Avant son accession au trône, Édouard, usuellement appelé David — son dernier prénom — par ses proches, estprince de Galles,duc de Cornouailles et deRothesay. Il participe à laPremière Guerre mondiale au sein desforces armées britanniques et réalise plusieurs voyages pour le compte de son père, le roiGeorgeV. Édouard a des liaisons avec de nombreuses femmes mariées et souvent plus âgées que lui, mais reste célibataire jusqu'à ce qu'il devienne roi.
Édouard monte sur le trône à la mort de son père en sous le nom d'ÉdouardVIII. Il montre rapidement son refus des protocoles de la cour et les hommes politiques s'inquiètent de son apparent mépris des conventions établies. Quelques mois après le début de son règne, il provoque une crise constitutionnelle en demandant en mariage l'AméricaineWallis Simpson, qui avaitdivorcé de son premier époux et était en instance de divorce d'avec le second. LesPremiers ministres du Royaume-Uni et des dominions s'opposent à cette union en avançant que le peuple n'accepterait jamais comme reine une femme dont les deux ex-époux étaient encore en vie. De plus, un tel mariage serait entré en conflit avec le statut d'ÉdouardVIII dechef suprême de l'Église d'Angleterre, qui s'opposait au remariage de personnes divorcées si leurs anciens époux ou épouses étaient toujours en vie.
L'une des raisons couramment avancées pour expliquer l'abdication est queÉdouardVIII savait que le gouvernement dirigé par le Premier ministreStanley Baldwin démissionnerait si le mariage avait lieu, et que cela l'obligerait à organiser desélections générales, perdant ainsi son statut demonarque politiquement neutre. Il aurait donc choisi d'abdiquer plutôt que de renoncer à sa relation. L'autre scénario est en revanche moins flatteur pour le roi : supposément proche idéologiquement des théoriesnazies et même de certains hauts responsables duTroisième Reich, il aurait été poussé à l'abdication par le gouvernement britannique.
Après son abdication, il reçoit le titre de duc de Windsor et épouse Wallis Simpson enFrance le, après l'officialisation du second divorce de celle-ci. Plus tard dans l'année, le couple se rend enAllemagne. Durant laSeconde Guerre mondiale, il est initialement stationné avec lecorps expéditionnaire britannique en France, mais après des accusations de sympathies nazies, il est nommégouverneur des Bahamas. Après la guerre, il ne reçoit pas d'autres fonctions officielles et passe le reste de sa vie en France, où il meurt d'uncancer du larynx à l'âge de77 ans.
Le jeune David (prénom d'usage au sein de la famille), photographié par sa grand-mère, la reineAlexandra.
ÉdouardVIII est né le àWhite Lodge, résidence située àRichmond Park, dans les faubourgs deLondres, sous le règne de son arrière-grand-mère, la reineVictoria[1]. Il était le fils aîné du prince George,duc d'York (futurGeorgeV), lui-même second fils duprince de Galles (futurÉdouardVII) et de la princesse de Galles (Alexandra de Danemark). Sa mère, la duchesse d'York (futurereine Mary), était la fille aînée duduc et de laduchesse de Teck. En tant qu'arrière-petit-fils du monarque dans la lignée mâle, Édouard reçut à la naissance le titre deSon Altesse le prince Édouard d'York. Son oncle, leduc de Clarence, étant décédé prématurément en 1892, il occupe, à sa naissance, le troisième rang dans laligne de succession au trône, après son grand-père et son père.
Il fut baptisé Édouard Albert Christian George Andrew Patrick David le par l'archevêque de CanterburyEdward White Benson[n 1],[2]. Les prénoms furent choisis en honneur de sononcle qui était appelé « Eddy » ou Édouard par sa famille et son arrière-grand-pèreChristianIX de Danemark. Le prénom Albert fut inclus à la demande de la reine Victoria, pour rappeler sondéfunt mari, et ses quatre derniers prénoms,Georges,Andrew,Patrick etDavid dérivaient des quatresaints patrons de l'Angleterre, de l'Écosse, de l'Irlande et duPays de Galles. Il était toujours appelé David par les membres de sa famille et ses amis proches.
Comme les autres enfants de la haute société britannique de l'époque, Édouard et son jeune frère furent élevés par desnourrices. L'une de ses premières nourrices malmena Édouard en le pinçant avant qu'il ne soit présenté à ses parents. Ses pleurs et ses gémissements poussèrent le duc et la duchesse à renvoyer Édouard et la nourrice[3]. La nourrice fut par la suite licenciée.
Le père d'Édouard, quoique strict en matière de discipline[4], était manifestement affectueux[5] et sa mère montrait un caractère enjoué avec ses enfants, contredisant son image publique assez austère. Elle s'amusait, par exemple, des têtards mis par ses enfants sur les toasts de leur professeur de français[6]. Elle les encouragea à se confier à elle[7].
Édouard fut initialement éduqué à domicile par Helen Bricka. Lorsque ses parents visitèrent l'Empire britannique durant près de neuf mois à la suite de la mort de la reine Victoria en 1901, le jeune Édouard et son frère restèrent en Grande-Bretagne avec leurs grands-parents, la reine Alexandra et le roiÉdouardVII qui leur témoignèrent beaucoup d'affection. Au retour de ses parents, Édouard fut placé sous les soins de deux hommes, Frederick Finch et Henry Hansell, qui élevèrent pratiquement Édouard et son frère durant leurs premières années[8].
Lors du déclenchement de laPremière Guerre mondiale, Édouard, tout juste âgé de20 ans, avait l'âge minimum pour entrer dans l'armée et voulait participer au conflit[13]. Il avait rejoint lesGrenadier Guards en, mais le secrétaire à la GuerreLord Kitchener refusa de le laisser combattre sur le front en évoquant le mal terrible que produirait la capture de l'héritier par l'ennemi[14].
Malgré cela, Édouard vit laguerre de tranchée de ses propres yeux et il essayait de visiter les premières lignes aussi souvent que possible, ce qui lui valut lacroix militaire en 1916. Son rôle dans la guerre, bien que limité, le rendit populaire auprès des vétérans[15]. Édouard réalisa son premier vol militaire en 1918 et il obtint par la suite sa licence de pilote[16].
Tout au long desannées 1920, Édouard, en tant que prince de Galles, représenta son père, le roiGeorgeV, au Royaume-Uni et à l'étranger en de nombreuses occasions. Il se rendait fréquemment dans les zones pauvres du pays[17] et il réalisa16 tournées dans diverses parties de l'Empire entre 1919 et 1935 ; durant une visite auCanada en 1919, il acheta le ranch Bedingfield près de Pekisko dans l'Alberta[18]. En 1924, il remit letrophée Prince de Galles à laLigue nationale de hockey[19]. Son rang, ses voyages, son air élégant et son statut de célibataire attirèrent l'attention du public et à l'apogée de sa popularité, il était la célébrité la plus photographiée au monde[20].
Son attitude envers de nombreux sujets de l'Empire et ses divers peuples indigènes, à la fois en tant que prince de Galles puis par la suite en tant que duc de Windsor, a été peu commentée à l'époque, mais a par la suite terni sa réputation[21]. Il déclara par exemple desaborigènes d'Australie :« ils sont les formes de vie les plus révoltantes que j'aie jamais vues ! Ils sont les êtres humains connus les plus primitifs et les choses les plus proches des singes[22] ».
La réputation decoureur de jupons d'Édouard et les exemples de comportements imprudents durant lesannées 1920 et1930 inquiétèrent le Premier ministreStanley Baldwin, le roiGeorgeV et les personnes proches du prince.Alan Lascelles, le secrétaire particulier d'Édouard durant huit ans lors de cette période, croyait que« pour une raison héréditaire ou psychologique, son développement mental s'était arrêté lorsqu'il avait atteint l'adolescence[23] ».GeorgeV était mécontent de l'échec d'Édouard à se ranger, dégoûté par ses nombreuses aventures avec des femmes mariées et réticent à le voir monter sur le trône. Il déclara à propos de son fils :« Après ma mort, ce garçon va se ruiner en un an[24] ».
Édouard en 1922.
Lors de son séjour en France, en tant qu'officier desGrenadier Guards pendant la Première Guerre mondiale, il rencontreMarguerite Alibert, une courtisane française. Accusée du meurtre de son époux, elle aurait bénéficié de cette ancienne relation amoureuse pour son acquittement. Dans son ouvrage intituléThe Prince, the Princess and the Perfect Murder, l'avocat et ancien juge britannique Andrew Rose avance que l'entourage du prince de Galles aurait entamé des négociations immédiatement après l'arrestation de Marguerite Alibert, craignant que celle-ci révèle des correspondances intimes avec le prince, pouvant ternir l'honneur et la réputation de la famille royale[25],[26].
En 1929, le magazineTime rapporta qu'Édouard avait taquiné sa belle-sœur,Elizabeth, l'épouse de son frère cadetAlbert, en l'appelant « reine Élisabeth ». Le magazine s'interrogeait« si elle ne se demandait pas parfois quelle était la part de vérité dans l'histoire selon laquelle il avait une fois dit qu'il renoncerait à ses droits à la mort deGeorgeV, ce qui ferait de son surnom la vérité[27] ». Édouard vieillissait et restaitcélibataire, mais son frère et sa belle-sœur avaient déjà deux enfants dont laprincesse Élisabeth. Le roiGeorgeV préférait son fils Albert (« Bertie ») et sa petite-fille Élisabeth (« Lilibet »), et dit à un courtisan :« Je prie Dieu que mon fils aîné [Édouard] n'ait jamais ni femme ni enfant, et que rien n'empêche Bertie et Lilibet d'accéder au trône[28] ».
En 1930,GeorgeV donna une résidence à Édouard àFort Belvedere dans leGrand Parc de Windsor[29]. Édouard y entama une série de relations avec des femmes mariées, dont l'héritière du textileFreda Dudley Ward et ThelmaLady Furness(en), l'épouse d'unpair britannique, qui le présenta à son amie américaine,Wallis Simpson. Mme Simpson avait divorcé de son premier mari en 1927 et son deuxième époux,Ernest Simpson(en) était un homme d'affaires américano-britannique. Il est généralement accepté que Wallis Simpson et le prince de Galles devinrent amants lorsque Lady Furness voyageait à l'étranger, même si Édouard assura véhémentement à son père qu'il n'y avait aucune intimité et qu'il n'était donc pas approprié de parler demaîtresse[30]. La relation avec Simpson aggrava encore plus ses liens déjà tendus avec son père. Même si le roiGeorgeV et la reine Mary avaient rencontré Mme Simpson au palais de Buckingham en 1935[31], ils refusèrent de la revoir[32].
L'aventure d'Édouard avec une femme américaine divorcée entraîna de telles inquiétudes que le couple était espionné par les membres de laSpecial Branch de laMetropolitan Police Service (habituellement chargée de missionsantiterroristes) qui se renseignèrent en secret sur la nature de leur relation. Un rapport non daté détaille la visite d'un magasin d'antiquités par le couple dont le propriétaire nota par la suite que« la dame semblait contrôler complètement le POW [prince de Galles][33] ». La perspective qu'une Américaine divorcée au passé discutable ait une telle influence sur leprince héritier inquiéta le gouvernement et les membres de l'institution monarchique.
GeorgeV mourut le et Édouard monta sur le trône sous le nom d'ÉdouardVIII. Le lendemain, il brisa le protocole royal en regardant la proclamation de son accession au trône depuis une fenêtre en compagnie de Wallis Simpson, qui était toujours mariée[34].ÉdouardVIII causa un malaise dans les cercles gouvernementaux avec des actions interprétées comme des interférences dans les affaires politiques. Sa déclaration lors d'une visite dans les mines de charbon en déclin deGalles du Sud selon laquelle« quelque chose devait être fait[35] » pour les mineurs au chômage fut considéré comme une critique directe du gouvernement même s'il n'était pas certain qu'Édouard le pensait ainsi. Les ministres étaient réticents à envoyer des documents confidentiels et des papiers officiels à Fort Belvedere, car il était clair qu'Édouard ne s'y intéressait pas et qu'il était possible que Wallis Simpson et les autres invités puissent y avoir accès[36].
L'approche peu orthodoxe d'Édouard vis-à-vis de son rôle s'étendit également à la monnaie qui portait son effigie. Il s'opposa à la tradition selon laquelle le profil du nouveau monarque sur les pièces de monnaie était tourné dans la direction opposée à celle de son prédécesseur. Édouard insista pour qu'il soit tourné vers la gauche (comme son père)[37] pour montrer la séparation des cheveux[38]. Seules quelques pièces d'essai furent frappées avant l'abdication. LorsqueGeorgeVI monta sur le trône, son profil était tourné vers la gauche pour revenir à la tradition, puisque l'alternance normale aurait voulu que le profil d’ÉdouardVIII regardât vers la droite[39].
Le, lors de la cérémonie duTrooping the Colour, un homme nomméGeorge McMahon(en), connu alors sous le nom de Jerome Bannigan, dégaina un revolver chargé alors qu'Édouard descendait à chevalConstitution Hill près dupalais de Buckingham. Une femme assistant à la cérémonie, Alice Lawrence, s'est alors agrippée à son bras pour tenter de le maîtriser. La police repéra l'arme et il fut rapidement arrêté. À son procès, Bannigan déclara qu'une « puissance étrangère » l'avait approché pour qu'il tue Édouard, qu'il avait informé leMI5 du plan et qu'il avait exécuté sa mission pour que le MI5 puisse arrêter les véritables coupables mais que les services secrets n'avaient rien fait pour tenter de l'éviter[40]. Le tribunal rejeta ces déclarations et il fut condamné à un an de prison[41]. On pense aujourd'hui que Bannigan avait effectivement été en contact avec le MI5, mais la véracité de ses autres déclarations reste incertaine[42].
En août et, Édouard et Wallis Simpson effectuèrent une croisière dans l'est de laMéditerranée à bord du yacht à vapeurNahlin. En octobre, il devint clair que le nouveau roi avait l'intention d'épouser Wallis Simpson, en particulier lorsque la procédure de divorce du couple Simpson commença au tribunal d'Ipswich[43]. Les préparatifs pour toutes les éventualités commencèrent dont celle d'un couronnement du roiÉdouardVIII et de la reine Wallis. Du fait des implications religieuses de tout mariage, des plans furent réalisés pour organiser une cérémonie de couronnement laïque non pas dans des lieux religieux comme l'abbaye de Westminster, mais dans lamaison des banquets deWhitehall[44]. Même si les journaux américains firent les gros titres avec cette relation, les médias britanniques restèrent volontairement silencieux et le public ignora tout jusqu'au début du mois de décembre.
Le,ÉdouardVIII invita le Premier ministreStanley Baldwin aupalais de Buckingham et il exprima son désir d'épouserWallis Simpson lorsqu'elle aurait terminé son divorce. Baldwin répondit que ses sujets considéreraient que le mariage serait moralement inacceptable, en grande partie parce que le divorce n'était pas accepté par l'Église d'Angleterre et que les gens ne toléreraient pas Wallis comme reine[45]. En tant que roi,ÉdouardVIII était devenugouverneur suprême de l'Église d'Angleterre et le clergé exigea de lui qu'il soutînt les enseignements de l'Église.
ÉdouardVIII proposa la solution alternative d'unmariage morganatique par lequel il deviendrait roi sans que Wallis Simpson devînt reine. Elle aurait un titre de rang inférieur et aucun des enfants qu'ils auraient ne pourrait revendiquer le trône. Cette proposition fut rejetée par leCabinet britannique[46] de même que par les autres gouvernements desdominions[47] dont les vues étaient conformes auStatut de Westminster de 1931 qui précisait que« toute modification des règles de succession au trône et de présentation des titres royaux [soit présentée] à l'assentiment des parlements des dominions comme à celui duParlement du Royaume-Uni[48] ». Les Premiers ministres d'Australie, duCanada et d'Afrique du Sud rendirent publique leur opposition au mariage du roi avec une femme divorcée[49]. Le Premier ministreirlandais exprima son indifférence et son détachement tandis que le Premier ministre deNouvelle-Zélande, qui n'avait jamais entendu parler de Wallis Simpson auparavant, resta bouche bée[50]. Face à cette opposition,ÉdouardVIII répondit qu'il« n'y avait pas grand monde en Australie » et que leur opinion ne comptait pas[51].
ÉdouardVIII informa Baldwin qu'ilabdiquerait s'il ne pouvait pas épouser Wallis Simpson. Baldwin présenta trois possibilités àÉdouardVIII : abandonner l'idée du mariage, se marier contre l'avis de ses ministres ou abdiquer[52]. Il était clair qu'ÉdouardVIII n'était pas prêt à abandonner Wallis Simpson et il savait que s'il se mariait contre l'avis de ses ministres, il causerait la démission du gouvernement et une crise constitutionnelle[53]. Il choisit donc d'abdiquer[54].
L'acte d'abdication signé parÉdouardVIII et ses trois frères.
Le, à10 heures, en présence de deux avocats,ÉdouardVIII signa les actes[n 2] d'abdication àFort Belvedere en présence de ses trois frères, les ducs d'York, deGloucester et deKent (son plus jeune frère,John, était mort en 1919)[55]. Ces actes, signés par le roi, indiquaient : « Moi, Édouard le Huitième, roi de Grande-Bretagne, d’Irlande et des Dominions britanniques au-delà des mers, empereur des Indes, déclare ici Ma détermination irrévocable à renoncer au Trône pour Moi-même et pour Mes descendants et Mon désir que cet acte d’abdication prenne effet immédiatement ». Ils furent portés à Londres vers midi et, à15 h 40, l'abdication d'ÉdouardVIII fut officiellement annoncée àWestminster[56]. Le lendemain, le dernier acte de son règne fut lasanction royale de sa déclaration d'abdication. Comme imposé par leStatut de Westminster, tous les dominions acceptèrent l'abdication[57] même si l'État libre d'Irlande ne vota pas l'External Relations Act incluant l'acceptation de son abdication avant le.
Dans la nuit du, Édouard fit une allocution radiophonique diffusée sur laBBC, depuis lechâteau de Windsor. N'étant plus roi, il fut présenté par SirJohn Reith comme« Son Altesse Royale le prince Édouard ». Le discours avait été poli parWinston Churchill et était modéré dans le ton, parlant de l'incapacité d'Édouard, qui déclara notamment :« J'ai estimé impossible de porter le lourd fardeau de responsabilités et de remplir les devoirs qui m'incombent en tant que roi sans l'aide et le secours de la femme que j'aime ». Le règne d'Édouard avait duré326 jours, le plus court parmi tous les monarques britanniques depuis le règne contesté de LadyJeanne Grey plus de380 ans plus tôt. Quelques heures après cette dernière allocution, Édouard s'en alla définitivement dupalais de Buckingham et quitta le Royaume-Uni pour l'Autriche, mais il ne put rejoindre Wallis Simpson avant que son divorce ne soit prononcé plusieurs mois plus tard[58]. Son frère, le duc d'York, lui succéda sous le nom deGeorgeVI tandis que la fille aînée de ce dernier, laprincesse Élisabeth, devenait, à10 ans, la première dans l'ordre de succession. Elle lui succèdera des années plus tard, sous le nom deÉlisabeth II.
Selon une hypothèse commune, l'amour d'Édouard pour Wallis et son obstination à vouloir épouser une divorcée ont été instrumentalisés pour l'éloigner du trône. Selon cette hypothèse, le gouvernement britannique cherchait en fait une excuse pour écarter un couple qui avait beaucoup trop de sympathie pour l’Allemagne nazie[59].
Pour certains historiens comme Philip Williamson, l'idée populaire d'une abdication fondée sur des raisons politiques plus que religieuses (l'incompatibilité entre son mariage avec une femme divorcée et son rôle de chef de l'Église) est fausse et est liée au fait que le divorce est aujourd'hui beaucoup mieux accepté. Les restrictions religieuses qui empêchèrentÉdouardVIII de rester roi tout en épousant Wallis Simpson étaient largement suffisantes pour justifier son abdication[60]. Cependant les deux causes ne s'excluent pas : il est possible que le divorce ait suffi à provoquer la crise, mais que le gouvernement britannique ait été soulagé que cela permette d'éloigner un souverain peu sûr politiquement.
Le, lors de la réunion d'accession duconseil privé,GeorgeVI annonça qu'il voulait faire de son frère « Son Altesse Royale le duc de Windsor[61] ». Il voulait que ce soit le premier acte de son règne bien que les documents officiels ne fussent pas signés avant le de l'année suivante. Durant l'intérim, Édouard était universellement connu comme le duc de Windsor. La décision deGeorgeVI de faire d'Édouard un duc faisait qu'il ne pourrait pas se présenter à une élection pour laChambre des communes ou parler de sujets politiques à laChambre des lords[62].
Lalettre patente datant du qui lui re-conférait le titre de duc de Windsor avançait spécifiquement que« sa femme et ses descendants, s'il y en a, ne pourront pas porter ce titre ou ces attributs ». Certains ministres britanniques firent remarquer qu'Édouard n'avait aucun besoin de cette lettre, car il n'avait pas perdu son rang et d'autres considéraient que comme il avait abdiqué, il avait perdu tous ses titres royaux et devait être simplement appelé « M. Edward Windsor ».
« Nous avons tendance à penser qu'après son abdication, le duc de Windsor n'a pas le droit de revendiquer le droit de se décrire en tant qu'Altesse Royale. En d'autres termes, aucune objection raisonnable n'aurait pu être prise si le roi avait décidé que son exclusion de la ligne de succession l'excluant du droit à ce titre comme conféré par la lettre patente. »
« La question doit cependant être considérée sur la base du fait que, pour des raisons peu compréhensibles, il bénéficie, avec l'approbation expresse de Sa Majesté, de ce titre et a été appelé Altesse Royale lors d'une occasion formelle et dans les documents officiels. À la lumière de la jurisprudence, il semble clair que l'épouse d'une Altesse Royale jouit du même titre, sauf si une décision est prise pour l'en priver. »
« Nous sommes arrivés à la conclusion que l'épouse ne peut pas revendiquer ce droit sur des bases légales. Nous considérons que le droit d'utiliser ce titre est dans les prérogatives de Sa Majesté et il a le pouvoir de la réguler par des lettres patentes dans des circonstances générales ou particulières[63] »
Le duc de Windsor épousa Wallis Simpson, qui avait repris pardeed poll son nom Wallis Warfield, lors d'une cérémonie privée le auchâteau de Candé àMonts, près deTours enFrance, propriété du sulfureux homme d'affaires franco-américainCharles Bedaux, qui avait des relations avec des dignitaires nazis. Lorsque l'Église d'Angleterre refusa de reconnaître l'union, un ecclésiastique ducomté de Durham, le révérend Robert Anderson Jardine (vicaire de St Paul's,Darlington), offrit de célébrer la cérémonie et le duc accepta. Le nouveau roi,GeorgeVI, interdit aux membres de la famille royale d'assister au mariage[64] ; Édouard voulait en particulier que ses frères, les ducs deGloucester et deKent, et son petit-cousinLouis Mountbatten soient présents, et cela laissa des traces dans les relations familiales[65].
Le déni du titre d'Altesse Royale à la duchesse de Windsor aggrava les tensions avec la famille royale. De même, les questions financières furent un point de tension, le gouvernement ayant refusé d'inclure le duc et la duchesse sur laliste civile, la dotation du duc était payée personnellement parGeorgeVI. Le duc avait cependant compromis sa position avec son frère en cachant l'étendue de sa fortune personnelle lors des négociations informelles sur le montant de la dotation. La richesse d'Édouard était issue des revenus du titre de duc de Cornouailles qui lui étaient payés en tant que prince de Galles et ordinairement à la disposition d'un futur roi.GeorgeVI payait également Édouard pour laSandringham House et lechâteau de Balmoral. Ces propriétés appartenaient personnellement à Édouard, qui en avait hérité directement de son pèreGeorgeV[69]. Les relations entre le duc de Windsor et le reste de la famille royale restèrent tendues durant des décennies. L'ancien monarque Édouard commença à devenir aigri envers sa mère à laquelle il écrivit en 1939 :« [votre dernière lettre][n 3] a détruit les derniers vestiges de sentiments que j'avais pour vous et a rendu une correspondance normale entre nous impossible[70] ». Dans les derniers jours du règne deGeorgeVI, le duc téléphonait chaque jour pour demander de l'argent et le titre d'Altesse Royale pour la duchesse, jusqu'à ce que le roi harcelé ordonne de ne plus répondre aux appels[71].
Le duc avait imaginé qu'il pourrait revenir en Grande-Bretagne après une année ou deux d'exil en France. Le roiGeorgeVI (avec le soutien de sa mère, la reine Mary, et son épouse la reineElizabeth) menaça de supprimer la dotation d'Édouard s'il retournait en Grande-Bretagne sans invitation[69].
Hitler considérait Édouard comme un partisan de l'Allemagne nazie et pensait que les relations anglo-allemandes auraient pu être améliorées si Édouard n'avait pas abdiqué. L'architecte en chef du parti naziAlbert Speer cita Hitler directement :« Je suis persuadé que des relations amicales permanentes auraient pu être établies grâce à lui. S'il était resté, tout aurait été différent. Son abdication a été une lourde perte pour nous[76] ».
Le duc et la duchesse s'installèrent en France, louant de 1938 à 1949 lechâteau de la Croë. Au déclenchement de laSeconde Guerre mondiale en, ils sont rappelés en Grande-Bretagne parLouis Mountbatten à bord duHMS Kelly, et le duc, bien quemaréchal honoraire, est faitmajor-général rattaché aucorps britannique en France[35]. En, l'ambassadeur allemand àLa Haye, le comte Julius von Zech-Burkersroda, avance que le duc avait livré les plans de défense alliés pour la défense de laBelgique[77]. Lorsque l'Allemagneenvahit le nord de la France en, les Windsor fuient vers le sud, au départ pourBiarritz puis en juin pour l'Espagne. En juillet, le couple déménage àLisbonne auPortugal où ils résident initialement dans la résidence deRicardo de Espírito Santo, un banquier portugais ayant des contacts anglais et allemands[78].
Pour tenter de persuader l'ex-roi d'Angleterre de collaborer avec lui et faire la paix avec la Grande-Bretagne, leFührer décide de lefaire kidnapper avec laduchesse de Windsor alors qu'ils résident àLisbonne auPortugal. Après l'enlèvement, il a prévu d'installer le couple en Allemagne et avait déjà mis à leur disposition50 millions delivres sterling, déposés dans une banque deGenève. L'opération échoua de peu. Les agents de l'Intelligence Service précédèrent d'un jourWalter Schellenberg et son équipe au Portugal[79],[80]. En effet, comme écrivit Lord Caldecote àWinston Churchill,« [le duc] est bien connu pour être un sympathisant nazi et il pourrait bien faire l'objet d'un complot[81] ». Une interview « défaitiste » du duc qui fut largement diffusée poussa le gouvernement britannique à bout : le Premier ministre Winston Churchill menaça le duc decour martiale s'il ne revenait pas sur le sol britannique[82]. Les services secrets enlevèrent le couple qui partit, en août, sur un navire de guerre auxBahamas, où, selon Churchill, ils ne gêneraient pas l'effort de guerre britannique.
Le duc de Windsor fut nommégouverneur des Bahamas. L'ancien roiÉdouardVIII n'appréciait pas le poste et faisait référence aux îles comme à une « colonie britannique de troisième ordre[83] ». Le bureau des Affaires étrangères s'opposa vigoureusement à une croisière du couple à bord du yacht d'un magnatsuédois,Axel Wenner-Gren, que les Renseignements américains considéraient à tort comme un ami proche du commandant de laLuftwaffe,Hermann Göring[84]. Le duc fut néanmoins félicité pour ses actions de lutte contre la pauvreté sur les îles même s'il était méprisant vis-à-vis des Bahamiens, car ils étaient parmi les moins blancs des peuples de l'Empire. Il dit d'Étienne Dupuch, l'éditeur duNassau Daily Tribune :« Il faut se souvenir que Dupuch est plus qu'à moitié nègre et du fait de la mentalité bizarre de cette race, il semble incapable de devenir important sans perdre son équilibre[21] ». Il fut félicité, par le même Dupuch, pour sa résolution des troubles sociaux liés aux faibles salaires àNassau en 1942, même s'il fit porter la responsabilité des problèmes sur des « malfaiteurs communistes » et des « hommes d'Europe centrale d'ascendance juive[85] ». Il démissionna de son poste le[35].
Le duc de Windsor en 1945.
De nombreux historiens ont suggéré qu'Hitler se préparait à placer Édouard sur le trône britannique dans l'espoir d'établir une Grande-Bretagnefasciste[86]. Durant l'occupation de la France, le duc demanda aux forces allemandes de placer des gardes devant ses résidences deParis et de laRiviera, ce qu'elles firent[87]. Il est largement admis que le duc et la duchesse sympathisaient avec les idées fascistes avant et pendant la Seconde Guerre mondiale et qu'ils furent envoyés aux Bahamas pour minimiser leurs possibilités d'action. En 1940, le duc déclara :« Dans les dix dernières années, l'Allemagne a totalement réorganisé l'ordre de sa société… Les pays qui n'étaient pas disposés à accepter une telle réorganisation de la société et de ses sacrifices concomitants devraient orienter leurs politiques en conséquence[88] ». Thomas Inskip écrivit à Winston Churchill juste avant que le couple ne soit envoyé aux Bahamas : « Les sympathies nazies du duc sont bien connues et il pourrait devenir le centre des intrigues[81] ». La deuxième partie de son argumentation, pas la première, est corroborée par les opérations allemandes pour manipuler le duc. LesAlliés furent suffisamment dérangés par les complots allemands pour que leprésident américainFranklin D. Roosevelt ordonne une surveillance secrète du duc et de la duchesse lorsqu'ils visitèrentPalm Beach enFloride en. Le duc Carl Alexander de Württemberg (parent éloigné de lareine Mary et alors moine dans un monastère américain sous le nom de père Odo) avait convaincu leFBI, sur la foi de confidences recueillies auprès de la reine Mary[89], que la duchesse avait couché avec l'ambassadeur allemand àLondres,Joachim von Ribbentrop[90], était restée en contact constant avec lui et avait continué à lui transmettre des informations secrètes[91].
Certains auteurs ont avancé qu'Anthony Blunt, un agent duMI-5, agissant sur les ordres de lafamille royale britannique, avait effectué un voyage secret auchâteau de Kronberg à Friedrichshof en Allemagne vers la fin de la guerre, afin de récupérer la correspondance sensible entre le duc de Windsor, Hitler et les autres dirigeants nazis[92]. Ce qui est certain est queGeorgeVI envoya le bibliothécaire royal, Owen Morshead, accompagné de Blunt à Friedrichshof en pour récupérer les documents de l'impératrice allemandeVictoria, la fille aînée de lareine Victoria. Des pilleurs avaient volé une partie des archives du château, dont des lettres entre la fille et la mère, et certaines ne furent récupérées qu'après la guerre àChicago. Les documents rapportés par Morshead et Blunt et ceux rendus par les autorités américaines furent déposés aux Archives royales[93]. À la fin desannées 1950, de nouveaux documents récupérés par les troupes américaines en àMarbourg, en Allemagne, depuis intitulés lesDossiers de Marbourg, ont été publiés, lesquels attestent plus précisément des sympathies du duc pour l'idéologie nazie.
Après la guerre, l'ancien roi affirma dans sesmémoires qu'il admirait les Allemands mais qu'il n'était pas pro-nazi. Sur Hitler, il écrivit :« Le Führer me sembla comme une figure quelque peu ridicule, avec ses postures théâtrales et ses prétentions pompeuses[94] ». Cependant, dans lesannées 1960, il déclara en privé à un ami, Patrick Balfour :« Je n'ai jamais pensé qu'Hitler était un mauvais gars[95]. » Dans lesannées 1950, le journaliste Frank Giles entendit le duc blâmer le ministre des Affaires étrangèresAnthony Eden pour« avoir précipité la guerre à travers son traitement deBenito Mussolini… c'est ce qu'il fit, il aida à déclencher la guerre… et bien sûr Roosevelt et les juifs[96] ».
Après la démission de son poste de gouverneur aux Bahamas, l'ancien roi demande à être nomméambassadeur du Royaume-Uni chargé des relations avec les États-Unis, mais cela lui est refusé[97].
Le couple retourna enFrance pour passer la fin de sa vie essentiellement en retraite, car le duc n'occupa plus aucun poste officiel après son rôle de gouverneur général des Bahamas. La dotation du duc fut complétée par des faveurs du gouvernement et lemarché noir[35],[98],[99]. En 1953, la ville deParis fournit pour un loyer réduit[100] au duc unhôtel particulier situé auno 4route du Champ-d'Entraînement dans le16e arrondissement de Paris, à proximité deNeuilly-sur-Seine et longeant lebois de Boulogne. Cette résidence décorée parStéphane Boudin prendra le nom devilla Windsor en 1986[101]. Le gouvernement français l'exempta de payer l'impôt sur le revenu[98],[102] et le couple était autorisé à acheter des biens détaxés à l'ambassade britannique et à l'intendance militaire[102]. En 1951, le duc publia desmémoires écrits par unnègre,A King's Story, dans laquelle il exprimait son désaccord avec les politiqueslibérales[12]. Les droits du livre s'ajoutèrent à leurs revenus[98]. Neuf ans plus tard, il écrit un livre relativement peu connu,A Family Album, principalement sur les modes et les habitudes de la famille royale de l'époque de la reineVictoria, de songrand-père et de sonpère, et sur ses propres goûts.
Le duc et la duchesse de Windsor jouèrent effectivement le rôle de célébrités, et étaient considérés comme faisant partie du « beau monde » desannées 1950 et1960. Ils organisaient des fêtes et voyageaient entre Paris etNew York ;Gore Vidal, qui fréquentait les Windsor, rapporta la vacuité de ses conversations avec le duc[103]. Le couple était fou des chienscarlins qu'il gardait[104].
En, le duc et la duchesse regardèrent la cérémonie decouronnement d'ÉlisabethII à latélévision, car outre le fait qu'ils n'aient pas été invités officiellement[105], le duc pensait qu'il était contraire à la jurisprudence qu'un souverain ou qu'un ancien souverain assiste au couronnement d'un autre. Le duc fut payé pour écrire des articles sur la cérémonie pour leSunday Express et leWomen's Home Companion de même qu'un court livre,The Crown and the People, 1902-1953[106].
La famille royale n'accepta jamais entièrement la duchesse. La reine Mary refusa de la recevoir officiellement. Cependant, le duc rencontra parfois sa mère et son frère, le roiGeorgeVI, et il assista à ses funérailles en 1952. La reine Mary resta irritée contre Édouard et indignée par son mariage avec Wallis[109]. En 1965, le duc et la duchesse retournèrent àLondres. La reineÉlisabethII, laprincesse Marina, duchesse de Kent, et laprincesse Mary, comtesse de Harewood etprincesse royale, leur rendirent visite. Une semaine plus tard, la princesse royale mourut, et ils assistèrent aux funérailles. En 1966, il a accordé une interview télévisée en langue allemande au journalisteGeorg Stefan Troller[110] et il a répondu aux questions sur son abdication[111]. En 1967, ils rejoignirent la famille royale pour le centenaire de la naissance de la reine Mary. La dernière cérémonie royale à laquelle participa le duc fut les funérailles de la princesse Marina en 1968[112]. Il déclina une invitation d'ÉlisabethII pour assister à l'investiture du prince de Galles en 1969 en indiquant queCharles ne voudrait pas de son « vieux grand-oncle[113] ».
Dans lesannées 1960, la santé de l'ancien monarque se détériora. En, il fut opéré parMichael E. DeBakey àHouston pour unanévrisme de l'aorte abdominale et en pour undécollement de rétine à l'œil gauche. Le duc était un grand fumeur : à la fin de l'année 1971, on diagnostiqua chez lui uncancer de la gorge et il subit une radiothérapie. La reineÉlisabethII rendit visite aux Windsor en 1972 lors d'unevisite d'État en France ; cependant seule la duchesse apparut avec la famille royale pour une séance de photographies.
Pierre tombale d'ÉdouardVIII au cimetière royal deFrogmore.
Le, Édouard VIII, duc de Windsor et ancien roi du Royaume-Uni meurt dans sarésidence de Paris[114], moins d'un mois avant son78e anniversaire. Son corps est renvoyé en Grande-Bretagne où sa dépouille est exposée dans lachapelle Saint-Georges duchâteau de Windsor. La cérémonie funèbre est organisée dans la chapelle le en présence de la reine, de la famille royale et de la duchesse de Windsor ; le cercueil est inhumé dans le cimetière royal à l'arrière du mausolée de la reine Victoria et du prince Albert àFrogmore. La duchesse resta au palais de Buckingham durant sa visite[115]. Jusqu'à un accord de 1965 avec la reineÉlisabethII, le duc et la duchesse avaient envisagé un enterrement dans une parcelle du cimetière de Green Mount àBaltimore où le père de la duchesse était enterré[116].
En 1973, un an après la mort de son époux sans descendance, la duchesse, héritière sans partage de ses biens, décide de léguer un important ensemble de meubles et tableaux aux musées français, la part la plus importante revenant auchâteau de Versailles. De santé fragile et souffrant dedémence sénile, la duchesse meurt14 ans plus tard, le, àParis, et est enterrée aux côtés de son époux en tant que « Wallis, duchesse de Windsor[117] ». Le couple ayant désigné l'Institut Pasteur commelégataire universel, la vente de bijoux aux enchères rapporte à l'Institut75,42 millions defrancs suisses, soit environ300 millions defrancs. Le reliquat des biens mobiliers est, quant à lui, racheté en bloc en 1986 parMohamed Al-Fayed qui négocie un nouveau bail de vingt-cinq ans avec la ville de Paris, rebaptisant l'hôtel de Boulogne « villa Windsor » et investissant50 millions de dollars dans sa restauration, dans le dessein annoncé de le transformer en un « petit musée » dédié à la gloire du couple mythique. En 1998, Mohamed Al-Fayed décide de vendre aux enchères chezSotheby's àNew York 40 000 objets de la villa ayant appartenu au célèbre couple[118].
- :Son Altesse Royale le prince Édouard de Cornouailles et d'York
- :Son Altesse Royale le prince Édouard de Galles
- :Son Altesse Royale le duc de Cornouailles
- :Son Altesse Royale le prince de Galles
enÉcosse : 1910 - 1936 :Son Altesse Royale le duc de Rothesay
- :Sa Majesté le roi
et, occasionnellement, en dehors du Royaume-Uni et concernant l'Inde :Sa Majesté Impériale le roi-empereur
- :Son Altesse Royale le prince Édouard
- :Son Altesse Royale le duc de Windsor
Édouard commença à utiliser le titre de duc de Windsor immédiatement après son abdication, en accord avec la déclaration deGeorgeVI que son premier acte en tant que roi serait d'accorder ce titre à son frère. Cependant, plusieurs mois passèrent avant que la concession ne soit formalisée parlettres patentes.
Son titre complet en tant que roi était « Sa MajestéÉdouardVIII, par la grâce de Dieu, roi de Grande-Bretagne et d'Irlande et des dominions britanniques au-delà des mers, défenseur de la Foi, empereur des Indes ».
Édouard perdit presque tous ses titres honorifiques lors de son accession au trône, car il devint le chef suprême de presque tous lesordres. Lorsqu'il abdiqua, son frère lui rendit ses anciens titres.
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↑Le rapport du FBI en date du, présenté par John Fox, directeur du département d'Histoire du FBI dans l'émissionL'Ombre d'un doute diffusée surFrance 3 le, indique « Father Odo advised that he knew definitely that Von Ribbentrop, while in England, sent the then Wallis Simpson seventeen carnations every day. The seveteen supposedly represented the number of times that they had slept together. » : Le père Odo a révélé qu'il savait de source sûre que Von Ribbentrop, alors en Angleterre, envoyait à Wallis Simpson17 œillets par jour, 17 étant censé être le nombre de fois qu'ils avaient couché ensemble.
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