Ha Sonic… Le légendaire hérisson bleu fête ses 30 printemps et nous délivre une collection de ses épisodes considérés par beaucoup comme les plus mémorables. SiSonic Origins flirte avec le énième portage de ces vieux jeux, le travail apporté sur ces remaster reste de bonne qualité. Toutefois, Sega nous délivre ici une collection que beaucoup considèreront de pauvre et qui aurait pu briller bien plus encore.
Sonic Origins nous propose de jouer et rejouer à Sonic 1, CD, 2 ainsi que 3 & Knuckles. Ce dernier est de retour « officiellement » après avoir été mis à la trappe pendant de longues années des différentes collections sorties depuis ce jour. Le tout développé via le Retro Engine (qui fut également utilisé pour Sonic Mania) conçu par le « père » du Rom Hack des jeux Sonic, Simon « Stealth » Thomley, depuis au service de Sega.
Pixel-vitesse
Chaque titre bénéficie donc d’un coup de propre et d’un agrandissement du format, passant de l’ancien 4:3 à un 16:9 plus actuel. Un mode « Anti-aliasing » peut être activé pour donner au jeu un aspect plus « flou » mais qui donnera un peu plus de cachet aux pixel art des titres. Ne vous attendez pas à un bond extraordinaire en avant sur le rendu toutefois. Les jeux baignent bien dans leur jus et nous aurions pu apprécier un effort supplémentaire dans le travail fourni pour, au moins, se rapprocher un peu plus du rendu de Sonic Mania par exemple dans les animations et les couleurs. Cela ne semble pas être l'objectif de cette collection qui penche plus vers un véritable travail de restauration qui, pour le coup, est une réussite.
L’instant musical
Vous le savez probablement, Sonic 3 a connu la participation d’un certain Mickael Jackson et son équipe de compositeur pour certains titres de niveaux. Nous n’allons pas faire un récapitulatif complet de cette histoire ici, mais sachez, pour résumer, que Sega et Jackson se seraient ravisés à l’aube de la sortie du titre (Jackson critiquant la qualité médiocre des sons de la Megadrive et le studio voulant se séparer de l’artiste qui venait de recevoir sa première accusation publique d'abus sexuel sur mineur).
Bref, l’utilisation des différentes musiques de Sonic 3 fait l’affaire de problème judiciaire depuis de nombreuses années, et a grandement impacté l’absence de ce titre dans les précédentes collections ou la récente Megadrive Mini.
Dans le cadre de Sonic Origins, Sega a donc décidé d’utiliser les prototypes des musiques initialement prévues dans ces niveaux et de demander à Jun Senoue, compositeur culte de la licence, de retaper tout cela pour fournir des sons qui puissent être fidèles au matériau initial et remplacer les titres judiciairement critiquables.
Le rendu est… discutable. Certes nous devons nous contenter de ces nouvelles musiques et ronger notre frein quant aux précédentes merveilles musicales qui étaient présentes. Le souci est que ces titres prototypes n’étaient pas spécialement agréables, ni très « groovy. » N’aurait-il pas été mieux de réinventer directement de nouveaux sons plus agréables que ces prototypes ? Bref le tout est un brin décevant etsuscite déjà la fureur de nombreux fans.
Dans les faits, Sonic 1, 2 et CD ici présent ne sont que les portages des précédents remaster, certes de qualité via le Retro Engine, mais disponibles depuis longtemps sur diverses plateformes. Certaines features se sont ajoutées, comme le mouvement « Drop Dash » du hérisson introduit dans Sonic Mania et pouvant être effectué dans tous les titres dorénavant ; la possibilité de jouer Tails dans CD ou Knuckles dans Sonic 1 ; ou encore un coup de neuf des niveaux bonus de Sonic 2 (clairement le bienvenu). Mais rien de révolutionnaire pour autant.
On notera tout de même quelques soucis techniques comme des clignotements parfois sur les bords de l’écran en format 16:9, mais surtout, la débilité absolue de Tails en allié PNJ. Si Tails n’a jamais brillé dans les opus initiaux, Sonic Origins est parvenu à le rendre encore plus insupportable.
Je précise : dans les opus précédents, lorsque Tails sort du champ de vision pendant un certain temps, l’écureuil revient par magie du ciel pour rattraper son ami bleu… ou rouge. Dans Origins, Tails se bloque et continuera de sauter dans le vide sans jamais vous rejoindre. Le pire dans tout cela est le son incessant des sauts de Tails agissant dans votre esprit tel le supplice de la goutte d'eau. J’ai parcouru ainsi tout « Death Egg Zone » dans Sonic 2 avec le son coupé tant je voulais la mort de cette créature orange. Un conseil donc : jouer avec Tails ou laissez-le sur le banc.
De fait, la collection propose donc ces quatre titres majeurs de l’héritage de Sonic et…c’est tout. Le plus gros problème de cette collection se trouve ici. Nous n’avons que quatre titres ici, aucun épisode de l’époque GameGear, encore moins de celle Advance. Même les titres sortis sur Megadrive ne sont pas tous présents. Un retour de Chaotix aurait été un miracle et Dr. Robotnik's Mean Bean Machine un maigre lot de consolation. Mais on regrette surtout l’absence d’effort pour ne pas avoir ajouté Spinball ou 3D Blast qui, pire encore, se paye une place dans la playlist musicale du titre.
Contenu limite
Car Sonic Origins propose tout de même quelques contenus annexes. La collection vous propose deux modes de jeux : Classique (avec un nombre de vies limité et un format 4 :3) et Histoire (avec vie infinie). Un mode Miroir se débloque après avoir fini un épisode une première fois. De plus, vous pourrez utiliser les Pièces remplaçant les vies emblématiques dans le mode histoire d’Origins pour acheter divers illustrations, musiques ou making of d’animation.
Un cadeau sympathique pour les fans les plus acharnés, mais les autres feront rapidement la tête lorsqu’ils comprendront que le contenu hors épisodes principaux se résume à un mode mission vous demandant de refaire certains niveaux, sous certaines conditions ; ou encore un mode Boss Rush certes sympathique, mais également anecdotique.
Pas de mode « playlist » pour choisir les niveaux que l’on souhaiterait faire dans un ordre précis, pas de possibilité de faire les 4 titres à la suite avec un nombre de vie limitée, de mode Time Attack ou quelconque features pouvant ajouter du challenge a cette collection. Pas de sélection de monde - à l’instar de ce qui est possible dans Sonic 3 une fois que vous l’avez fini - sauf en passant par les codes triche. Pire encore, le mode histoire se voit grandement simplifié avec l’arrivée de ces pièces.
En effet, vous pourrez en utiliser dans les niveaux bonus en cas d’échec. Ces pièces s’obtenant très facilement, vous n’aurez aucune difficulté à obtenir l’ensemble des émeraudes bien avant le boss final de chaque titre. Bref Sonic Origins sert le minimum syndical et semble risible en terme de contenu face à la Sonic Mega Collection sortie il y a 20 ans cette année sur Gamecube, PS2 et Xbox.