Pour les articles homonymes, voirÉcole nationale d'administration etENA.
| Fondation | |
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| Dissolution | 2021, remplacée par l'Institut national du service public (INSP) le |
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| Forme juridique | Autre établissement public national d'enseignement(d) |
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| Professeurs | 2 |
| Intervenants externes | 1 500 |
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L'École nationale d'administration (ENA), créée en 1945 et remplacée en 2022 par l'Institut national du service public (INSP), est une anciennegrande écoled'application française chargée d'assurer la sélection et la formation deshauts fonctionnaires de l'État français. D'abord située àParis, elle s'installe àStrasbourg en 1991.
La grande école accueillait chaque année à Strasbourg 80 à100 élèves enformation initiale, auxquels s'ajoutaient un tiers d'élèves étrangers issus des cycles internationaux et une soixantaine d'élèves demasters etmastère spécialisé. Étaient aussi dispensées parallèlement des sessions courtes deformation continue, à Paris et à Strasbourg, pour les hauts-fonctionnaires français et étrangers.
Les 6 500 anciens élèves de l'école (en 2018) sont communément appelés « énarques ». Au cours de laVe République, les énarques jouent un rôle central dans la vie politique française, comptant quatreprésidents de la République, neufPremiers ministres et de nombreuxministres etsecrétaires d'État sortis de leur rang.
Jouissant d'un très grand prestige dans l'enseignement supérieur et dans la société française en incarnant laméritocratie au service de l’État mais aussi l'élitisme, l'ENA est associée par ses détracteurs à unetechnocratie centraliste. Ces critiques conduiront à des adaptations de plus en plus fréquentes de ses formations à partir de 2002. Le, le président de la République française,Emmanuel Macron, annonce la suppression de l'ENA, remplacée en 2022 par l'Institut national du service public (INSP).

Avant 1945, l'État n'assure pas une formation unique pour ses fonctionnaires responsables de sa haute administration. Si le système duconcours — considéré alors comme la seule garantie d'un recrutement impartial et fondé sur le mérite — s'est généralisé au cours duXIXe siècle, chaque corps ou ministère organise son propre concours, sans considération pour l'homogénéité de la haute fonction publique. Certains risques decorporatisme ou denépotisme en résultaient[1].
Michel Debré etEmmanuel Monick[2] coopèrent à la Libération pour créer l'ENA, lesInstituts d'études politiques et leCentre de hautes études administratives[3].
L'école nationale d'administration (ENA) a été créée par l'ordonnanceno 45-2283 du[4] par leGouvernement provisoire de la République française, alors présidé par legénéral de Gaulle. Cette décision, qui devait profondément bouleverser la structure même de l'administration publique française, avait été préparée par la Mission provisoire de réforme de l'administration, placée auprès du chef du gouvernement et dirigée parMaurice Thorez,vice-président du Conseil et secrétaire général duParti communiste français.

Sous l'impulsion d'Édith Cresson, il est décidé en1991 de déménager l'école àStrasbourg, au 1, rue Sainte-Marguerite. Avant d'accueillir l’ENA, laCommanderie Saint-Jean, construite auXIVe siècle, fut successivement un couvent (ordre de Saint Jean de Jérusalem), un hôpital puis, entre 1740 et 1988, une prison.
La question de la suppression de l'ENA est posée dès la fin des années 1970 par le sociologueMichel Crozier[5]. Elle revient ensuite régulièrement dans le débat sur la modernisation de la société française.
Au cours de la campagne précédant l'élection présidentielle française de 2007, certains candidats[Lesquels ?] commeFrançois Bayrou se sont déclarés en faveur de la suppression de l'ENA[pourquoi ?][réf. nécessaire]. Un sondage réalisé pour l'occasion parLouis Harris 2, fait apparaître que « la suppression de l'ENA » en tant que proposition de François Bayrou était souhaitée par 27 % des sondés contre 55 % en faveur de son maintien et 18 % de sondés sans opinion[6].
À l'occasion de la rentrée 2016, l'un des candidats auxprimaires de droiteBruno Le Maire, lui-même ancien énarque, propose la suppression de l'institution s'il venait à être élu en 2017[7]. Il invoque deux raisons : l’école ne forme pas des spécialistes mais des hauts fonctionnaires qui après un passage dans des cabinets ministériels sont parachutés à la tête des grandes entreprises nationales (Air France, SNCF, Crédit lyonnais…) sans aucune expérience de la gestion d’une entreprise ; l'école ne favorise non seulement pas lamixité sociale, mais pas davantage l'efficacité.
Le, le chef de l'État, Emmanuel Macron, réunit plusieurs hauts fonctionnaires pour leur annoncer une réforme de grande ampleur de la haute fonction publique. Parmi les mesures annoncées figure la suppression de l'École nationale d'administration, une promesse datant de la crise desgilets jaunes, ainsi que de la création d'unInstitut du service public prenant en charge l'ensemble des élèves administrateurs, qui intégrera un tronc commun à 13 écoles de service public[8],[9],[10].
Le 2 juin 2021, Emmanuel Macron officialise dans une ordonnance le remplacement de l'ENA par l'Institut national du service public[11]. Ainsi, la dernière promotion de l'ENA est la promotionGermaine Tillion (2021-2022) entrée en scolarité en janvier 2021.

L'ENA dispose d'un campus parisien, situé dans l'ancien hôtel de l'École coloniale,avenue de l'Observatoire. Les activités parisiennes de l'ENA (le service des cycles courts et la direction des relations internationales) s'y trouvent, tandis que tous les autres services de l'école sont concentrés à Strasbourg. Seuls les cours des élèves enformation permanente dans des cycles pédagogiques de moins d'un mois ont encore lieu à Paris[12].
Le campus strasbourgeois fait office de campus principal de l'école[13].
Depuis 1945, l'ENA a formé plus de 6 500 élèves et, depuis 1949, 3 650 élèves étrangers de 133 pays (2018)[14].
Pour assurer le recrutement de ses élèves, l'ENA organise tous les ans trois concours réservés aux ressortissants de l'Union européenne et un concours international :
Par le passé[Quand ?], par décret, des élèves de l'École polytechnique pouvaient à la fin de leur scolarité directement intégrer l'école sans passer le concours. Ce fut par exemple le cas deValéry Giscard d'Estaing en 1948.
Le taux de sélectivité dépend du concours[15]. Par exemple, 6,7 % des candidats présents à la première épreuve du concours externe ont été reçus en 2015 et 6,0 % en 2017[16], ce taux est de 15,2% pour le concours interne de 2015, soit une moyenne de 10 % en 2015[17].
En 2009, 40 % des reçus étaient des femmes, 2 % sont des enfants d'ouvriers[réf. nécessaire]. D'après la sociologue Monique Dagnaud, il y a en moyenne« 40 % à 45 % de femmes à l'ENA »[18]. Le pourcentage d'élèves ayant un parent ancien élève est de l'ordre de 2 à 3 % ; il est nul dans la promotion 2018-2019[réf. nécessaire].
Le nombre d'élèves de l'ENA[19] a été diminué dans les années 1990 et 2000, avant d'être accru pour répondre aux besoins.
| Promotions | Concours externe | Concours interne | Troisième concours | Concours externe spécial « docteurs » | Sous-total | Élèves étrangers | Total |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Léopold-Sédar-Senghor (2002-2004) | 80 | 43 | 13 | 136 | 51 | 187 | |
| Romain-Gary (2003-2005) | 61 | 46 | 11 | 118 | 47 | 165 | |
| Simone-Veil (2004-2006) | 50 | 42 | 9 | 101 | 39 | 140 | |
| République (2005-2007) | 44 | 37 | 9 | 90 | 18 | 108 | |
| Aristide-Briand (2006-2008) | 43 | 32 | 8 | 83 | 18 | 101 | |
| Willy-Brandt (2007-2009) | 45 | 40 | 8 | 93 | 34 | 127 | |
| Émile-Zola (2008-2010) | 40 | 32 | 8 | 80 | 40 | 120 | |
| Robert-Badinter (2009-2011) | 40 | 33 | 8 | 81 | 25 | 106 | |
| Jean-Jacques-Rousseau (2010-2011) | 40 | 31 | 8 | 79 | 31 | 110 | |
| Marie-Curie (2011-2012) | 41 | 29 | 7 | 77 | 30 | 107 | |
| Jean-Zay (2012-2013) | 80 | 29 | 109 | ||||
| Jean-de-La-Fontaine (2013-2014) | 81 | 30 | 111 | ||||
| Winston-Churchill (2014-2015) | 80 | 30 | 110 | ||||
| George-Orwell (2015-2016) | 89 | 24 | 113 | ||||
| Louise-Weiss (2016-2017) | 43 | 38 | 9 | 90 | 33 | 122 | |
| Georges-Clemenceau (2017-2018) | 43 | 38 | 9 | 90 | 23 | 113 | |
| Molière (2018-2019) | 40 | 32 | 8 | 80[20] | 22 | 102 | |
| Hannah Arendt (2019-2020) | 40 | 32 | 8 | 80[21] | 32 | 112 | |
| Aimé Césaire (2020-2021) | 40 | 32 | 8 | 2 | 82[21] | ||
| Germaine Tillion (2021-2022) | 40 | 32 | 7 | 4 | 83[22] |
L'ENA dispense à ses élèves une formation interministérielle d'une durée de 24 mois. La nouvelle scolarité, entrée en vigueur le1er janvier 2018, comporte une année de stage, suivie d'une année de scolarité à Strasbourg qui donne une place essentielle aux valeurs du service public et à la déontologie[14].
La scolarité est divisée en trois thèmes :

Les élèves de l'ENA intègrent à leur sortie de l'école différentscorps de lafonction publique d'État, en fonction de leur classement. Lesgrands corps administratifs (Conseil d'État, Inspection générale des finances et Cour des comptes) sont généralement choisis par les 12 (ou 15 selon les années) premiers (la "botte"). Suivent généralement les corps d'inspection générale (Inspection générale des affaires sociales etInspection générale de l'administration), ladirection générale du Trésor (4 à 6 postes d'administrateurs civils selon les années), ainsi que leQuai d'Orsay (4 à 6 postes de conseillers des affaires étrangères du cadre général selon les années).
Plus de la moitié de la promotion intègre le corps interministériel desadministrateurs civils et rejoignent les ministères : ministères de l'Économie et des Finances, de l'Intérieur (dont lecorps préfectoral, comme sous-préfets), ministères sociaux, de l'Éducation nationale, des Armées, de l'Agriculture, etc. Les autres élèves rejoignent le corps des conseillers detribunal administratif et decour administrative d'appel et celui des conseillers dechambres régionales des comptes. Quelques élèves rejoignent la Mairie de Paris en tant qu'administrateurs de la Ville de Paris.
Les élèves issus du concours interne conservent leur indice[réf. nécessaire]. Par rapport aux externes, ils commencent ou poursuivent leur carrière de haut fonctionnaire en moyenne comme un élève issu du concours ENA externe avec six ans d'ancienneté. De nombreux internes, appartenant à des corps de catégorie A+ avant d'entrer à l'ENA, disposent d'un échelon équivalent aux échelons les plus élevés des premiers grades des corps de sortie de l'ENA.
Les élèves issus du troisième concours commencent leur carrière dans la haute fonction publique comme un élève issu du concours ENA externe avec reprise d'ancienneté (5e ou6e échelon selon les corps).
Le coût de la scolarité pour l'État, en diminution de 10 % entre 2005 et 2006, s'est élevé en 2006 à 56 303 €[23] par élève en formation initiale (sur l'ensemble de la scolarité de 27 mois), soit environ 25 000 € par an, sans prendre en compte la rémunération des élèves. La scolarité étant gratuite pour les élèves, ce montant est pris en charge par l'école. À titre de comparaison, le coût moyen d'un étudiant dans l'enseignement supérieur français était estimé en 2005 à 9 280 € par étudiant et par an (7 210 € pour un étudiant de l'université et 13 560 € pour un étudiant en classes préparatoires)[24].
Comme dans beaucoup d'autresécoles de la fonction publique française, les élèves de l'ENA sont rémunérés pendant leur scolarité, de 1 684 € par mois en 2016 en moyenne[16]. Les élèves s'engagent en contrepartie à travailler pour l'État pendant dix ans, faute de quoi ils devront rembourser une partie des sommes perçues et le coût de leur scolarité[25],[26].
Le classement de sortie des élèves est constitué sur la base de la moyenne de l'ensemble des notes obtenues par chaque élève lors de sa scolarité. Les notes des élèves sont de deux types : les notes obtenues à l'issue des trois stages professionnels (représentant environ le tiers de la note finale) et les notes obtenues à l'issue des épreuves de scolarité. Chaque note de stage est arrêtée en fonction de l'évaluation du maître de stage de chaque élève, d'une inspection appelée "visite de stage" effectuée par un membre de la Direction des stages sur le lieu de stage lui-même (sauf pour le stage en entreprise), du rapport produit par l'élève, ainsi que d'un oral de soutenance.
Tous les élèves obtiennent en fin de scolarité leur rang dans le classement, du premier au dernier.
Le classement de sortie fait l'objet de critiques récurrentes. Il a été mis en cause, entre autres griefs, par les élèves de lapromotion Léopold Sédar-Senghor (2002-2004), qui ont rédigé un rapport intituléL'ENA, l'urgence d'une réforme. Ce document, signé par 132 étudiants sur 134, reprochait à l'ENA de « dispenser une scolarité au rabais, qui n'est que l'alibi d'un concours de beauté organisé par les divers corps de l'État ».
Les élèves avaient même voté une motion de défiance contre la direction de l'école, ce qui leur avait valu un rappel à l'ordre du ministre de la fonction publique de l'époque,Renaud Dutreil.
Dans un arrêt du 10 janvier 2007, leConseil d'État a donné raison aux élèves de lapromotion Sédar-Senghor contestant le déroulement de l'examen de fin d'études (ces derniers n'acceptaient pas la présence d'un professeur de l'école au jury final de l'épreuve de questions européennes, ni le choix des sujets des épreuves de gestion publique). La haute juridiction administrative a annulé le classement de sortie de la promotion 2004 de l'ENA, estimant que l'école n'avait pas organisé le concours dans des conditions respectant l'égalité entre élèves. Cette décision restera toutefois sans influence, puisque les élèves ont uniquement contesté le classement, et non l'arrêté d'affectation dans les différents corps de l'administration[27],[28].
En janvier 2008,Nicolas Sarkozy a remis en cause le principe du classement de sortie[29]. Le président de la République a estimé anormal que les mieux classés bénéficient d'une présomption de supériorité tout au long de leur carrière et se voient très souvent offrir les postes les plus importants, alors qu'à l'inverse les moins bien classés ne voient pas toujours leurs mérites professionnels reconnus à leur juste valeur. À ce stade, cependant, ni le calendrier ni les modalités d'une éventuelle suppression du classement n'étaient précisés. La difficulté de cette suppression tient en partie au risque denépotisme en cas de recrutement libre des jeunes énarques par les différentscorps de l'État.
Le, les élèves de la promotion Willy Brandt ont malgré cela voté en assemblée générale la suppression du classement de sortie pour leur promotion à une forte majorité (76 % des exprimés et 79 % de participation[30],[31]), mais le conseil d'administration de l'École a réaffirmé peu après le maintien du classement pour les promotions en cours de scolarité. Néanmoins, le 24 septembre est annoncée sa suppression dès 2011[32] ; le classement serait remplacé par un « dossier d'aptitude » et complété par un entretien de recrutement. Les élèves seraient par ailleurs davantage spécialisés : l'école envisage de créer, en complément du tronc commun, cinq filières (droit, économie, finances, international, social) en partenariat avec les administrations[33].
En janvier 2012,François Sauvadet, ministre de la fonction publique, a mis en place « une commission de réflexion sur le classement de sortie de l'ENA chargée de rechercher toutes les voies de la convergence possibles sur cette question ». Ce groupe de travail s'est réuni à deux reprises et n'a pas réussi à trouver un terrain d'accord sur la réforme.
Le 6 février 2012, François Sauvadet a annoncé qu'il renonçait à déposer un amendement au vote de l'Assemblée nationale visant à permettre la suppression du classement[34].
L'ENA organise également des formations diplômantes de l'enseignement supérieur, en partenariat avec d'autres grandes écoles ou universités. Chaque année une centaine d'élèves composent ces formations :
Lemastère spécialisé "Prévention et Gestion Territoriales des Risques" dont la scolarité se déroule à Strasbourg est une formation diplômante organisée par l'ENA et accréditée par laConférence des grandes écoles (juin 2012). Il fait suite au mastère spécialisé "Gestion des risques sur les territoires" organisé jusqu'alors en partenariat avec l'EISTI.
Le diplôme bénéficie de l’expertise du Pôle Européen d’Administration Publique (PEAP). Il est par ailleurs reconnu comme valeur professionnelle par son inscription auRépertoire national des certifications professionnelles (RNCP) inscrit auJO du 13 novembre 2009. Il forme desrisk managers possédant une vaste culture du risque et qui obtiennent ce diplôme au terme d'une formation transversale approfondie.
L’objectif de ce master spécialisé est de former des managers des risques capables de faire face à des situations de crise dans les secteurs public et privé, mais aussi de travailler à la prévention de différents types de risques et à l’évaluation des mesures existantes. Il est destiné en priorité à des personnes souhaitant se spécialiser ou se réorienter professionnellement. Du fait de son organisation, la scolarité est tout à fait compatible avec la poursuite d’une activité professionnelle. Il s'adresse donc à des étudiants et des professionnels évoluant dans un environnement de communication et de gestion des crises, que ce soit dans le domaine de l'entreprise, de la finance, de la sécurité civile, de la santé publique ou de l’environnement (gestion des risques naturels). Les élèves du MPGTR sont admis à l'issue d'une procédure sélective axée sur l'excellence du parcours académique et professionnel des candidats.
Au terme de leur scolarité les élèvesrisk managers de l'ENA occupent de hautes fonctions dans les secteurs suivants : sécurité et défense, conseil, enseignement, formation, étude et analyse, collectivités territoriales, transports, management en entreprise privée, domaine juridique et assurantiel, information et communication affaires publiques, protection civile et responsables techniques.
Il s'agit d'un programmefranco-allemand créé au moment du quarantième anniversaire duTraité de l'Élysée avec le soutien deJacques Chirac et deGerhard Schröder. Cette formation continue est ouverte à des fonctionnaires français et allemands en exercice, mais aussi à des fonctionnaires d'autres pays européens et aux cadres du secteur privé.
Le MEGA est piloté par l'ENA, l'Université Paris-I Panthéon-Sorbonne et l'Université de Potsdam. Il est placé en France sous l'égide duministère de la Fonction publique français (DGAFP) et en Allemagne sous celle du ministère fédéral de l'Intérieur (BMI). Sont également partenaires le Centre d'études européennes de Strasbourg (CEES), l'institut d'études politiques de Paris (Sciences Po Paris), l'université de Strasbourg, l'université Humboldt de Berlin et l'institut universitaire européen de Florence.
La formation est sanctionnée par deux diplômes : le master en droit, mention droit public, spécialité gouvernance et administration européennes de l'université Paris I, et le « Master of European Governance and Administration » délivré par l'université de Potsdam. La première promotion, inaugurée en 2006 par le ministre français de la Fonction publique et le ministre fédéral allemand de l'Intérieur, est la promotionPont de l'Europe-Europabrücke. La deuxième promotion s'appelleJean-Claude Juncker. La troisième promotion s'appelleJavier Solana.
Les conditions d'admission au MEGA sont spécifiques :
Cemaster à finalité professionnelle enscience politique spécialités droit et gestion publique est délivré par l'Université Paris-Dauphine. Il s'adresse aux étudiants, fonctionnaires et cadres du secteur privé confrontés à la gestion, au management public.
Associant l'expertise et les enseignements de l'ENA sur les problématiques du secteur public, ce master dispose d'une formation managériale d'entreprise dispensée par Paris-Dauphine.
Tout au long de la scolarité les stagiaires bénéficient de conférences et d'exposés caractérisés par la mixité des intervenants : hauts fonctionnaires, consultants, enseignants et chercheurs de l’université.
Cemaster spécialité « Management des organisations et des politiques publiques » est une formation de haut niveau sur le management des organisations publiques (en particulier État, collectivités territoriales, établissements publics et entreprises publiques chargées d’une mission de service public) et de leurs politiques. Cette formation est issue du partenariat de cinq institutions prestigieuses :Mines ParisTech,Université de Paris-X Nanterre,centre de recherche en gestion de l'École polytechnique,École supérieure de commerce de Paris (ESCP Europe), École nationale d'administration (ENA).
Lemaster en administration publique est accessible aux anciens élèves des cycles internationaux de longue durée, l'objectif de ce master est de permettre aux élèves étrangers de valoriser leur cursus à l'ENA par un approfondissement de leurs connaissances.
Destinées aux cadres supérieurs de la fonction publique, les sessions de formation permanente concernent 2 500 personnes par an. Elles se sont diversifiées et visent à privilégier l'interministérialité par la confrontation d'expériences différentes et la mise en commun de savoir-faire utiles à la modernisation de la fonction publique.
Une session sur la déontologie a été créée en 2009[35].
L'ENA propose des préparations aux concours des institutions européennes, et est recensée comme centre préparatoire pour la France par l'Office européen de sélection du personnel[14]. Une formation continue est proposée aux fonctionnaires européens avec le Cycle des hautes études européennes (CHEE).
L'école assure des prestations de formation dans le cadre d'appels d'offre internationaux, mais aussi à la demande d'états, soit 3 400 personnes par an[14].
L'ENA assume également une mission de recherche en sciences administratives en éditant laRevue française d'administration publique (RFAP), en développant toute une série de colloques sur les grands enjeux de lafonction publique, en encourageant les travaux de recherche de ses élèves sur des questions d'actualité et en multipliant les comparaisons des différents systèmes administratifs étrangers.
L'ENA est membre fondateur de la Fondation nationale entreprise et performance, créée en 1969 de par la volonté du premier ministreChaban-Delmas. Reconnue d'utilité publique, cette fondation a pour objet de contribuer à faire émerger d'une part des visions renouvelées de la performance et du rôle des acteurs publics et privés, et d'autre part des enjeux de long terme auprès de leaders d’opinion. Ouverte sur sélection aux élèves des grandes écoles (ENA, INET, X, HEC, ESSEC, ESCP, ENSAM, Saint-Cyr…) elle encourage le croisement entre la culture du politique et la culture de l’entreprise, en organisant le partage des compétences et les pratiques entre ces deux univers, et en donnant les moyens d’une action concertée entre eux. Chaque année depuis 1969, l'ENA y envoie certains de ses élèves suivre le cursus de dix-huit mois.
Afin de répondre à un souci de diversification du recrutement et d'ouverture à la recherche, l'ENA a ouvert une voie d'accès à son cursus aux docteurs en 2014[36], les résultats en matière d'attractivité pour les chercheurs diront si cette nouvelle voie est suffisamment incitative. Encourager les étudiants de l'ENA à effectuer un doctorat est une autre solution envisagée pour ouvrir l'école à la recherche.
Depuis sa création, en 1945, l'ENA a formé plus de 3 657 élèves étrangers, provenant de 134 pays (chiffres 2017)[16], dans le cadre de ses deux cycles internationaux. Chaque promotion compte une quarantaine d'élèves étrangers représentant une trentaine de nationalités pour une centaine d'élèves français, tous suivent là une formation identique.
Par ailleurs, l'école entretient une active coopération administrative avec de nombreux partenaires étrangers. L'ENA a ainsi développé des accords de coopération binationaux avec des pays duMaghreb, laChine, laPologne, laThaïlande ou encore laSyrie, pour permettre le transfert d'ingénierie des formations au management public et à la gestion administrative. L'ENA occupe également une place prépondérante dans le domaine des appels d'offres internationaux grâce à une cellule multilatérale créée en 2002, chargée de gérer les financements des bailleurs de fonds internationaux ; elle fournit ainsi une expertise dans le domaine de l'administration publique et de la réforme de l'État dans plus de vingt-cinq pays (Algérie,Azerbaïdjan,Brésil,Bulgarie,Cambodge,Cameroun,Chine,Djibouti,Maroc,Panama,République dominicaine,Roumanie,Russie,Tunisie,Ukraine,Viêt Nam, etc.). Parallèlement à cette activité, l'École organise des cycles de formation à l'attention de responsables publics étrangers dans le cadre d'appel d'offres ou de demandes de formation émanant d'États étrangers (Afrique subsaharienne,Chine etpays d'Europe centrale et orientale).
Soucieuse de conforter la place de l'administration française dans le monde, l'ENA a encore intensifié sa politique d'échanges internationaux depuis l'intégration des services de l'Institut international d'administration publique (IIAP) en son sein, début 2002.

L'ENA dispose à Strasbourg d'une bibliothèque accessible aux élèves et aux anciens élèves. Cette bibliothèque est par ailleurs un Centre de documentation européenne (tout comme celle de l'Institut d'études politiques de Paris ou de l'Université libre de Bruxelles), et reçoit à ce titre la documentation officielle européenne.
L'ENA dispose en outre d'une antenne documentaire à Paris constituée de 5 000 ouvrages et d'une centaine de titres de périodiques.
De très nombreuses activités sportives sont proposées par l'association sportive de l'ENA (AS-ENA) aux élèves et anciens élèves. Le directeur des sports est Jean-Claude Doillon.
L'ENA est unétablissement public à caractère administratif placé sous la tutelle duPremier ministre, exercée en son nom par laDirection générale de l'administration et de la fonction publique.
La présidence duconseil d'administration de l'ENA revient de droit auvice-président du Conseil d'État.
| Directeur | Décret de nomination | |
|---|---|---|
| Henri Bourdeau de Fontenay | 1945 | |
| François Gazier | [37] | |
| Pierre Racine | [38] | |
| Pierre Louis Blanc | [39] | |
| Simon Nora | [40] | |
| Roger Fauroux | [41] | |
| René Lenoir | [42] | |
| Jean Coussirou | [43] | |
| Raymond-François Le Bris | [44] | |
| Marie-Françoise Bechtel | [45] | |
| Antoine Durrleman | [46] | |
| Bernard Boucault | [47] | |
| Nathalie Loiseau | [48] | |
| Patrick Gérard | [49] | |
| Frédéric Guthmann (intérim) | 31 juillet 2021 | [50] |
| Maryvonne Le Brignonen | ||
Pour répondre à son objectif de démocratisation de l'accès à la haute fonction publique, l'ENA consacre près du quart de son budget à la rémunération de la scolarité des élèves et à la préparation des candidats au concours interne, ainsi qu'au financement partiel de onze centres de préparation au concours à Paris et en province.
Avec 40,8 M€ de dépenses pour 38 M€ de recettes, l'ENA a un déficit de 2,8 M€ en 2017. Les principales recettes sont la subvention pour charges de service public par l'État (31,1 M€) et les ventes de formation (3,4 M€). Les dépenses sont pour les trois-quarts la masse salariale (30,9 M€, dont 9,2 M€ pour les élèves et 16,0 M€ pour les personnels permanents et intervenants)[16]. L'école n'a cependant aucune dette[16]. Le déficit est la conséquence de l'augmentation des missions de l'école à subvention constante (Institut international d'administration publique en 2002, Centre d’études européennes de Strasbourg, qui forme à lafonction publique européenne, en 2005), malgré la suppression de 42 postes en cinq ans[16]. Dès l'été 2017, un plan de redressement est préparé : adopté par le Conseil d'administration en octobre 2018, il vise« notamment sur la diminution des coûts de fonctionnement de l'école, une modernisation des modalités d'accès à l'école, un recentrage de la formation continue et de l'action internationale, ainsi que sur la dimension immobilière »[51].
Depuis sa création il y a soixante-dix ans, l'ENA a formé 5 600 hauts fonctionnaires français et 2 600 étrangers[réf. nécessaire].
Les différentespromotions de l'ENA portent un nom spécifique en hommage à un personnage, un événement ou un concept. La photo de chacune d'entre elles est affichée sur les murs de l'école.
Selon une étude réalisée par l'EHESS en collaboration avec le centre d'étude et de recherche de l'ENA, sur les trente dernières années, la grande majorité des anciens élèves deviennent des hauts fonctionnaires de l'État, et environ 22 % travaillent ou ont travaillé au sein d'une entreprise[52],[53],[54]. Lepantouflage resterait quant à lui difficile à chiffrer, notamment en raison du statut public ou privé d'une entreprise qui peut changer au cours du temps.
L'Association des anciens élèves de l'École nationale d'administration (AAEENA) est la plus ancienne et la plus importante des associations d'anciens élèves de l'ENA. Pour tenir compte de la suppression de l'ENA et de la création de l'INSP, elle prend en 2022 le nom de « SeRViR », association des alumni de l'ENA et de l'INSP[55],[56]. Elle diffuse une revue mensuelle,L'ENA hors les murs ainsi que l'annuaire des anciens élèves (réservé aux anciens élèves conformément aux dispositions RGPD) et participe à l'animation de manifestations en lien avec la vie des anciens élèves en organisant des conférences, des colloques, etc.
Elle se charge par ailleurs d'aider les anciens élèves dans leurs recherches d'emplois, en éditant tous les mois le bulletin du service carrière, qui contient une liste de poste à pourvoir dans et hors de l'administration, et en proposant des services personnalisés tels que des bilans de compétences.
Outre l'AAEENA, de nombreuses associations regroupent des élèves selon leurs origines géographiques (comme l'Association québécoise des anciens élèves de l'ENA), selon le concours obtenu (telle l'Association des élèves et anciens élèves issus du3e concours de l'ENA), selon le programme suivi (Association des anciens élèves allemands du cycle étranger de l'ENA), ou encore selon d'autres critères (Agir pour la réforme de l'école).
Une Confédération regroupant les associations d'anciens élèves de l'ENA à l'étranger et en France existe depuis 2018.
Présidents de la République française :Valéry Giscard d'Estaing (1974 à 1981),Jacques Chirac (1995 à 2007),François Hollande (2012 à 2017) etEmmanuel Macron (depuis 2017)
Ministres du Gouvernement Élisabeth Borne :Catherine Colonna,Bruno Le Maire,Amélie Oudéa-Castéra etClément Beaune.
Parlementaires (députés,sénateurs oudéputés européens) :
Hommes politiques étrangers :Hichem Mechichi (ancienChef du gouvernement tunisien),Edem Kodjo (ancienPremier ministre du Togo),Nicéphore Soglo (ancien président du Bénin),Mohand Laenser (ministre d'État marocain, député et secrétaire général duMouvement populaire),Mohamed Elyazghi (ministre d'État marocain et ex-secrétaire général de l'union socialiste des forces populaires),Abdoulaye Baldé (ministre sénégalais des Forces armées, maire deZiguinchor et ancien secrétaire général de la présidence) etModeste Mopa Fatoing (anciendirecteur général des impôts au Cameroun).
L'École nationale d'administration a fait l'objet de critiques liées à son système de classement de sortie, à l'accès direct aux Grands corps qu'elle permettait, et à l'homogénéité sociale de ses élèves[57].
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