiers colons arrivés auxXVIe etXVIIe siècles[5] — sont nombreux et présents depuis des siècles[6].
Cependant, le nombre de catholiques s'accroît principalement dans la deuxième moitié duXIXe siècle et au début duXXe siècle, du fait de l'afflux massif d'immigrés européens. Les Irlandais, qui fuient lagrande famine, sont parmi les premiers à arriver. Ils influencèrent grandement le catholicisme américain, notamment en raison de leur connaissance de l'anglais, la langue du pays, et du nombre important de vocations sacerdotales dans leurs rangs[7]. D'autres immigrants arrivèrent d'Italie, d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie et dePologne[8]. Des catholiques originaires duCanada français s'établissent également enNouvelle-Angleterre au milieu deXIXe siècle. Alors qu'initialement, ces différents groupes ethniques avaient tendance à vivre chacun de leur côté et à exiger des paroisses « nationales »[A 4], ils finissent par se mélanger. En 1850, les catholiques deviennent la principaledénomination religieuse du pays, et entre 1860 et 1890, leur population triple. Ils sont douze millions en 1905[A 5].
Leur afflux et la place de plus en plus importante que prendrait logiquement l'Église catholique dans la vie politique et culturelle du pays apparaît alors comme une menace pour certainsprotestants américains. Des mouvements politiques anti-catholiques comme leKnow Nothing et des organisations telles que l'Institution d'Orange, l'American Protective Association et leKu Klux Klan les prennent pour cible. Les catholiques sont victimes de discriminations et se heurtent aunativisme. L'animosité entre protestants et catholiques diminue cependant au cours duXIXe siècle, même si quelques protestants continuent de redouter « l'influence catholique » exercée, selon eux, sur le gouvernement.
AuXIXe siècle, desJésuites, comme le pèrePierre-Jean De Smet, partent en mission aux États-Unis[9] où ils entreprennent un travail pastoral important, notamment avec les Indiens, et fondent de nombreuses universités telles queRegis University,Gonzaga University,Seattle University, l'université de Santa Clara, l'université de San Francisco[10]… Dans la deuxième moitié duXIXe siècle, les conseils pléniers deBaltimore (1852, 1866, 1884) ont pour résultat la promulgation ducatéchisme de Baltimore et l'établissement de l'université catholique d'Amérique.
Au début duXXe siècle, environ un sixième de la population américaine est catholique. Le, par la constitutionSapienti consilio, le papePie X détache les États-Unis de la Congrégation de la Propagande[11], ce qui signifie que le pays n'est plus considéré comme une terre de mission[A 5]. Les actuels immigrés catholiques viennent majoritairement desPhilippines, dePologne et d'Amérique latine (en particulier duMexique). Ce mélange de diverses cultures a affecté la pratique religieuse dans le pays ; dans plusieurs diocèses, on parle à la foisanglais etespagnol.
En 1928, l'Irlando-AméricainAl Smith est le premier candidat catholique en position éligible à l'élection présidentielle pour leparti démocrate mais il est battu par le républicainHerbert Hoover. En 1960, les Américains élisent pour la première fois un président catholique,John Fitzgerald Kennedy. AvecJoe Biden, ils sont les deux seuls présidents catholiques des États-Unis, les autres présidents étant tous de confession protestante[12].
Le papePaulVI est le premier pape à visiter l’Amérique en 1965. Il s'efforce de traiter les Amériques comme un seul ensemble de pays aux problèmes communs, comprenant les écarts de salaires extrêmes, l’immigration, letrafic de stupéfiants, lesdroits de l’homme, leconsumérisme et la pensée laïque. Les nouvelles Églises venues pour la plupart des États-Unis telles que lesévangéliques,Témoins de Jéhovah etmormons concurrencent de plus en plus lecatholicisme en Amérique latine[13]. Le,PaulVI fait àNew York un séjour de treize heures et demie. Il prononce un discours de trente-cinq minutes sur ledésarmement nucléaire, citant le premier président catholique américain,Kennedy. Il rend visite au présidentLyndon Johnson pendant quarante-six minutes à l’hôtelWaldorf-Astoria. Il visite lacathédrale Saint-Patrick et une église près dusiège des Nations unies. En commençant dans le Queens en passant par Harlem et finalement sur la Cinquième Avenue à Manhattan, il fait une procession de 25 kilomètres qui accueille des millions de personnes. Il termine sa visite par une messe auYankee Stadium avec 90 000 fidèles. Il termine son voyage en regardant laPietà deMichel-Ange à laFoire internationale dans leQueens. On estime qu’il a été vu en personne par un million de personnes et à la télévision ou à l’écran par 100 millions.

En, le papeJean-PaulII se rend en Amérique pour son premier voyage sur sept. Il commence à Boston puis se rend à New York où il prend la parole aux Nations unies, où il plaide en faveur des droits de l’homme pour tous, en particulier pour les Arabes palestiniens. Il passe deux jours à New York où il rassemble 80 000 fidèles en célébrant la messe au Yankee Stadium, rappelant aux gens qu’il est « urgent » d’aider les pauvres. Il rencontre ensuite le président Jimmy Carter, devenant ainsi le premier pape à entrer à la Maison-Blanche. Sur la pelouse du sud, il prononce un discours devant 10 000 invités où il prône la limitation des armes nucléaires et rappelle sa position contre l’avortement[14].
À la fin duXXe siècle, l'Église catholique aux États-Unis est confrontée une crise à la suite desabus sexuels sur mineurs dont se sont rendus coupables des prêtres américains ; la réaction des autorités épiscopales a également fait l'objet de critiques. D'après leJohn Jay report, 4 132 prêtres (sur les 109 694 qui ont exercé leur ministère durant cette période) ont été accusés d'abus sexuels sur 11 000 enfants entre 1950 et 2002. Les indemnités financières versées aux victimes sont évaluées à deux milliards de dollars[15].
De 1997 à 2010, la campagneCatholics come home[16]! (Catholiques revenez à la maison !) aurait permis de faire revenir 200 000 personnes à la foi catholique[17].
Le 8 mai 2025, le cardinal Robert Francis Prevost est élupape lors duconclave de 2025 sous le nom deLéonXIV, devenant le premier Américain de l'histoire à devenir pape[18].


Avec un peu moins de 20 000 paroisses[19], l'Église catholique se place en troisième position derrière laConvention baptiste du Sud et l'Église méthodiste unie. Cependant, une paroisse catholique compte généralement plus de paroissiens (en moyenne 2 500[19]) que celles des deux dénominations précédentes.
L'organisation qui rassemble les prélats de la hiérarchie catholique aux États-Unis est laConférence des évêques catholiques des États-Unis qui regroupe 195diocèses. Les évêques américains ne jouissent d'aucunprimat au sens strict, mais l'archevêque de Baltimore possède une préséance sur les autres évêques. L'archidiocèse de Baltimore fut en 1789 le premier diocèse etJohn Carroll le premier évêque du pays, qui compte aujourd'hui plusieurs grands autres archidiocèses et 17cardinaux.
Les 197 juridictions (aux États-Unis et dans lesÎles Vierges américaines) représentés par laConférence des évêques catholiques des États-Unis se répartissent ainsi :
Dans leCommonwealth dePorto Rico, lesévêques des six diocèses forment leur propre conférence, laConférence épiscopale portoricaine[20]. Les évêques desterritoires non incorporés des États-Unis de l'océan Pacifique — lesÎles Mariannes du Nord, lesSamoa américaines etGuam — sont membres de laConférence épiscopale du Pacifique.
Aux États-Unis, l'Église compte près de 41 500 prêtres (diocésains et religieux) et plus de 30 000 ministres laïcs (lay ministers ; dont 80 % de femmes), 17 000 diacres permanents, un peu plus de 60 000 sœurs et de 5 000 frères,16cardinaux,424évêques (actifs et retraités) et environ 5 000 séminaristes[21].
De façon générale, l'Église emploie plus d'un million de personnes qui travaillent dans lesparoisses, lesécoles paroissiales ou diocésaines, les maisons de repos, lesmaisons de retraite, leshôpitaux diocésains et d'autres établissements charitables[22].
Catholic Charities est un réseau mondial d'œuvres decharité dont le but est de venir en aide aux gens dans le besoin[23]. C'est l'une des plus grandes organisations de charité aux États-Unis, la5e selon le classement du magazineForbes en 2006[24].Catholic Charities USA, dont le siège se trouve àAlexandria enVirginie, a été fondée en 1910 sous le nom deNational Conference of Catholic Charities. Son réseau est composé de plus de 1 700 agences, établissements et organismes, dont des organismes diocésains tel que leCatholic Charities of the Archdiocese of Chicago.
562 hôpitaux catholiques soignent près de90 millions de patients[21].
Le système éducatif catholique compte plus de 6 000 elementary schools et 1 300 high schools qui totalisent respectivement 1,6 million et 0,67 million d'élèves[21]. Les écoles primaires et secondaires ne scolarisent cependant pas plus de 5,5 % des enfants américains en âge d'aller à l'école. De moins en moins de catholiques mettent leurs enfants dans l’enseignement catholique (20 % dans l’élémentaire, 10 % dans le secondaire, contre le double il y a une décennie). Ainsi, les Hispaniques choisissent majoritairement les écoles publiques[25].
On dénombre approximativement 225universités catholiques, parfois prestigieuses, parmi lesquellesBoston College, l'université de Georgetown, l'université Notre-Dame, l'université de San Francisco, l'université catholique d'Amérique, l'université de Seattle, l'université de Dayton, l'université de Saint John,Providence College, l'université DePaul, l'université Fordham, l'université La Salle, l'université Loyola de Chicago, l'université Marquette, l'université Saint-Joseph de Philadelphie, l'université de Santa Clara, l'université Villanova, etc[26]. 7 250 000 étudiants y sont scolarisés. Le budget de l'enseignement catholique américain primaire et secondaire au début duXXIe siècle représente près de dix milliards de dollars[27].
En 2010, les évêques américains ont lancé une campagne visant à attirer un million de jeunes étudiants hispaniques dans les universités catholiques d'ici 2020[28].
Au début des années 1980, il n'y avait qu'un seul catholique à laCour suprême des États-Unis : William Joseph Brennan Junior. La situation a changé au milieu des années 1980, lorsque le présidentRonald Reagan y a nomméAntonin Scalia (1986) etAnthony Kennedy (1988). Ils ont été rejoints en 1991 parClarence Thomas, nommé par le présidentGeorge H. W. Bush (lors de sa nomination, il faisait partie de l'Église épiscopalienne, mais est depuis devenu catholique). Le présidentGeorge W. Bush a nommé en 2005John G. Roberts Jr., l'actuel président de la Cour, et en 2006Samuel Alito ; pour la première fois, il y avait une majorité de catholiques au sein de la Cour suprême.Sonia Sotomayor a accru cette majorité en 2009, portant à six le nombre de catholiques sur les neuf membres de la Cour. Le fait que les catholiques soient maintenant la plus grande dénomination religieuse aux États-Unis et de plus en plus instruits sont des facteurs à considérer[29].

Les catholiques américains représentent environ 6 % des catholiques du monde. Il y a aux États-Unis 68 115 001 catholiques (22 % de la population américaine qui s'élève à plus de300 millions) selon l’Official Catholic Directory (l'annuaire catholique officiel) de 2009. Les pourcentages des années précédentes varient généralement entre 20 % et 28 %. Selon les enquêtes duPew Research Center menées dejanvier 2006 àseptembre 2006, 25,2 % de la population américaine se déclare membre de l'Église catholique. Selon une nouvelle enquête duPew Forum on Religion & Public Life (2008), 23,9 % d'Américains se présentent comme catholiques[30]. L'étude note également que 10 % des protestants sont d'anciens catholiques et qu'à l'inverse 8 % des catholiques étaient auparavant de confession protestante[31]. Au niveau national, on compte plus d'ouvertures que de fermetures de paroisses. Le quadrant nord-est des États-Unis (Nouvelle-Angleterre,États Mid-Atlantic, Nord-Est Central, Nord-Ouest Central) a vu le nombre de ses paroisses chuter depuis 1970 tandis qu'il est en hausse dans les cinq autres régions de recensement (Atlantique Sud, Sud-Est Central, Sud-Ouest Central, division Mountain et division Pacifique)[32].
Selon un sondage réalisé parThe Barna Group en 2004, 60 % des catholiques américains sontblancs (souvent d'origineirlandaise,italienne,française oupolonaise), 31 %hispaniques, 4 %noirs et 5 % d'une autre origine. Entre 1990 et 2008, on dénombre onze millions de catholiques supplémentaires, dont neuf millions deLatinos. En 2008, ces derniers représentent 32 % des catholiques américains contre 20 % en 1990[33].

| Rang (en termes de pourcentage) | État | Pourcentage de catholiques[34] | Principale dénomination simple |
|---|---|---|---|
| 1 | Rhode Island | 43 | Catholicisme |
| Massachusetts | |||
| Connecticut | |||
| 4 | New Jersey | 42 | |
| 5 | New York | 39 | |
| 6 | Illinois | 32 | |
| 7 | Californie | 31 | |
| Nebraska | |||
| 9 | Vermont | 29 | |
| New Hampshire | |||
| Wisconsin | |||
| Pennsylvanie | |||
| Maine | |||
| 16 | Nevada | 27 | |
| Delaware | |||
| 18 | Floride | 26 | |
| Nouveau-Mexique | |||
| 20 | Arizona | 25 | |
| 14 | Minnesota | 28 | Protestantisme mainline (en) |
| 20 | Iowa | 25 | |
| Dakota du Nord | |||
| Dakota du Sud | |||
| 32 | District de Columbia | 18 | |
| Maryland | |||
| 14 | Louisiane | 28 | Évangélisme |
| 24 | Texas | 24 | |
| 25 | Kansas | 23 | |
| Michigan | |||
| Montana | |||
| Wyoming | |||
| 29 | Ohio | 21 | |
| 32 | Indiana | 18 | |
| Missouri | |||
| 37 | Washington | 16 | |
| 39 | Kentucky | 14 | |
| Oregon | |||
| Virginie | |||
| 42 | Géorgie | 12 | |
| Oklahoma | |||
| 45 | Mississippi | 9 | |
| Caroline du Nord | |||
| 47 | Caroline du Sud | 8 | |
| 48 | Tennessee | 7 | |
| Virginie-Occidentale | |||
| 50 | Alabama | 6 | |
| 51 | Arkansas | 5 | |
| 32 | Idaho | 18 | Église de Jésus Christ des saints des derniers jours |
| 44 | Utah | 10 | |
| 30 | Hawaï[35] | 20 | Aucune |
| 31 | Colorado | 19 | |
| 37 | Alaska[35] | 16 |
Le, l'archevêque de New York, lecardinal Dolan, alors président de laConférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), nommeMgrWilliam Lori président d'une nouvelle commissionad hoc pour laliberté religieuse. Il constate en effet l'érosion grandissante de la liberté religieuse auxÉtats-Unis et les menaces sur le catholicisme dans ce pays[42]. En, les évêques américains votent pour établir une commission permanente de défense de la liberté religieuse aux États-Unis[43]. Le bureau de la liberté religieuse est dirigé parMgrJoseph Edward Kurtz, qui a été président de l'USCCB de 2013 à 2016.
Une semaine de la liberté religieuse aux États-Unis se tient chaque année en été, coïncidant avec la fête nationale de l'Indépendance le et avec la fête de saintThomas More et saintJean Fisher, le[44].
Église catholique en Amérique | |
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| États souverains |
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