L'Église adventiste du septième jour (aussi appelée par abréviation « l'Église adventiste » ou « EASJ ») est uneconfessionchrétienneprotestanteadventiste née d'un mouvement de « réveil ». Le mot « adventiste » vient du latinadventus qui signifie « arrivée », « venue », « avènement », en référenceau retour duChrist annoncé par laBible. « Septième jour » désigne le sabbat (samedi), le septième jour de la semaine, considéré par les adventistes comme le jour biblique de repos et d'adoration. Avec plus de 22 millions de membres, c'est la douzième plus grande organisation religieuse dans le monde[1] et la sixième du point de vue de l'implantation internationale[2]. Son siège se trouve àSilver Spring, dans leMaryland (États-Unis).
Les adventistes du septième jour sont très attachés aux principes de la liberté de conscience dans le respect de l'ordre public et la dignité de la personne, à la séparation des Églises et de l'État et audialogue interreligieux[4]. Ils sont fortement impliqués dans la défense de la liberté religieuse par leur présence active dans des associations commeIRLA ouAIDLR.
Sur la base de cette prophétie de Daniel, William Miller conclut en 1818 que le retour visible de Jésus-Christ aurait lieu vers 1843-1844[7]. Son mouvement prit de l'ampleur et fut appelé « lemillérisme » ou « l'adventisme » mais étant interconfessionnel, il ne se constitua pas formellement en une organisation religieuse. Assisté de dirigeants millérites comme Joshua Himes, Josiah Litch, Charles Fitch et de prédicateurs de confessions chrétiennes diverses, Miller annonça ce message à travers laNouvelle-Angleterre[8]. Cet enseignement allait complètement à contre-courant du « (post-)millénarisme », la croyance la plus répandue à l'époque, qui annonçait un millénaire de paix et de prospérité imminent sur terre. Par contraste, les millérites enseignaient l'ascension des croyants au ciel et la destruction de la terre. Sur dix-sept millions d'Américains, 150 000 attendaient le retour du Christ[9].
Cette prédiction de « fin du monde », fixée au, ne s'étant pas réalisée, il s'ensuivit ungrand désappointement. Miller reconnut s'être trompé mais il garda sa foi dans la doctrine du retour du Christ et rejeta fermement l'établissement d'une nouvelle date. Ce qui resta du mouvement millérite (54 000 personnes en 1860) se divisa en trois courants : les adventistes spiritualistes qui affirmèrent que Jésus était revenu en esprit à ce moment-là (ce groupe disparut au début duXXe siècle), les adventistes d'Albany qui abandonnèrent toute signification particulière à Daniel 8:14 (ils sont peu nombreux aujourd'hui), et un petit groupe d'adventistes sabbatistes (une cinquantaine de personnes en 1846) qui considéraient qu'il y avait eu une erreur, non sur la date mais sur la nature de l'évènement[10]. C'est ce petit groupe qui grandira pour devenir « les adventistes du septième jour ».
Le courant des adventistes d'Albany (appelés ainsi après une convocation générale à Albany, capitale de l'État de New York, en) fut de loin le courant adventiste le plus important mais à cause de divergences théologiques, il se scinda en plusieurs églises : l'Église de Dieu (Oregon,Illinois) déjà existant se séparait de ce groupe, les adventistes évangéliques en 1858, les chrétiens adventistes en 1860 et l'Union de l'avènement et de la vie en 1863[11]. Les chrétiens adventistes (25 600 membres en 2006) et l'Église de Dieu (600 membres) sont les seules confessions du courant d'Albany à avoir survécu[12]. D'autres Églises dérivèrent d'un des trois courants issus du millérisme, telle que lesÉtudiants de la Bible qui deviendront plus tard lesTémoins de Jéhovah. Ces derniers n'ont aucune affiliation historique avec les adventistes du septième jour.
Congrégation de Frederick Wheeler, la première église adventiste à observer le sabbat, Washington, New Hampshire.
Les adventistes du septième jour sont de loin la confession de l'adventisme historique la plus connue et la plus répandue.Dès, Hiram Edson (1806-1882) conclut que Daniel 8:14 prédit la seconde phase du ministère du Christ dans le sanctuaire céleste, non le retour du Christ. Durant la décennie suivante, le développement de cette compréhension conduira à la doctrine du jugement investigatif : un processus eschatologique au cours duquel la vie des chrétiens est passée en jugement et qui confirme la rectitude de la justice de Dieu. Les adventistes continuèrent à croire en l'imminence du retour du Christ mais ils s'abstinrent de fixer une date[13].
Durant le réveil millérite, lesÉglises baptistes du Septième Jour agitèrent la question du jour biblique de repos et d'adoration. En 1844, la baptiste du septième jour Rachel Oakes gagna à cette doctrine Frederick Wheeler et peut-être Thomas Preble, deux prédicateurs millérites (respectivementméthodiste etbaptiste). Après le désappointement, Preble écrivit un article dans les colonnes duHope of Israel du sur leshabbat (samedi), le septième jour de la semaine (observé par les juifs et les chrétiens duchristianisme primitif)[14]. Le mois suivant, il publia une brochure, plus fournie en explications. Cet écrit, et une étude avec Wheeler, convainquitJoseph Bates, un dirigeant millérite (de la connexion chrétienne). Sous la direction de Bates, les adventistes se livrèrent dans la prière à une étude intense de la Bible au cours « des réunions sur le sabbat et le sanctuaire » (1848-1850). Ils établirent les premiers fondements doctrinaux de l'adventisme (s'ajoutant plus ou moins aux doctrines chrétiennes traditionnelles) : notamment le retour du Christ, le sabbat, l'immortalité conditionnelle et les dons spirituels.
Église adventiste, Allemagne.
Selon les adventistes, en, Ellen Harmon (qui se maria à James White en) eut sa première vision àPortland dans leMaine[15]. Elle jouera un rôle important comme guide spirituelle, orientant le mouvement adventiste. Considérée comme une visionnaire, elle écrivit de nombreux ouvrages (55 000 pages dactylographiées) sur la vie et les enseignements du Christ, la vie chrétienne et la compréhension prophétique de l'histoire. Elle contribuera à l'évolution de la jeune Église dans plusieurs domaines particuliers (la vie de famille, l'éducation, la santé, l'action humanitaire, la liberté religieuse, le droit des femmes et des Noirs)[16]. Grâce à elle, le mouvement prendra une dimension mondiale. Elle contribua à préserver l'unité des adventistes, à désamorcer des crises et à avertir contre des hérésies mais elle ne formula aucune doctrine adventiste, ni n'exerça aucune fonction à la direction de l'Église.
Pour propager les enseignements adventistes, James White démarra en l'impression d'un journal,Present Truth, qu'il renomma l'année suivanteSecond Advent Review and Sabbath Herald, aujourd'hui l'hebdomadaireAdventist Review[17], et le mensuelAdventist World publié à environ deux millions d'exemplaires en huit langues (dont le français) et quatre langues supplémentaires surInternet[18]. En 1855, White créa la première imprimerie adventiste à Battle Creek.
Initialement, les adventistes furent réticents à l'idée de s'organiser en Église. Mais sous l'impulsion de James et Ellen White, ils choisirent le nom « adventistes du septième jour » en. Ils étaient alors 3000 membres. Suivant le modèlepresbytérien d'organisation ecclésiale, les premières fédérations d'églises adventistes furent organisées en 1861 et 1862. Puis en, elles s'associèrent légalement sous une direction générale (la Conférence générale)[19].
S'appuyant sur l'enseignement de la Bible, et sur les conseils d'Ellen White, les adventistes entamèrent une réforme de leur mode de vie dans les domaines de la vie familiale, de la santé et de l'éducation. Les premières institutions apparurent : l'Institut de la réforme sanitaire en 1866, le collège de Battle Creek en 1874, l'imprimerie Pacific Press en Californie en 1874, des restaurants végétariens et des centres d'aides aux défavorisés. Pendant une soixantaine d'années,John Harvey Kellogg (1852-1943), le célèbre médecin et chirurgien, auteur de 57 livres sur la santé, inventeur descorn flakes, dubeurre d'arachide et des viandes végétales de substitution, précurseur du jogging, dirigea leSanitarium de Battle Creek[20].
Avec l'essor des institutions et des missions adventistes, qui entraîna des dysfonctionnements et de fortes contraintes financières, la structure de l'Église adventiste devint inadéquate. Conseillés par Ellen White, les adventistes procédèrent à une restructuration qui décentralisa les décisions et les compétences : la création desUnions en 1897, la grande réorganisation de 1901 (la décentralisation et la création des départements) et l'instauration des Divisions en 1913[24].
L'internationalisation de l'Église adventiste (1913-1950)
En 1900, il y avait 42 Missions adventistes à travers le monde. En 1930, ce nombre s'était élevé à 270[25]. Cet internationalisation de l'adventisme s'accompagna de la création d'un grand nombre d'institutions locales (desécoles, deshôpitaux, desimprimeries, desorphelinats, desorganisations humanitaires) au service des adhérents et des populations indigènes. Après la mort d'Ellen White, leWhite Estate s'occupa de préserver et de diffuser ses écrits à travers le monde. EnFrance, leséminaire adventiste du Salève ouvrit ses portes en 1921[26]. En 1926, l'évangéliste Harold Richards fonda Voice of Prophecy, la première radio adventiste, qui émet aujourd'hui dans le monde entier[27].
Durant laPremière Guerre mondiale (1914-1918), la direction adventiste allemande commit une erreur en décidant (sans l'aval de la Conférence générale) d'autoriser le service combattant des adventistes allemands. À l'instar de James White et des conseils d'Ellen White, l'Église adventiste a toujours recommandé le principe du service non combattant, tout en veillant au respect de la liberté de conscience. Croyant que l'initiative de la direction adventiste allemande était approuvée par l'Église, une dissidence d'adventistes allemands se forma. Après la guerre, les dirigeants de la Conférence générale rencontrèrent la direction adventiste allemande et réprouvèrent formellement son attitude. Celle-ci reconnut ses torts. Cet avis n'est pas partagé par tous[28],[29]. Arthur Daniells, le président de la Conférence générale, plaida le pardon et la réconciliation mais les chefs de file de la dissidence refusèrent[30],[31],[32]. La plupart des dissidents réintégrèrent l'Église adventiste mais un petit groupe rompit ses liens avec elle et s'organisa en Église lors d'une réunion à Gotha, en Allemagne, du 14 au. Il se donna pour nom : « les adventistes du septième jour, Mouvement de réforme », estimés à 35.000 membres aujourd'hui[33],[34].
Après l'après-guerre, l'Église adventiste poursuivit sa globalisation en plaçant des dirigeants indigènes aux postes de responsabilité à tous les niveaux de l'organisation. Dans une société en crise et en mutation, elle chercha des solutions bibliques et créatives face aux questions du mode de vie, de la diversité ethnique, des droits des femmes ou de l'éclatement des valeurs familiales en utilisant des outils de recherche plus sophistiqués : l'Institut de recherche géoscience (1958)[35], l'université Andrews (la première université adventiste après la brève existence de l'université du Potomac) créée en 1960[36], l'Institut de recherche biblique adventiste (1975)[37]. En 1950, William Fagal démarra « Faith for Today », le premier programme adventiste à la télévision[38]. D'autres moyens de communication apparurent : Adventist World Radio (en 1971) en 77 langues couvrant potentiellement 80 % de la population mondiale[39], et la première chaîne de télévision adventiste3ABN (en 1987). Mais malgré l'augmentation du nombre de « pasteures », l'Église adventiste n'a pas autorisé la consécration des femmes au pastorat lors des deux prises de vote en session générale à Indianapolis en 1990 et à Utrecht en 1995[40].
En, l'église adventiste totalisait plus de 16 millions de membres baptisés[41]. Étant donné qu'elle est une église confessionnelle (seuls les chiffres des membres baptisés sont comptabilisés), on estime qu'au moins 25 millions de personnes assistent aux services religieux hebdomadaires. EnFrance (métropole,DOM-TOM) sa représentativité est d'environ 100 000 fidèles dont 48 700 membres baptisés (au)[42]. Les deux fédérations adventistes françaises métropolitaines ont reçu - le - l'approbation d'adhésion à laFédération protestante de France et depuis le y participent pleinement. En 2003, l'Église lança le réseau mondial adventiste de télévisionHope Channel, 24h sur 24 - comprenant à l'heure actuelle 8 chaînes internationales par câble et satellite, et 3 chaînes sur Internet.
Selon un recensement de la confession publié en 2022, il aurait 95 297 églises, 21 912 161 membres et 20 924 ministres[43]. Elle aurait également 6 623 écoles primaires, 2 640 écoles secondaires(collèges), 118 universités, 229 hôpitaux[43],[44].
Église adventiste francophone à Ottawa au Canada, ancienne synagogue.
Les adventistes du septième jour fondent leurs croyances sur laBible (Ancien etNouveau Testament), comme étant inspirée par leSaint-Esprit (c'est le principe protestant deSola scriptura, l'Écriture comme unique règle de foi). Adhérant aux principes duprotestantisme, ils se considèrent comme les héritiers desVaudois, de laRéforme protestante, desanabaptistes, despiétistes, desméthodistes ou desbaptistes du Septième Jour auxquels ils doivent les doctrines deSola Scriptura, l'infaillibilité de la Bible, la trinité, l'incarnation du Christ, le salut par la grâce, la mort expiatoire et de substitution du Christ, l'immortalité conditionnelle, le baptême par immersion, le sabbat, le principe de séparation des Églises et de l'État, la permanence de la loi de Dieu, la sanctification, le retour du Christ avant le millénaire d'Apocalypse 20 (le prémillénarisme) et le jugement final[45].
Les adventistes considèrent la Bible comme leur unique base. Estimant que la vérité est progressive, leurs28 croyances fondamentales ne sont pas un credo, même s'ils croient qu'elles sont des enseignements des Saintes Écritures. Quand ils se réunissent en session de la Conférence générale, la possibilité d'une révision de ces déclarations existe « quand l'Église est guidée par le Saint-Esprit à une compréhension plus complète de la vérité de la Bible ou trouve un langage meilleur pour exprimer les enseignements de la Sainte Parole de Dieu[46] ». À ce jour, les croyances adventistes officielles ont été énoncées et peaufinées plusieurs fois :
En 1872 : les 25 principes fondamentaux ;
En 1931 : les 22 croyances fondamentales (réarrangement + articles sur la Trinité, la dîme et le mode de vie) ;
En 1980 : les 27 croyances fondamentales (réarrangement thématique) ;
En 2005 : les 28 croyances fondamentales (croyance 11 intituléecroître en Christ ajoutée) ;
En 2015 :« toilettage de certaines croyances »[47].
Les adventistes enseignent que la Bible, l'Ancien et le Nouveau Testaments, sont la Parole de Dieu écrite, inspirée du Saint-Esprit, la connaissance nécessaire au salut, la révélation infaillible de la volonté de Dieu, la norme du caractère, l'autorité doctrinale et le récit digne de confiance des actes de Dieu dans l'histoire. Ils acceptent l'enseignement de laTrinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, seraient l'unité des trois personnes coéternelles. Dieu serait immortel, amour, juste,omniscient,omnipotent, omniprésent, infini, insondable et digne d'adoration, et Jésus serait à la fois pleinement Dieu et pleinement homme.
L'élaboration des croyances et l'unité doctrinale de l'Église adventiste ont été progressives, notamment sur la Trinité[48]. Les premiers adventistes étaient des penseurs indépendants, avides de recherche biblique, en provenance d'une variété de confessions chrétiennes aux croyances diverses. À l'instar de Joseph Bates et James White (des anciens membres de l'Église chrétienne, aussi appelée la connexion chrétienne), une majorité d'adventistes rejetait en partie la doctrine de la Trinité, pensant que Jésus était Dieu mais aussi une créature ou le Fils engendré du Père (le semi-arianisme) et que le Saint-Esprit était une puissance divine impersonnelle. Pas encore totalement au clair sur la question, Ellen White (une ancienne méthodiste), prudente, se garda d'attaquer la doctrine de la Trinité. Au contraire, elle affirma avec insistance l'égalité du Père et du Fils (James White vint aussi à partager cette croyance)[49].
À partir de 1890,William Prescott (1855-1944) présenta une claire explication de la Trinité[50]. Parvenue à une compréhension plus mûre, Ellen White affirma avec force cette doctrine dans sa biographie sur Jésus,Jésus-Christ (1898) et dans d'autres écrits[51]. En 1905, elle écrivit : « Il y a trois personnes vivantes dans le trio céleste. Au nom de ces trois grandes puissances - le Père, le Fils et le Saint-Esprit, - ceux qui acceptent le Fils par une foi vivante sont baptisés »[52]. En 1931, cette compréhension fut incluse dans la liste des « croyances fondamentales », rédigée pour être insérée l'année suivante dans la première édition duManuel d'église.
Les adventistes enseignent que Dieu est le Créateur de toutes choses, qu'il a créé les hommes par amour et qu'il leur laisse la liberté de choisir. La création génésiaque en six jours est considérée comme étant un récit authentique. Le sabbat est un mémorial de cette création. Les premiers humains, l'homme et la femme, furent créés à l'image de Dieu, en êtres libres, dépendant de Dieu pour le souffle de vie. Ils reçurent le devoir de prendre soin de la terre. Mais à cause de leur désobéissance, toute l'humanité devint sujette à la mort.
Les adventistes enseignent que l'humanité est impliquée dans « la grande controverse », un conflit entre Christ et Satan à propos du caractère de Dieu, de sa loi et de sa souveraineté sur l'univers. Un ange, devenu Satan (« l'adversaire »), voulant s'asseoir sur le trône de Dieu, l'accusa d'être injuste et tyrannique. Il entraîna une partie des anges et l'humanité dans sa rébellion contre lui. Nos bonnes œuvres ne peuvent pas nous sauver mais en mourant à la croix, Jésus a libéré les pécheurs repentants de la mort et Dieu leur a accordé sa grâce et son pardon. Le salut est un don de Dieu. Celui qui l'accepte, vient à Dieu et se repent, est né de nouveau et est transformé par le Saint-Esprit.
Doctrine de l'Église (croyances fondamentales 12-18)
Les adventistes enseignent que l'Église est la communauté universelle des croyants, de tous peuples et nations, unis et égaux en Jésus-Christ, qui le confessent comme Sauveur et Seigneur. Ils se réunissent pour l'adorer, fraterniser, s'instruire dans la Parole de Dieu, servir l'humanité et partager la Bonne Nouvelle du salut. Le baptême par immersion (le mot grecbaptisma signifie « immersion ») est un signe de conversion, un acte public d'attachement à Dieu, d'entrée dans l'Église et un symbole de la mort à une vie de péché et de la résurrection à une vie nouvelle en Christ. Il ne se pratique que pour les personnes volontaires et consentantes, c'est l'anabaptisme. Il résulte d'une démarche personnelle.
Les adventistes enseignent qu'au temps de la fin, un « reste » a été appelé à garder tous les commandements de Dieu et la foi de Jésus, à proclamer que le jugement a commencé dans le ciel et à révéler toute la beauté du caractère d'amour de Dieu. Le don de prophétie est une de ses caractéristiques. Dieu équipe les croyants avec des dons spirituels pour servir et fortifier l'Église. Les adventistes ne croient pas cependant être les seules personnes à être sauvées[53].
Église adventiste, Oulu, Finlande.
Doctrine de la vie chrétienne (croyances fondamentales 19-23)
Les adventistes enseignent que les principes universels et éternels de la loi de Dieu sont exprimés dans les dix commandements (Décalogue) et exemplifiés dans la vie du Christ. Le salut s'obtient par la grâce, non par les œuvres, mais le résultat d'une relation d'amour avec Dieu est l'obéissance à ses commandements. Le sabbat, (le quatrième commandement) a été donné par Dieu à toute l'humanité pour célébrer et se souvenir de son pouvoir créateur et sanctificateur. Il[Qui ?] réclame l'observation du septième jour de la semaine (samedi) comme jour de repos et d'adoration de Jésus, le Maître du sabbat. Le chrétien honore Dieu avec ses biens, son temps, sestalents et son corps. Il s'abstient de ce qui nuit et affecte les capacités de son corps et de son esprit. Dans une relation d'affection, il honore et respecte les liens du mariage.
Doctrine des choses dernières (croyances fondamentales 24-28)
Les adventistes du septième jour se considèrent comme un mouvement prophétique, appelé à annoncer le retour du Christ, « la bienheureuse espérance » du christianisme, dont ils voient des évidences de sa proximité. Ils étudient les prophéties bibliques de l'histoire du salut et du temps de la fin. Ils enseignent que Jésus-Christ est le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Il commença son ministère d'intercession dans le sanctuaire céleste après son ascension. En 1844, il démarra l'œuvre de l'instruction du jugement dans le lieu très saint (illustré dans Lévitique 16 par le service du jour des expiations). Cette enquête s'achèvera juste avant le retour du Christ.
Les adventistes enseignent que l'âme n'est pas immortelle. L'état des morts est un « sommeil » dans le sens que « la première mort » est un état d'inconscience mais non définitif. Tous les êtres humains ressusciteront, soit pour obtenir la vie éternelle, soit pour faire face au jugement dernier. Au retour du Christ, les sauvés vivants et ressuscités iront au ciel mais les perdus périront. Pendant mille ans, les sauvés examineront les livres consignant la vie des perdus. Les adventistes indiquent que Dieu ne se trompe jamais mais qu'aucun doute ne doit subsister sur sa justice. Cette contre-enquête confirmera les décisions de l'instruction du jugement. Après les mille ans, les perdus ressusciteront pour le jugement dernier. Ils apprendront et recevront la sentence de « la seconde mort » : la mort définitive et éternelle - l'annihilationnisme. La destruction de Satan et du mal seront aussi définitives. La terre sera recréée à son état original de perfection.
À travers la Bible (le corps humain est le temple de Dieu - 1 Corinthiens 6:19), l'Église adventiste prône une réforme sanitaire incluant une alimentation saine, l'entretien du corps par l'exercice physique, l'abstinence deboisson alcoolisée, detabac et toute autre substance nuisible. À ce titre, il a été développé le « plan de cinq jours » visant à aider les fumeurs à se libérer de la dépendance tabagique. Plusieurs recherches indiquent que l'espérance de vie des adventistes est supérieure à la moyenne de la population des pays développés (4 ans de plus chez les femmes et 7 ans de plus chez les hommes)[55].
Les activités de sensibilisation missionnaires de l'Église adventiste ciblent les non-croyants et les croyants d'autres confessions. Les adventistes du septième jour croient que Christ a appelé ceux qui croient en lui à prêcher dans le monde entier. En tant que tel, l'Église est présente dans plus de 200 pays dans le monde. Cependant, les adventistes sont prudents pour s'assurer que l'évangélisation n'interfère pas avec les droits fondamentaux de l'individu. La liberté religieuse est une position que l'Église adventiste du septième jour soutient et promeut. Les efforts évangéliques traditionnels adventistes consistaient en des missions urbaines et la distribution de brochures telles queThe Present Truth, qui a été publié parJames White à partir de 1849.
Les adventistes, comme en témoigne leur vaste distribution de livrets, comme leurs ancêtresmillérites, ont longtemps été partisans des ministères basés sur les médias. Jusqu'à ce queJohn N. Andrews a été envoyé enSuisse en1874, les efforts mondiaux adventistes ont consisté entièrement de la circulation de tracts (comme le blanc) dans de nombreux endroits. La lecture de ces documents a été la principale raison pour laquelle Andrews a finalement été appelé à voyager à l'étranger. Au siècle dernier, de tels efforts ont également impliqué l'utilisation demoyens de communication modernes tels que la radio et la télévision. Le premier est le programme radio H. M. S. Richards,Voice of prophecy (« La Voix de la Prophétie »), qui a été initialement transmis de Los Angeles en 1929.
Le département de la jeunesse de l'église adventiste organise des clubs spécifiques à l'âge pour les enfants et les jeunes du monde entier.
Clubs « Aventurier/Tisons » (6-9 ans), « Castor Curieux/Bourgeons » (4-5 ans) et « Petit Agneau/Little Lambs » (2-3 ans) sont des programmes pour les jeunes enfants qui participent au programme Explorateurs (appelé aussi Club des Éclaireurs).
LesExplorateurs est un club pour les garçons et les filles de 10 à 17 ans[56],[57]. Il est similaire et repose en partie sur lemouvement scout[58]. Les Explorateurs exposent les jeunes à des activités telles que le camping, le service communautaire, le tutorat personnel et l'éducation basée sur les compétences, et les forment au leadership dans l'église. Les « Camporees » annuels se déroulent dans des Conférences individuelles, où les Conquistadores de la région se rencontrent et participent à des événements similaires auxJamborees Scout.
Après avoir atteint l'âge de 17-18 ans, il a le droit de se joindre à la direction de la jeunesse et/ou au Club des Jeunes (compagnons/aînés). Normalement, après avoir été membre d'un club, ils peuvent devenir « membres du personnel » Club des Explorateurs et Tisons/Aventurier et commencer le programme Jeunes leaders du leadership se développe pour les jeunes et Club des Explorateurs et Tisons/Aventurier.
L'Église adventiste est internationale. Ses croyances, ses règlements, sastructure et son fonctionnement administratif sont universels, les règlements étant toutefois modelés en fonction de certaines particularités culturelles et régionales. Elle est structurée selon une forme de représentation démocratique qui se rapproche du système presbytérien d'organisation ecclésiale. Elle fonctionne sur quatre niveaux d'organisation :
L'assemblée locale est la fondation de l'organisation adventiste. Chaque adventiste baptisé est membre d'une congrégation locale. Il a droit de vote sur les affaires de cette congrégation ;
La Fédération, ou la Mission locale, regroupe les assemblées adventistes d'un pays, d'une région ou d'un territoire. Elle nomme et paie le salaire des pasteurs, détient la possession légale des propriétés et des bâtiments d'église de l'Église, et organise la collecte des dîmes et des offrandes ;
L'Union de fédérations, ou de missions, regroupe plusieurs missions et fédérations sur un plus grand territoire. Sur le même principe, l'Union d'églises regroupe des congrégations locales ;
La Conférence générale est le quartier général de l'Église mondiale. C'est l'autorité administrative la plus élevée de l'Église adventiste. Son siège se trouve àSilver Spring, dans leMaryland (États-Unis). La Conférence générale comprend treize Divisions à travers le monde[59]. Elle est dirigée par un président élu lors d'une session générale. L'actuel président est le pasteur Ted Wilson, élu en[60] et réélu lors de la session de la conférence générale de, à San Antonio, Texas.
Plusieurs témoignages font état dedérives sectaires et de maltraitance au sein de l'Église.
En 2014 dans l'Oregon, deux hommes d'une cinquantaine d'années accusent la Conférence générale d'avoir autorisé un homme condamné pour des faits de pédophilie à devenir animateur desJeunesses Adventistes dans les années 1970[61]. Cette décision aurait permis à cet homme de faire d'autres victimes.
En 2021, un pasteur adventistemartiniquais est condamné à quatorze années de prisons pour des actes depédophilie ayant eu lieu entre 1985 et 2008[62]. Plusieurs témoignages de victimes font état d'une omerta au sein de l'église et d'un climat de complaisance, permettant à l'agresseur de rester impuni et de perpétuer ces actes[63].
La même année, plusieurs témoignages relaient des faits dedérives sectaires, de maltraitance, deviol, detorture et d'emprise au sein d'une communauté adventiste duCap-Vert[64].
En 2023, un témoignage anonyme apparait dans la pressebelge faisant état dedérives sectaires au sein de la communauté[66]. Les accusations dénoncent des pratiques d'exclusion sociale, d'homophobie, d'emprise et de maltraitance physique par lejeûne excessif. En outre, selon ce dernier récit, l'Église proposerait illégalement desthérapies de conversion[66], pratique alors interdite dans lepays[67].
En mai 2024, un professeur de laRedlands Adventist Academy en Californie fait l'objet d'accusations d'attouchement sur mineurs. Les accusations rapportent un climat de complaisance de la part des autorités de l'Église[68].
En France, l'Église adventiste est évoquée comme une secte potentielle dans plusieurs rapports de laMiviludes. Cela fait débat, car d'autres observateurs jugent que l'Église implique de plus en plus ses membres dans la société[69],[70].
↑Article duDay Star,. Ellen White,A Sketch of the Christian Experience and Views of Ellen White (1851) Ellen White,Premiers écrits, p.13-20 (traduction française du livreEarly Writings, 1882)
↑Quelques ouvrages d'Ellen White parmi d'autres :Education (1903),Foyer chrétien(compilation d'écrits sur la vie familiale, 1952)Le ministère de la guérison (1905),Ministère de la bienfaisance (compilation d'écrits sur l'œuvre humanitaire, 1952),The Southern Work (compilations de lettres et d'articles publiés en 1895 et 1896 sur l'œuvre en faveur des noirs)
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Fabrice Desplan,Regards croisés sur l'Eglise adventiste du septième jour, Dammaries-Les-Lys, Vie et Santé, 2016[présentation en ligne] (préface deSébastien Fath).
Charles Gerber,Le mouvement adventiste, Dammaris lès lys, Imprimerie Signes des Temps, 1950.