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Église Notre-Dame de Vétheuil

49° 03′ 55″ nord, 1° 42′ 04″ est
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Église Notre-Dame
Vue générale
Vue générale
Présentation
CulteCatholique romain
TypeÉglise paroissiale
RattachementDiocèse de Pontoise
Début de la constructionXIIe siècle
Fin des travauxXIIIe
ArchitecteJean Grappin(portails Renaissance)
Style dominantgothique,gothique flamboyant,Renaissance
ProtectionLogo monument historique Classé MH(1840)
Géographie
PaysDrapeau de la FranceFrance
RégionÎle-de-France Île-de-France
DépartementVal-d'Oise Val-d'Oise
CommuneVétheuil Vétheuil
Coordonnées49° 03′ 55″ nord, 1° 42′ 04″ est[1]
Géolocalisation sur la carte :France
(Voir situation sur carte : France)
Église Notre-Dame
Géolocalisation sur la carte :Île-de-France
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Église Notre-Dame
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(Voir situation sur carte : Val-d'Oise)
Église Notre-Dame
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L'église Notre-Dame est une églisecatholiqueparoissiale située àVetheuil, dans leVal-d'Oise. Par son ampleur, son plan à doublescollatéraux et son mobilier particulièrement riche et varié, elle se démarque des églises villageoises duVexin français, car Vétheuil est auMoyen Âge un bourg d'une certaine importance. Par son architecture, et notamment sonabside de stylegothique primitif et ses deux portails de laRenaissance, l'église Notre-Dame occupe une place particulière parmi l'architecture religieuse de la région. Sa valeur patrimoniale est reconnue assez tôt, et elle est classéemonument historique parliste de 1840[2]. Les origines de la paroisse et de l'église ne sont pas connues, mais on connaît une première mention de la fin duXIe siècle, et des vestiges d'unclocherroman de la première moitié duXIIe siècle subsistent encore à l'intérieur du clocher actuel. Vers la fin duXIIe siècle, la construction d'un nouveauchœur est lancée, et celui-ci est terminé au tout début duXIIIe siècle. Le clocher est rebâti dans le style gothique au cours de ce même siècle. Il est impossible de se prononcer sur la nef de cette époque. Les parties occidentales que l'on voit actuellement datent exclusivement de la première moitié duXVIe siècle, et sont de stylegothique flamboyant. L'étroitesse duvaisseau est commandée par la distance entre lespiles du clocher, et s'explique peut-être aussi par la réutilisation des fondations de l'ancienne nef. L'étroitesse est compensée par l'adjonction de collatéraux larges et élevés, et d'une enfilade de chapelles formant un deuxième collatéral de chaque côté. En1551, le seigneur local fait appel au maître-maçon d'origine italienne, Jean Grappin, qui élève un somptueux portail méridional protégé par un porche, puis une façade occidentale flanquée de deux tourelles. Ces œuvres évoquent la Renaissance italienne, et sont d'une qualité exceptionnelle. Contrairement à d'autres monuments religieux de la région, l'église Notre-Dame a toujours bénéficié des travaux de restauration et d'entretien nécessaires à sa bonne conservation, et elle se présente dans un bon état. Vétheuil n'est plus une paroisse indépendante et n'a plus de prêtre résident, mais des messes dominicales sont toujours célébrées en l'église Notre-Dame environ un dimanche sur deux.

Localisation

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L'église en haut de l'escalier classé aux M.H..

L'église Notre-Dame se situe enFrance, en régionÎle-de-France et dans le département duVal-d'Oise, dans la vallée de laSeine et dans leParc naturel régional du Vexin français, sur la commune deVétheuil, place de l'Église, à la limite nord du village ancien. La place de l'Église se présente comme une terrasse à flanc de coteau, au milieu de laquelle l'église est bâtie. Depuis le sud et la place de la Mairie, la rue de l'Église (RD 913) monte tout droit vers l'église. L'ultime section prend la forme d'un escalier, qui date duXVIe siècle et a été classée monument historique par arrêté du, y compris le mur mitoyen[3]. Alternativement à l'escalier, on peut emprunter la rue de la Rampe, qui est parallèle à ce dernier. À son sommet, l'ancienne croix de cimetière marque la fin de l'ascension. Le ministère de la Culture la considère également comme datant duXVIe siècle, et elle a été classée monument historique par arrêté du[4]. Le portail méridional de l'église fait face à la croix et à l'escalier. L'édifice est entièrement dégagé d'autres constructions, et l'on peut en faire le tour. La façade occidentale est précédée d'un parvis, qui sert actuellement de parking. La courte rue Abel-Lauvray quitte la place vers l'ouest, et établit la liaison avec la rueClaude-Monet (RD 913), dans la suite de la rue de l'Église. La rue du Cimetière quitte la place vers le nord, et conduit au cimetière ; puis des chemins montent sur le plateau calcaire qui domine la vallée de la Seine. On peut bénéficier d'une vue panoramique sur l'église depuis le nord. Enfin, la rue du Moutier quitte la place de l'Église vers l'est.

Histoire

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Les origines

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Vue vers l'église depuis la place de la Mairie.

Les origines du bourg de Vétheuil et de son église ne sont pas bien connues. Des sarcophagesmérovingiens ont été mis au jour en1906 dans la nef. Unenécropole et une chapelle existent donc sans doute auVIe siècle. Les premierschâteaux de La Roche-Guyon et de Vétheuil sont probablement bâtis vers863, sous le règne deCharles II le Chauve, comme remparts contre lesVikings. L'église de Vétheuil est mentionnée pour la première fois à la fin duXIe siècle, dans l'acte par lequel Guy de La Roche,seigneur de Vétheuil, la donne à l'abbaye de la Trinité de Fécamp. L'acte n'est malheureusement pas daté, mais l'on sait que l'abbéGuillaume de Rots, qui l'a signé, est abbé de1078 jusqu'à sa mort en1107. On ne peut prêter aucune foi aux affirmations que l'abbé Amaury avance dans sa brochure parue en1865 : Louis Régnier dit à son sujet que« l'historien, chez cet honorable ecclésiastique n'était pas au niveau du pasteur, et sa notice doit être résolument négligée »[5]. En1900, L.-A. Gatin reprend encore naïvement les propos de l'abbé Amaury[6], et écrit qu'une cave particulière située cour de l'Église serait l'ancienne église de Vétheuil, dédiée à Saint-Maximin[7]. On ignore en réalité tout sur la première église. Pierre Champion avance des hypothèses un peu hasardeuses à son sujet. Il dit qu'elle était de styleroman, qui n'était pourtant pas présent dans la région avant la fin duXIe siècle[8] ; que les noyaux despiles de sonclocher subsistent dans l'église actuelle ; et que l'église primitive n'allait pas plus loin que ce clocher à l'ouest. En effet, le clocher roman subsiste encore partiellement à l'intérieur du clocher actuel, dont leparement extérieur et la physionomie actuelle remontent auXIIIe siècle. Or, les églises duXIIe siècle duVexin français sont à clocher central, c'est-à-dire que la nef se situe à l'ouest du clocher[9]. En réalité, il est bien possible que le chantier de la première égliseparoissiale n'est lancé qu'après la donation à l'abbaye de Fécamp ; sinon, les piles et les vestiges du clocher roman doivent être attribués à une seconde église, qui n'était certainement pas aussi petite que Pierre Champion l'imagine : Pour Bernard Duhamel, il ne fait pas de doute que ces éléments datent duXIIe siècle[10], et Pierre Champion lui-même le pense encore en1986[11],[12].

Les campagnes de construction de l'église

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Bien avant la construction de l'église actuelle, Vétheuil est un lieu depèlerinage deNotre-Dame de Grâce[13]. Les aumônes versées par les pèlerins permettent de constituer un pactole pour la construction d'une église plus grande et plus belle. Il y a aussi lieu de penser que l'augmentation de la population rend cette reconstruction incontournable. Le nombre d'habitants au milieu duXIIe siècle n'est pas connu, mais un dénombrement de1240 montre qu'il y a deux cent soixantefeux à Vétheuil, ce qui correspond à un millier d'habitants au bas mot, soit en tout cas nettement plus que la population actuelle. La reconstruction commence par lechœur, qui est daté du début duXIIIe siècle par Louis Régnier et Bernard Duhamel, ce qui rend peu probable l'hypothèse défendue par L.-A. Gatin, que les travaux auraient été financés parHenri II d'Angleterre, mort en1189[14]. Néanmoins, les caractéristiques deschapiteaux permettent de les faire remonter jusqu'en1184. C'est l'avis de l'architecte australien John James, qui a étudié l'ensemble des chapiteaux de cette époque dans la région[15]. On peut donc situer l'achèvement du chœur vers1200. Il se termine peu avant les piles orientales du clocher roman, et la transition s'opère par un avant-chœur de faible profondeur. Il semble y avoir eu une période d'hésitation avant la décision finale de conserver le clocher ancien, car dans un premier temps, il a été relié auxmurs gouttereaux du chœur par desarcades, qui ont été démolies ensuite en vue de la démolition du clocher, avant la mise en œuvre de la configuration actuelle. À l'instar des élévations extérieures du clocher, elle peut dater du début duXIIIe siècle. C'est à cette époque que le clocher roman, jugé trop petit par rapport à la majestuosité du chœur, est transformé en le clocher gothique que l'on voit actuellement. Laflèche en pierre qui devait le coiffer n'a apparemment jamais été exécutée, car aucune représentation iconographique ne la montre[16]. Il est difficile d'adhérer à l'avis de Pierre Champion, qui écrit en 1986 que le projet du chœur était si ambitieux qu'il a fallu interrompre la construction de l'église pendant près de quatre siècles :« Pendant près de quatre siècles l'église de Vétheuil s'est limitée au chœur, au clocher et à un début de travée en guise de nef »[11],[17]. Premièrement, avec la reconstruction gothique du clocher, parti a déjà été pris de construire une nef plus étroite que le chœur, et deuxièmement, il n'y a aucune raison de croire que la nef romane n'a pas été conservée, comme encore à ce jour àBury,Cormeilles-en-Vexin ouSaint-Étienne de Beauvais.

Effectivement, on ne voit que la dernière travée de la nef sur uneenluminure représentant la silhouette de la Vétheuil, qui date de1557 et est conservée dans le chartrier du château de La Roche-Guyon[18], mais la nef romane peut être trop basse pour être visible au-dessus des maisons, et les travaux pour une nouvelle grande campagne de reconstruction sont alors pleinement en cours. La troisième et la quatrième travée dusud, la dernière chapelle du sud et lecroisillon sud sont déjà terminés. Les auteurs s'accordent pour situer le début de la seconde campagne de transformation vers1520, et pour admettre plusieurs interruptions du chantier. Stylistiquement, le transept, la nef, ses collatéraux et ses chapelles reflètent la transition du stylegothique flamboyant vers le style de laRenaissance. L'intérieur est exclusivement flamboyant, sauf pour lesclés de voûte et les chapiteaux, comme àMontfort-l'Amaury. Les réseaux des fenêtres combinent les deux styles. Sinon, l'extérieur est exclusivement de style Renaissance, sauf pour lesfleurons,pinacles etgargouilles qui agrémentent lespignons des chapelles. Le portail méridional a été entrepris en1551 au plus tôt ; la façade occidentale est un peu plus tardive. Lasacristie est la seule partie pouvant être datée avec certitude : la date de1553 s'y lit au-dessus d'une fenêtre. Sept autels sont consacrés le parMgrJohn Lesley[19], mandataire de l'archevêque de Rouen : l'église est donc utilisable pour le culte à ce moment. Contrairement à une tradition locale tenace, les travaux ne sont pas financés parHenri II, dont le monogramme avec le H et les deux croissants se devine sous les arcatures du porche, mais par le seigneur de La Roche-Guyon et de Vétheuil, Louis de Silly, et Anne de Laval, sa femme : leurs initiales L et A figurent sur les arcatures qui soutiennent le plafond duporche du portail sud. Louis de Silly est le neveu ducardinal d'Amboise, qui a fait venir d'Italie le maître-maçon Jean Grappin, installé ensuite àGisors.Léon Palustre en déduit que Jean Grappin est l'architecte de la façade occidentale et du portail méridional, hypothèse qui est confirmée par Louis Régnier, avec une argumentation différente, puis réfutée. La question est difficile à trancher, d'autant plus que Grappin a travaillé avec son père et son fils, et que tous les trois ont une signature artistique très proche[20],[21],[22],[23].

L'histoire de la paroisse jusqu'à la Révolution

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Du fait de la donation à l'abbaye de Fécamp, son abbé est lecollateur de la cure jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. À l'instar de la plus grande partie du Vexin français, sauf son extrémité nord-est qui relève dudiocèse de Beauvais, Vétheuil dépend de l'archidiocèse de Rouen[24]. En dehors de la bénédiction d'autels en1580, qui a déjà été mentionnée, Pierre Champion n'a rien trouvé sur l'histoire de la paroisse jusqu'auXVIIIe siècle[25]. En plus de l'église paroissiale, Vétheuil possède unhôtel-DieuSaint-Mathurin, une petiteléproserie, et une chapelle dédiée àSaint-Étienne à côté de cette dernière. Ces institutions relèvent de fondations particulières et ne dépendent pas directement de la paroisse. Ils sont desservies par deschapelains, qui touchent un faible revenu pris sur les bénéfices dégagés par les fondations. L'hôtel-Dieu occupe une partie des locaux du presbytère, et son chapelain habite une chambre aménagée dans le grenier ; sa chapelle Saint-Mathurin se situe au fond du jardin. Une chambre avec deux lits, rarement occupés, est réservée aux malades qui n'habitent pas le village. Les habitants sont soignés à domicile, et on leur fournit les médicaments et du linge frais. L'institution est gérée par un administrateur, qui doit s'assurer du bon déroulement du service aux malades, et veille en même temps aux biens de la fondation. Si l'administrateur ne donne pas satisfaction, le seigneur de Vétheuil a le droit d'en nommer un autre. — Depuis des temps immémoriaux, la léproserie et la chapelle sont placées sous la protection des seigneurs de Vétheuil. Tous les titres s'étant perdus, leurs revenus ont été réunis à la fin duMoyen Âge au plus tard. En1482, la chapellenie devient vacante, et le curé de Vétheuil y présente. Le chapelain qu'il installe indûment fait ultérieurement l'objet de poursuites judiciaires, afin qu'il rende l'argent qu'il a touché. Malgré uneindulgence de cent jours accordée par unebulle papale de1470, la chapelle Saint-Étienne reste peu visitée, et la maladrerie est abandonnée auXVIIe siècle. Ses revenus sont accordés à l'hôpital de Mantes en1697, et les deux bâtiments sont démolis en1711. Au titre des institutions sociales, il convient encore de mentionner le coffre de Charité, qui est une caisse alimentée chaque année par les seigneurs de Vétheuil en fonction du nombre d'habitants (comme dans les quinze autres paroisses relevant du même seigneur). Elle est placée sous la responsabilité d'une commission composée du curé, du châtelain ou de son représentant, du procureur fiscal de laseigneurie, des officiers de la Charité des malades, et de laconfrérie de la Charité. Cette commission établit régulièrement une liste des personnes qui doivent toucher des aides financières[26].

La croix hosannière inaugurée en 1764.

En1764, la croix qui se trouve devant le portail méridional, en haut de l'escalier, est inaugurée et bénite par le curé : cet événement, qui est prouvé par des documents d'archives, est en contradiction avec la datation de la croix duXVIe siècle par le service des Monuments historiques[4]. Il s'agit d'unecroix hosannière, qui est dite « croix du Petit-Cimetière » à l'époque. L'un des événements marquants de l'histoire de Vétheuil auXVIIIe siècle est laconfirmation donnée à mille quarante-cinq personnes, le par le cardinalDominique de La Rochefoucauld,archevêque de Rouen. L'affluence doit être immense, car chaque confirmé est accompagné des parrains et de membres de sa famille. Trois cent quarante-cinq sont de la paroisse de Vétheuil ; les autres sont des paroisses voisines. Apparemment lesacrement n'a pas dû être administré dans les environs pendant de nombreuses années. Le curé de Vétheuil est alors Jean Nicolas Guillaume de Gouville de Bretteville, qui est installé en1772 et officie jusqu'en1820. Sous laRévolution française, il prête serment à laConstitution civile du clergé en1791, et est nommé membre du Conseil général de la commune en1792. En cette qualité, il rédige les actes d'État civil. On ignore son sort sous laTerreur, quand le culte est interdit ; il se serait caché chez lesBénédictines deVillarceaux. Certaines statues de l'église, la Vierge Marie entourée des anges sur la façade occidentale, et pratiquement tous les emblèmes rappelant l'Ancien Régime sont détruits. Après le décret du 18 floréalan II, la première ligne est inscrite sur une longue planche fixée au-dessus du porche méridional :« Le peuple français reconnaît l'Être suprême ». Plus tard, le curé récupère la planche pour réparer l'autel de la chapelle de la Charité, ce qui fait que sa moitié droite s'est conservée jusqu'à ce jour. En janvier1799, l'abbé de Gouville de Bretteville est considéré comme « dangereux » etdéporté vers l'Île de Ré. Malgré une pétition des habitants en sa faveur, il ne peut revenir qu'au mois de mars de l'année suivante. Il récupère le presbytère qui n'a pas changé d'emplacement depuis l'existence de l'église, et est confirmé comme curé de Vétheuil en1803. En 1820, il démissionne et vit encore jusqu'en1823[27]. L'histoire de la paroisse auXIXe siècle est surtout celle de la restauration de l'église. Louis Régnier, qui a consulté les archives duconseil de fabrique de la période de1804 à1906, dit que« jamais registre fut plus vide de faits intéressants »[28].

Les confréries

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Bâton de confrérie - Vierge à l'Enfant.

Des confréries se trouvent dans le passé dans toutes les paroisses d'une certaine importance. À Vétheuil, elles sont nombreuses, et elles doivent être brièvement évoquées en raison de leur rôle dans la société, et en raison des traces qu'elles ont laissées dans la décoration de l'église : peintures murales de la chapelle de la Charité, tableaux,bâtons de confrérie oude procession,bannières de procession. La plupart des confréries disparaissent à l'interdiction du culte en1793 ; la dernière s'éteint dans l'immédiataprès-guerre. — La confrérie du saint Nom de Jésus pour le soulagement des pauvres est attestée dès leXVIIe siècle, et disparaît en 1793. Elle prend en charge l'enseignement après le départ dessœurs Ursulines en1659, qui venaient d'ouvrir une école de filles en1653 seulement. Un tableau intitulé« L'Adoration du saint Nom de Jésus », longtemps attribué à l'école d'Eustache Le Sueur ou au maître lui-même, maintient le souvenir de la confrérie (voir dans le chapitreMobilier). — Les confréries de la Charité sont fondées un peu partout en France pour assurer des sépultures chrétiennes dignes lors des épidémies depeste. Celle de Vétheuil est l'une des plus anciennes du département, avec celle deLa Roche-Guyon, qui remonte aux alentours de1340. La confrérie de la Charité de Vétheuil est confirmée par unebulle pontificale deGrégoire XIII datée du. Elle est placée sous l'invocation duSaint-Sacrement, et son emblème est unehostie entourée de deux anges agenouillés. Elle jouit d'un certain rayonnement dans la région, et compte des membres résidant dans des paroisses parfois éloignées, dontLouis de Mornay auchâteau de Villarceaux. Vers 1900, ne restent plus qu'une demi-douzaine de membres, et en1905, l'institution est supprimé par décision du curé, quand un confrère ivre fait chuter un cercueil. Quelques rares photographies témoignent encore de la tenue vestimentaire des confrères et de leurs rituels. — Une confrérie deSaint-Vincent existe à Vétheuil, à l'instar de la plupart des autres villages viticoles. Pratiquement toutes les sources écrites relatives à cette confrérie ont disparu, mais restent une statue assez fruste du saint patron, ainsi qu'un bâton de confrérie du premier quart duXVIe siècle. Il est classé monument historique au titre objet[29]. — La confrérie de la Vierge a pour but de réunir les meilleurs paroissiennes du village. On n'est pas assuré de son existence avant leXIXe siècle, car c'est de cette époque que datent ses bannières et son bâton de procession. Pendant les dernières décennies, les activités de la confrérie se limitent à la participation aux processions, et c'est lors des fêtes de l'Assomption après la fin de laSeconde Guerre mondiale qu'on assiste à ses dernières manifestations. — La confrérie deSaint-Joseph a laissé comme unique trace un bâton de confrérie qui ne doit pas être antérieur auXVIIe siècle, et qui représente saint Joseph avec l'Enfant Jésus. Toutes les archives ont disparu[30].

  • Trois bâtons de confrérie : saint Vincent, la Vierge, saint Joseph.
    Trois bâtons de confrérie : saint Vincent, la Vierge, saint Joseph.
  • Bâton de confrérie ayant perdu sa statuette.
    Bâton de confrérie ayant perdu sa statuette.
  • Bulle en faveur de la confrérie de la Charité.
    Bulle en faveur de la confrérie de la Charité.
  • Bannière de procession - sainte Anne.
    Bannière de procession - sainte Anne.
  • Bannière de procession - Vierge à l'Enfant.
    Bannière de procession - Vierge à l'Enfant.
  • Bannière de procession - Assomption de la Vierge.
    Bannière de procession - Assomption de la Vierge.

La restauration de l'église

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L'intérêt artistique de l'église Notre-Dame est reconnu assez tôt. En1821, lesous-préfet de Mantes, Alfred de Roissy, adresse un rapport la concernant au préfet deSeine-et-Oise. En1823, le nouveau sous-préfet, M. Cassan, attire encore l'attention de l'administration sur les richesses de l'église. C'est toutefois au curé de Vétheuil de1842 à1860[31], l'abbé Pagnon, que revient le mérite d'entreprendre les démarches nécessaires pour le classement de l'église auxmonuments historiques en1845[32], apparemment par un avènement à la premièreliste de 1840[2]. D'importantes restaurations sont entreprises sous la direction d'Alphonse Durand, élève d'Eugène Viollet-le-Duc ; en témoignent encore de nombreux dessins et relevés, dont Louis Régnier a« le regret d'avoir constaté l'inexactitude sur nombre de points essentiels »[33]. Viollet-le-Duc lui-même ne s'intéresse apparemment qu'aux contreforts de l'abside, qui figurent dans sonDictionnaire raisonné de l'architecture française[34] ; le reste de l'église y est passé sous silence. Après l'abbé Pagnon en 1860, l'abbé Esnot ne donne qu'un bref interlude jusqu'en1862, quand l'abbé Amaury prend le relais[31]. Il s'attache à rendre à l'église son aspect premier, faitdébadigeonner les murs et les piliers, et fait revivre certaines peintures murales[35]. L'abbé Amaury s'occupe en particulier du mobilier, et installe des bancs, fait confectionner unbanc d'œuvre avec des panneaux duXVe siècle, et achète de nombreuses chaises et des prie-Dieu. En1880[31], l'abbé Amaury devientdoyen d'Étampes[36]. Le service des Monuments historiques veille à l'entretien de l'église Notre-Dame au fil des décennies, et fait effectuer les réparations et restaurations nécessaires. Une importante campagne de travaux a lieu en1927, avec notamment la reprise en sous-œuvre d'un pilier de la nef ; la consolidation des voûtes de la nef ; et la restauration de la façade occidentale, avec restitution deshauts-reliefs sur lefronton, qui représentent la Vierge en majesté entre deux anges musiciens, et avaient été bûchés à la Révolution[37].

Plaque commémorative pour le chanoine François Lemaire et Pierre Champion.

En août1944, l'église subit malheureusement des dommages de guerre, quand des combats opposent l'armée allemande en retraite aux premiers éléments de l'armée Patton. Un obus détruit le couronnement de la niche à gauche du porche. Cet élément est rapidement resculpté en imitant son homologue, mais le souffle emporte tous les vitraux (un seul panneau datait de1540 environ, les autres n'étaient que du troisième quart duXIXe siècle[38]). En attendant la pose de nouveaux vitraux à partir de1953, les fenêtres sont en grande partie condamnées par des planches. L'église est plongée dans l'obscurité, et devient humide. Neuf vitraux installés jusqu'en avril1960 sont payés par le l'abbé François Lemaire sur ses propres deniers, et la famille Secordel paie le vitrail n° 19. Lechanoine honoraire François Lemaire est né en1879, et est curé de Vétheuil de1913 jusqu'à sa mort en1972, ce qui en fait le curé le plus longtemps en ministère dans l'histoire de Vétheuil. Il ne peut assister à la pose du dernier vitrail, qui n'a lieu que quelques années plus tard.« Par son total dévouement au sacerdoce, par son abnégation, par le souci constant qu'il a toujours eu de l'entretien et de la mise en valeur de son église, le chanoine Lemaire mérite de rester comme une figure exemplaire de Vétheuil » (Pierre Champion)[39]. En1973, la moitié des panneaux sculptés duretable de laPassion du Christ, duXVIe siècle, sont volés. Entre1982 et1984, une bonne partie des œuvres d'art conservées dans l'église sont restaurées : il s'agit de trente statues (dont vingt-six classées ou inscrites), et de huit tableaux (dont cinq classés ou inscrits). Lecalvaire devant le portail sud est également remis en état à ce moment. — Le chœur ne montre pas de problèmes de solidité jusqu'en1984, quand des fissures apparaissent sous les voûtes. Des travaux de consolidation très importants sont menés de1994 à1997. Entre1984 et1994, les peintures murales de la chapelle de la Charité, devant la première travée du collatéral nord, sont restaurées en deux étapes grâce au mécénat par l'association américaine « Friends ofVieilles maisons françaises »[40].

Description

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Aperçu général

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Plan de l'église.

Régulièrementorientée, l'église se compose d'unenef de quatretravées accompagnée de deuxcollatéraux ; de deux rangs de quatre chapelles flanquant chacun des deux collatéraux ; d'untransept non débordant, dont chacun descroisillons comporte deux travées successives ; d'un avant-chœur de faible profondeur, avec une travée trapézoïdale faisant suite à lacroisée du transept, et deux travées faisant suite aux collatéraux ; et d'un chœur composé d'une travée droite et d'uneabside en hémicycle. Le clocher s'élève au-dessus de la croisée du transept ; une sacristie de deux travées borde le chœur au sud. Des tourelles d'escalier existent de part et d'autre du portail occidental, ainsi que dans l'angle entre croisillon nord et avant-chœur. — La nef possède une élévation à deux niveaux, à savoir l'étage des grandesarcades et l'étage des fenêtres hautes. Elle atteint une longueur de 30,00 m, et une largeur de 22,10 m avec les chapelles et les collatéraux. La hauteur sous les voûtes est de 14,00 m dans la nef, et de 14,00 m dans les bas-côtés et les chapelles. La seconde chapelle du sud est remplacée par unporche ouvert sur l'extérieur. Les noyaux des piliers de la base du clocher, en même temps croisée du transept, datent duXIIe siècle, époque du chœur, mais la travée est assimilée stylistiquement à la nef. Comme seule différence, les murs latéraux sont supprimés et remplacés par desarcs-doubleaux, qui s'ouvrent sur les croisillons. Ceux-ci ressemblent à une travée des collatéraux avec sa chapelle, sauf que la hauteur est la même que dans la nef et la croisée du transept. Quant à l'avant-chœur, ou arrière-transept, sa fonction est d'assurer la transition vers la largeur plus importante du chœur par rapport au reste duvaisseau central. La largeur du chœur équivaut à celle de la nef plus celle d'un collatéral ; en revanche, il est lui-même dépourvu de collatéraux. Il a une longueur de 15,50 m, une largeur de 9,00 m, et une hauteur de 14,00 m, comme dans la nef. À l'est des travées latérales de l'arrière-transept, la vue bute donc contre les murs. La première travée du chœur est recouverte d'une voûte sexpartite, et se subdivise donc en deux demi-travées. L'abside est à sept pans, et est recouverte par une voûte à huit branches d'ogives. Sinon, l'ensemble de l'église est voûté sur descroisées d'ogives simples[41],[42].

Extérieur

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Façade occidentale

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Façade occidentale, dessin d'Eugène Sadoux, vers 1878/80.

La façade occidentale se compose d'un corps central étroit et élevé, organisé en quatre niveaux d'élévation, et de deux ailes latérales aveugles et très sommairement décorées. Elles correspondent aux collatéraux et aux chapelles, et les éléments du décor que l'on trouve ici, à savoir lesgargouilles en haut des contreforts, lesbalustrades à jour et les pinacles, sont les mêmes que sur les élévations latérales des chapelles. Les crochets des pinacles, et lesquadrilobes où deux soufflets affrontés s'inscrivent dans chaque lobe, indiquent clairement que ces parties de la construction appartiennent au style flamboyant, et ont été achevées avant l'arrivée de Jean Grappin à Vétheuil.Léon Palustre situe cet événement en1551, pour une double raison : l'architecte venait d'achever le portail deSaint-Gervais, et Louis de Silly et sa femme Anne de Laval peuvent enfin se réjouir de la naissance de leur héritier, au bout de douze ans de mariage sans enfants. Cet heureux événement motive sans doute le geste de générosité envers l'église de Vétheuil, et l'appel au célèbre maître-maçon italien. Le résultat inspire à Pierre Champion l'appréciation suivante :« Nous avons avec cette façade ouest de Vétheuil un morceau d'architecture original, séduisant, charmant. C'est un peu de gaieté méridionale qui est venue s'installer parmi nous, avec ces balcons qui suggèrent les sérénades par les belles nuits chaudes d'Italie, ces anges musiciens, ces soleils en frise[43], ces fantaisies. On est frappé du contraste entre l'abside duXIIe siècle, sévère, sombre, repliée sur elle-même et cette façade de pierre blonde, un peu exubérante. Quand on la voit sous un ciel bleu d'été, illuminé par le soleil, on pense à l'admiration deChateaubriand devant les monuments de la Grèce antique »[44],[45],[46],[47],[48],[49].

Comme l'a démontré Louis Régnier, la façade occidentale de la nef est entreprise vers1558, après le portail méridional. Elle est accostée de deux élégantes tourelles carrées, qui contiennent des escaliers en colimaçon, et qui s'achèvent par deslanternons de plan octogonal au niveau du quatrième étage. Des vases occupent les plates-formes triangulaires devant les pans obliques des lanternons, ce qui est un trait caractéristique des premières réalisations de Jean Grappin. Desdômes à imbrications coiffent les lanternons, et sont couronnés par des pointes flanquées de quatre volutes, qui peuvent être considérées comme la réponse de la Renaissance auxfleurons gothiques. Sinon, chaque angle desclochetons est occupé par unecolonnettecorinthienne, ce qui est aussi le cas au niveau du troisième et du second étage. À l'intersection entre les étages, courent descorniches avec plusieurs rangs d'oves, ainsi qu'entre le second et le troisième étage, unstylobate arborant descoquilles Saint-Jacques. Pour venir à la portion de la façade comprise entre les tourelles, elle s'amortit par unfronton en arc de cercle, dont la présence ici manque de logique selon les différents auteurs. Ce fronton est précédé d'une balustrade, tout comme les murs du troisième et du second étage, ce qui implique que l'un est placé en léger retrait par rapport à l'autre. Les corniches présentes sur les tourelles se continuent sur la partie centrale de la façade. Le mur du troisième étage est plein et décoré de troismédaillons, dont la sculpture a apparemment été bûchée. Le mur du second étage est ajouré de deux baies en plein cintre, qui sont cantonnées depilastresioniques, qui butent toutefois sur des culs-de-lampe au niveau desimpostes. Chaque baie est surmontée d'une agrafe et de deux bustes humains s'inscrivant dans des médaillons. Deux de ces bustes sont encore intacts[44],[45],[46],[47],[48],[49].

Le premier niveau d'élévation est le plus important, car il comporte le portail, et sa hauteur équivaut à la hauteur réunie des deux étages suivants. Ce niveau se termine par un entablementdorique, dont la monotonie résultant de la répétition destriglyphes et des patères à ombilic contraste avec la légèreté de la Renaissance italienne, qui règne ailleurs sur la façade. Louis Régnier est persuadé que l'entablement a été ajouté après coup. Dans cette hypothèse, ce doit également être le cas du fronton triangulaire, qui arbore le haut-relief déjà mentionné, où apparaît la Vierge en majesté entre deux anges musiciens, accompagnés du soleil et de la lune. Détruit à l'automne 1793, ce haut-relief a été resculpté en 1927. — Le portail proprement dit se compose de deux portes enanse de panier, qui s'inscrivent dans un arc de décharge en plein cintre deux fois plus élevé que les portes. L'archivolte comporte cinq voussures, dont trois sont décorées d'oves, et deux seulement de losanges. La retombée sur des moulures prismatiques, au lieu de pilastres ou colonnettes, rappelle encore l'art flamboyant. Léon Palustre pense en effet que Jean Grappin a continué ici un portail, qu'un autre maître-maçon avait commencé une génération avant lui. Le tympan est occupé par trois niches à statues identiques, dont le décor très enjoué et librement inspiré de l'Antiquité rappelle la première Renaissance sous le règne deFrançois Ier. Le socle réservée à la statue médiane forme en même temps le dais pour le groupe sculpté de la Charité, qui figure sur letrumeau (voir dans le chapitreMobilier). De part et d'autre du tympan, lesécoinçons comportent des anges musiciens en bas-relief, dont seul le violon de l'ange à droite demeure intact. Des deux côtés du portail, les tourelles d'escalier sont épaulées par des contreforts plats, qui prennent l'apparence de pilastres. Chaque pilastre comporte deux niches à statue superposées vers l'extérieur, et deux niches analogues sur lespiédroits de l'arc de décharge. Les dais supérieurs prennent la forme d'édicules, et se distinguent par leur ampleur. Les dais intermédiaires, qui servaient en même temps de supports aux statues du rang supérieur, sont plus modestes, et les socles des statues du rang inférieur sont même assez sobres. Ils sont supportés par des colonnettes à chapiteaux, qui sont d'une facture fantaisiste. — La façade de Vétheuil est l'une des plus remarquables façades Renaissance du département, avecMagny-en-Vexin et Saint-Gervais, qui sont du même architecte ;Belloy-en-France, œuvre d'un maître inconnu ; le porchede Livilliers, bâti par le maître-maçon Garnot Germain ; etLuzarches ; création de Nicolas de Saint-Michel[44],[45],[46],[47],[48],[49].

Portail méridional et élévations latérales

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Collatéral sud.

Le portail méridional se situe au fond du porche, qui occupe l'emplacement de la deuxième chapelle du sud. Il était peut-être d'emblée prévu à cet endroit, car les deux contreforts à la limite avec les travées voisines sont ornés de deux clochetons plaqués, ce qui est sinon seulement le cas des contreforts d'angle. Ceux-ci sont par ailleurs plantés de biais, et à l'instar des autres contreforts des chapelles et collatéraux, ils sont strictement verticaux, ce qui traduit déjà l'influence de la Renaissance. Mais hormis le porche et son portail, les élévations latérales sont de style flamboyant, et les seuls éléments de la Renaissance sont des doubles niches à statues en bas des contreforts d'angle. Lesgâbles des toits en bâtière des chapelles et collatéraux rythment les élévations latérales, et elles sont bien sûr ajourées de larges fenêtres, ce qui les rend bien plus attrayantes que les ailes latérales de la façade. La balustrade à jour, qui reprend le même motif que déjà observé sur la façade, se superpose aux pignons. Ceux-ci sont sommés d'un fleuron, et leurs rampants sont garnis de crochets. Il est à noter que les toits possèdent également des pignons à proximité immédiate desmurs gouttereaux de la nef, ce qui est un artifice pour permettre des fenêtres hautes sans une importante de murs nus entre celles-ci et les grandes arcades. Les pignons tournés vers la nef sont amortis par des pinacles, et des pinacles délimitent également les pignons extérieurs, et servent de couronnement aux contreforts. Comme déjà évoqué, des gargouilles sous la forme dechimères fortement saillantes complètent le décor. Celui-ci se concentre donc sur les parties hautes des élévations latérales. Sinon, hormis les réseaux des fenêtres, qui sont en tiers-point mais possèdent des réseaux placés sous l'influence dominante de la Renaissance, les murs sont seulement scandés d'unlarmier en haut du soubassement des fenêtres. Mais tout comme les larmiers supplémentaires à deux tiers de la hauteur des contreforts, ce ne sont pas des éléments décoratifs, mais ont comme fonction de faire rejaillir les eaux pluviales qui ruissellent le long des murs[50].

Vue sur le porche.

Il n'est certainement pas fortuit que le portail méridional se situe dans un même axe avec l'escalier d'accès à l'église, et la rue de l'Église, axe sur lequel la croix hosannière a également été alignée. Le porche s'ouvre par une arcade en anse de panier, dont la mouluration prismatique renvoie encore à la période flamboyante. Deux niches à statues superposées sont placées à gauche et à droite des piédroits de l'arcade. Les niches sont presque identiques à celles qui garnissent les contreforts qui accostent le portail occidental. Mais au sud, elles sont disposées devant un pilastre ionique, qui supporte un entablement orné de grands losanges, dans lesquels s'inscrivent des rosaces. L'intérieur du porche est entièrement sculpté, et frappe par l'extrême richesse de son ornementation. Les montants latéraux sont subdivisées en quatre travées par des pilastres ioniques, qui supportent un entablement. Dans chaque travée, une niche à statue en plein cintre a été ménagée. Elle est dépourvue de dais, et se termine seulement par une coquille Saint-Jacques. Les pilastres se continuent au-dessus des chapiteaux, et ici tout comme en bas, ils sont agrémentés de losanges enfermant des rosaces. Au niveau supérieur, des panneaux à cinq compartiments s'insèrent entre deux pilastres. Le compartiment central est encore un losange arborant une composition de feuillages, tandis que les autres compartiments sont généralement décorés de dauphins. Ils sont censés exprimer la joie du seigneur et de sa femme face à la naissance de leur héritier. Leplafond à caissons est également remarquable. Il s'appuie sur des arcades en cintre surbaissé, qui reposent sur des consoles plantées au-dessus des pilastres. Le portail lui-même se compose encore de deux portes en anse de panier, qui s'ouvrent entre trois colonnettes plus gothiques que renaissantes. Celle au centre est plus courte, et supporte le socle de laVierge à l'Enfant du trumeau. Le dais ressemble au grand dais au-dessus de la Charité du portail occidental. Plus haut, suivent des panneaux analogues à ceux du plafond à caissons ; puis, deux pilastres cannelés flanquent un arc de décharge en plein cintre, dont le tympan comporte deux niches à statues, qui sont protégées par la colombe de l'Esprit Saint[44],[45],[46],[48],[49],[50].

  • Gâble flamboyant au-dessus du porche.
    Gâble flamboyant au-dessus du porche.
  • Décor au-dessus de la porte de droite.
    Décor au-dessus de la porte de droite.
  • Dais à gauche du porche.
    Dais à gauche du porche.
  • Niches sur le montant de droite du porche.
    Niches sur le montant de droite du porche.
  • Tympan au-dessus des portes.
    Tympan au-dessus des portes.
  • Plafond à arcatures et caissons.
    Plafond à arcatures et caissons.

Chœur

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Abside, vue depuis l'est.

Le chœur de Vétheuil est d'un aspect massif, qui vient de son unique niveau d'élévation, entraînant des contreforts particulièrement saillants. Les collatéraux et déambulatoires, quand ils existent, contribuent au contrebutement du chœur et servent également d'appui aux culées desarcs-boutants, qui sont normalement jugés nécessaires pour donner assez de solidité à de hauts et larges vaisseaux voûtés d'ogives. En l'occurrence, l'abside est libre (sans tenir compte de la sacristie ajoutée à la période flamboyante et agrandie auXIXe siècle), et le maître d'œuvre n'a pas eu d'autre choix que de renforcer les contreforts au maximum. Grâce aux cinq retraites successives par desglacis formantlarmier, ils donnent un rythme à l'architecture, et ne sont pas perçus comme des corps étrangers, dommageables à l'esthétique de l'édifice. Ce sont des contreforts à ressauts caractéristiques de la première période gothique. En réunion avec des absides libres à pans multiples, et sous différentes formes, on les trouve dans le Vexin français àAvernes,Gouzangrez etUs, pour ne citer que quelques exemples. En haut du soubassement des fenêtres, où le mur du chevet diminue d'épaisseur et prend du recul, une coursière fait le tour de l'abside, et les contreforts sont percés d'étroits passages. Viollet-le-Duc y a vu la préfiguration esthétique des arcs-boutants[34]. C'est une erreur chronologique, car les travaux dePhilippe Plagnieux ont démontré que le chœur de l'églisede Saint-Germain-des-Prés possède des arcs-boutants proprement dits depuis sa construction entre1145 et1155 environ[51]. L'abside de Marly-la-Ville, déjà mentionnée, possède par ailleurs le même type de passage. Par ses dimensions plus réduites, elle n'est pas tout à fait comparable avec Vétheuil, où l'association entre oculi et lancettes uniques est du reste un trait original. Rares sont les absides libres à pans multiples encore plus imposantes ; en Île-de-France, on ne peut guère citer que labasilique Saint-Mathurin de Larchant, où les glacis des contreforts sont moins prononcés[52],[53],[54].

Les pans de l'abside sont couronnés par unecorniche, qui se compose de trois pierres de taille, qui sont entaillées de deux cavités concaves et qui reposent sur deuxmodillons seulement moulurés. Les cavités suggèrent de petites arcatures en plein cintre. La même corniche se répète encore en bas de la coursière. Comme la corniche du chœur d'Avernes, c'est une variante de la corniche beauvaisine, où chaque bloc sculpté comporte une arcature en plein cintre, qui est réséquée en deux petites arcatures. Les oculi sont profondément enfoncés dans le mur, car contrairement aux lancettes, leur ébrasement est plus faible à l'intérieur. Comme particularité, l'ébrasement se continue en partie derrière les contreforts, qui sont entaillés de cavités concaves à ce niveau, ce qui évite l'impression d'une maladresse de la part de l'architecte. Les oculi sont entourés d'un boudin et d'une gorge. Le décor des lancettes est plus élaboré. Elles sont cantonnées de deux fines colonnettesen délit, qui portent des chapiteaux bien fouillés, sculptés de feuillages, ou de crochets végétaux encadrant des fruits d'arum. Les tailloirs sont des tablettes moulurées qui se continuent jusqu'aux contreforts. Les archivoltes sont au profil d'un tore dégagé, et sont surmontées d'un cordon de fleurs de violette excavées, évoquant des étoiles. Sur les pans de l'abside, les cordons butent contre les contreforts ; au nord et au sud, ils retombent initialement sur deux modillons, qui sont à présent devenus complètement méconnaissables. Le décor architectural est complété par les losanges que les tuiles polychromes dessinent sur le toit, à l'image d'un usage répandu enBourgogne[52].

  • Corniche et mouluration des oculi.
    Corniche et mouluration des oculi.
  • Approche depuis la rue du Moutier.
    Approche depuis la rue du Moutier.
  • Vue rapprochée du chevet.
    Vue rapprochée du chevet.
  • Pan sud de l'abside.
    Pan sud de l'abside.
  • Archivolte et chapiteaux des lancettes.
    Archivolte et chapiteaux des lancettes.

Clocher

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Clocher, étage de beffroi.

La tour atteint une hauteur de 34 m sans le toit à la hache couvert d'ardoise, qui mesure 8 m de haut[55]. L'unique étage debeffroi s'appuie sur un étage intermédiaire, qui est aveugle et en grande partie caché par les toitures. Ce serait un ancien étage de baies subsistant du clocher roman. Sa fonction est aujourd'hui d'éviter que les baies du clocher ne soient obturées par les toitures. Il se termine par un cordon de têtes de clous ou de pointes-de-diamant. Par sa physionomie générale, le clocher de Vétheuil s'inscrit dans la lignée des clochers gothiques du Vexin français, qui a été inaugurée par le clocher central deNucourt, et dontAuvers-sur-Oise est le représentant le plus célèbre, mais pas le plus abouti. D'autres exemples sontLe Bellay-en-Vexin,Champagne-sur-Oise,Cléry-en-Vexin,Grisy-les-Plâtres etJouy-le-Comte. Selon un procédé déjà utilisé à la période romane tardive, les contreforts de l'étage de beffroi sont souvent remplacés par des colonnettes, ce qui n'est pas le cas à Vétheuil, tout comme à Jouy-le-Comte et au Bellay, où apparaissent en revanche des clochetons flamboyants. Les contreforts sont plats et assez discrets. Les angles entre deux contreforts sont occupés par une colonnette appareillée à chapiteau, dont le tailloir est une tablette moulurée, qui est partagée par les contreforts et les chapiteaux des baiesabat-son. Les colonnettes d'angle sont presque systématiques sur les clochers gothiques de la région, et ne manquent guère qu'à Jouy-le-Comte. Chaque face du clocher est ajourée de deux baies en tiers-point gémelées, qui sont élevées et bien proportionnées, et confèrent au clocher une certaine élégance et légèreté. Les baies s'ouvrent entre six colonnettes appareillées aux chapiteaux de crochets, et possèdent une triple archivolte torique, qui est surmonté d'un cordon de feuillages. Les deux cordons des deux baies contigües retombent sur trois chimères saillantes, comme au Bellay-en-Vexin. Comme particularité, les baies du clocher sont également flanquées de colonnettes à chapiteaux vers l'intérieur, ce qui est rare, et les triples archivoltes au-dessus des baies d'un clocher sont également rares. En ce qui concerne la corniche moulurée, elle est certainement contemporaine du toit. Rien ne permet d'affirmer que la construction d'uneflèche en pierre était initialement projetée, car dans ce cas, destrompes devraient exister dans chaque angle, à l'intérieur, et les clochers gothiques du Vexin sont généralement coiffés d'unebâtière. La fin abrupte des contreforts montre néanmoins qu'une autre forme de couverture devait être prévue auXIIIe siècle[8],[56],[57].

Intérieur

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Nef et croisée du transept

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Nef, vue vers l'est.
Croisée, vue vers le nord.

La nef frappe d'abord par son étroitesse, mais aussi par son élancement et son harmonie. Comme dans toutes les nefs relativement étroites, comme par exempleChars, Magny-en-Vexin etSanteuil, le regard est naturellement guidée vers l'espace qui lui succède à l'est, en l'occurrence le chœur. La largeur réduite est commandée par la distance entre les piles du clocher, dont les noyaux datent duXIIe siècle. On aurait toutefois pu opter pour une solution de transition vers un vaisseau plus large, telle qu'on l'a adopté entre la base du clocher et le chœur. Si cela n'a pas été fait, le motif pourrait être la réutilisation des fondations des piliers de l'ancienne nef, comme àGoussainville, mais l'existence ancienne d'une nef à grandes arcades resterait à démontrer. En tout cas, on a préféré un plan à collatéraux et chapelles latérales, et l'église Notre-Dame de Vétheuil fait ainsi preuve de son ambition d'égaler les églises des villes. Dans le Vexin français, seule l'église de Magny et lacathédrale Saint-Maclou de Pontoise adoptent un tel plan à double collatéraux. Avec ce plan et sa façade somptueuse, l'église de Vétheuil affirme son caractère exceptionnel. Malgré ses qualités esthétiques certaines, l'architecture des parties flamboyantes ne mérite pas ce qualificatif. Ici l'architecte suit les tendances de son époque, et emploie des piliers ondulés, dans lesquels se fondent les grandes arcades et les nervures des voûtes. Contrairement à l'usage général, chaque pilier comporte deux niches à statues, ce qui confère un caractère particulier à la nef de Vétheuil. Sinon, les piliers comportent un renflement de chaque côté, qui correspond à la retombée des grandes arcades et desarcs-doubleaux. Le concept et le plan sont donc proches du pilierchartrain. La forme simplifié des bases indique une période de construction déjà avancée dans leXVIe siècle. Ce sont de simples plinthes galbés, délimités par des boudins en haut et en bas. En même temps, l'arc en tiers-point règne encore partout, et les profils des arcades sont prismatiques. Elles représentent deux tiers de la hauteur des élévations latérales, comme dans les nefs aveugles de la période flamboyante, où l'éclairage par la lumière naturelle est assuré indirectement, par les baies des collatéraux. L'architecte a néanmoins ménagé des fenêtres hautes, ce qui à la période flamboyante est réservé aux édifices les plus importants, comme par exempleSaint-Étienne de Beauvais ou Saint-Maclou de Pontoise. Les fenêtres sont à trois formes en plein cintre, surmontées d'une autre arcature ou de soufflets et mouchettes simplifiées, mais nettement plus étroites que les travées. Elles descendent à peine plus bas que les lunettes des voûtes, et se rapprochent d'une façon étonnante des grandes arcades. Dans le cas d'un voûtement d'ogives, ceci n'est possible que grâce à des toits en bâtière indépendants pour chacune des travées[58],[59].

En dépit d'un style flamboyant encore assez clairement affirmé, quelques détails trahissent que la nef n'a pas été entièrement achevée à la période gothique. En premier lieu, le premier et le second doubleau retombent sur lestailloirs demi-octogonaux de chapiteaux corinthiens placés en pointe. Ce constat pourrait donner raison au dessin de 1557, où les premières travées de la nef ne paraissent pas, même si le dessin pourrait suivre un croquis établi plusieurs années plus tôt, et s'il pose davantage de problèmes qu'il ne résout (Pierre Champion[60]). En second lieu, les dais des niches à statues des troisièmes piliers au nord et au sud sont de style Renaissance, alors que les autres sont flamboyants. Vu les chapiteaux du second ordre, on se serait attendu au cas contraire, mais les socles des statues des premiers piliers au nord et au sud sont tout au moins de style Renaissance. En troisième lieu, au revers de la façade, les grandes arcades retombent sur les tailloirs carrés de gros chapiteaux Renaissance, qui ont pour supports des demi-colonnes engagées dans les murs. Chacun des tailloirs accueille également une fine colonnette à chapiteau, qui est réservé aux nervurs de la voûte. Ces différents éléments de la Renaissance sont dommageables pour les lignes claires qui caractérisent la nef, d'autant plus que l'ajout de ces quelques éléments ne suffisent pas pour en faire un édifice conforme à l'esprit de la Renaissance. L'effet général est moins maladroit qu'à Montfort-l'Amaury, où la nef flamboyante est également décorée dans le goût de la Renaissance. Les voûtes, qui sont établies sur descroisées d'ogives simples, renouent avec la sobriété du style flamboyant, et ont de fins doubleaux pas plus épais que les ogives. Les quatre doubleaux autour de la croisée du transept, en même temps base du clocher, forment bien sûr exception, et sont nettement plus forts. La mouluration se limite à trois gorges de part et d'autre duméplat de l'intrados. La voûte sous le clocher comporte en son centre un trou pour la remontée et la descente des cloches[58],[59].

Collatéraux, chapelles et croisillons

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Bas-côté sud,3e travée, vue vers l'est.

Les collatéraux ou bas-côtés sont délimités par les grandes arcades de la nef d'un côté, et par les doubleaux ouvrant dans les chapelles de l'autre côté. Ils ont donc assez peu de caractère propre, à l'exception toutefois des délicats petits portails Renaissance à l'ouest, qui permettent l'accès aux tourelles d'escalier de la façade. Les chapelles ne sont pas beaucoup plus intéressants sur le plan architectural, mais elles renferment un mobilier riche et varié, qui fait tout leur intérêt. — Les doubleaux séparant deux travées d'un collatéral sont aussi forts que les grandes arcades, contrairement aux doubleaux de la nef. En revanche, les doubleaux vers les chapelles sont plus fins. Les voûtes ne sont pas sans défauts. Plusieurs doubleaux sont déformés et loin d'être symétriques ; d'autres ne correspondent pas tout à fait à la lunette de la voûte. Les voûtes sont établies sur des croisées d'ogives simples, et ont le plus souvent desclés de voûte pendantes sans prétention, ou sinon des rosaces ou des écussons. Dans la troisième travée du collatéral nord et dans la chapelle voisine, un carré relie quatre clés secondaires entre elles. À l'instar de la nef, on observe une transition vers le recours à des supports de type Renaissance de l'est vers l'ouest. Des chapiteaux Renaissance se trouvent dans la première chapelle au nord et au sud, ainsi que dans la seconde chapelle du nord, mais côté ouest seulement. Tous ces chapiteaux sont dérivés du corinthien, et agrémentés de têtes humaines saillantes. Ce sont généralement des têtes masculines, souvent barbues, parfois réalistes, parfois caricaturales. On trouve la même fantaisie dans le collatéral nord de la cathédrale de Pontoise.

Malgré ces chapiteaux Renaissance, les piliers sont ondulés et donc flamboyants, sauf au revers de la façade. Certains piliers à l'intersection entre collatéraux et chapelles sont plus complexes, et comportent plus que les trois ondulations habituelles (quatre pour les piliers des grandes arcades, car ils sont entièrement libres). Dans l'angle nord-est de la troisième chapelle du nord, et dans l'angle sud-est de la troisième chapelle du sud, les nervures de la voûte retombe sur un cul-de-lampe. Dans l'angle sud-ouest de la même chapelle, près du porche, on trouve exceptionnellement une colonnette à chapiteau, et à l'est de la quatrième chapelle du nord, le doubleau retombe sur un chapiteau Renaissance. Toutes ces exceptions ne s'expliquent pas par une interruption du chantier. Les croisillons du transept sont beaucoup plus réguliers, et d'une facture assez simple, sans différence de caractère notable avec les collatéraux. Les clés de voûte sont ornées de découpages flamboyants et d'écussons, sauf dans la seconde travée du nord, où l'oin trouve déjà une clé pendante. Il n'y a pas de supports dans les angles près des extrémités nord et sud du transept. Les fenêtres orientales sont désaxées en raison des murs de l'avant-chœur, qui ne laissent pas les chevets des croisillons entièrement libres. Les réseaux des fenêtres sont purement flamboyants, mais les formes sont déjà très assagies au nord. Avec les clés de voûte, cette différence montre que le croisillon sud a été achevé le premier.

Chœur

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Chœur, vue vers l'est.
Chœur, vue vers l'est.
1re travée, élévation nord.

Le chœur est précédé par les trois travées de l'arrière-transept ou avant-chœur, qui permettent la transition des trois travées du transept vers le vaisseau unique du chœur. La travée d'axe est de plan trapézoïdal, et elle s'élargit successivement vers l'est. Elle est séparée des deux petites travées par deux doubleaux successifs. Le plafond est une sorte de voûte en berceau très surbaissé, sans la moindre nervure. Les petites travées sont dénuées de caractère. Elles n'ont pas de fenêtres, et leurs voûtes en berceau, orientées dans le sens est-ouest, sont dépourvues de formerets. Les colonnettes qui flanquent l'arc triomphal côté avant-chœur restent sans emploi, mais le mur au-dessus prend appui sur les tailloirs de leurs chapiteaux. Plus que les arcades reliant le chœur au clocher, qui selon Pierre Champion auraient été abattues après leur construction, puis remplacées, cette anomalie prouve que le sort du clocher était encore en suspens au moment de l'achèvement du chœur. Dans l'église de Rully, on a résolu le même problème à l'intersection entre nef et base du clocher d'une façon similaire, mais beaucoup plus élégante.

Le chœur étonne par sa grande profondeur, et séduit par le bel effet graphique desoculi et fenêtres des nombreux pans de son abside, sept au total. La première demi-travée est aveugle, et augmente donc visuellement la distance du chevet ; la diminution progressive de la largeur va dans le même sens. La seconde demi-travée est éclairée par un oculus et une fenêtre àlancette simple, tout comme les pans de l'abside. Avec neuf fenêtres et autant d'oculi, les ouvertures sont nombreuses, mais la surface vitrée est globalement assez peu importante, car le fortébrasement des lancettes réduit leur largeur effectif ; les soubassements des fenêtres sont élevés ; une portion de murs nus s'interpose entre les fenêtres et les oculi ; et ces dernières ne s'inscrivent pas directement dans les formerets de la voûte. En plus, les baies sont pourvues de vitraux polychromes, qui tamisent la lumière. Le chœur est donc bien plus sombre que la nef, mais le fond de l'abside est néanmoins plus généreusement éclairé par le jour entrant, et l'espace au-dessus de l'ancien maître-autel est naturellement illuminé par le soleil. Ce phénomène s'observe déjà depuis le milieu de la nef, et confère au chœur une aura mystérieuse. Les nervures des voûtes, nettement proéminentes par rapport aux voûtains, sont mises en exergue par une meilleure exposition à la lumière, et se détachent devant les surfaces des voûtains, qui sont plongées dans l'ombre paraissent presque noires. Le maître d'œuvre de la fin duXIIe siècle a ainsi mis en place un savant jeu d'ombre et de lumière. En réunion avec l'effet graphique, il fait un peu oublier l'austérité de cette partie de l'édifice[61],[8],[62].

Le riche décor flamboyant de la porte de la sacristie et de la porte qui lui fait face au nord serait rapporté, d'après Pierre Champion[63]. L'auteur ne donne pas son avis sur la baie gothique qui encadre lapiscine liturgique au sud-est. Hormis ces éléments remarquables, le décor est en effet presque entièrement absent dans le chœur : il se limite aux chapiteaux, culs-de-lampe et clés de voûte, mais les colonnettes, ogives, formerets et doubleaux sont bien sûr utilisés de sorte à produire eux aussi un effet décoratif. Ceci se voit notamment entre les pans de l'abside, dont l'étroitesse permet de faire retomber les formerets sur de fines colonnettes à chapiteaux, qui accostent les ogives, et reposent par leurs bases sur les mêmes tailloirs que les ogives. Ces tailloirs se situent aux niveaux des impostes des lancettes. Leur plan équivaut à trois tailloirs carrés fusionnés, et ils sont portés par trois chapiteaux de crochets également fusionnés, sculptés dans un seul bloc. Ainsi, des faisceaux de trois colonnettesappareillées séparent les pans de l'abside. Les ébrasements des fenêtres commencent déjà derrière les tailloirs, et touchent presque aux colonnettes, ce qui évite des espaces nus entre les supports et les fenêtres. Les colonnettes peuvent donc être perçues comme encadrement des fenêtres, d'autant plus que les tailloirs concordent avec leurs impostes. Mais l'importance des ébrasements fait que la largeur réelle des vitraux ne représente que la moitié de la distance entre deux faisceaux de colonnettes[61],[8],[62].

La situation est différente dans la partie droite du chœur, où l'architecte n'a pas craint les murs nus. La partie droite est subdivisée en deux demi-travées, qui sont recouvertes ensemble par une voûte sexpartite. C'est une disposition courante à la première période gothique, qui est plus couramment utilisée dans les églises importantes, mais aussi dans les nefsd'Angicourt,Nesles-la-Vallée etSaint-Frambourg de Senlis, ou dans les chœursd'Avernes,Fontenay-en-Parisis etGonesse. Les deux branches d'ogives supplémentaires retombent sur des culs-de-lampe, qui accueillent également les colonnettes des formerets. C'est le niveau des chapiteaux de ces colonnettes, qui est le même que dans l'abside, et la largeur plus importante par rapport aux pans de l'abside, qui explique l'arc en plein cintre décrit par les formerets : contrairement à ce que croit Pierre Champion, ce n'est pas une reminiscence de l'architecture romane. Les culs de lampe sont sculptés de têtes humaines à l'expression malheureuse. Au nord, le personnage au milieu tient une bourse ; au sud, un décor de chapiteau occupe le centre. Les ogives sont au profil d'une arête entre deuxtores. L'arc triomphal et le doubleau intermédiaire sont au profil très répandu d'une plate-bande entre deux tores dégagés. Leursfûts sont nettement plus forts que ceux des ogives et formerets qui les accostent. Les tailloirs et chapiteaux des ogives sont ici plantés de biais, face aux ogives. Les clés de voûte sont décorées de discrètes couronnes de feuillages. Une tête humaine se profile devant la clé de l'abside[61],[8],[62].

D'une façon ou d'une autre, de nombreux architectes de la première période gothique ont utilisé des éléments à vocation fonctionnelle pour atténuer la sobriété de l'architecture. Ce qui fait l'originalité de l'abside de Vétheuil, sont les oculi au-dessus des lancettes. Ils existent également dans le chœur de lacollégiale Notre-Dame de Mantes-la-Jolie, où ils éclairent seulement les tribunes, et dans le chœurde Jouy-le-Moutier, où ils servent de fenêtres hautes, et n'apparaissent pas au chevet. Les fenêtres hautes des nefs sont leur emploi le plus fréquent (Grisy-les-Plâtres,Marly-la-Ville,Saint-Ouen-l'Aumône,Vallangoujard, etc.). Rares sont les absides à pans multiples qui présentent deux niveaux de fenêtres superposées, mais ne possèdent pas de déambulatoire. Dans ce sens, c'est l'abside de Marly-la-Ville qui se rapproche le plus de Vétheuil. Ici, chaque pan est percé de deux lancettes superposées[62].

  • Clé de voûte de l'abside.
    Clé de voûte de l'abside.
  • Piscine liturgique.
    Piscine liturgique.
  • Chœur, vue vers l'ouest.
    Chœur, vue vers l'ouest.
  • Détail de l'abside.
    Détail de l'abside.
  • Chapiteaux de l'abside.
    Chapiteaux de l'abside.
  • Chapiteaux du doubleau intermédiaire.
    Chapiteaux du doubleau intermédiaire.

Mobilier

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Malgré les pertes auXVIIIe siècle[64] et sous la Révolution française, l'église Notre-Dame possède toujours un mobilier riche et varié. Selon la formule employée par Louis Régnier, il fait de l'église un véritable musée[65], et elle occupe à ce titre une place spéciale parmi les églises ducanton de Magny-en-Vexin. À l'intérieur de l'église, quatorze statues sont classées monument historique au titre objet, ce qui est loin de représenter la totalité des statues. Sont également classées au titre objet, la Vierge à l'Enfant sur le trumeau du portail sud[66] ; le groupe sculpté représentant la Charité sur le trumeau du portail ouest[67]. En dehors du statuaire, six autres éléments du mobilier sont classés au titre objet, dont le bâton de la confrérie Saint-Vincent, qui a déjà été signalé. Enfin, les vantaux en bois taillé des deux portails sont classés au titre immeuble[68],[69].

Statues

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Quatorze statues à l'intérieur de l'église, ainsi que deux statues placées à l'extérieur, sont classées monument historique au titre objet. D'autres ont une certaine qualité artistique et son mentionnées par les auteurs. Plusieurs parmi elles sont désignées comme étant classées par des écriteaux dans l'église, mais ne sont pas répertoriées dans labase Palissy. Les statues sont présentées dans le sens des aiguilles de l'horloge : d'abord les statues placées dans les niches des piliers de la nef, en commençant avec le premier pilier du nord, puis celles qui se trouvent dans les chapelles.

  • Sainte Marguerite.
    Sainte Marguerite.
  • La Prudence.
    La Prudence.
  • Saint Clément pape.
    Saint Clément pape.
  • Saint Pierre.
    Saint Pierre.
  • Saint Jean l'Évangéliste.
    Saint Jean l'Évangéliste.
  • Saint Paul apôtre.
    Saint Paul apôtre.
  • Femme au tombeau.
    Femme au tombeau.
  • Sainte Jeanne.
    Sainte Jeanne.
  • Saint Jacques le Majeur.
    Saint Jacques le Majeur.
  • Saint Christophe.
    Saint Christophe.
  • Vierge à l'Enfant.
    Vierge à l'Enfant.
  • Christ au tombeau.
    Christ au tombeau.
  • Saint Jean-Baptiste.
    Saint Jean-Baptiste.
  • Christ de pitié.
    Christ de pitié.
  • Notre-Dame de Grâce.
    Notre-Dame de Grâce.
  • Sainte Marie-Madeleine.
    Sainte Marie-Madeleine.
  • Saint Côme.
    Saint Côme.
  • Saint Damien.
    Saint Damien.
  • Vitrine avec 4 statuettes.
    Vitrine avec 4 statuettes.
  • Un diacre.
    Un diacre.
  • Sainte Marie-Madeleine.
    Sainte Marie-Madeleine.
  • Sainte Véronique.
    Sainte Véronique.
  • Saint Blaise.
    Saint Blaise.
  • Saint Vincent.
    Saint Vincent.
  • Saint Sébastien.
    Saint Sébastien.
  • Saint Maurice.
    Saint Maurice.
  • Saint Maclou.
    Saint Maclou.
  • Sainte Barbe.
    Sainte Barbe.
  • Vierge à l'Enfant.
    Vierge à l'Enfant.
  • La Charité.
    La Charité.

Retable de la Passion

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Retable de la Passion.
Vue rapprochée : Descente de croix et Mise au tombeau.

Le retable de laPassion du Christ, en bois taillé peint et doré (classé[106]) date du premier quart duXVIe siècle, et a été confectionné par unemanufacture aux Pays-Bas. Il présente l'organisation habituel de ce type de retable, qui datent tous de la seconde moitié duXVe et de la première moitié duXVIe siècle : un compartiment central, qui mesure 92 cm de large et 225 cm de haut, est réservé à la scène de laCrucifixion, et est flanqué de deux compartiments plus basses, qui mesurent seulement 130 cm de haut. Dans le compartiment central, les deux larrons sont visibles de part et d'autre de Jésus-Christ. En bas, la Vierge Marie défaille entre les bras desSaintes Femmes. Lesailes latérales contiennent chacune trois scènes différentes, à savoir le baiser deJudas ainsi queMalchus terrassé par saint Pierre au premier plan ; laflagellation du Christ ; lePortement de Croix, oùSimon de Cyrène aide Jésus tandis que les Saintes Femmes et saint Jean suivent au second plan ; laDescente de croix, où la sainte Marie s'évanouit pour une seconde fois au premier plan ; laMise au tombeau ; et laRésurrection de Jésus. La partie supérieure de chaque compartiment est occupé par desdais flamboyants finement ciselés et dorés, et par des arcatures aux réseaux flamboyants à l'arrière-plan des dais. À l'exception de ce décor, le retable a été dépecé et volé en deux étapes, en1966 et1973. Beaucoup de retables ont connu le même destin, dont la totalité des quinze retables de ce type qui existaient dans le département de l'Oise. En 1999 et 2007, les deux premières scènes ont été retrouvées dans le commerce d'antiquités en Belgique. Plus récemment, la cinquième et la sixième scène ont également pu être récupérées. La scène centrale et deux petites scènes sont encore provisoirement remplacées par des panneaux peints. Louis Régnier souligne que les costumes des personnages sont volontairement pittoresques et variées, et« que les physionomies de Marie, de saint Jean et des Saintes Femmes sont agréables et d'une expression simple et vraie, en quoi elles contrastent avec celles des bourreaux et de la soldatesque, bestiale à souhait »[107].

Quatre panneaux de retable peints à l'huile sur bois sur leurs deux faces devaient servir de volets au retable de la Passion. Ils sont apparemment classés avec le retable[106]. Les deux petits panneaux mesurent 80 cm de haut sur 32 cm de large, sans les cadres ; les grands panneaux mesurent 130 cm de haut sur 115 cm de large, également sans les cadres. Les peintures sont d'école flamande et datent de la fin duXVe ou duXVIe siècle. Les faces principales sont polychromes et ont été nettoyées en 1830 et en 1859. Les revers, que l'on voyait lorsque les volets étaient fermés sur le retable de la Passion, les jours ordinaires de la semaine, sont peintes en grisaille, et entrompe-l'œil. Ces grisailles ont longtemps été négligées. D'après Pierre Champion, elles auraient même été recouvertes d'une grossière couche de badigeon vers1970 /1980[70], ce qui devrait être une erreur, car Louis Régnier les a décrites en 1910, et attiré l'attention sur la valeur de ces œuvres. La décoration des revers par des grisailles était un usage courant auxPays-Bas à l'époque de la réalisation du retable. Sur les petits panneaux, les peintures polychromes représentent leCouronnement de la Vierge :Dieu le père est visible sur le panneau de droite, et la Vierge Marie assise sur le panneau de gauche. Il est plus courant que la Vierge soit couronnée par les trois personnes de lasainte Trinité, mais une composition semblable à celle de Vétheuil se trouve, par exemple, sur le tympan du portail de la Vierge de lacathédrale Notre-Dame de Paris. Les grisailles représentent respectivementsainte Catherine et sainte Barbe, qui sont fréquemment réunies par les peintres néerlandais. Elles ne sont normalement pas visibles. Sur les grands panneaux, les scènes représentées en couleurs sont laMise au tombeau et l'entrée à Jérusalem. En haut, l'apparition de Jésus à Marie-Madeleine est représentée en miniature. Les grisailles représentent respectivement saint Jean l'Évangéliste et la Vierge Marie dans sonoratoire, mais le texte apparaissant sur lephylactère, qui est une citation de l'Évangile selon Luc (1, 38), indique qu'il s'agissait initialement d'uneAnnonciation. La colombe de l'Esprit Saint parle également dans ce sens. L'archange Gabriel a dû disparaître[108]. Il est à noter que le panneau de la Mise au tombeau est accroché au revers de la façade, et non dans la chapelle, interdite d'accès, où sa place est occupé par un panneau différent, dont le sujet n'est pas visible depuis le collatéral. Pour la même raison, le petit panneau avec la Vierge Marie n'est pas non plus visible au public.

  • Dieu le père.
    Dieu le père.
  • Mise au tombeau.
    Mise au tombeau.
  • Entrée à Jérusalem.
    Entrée à Jérusalem.

Tableaux

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L'Adoration du saint nom de Jésus.

Un unique tableau est classé monument historique au titre objet.

  • L'Assomption, d'après Laurent de La Hyre.
    L'Assomption, d'aprèsLaurent de La Hyre.
  • Agonie au jardin des Oliviers, par Pierre-Marie-Gabriel Bouret.
    Agonie au jardin des Oliviers, par Pierre-Marie-Gabriel Bouret.
  • Saint Jacques le Majeur, d'après Guido Reni.
    Saint Jacques le Majeur, d'aprèsGuido Reni.
  • Christ en croix.
    Christ en croix.
  • Saint Jacques le Majeur.
    Saint Jacques le Majeur.
  • L'Assomption.
    L'Assomption.

Peintures murales

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Chapelle de la Charité, peintures murales côté ouest.
Chapelle de la charité, peinture côté nord - histoire de Tobit ?
Les dix vieillards de l'Apocalypse.

Les surfaces murales et la voûte de la chapelle de la Charité sont entièrement recouvertes de peintures murales à partir du soubassement des fenêtres. Celles sous la voûte, qui représentent leTétramorphe, et celles en haut du mur occidental, qui représentent probablement les dix vieillards de l'Apocalypse qui adorent Jésus-Christ, ont été complètement dénaturées par un « rafraichissement » en1773. Elles ont été repeintes sans tenir compte des teintes et des détails de l'iconographie d'origine, et au nord, unePietà en miniature remplace ainsi l'Agnus Dei. La date de la mauvaise restauration est indiquée sur une inscription en bas des tableaux du mur occidental, qui restent les plus intéressants :« Messire Gabriel MORIN Secrétaire du Roi Bienfaiteur de cette confrérie décédé à Paris en l'an 1771 ; dont le Père avait été Prévôt, est mort dans son année d'exersice[sic], lui a Léguée par Testamment une somme de 300" qui ont été employées en l'année 1773 pour Lambrisser la Chapelle et en rafraîchir les Peintures, qui avaient été Peintes autrefois aux dépens de Robert Bouché prévôt, et de Jean Grisau échevin... Elle fut restaurée en 1829 pendant l'exercice de Dupré prévôt et Heudé échevin..........[sic] ». Le tableau supérieur montre au centre la résurrection des morts le jour duJugement dernier ; à gauche, la foule de ceux qui ont été admis au paradis, protégés par les anges ; et à droite, ceux qui ont été envoyés en enfer, retenus par des diables. Le tableau inférieur montre une procession funéraire des membres de la confrérie de la Charité, qui enterrent l'un de leurs confrères, et sont vêtus de leurs habits spécifiques, que l'on voit également sur des photos prises à la fin duXIXe siècle. La personne en tête de cortège est letintelier, dont letabard de couleur rouge, est semé de larmes et de motifs funèbres. L'officier suivant est le porte-bannière, dont la bannière rouge arbore le même emblème qui se voit également au-dessus de la porte de la chapelle. Viennent ensuite le porte-croix et deux porte-torches, puis le chapelain particulier de la confrérie ensurplis. Le cercueil est porté par quatre frères, qui sont entourés d'autres porte-torches. Tous les confrères sont vêtus d'une courte robe noire et d'une écharpe rouge, dite chaperon. Cette représentation est d'un grand intérêt historique. Les peintures autour de la fenêtre, au nord, sont également liées à la confrérie. Elles illustrent apparemment lelivre de Tobit, qui est à l'origine de la piété envers les morts, mais les quatre tableaux sont devenus mal déchiffrables, car des fragments de deux époques différentes se superposent ici. Les peintures d'origine reviennent donc à la surface sous les couches de peinture de 1773. À gauche, les habitants de Vétheuil présentent à un haut dignitaire ecclésiastique, à fin d'approbation, les statuts de la société[113].

Des peintures murales enveloppent les trois quarts des deux piles occidentales de la croisée du transept. Celles sur la pile sud-ouest représentent apparemmentle bon larron etle mauvais larron, qui ont été crucifiés aux côtés de Jésus-Christ. Ces peintures, que Pierre Champion passe sous silence, n'ont rien d'authentique. Au début duXXe siècle, on n'y voyait plus que l'inscriptionINRI, et en 1854, le baronFerdinand de Guilhermy pouvait encore y identifier les vestiges d'uneDescente de croix. En revanche, les peintures sur la pile nord-ouest datent en partie d'origine, et le reste a été restitué en tenant compte des traces encore présentes sur place au moment de la restauration. Cependant, le motif principal, à savoir le Christ en croix entre la Vierge Marie et saint Jean, manque aujourd'hui. Ce que l'on voit actuellement sur la face sud-ouest de la pile correspond à l'observation de Louis Régnier, qui dit que les restes de peintures produisent l'effet detapisseries, qui épousent la forme du pilier. Elles sont portées par de petits anges à gauche, en haut et à droite. Sur la face nord-ouest, trois grands personnages et une petite figure ont seulement été ébauchés, ou datent d'origine, c'est-à-dire de la seconde moitié duXVIe siècle selon Louis Régnier. Les vestiges sur la face sud-est, qui comportent desphylactères en caractères gothiques, sont malheureusement en partie cachés par la chaire à prêcher[114].

  • Chapelle de la Charité, peintures côté nord.
    Chapelle de la Charité, peintures côté nord.
  • Pile sud-ouest de la croisée, face nord-est.
    Pile sud-ouest de la croisée, face nord-est.
  • Pile sud-ouest de la croisée, face nord-ouest.
    Pile sud-ouest de la croisée, face nord-ouest.
  • Pile nord-ouest de la croisée, face sud-ouest.
    Pile nord-ouest de la croisée, face sud-ouest.
  • Détail du motif précédent (en bas à droite).
    Détail du motif précédent (en bas à droite).
  • Pile nord-ouest de la croisée, face nord-ouest.
    Pile nord-ouest de la croisée, face nord-ouest.

Mobilier liturgique

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Clôture de chapelle, détail.
Fonts baptismaux.
Banc d'œuvre.
Coffre (actuellement autel).
Chaire à prêcher.

La clôture de la chapelle de la Charité, lesfonts baptismaux et lachaire à prêcher sont classés au titre objet.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Coordonnées trouvées à l'aide de Google maps.
  2. a etb« Église Notre-Dame de Vétheuil », noticeno PA00080225, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture.
  3. « Escalier d'accès », noticeno PA00080226, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture.
  4. a etb« Croix devant l'église », noticeno PA00080224, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture.
  5. Régnier 1910,p. 9.
  6. Amaury 1865,p. 12.
  7. Gatin 1900,p. 173-174.
  8. abcd eteDuhamel 1988,p. 8-9.
  9. Voir une étude fondamentale à ce sujet :PierreCoquelle, « Les clochers romans du Vexin français et du Pincerais »,Mémoires de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, Pontoise, s.n.,vol. 25,‎,p. 47-66(ISSN 1148-8107,lire en ligne).
  10. Duhamel 1988,p. 328-329.
  11. a etbChampion 1986,p. 3.
  12. Pour ce paragraphe sauf pour les affirmations sourcées par d'autres références :Champion 1995,p. 12-14.
  13. La statue actuelle ne date que du milieu duXIVe siècle ; voir dans le chapitreMobilier.
  14. Gatin 1900,p. 174.
  15. Témoignage recueilli par Pierre Champion, p. 15-16. John James est connu notamment comme auteur deThe master masons of Chartres, Boydell & Brewer,, 200 p.(ISBN 0-646-00805-6,lire en ligne).
  16. Champion 1995,p. 14-18.
  17. Apparemment Champion s'est laissé induire en erreur par L.-A. Gatin (p. 172-173), qui suppose que le chœur gothique servait de chapelle à une communauté religieuse restreinte jusqu'à la construction de la nef. Gatin déduit la présence d'une communauté religieuse du nom de la rue du Moutier, bien que ce terme ne désigne pas nécessairement un monastère. Il s'est laissé sans doute influencer par l'abbé Amaury (p. 12), qui prétend sans preuve que l'église Notre-Dame était une collégiale desservie par des moines Bénédictins. Le chapitre aurait été fondé par Jeanne d'Évreux.
  18. Reproduite aussi dansChampion 1995,p. 19 et 49.
  19. Voir les termes du compte-rendu de la cérémonie dansGatin 1900,p. 182-183.
  20. Champion 1986,p. 5.
  21. Champion 1995,p. 36-40.
  22. Régnier 1886,p. 52-53.
  23. Régnier 1910,p. 8, 19 et 22-24.
  24. Champion 1995,p. 14.
  25. Champion 1995,p. 53-54.
  26. Gatin 1900,p. 124-135.
  27. Champion 1995,p. 55-57.
  28. Régnier 1910,p. 33.
  29. « Bâton de confrérie - saint Vincent », noticeno PM95000738, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  30. Champion 1995,p. 46 et 97-107.
  31. ab etcRégnier 1910,p. 68.
  32. Champion 1995,p. 58-59.
  33. Régnier 1910,p. 7.
  34. a etbEugèneViollet-le-Duc,Dictionnaire raisonné de l'architecture française duXIe auXVe siècle : Tome quatrième : CONST - CY, Paris, B. Bance,, 509 p.(lire en ligne),p. 296-297.
  35. Gatin 1900,p. 185.
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  37. Champion 1995,p. 59.
  38. Régnier 1910,p. 57-68.
  39. Champion 1995,p. 56 et 59-60.
  40. Champion 1995,p. 16-17, 44 et 46-47.
  41. Champion 1986,p. 10.
  42. Gatin 1900,p. 172 et 176.
  43. Ce ne sont en réalité pas des soleils, mais des rosaces ou patères à ombilic, qui entrent dans la composition d'un entablement dorique.
  44. abc etdGatin 1900,p. 178-180.
  45. abc etdPalustre 1881,p. 15-18.
  46. abc etdRégnier 1886,p. 52-53
  47. ab etcRégnier 1910,p. 13-18.
  48. abc etdChampion 1986,p. 7-8.
  49. abc etdChampion 1995,p. 37-40.
  50. a etbRégnier 1910,p. 12-13, 19-21 et 24-26.
  51. PhilippePlagnieux, « L'abbatiale de Saint-Germain-des-Prés et les débuts de l'architecture gothique »,Bulletin monumental, Paris,vol. 158,no 1,‎,p. 55-58(ISSN 0007-473X,DOI 10.3406/bulmo.2000.2369).
  52. a etbRégnier 1910,p. 32-37.
  53. Champion 1986,p. 5-6.
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  57. Régnier 1910,p. 26-28.
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  60. Champion 1995,p. 49-51.
  61. ab etcChampion 1995,p. 16-17.
  62. abc etdRégnier 1910,p. 28-32.
  63. abcdefghi etjChampion 1986,p. 18.
  64. Une ordonnance du 21 août 1781 prescrit de retirer les statues de saint François, saint Domitien et la statue sur le premier pilier à droite de la nef, qui risquent sans doute de tomber sur les fidèles ; cf. L.-A. Gatin, p. 184.
  65. a etbRégnier 1910,p. 34.
  66. a etb« Vierge à l'Enfant », noticeno PM95000725, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  67. a etb« La Charité », noticeno PM95000724, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  68. « Vantaux du portail ouest », noticeno PM95000739, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  69. « Vantaux du portail nord », noticeno PM95000740, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture (il s'agit du portail sud, car l'église n'a pas de porte au nord).
  70. abcdefghijkl etmChampion 1986,p. 20.
  71. abc etdRégnier 1910,p. 50.
  72. « La Prudence », noticeno PM95000729, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  73. Champion 1995,p. 43-44.
  74. Régnier 1910,p. 48-49.
  75. « Saint Clément », noticeno PM95000727, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  76. a etbChampion 1995,p. 43.
  77. Régnier 1910,p. 46-47.
  78. « Saint Pierre », noticeno PM95000728, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  79. Régnier 1910,p. 46.
  80. « Saint Jean l'Évangéliste », noticeno PM95000732, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture ; la photo qui accompagne la notice montre une statue de saint Jean-Baptiste qui se trouve dans la même église.
  81. ab etcRégnier 1910,p. 47.
  82. « Saint Paul », noticeno PM95000733, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  83. a etbRégnier 1910,p. 49.
  84. « Saint Jacques le Majeur », noticeno PM95000731, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  85. Champion 1986,p. 14-18.
  86. Champion 1995,p. 32-33.
  87. Régnier 1910,p. 43.
  88. « Vierge à l'Enfant », noticeno PM95000735, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  89. « Christ au tombeau », noticeno PM95000734, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  90. Régnier 1910,p. 51.
  91. a etbRégnier 1910,p. 48.
  92. « Christ de pitié », noticeno PM95000736, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  93. « Vierge à l'Enfant assise », noticeno PM95000730, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  94. Champion 1986,p. 21 et 23.
  95. Champion 1995,p. 28-30.
  96. Régnier 1910,p. 42-43.
  97. « Sainte Marie Madeleine », noticeno PM95000726, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  98. Champion 1986,p. 21.
  99. Régnier 1910,p. 45.
  100. « Saints Côme et Damien », noticeno PM95000737, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  101. Champion 1986,p. 20-21.
  102. Régnier 1910,p. 44-45.
  103. Champion 1995,p. 32.
  104. Régnier 1910,p. 43-44.
  105. Régnier 1910,p. 44.
  106. a etb« Retable de la Passion », noticeno PM95000723, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  107. Régnier 1910,p. 36-38.
  108. Régnier 1910,p. 58-62.
  109. « L'adoration du Saint-Nom du Christ », noticeno PM95000927, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  110. Régnier 1910,p. 64.
  111. Régnier 1910,p. 62.
  112. a etbRégnier 1910,p. 63.
  113. Régnier 1910,p. 54-57.
  114. Régnier 1910,p. 52-54.
  115. « Clôture de la chapelle de la Charité », noticeno PM95000743, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  116. Régnier 1910,p. 39.
  117. « Fonts baptismaux », noticeno PM95000742, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  118. Régnier 1910,p. 34-35.
  119. « Chaire à prêcher », noticeno PM95000741, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Palissy,ministère français de la Culture.
  120. Régnier 1910,p. 69-70.
  121. Régnier 1910,p. 40-41.
  122. Régnier 1910,p. 53.
  123. Régnier 1910,p. 40.
v ·m
Seine-et-Marne
Yvelines
Essonne
Val-d'Oise
Ledépartement de la Seine, dont fait partieParis, ne fut pas concerné par le premier inventaire.
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