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À une Malabaraise est unpoème deCharles Baudelaire écrit en.
Ce poème est le poèmeno XX du recueilLes Épaves[1].
Charles Baudelaire publieLes Fleurs du mal en. Puis en, il publieLes Épaves, recueil constitué de trois parties :
Une Malabaraise est au sens strict une habitante de la région deMalabar sur la côte sud-ouest de l'Inde (État actuel duKerala). En français néanmoins, le mot « Malabar » a aussi servi à désigner tout habitant dusud de l'Inde y compris ceux de la côte sud-est (leCoromandel) ainsi que, par extension, les habitants d'origine sud-indienne des îlesMaurice et deLa Réunion. Dans le contexte du poème, la « Malabaraise » fait potentiellement référence à une « Malbare » ou « Malbaraise », l'appellationcréole donnée aux femmes d'ascendanceindienne dans lesMascareignes.
Charles Baudelaire publie ce poème en dans l'hebdomadaireL'Artiste, sous le nom de Pierre de Fayis[2],[3].
Le poème se termine alors par les six vers suivants non repris dans les publications suivantes[2] :
Dans cette publication[2] :
et ce dernier vers dans les éditions et :
Le millésimé est probablement erroné, ce poème datant sans doute du voyage à Maurice en, où une servante deMme Autard de Bragard put l'inspirer[2], une Indienne affranchie deBénarès, la sœur de lait et servante deMme Autard de Bragard[4],[5] voire cette dernière elle-même[6].
Ce poème témoigne une influence certaine de la pièce deThéophile GautierCe monde-ci et l'autre, issue du recueilPoésies diverses accompagnantLa Comédie de la mort[2] paru en.
Ce poème est le premier proposé dans le chapitre « Femmes » de l'étude « Baudelaire et la modernité » de l'ouvrageLittératureXIXe siècle, dans la collection dirigée parHenri Mitterand. Dans son introduction, l'auteur termine par ces mots :« Que ce soit l'une de ces « dames des îles » (À une Malabaraise) qui anticipent le portrait deJeanne Duval, ou l'une de ces « passantes » qui préfigurent les rencontres hasardeuses et anonymes chères aux surréalistes, les femmes de Baudelaire font ainsi « germer mille sonnets » où le bonheur s'appelle exotisme, sensualité, raffinement ou mystère »[7].
« Les deux derniers vers ne sont pas les plus beaux desFleurs du Mal mais sont de grande importance, par un dédoublement qui s'y dessine, entre femme heureuse et choyée, et femme victime, et qui va dominer toute la grande œuvre à venir et lui assurer sa qualité spirituelle »[8], Elvire Maurouard dans son ouvrageLes Beautés noires de Baudelaire conclut« l'exagération des hanches est décrite comme un atout pour laNoire puisqu'elle fait envie à la plus belleBlanche »[9].
Ce poème ne fait partie ni de l'Anthologie de la poésie française de Georges Pompidou ni de l'Anthologie de la Bibliothèque de la Pléiade.
Il fait l'objet d'une analyse dans l'ouvrageFrench Cultural Studies: Criticism at the Crossroads[10].
Ce poème a été traduit en de nombreuses langues, notamment enanglais par des auteurs tels le poèteRoy Campbell[11], ennéerlandais[12], entchèque[13] mais aussi[14] enallemand, enarabe, enespagnol, enhongrois, enitalien, enportugais, enrusse…
Le poème a été chanté par plusieurs chanteurs, telsLéo Ferré[15] en[16],Georges Chelon[17] en, ou encore le groupe Exsangue en[18].
Le poème a inspiré André Domin(d) (-) dans l'une de seslithographies[19].
Le poème a été lu par de nombreux acteurs, dontJean-Louis Barrault dans une émission deFrance Culture en[20]