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| Rattachement | Archidiocèse de Milan |
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| Patrimonialité | Bien culturel italien(d) |
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L'égliseSanta Maria presso San Satiro est une église paroissiale deMilan, dans la régionItalienne deLombardie. La construction de l’église fut entreprise à la fin duXVe siècle par la volonté duduc Gian Galeazzo Sforza et plus tard poursuivie parLudovic le Maure dans le cadre d’un ambitieux programme de renouvellement des arts dans leduché, qui prévoyait notamment d’appeler à la cour milanaise des artistes de toute l’Italie : le bâtiment a, en effet, été conçu selon de nouvelles formes Renaissance importées dans le duché parDonato Bramante. L’église, construite en incorporant le plus ancien sacello de San Satiro dont elle prit le nom, est célèbre pour abriter le faux chœur entrompe-l’œil dupolymathemarchisan, chef-d’œuvre de laperspective et de laRenaissance géométriqueurbinate.
L'église actuelle s'élève à l'emplacement d'unsacellum primitif élevé durant le dernier quart duIXe siècle par l'archevêque Anspertus et dédié àsaint Satyr de Milan.
L’année exacte de la fondation remonterait à876 selon l’historien médiévalFilippo di Castelseprio[1], à868 selonServiliano Lattuada dans sa Description de Milan[2], à869 selon l’Historia Patriae de l’historien milanaisTristano Calco[3].
La présence de cette église est mentionnée dans des documents datés de972,1087 et1103, confirmant la juridiction desmoines bénédictins deSaint-Ambroise sur le petit édifice de culte et sur lexénodochium annexe.
Le noyau le plus ancien du complexe fut fondé auIXe siècle par la volonté d’Ansperto, évêque de Milan, comme une petite église dédiée àsaint Satyre, confesseur et frère de saintAmbroise et desainte Marcelline, ainsi qu'àsaint Sylvestre etsaint Ambroise.
De nature plus incertaine, la présence d’une église antérieure, séparée du chœur, sur la zone de l’actuelle Sainte-Marie près Saint Satyr : ce bâtiment serait confirmé par un document décrivant la consécration d’une église donnée parAribert d’Intimien dans cette zone en 1036[1].
Cette église n’apparaît cependant pas dans un document daté de1466 où étaient énumérées les églises de la ville de l’époque.
L'événement miraculeux qui vit l’image de la Vierge à l’Enfant, placée à l’extérieur dusacellum, saigner à la suite d’un coup de couteau infligé parMassazio da Vigolzone remonterait à1242 ; l’image resta exposée sur un autel à l’extérieur du sanctuaire, jusqu’à ce qu’environ deux siècles plus tard, il ait été décidé de construire un temple dans lequel abriter l’œuvre[4].

L’édifice actuel a été construit quant à lui entre1472 et1482, sur commande du ducGaléas Marie Sforza, et la construction poursuivie parLudovic Sforza (dit il Moro) dans le cadre d’un ambitieux programme de renouvellement des arts dans leduché de Milan, qui prévoyait entre autres d’appeler à la cour milanaise des artistes de toute l’Italie : le bâtiment a en effet été conçu selon denouvelles formes Renaissantes importées dans le duché par lepolymathemarchisanDonato Bramante.
Les terrains achetés en1474, les travaux pour la construction de la nouvelle église commencèrent en1478 par volonté du ducGian Galeazzo Sforza et de la mère régenteBona di Savoia, avec le double objectif de consolider le culte marial et d’embellir la ville avec un édifice monumental de valeur[5] :
L’engagement deDonato Bramante n’a eu lieu qu’entre1480 et1482.
En1483, est attestée la première commission pour la décoration intérieure du sculpteur de l’école de PadoueAgostino Fonduli, alors que la structure murale était déjà achevée.
En1486, les travaux de décoration de la voûte ont commencé, tandis que la même année,Giovanni Antonio Amadeo a été embauché pour la réalisation de la façade, qui n’a été achevée que par le socle et n’a jamais été achevée[1].
Une hypothèse suggestive, dérivée de certains projets présents dans lecode Ashburnham, suggère la présence deLeonardo Da Vinci sur les chantiers de restauration dusacellum deSan Satyr exécutés entre1492 et1499.
Les projets deLéonard ne furent jamais réalisés au profit de la solution deDonato Bramante.
Les travaux de décoration extérieure de l’église furent définitivement achevés en1518.
Solution pratique autant que prouesse illusionniste ingénieuse en réponse au passage extérieur d’un axe important empêchant le creusement du chœur, l’Autel deDonato Bramante est le premier exemple connu d’« architecture entrompe-l’œil » ouperspective forcée, c’est-à-dire d'une architecture impraticable mais qui, inversement, apparait praticable, par l’emploi d’un dispositifperspectiviste linéaire, entre planéité de l’Autel réel et bas-relief des éléments architecturaux qui le composent (voûte, colonnes et chapiteaux).
L’oeuvre du maître deFermignano datant des années1480 inspirera par la suite d'autres fausses perspectives célèbres, comme celle duTeatro olimpico dePalladio (1580) ou celle deBorromini auPalazzo Spada (1632).
Le clocher est hérité de l'édifice roman ayant précédé la construction actuelle.
Le baptistère rattaché à l'église remonte auXVe siècle.
Le bâtiment comprend unenef voûtéeen berceau flanquée debas-côtés voûtés enarêtes.
Lacroisée du transept est couverte d'undôme hémisphérique.

Lechœur, amputé en raison du passage d'un axe important, fut remplacé par uneperspective deBramante, ce qui constitue un des premiers exemples detrompe-l'œil de l’histoire de l'Art.
Du centre de la nef, l'autel parait placé dans un chœur profond surmonté d'une voûte àcaissons et flanqué de niches peu profondes entre les piliers. Au-dessus de la croisée formée par les larges transepts, s'élève une coupole à caissons. À première vue cruciforme, cette église a en fait un plan en T. Les niches du mur est des transepts rappellent les formes austères et classiques inspirées parPiero della Francesca : coquille remplissant la partie supérieure arrondie, traitement des corniches, piliers avec application de pilastres soutenant les arcades de la nef et des transepts, traitement des caissons de la coupole et des voûtes. Une profusion d'ornements, typique de l'art milanais, masque la pureté et la rigueur des formes[6].
L'intérieur était à l'origine peint en blanc et doré. Les murs étaient ornés de fresques deBorgognone, aujourd'hui déposées à laPinacothèque de Brera. Le petit oratoire, ousacellum, de Saint-Satyr, était également décoré avec des briques, et par uneLamentation en terre-cuite d'Agostino Fonduli. On doit à ce même artiste un certain nombre de bustes enterre cuite de lasacristie — dont le plan central est inspiré de la chapelle de Portinari de labasilique Sant'Eustorgio ou de lacappella Colleoni. L'église conserve également unretable représentantL'Extase desaint Philippe Neri deGiuseppe Peroni (1764).
Lebaptistère est placé dans l'angle de la nef et du transept sud. Les pilastres aux angles de l'octogone sont couverts d'un fin réseau d'ornements en relief, la frise de terre cuite surmontant les différents chapiteaux est composée deputti en haut-relief soutenant des médaillons d'où dépassent des têtes dégagées : au niveau supérieur, les piédestaux, les pilastres et la frise des piliers sont recouverts des mêmes abondantes arabesques et feuillages que ceux du niveau inférieur : la simplicité du plan, avec quatre niches profondes agrandissant et modelant l'espace intérieur de l'octogone, disparait presque sous les ornements[6].
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