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À une Malabaraise

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À une Malabaraise
Informations générales
Titre
À une MalabaraiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Auteur
Date de création
Contenu
Incipit
« Tes pieds sont aussi fins que tes mains, et ta hanche… »Voir et modifier les données sur Wikidata
Explicit
« …Des cocotiers absents les fantômes épars ! »Voir et modifier les données sur Wikidata

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À une Malabaraise est unpoème deCharles Baudelaire écrit en.

Contexte

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Ce poème est le poèmeno XX du recueilLes Épaves[1].

Charles Baudelaire publieLes Fleurs du mal en. Puis en, il publieLes Épaves, recueil constitué de trois parties :

Titre

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Articles connexes :Malbars etEngagisme à La Réunion.

Une Malabaraise est au sens strict une habitante de la région deMalabar sur la côte sud-ouest de l'Inde (État actuel duKerala). En français néanmoins, le mot « Malabar » a aussi servi à désigner tout habitant dusud de l'Inde y compris ceux de la côte sud-est (leCoromandel) ainsi que, par extension, les habitants d'origine sud-indienne des îlesMaurice et deLa Réunion. Dans le contexte du poème, la « Malabaraise » fait potentiellement référence à une « Malbare » ou « Malbaraise », l'appellationcréole donnée aux femmes d'ascendanceindienne dans lesMascareignes.

Publication dans la revueL'Artiste

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Charles Baudelaire publie ce poème en dans l'hebdomadaireL'Artiste, sous le nom de Pierre de Fayis[2],[3].

Le poème se termine alors par les six vers suivants non repris dans les publications suivantes[2] :

Amour de l'inconnu, jus de l'antique pomme
Vieille perdition de la femme et de l'homme,
O curiosité, toujours tu leur feras
Déserter, comme font les oiseaux, ces ingrats,
Pour un lointain mirage et des cieux moins prospères,
Le toit qu'ont parfumé les cercueils de leurs pères.

Dans cette publication[2] :

ce poème portait le titreÀ une indienne ;
le vers 2 était :
Est large à faire envie à la plusfière blanche ;
les vers 4–5 :
Tes grands yeuxindiens sont plus noirs que ta chair
Auxclimats chauds et bleus où on Dieu t'a fait naître,
le vers 8 :
Et de chasser du lit les moustiques rôdeurs,
le vers 12 :
Et fredonnes tout bas dedoux airs inconnus ;
les vers 22–24 :
Frissonnantes là-bassans la neige et les grêles,
Que tu regretterais tes loisirs doux et francs
Si le corset brutalmartyrisant tes flancs,
les vers 27–28 :
L’œilerrant et suivant dans nosvastes brouillards,
Des cocotiersnatifs les fantômes épars !

et ce dernier vers dans les éditions et :

Des cocotiersaimés les fantômes épars !

Datation du poème

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Le millésimé est probablement erroné, ce poème datant sans doute du voyage à Maurice en, où une servante deMme Autard de Bragard put l'inspirer[2], une Indienne affranchie deBénarès, la sœur de lait et servante deMme Autard de Bragard[4],[5] voire cette dernière elle-même[6].

Influence d'un poème de Théophile Gautier

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Ce poème témoigne une influence certaine de la pièce deThéophile GautierCe monde-ci et l'autre, issue du recueilPoésies diverses accompagnantLa Comédie de la mort[2] paru en.

Analyse

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Ce poème est le premier proposé dans le chapitre « Femmes » de l'étude « Baudelaire et la modernité » de l'ouvrageLittératureXIXe siècle, dans la collection dirigée parHenri Mitterand. Dans son introduction, l'auteur termine par ces mots :« Que ce soit l'une de ces « dames des îles » (À une Malabaraise) qui anticipent le portrait deJeanne Duval, ou l'une de ces « passantes » qui préfigurent les rencontres hasardeuses et anonymes chères aux surréalistes, les femmes de Baudelaire font ainsi « germer mille sonnets » où le bonheur s'appelle exotisme, sensualité, raffinement ou mystère »[7].

« Les deux derniers vers ne sont pas les plus beaux desFleurs du Mal mais sont de grande importance, par un dédoublement qui s'y dessine, entre femme heureuse et choyée, et femme victime, et qui va dominer toute la grande œuvre à venir et lui assurer sa qualité spirituelle »[8], Elvire Maurouard dans son ouvrageLes Beautés noires de Baudelaire conclut« l'exagération des hanches est décrite comme un atout pour laNoire puisqu'elle fait envie à la plus belleBlanche »[9].

Ce poème ne fait partie ni de l'Anthologie de la poésie française de Georges Pompidou ni de l'Anthologie de la Bibliothèque de la Pléiade.

Il fait l'objet d'une analyse dans l'ouvrageFrench Cultural Studies: Criticism at the Crossroads[10].

Postérité

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Traductions

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Ce poème a été traduit en de nombreuses langues, notamment enanglais par des auteurs tels le poèteRoy Campbell[11], ennéerlandais[12], entchèque[13] mais aussi[14] enallemand, enarabe, enespagnol, enhongrois, enitalien, enportugais, enrusse

Mise en musique

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Le poème a été chanté par plusieurs chanteurs, telsLéo Ferré[15] en[16],Georges Chelon[17] en, ou encore le groupe Exsangue en[18].

Gravure

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Le poème a inspiré André Domin(d) (-) dans l'une de seslithographies[19].

Lectures publiques

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Le poème a été lu par de nombreux acteurs, dontJean-Louis Barrault dans une émission deFrance Culture en[20]

Notes et références

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  1. Œuvres de Baudelaire, tome 1,1er volume de la collection « La Pléiade »,p. 179–180.
  2. abcd eteŒuvres de Baudelaire, tome 1,1er volume de la collection « La Pléiade »,p. 619.
  3. Pierre de Fayis (pseud. de Charles Baudelaire), « À une Indienne »,L'Artiste,4e série,vol. VIII,no 6,‎,p. 92(lire en ligne).
  4. Robert-Benoît Chérix,Commentaire des "Fleurs du mal" : essai d'une critique intégrale : avec introduction, concordances et références, notes et index, Genève,Slatkine,,XXXI-500 p.(ISBN 2-05-101267-9),p. 228[lire en ligne].
  5. Emmanuel Richon,« Le voyage de Charles Baudelaire aux Mascareignes », surmplf.be, Maison de la Poésie(version du surInternet Archive).
  6. Gaston D'Haese,« Les maîtresses de Baudelaire »(version du surInternet Archive).
  7. Collection dirigée parHenri Mitterand,LittératureXIXe siècle,éditions Nathan, 1986p. 393(ISBN 2-09178-861-9).
  8. Elvire Maurouard,Les beautés noires de Baudelaire, Paris,Karthala,coll. « Lettres du Sud »,, 217 p.(ISBN 2-84586-651-8,présentation en ligne),p. 39–40[lire en ligne].
  9. Alain Mabanckou, « Mais pourquoi Baudelaire et les autres aimaient-ils les beautés noires ??? », surCongopage,(consulté le).
  10. (en)Françoise Lionnet (en), « Reframing Baudelaire : Literary History, Biography, Postcolonial Theory, and Vernacular Languages »,Diacritics (en),Johns Hopkins University Press,vol. 28,no 3« Doing French Studies »,‎,p. 78–79(DOI 10.1353/dia.1998.0023,JSTOR 1566465), repris dansMarie-Pierre Le Hir (dir.) et Dana Strand (dir.),French Cultural Studies : Criticism at the Crossroads, Albany,SUNY Press,,IX-325 p.(ISBN 0-7914-4585-2 et0-7914-4586-0),chap. II.8,p. 174–175[lire en ligne].
  11. Trois traductions en anglais du poème.
  12. Traduction en néerlandais du poème.
  13. Traduction en tchèque du poème.
  14. Traduction du poème en allemand, en arabe, en espagnol, en hongrois, en italien, en portugais, en russe.
  15. Le poème chanté par Léo Ferré.
  16. Léo Ferré chante Baudelaire.
  17. Georges Chelon chante Les Fleurs du Mal / Charles Baudelaire volume 2
  18. Le poème chanté par le groupe belge Exsangue en 2016.
  19. Lithographie en couleurs d’André Domin, inSuite de vingt-six gravures pour illustrer Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, Paris, René Kieffer, 1920.
  20. Charles Baudelaire lu par Jean-Louis Barrault (1962).

Voir aussi

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