L'échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques[a], dite échelleINES (acronyme de l'anglaisInternational nuclear event scale), classe les événements nucléaires civils selon leurs risquesradiologiques. Elle est un outil de communication conçu pour faciliter l'information du public et des médias.
Les événements ayant une importance sur lasûreté sont classés sur l’échelle selon sept niveaux : un incident nucléaire est classé de 1 à 3, et unaccident nucléaire deniveau 4 à 7, en fonction de la gravité et des conséquences sur les personnes et sur l'environnement. Cette échelle estlogarithmique, c'est-à-dire qu'elle a été conçue pour que la gravité d'un événement augmente d'un facteur dix entre deux niveaux, jusqu’au dernier niveau. Les événements n’ayant aucune importance sur la sûreté sont classés en dessous de l’échelle, au niveau zéro[1],[2].
Les événements signalés sont analysés en fonction de leurs conséquences, selon trois « zones d’incidences » :
défaillances de ladéfense en profondeur (sans nécessairement de conséquence matérielle ou humaine) ;
incidences sur le site (matérielle ou humaine), mais sans incidence extérieure ;
incidences hors du site, sur les personnes ou les biens.
Un événement qui a des conséquences sur plusieurs zones est classé au niveau le plus haut identifié.
Les événements de niveaux 1 à 3 (qui sont par définition sans conséquence significative sur les populations et l'environnement) sont qualifiés du terme « incidents » ; ceux des niveaux supérieurs (4 à 7) sont qualifiés du terme « accidents ».
Accident nucléaire de Forbach (Moselle) : trois employés intérimaires pénètrent dans un accélérateur industriel en fonctionnement et sont fortement irradiés[7].
1989
Erreur de vis dans le montage du système de commande des soupapes de protection contre les surpressions du circuit primaire àGravelines[14].
1989
Un incendie se déclare dans la salle des turbines de lacentrale nucléaire de Vandellòs, qui provoque indirectement une inondation et endommage différents systèmes, dont celui de réfrigération du réacteur. Le gouvernement espagnol décide de fermer définitivement le réacteur en novembre 1992[15].
Accident de lacentrale nucléaire est-allemande de Greifswald : un court-circuit produit par une intervention humaine entraîne l'arrêt de cinq des six pompes du réacteur et un début d'incendie.
Les incidents deniveau 2 et au-dessus sont publiés et, de plus, signalés à l’attention des journalistes par envoi de communiqués de presse et contacts téléphoniques.
Quelques cas par an.
1
Toutes les anomalies classées auniveau 1 font systématiquement l’objet d'un communiqué de presse de la part de l'exploitant et d’une information publiée sur le site Internet de l’Autorité de sûreté nucléaire[18].
Une centaine de cas par an.
0
Les écarts deniveau 0 sont systématiquement déclarés par l'exploitant à l'ASN. Ils ne sont pas systématiquement rendus publics par l’ASN. Ils peuvent faire l’objet d’une publication s’ils présentent un intérêt médiatique particulier.
EnFrance, plusieurs centaines d’événements sont classés chaque année auniveau 0 (ils concernent des écarts par rapport au fonctionnement normal des installations, à l’utilisation normale des sources radioactives ou au déroulement normal des transports), une centaine environ d’événements sont classés chaque année auniveau 1 (il s’agit d’anomalies, de sorties du régime de fonctionnement autorisé des installations, de l’utilisation anormale de sources radioactives ou du déroulement anormal de transports en raison de défaillances de matériel, d’erreurs humaines ou d’insuffisances dans l’application des procédures)[17]. Depuis 1986, moins d’une centaine ont été classés auniveau 2. Plusieurs événements ont été classés auniveau 3 (1981 à La Hague, 1989 à la centrale de Gravelines, 1991 à Forbach, 2002 à Roissy, 2008 à Toulouse[7],[11],[12]) et deux auniveau 4 (centrale de Saint-Laurent-des-Eaux A[17] en 1969 et en 1980).
Depuis 1991, l’Allemagne a déclaré plus de 2 200 événements auniveau 0 ou hors échelle, alors que72 événements étaient classés auniveau 1 ou au-dessus.
L'échelle INES est un outil de communication destiné à« faciliter la perception par les médias et le public de l’importance des incidents et des accidents nucléaires »[19] selon l'autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le nombre d'incidents déclarés ne constitue pas un outil d'évaluation de sûreté et ne peut servir de base ni à des comparaisons internationales, ni des projections.
La gravité d'un événement augmente d'unordre de grandeur entre deux niveaux. L'échelon 7, le niveau maximum, a été attribué à l'accident nucléaire de Tchernobyl de 1986, qui a eu un impact très étendu à la fois sur la population et sur l'environnement[20], ainsi qu’à l’accident nucléaire de Fukushima par le volume important des rejets radioactifs. L'échelle a été conçue pour distinguer les événements moins graves et plus localisés de ces accidents classés comme majeurs[20].
Selon leRéseau Sortir du nucléaire, qui regroupe des associations françaises antinucléaires, l'échelle INES reposerait trop sur une appréciation subjective ets’appliquerait différemment selon divers critères d’appréciation[source secondaire souhaitée][21].
↑On peut aussi trouver les dénominations suivantes : « échelle internationale de classement des incidents et accidents nucléaires » ou « échelle internationale de classement des événements nucléaires ».
↑ab etc« INES et ASN-SFRO », surASN(consulté le), voir notamment la fiche « Échelle INES pour le classement des incidents et accidents nucléaires » à télécharger.