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| Église Saint-Eustache de Paris | |
Vue d'ensemble. | |
| Présentation | |
|---|---|
| Culte | Catholique romain |
| Dédicataire | Eustache de Rome |
| Type | Église paroissiale |
| Rattachement | Archidiocèse de Paris |
| Début de la construction | 1532 |
| Fin des travaux | 1633 |
| Style dominant | Gothique (structure), Renaissance (habillage), Classicisme français (façade occidentale) |
| Protection | |
| Site web | www.saint-eustache.org |
| Géographie | |
| Pays | |
| Région | Île-de-France |
| Département | Paris |
| Ville | Paris |
| Coordonnées | 48° 51′ 47,8″ nord, 2° 20′ 42,2″ est |
| modifier | |
L’église Saint-Eustache est uneégliseparoissialecatholique située 146,rue Rambuteau dans le1er arrondissement de Paris, au cœur duquartier des Halles. Elle est la troisième plus grande église de Paris derrièreNotre-Dame etSaint-Sulpice.
Elle est dédiée àsaint Eustache, né Placidus (ou Placidas), généralromain amateur de chasse converti auchristianisme dont les symboles et attributs — lettres S et E entrelacées, cor de chasse, cerf portant une croix entre ses bois — sont perceptibles, par exemple, à l'extérieur de l'église sur lesgables des deuxtransepts, et sur despiédestaux à l'intérieur.

Les origines de l'église Saint-Eustache remontent au début duXIIIe siècle. Unechapelle consacrée àsainte Agnès fut le premier édifice construit. Unecrypte portant ce nom jouxte encore l'église côté oriental. Cette chapelle, construite à côté de laporte Coquillière et de laporte Montmartre (sur l'enceinte de Philippe-Auguste), serait le don d'unbourgeois de Paris, Jean Alais, qui l'aurait fait bâtir en remerciement du droit que le roiPhilippe Auguste lui avait octroyé de prélever undenier sur chaque panier de poisson qui arrivait auxHalles.
Dès 1223, Sainte-Agnès fut érigée enparoisse et prit le nom de Saint-Eustache. La raison la plus probable de la nouvelle appellation serait le transfert d'unerelique dumartyrsaint Eustache dans la nouvelle église, relique jusqu'alors détenue par l'abbaye de Saint-Denis. L'église fut plusieurs fois remaniée et agrandie au fur et à mesure de l'accroissement de la population du quartier.
AuXIVe siècle, le roiPhilippe VI conservait sa protection royale, notamment pour les confréries de la Madeleine qui y assuraient lamesse. Juste avant sa mort, en,Louis XI la confirma par lettres patentes[2].



En 1532, il fut enfin décidé de construire une église digne du cœur de Paris. Lapremière pierre de l'édifice actuel fut posée le parJean de la Barre, prévôt des marchands. Les travaux furent successivement confiés àBoccador,Nicolas Le Mercier et Charles David, gendre du précédent. Bâtie dans unstyle gothique en pleineRenaissance, l'église dégage un caractère architectural harmonieux où l'antique des colonnes grecques et romaines côtoie les lignes encore présentes duMoyen Âge. L'objectif était de faire du gothique avec duplein-cintre. Ainsi, l'église a l'élévation de style gothique, les courbures du roman et les ornements de la Renaissance ; tous ces caractères réunis donnent à l'édifice un caractère unique.
Sa construction fut ralentie par de fréquentes difficultés de financement. On a pu parler de six campagnes de construction.
René Benoist, curé de l'église Saint-Eustache en 1569, acquit une telle influence sur les paroissiens qu'il fut surnommé le « pape des Halles ». En 1578, il fit imprimer une requête afin d'obtenir des secours pour l'achèvement de son église. Commencée en 1532, elle n'avait pu être terminée, et Benoist lui-même n'avait pas encore entrepris de travaux, malgré la« plus grande affluence de peuple qu'en aucune église paroissiale de la France et par aventure de la chrétienté ». La lettre obtint sans doute quelque somme d'argent, car on construisit à cette époque plusieurspiliers de lanef et plusieurs autres fenêtres.
Après maintes interruptions, l'église fut terminée en 1633 etconsacrée le parJean-François de Gondi,archevêque de Paris.
Charles de la Fosse fut chargé du décor de la chapelle des Mariages et peignitAdam et Ève etLe Mariage de la Vierge (1667-1670). Ces œuvres étaient le pendant de celles de son rivalMignard dans la chapelle du Baptême. Ces peintures furent détruites lors de la construction du nouveau portail.
L'ancienne façade occidentale, dont les tours étaient restées inachevées, fut fragilisée par la construction de deux chapelles commandées en 1665 parColbert qui était paroissien et premiermarguillier de Saint-Eustache. Le sous-œuvre devant être repris, il fut décidé de rebâtir lafaçade après sa démolition ainsi que celle de la premièretravée de lanef et desbas-côtés. Un nouveau projet fut dessiné parLouis Le Vau dont Colbert devait assurer le financement.
Ce ne fut pourtant que le que leduc de Chartres en posa lapremière pierre.Jean Hardouin-Mansart de Jouy en devenait l'architecte. Sa construction traîna en longueur par manque de moyens, et le projet initial, qui comprenait deux tours à deux étages reliées entre elles par une galerie, se vit transformé par le lourdfronton qui écrase la façade. De 1772 à 1788, les travaux furent repris par l'architecteLouis-Pierre Moreau qui laissa la tour sud inachevée, dans l'état où nous la voyons encore aujourd'hui.
L'église, déjà grande, aurait probablement atteint une taille et une hauteur impressionnantes si les difficultés rencontrées à son élaboration avaient été moins nombreuses.
En 1790, Saint-Eustache est l'une des 51paroisses urbaines du diocèse de Paris.
Durant lesTrois Glorieuses (1830), les alentours furent le théâtre d'affrontement entre les insurgés et latroupe.
En1862, l'église est classéemonument historique[1]. En 1922, la paroisse est confiée à une congrégation religieuse masculine, laSociété de l'Oratoire de Jésus et de Marie[3].
Dans les années 1980 a lieu la restauration du grandcomble, la toiture au-dessus de la nef. Au début des années 2000, c'est la façade sud qui est restaurée travée par travée.
En, un échafaudage est monté pour restaurer lepignon dutransept sud et mécaniser la porte, la paroisse voulant en faire l'entrée principale ouverte sur le jardin et faciliter l’accès des personnes à mobilité réduite. Les travaux d'une durée de 18 mois et d'un coût de 2,7 millions d'euros seront supportés par laVille de Paris et l'État, ainsi que la publicité à hauteur de 750 000 € avec l'affichage sur les bâches des échafaudages d'un annonceur par mois par la SociétéJCDecaux[4],[5].


L'église Saint-Eustache a été le lieu de nombreuxbaptêmes,mariages etsépultures de grandes personnalités.
Richelieu (1585),Molière (1622)[6],Jean-François Regnard (1655), le princeEugène de Savoie-Carignan (1668),Louis Armand de Brichanteau (1683) etmadame de Pompadour (1721) y ont été baptisés.
Louis XIV y fit sapremière communion vers 1649.
S'y sont mariésSully (1583) avec Anne de Courtenay,Pomponne (1660) avec Catherine Ladvocat[7], etLully (1662) avec Madeleine Lambertet.
Le corps deMirabeau est déposé dans l'église le lendemain de sa mort, le, oùJoseph-Antoine Cerutti prononce sonoraison funèbre, avant que sa dépouille ne soit transférée auPanthéon.
Y sont inhumésVoiture (1648),Vaugelas (1650),Pierre Fenouillet (1652)[8],Colbert (1683),Scaramouche (1694), l'amiral de Tourville (1701),Mme de Tencin (1749),Marivaux (1763),Rameau (1764),François de Chevert (1769). Lesobsèques deLa Fontaine (1695),Anna Maria Pertl, mère deMozart (1778) et deMirabeau (1791), y furent célébrées, ainsi que celles deMarie Laforêt, le, deGaspard Ulliel, le 27 janvier 2022 et deMichel Blanc, le 10 octobre 2024.
L'oraison funèbre deTurenne y fut prononcée en 1676 parFléchier[9]. C'est également à Saint-Eustache queMassillon a prononcé son sermonSur le petit nombre des élus en 1704. Les traits deFrançois-Robert Secousse (1696-1771), curé de Saint-Eustache, nous restent connus par le portrait qu'en gravaJean Audran d'aprèsHyacinthe Rigaud. Plus tard,Berlioz y dirigea la première exécution de sonTe Deum le etLiszt, celle de saMesse solennelle, le[10]. Le, le chanteurLaurent Voulzy donna un concert unique au sein de cette église dans le cadre de sa tournée « Lys & Love Tour ».
À la suite de l'incendie de lacathédrale Notre-Dame le, des événements religieux majeurs se déroulent à l'église Saint-Eustache, tels que les messes de Pâques et de Noël 2019, pendant toute la durée des travaux de restauration de Notre-Dame.

L'église Saint-Eustache s'articule autour d'unenef flanquée debas-côtés doubles et d'une rangée dechapelles. Les chapelles du bas-côté sud présentent la particularité d'avoir une profondeur croissante pour respecter le tracé de l'ancienne rue Trainée, aujourd'huiplace René-Cassin.
Letransept est non saillant. Lechœur est entouré d'un doubledéambulatoire et d'une rangée de chapelles.
Les dimensions de la nouvelle église rappellent celles de lacathédrale Notre-Dame ; l'édifice est toutefois moins long et moins large, mais dispose d'une hauteur sousvoûte supérieure.
L'église Saint-Eustache possède uncadran solaire ainsi qu'uneméridienne, tous deux positionnés sur sa façade sud. Situé à plus de 30 mètres de hauteur sur le transept sud, le cadran est légèrement déclinant et mesure environ 6,5 × 2,5 m. Le stylet est planté un peu en dessous du centre de larosace au point de convergence de toutes les lignes horaires. La méridienne, quant à elle, se trouve au-dessus et à gauche du portail sud et mesure 3 mètres de haut. Ses lignes, gravées dans la pierre, indiquent tous les quarts d'heure entre 11 heures du matin et 1 heure de l'après-midi.
L'église Saint-Eustache relève stylistiquement dugothique flamboyant et dustyle Renaissance. Elle impressionne tout particulièrement le visiteur par la hauteur de sa nef (33 m) identique à celle deNotre-Dame (33 m).
La nef est flanquée de bas-côtés doubles et d'une rangée de chapelles ; le transept est non saillant à l'extérieur ; le chœur est entouré par un double déambulatoire et une rangée de chapelles.
La hauteur de voûte ainsi que ses imposantes masses verticales avecogives etclés pendantes se réfèrent au gothique flamboyant alors que la juxtaposition des ordres antiques, lespiliers flanqués depilastres et la riche décoration deschapiteaux traduisent plus, quant à eux, le style Renaissance.
L'abside se caractérise par les remarquablesvitraux d'Antoine Soulignac (1631), au nombre de neuf, et ses décorations en gothique flamboyant, notamment sa clé pendante du chœur. La décoration destyle Renaissance se manifeste, elle, sur les piliers : têtes d'anges, feuillages, etc. Le chœur possède également desstalles, installées après laRévolution, ainsi qu'unmaître-autel dessiné parVictor Baltard.
L'architecture hybride de l'église Saint-Eustache fut assez vite critiquée.
« L'architecte y a fait paraître une horrible confusion du Gothique et de l'Antique et a tellement corrompu et massacré l'un et l'autre, pour ainsi dire, que l'on n'y peut rien distinguer de régulier et de supportable ; ce qui fait que l'on doit plaindre avec raison la grande dépense que l'on a faite dans cette Fabrique, sous la conduite du misérable maçon qui en a donné les dessins. »
— G. Brice,Nouvelle description de la ville de Paris,5e édition, 1706.
« On voulait appliquer les formes de l’architecture romaine antique, que l’on connaissait mal, au système de construction des églises ogivales, que l’on méprisait sans les comprendre. C’est sous cette inspiration indécise que fut commencée et achevée la grande église de Saint-Eustache de Paris, monument mal conçu, mal construit, amas confus de débris empruntés de tous côtés, sans liaison et sans harmonie ; sorte de squelette gothique revêtu de haillons romains cousus ensemble comme les pièces d’un habit d’arlequin. »
— Viollet-le-Duc,Dictionnaire raisonné de l’architecture française duXIe auXVIe siècle, 1854-1868.

Quand la construction de l'église s'achève, au début duXVIIe siècle, l'art du vitrail coloré est largement en déclin en France. Les verrières qui garnissent les fenêtres hautes du chœur sont parmi les rares vitraux colorés de cette époque. Ils ont été réalisés en 1631 par le peintre-verrier Antoine Soulignac[11] sur des cartons attribués àPhilippe de Champaigne. Ils ont été restaurés après 1871 parProsper Lafaye[12].

Lors de sa construction dans les années 1630, le chœur de l'église Saint-Eustache est paré d'un maître-autel architecturé[13], conformément au goût de l'époque. Financé parClaude de Bullion, surintendant des Finances, ce maître-autel était l'un des plus grands de Paris. Pour décorer sa partie centrale, deux toiles sont commandées, vers 1635, àSimon Vouet : l'une représentantLe Martyre de saint Eustache[14] et l'autre,L'Apothéose de saint Eustache[14], la seconde étant placée au-dessus de la première.
Vouet, revenu deRome en 1627, est alors la figure dominante de la peinture parisienne. Il est également l'auteur des tableaux ornant les maîtres-autels des églisesSaint-Nicolas-des-Champs (1629),Saint Paul-Saint Louis (1639-1642) etSaint-Merri (vers 1645).
Victime du changement de goût, le maître-autel architecturé de l'église est détruit auXVIIIe siècle. Les tableaux de Vouet sont cependant réutilisés dans le nouvel autel et c'est probablement à cette occasion queLe Martyre de saint Eustache, originellement de format rectangulaire, est cintré. Après les confiscations révolutionnaires, les deux tableaux sont séparés :L'Apothéose de saint Eustache et de sa famille est envoyée en 1809 aumusée de Nantes et leMartyre de saint Eustache est vendu en 1810 aucardinal Fesch. Ce dernier tableau est finalement racheté par la préfecture de laSeine en 1855 pour être rendu à l'église Saint-Eustache.
Le Martyre de saint Eustache est maintenant accroché au niveau dutransept, à droite sur un pilier, en hauteur[15].
Eustache, général romain converti auchristianisme, y est représenté détournant ses yeux du dieu païen que l'empereurTrajan lui demande d'adorer. L'empereur le condamne alors à être brûlé vif dans untaureau d'airain avec sa femme et ses deux fils, visibles au milieu des fumées dégagées par le brasier. Desangelots porteurs de couronnes de lauriers manifestent la reconnaissance divine et anticipent l'accueil d'Eustache et de sa famille auprès de Dieu. Ce tableau, intensément dramatique, au coloris froid et lumineux, marque l'apogée, vers 1635, du stylelyrique développé par Vouet après son retour de Rome en 1627.
À sa mort en 1683,Colbert est inhumé dans l'église Saint-Eustache, dont il était paroissien. Deux ans après, sa veuve, Marie Charron, commande aux sculpteursAntoine Coysevox etJean-Baptiste Tuby l'exécution d'unmonument funéraire[20] dont le dessin est fourni parCharles Le Brun. D'une esthétique représentative de l'artbaroque, ce tombeau prenait place sous unearcade donnant sur la chapelle de la Vierge.
Une statue de Colbert enorant, à genoux, les mains jointes, revêtu du manteau de chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, repose sur unsarcophage demarbre noir. Le sarcophage est supporté par deux hautes consoles posées sur un grand soubassement flanqué par les statues assises de la Fidélité (à gauche, par Coysevox) et de la Foi ou l'Abondance (à droite, par Tuby). Le dessin de Le Brun prévoyait un ange descendant de l'arcade en tenant uneBible ouverte que lisait Colbert. Cet ange disparaît à laRévolution quand le tombeau de Colbert est démantelé et ses principaux éléments sont confisqués, puis exposés aumusée des Monuments français. En 1817, les principaux éléments du tombeau sont rendus à l'église Saint-Eustache et installés à un nouvel emplacement, dans la chapelle Saint-Louis-de-Gonzague, où ils sont toujours.
Dans la nef de l'église, entre deux piliers au niveau de la quatrième travée, se dresse unbanc d'œuvre monumental et richement décoré.
Réalisé parPierre Lepautre en 1720 sur les dessins deJean-Sylvain Cartaud, c'est l'un des rares bancs d’œuvre datant de l'Ancien Régime encore visibles à Paris. Il a la forme d'un portique auquel un grand médaillon, tenu par des anges et orné d'unChrist en croix, est suspendu. La voûte, soutenue par quatre colonnes canneléesioniques, est couronnée par uneapothéose desainte Agnès. Au centre de l’arc, dans un médaillon, figure unbonnet phrygien datant de laRévolution[21],[22].
De 1842 à 1860, l'architecteVictor Baltard supervise la restauration de l'église. En 1842, il est chargé de concevoir un nouveau maître-autel. Après l'incendie de 1844, qui détruit les trois premières travées de l'église, Baltard dessine lebuffet du nouvel orgue et une nouvellechaire.
La chaire à prêcher a été sculptée par Victor Pyanet sur un carton de Victor Baltard. Sacuve est ornée debas-reliefs enmédaillons représentant lesvertus théologales (Foi, Espérance et Charité).
En 1850, un vaste programme de décoration des chapelles latérales est entrepris. De nombreux artistes reconnus, souvent d'anciens lauréats duprix de Rome, y participent. L'église Saint-Eustache offre de ce fait un remarquable panorama de lapeinture religieuse du milieu duXIXe siècle.
La décoration de la chapelle de la Vierge est confiée àThomas Couture.
Œuvres contemporaines présentes à Saint-Eustache[27] :
Les 25 chapelles de l'église sont distribuées depuis le revers de la façade occidentale, au nord (côté gauche), en remontant vers le déambulatoire derrière le chœur à l'est, pour redescendre par le sud (à droite) et revenir au revers de la façade occidentale.
Peintures d'Auguste-Barthélemy Glaize (XIXe siècle).
Peintures deLéon Riesener (XIXe siècle) ; statue d'uneVierge de douleur.
Peintures murales duXVIIe siècle (restées anonymes), sans doute badigeonnées de blanc au XVIIIe, dégagées et en partie repeintes en 1850, sous la direction de Victor Baltard, par Louis Basset, restaurées en 2022-2023[16] :
Peintures d'Alphonse Le Hénaff[23] (XIXe siècle).
Peintures deFélix-Joseph Barrias[24] (XIXe siècle), dontSaint Louis en prière devant la croix.
Peinture d'Auguste Pichon (XIXe siècle)
Tobie et l'ange deSanti di Tito (1575)[30],[31]. À l'origine, ce tableau ornait la sacristie de labasilique San Marco de Florence. Envoyé à Vienne lors d'un prétendu échange de tableaux entre l'empereur d'Autriche et le grand-duc de Toscane en 1792-1793 (il n'existe pas de trace de tableau en provenance d'Autriche ni dans la basilique de San Marco ni dans son musée), il fit partie des œuvres d'art saisies en 1809,a priori en Autriche parVivant Denon, directeur du musée du Louvre, et fut finalement déposé à l'église Saint-Eustache en 1811 ;

En 1803, le nom desaint Vincent de Paul fut donné à cette chapelle en souvenir du séjour du saint sur le territoire de la paroisse de 1613 à 1623, alors qu'il était précepteur de lafamille de Gondi. Elle présente, en dépôt de la Ville de Paris, une œuvre deKeith Haring,La Vie du Christ (vers 1989) un triptyque en bronze et patine d’or blanc[32]. Elle est décorée de peintures murales duXVIIe siècle[17].
L'Extase de la Madeleine deRutilio Manetti[33],[31] (vers 1625), huile sur toile de 130 × 160 cm, se trouve depuis 1933 dans cette cinquième chapelle du déambulatoire.
La composition est inspirée deLa Madeleine et deux anges deSimon Vouet et deL'Extase de la Madeleine deFrancesco Rustici à Florence (palais Pitti).
Cette chapelle possède également des peintures murales duXVIIe siècle[18].
Les Pèlerins d'Emmaüs : ce tableau a pu, durant une période, être considéré comme la copie d'unPierre Paul Rubens, puis la restauration menée par la COARC (Conservation des œuvres d'art religieuses et civiles de la ville de Paris) en 2019-2020 a permis de l'authentifier comme étant bien du maître et de son atelier. Ce sont les repentirs et modifications dans la composition qui ont permis de s’en assurer. Comme cela était courant à l'époque, des élèves de Rubens ont pu participer pour les parties les moins importantes. Ce tableau est une oeuvre de jeunesse de Rubens, peinte pendant sa période italienne, et on y sent l'influence du Caravage[34],[35].
Peintures dePierre Claude François Delorme (XIXe siècle).
C'est dans cette chapelle, à gauche de la chapelle de la Vierge, que se trouve un chef-d'œuvre de la sculpture baroque duXVIIe siècle : leTombeau deJean-Baptiste Colbert. D'après un dessin deCharles Le Brun, ce monument funéraire a été réalisé parAntoine Coysevox etJean-Baptiste Tuby[36]. Peintures deJean-Louis Bézard[25] (XIXe siècle).
La chapelle de la Vierge fut construite en 1640. La décoration d'origine, composée de marbres, boiseries et tableaux, a disparu, saccagée, lors de laRévolution. Restaurée de 1801 à 1804, elle fut inaugurée par le papePie VII le de cette dernière année lorsque celui-ci vint à Paris pour le couronnement deNapoléonIer[37]. Progressivement embellie, cette chapelle absidiale, avec une voûte nervurée encul-de-four, abrite désormais en son centre une sculpture de laVierge à l'Enfant deJean-Baptiste Pigalle que le peintreThomas Couture a mis en valeur par trois grandes toiles marouflées sur le thème des litanies de la Vierge. Les vitraux sont duXIXe siècle et représentent une série de rois et de saints.
Peintures d'Émile Signol (XIXe siècle).
Peintures d'Isidore Pils, dontLe Martyre de saint André (XIXe siècle)[26] ; présence d'un vitrail de 1945 sur le thème du souvenir à la mémoire de la Société de la charcuterie française fondée en 1809, pour laquelle unemesse est célébrée chaque année dans cette chapelle[38].
Deux panneaux deJohn Armleder (2000).
Peintures murales duXVIIe siècle[19].
Cette chapelle fit l’objet en 1633 d’un marché de décoration passé entre la famille des du Val et le peintreAntoine Ricard (1600-1652). Les membres de la famille du Val, Charles du Val, son épouse Lucrèce de Montivilliers, son fils Claude en ecclésiastique ainsi que ses gendres, figurent sur la fresque de cette chapelle[39]. Une inscription rappelle que les peintures ont été recouvertes d’un badigeon pendant laRévolution, puis restaurées sous la conduite de Baltard en 1850.
Tableau d'Armand Cambon,Les Saints Anges portant à Dieu les prières des hommes, exposé au Salon de 1866.
Peintures d'Hippolyte Lazerges (XIXe siècle).
Peintures deThéophile Vauchelet (XIXe siècle). Copie deLa Déposition du Christ, d'aprèsLuca Giordano.
Peintures deCharles-Philippe Larivière (XIXe siècle).
Ecce Homo (1856), haut-relief d'Antoine Étex.La Transfiguration (1855) peinture d'Albert Magimel.
Le Mariage de la Vierge, haut-relief d'Henry de Triqueti.
Le Mariage de la Vierge (1858), tableau deLéon Brunel-Roque.
L'église possède deuxorgues : un entribune au fond denef, l'autre dans lechœur.
Le grand orgue a été reconstruit presque intégralement par le facteur néerlandaisvan den Heuvel en 1989, à l'exception du buffet qui est d'origine et de quelques jeux.
Il est l'un des plus grands orgues de France, avec ses 101 jeux répartis sur cinqclaviers etpédalier.
Thomas Ospital etBaptiste-Florian Marle-Ouvrard en sont les titulaires depuis 2015.
Il existait un premiercimetière, situé à proximité de l'église, qui fut supprimé avant la construction de l'église actuelle. L'indication deGuillot de Paris dansLe Dit des rues de Paris (vers 1280-1300) permet de situer, approximativement, l'emplacement de ce cimetière :
« En larue Raoul Menuicet,
Trouvai un homme qui mucet
Une femme en terre et en siet.
Larue des Estuves en près siet
En près est la rue du Four ».
Ainsi, selon le texte, le cimetière était situé entre larue des Vieilles-Étuves-Saint-Honoré (rue Sauval actuelle) et larue Vauvilliers.
Après la suppression de ce cimetière, un nouveau est ouvert entre larue du Bouloi et larue Croix-des-Petits-Champs. Celui-ci est supprimé au début duXVIIe siècle et remplacé par lecimetière Saint-Joseph qui se situait entre larue du Croissant, larue Montmartre et larue Saint-Joseph.
L'accroissement de la population autourdes Halles et de la paroisse Saint-Eustache oblige l'ouverture d'un autre cimetière situé hors de Paris, dans lefaubourg Montmartre (nos 60 à 68 etnos 1-2rue de Maubeuge) qui porta le nom de cimetière des Porcherons.
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