Maison natale d'Édouard Herriot au 28 de la place Jean-Jaurès à Troyes.
Édouard Herriot naît le àTroyes, dans ledépartement de l'Aube[1]. Il est le fils de François-Nicolas Herriot, lieutenant d'infanterie, et de Jeanne-Eugénie Collon[1].
Il effectue ses études au collège Sainte-Barbe à Troyes, puis au lycée deLa Roche-sur-Yon. À 15 ans, il obtient une bourse qui lui permet de poursuivre ses études aulycée Louis-le-Grand, à Paris, où il obtient en 1889 le baccalauréat avec la mention « très bien ». En 1891, après unekhâgne dans ce même lycée, il est reçu dixième à l'École normale supérieure[2] et en sort en 1894agrégé de lettres en se classant premier[3].
Le, il épouse àLyon, Blanche Rebatel (1877-1962), fille du docteurFleury Rebatel, président du Conseil général du Rhône[4]. Cette union lui facilite son entrée en politique.
En 1904, il soutient à Paris-Sorbonne une thèse principale de lettresMadame Récamier et ses amis, puis, en 1905, une thèse complémentaire,Un ouvrage inédit de Madame de Staël : les fragments d'écrits politiques (1799)[5].
Entré au conseil municipal de Lyon en 1904, il devient adjoint, puis maire le, succédant àJean-Victor Augagneur, devenu gouverneur de Madagascar[6]. Il reste maire jusqu'en 1957, avec une interruption sous l’Occupation. Son successeur estLouis Pradel.
Édouard Herriot, sénateur et maire de Lyon, en 1914.
Le, naît dans le1er arrondissement de Lyon sa filleadultérine, la futureSuzanne Bérard, déclarée née de parents inconnus sous le patronyme Collon (nom de la mère d'Herriot). Elle n'est reconnue que 27 ans plus tard, le, par sa mère Jeanne Marie Janin[7].
Le, il obtient son premier poste ministériel comme ministre des Travaux publics, des Transports et du Ravitaillement,Marcel Sembat ayant dû quitter le gouvernement par suite de la pénurie de charbon. Herriot limoge immédiatement le directeur des mines du ministère,Paul Louis Weiss, accusé par l'opinion publique d'être responsable de la pénurie[b].
En 1924, il intervient personnellement[10] auprès du préfet du Rhône[11] pour éviter l'expulsion de l'anarchiste italienSante Ferrini, mais moins de six ans après la fin de la guerre, Edouard Herriot, président du conseil, annonce le 2 juin 1924 l’expulsion des congréganistes dont près de 10 000 étaient rentrés en France en 1914 pour se battre. Herriot annonce la suppression de l’ambassade auprès du Saint-Siège et l’application de la loi de séparation des Églises et de l’État à l’Alsace et à la Moselle. La création de la Ligue DRAC (Droit des religieux anciens combattants), l'empêche de prononcer une nouvelle expulsion des religieux français[12].
Après que lesélections législatives du 25 mai ont donné la majorité auCartel des gauches dont il était le principal animateur, il provoque la démission du présidentAlexandre Millerand qui avait pris parti pour leBloc national pendant la campagne électorale et avait affirmé son pouvoir en intervenant dans les fonctions du président du Conseil. Il est alors appelé à la présidence du Conseil par le nouveau président de la République,Gaston Doumergue.
Édouard Herriot est élu en 1930, président de l'Association française pour le développement de l'enseignement technique (AFDET), et le demeurera jusqu'en 1952. À l'occasion de la fête des25 ans de l’AFDET créée le, assemblée qu'il préside comme ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, il intervient sur son thème favori qui est la culture :« Il n’y a aucune espèce de contradiction entre l’enseignement technique et la culture générale. Il y a plusieurs moyens de parvenir à la culture. Il y a un premier moyen qui consiste à concevoir ou à recevoir un certain nombre d'idées générales […], puis de projeter ces idées sur la réalité. […] Il y a un autre moyen qui est celui sur lequel se fonde l'enseignement technique, c'est la méthode qui consiste à observer, à comparer, à regarder, à ne pas se fier seulement aux livres, à ouvrir les yeux sur le merveilleux spectacle de la nature et de l'industrie et par comparaison, par rapprochement des idées, par analogie, de place en place, de degré en degré, à s'élever jusqu'aux idées générales que l'on retrouvera et que l'on recréera par ces méthodes. Je salue par avance le moment où le développement de l’enseignement technique, à tous les degrés, nous aura créé une culture nouvelle qui, sans faire aucun tort à la culture ancienne de la France, lui donnera des hommes d’un type nouveau et d’une valeur d’esprit … comme un Pasteur ou d'un Berthelot, c’est-à-dire à n’avoir rien à envier à la culture de qui que ce soit »[13]. Il conclut en insistant sur le rôle joué par l’AFDET pour faire entrer la réalité de l’enseignement technique dans les esprits.
Fervent défenseur de lalaïcité, il veut alors introduire les lois laïques enAlsace-Lorraine et rompre les relations diplomatiques avec leVatican, mais il se heurte à l'opposition duSénat et au risque de velléités indépendantistes locales sur le premier point et est désavoué par leConseil d'État et la résistance populaire sur le second.
Il est critiqué pour ses choix en matière de finances, hésitant dans le remède à donner à la crise (il balance entre un emprunt, souhaité par la droite, et le « prélèvement » sur le capital réclamé par les socialistes). La Bourse connait beaucoup de fluctuations, principalement à la baisse, pendant son gouvernement. Herriot démissionne le, après que le Sénat lui a refusé la confiance. Il accuse alors le « mur d’argent », c’est-à-dire les grandes puissances financières du pays, qui auraient fait échouer le Cartel. Cette accusation a sa part de vérité, considérant le fait que laBanque de France (à l’époque privée) s’est montrée bien moins indulgente avec son gouvernement qu’avec d’autres de droite[14].
Herriot préside alors laChambre des députés pendant un an, mais lorsqueCaillaux, ministre des Finances, demande, pour résoudre la crise financière, l'autorisation de recourir à des décrets-lois, il descend de la présidence pour dénoncer comme député une procédure qui bafoue la prééminence du parlement. Lecabinet Briand (le cinquième cabinet depuis le précédent gouvernement de Herriot) est renversé le etDoumergue contraint Herriot à former un nouveau gouvernement.
Il se heurte alors à ce qu’il avait appelé le « mur d’argent », la Banque de France lui demandant de légiférer afin d'augmenter les plafonds des avances qu’elle peut verser à l'État, menaçant le cas échéant d’interrompre ses paiements au Trésor. Devant le risque de faillite des comptes publics et la chute toujours plus importante du cours du franc, Herriot est mis en minorité par la Chambre dès le 21 juillet, la chute de son gouvernement marquant la fin duCartel des Gauches et le retour au pouvoir dePoincaré[14].
Georges Clemenceau aura sur lui ce trait ironique :« Le Vésuve se borne souvent à fumer sa pipe comme Herriot, tout en ayant sur celui-ci l'avantage de se faire parfois oublier »[15]. Son adversaire royalisteLéon Daudet le décrit ainsi : « Très 1792 aussi Herriot, citoyen laborieux, rond et subtil, orateur né, même tribun, se frappant la poitrine à tour de bras, chaleureux et sans mémoire, et dantonisant à tout propos. Mais un vivant parmi les spectres d'un radicalisme désuet. Il m'a toujours été sympathique, en raison de son feu, de son réel talent, oratoire et littéraire […]. Homme de parti, il aura voulu jouer les hommes d'État. Il lui manque pour cela le caractère, et on le sent flottant, sous ses formules friables, comme un costaud de saindoux dans un caleçon de tulle illusion »[16].
Marqué peut-être par ces échecs, Herriot commence à se rapprocher peu à peu de la droite. En tout cas il a droit aux compliments flatteurs de l’abbé Bethléem[17], grand pourfendeur de la pornographie, pour avoir interdit l’affichage de journaux « osés » dans les kiosques de Lyon.Une certaine presse de gauche ricane alors car la vie privée d'Herriot n'est pas tout à fait exemplaire[réf. nécessaire] etLe Canard enchaîné y fait allusion dans sescontrepèteries[18], il n'en commence pas moins à gagner la faveur des catholiques.
Albert Einstein et Édouard Herriot, reçus docteurshonoris causa de l'université de Glasgow.
En juin1932, il revient au pouvoir (troisième gouvernement Édouard Herriot) aprèsdes élections ayant marqué une poussée vers la gauche. En référence à ce qui se passe en Allemagne, oùAdolf Hitler vaprendre le pouvoir en janvier 1933, le dessinateurSennep affuble Herriot, fumeur de pipe invétéré, du surnom de « Fühmeur »[19]. Durant son gouvernement, qui durera à peine plus de six mois, le ministère de l’Instruction publique devient ministère de l’Éducation nationale. Herriot est devenu beaucoup plus modéré et l'on a dit que son gouvernement a été le dernier à laisser une impression de calme[20]. Le renforcement de la lutte contre la fraude fiscale conduit tout de même à l'affaire de la Banque commerciale de Bâle. Son gouvernement tombe le sur la question du remboursement de la dette française à l'égard desÉtats-Unis.
À l'invitation deStaline, Édouard Herriot se rend en 1933 àMoscou. À cette occasion, un canular fait croire à l'opinion qu'il a été nommé colonel dans l'armée soviétique ; si bien que l'ambassade d'URSS se sent tenue de démentir en précisant« qu'une telle distinction ne peut avoir été conférée à l'homme d'État français pour l'excellente raison que le grade de colonel n'existe pas dans l'armée soviétique[21] ». Il en restera une caricature deSennep (Le colonel des kodaks)[22]. Ce voyage s'inscrit dans la tentative de rapprochement franco-soviétique qui débouchera sur le pacte franco-soviétique de 1935. À cette occasion, Herriot visite l'Ukraine, où sévit alors une famine dramatique (voirHolodomor). Aveuglé par la propagande soviétique et les figurants se dressant sur son passage, Édouard Herriot ne se rend pas compte de la famine qui sévit dans le pays[23] et déclare n'avoir vu que« des jardins potagers dekolkhozes admirablement irrigués et cultivés […]. Lorsque l'on soutient que l'Ukraine est dévastée par la famine, permettez-moi de hausser les épaules. »[24]« On m'assure, me dites-vous, que cette contrée vit à cette heure une époque attristée ? […] Or, je n'ai constaté que la prospérité. »[25],[26], dans son récit de voyage publié l'année suivante,Orient, où il fait également l'éloge de la nouvelle Turquie, républicaine et laïque[27].
En 1934, après les émeutes du6 février, il entre dans le cabinet Doumergue pour lui donner une caution de gauche, mais cette tentative d'Union nationale ne dure pas.
Il reste cependantministre d'État dans les cabinets Flandin et Laval. Il tente d'y exercer une influence conciliatrice, mais les difficultés auxquelles se heurte la France dépassent les capacités de son personnel politique ; en 1935, gêné par l'évolution vers la gauche duParti radical, il démissionne de sa présidence (il est nommé président honoraire du parti — la fonction de président honoraire est créée à cette occasion[28]) et redevient président de la Chambre des députés. Il participe à la création duFront populaire[29], dont les réunions se font à La Ruche de Montchat dans le troisième arrondissement de Lyon.
En 1935, il inaugure la statue deRichelieu àLuçon enVendée. En mars 1939, il surprend un peu le camp laïque en suspendant la séance de la Chambre des députés à l'annonce de la mort du papePie XI.
Il est élu membre titulaire de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon le[30].
Devant l'avance allemande, ilsuit le gouvernement à Bordeaux puis à Clermont-Ferrand etenfin à Vichy. Devant l'Assemblée nationale (réunion des deux chambres) siégeant dans l'opéra de la station thermale, les 9 et, il rend hommage aumaréchal Pétain, le premier jour :« Autour de M. le maréchal Pétain, dans la vénération que son nom inspire à tous, notre nation s’est groupée en sa détresse. Prenons garde de ne pas troubler l'accord qui s'est établi sous son autorité. Nous aurons à nous réformer, à rendre plus austère une République que nous avions faite trop facile, mais dont les principes gardent toute leur vertu. » et après avoir défendu lesdéputés embarqués sur leMassilia, il s'abstient volontairement le lendemain, lors duvote accordant les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain.
En1942, il renvoie saLégion d'honneur à Pétain pour protester contre son attribution à des membres de laLVF, ce qui lui vaut d’être assigné à résidence à l'hôtel desThermes d'Évaux-les-Bains[31] dans laCreuse, en compagnie de diverses personnalités, parmi lesquelles le syndicalisteLéon Jouhaux. Il est ensuite rapidement transféré, en compagnie deGuy La Chambre et deRobert Jacomet (contrôleur général des armées), à la Villa Loisel[32], propriété de l'industrielFrançois-Philippe Loisel située dans la même ville et réquisitionnée par le gouvernement de Vichy.
Sans cesse en butte aux ultras-collaborationistes, il est placé en résidence surveillée en, d'abord chez lui dans l'Isère ; puis, il est jugé inapte par les autorités allemandes à la déportation, qui l'internent dans un asile où il feint la folie[31], àMaréville près deNancy[31].
Enaoût 1944, les Alliés approchant de Paris,Laval, qui craint que Pétain essaie de traiter avecEisenhower, voire avecde Gaulle (tentative de l'amiralAuphan[33]) et lui laisse le mauvais rôle, se rend dans la capitale afin de réunir l'ancienne Assemblée nationale dans le but de lui remettre le pouvoir et de barrer ainsi la route aux Communistes et à de Gaulle[34],[33]. Avec l'accord de l'ambassadeur allemand à ParisOtto Abetz, le, il va chercher Édouard Herriot, le fait libérer et le ramène à Paris avec son assentiment[34]. Il fait contacterJules Jeanneney, président duSénat avant l'Occupation, qui ne répond pas[35]. Herriot, dans un premier temps favorable au plan de Laval, temporise et finit par refuser de décider en l'absence de Jeanneney. Il a également reçu l’avertissement que lui a fait passer laRésistance et la réticence des parlementaires consultés, commede Monzie, impressionnés par les assassinats (Mandel,Zay, etc.) commis par laMilice[36]. Les Allemands, ayant changé d'avis après l'intervention des ultra-collaborationnistes,Marcel Déat etFernand de Brinon, décident de se saisir de Laval et des restes de son gouvernement« pour assurer sa sécurité légitime »[37]. Herriot, qui refuse les possibilités qui lui sont offertes de fuir, soit pour rejoindre les chefs de l'insurrection parisienne, soit pour se réfugier chez un Américain, ami de Laval, déclare :« Je dois suivre mon destin. »[38]. Après un dernier déjeuner àMatignon, avec Laval et Otto Abetz, le[36], il est arrêté par les Allemands et reconduit dans un premier temps à Maréville, puis en Allemagne. Il termine sa« déportation d'honneur[39] » àPotsdam, libéré par l'Armée rouge. En,« il se dédouane sans élégance » dans la presse en minimisant cet épisode et en fournissant une version sensiblement différente[39].
Après la Seconde Guerre mondiale, il fait figure de sage et devient le président de lanouvelle Assemblée nationale en1947. Il est élu membre de l'Académie française le, le dernier des quatorze nouveaux élus de cette année-là. Avec son élection, l'Académie est pour la première fois au complet depuis le début de la guerre, si l'on excepte deux fauteuils déclarés vacants lorsque les titulaires,Philippe Pétain etCharles Maurras, avaient été exclus[40].
Concernant la question coloniale, il se prononce, lors des débats qui entourent la naissance de l'Union française, contre l'égalité des droits politiques aux populations de l'Empire. Il déclare alors le :« Si nous donnions l'égalité des droits aux peuples coloniaux, nous serions la colonie de nos colonies »[41]. En 1955 cependant, il se prononce pour lecongrès extraordinaire visant à réformer le parti radical et réclamé parPierre Mendès France, acteur de la décolonisation, dont l'organisation était refusée parLéon Martinaud-Déplat, le président administratif[42].
Édouard Herriot en 1949, lors des cérémonies du sixième centenaire du rattachement du Dauphiné à la France.
En 1953, sa santé s’est altérée. Un de ses derniers actes est de prendre parti pour l'Alsace lors duprocès de Bordeaux, où sont jugés desincorporés de force qui s'étaient trouvés àOradour lors du massacre. Lorsque est discuté à l'Assemblée nationale le projet d'amnistie, il s'écrie : « La patrie est une mère. Elle ne peut pas admettre que ses enfants se déchirent sur son sein[43]. » À la fin de l'année, il ne peut présider l’élection du président de la République et il est remplacé parAndré Le Troquer. Ce dernier lui succède à la présidence de l'Assemblée nationale au début de 1954 quand le vieux maire de Lyon décide de ne plus se représenter. Le 30 août 1954, assis en fauteuil roulant, il fait une ultime intervention devant ses pairs députés dans l'hémicycle, contre laCommunauté européenne de défense (CED)[44].
En revenant de sa résidence, lamaison forte de Brotel àSaint-Baudille-de-la-Tour en Isère, à une quarantaine de kilomètres à l'est de Lyon[46], Édouard Herriot prend froid, puis est transporté à l'hôpital Sainte-Eugénie en[47]. Après une rémission, il y meurt le à 84 ans.
Les obsèques religieuses de ce vieil anticlérical sont d'abord annoncées par lecardinal Gerlier, qui a reçu son consentement et lui a administré l'extrême-onction la veille de sa mort[48] ; maisPierre Mendès France réussit à convaincre la veuve du président, très croyante, de ne pas conduire le convoi funèbre à laprimatiale Saint-Jean. Finalement, ces obsèques se déroulent dans la chapelle de l'hôpital Sainte-Eugénie, présidées par Gerlier[49]. Le, les funérailles nationales d'Édouard Herriot sont retransmises par la télévision depuis laplace Bellecour, en présence du président de la République,René Coty, et du président du Conseil,Guy Mollet[44]. Il est enterré dans un mémorial ducimetière de Loyasse[50] façonné par le sculpteurGeorges Salendre.
Le philosopheAlain, proche des thèses du radicalisme en politique, ne cachait pas son estime pour le maire de Lyon :« Herriot était puissant par le suffrage populaire, puissant par l'éloquence, puissant par l'espoir des foules »[51].François Mauriac le décrit ainsi dans son bloc-notes : « En vérité, Édouard Herriot était un gros homme charmant. Son charme naissait de ce contraste entre la culture, tous les dons d'une intelligence royale et la ruse, disons la finesse, politicienne »[52].
2 avril 1957 : Président d'honneur de l'Assemblée nationale. Premier Citoyen français à recevoir ce titre, il sera suivi deJacques Chaban-Delmas le 12 novembre 1996[53].
Un ouvrage inédit de Mme de Staël. Les “Fragments d'écrits politiques” (1799), Paris, Plon-Nourrit, 1904 (thèse complémentaire)
La Vie et la Passion deMichel Servet, Paris, La Raison, 1907
Vieille et jeune Turquie, Paris, Rousseau, 1911
Créer, 2 vol., Paris, Payot & Cie, 1919
La Russie nouvelle, Paris, Ferenczi, 1922
Impressions d'Amérique, Lyon, Audin & cie, 1923
Dans la forêt normande, Paris, Librairie Hachette, 1925 [rééditions illustrées en 1927 par les éditions de l'Estampe (Paris) et en 1947 par G. Bouvet (Lyon)]
Pourquoi je suis radical-socialiste, Paris, Les éditions de France, 1928
La Vie de Beethoven, Paris, Gallimard (coll. Vie des hommes illustres), 1929
Europe, Paris, les éditions Redier, 1930
Sous l'olivier, Paris, Librairie Hachette, 1930
La Porte océane (Sur les terres des abbayes, les foyers spirituels de Rouen), Paris, Librairie Hachette, 1932 ; édition bibliophilique enrichie de lithographies originales deRené Demeurisse, Georges Bouvet et Cie, Lyon, 1948
La France dans le monde, Paris, Hachette, 1933
Le Problème des dettes, Paris, Fasquelle, 1933
Orient, Paris, Librairie Hachette, 1934
Lyon n'est plus [4 volumes : « Jacobins et Modérés », « Le Siège », « La Réaction », « La Répression »], Paris, Hachette, 1937-1940
Sanctuaires, Paris, Librairie Hachette, 1938
Aux sources de la liberté, 210 p., NRF, Gallimard, Paris, 1939
La Triple Gloire de Lyon, Lyon, Audin, 1946
« L'âme de la France et la leçon de Port-Royal », discours à l'Académie française (nov. 1946), dans revueConférencia, 1947
Pages immortelles de Diderot, choisies et expliquées, Éditions Correa, Paris, 1949
Études françaises, éditions du milieu du monde, 1950
Péguy : Charles Péguy, conférence donnée au théâtre municipal le 17 mai 1950, Imprimerie Durand, Chartres, Fédération des associations d'élèves et amis des écoles publiques d'Eure-et-loir,, 23 p.
↑De facto, puisque durant la période de l'Occupation, le Parlement n'est pas dissous, mais Sénat et Chambre des députés sont« ajournés jusqu'à nouvel ordre », seul le chef de l'État pouvant les réunir (voir« Acte constitutionnelno 3 du 11 juillet 1940 », sur le sitemjp.univ-perp.fr, consulté le 25 juin 2009). Le Parlement ne se réunit plus durant toute l'Occupation, entérinant dans les faits lecaractère autoritaire du régime de Vichy.
↑SelonLouise Weiss, fille dePaul Louis Weiss, Herriot aurait dit à Weiss dès leur premier entretien :Nos veuves de guerre, nos pupilles de la nation, ont déjà bien assez froid au cœur. Je leur assurerai, moi, le droit que vous leur avez dénié : celui de vivre au chaud. C'est sur mon dos que je porterai à vos victimes leurs sacs de charbon, si vous ne les portez pas sur le vôtre (Louise Weiss,Une petite fille du siècle, Albin Michel, 1978). Paul Frantzen fut nommé à la place de Weiss, mais la situation ne s'améliora pas. À la mi-mars, Herriot dut quitter le ministère et son successeur limogea Frantzen quelques jours plus tard.
↑Françoise Huguet, « Les thèses de doctorat ès lettres soutenues en France de la fin duXVIIIe siècle à 1940 »,lire en ligne (consulté le 14 octobre 2020).
↑Serge Berstein,Édouard Herriot ou la République en personne, Presses de la FNSP,,p. 38-39
↑Pascal Dupuy,Folgorite, parcours de Sante Ferrini, anarchiste, typographe et poète (1874-1939), Lyon, Atelier de création libertaire,, 348 p.(ISBN978-2-35104-138-3),p. 178.
↑Courrier d’Édouard Herriot, maire de Lyon, au préfet du Rhône, 4 février 1924, Archives départementales du Rhône, Lyon, série M, dossier Sante Ferrini, cote 3494W/12, numéro 8439
↑Histoire de France 1918-1938 avec illustrations HP Gassier et Sennep, texte d'Aurélien Philipp, Paris, Éditions Mana, 1938. Les pages ne sont pas indiquées, l'année de référence est 1932. On lit :« C'est le dernier ministère ayant donné une impression de tranquillité. Après ce sera la cascade, la marche vers le 6 février » →Crise du 6 février 1934.
↑Reproduite dans l'article de Jacques Franju, « Édouard Herriot Colonel de l'armée rouge »,Historia hors-série n° 38 (Les grands canulars), 1974, p. 54-58.
↑Louis David et Dominique Saint-Pierre,HERRIOT Édouard (1872-1957), in Dominique Saint-Pierre (dir.), Dictionnaire historique des académiciens de Lyon 1700-2016, Lyon : Éditions de l'Académie (4, avenue Adolphe Max, 69005 Lyon), 2017, p. 672-674(ISBN978-2-9559433-0-4)..
↑Adrien Blès,Dictionnaire historique des rues de Marseille : Nouvelle édition, corrigée et augmentée de 400 noms de voies nouvelles, Éditions Jeanne Laffitte,(ISBN9782862765259),p. 231
↑Edouard Herriot sur le site Troyes d'hier à aujourd'hui, par Jacques Schweitzer
Benoît Yvert (dir.),Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernements en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007,916 p.