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L'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris (EnsAD) est un établissement public d'enseignement supérieur relevant duministère de la Culture ayant pour mission la formation de haut niveau, artistique, scientifique et technique d’artistes et de designers.
Lieu de foisonnement intellectuel, créatif et artistique, l'École propose dix spécialisations : architecture intérieure, art-espace, cinéma d'animation, design graphique, design objet, design textile et matière, design vêtement, image imprimée, photo/vidéo, scénographie. Elle accueille en moyenne 700 étudiants, français et étrangers. La formation se déroule sur cinq années. Le diplôme de l'École est un diplôme d'État, il confère le grade de master.
Le laboratoire de recherche de l'École (EnsadLab[1]) offre plusieurs groupes de recherche couvrant les champs des arts et du design et accueille en moyenne 50 étudiants chercheurs et doctorants.
L'École est membre de l'université PSL, dont elle est un établissement-composante depuis le 25 janvier 2025[2]. Dans ce cadre, elle participe à la formation doctorale SACRe[3] (Sciences, Arts, Création, Recherche) dont l'ambition est de rapprocher artistes, créateurs et scientifiques.
Elle est membre d'un large réseau d'associations internationales et développe en outre des relations avec 110 écoles supérieures et universités d’art dans le monde.
L'École des arts décoratifs est née de l'École royale gratuite de dessin créée en1766 parJean-Jacques Bachelier (1724-1806), ouverte officiellement en1767 par lettres patentes du roiLouis XV, et de l'École spéciale et gratuite de dessin pour les jeunes personnes, souhaitée par Bachelier dès les années 1780[4] et mise en place en 1802 par la peintre Marie Frère de Montizon (née Turben, 1760 ?-1845), école ouverte officiellement en 1803 et subventionnée par l’État à partir de 1810[5]. Il s'agissait alors de développer les métiers relatifs aux arts et d'accroître ainsi la qualité des produits de l'industrie. Les cours de l'École de garçons étaient donnés dans ce qui est aujourd'hui le 5 de larue de l'École-de-Médecine, un bâtiment toujours à l'enseigne de l'École qui, pour accueillir lecollège de Bourgogne, a été élevé sur uncimetière juif aménagé auMoyen Âge dans les ruines d'une bâtissegallo-romaine du temps de l'empereurJulien le Philosophe et est actuellement affecté à l'université de Paris III-Sorbonne Nouvelle.
À proximité se situait l'École de filles, qui rejoint l'ancien collège des Cordeliers au 7 rue Touraine-Saint-Germain (actuellerue Dupuytren[6]).
Par l'apprentissage exigeant et rigoureux du dessin, avec des estampes comme modèles, l'École associait métier et culture, intelligence et sensibilité, afin que les meilleurs artisans deviennent des artistes créateurs. À la base de la formation des garçons, le dessin comprenant géométrie, figure et ornement, visait à contrer la débauche de pittoresque à l'époque et« à rendre la précision familière »[7]. Aux filles, étaient enseignés les quatre genres (figure, ornement, animaux et fleurs), l'École, selon la fondatrice, devant offrir aux femmes« le moyen d'augmenter leurs ressources par une heureuse industrie »[8], même s'il va lui être reprochée de former davantage des artistes que des ouvrières.
De1841 à1869,Horace Lecoq de Boisbaudran, utilisant une méthode d'enseignement originale — l'éducation de la mémoire pittoresque —, forma dans l'École de garçons quantité de jeunes artistes parmi lesquels des célébrités commeFantin-Latour,Dalou,Rodin, etc. Jean-Hilaire Belloc choisit le docteurSimon Noël Dupré (1814-1885) pour remplacer le professeur d'anatomie mais, non titulaire, il doit partir au bout de deux ans car le titre de professeur chargé du cours lui est refusé, et ce malgré l'opposition de ses élèves. L'École de garçons porte alors le nom d'« École impériale spéciale de dessin et de mathématiques »[9].
SiRosa Bonheur dirigea avec fierté l'École pour filles pendant plus de dix ans, sa remplaçante, la peintre en miniaturesNelly Marandon de Montyel, y introduisit de profondes transformations, logée désormais au 10 bis de larue de Seine : de nouveaux cours, avec l'entrée de nombreux professeurs, et une variété importante d'approches du dessin (d'après le modèle vivant ou de mémoire par exemple).
Entrée de l'École nationale supérieure des arts décoratifs,rue d'Ulm àParis (2013).
Après-guerre, sous l'impulsion de son directeurLéon Moussinac, l'École se recentre autour de l'architecture intérieure. Elle devient mixte en 1949[10].
En1962,Jacques Adnet fait appel àRoger Tallon pour mettre en place ce qui s'appelait encore « esthétique industrielle » et qui serade facto le premier enseignement dedesign industriel en France.
En 2007, l'Ecole des Arts Décoratifs s'engage sur la voie de la recherche avec la création de l'Ensadlab, laboratoire pionnier en France de la recherche par l'art et le design. Il permet de former artistes et designers à la recherche-création par le prisme d'un doctorat ancré dans la pratique à la croisée de l’art, du design, des humanités et des sciences.
Jean-Louis Pradel (1946-2013), historien d'art, enseigne les sciences humaine et l'histoire de l'art contemporain à partir de 1976, animait l'atelier de rencontres.
Le magazineL'Étudiant fait certaines années un classement des « écoles de design produit préférées des pros », il existe environ 77 écoles de design produit en France et l'ENSAD est régulièrement classée dans le top 10[18],[19].
Classements français
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2024
2025
L'Étudiant (écoles de design produit préférées des pros)
↑Laurent Gervereau, Gérard Paris-Clavel, François Miehe, « L'atelier des Arts-décoratifs. Entretien avec François Miehe et Gérard Paris-Clavel », inMatériaux pour l'histoire de notre temps. Mai-68 : Les mouvements étudiants en France et dans le monde, sous la direction de Stéphane Courtois, n° 11-13, 1988 pp. 192-197 (en ligne surpersee.fr).
↑René Lesné et Alexandra Fau,Histoire de l'École nationale supérieure des arts décoratifs, 1941-2010, Paris, éd. EnsAD (Archibooks), 2011(ISBN978-2-35733-098-6)(sudoc.abes.fr).
Ulrich Leben,L'École royale gratuite de dessin de Paris (1767-1815), éditions Monelle Hayot, 2004, 175 pages, 148 ill.(ISBN9782903824464).
Thierry Chabanne etStéphane Laurent (dir.),Histoire de l'École nationale supérieure des arts décoratifs (1766-1941), Paris, éd. EnsAD, 2004.
Stéphane Laurent, « Décoration, design et politique : l’École nationale supérieure des arts décoratifs de 1940 à 1968 » dans Stéphane Laurent (dir.),Une Émergence du design, France20e siècle, Paris, Publications HICSA/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (publication en ligne), 2019, p. 7-68.(ISBN978-2-491040-03-1).