Les Canadiens disputent leurs matchs à domicile auCentre Bell, connu sous le nom de Centre Molson jusqu’en2002. Avant1996, l’équipe était domiciliée auForum de Montréal, où elle a reçu ses adversaires pendant sept décennies et remporté 22 de ses 24 Coupes Stanley. Le Forum est considéré comme le véritable temple du hockey[2],[3],[4],[5].
Fondés en1909, les Canadiens de Montréal sont la plus vieille équipe de hockey au monde toujours en activité, sans aucune interruption[6],[7]. Elle fait partie des équipes fondatrices de la ligue avec lesArenas de Toronto, lesSénateurs d’Ottawa et lesWanderers de Montréal et fait également partie dessix équipes originales de la LNH, groupe de six équipes s’étant partagé la lutte pour la Coupe entre1942 et1967[Note 1]. Avec ses 24 Coupes Stanley, la franchise est l’équipe la plus titrée de toute la LNH.
Le nom de l'équipe fait historiquement référence aupeuple canadien français. En effet, le club est fondé afin de disputer des matchs avec les clubscanadiens anglais de Montréal, tels lesWanderers et lesMaroons[8]. Cette explication permet également de comprendre l'origine d'un des surnoms de l'équipe, les « Habs », diminutif des « Habitants », en référence auxcolons français venus s'installer dans lavallée du Saint-Laurent duXVIe auXVIIIe siècle et dont lesQuébécois sont en grande partie issus[9]. Le nom des Canadiens de Montréal ne fait donc pas référence, malgré la croyance populaire, à l'ensemble desCanadiens d'un océan à l'autre.
Les partisans et la presse utilisent plusieurs surnoms pour désigner l’équipe :
le « Canadien » (pour le Club) ou les « Canadiens » (pour les joueurs) — diminutifs du nom officiel de l'équipe;
le « Bleu-blanc-rouge » — en référence aux couleurs de l’uniforme de l’équipe ;
le « Tricolore » — en raison des trois couleurs présentes sur l’uniforme ;
les « Glorieux » — en référence aux Coupes Stanley remportées par le club ;
le « CH » — en rapport avec le logo du club ;
les « Habs »[10] — les « Habitants », donnant l’expression enanglais « Go Habs Go ! »[11],[12] ;
le « Grand Club » ;
la « Sainte-Flanelle » — en référence à l’ancien tissu dont étaient faits les chandails portés par ses joueurs[13] ;
les« Flying Frenchmen » — jusqu’à la fin de la dynastie des années 1970-1980, les médias anglophones leur accolaient souvent ce sobriquet, surtout aux États-Unis ;
Le Club de hockey Canadien a remporté 24 Coupes Stanley, un record de laLigue nationale de hockey. Il a de plus atteint dix fois la finale de la Coupe en échouant à remporter le titre. Il détient aussi le record de cinq Coupes Stanley consécutives : de1956 à1960. Il est près d’égaler ce record de1976 à1979 alors qu’il remporte quatre championnats de suite. Une seule autre équipe, lesIslanders de New York ont remporté 4 Coupes Stanley de suite entre1980 et1983[15].
Les Canadiens de Montréal forment la deuxième équipe ayant remporté le plus de championnats, tous sports confondus enAmérique du Nord, devancés par lesYankees de New York de laLigue majeure de baseball[16]. Ils sont également l’équipe la plus titrée de l’histoire du hockey professionnel[17]. Tout comme les Yankees (aubaseball) et lesCeltics de Boston (aubasket-ball), le Club de hockey Canadien est la franchise la plus légendaire de son sport[18].
Lors des dix premières saisons des Canadiens auCentre Bell, le nombre de spectateurs moyen aux matches s’est maintenu au-delà de 20 000 personnes. Lors de lasaison 2006-2007, le club a d’ailleurs égalé son propre record en accueillant 872 193 personnes, ce qui constitue un record pour le plus grand nombre de spectateurs ayant assisté aux matchs en une saison.
Le, à la suite d’un différend qui oppose les propriétaires des clubs membres de l’Eastern Canada Amateur Hockey Association et le nouveau propriétaire desWanderers de Montréal[Note 3], Patrick J. Doran, il est alors décidé de former une nouvelle ligue : laCanadian Hockey Association. Cette association fusionne en 1910 avec laNational Hockey Association of Canada, connue en français sous le nom d'Association nationale de hockey.Dans la foulée de cette fondation et sur un conseil de Strachan, Jimmy Gardner, un directeur desWanderers, etJohn Ambrose O'Brien ont l’idée d’exploiter commercialement la rivalité entre les anglophones et les francophones de Montréal et d’établir un club de hockey majoritairement, sinon totalement, composé de joueurs d’expression française. Pour ce faire, ils chargentJohn « Jean-Baptiste, Jack » Laviolette de recruter des francophones afin de former un nouveau club de hockey pouvant rivaliser avec lesWanderers du quartierMcGill College[Note 4]. Le « Club Athlétique Canadien » est créé le. Laviolette peut alors compter sur l’aide financière d’O’Brien afin de bâtir sa nouvelle équipe et il a alors les moyens de disputer à son ancienne équipe, leNational de Montréal, les meilleurs joueurs francophones du Québec[19].
L’équipe des Canadiens emprunte depuis ses débuts le nom d’une association de Montréal, le « Club Athlétique Canadien » qui se voit confier une place dans l’ANH. Le club est alors vendu le, au propriétaire de cette association,George Kendall[Note 6] du « Club Athlétique Canadien » pour la somme de 7 500 dollars[22],[23]. Le Club portera alors le nom de l'Association et ce, jusqu'à la fin de la saison 1915-1916.
Au cours d’une tournée de promotion du hockey, les Canadiens affrontent le club de hockey deChicoutimi le. Le club de Montréal perd sans réussir à inscrire le moindre but face au portier de Chicoutimi :Georges Vézina. Cattarinich, le gardien de Montréal, conseille alors à son président et propriétaire d’engager Vézina à sa place[24].
Kennedy s’adjoint les services d’Adolphe Lecours et met sous contrat une grande partie de l’équipe de la saison précédente, permettant ainsi de poursuivre l’objectif d’un club de hockey composé uniquement de francophones. Grâce à Vézina, l’équipe finit en deuxième position du classement avec huit victoires et autant de défaites. Cela n’est pas suffisant pour tenter de remporter laCoupe Stanley et Kennedy change d’entraîneur pour engagerNapoléon Dorval. L’équipe réalise tout de même pour cette première saison de Kennedy à sa tête un bilan positif de 4 000 dollars<. Un règlement de stipule que les Canadiens ne peuvent « employer que des joueurs francophones »[25]. Bien qu’amendé en 1912 à la suite d'une demande de Kennedy[22] pour pouvoir faire signer un contrat à Frank Glass — joueur canadien anglophone mais également anciencapitaine desWanderers — ce règlement mène les Canadiens à obtenir, le, « le premier droit sur tout joueur canadien français se trouvant sur le territoire de la ligue »[26].
En 1911, Lalonde est vendu auxMillionnaires de Vancouver, puis il revient au club la saison suivante pour reprendre son poste de capitaine, retour qui ne fait pas plaisir àDidier Pitre, qui demande, en vain, que Lalonde soit transféré. En 1913-1914, Kennedy tente d’envoyer Lalonde une nouvelle fois à Vancouver en échange deJimmy Gardner. Gardner accepte le transfert et devient entraîneur et capitaine de l’équipe, mais Lalonde refuse de retourner à Vancouver. Kennedy envoie donc Pitre à sa place, mais lors de la saison suivante, le problème Lalonde n’est toujours pas résolu : ses droits appartiennent à Vancouver, mais il refuse toujours de quitter Montréal. Finalement, il est suspendu au début de la saison 1914-1915, mais est réintégré au début de la saison 1915-1916 et est même nommé entraîneur de l’équipe[21].
Lors des douze premiers matchs de la saison 1915-1916, l’équipe ne remporte que cinq victoires. Cependant, l'équipe connaît un revirement spectaculaire en deuxième moitié de saison et, après une victoire de 10-5 contre lesBlueshirts de Toronto en février, l’équipe enchaîne pas moins de 11 victoires en 12 matchs, dont les sept dernières sont consécutives. L’équipe atteint alors la première place du classement général de l’Association nationale de hockey et se qualifie pour la seconde fois de son histoire pour lesséries éliminatoires. Les joueurs y rencontrent lesRosebuds de Portland de l’Association de hockey de la Côte du Pacifique, ligue concurrente de l'Association nationale de hockey. Même si l’équipe des Rosebuds est intégralement composée de joueurs canadiens[19], c’est tout de même la première fois qu’une équipe établie auxÉtats-Unis participe à une finale de la Coupe Stanley.
Tous les matchs sont joués à Montréal, à l’Aréna de Westmount. Les règles de l’Association nationale de hockey et de l'Association de hockey de la Côte du Pacifique sont appliquées en alternance lors des parties. Le premier match se déroule à l’avantage de l’équipe de l’Oregon avec unblanchissage de la part de Tommy Murray[Note 7]. Les deux prochains matchs sont remportés par les Canadiens avec des scores de 2-1 et 6-3. L’équipe de l'Association de hockey de la Côte du Pacifique remporte le quatrième match non sans difficulté avec une victoire de 6-5. Lors du cinquième match,Erskine « Skene » Ronan ouvre la marque des Canadiens en comptant un but dès la première période de jeu. Le score reste inchangé au cours du deuxième tiers. Mais, après six minutes trente en dernière période,Thomas Dunderdale redonne l’espoir aux Rosebuds en déjouant enfin Vézina. Ce but revigore les joueurs « américains » alors que lesCanadiens français semblent au bout du rouleau. Mais le coup de grâce arrive deux minutes plus tard avec le but deGeorge « Goldie » Prodgers, qui donne aux Canadiens de Montréal le premier titre de champions de la Coupe Stanley de leur histoire[27].
L’équipe sacrée championne est alors la suivante :
La majorité des conflits concernent le président desBlueshirts de Toronto,Eddie Livingstone, qui a alors pour habitude d’exploiter la moindre faille dans le règlement pour servir son équipe et pour certains créer des situations irrégulières. Il a également pour réputation de payer des joueurs adverses pour qu’ils jouent moins bien. Livingstone mène même campagne afin de tenter d’exclure lesWanderers de Montréal qui ont proposé des contrats à deux de ses joueurs. La menace favorite de Livingstone, lors des conflits avec les autres présidents, est celle de la création d’une nouvelle ligue rivale auxÉtats-Unis[29].
Au début de sa dernière saison, l’ANH compte cinq équipes en plus des Canadiens : les Wanderers, lesSénateurs d’Ottawa, lesBulldogs de Québec, les Blueshirts et une équipe militaire nommée le228e bataillon de Toronto. Le, le228e est appelé pour rejoindre laPremière Guerre mondiale et les présidents de l’ANH décident de se rencontrer à l’hôtel Windsor de Montréal afin d’évoquer ensemble le futur de leur ligue. Malade, Livingstone ne peut pas participer à la réunion et est le premier surpris d’apprendre que les autres présidents ont tous décidé de quitter l’ANH.
LaLigue nationale de hockey est créée quelques mois plus tard, le[30], alors que Livingstone ne souhaite plus assister aux réunions des anciens de l’ANH. Aux quatre équipes restantes, se rajoute une nouvelle franchise de la ville deToronto, lesArenas de Toronto. À la suite de cette réunion,Frank Calder devient lepremier président de la ligue[31]. Cependant la LNH entreprendra ses activités avec quatre équipes, les Bulldogs de Québec étant obligés de se retirer au tout dernier instant pour des causes d'ordre financier.
Joe Hall mort en 1919 après l’annulation de la finale de la Coupe à laquelle participait les Canadiens.
Après leur premier triomphe de1916, en 1919 les Canadiens vivent une deuxième présence en finale de la Coupe Stanley. Cettefinale est toutefois annulée en raison de lapandémie de lagrippe de 1918 et le trophée n’est pas attribué, la série finale contre lesMetropolitans de Seattle de la PCHA étant interrompue après cinq matchs joués. La Coupe Stanley ne fut pas attribuée cette année-là.Joe Hall, joueur des Canadiens, est un de ceux qui milite pour le maintien de la suite de la compétition mais il meurt le[32].
Le, après le décès de George Kennedy[22], les Canadiens passent aux mains d’un ancien arbitre de la NHCA,Léo Dandurand, de Cattarinich, ancien joueur de l’équipe et de Louis-A. Létourneau qui fait alors des affaires dans les courses de chevaux en Ohio.Cecil Hart est l’intermédiaire du groupe Dandurand-Cattarinich-Létourneau lors de l’achat de l’équipe. Le montant de la transaction est de 11 500 $.
L'équipe des Canadiens de Montréal en 1924 après avoir gagné la Coupe Stanley.
Les nouveaux propriétaires misent sur la vitesse et recrutent des joueurs réputés pour leur excellent coup de patin.Sylvio Mantha etGeorges Mantha,Alfred « Pit » Lépine,Aurèle Joliat et, surtout,Howie Morenz rejoignent les rangs de l’équipe qui remporte une nouvelle Coupe Stanley à l’issue de lasaison 1923-1924. Le rôle deGeorges Vézina est essentiel au succès du club à cette époque. Bien qu’atteint detuberculose, Vézina insiste pour défendre les couleurs de l’équipe jusqu’à ce qu’il s’affaisse sur la glace durant un match. Il s’éteint quatre mois plus tard, en[33].
Sous Léo Dandurand, les Canadiens remportent de nouveau les grands honneurs en1930 et1931.
Les années 1930 apportent leur lot de difficultés. À partir de lasaison 1931–1932 jusqu’à lasaison 1942–1943, les Canadiens ne parviennent pas à dépasser les demi-finales et se trouvent même écartés des séries éliminatoires en1935–1936 et en1939–1940.
Durant ces dures années, le club fut vendu pour la somme de 165 000 $ à laCanadian Arena Company qui possédait le Forum et l’équipe desMaroons de Montréal, récipiendaire de deux Coupes Stanley, club de hockey qui venait en relève des défuntsWanderers à partir de 1924. Même la grande vedette des Canadiens,Howie Morenz, ne semble plus capable de trouver le fond du filet, si bien qu’il est échangé auxBlack Hawks de Chicago juste avant lasaison 1934–1935. Morenz ne joua qu’une saison à Chicago avant de joindre lesRangers de New York. Il revint à Montréal pour lasaison 1936–1937, mais mourut le pendant son hospitalisation pour une fracture à la jambe. Son chandail, lenuméro 7, fut le premier chandail retiré de l’alignement[33]. Puisque les recettes des Canadiens étaient supérieures à celles desMaroons, le, les dirigeants de la LNH autorisent lesMaroons à suspendre leurs activités et à disposer de leurs joueurs. Six hockeyeurs se joindront alors aux Canadiens. Pour surmonter les problèmes de l’équipe, les dirigeants comptent, lors de lasaison 1940–1941, sur un nouvel entraîneur : le légendaireDick Irvin.
Dick Irvin travaille à la reconstruction du Canadien. C’est en1943-1944 qu’il met au point un trio d’impact exceptionnel : la « Punch line » composée deToe Blake,Elmer Lach et d’un joueur francophone qui deviendra l’idole d’une nation :Maurice Richard. Irvin comprend aussi qu’il n’est pas possible d’avoir une équipe gagnante sans un excellent gardien de but. Il s’assura donc les services d’un gardien de but ambidextre : Bill Durnan (gagnant du trophée Vézina à sa première année et capitaine du Canadien, fait rare pour un gardien). C’est à partir de Durnan que débuta la tradition des grands gardiens de but au sein du club. Ainsi, en 1943-1944, les Canadiens remportent le championnat de la Ligue et la Coupe Stanley. Sous la direction d’Irvin, les Canadiens remportent trois Coupes Stanley en plus de dominer parfois outrageusement le classement général. En1944–1945, sur cinquante matchs, les Canadiens accumulent quatre-vingts points. Son plus proche rival, lesRed Wings de Détroit, n’en accumulèrent que soixante-sept. Artisan de ce succès, Maurice Richard entre dans l’histoire en réalisant un exploit inédit : marquer50 buts en 50 matchs[34].
Irvin, toutefois, n’hésitait pas à apostropher ses joueurs et pratiquait un style de gestion très rude, exploitant les rivalités anglophones-francophones au sein de l’équipe et de la LNH, afin d’augmenter la combativité et la soif de vaincre de ses joueurs.Frank Selke considérait d’ailleurs qu’Irvin était plus ou moins responsable, par son attitude, des altercations deMaurice Richard avec des joueurs et des arbitres, dont celle qui, en 1955 à Boston, lui a valu une suspension et qui va mener à l’émeute de la Saint-Patrick au Forum. Ainsi, malgré ses succès, Dick Irvin sera remplacé lors de lasaison 1955-1956 à la barre du Grand Club par un ancien joueur,Hector « Toe » Blake. En1957, les frères Tom etHartland Molson, propriétaires de la BrasserieMolson, achètent l’équipe.
Animé de la même fureur de vaincre que son prédécesseur, mais étant plus tolérant et patient, Toe Blake conduira l’équipe vers huit Coupes Stanley, dont une série consécutive de cinq victoires de 1956 à 1960, contribuant ainsi à faire du Club de hockey Canadien l’icône sportive qu’il est encore aujourd’hui auprès des amateurs. Pour ce faire, il s’appuiera sur de nouveaux joueurs talentueux, commeJean Béliveau (surnommé « Le Gros Bill »),Dickie « Digger » Moore,Doug Harvey,Bernard « Boum Boum » Geoffrion, le gardien de butJacques Plante et lePocket Rocket,Henri Richard, frère cadet de Maurice.
Une telle série de succès n’aurait cependant pas été possible sans un changement de philosophie à propos de la façon même de construire un club de hockey. Tandis que dans les années 1920 et 1930, on procédait à des reconstructions périodiques de l’équipe — avec ses inévitables traversées du désert en termes de succès — à partir des années 1940 apparaît au sein du club la notion de « reconstruction continue ». Plutôt que d’exploiter un noyau de joueurs et, après certains succès, partir à la recherche de nouveaux espoirs,Frank Selke, mais surtoutSam Pollock, mettent sur pied un réseau de clubs-écoles qui servirent de véritables pépinières de talents pour le Canadien, assurant ainsi son succès à long terme[35]. C’est ainsi que naît laLigue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) et tout un réseau d’équipes, de l’est à l’ouest du Canada, dont certaines (lesRoyaux de Montréal, par exemple) glanent un grand nombre de spectateurs. C’est ainsi que vers 1952, le Grand Club est associé à quelque cinquante équipes juniors au Canada et aux États-Unis, et a accès à environ 1 500 jeunes joueurs prometteurs. C’est ce système, où les jeunes sont initiés à la mentalité, à la discipline et à la soif de vaincre de l’équipe qui fera la différence jusqu’à l’expansion de 1967. L’équipe en récoltera les fruits jusqu’à la fin des années 1970.
LeRocket Richard prend sa retraite en1960[36], mais les Canadiens ne s’arrêtent pas pour autant : ils sont tout près de gagner une sixième Coupe en1961, mais ils sont arrêtés en demi-finale par lesBlack Hawks de Chicago (qui remportent finalement la Coupe Stanley, grâce à leur ailier gaucheBobby Hull). La période de domination s’achève alors et Montréal doit attendre1965 pour conquérir un nouveau titre[37], réitéré lasaison suivante.
1967-1979 : l’expansion et la dynastie des années 1970
En 1967, le Canada fête son centenaire et l’exposition universelle se déroulant à Montréal, les Canadiens promettent de rapporter la coupe au pavillon du Québec. Lafinale de la Coupe Stanley de cette année oppose les Canadiens contre lesMaple Leafs. Montréal est largement favori, en particulier depuis que Toronto utilise deux gardiens ayant la trentaine,Terry Sawchuk etJohnny Bower. Toutefois, c’est bien lesLeafs qui remportent la série et au lieu de trôner dans le pavillon québécois, la coupe parade dans les rues deToronto.
Depuis, lesLeafs n’ont plus jamais atteint la finale et à la suite de l’expansion de 1967, les Canadiens défont facilement en finale les jeunesBlues de Saint-Louis au cours des deux saisons suivantes[38]. Ils ratent de justesse les séries l’année suivante à la dernière journée : lors du dernier match contre lesBlack Hawks, ils sont à égalité de points avec lesRangers (qui ont déjà joué tous leurs match). Pour participer aux séries, ils doivent marquer cinq buts ou plus, peu importe le résultat. C’est ainsi que mené 5-2 à huit minutes de la fin, l’entraîneurClaude Ruel retire son gardien. Chicago marque cinq buts dans un filet désert, mais le CH ne marque aucun but et est éliminé des séries pour la première fois depuis 1948.
Toutefois, Montréal revient vite à la victoire en remportant dès1971 une nouvelle coupe, grâce à la recrueKen Dryden et à l’ancienne vedette des Leafs,Frank Mahovlich[39]. Le capitaineJean Béliveau, qui pense à prendre sa retraite depuis la saison précédente et n’avait continué qu’à cause de l’insistance du directeur généralSam Pollock, raccroche sur ce titre. Bien que Dryden n’ait joué que six matchs lors de la saison régulière,Al MacNeil, qui a remplacé Ruel à mi-parcours de la saison, choisit de le conserver face aux puissantsBruins, choix qui s’avérera judicieux. Dryden devient un élément important de la conquête de la Coupe, remportant au passage letrophée Conn-Smythe. Malgré ce succès, MacNeil démissionne à la suite d'accusations de favoritisme envers les joueurs anglo-saxons du Tricolore, et à un différend avec Henri Richard. Il est remplacé par l’entraîneur desBlues de Saint-Louis, natif de Montréal,Scotty Bowman.
Après avoir perdu en quart de finale contre lesRangers de New York en1972 (première saison deGuy Lafleur), ils remportent une nouvelle Coupe en1973. Nouvel échec face aux Rangers en1974 (premier tour) et échec en demi-finale face auxSabres de Buffalo en1975, bien que faisant suite à un titre de division (premier depuis le passage à huit équipes par division). Henri Richard prend sa retraite après cette saison, concluant la série de trente-trois saisons consécutives avec un Richard parmi l’effectif.
En 1976, sous la direction de l’entraîneur-chef Scotty Bowman, ils ont gagné la Coupe une nouvelle fois, contrecarrant l'ambition desFlyers de Philadelphie de remporter un troisième championnat consécutif. L’équipe était menée par Lafleur (qui était au milieu d’une série record de six saisons de cinquante buts et cents points par saison[40]),Cournoyer, Dryden,Pete Mahovlich (frère de Frank),Steve Shutt,Serge Savard,Guy Lapointe etLarry Robinson (les trois derniers formant un trio puissant de défenseurs surnomméThe Big Three[41]). En1976-1977, les Canadiens établissent un record en perdant seulement huit des 80 matchs de la saison[42]. Les Canadiens gagnent quatre Coupes consécutives à la fin des années 1970. Bowman quitte l’équipe après la quatrième Coupe consécutive. Plus tôt au cours de la décennie, on lui aurait promis le poste de directeur général après la retraite de Sam Pollock, mais les Molson seraient revenus sur leur parole.
Les meilleurs joueurs quittent l’équipe au début desannées 1980, mais restent tout de même Bob Gainey, Robinson et Lafleur. De plus, se joignent à l’organisation l’ailier suédoisMats Näslund etGuy Carbonneau. À partir de lasaison 1985-1986, les Canadiens peuvent également compter sur les recruesChris Chelios à la ligne bleue et, surtout,Patrick Roy devant le filet. Roy s’avère déterminant pour l’équipe et permet aux canadiens de Montréal de remporter sa seule Coupe Stanley de la décennie, en battant lesFlames de Calgary en finale[43]. Les glorieux se rendront d’ailleurs en finale de la Coupe Stanley en1989 contre ces mêmes Flames de Calgary, mais grâce à des joueurs explosifs commeJoe Nieuwendyk,Al MacInnis ou encoreTheoren Fleury ainsi qu’au vétéran guerrierLanny McDonald, les Canadiens s’inclineront en six parties[43]. C’est d’ailleurs la dernière finale de la Coupe Stanley opposant deux équipes canadiennes jusqu’à ce jour.
Mais en1995, les Canadiens manquent les séries éliminatoires pour la première fois depuis 25 ans et seulement pour la troisième fois en 47 ans. Le 2 décembre de la même année, lors d’un match perdu 11-1 à domicile face auxRed Wings, l’entraîneur-chefMario Tremblay refuse de retirer Patrick Roy du jeu, après le neuvième but, malgré les demandes répétées du gardien. Après être finalement sorti, Roy s’approche alors du présidentRonald Corey et lui dit : « Ceci est mon dernier match dans l’uniforme des Canadiens de Montréal[45]. ». Il est alors échangé à l’Avalanche du Colorado avecMike Keane, en échange deJocelyn Thibault,Andreï Kovalenko etMartin Rucinsky.
Le, les Canadien remportent une victoire 4-1 contre lesStars de Dallas, lors du dernier match de l’équipe dans l’historiqueForum de Montréal[46]. LesStars sont choisis comme adversaire car l’un de leurs joueurs,Guy Carbonneau, et leur directeur général, Bob Gainey, sont tous les deux d’anciens capitaines du Canadien. Suivant le match, une cérémonie de clôture a lieu, au cours de laquelle les différents capitaines en vie des Canadiens, portant l’uniforme actuel avec leur ancien numéro, se passent une torche, du plus ancien au plus récent :Émile Bouchard, Maurice Richard, Jean Béliveau, Henri Richard, Yvan Cournoyer, Serge Savard, Bob Gainey, Guy Carbonneau et enfinPierre Turgeon. Trois capitaines en vie n’étaient pas disponibles, car encore en activité avec d’autres équipes :Mike Keane (Avalanche du Colorado),Kirk Muller (Islanders de New York) etChris Chelios (Blackhawks de Chicago). L’équipe déménage dans le nouveau Centre Molson (rebaptiséCentre Bell en2003) et vainc lesRangers de New York 4 à 2, le, lors du match inaugural.
Montréal rate les séries éliminatoires trois saisons consécutives entre1999 et2001. Le propriétaire de l’équipe, la brasserieMolson, décide de se recentrer sur son cœur de métier et de vendre les Canadiens. Après avoir échoué à intéresser un investisseur canadien, Molson vend 80,1 % de l’équipe et 100 % du Centre Molson à l’AméricainGeorge N. Gillett Jr. pour 275 millions dedollars canadiens. La transaction inclut des clauses empêchant le déménagement de l’équipe de Montréal[47].
Le drapeau des Canadiens de Montréal fixé sur la voiture d’un partisan.
À l’automne2001, on apprend queSaku Koivu, membre de l’équipe depuis1995 et capitaine depuis1999, est atteint d’uncancer et manquerait la saison[48]. Toutefois, il revient au jeu pour les trois derniers matchs de la saison (et remporte letrophée Bill-Masterton récompensant la persévérance, l’esprit sportif et le dévouement au hockey), et grâce à l’excellent travail du gardien de butJosé Théodore (qui remporte les trophéesRoger-Crozier,Hart etVézina cette saison[49]), les Canadiens arrivent cette fois à atteindre les séries éliminatoires, finissant à la dernière place qualificative. Ils éliminent au premier tour leurs éternels rivaux, lesBruins de Boston, avant de s’incliner face auxHurricanes de la Caroline au deuxième tour[50].
Le, on annonce que d’autres numéros supplémentaires seront retirés : le 12 deDickie Moore etYvan Cournoyer (retirés le avant le match contre lesMaple Leafs de Toronto) et le chiffre 5 porté parBernard « Boum Boum » Geoffrion (retiré le, avant l’affrontement contre les Rangers de New York, l’autre équipe pour laquelle il avait joué). Geoffrion meurt le jour même où la cérémonie était prévue. Celle-ci a tout de même eu lieu, à la demande de sa famille.
Le, l’entraîneurClaude Julien est congédié et remplacé à titre intérimaire par Bob Gainey, directeur général. Plus tard dans la saison, on échangeJosé Théodore à l’Avalanche du Colorado, après un début de saison décevant, en échange deDavid Aebischer. Les Canadiens participent aux éliminatoires, mais perdent en six matchs face aux futurs champions, lesHurricanes de la Caroline.
Lors de lasaison 2006-2007, Guy Carbonneau devient entraîneur-chef de l’équipe. Lesnuméros 18 (Serge Savard, le) et 29 (Ken Dryden, le) sont retirés.
Le, ils atteignent le cap des 20 000 buts, une première dans la LNH, dans un match les opposant aux Islanders de New York. Le, Claude Julien fait son retour à la tête de l’équipe.
L'organisation retire une série de chandails, dont cinq l'ont déjà été depuis2005-2006 ;
Un film de deux heures sur l'histoire du Canadien, intituléPour toujours, les Canadiens !, est réalisé au coût de six millions dedollars canadiens. Il sort en salle le, le même jour où les Canadiens ont été fondés en1909[53]. Plus de 14 000 partisans sont attendus à la première du film auCentre Bell le.TVA Films a tenté de faire homologuer cette foule par leLivre Guinness des records comme étant la plus grande assistance à une première de cinéma[54]. Ce record, en supposant qu'il a bien été homologué, avait été dépassé en 2015[55].
Le club organise le57e Match des étoiles de la LNH. La dernière fois que Montréal fut l'hôte du Match des étoiles remontait à1993, soit la même année que leur dernière conquête de laCoupe Stanley ;
Un « anneau d'honneur » rend hommage aux 44 anciens joueurs des Canadiens de Montréal, qui font partie duTemple de la renommée du hockey, ainsi qu'aux dix grands bâtisseurs ;
Le, anniversaire du centenaire du Club de hockey Canadien, est marqué par une grandiose cérémonie : plusieurs des plus grands noms de l'équipe ont chaussé leurs patins devant leurs partisans,Serge Savard a présenté le légendairePatrick Roy, le vénérableGordie Howe a rendu hommage àJean Béliveau, l'acteurViggo Mortensen a présenté enfrançais son idoleGuy Lafleur et les numéros de deux doyens du Canadien,Émile « Butch » Bouchard etElmer Lach, ont été immortalisés dans les hauteurs duCentre Bell. De plus, les Canadiens ont remporté une victoire contre lesBruins de Boston (5-1), alors queMichael Cammalleri a réalisé son deuxième tour du chapeau dans l'uniforme du tricolore.
En, l'organisme québécoisImpératif français remet son premier prix « Bavure linguistique », qui souligne des affronts à la langue française, à l'organisation des Canadiens de Montréal, puisque ce dernier, pour célébrer son centenaire, n'a aucun logo francophone unilingue[58],[59].
Les grandes équipes du Club de hockey Canadien virent ses hordes de francophones dominer les autres équipes par leur vitesse et leur habileté. Rappelons que lehockey sur glace représentait alors l’une des rares portes offertes auxQuébécois de l’époque, leur permettant de s’affranchir d’un statut de citoyen de seconde classe qui leur était attribué ; de s’affirmer jusqu’à la limite de l’émancipation sociale et ce en se dirigeant vers laRévolution tranquille qui marqua le début des années1960. Bref, c’est ainsi que naquirent les légendaires etmythiquesFlying Frenchmen (« Français volants ») du CH, des « conquérants » longtemps redoutés à travers laLNH jusqu’au jour où le privilège d’obtenir le premier choix québécois à chaque début de saison fut retiré au CH dans lesannées 1970. Dans les traces deGeorges Vézina,Aurèle Joliat etNewsy Lalonde, sous l’inspiration du fougueux Maurice « Rocket » Richard[Note 8], puis plus tard celle des autresFlying Frenchmen menés parJean « La Classe » Béliveau (dit aussi « Le Gros Bill »),Yvan Cournoyer (dit « Road-Runner »), le « Démon Blond »Guy Lafleur et le « Big Three », la plus célèbre dynastie du hockey fit sa place au sommet des moments les plus mémorables du sport moderne.
Maurice Richard[60], aussi appelé « LeRocket » fut l’un des joueurs les plus marquants duhockey. AuxÉtats-Unis, on parle de lui comme étant leBabe Ruth de son sport. Il fut adulé dans toutes les villes de hockey nord-américaines, grâce à sa vision unique du jeu et son talent surprenant, seule sa présence suffisait à remplir les amphithéâtres : àDétroit, à l'Olympia Stadium le, le grosEarl Seibert s’accroche à ses épaules afin de le ralentir et éventuellement le faire tomber, mais leRocket réussit néanmoins à le traîner ainsi jusqu’au but deHarry Lumley, en maniant sonbâton (et larondelle) d’une seule main, pour finalement terminer cette chevauchée par un but[61] ; son fameux combat contre le rudeBob Dill ; son but marqué en se traînant sur les genoux contre le gardienEmile Francis desBlack Hawks de Chicago alors qu’il tirait deuxdéfenseurs adverses accrochés à lui depuis la ligne bleue[62] ; ses huit points obtenus dans un match après avoir passé une journée éreintante à déménager des meubles[63], établissant un nouveau record de LNH pour le plus grand nombre de points en un match (huit : cinq buts et trois passes) ; sa « résurrection » à la suite d'une commotion cérébrale subie lors d’un match qui lui permit tout à la fin de marquer le but donnant la victoire de la série demi-finale contre lesBruins de Boston[64]… Il fut le tout premier joueur à marquer cinquante buts en cinquante matchs, d’où le fait quele trophée remis au meilleur compteur de la LNH durant la saison porte son nom[65].
Aux côtés de ses coéquipiersElmer Lach etToe Blake, il était le pilier de la glorieusePunch Line, la plus célèbre et spectaculaire ligne d’attaque de la LNH. Vedette populaire de laGrande Noirceur[66] et victime de son époque, il devient malgré lui porte-étendard de l’émancipation desQuébécois. À travers ses actes qualifiés d’héroïques, Maurice Richard a su influencer lesCanadiens français de l’époque en leur fournissant une source d’inspiration leur permettant d’envisager une dignité nouvelle que le climat social de jadis leur refusait.
L’émeute, premier pas vers la Révolution tranquille
Le, le président de la ligue,Clarence Campbell, impose à Richard une suspension qui l’empêcha de participer aux séries éliminatoires. Deux jours plus tard, Campbell se présente auForum de Montréal pour assister à un match du Tricolore. S’éveille alors une rumeur grandissante dans tout le Forum : la foule ne pardonnait pas à Campbell d’avoir puni si sévèrement son idole et considérait sa présence au match (annoncée sur un ton de défi) telle une arrogance élitiste[67]. L’étincelle mit le feu aux poudres : unebombe lacrymogène fut alors lancée en sa direction, forçant les policiers à faire évacuer le Forum[68]. Par la suite, des gens saisirent cette occasion pour renverser et brûler des voitures, fracasser les vitrines des commerces et piller cette « zone de l’exploiteur » que représentait l’ouest de larue Sainte-Catherine à leurs yeux.Montréal n’avait pas vécu de telles scènes depuis les manifestations contre la conscription. Dès lors confronté aux excès populaires que le contexte social provoquait, le peuple s’éveilla et se mit en marche vers laRévolution tranquille après qu’un groupe d’artistes,Les Automatistes[69], eut mis la table à l’aide d’un manifeste intituléRefus global[70], dont Maurice Richard était l’un des éléments déclencheurs. Bien malgré lui, lors d’une soirée de hockey dans un amphithéâtre de sport, Maurice Richard lance un appel au calme à la radio[71].
Outre la manière de jouer au hockey, la plus spectaculaire des innovations portée par le CH pourrait être le port du masque protecteur rigide pourgardien de but, mis de l’avant par le cerbèreJacques Plante à la fin desannées 1950, années où le CH gagna cinqCoupes Stanley consécutives (durant les cinq dernières années de Maurice Richard). Considéré comme l'un des meilleurs gardiens de tous les temps[72], ayant révolutionné la position de gardien de but (sorties hors de son filet et relance du jeu vers l'avant, couverture des angles, et détenant toujours le record de victoires d'équipe obtenu pendant ses10 saisons enLNH), c'est le port du masque protecteur qui fit sa marque.
New York,Madison Square Garden, le1er novembre1959. Un tir foudroyant du joueur de centreAndy Bathgate fracture le nez deJacques Plante. Heureusement aux portes de la pause entre deux périodes du jeu, ce dernier peut retourner au vestiaire et s’y faire poser de nombreux points de suture afin de refermer la plaie ouverte. À cette époque, les gardiens de but ne portaient pas encore de masque protecteur car on croyait que ceux-ci nuiraient à leur vision. Seul Plante l’utilisait durant les séances d’entraînement. À sa sortie de la clinique, Plante interpella son entraîneur,Toe Blake, et lui mentionna qu’il reviendrait dans la joute sous condition d’utiliser son masque (à l’époque chaque équipe ne possédait qu’un seul gardien de but régulier). Alors Toe, qui ne voulait rien entendre depuis près de quatre saisons, n’eut d’autre choix que d’accéder à sa demande. Les Canadiens sont revenus de l’arrière pour remporter la joute ainsi que les onze rencontres suivantes, pour finalement remporter laCoupe Stanley au terme de la saison. Par la suite, plus jamais on a demandé à Plante d’enlever son masque, les adversaires en étaient d’ailleurs intimidés : la légende était née.
SiJacques Plante est reconnu comme l’instigateur du masque pourgardien de but, tous reconnaissent que c’estBernard Geoffrion qui a inventé lelancer frappé[73]. Effectivement, lors d’un match où ce dernier était frustré de rater la cible avec des lancers du poignet et des lancers du revers, il se met à frapper larondelle comme si c’était une balle degolf. Le résultat fut que la rondelle fusa vers le filet pour finalement marquer un but, ce qui médusa tous les spectateurs présents au match. Une nouvelle manière foudroyante de lancer une rondelle de hockey venait de naître. Alors que Geoffrion pratiquait ses lancers pendant un entraînement auForum, un journaliste du journalmontréalaisThe Gazette nommé Charlie Moore épiait ses gestes. Après avoir entendu le son des lancers frappés de Geoffrion, un son lorsqu’après l’élan arrière, le bâton frappe la glace au contact de la rondelle (un premier « boom »), puis un autre lorsque la rondelle percute la bande de bois en bout de parcours (un deuxième « boom »), Moore lui colla dès lors le sobriquet de « Boom Boom Geoffrion », qui devint plus tardLe Boomer.
L’inoubliable[74] : leCSKA Moscou contre les Canadiens de Montréal. Le « rouge-bleu-blanc » contre le « bleu-blanc-rouge », les deux meilleurs clubs de hockey au monde à cette époque[75]. Vu par plusieurs comme le plus grand duel de l’histoire du hockey, ce fut un match d’anthologie dont on se souvient encore plusieurs décennies plus tard. Le hockey à son meilleur, tout en finesse et rapidité, viril mais sans animosité, contrairement aux rencontres précédentes entre les autres équipes de laLNH et les Soviétiques (particulièrement auxÉtats-Unis). Trois jours plus tôt, le club de l’Armée rouge a aisément vaincu lesRangers de New York 7 à 3. En pleineGuerre froide, le match revêt dès lors un certain caractère politique : pour les joueurs des deux meilleures équipes au monde, il est impératif de gagner[76], et à talent brut contre talent brut, tous se préparaient à vivre une grande soirée de hockey[77]. Ce qui est considéré comme l’un des plus beaux matches de l’histoire n’a pas fait de vainqueur (une nulle de 3 à 3), mais continue d’alimenter les discussions dans les salons et les bars trente ans plus tard.Yvan Cournoyer etVladislav Tretiak, auteur de trente-cinq arrêts, furent choisis joueur par excellence de leur camp respectif. Aux yeux de l’entraîneurViktor Tikhonov,Bob Gainey est cependant le joueur le plus complet au monde.Ken Dryden, qui garda les filets des Canadiens lors de cette rencontre, soutint dans son livreThe Game, qu’il a joué cette partie avec un équipement abîmé. Cela aurait permis à l’Armée rouge de marquer deux de leurs trois buts.
Déjà couronnée championne en1971 et1973, en cette veille dujour de l’An,Montréal s’apprêtait à vivre une séquence de quatre conquêtes consécutives de laCoupe Stanley, un exploit que seuls les Canadiens avaient pu accomplir par le passé[78].
On a volé laCoupe Stanley : le « Démon Blond » démarre une nouvelle tradition. Durant la saison de1979, tout de suite après la parade dans les rues deMontréal célébrant la victoire de laCoupe Stanley,Lafleur prit cette dernière et parti en voiture sans avertir le responsable officiel. Lafleur se présenta à la maison de ses parents àThurso, puis plaça la Coupe sur le parterre à l'avant de la maison où tous les gens pouvaient venir se faire photographier en sa compagnie.Guy Lafleur rendit laCoupe Stanley plus tard ce soir là et reçut un avertissement de la part de la Ligue lui ordonnant de ne plus recommencer. Dès ce jour, chaque joueur et membre de l'organisation de l'équipe gagnante a le droit de disposer de laCoupe Stanley à sa guise durant deux jours, pour la présenter à son village, sa ville natale, son lieu de résidence. Elle fut déjà transportée aux plus hautes cimes desmontagnes Rocheuses canadiennes par un joueur[80], et visita plusieurs contrées d'Europe de l'Est.
Les Canadiens ont souvent su profiter d'excellents entraîneurs degardiens de but, tels queFrançois Allaire(en),Roland Melanson et Stéphane Waite. Ainsi pourvu d'un tel atout, ils l'ont combiner avec la présence de gardien de but très talentueux pouvant mener l'équipe très loin durant la saison régulière mais surtout dans les séries éliminatoires. La présence d'un très bon gardien était autrefois extrêmement important pour accéder à la ronde suivante. De plus, les bons gardiens du Tricolore lui ont souvent permis de « sauver les meubles » lorsque les parties commençaient à mal tourner pour l'équipe, puisque le gardien de but est souvent le joueur qui peut faire la différence pour sceller l'issue d'un match. En passant deGeorges Vézina,George Hainsworth,Bill Durnan,Jacques Plante,Ken Dryden,Patrick Roy etCarey Price les gardiens de but du Club de hockey Canadien ont marqué l'histoire de ce sport.[réf. nécessaire]
Les Bruins et les Canadiens auTD Garden pendant les hymnes nationaux.
Les plus anciennesrivalités de la Ligue nationale de hockey datent de la période des Six équipes originales. Une rivalité traditionnelle s'est installée depuis cette époque entre les Canadiens et lesBruins de Boston. Aucune autre équipe de la LNH n'a jamais autant affronté un adversaire que les Bruins ont rencontré les Canadiens : à l'issue de la saison 2009-2010, les deux équipes se sont rencontrées plus de700 fois en saison régulière et de160 fois en séries. Ce sont les Canadiens qui mènent les débats dans les deux cas avec un total de plus de100 victoires d'avance.
Comme pour les autres rivalités, les moments les plus intenses sont les rondes de séries éliminatoires. Ainsi, entre 1946 et 1987, les Bruins et les Canadiens se rencontrent dix-huit fois pour autant de victoires pour l'équipe de Montréal. Les Canadiens ont remporté un total de vingt-quatre Coupes Stanley dans leur histoire dont sept contre les Bruins. Lors de la demi-finale de1952,Maurice Richard sort sur une blessure au visage après avoir reçu un coup de genou lors de la première période du septième match. Il revient au jeu avant la fin du match et inscrit deux buts à« Sugar » Jim Henry pour qualifier son équipe pour la suite de séries. Une photographie célèbre de la fin du match montre Richard le dessus de l'œil bandé avec du sang qui coule en train de serrer la main à Henry qui a quant à lui unœil au beurre noir[81].
Un autre moment intense de la rivalité se déroule lors de lasaison 1954-1955. Le dans la patinoire de Boston, Maurice Richard en vient aux mains avecHal Laycoe. Unjuge de ligne tente à trois reprises de maîtriser Richard mais il ne parvient qu'à immobiliser le joueur québécois alors que Laycoe en profite pour lui taper dessus. Énervé, Richard se retourne et frappe le juge qui le maintient dans une position dangereuse. Il reçoit alors une pénalité de match ainsi qu'une suspension pour la fin de la saison et pour tous les matchs des séries ; Laycoe quant à lui est blanchi de toute sanction. Il s'ensuit alors une émeute et un soulèvement des partisans de Montréal, connu sous le nom de « l'émeute Maurice Richard » ou « l'émeute du Forum »[82].
Lors de lasaison 1970-1971, les Bruins terminent premiers de la saison avec plus de vingt points d'avance sur les deuxièmes du classement et avec les quatre meilleurs pointeurs de la saison[83]. Ils sont champions en titre de la Coupe Stanley et abordent les séries éliminatoires comme favoris pour prendre leur propre succession. Boston et Montréal sont opposés lors de la première ronde. Au cours de la deuxième rencontre, les Bruins mènent par5 buts à 1 mais ils se font remonter pour finalement perdre 5-7 ce match puis la série. Par la suite, les Canadiens remportent leur dix-septième Coupe Stanley.
En 1988, après18 défaites consécutives en séries éliminatoires contre les Canadiens, les Bruins, bien qu'ayant perdu le premier match, éliminent leurs rivaux pour la première fois depuis45 ans. Depuis cette victoire, les débats se sont équilibrés entre les deux équipes, les Bruins menant par six victoires contre quatre défaites.
Les couleurs actuelles des Canadiens de Montréal sont lerouge, lebleu et leblanc, d'où les surnoms populaires de l'équipe « le bleu-blanc-rouge » et « le Tricolore ».
Les lettresC etH familières des Canadiens de Montréal furent utilisées ensemble pour la première fois lors de lasaison 1917-1918. Le logo évolua au cours des années et prit sa forme actuelle pour le début de lasaison 1952-1953.
Le logo est en fait composé de trois lettres :
unC blanc ;
unH blanc ;
unC rouge superposé.
Ces trois lettres forment les initiales « CHC » pourClub deHockeyCanadien, le nom officiel de l’équipe. Le tout est également bordé de bleu, pour que toutes les couleurs de l’équipe soient présentes, offrant à la fois un contour esthétique.
De1913 à1917, le nom de l’équipe était « ClubAthlétiqueCanadien », ce pourquoi un « A » était placé au centre du logo de l’époque. Le surnomHabs (pourHabitants) ne provient donc pas du « H ». Car contrairement à la croyance populaire, la confusion proviendrait de1924 alors qu’on l’aurait rapportée àTex Rickard (ancien propriétaire influant du Madison Square Garden) qui l’aurait à son tour rapporté à un journaliste influent[10]. Par contre, des journalistes sportifs montréalais utilisaient apparemment déjà ce surnom deHabs dix ans plus tôt, comme en font foi les archives du journalLe Devoir dans des articles publiés le[84].
Saku Koivu, ancien capitaine de l’équipe (1999-2009) et ancien joueur de l'équipe (1995-2009), avec le chandail à domicile.
Le concept de l'uniforme actuel remonte aux dernières années duClub Athlétique Canadien. En entrant dans laLNH nouvellement formée en1917, l'équipe revient au nom original deClub de Hockey Canadien et adopte donc son fameux logoCH.
En 2007 la coupeRBK Edge est en vigueur pour tous les chandails officiels de la LNH, ceux portés par les joueurs durant les matchs.Ce changement survient trois ans après l'achat (en 2004) de l'ancien fournisseur CCM parReebok. Ce dernier devient par le fait même l'unique fabricant de chandails pour la LNH.
Ce chandail à prédominance rouge est porté lors des matchs à domicile. Il était toutefois porté à l’étranger de1971 à2003, avant que la ligue ne revienne à l’ancien règlement.
Cette variante comporte un style de rayures horizontales propres au Canadien, qu’aucune autre équipe affiche dans la LNH :
une large bande bleue, bordée de deux bandes blanches plus minces sur la poitrine et les bras ;
deux bandes blanche et bleue sur le ventre ;
au dos du chandail le nom du joueur y est inscrit en blanc ;
le numéro du joueur est blanc aux bordures bleues.
Les chandails de promotion, pouvant varier d'une saison à l'autre, sont portés lors de matchs particuliers prévus à l'avance au calendrier de l'équipe, pour notamment souligner différentes activités, célébrations ou événements ponctuels.
Youppi![85] est, depuis la saison2005-2006, lamascotte officielle du Club de hockey Canadien. Youppi! est aussi leur première et seule mascotte officielle à ce jour.
Elle a porté les couleurs desExpos de Montréal et est la seule mascotte dubaseball majeur à avoir été expulsée lors d’un match. En2004, les Expos déménagent àWashington DC et prennent le nom deNationals. La relocalisation de l’équipe n’incluait toutefois pas la mascotte, l’équipe ayant d’autres plans à ce sujet.
Youppi! est ainsi devenue la première mascotte à changer de ligue et de sport au niveau professionnel.
Les Canadiens ont également une autre mascotte depuis 2022, du nom de METAL!. Selon le Canadien, ce n'est pas une mascotte officielle, mais elle participe activement aux activités de l'organisation[86].
Depuis sa création en1909, les Canadiens de Montréal représentent une tradition de gagnants et une gloire qui dépassent largement les frontières du sport. Les victoires de l'équipe, ainsi que ses défaites, tout comme l'état de santé de ses joueurs, font la manchette des journaux et des bulletins de nouvelles duQuébec[87].
« Les hivers de mon enfance étaient des saisons longues, longues. Nous vivions en trois lieux : l’école, l’église et la patinoire ; mais la vraie vie était sur la patinoire. »
Les étudiants francophones durent pratiquer le hockey en compagnie des Irlandais qui partageaient les mêmes établissements scolaires catholiques de Montréal. C’est en partie à cause des liens qui se tissèrent entre les francophones et les anglophones irlandais qu’il fut possible à des joueurs francophones d’incorporer les rangs de certaines équipes, comme lesShamrocks de Montréal, équipe qui militait en faveur d’une équipe francophone dans les rangs du hockey senior.
En 1884, un groupe d’hommes d’affaires francophones fondait l’Association athlétique d’amateurs nationale, par la suite appelée simplement leNational, association qui alignait deux équipes exclusivement composées de francophones pour jouer des matches hors-concours. Les représentants des quatre « clubs » que comptait déjà Montréal — leVictoria, le McGill, l’Association athlétique amateur de Montréal (AAAM) et leCrystal — et lesSénateurs d’Ottawa, se rencontraient lors de tournois et de « défis » lancés entre eux et décidèrent, en 1886, de fonder l’Amateur Hockey Association of Canada, l’association de hockey amateur du Canada également désignée par lesigle AHAC. Toutefois, ces équipes n’alignaient presque exclusivement que des joueurs anglophones.
L’équipe montréalaise est l’une des plus solides du circuit Bettman sur le plan financier.
Selon une étude publiée le par le magazine financierForbes, les Canadiens se classent au troisième rang des équipes les plus riches de la Ligue nationale. Le Tricolore vaudrait334 millions dedollars américains, une hausse de 18 % par rapport à 2007. Seuls les Maple Leafs de Toronto (448 millions de dollars américains) et les Rangers de New York (441 millions de dollars américains) auraient une plus grande valeur que l’équipe montréalaise[91].
Au chapitre des profits, les Canadiens sont arrivés au deuxième rang du circuit Bettman la saison 2007-2008. SelonForbes, l’équipe du propriétaire George Gillett aurait engendré des profits de39,6 millions de dollars américains. Seuls les Maple Leafs (66,4 millions de dollars américains) ont généré davantage de profits.
Même s’il n’ont pas gagné la Coupe Stanley au printemps 2008, les Canadiens ont pris leur revanche sur les champions en titre, les Red Wings de Détroit. En 2009, les Canadiens ont délogé les Red Wings, qui doivent composer avec les difficultés économiques de l’industrie automobile de Détroit, au troisième rang des équipes de hockey les plus riches.
Les Canadiens devancent aussi leurs tombeurs des dernières séries éliminatoires précédentes, les Flyers de Philadelphie, cinquièmes au classement deForbes. Comme quoi les résultats financiers d’une équipe de la LNH ne sont pas identiques à ceux obtenus sur la glace. « La valeur d’une équipe est liée à ses performances récentes, mais, surtout, avec les performances qu’on attend d’elle au cours des cinq prochaines années, dit l’économiste Pierre Emmanuel Paradis, du cabinet montréalais Groupe d’analyse. Sur ce point, le Canadien n’a pas à s'inquiéter car il a une super équipe pour l’avenir. »[réf. nécessaire]
Comme toutes les équipes canadiennes, les Canadiens ont profité de la vigueur du dollar canadien, à parité avec lebillet vert américain pendant toute la saison (2008/2009). « Les équipes canadiennes étaient avantagées par le taux de change, dit Pierre Emmanuel Paradis. Leurs revenus étaient en dollars canadiens et plusieurs de leurs dépenses, dont les salaires, en dollars américains. C’est tellement vrai qu’aucune équipe canadienne n’a perdu de l’argent la saison dernière selon Forbes. »[93]
Situé dans le quartierHochelaga, l’aréna Jubilée a été celui ayant accueilli les Canadiens lors de leur premier match en1909. À l’époque, le Jubilée était considéré comme l’un des plus beaux et des plus spacieux aréna. La construction de cet édifice s’est terminée le, soit un an à peine avant la création des Canadiens de Montréal. Cet aréna a été détruit par le feu en1919, dû à un problème électrique, et ne fut jamais reconstruit.
Situé dans le quartierWestmount, l’aréna de Westmount a été construit en1898. Il pouvait contenir deux fois plus de spectateurs que le Jubilée : 6 000 places assises contre 3 000. Les Canadiens y établissent leur domicile au début de la saison1910-1911 et y jouent durant huit saisons. Ils y remportent leur premièreCoupe Stanley en contre lesRosebuds de Portland. Cet aréna était partagé avec lesWanderers de Montréal. À l’instar du Jubilée, l’aréna de Westmount connu une fin tragique le alors qu’il fut détruit par le feu. Les causes de l’incendie n'ont jamais été déterminées. L’aréna ne fut jamais reconstruit et le CH retourna jouer au Jubilée pendant une saison.
En raison de la perte des deux domiciles possibles du Canadien, l’aréna Mont-Royal est construit en trois mois seulement. Il est situé aucentre-ville de Montréal, au coin de l'avenue du Mont-Royal et de larue Saint-Urbain, et peut accueillir jusqu’à 8 000 personnes assises. Caractéristique spécifique à cet aréna : une glace artificielle y fut installée pour la première fois en1924. Toutefois, puisque les rénovations ont pris du retard, il n'y avait pas de glace lors de l’inauguration de la saison1924-1925, et le club a dû aller inaugurer un nouvel aréna : le Forum de Montréal.
L'histoire duForum de Montréal démarre au début desannées 1920 avec le désir de personnalités de la ville d'avoir une enceinte propre à l'équipe locale, les Canadiens. Sir Edward Beattie, président de la compagnie canadienne de chemin de ferCanadien Pacifique, le sénateurDonat Raymond et H.L. Timmins organisent ensemble le financement et la préparation du projet[94]. Le Forum est construit sous la direction deWilliam Northey[95] pour un coût de 1 500 000 dollars canadiens et en 159 jours[94]. L'aréna est construit sur l'emplacement d'une ancienne patinoire pour patins à roulettes extérieure qui se nommait déjà par le passé le Forum, Lester Patrick etArt Ross y ayant appris à patiner dans leur jeunesse[96].
La capacité initialement prévue pour la salle était de 12 500 places mais pour des raisons financières, la patinoire est finalement construite pour recevoir 9 300 personnes. La salle ouvre ses portes pour la première fois pour un match de la LNH entre les Canadiens et lesSt. Pats de Toronto le. Les Canadiens sont censés jouer leur match dans l'aréna Mont-Royal mais avec la construction de la patinoire du Forum, les propriétaires de l'aréna Mont-Royal sont inquiets de voir une nouvelle patinoire leur voler leur équipe et ils décident de mettre en place une glace artificielle avant le début de la saison.Léo Dandurand ayant peur que la glace ne soit pas prête pour le premier match de la saison, il décide de changer le match d'ouverture de la saison au Forum et non pas à Mont-Royal[97]. Les joueurs locaux remportent alors le match 7 buts à 1 devant une assistance record pour un match de hockey dans l'Est canadien de 9 000 personnes[98]. LesMaroons de Montréal jouent quant à eux leur premier match sur leur nouvelle glace contre lesTigers de Hamilton et une défaite 2 buts à 0 le[97].
En1949, des premières rénovations de l’ordre de 600 000 $ y sont effectuées afin de porter la capacité à 13 551 places assises. Puis, en1968, une deuxième cure de rajeunissement évalué à 9,5 millions de dollars canadiens est entreprise. On ne conservera que la structure, les gradins et les bancs de l’édifice original. On y ajouta une dizaine de loges corporatives, une galerie de presse, des guichets de vente regroupés ainsi qu’un accès par escaliers mobiles. La capacité totale de l’édifice est alors montée à 16 200 places assises. Un total de 24Coupes Stanley y sont remportées. L’histoire entre les Canadiens et le Forum se termine le. Depuis, le Forum est devenu un centre de divertissement avec 22 salles de cinéma et a été renomméForum Pepsi.
En regard de l’habitude qu’avaient les plus grands joueurs de l'histoire de venir épauler les plus jeunes, c'est aussi à eux et tous les autres « Glorieux » de l'équipe que fait référence le fameux verset gravé dans le bronze au centre du vestiaire des joueurs :
« Nos bras meurtris vous tendent le flambeau, à vous toujours de le porter bien haut... »
Des photographies de tous les joueurs de l'histoire des Canadiens admis auTemple de la renommée du hockey y sont aussi affichées, juste au-dessus de l’inscription. La plus grande victime des fantômes du Forum est l'entraîneur desBruins de BostonDonald Cherry. À son grand désarroi, son équipe ne réussissait jamais à vaincre les Canadiens de Montréal durant les séries éliminatoires. Ceux-là arrivaient toujours à éclipser l'excellence de Boston, la plus grande rivalité de la LNH à l'époque.
Au Forum, à partir de1952 jusqu’à sa retraite en1985,René Lecavalier commente les rencontres des Canadiens pour laTélévision de Radio-Canada[101] à l’émissionLa soirée du hockey. De nos jours, 80 % des termes francophones propre au hockey sont dus à Lecavalier, qui parvint à franciser une bonne partie du vocabulaire en peu de temps[102],[103]. Il fait également état d'autorité en la matière, à un tel point que lors desJeux olympiques d'hiver de 1968 deGrenoble, lesFrançais choisissent d'utiliser le son de Radio-Canada et la description de René Lecavalier sur leurs ondes[102].
Du côté deCBC, la chaîneanglophone deRadio-Canada,Dick Irvin couvre les parties des Canadiens lors de l’émissionHockey Night in Canada[104]. Irvin a voyagé avec les Canadiens pendant plus de trente ans en tant que leur commentateur radio et a couvert près de 3 000 matches à latélévision et à la radio.
Avec l’avènement du hockey télévisé, de plus en plus de personnes peuvent savoir à quoi ressemble un match de hockey professionnel puisqu'ils peuvent regarder le hockey à la télévision, ce qui provoque la faillite de certaines équipes amatrices des régions pour lesquelles l’assistance baisse de manière fulgurante.
Les Canadiens de Montréal s'opposant auxSabres de Buffalo, auCentre Bell en 2010.Temple de la renommée du Canadien, Centre Bell, Montréal
La construction duCentre Molson a débuté à l’été1993. Elle a été terminée à la fin de la saison1995-1996, au coût de 230 millions de dollars canadiens. La décision de quitter le Forum pour s’installer dans ce nouvel aréna s'inscrit dans la tendance continentale, caractérisée par l'ouverture d'autres amphithéâtres beaucoup plus luxueux à la même époque dans plusieurs autres villes participant à la Ligue nationale de hockey. Le Centre Molson peut accueillir 21 273 spectateurs assis[105],[106] et compte 135 loges corporatives, aménagées avec des salons de grand luxe, ce qui en fait le plus grand amphithéâtre de hockey de la LNH. Les gradins en hauteur éloignent cependant les spectateurs du jeu et des micros à la hauteur de la patinoire ont dû être installés afin que les spectateurs entendent le bruit de la rondelle frappant la bande.
Le Centre Molson a changé son nom pour Centre Bell lors de la saison2002-2003, question d’avoir de nouveauxcommanditaires dans l’entourage de l’équipe. Étant maintenant établis au Centre Bell, les Canadiens de Montréal semblent y avoir trouvé un domicile qui convient aux exigences duhockey sur glace moderne. Encore aujourd’hui, le Centre Bell continue de se moderniser. À l’occasion du centenaire de l’équipe, le Centre Bell s’est doté d’un tout nouveau tableau d’affichage, le plus grand dans la LNH jusqu’à maintenant.
Les Canadiens détiennent actuellement lerecord de la LNH avec vingt-quatre coupes Stanley remportées. Le tableau ci-dessous présente les années où les Canadiens ont remporté le trophée avec la saison, le score de la série finale, l'adversaire battu, les noms de l'entraîneur et du capitaine de la saison.
Depuis la saison1993-1994, letrophée Prince de Galles est remis à l’équipe remportant la finale de laAssociation de l’Est durant lesséries éliminatoires. Le trophée Prince de Galles est le trophée qui a changé le plus souvent de définition au cours de son histoire. Les Canadiens sont l’équipe l’ayant remporté le plus grand nombre avec 25 gains et sont suivis de loin par lesBruins de Boston avec 18 remises[108].
Remis d'abord aux champions de la division Ouest de 1968 à 1974, aux champions de l'Association Clarence Campbell de 1975 à 1981, aux vainqueurs de la finale de l'Association Clarence Campbell de 1982 à 1993 et finalement aux vainqueurs de la finale de l'Association de l'Ouest de la LNH à partir de la saison1993-1994, letrophée Clarence-S.-Campbell est exceptionnellement décerné aux vainqueurs de la première demi-finale de la Coupe Stanley en 2021 en raison du réalignement temporaire des divisions dû à lapandémie de Covid-19.
Les Canadiens de Montréal remportent ce trophée pour la première fois de leur histoire le[109] et devient la seule équipe, au moment de leur victoire, à être couronnée en tant qu'équipe de l'Association de l'Est.
Voici les trophées individuels remis par la LNH aux joueurs (excepté letrophée Jack-Adams remis à des entraîneurs) ainsi que ses récipiendaires chez les Canadiens de Montréal :
Cette récompense est remise au joueur ayant démontré le plus de qualité de persévérance et esprit d’équipe. C'est l'association des journalistes de hockey professionnel qui donne les votes dans le but d'attribuer ce trophée.
Ce trophée récompense le joueur qui a su démontrer des qualités exceptionnelles durant sa première saison en tant que joueur dans laLNH. Pour être éligible, le joueur ne doit pas avoir joué plus de 25 matches dans la saison régulière précédente à celle en cours et pas plus de six matches durant les deux autres saisons précédentes dans aucune ligue professionnelle. Le joueur ne peut pas être âgé de plus de 26 ans.
Trophée remis au meilleur joueur d'avant ayant su démontrer des qualités défensives dans l'aspect de son jeu. C'est l'association des journalistes de hockey professionnel qui donne les votes dans le but d'attribuer ce trophée.
Une des plus belles récompenses pour un joueur de laLNH : ce trophée récompense le joueur jugé le plus utile à son équipe durant la saison régulière. C'est l'association des journalistes de hockey professionnel qui donne les votes dans le but d'attribuer ce trophée.
Trophée remis à l'entraîneur ayant contribué le plus aux succès de son équipe. Le gagnant est choisi par un vote à travers l'association des diffuseurs.
Trophée remis au meilleur défenseur de la saison régulière qui a su démontrer qu'il était un maître à sa position. C'est l'association des journalistes de hockey professionnel qui donne les votes dans le but d'attribuer ce trophée.
Trophée remis au joueur qui a su démontrer des qualités de leader sur et en dehors de la glace tout en faisant des contributions humanitaires notables.
Ce trophée récompense le joueur considéré comme ayant le meilleur esprit sportif tout en conservant des performances remarquables. C'est l'association des journalistes de hockey professionnel qui donne les votes dans le but d'attribuer le trophée en tenant compte à la fois des performances et du nombre de minutes de punitions accumulées.
Ce trophée récompense legardien de but ayant conservé le meilleur pourcentage d'efficacité pendant la saison régulière. Il était auparavant nommé le prix Trico.
De1926-1927 à1980-1981 inclusivement, ce trophée était remis au gardien de l’équipe ayant alloué de moins de but durant la saison régulière. Depuis1981-1982, le Vézina est attribué au meilleurgardien de but jugé par les directeurs généraux de laLNH.
Ce trophée récompense legardien de but ayant conservé la meilleure moyenne de buts alloués par match durant la saison. Ce trophée ne datant que de1982 avant cette date, les gardiens qui avaient la meilleure moyenne gagnaient le trophée Vézina(voir ci-dessus).
Devant les exploits deGérard Côté en 1940, la communauté francophone du Québec ne sait pas de quelle façon honorer cet athlète qui s'est vu décerner le trophée Lou-Marsh pour 1940. À l'initiative du journaliste William « Bill » Brosseau, ce trophée fut créé en1941, en l'honneur deJoseph Cattarinich, pour être remis au meilleur athlète canadien français. Il fut créé grâce à l'accord de sa veuve,Mme Blanche Vermette. Le premier récipiendaire de ce trophée fut le marathonienGérard Côté. Le trophée lui est remis le lors d'une soirée historique qui réunit pour une des premières fois le gratin sportif du Québec.
Au début des années 1960, le trophée fut acquis et restauré par les Canadiens pour être décerné au joueur le plus utile de la saison. Il fut dans l'équipe de1963 à1975. Le trophée fut vendu en par la maison d'encan Classic Auctions deDelson au Québec.
Le nom du trophée tire son origine des brasseriesMolson, principaux commanditaires de l’équipe depuis1957, lors de l’acquisition du club la première fois parHartland Molson. La compagnie Molson resta associée aux Canadiens malgré le changement de propriétaire dans les années1970, d’autant plus qu’elle était commanditaire de l’émissionLa Soirée du hockey deRadio-Canada.
La Coupe Molson est remise au joueur ayant amassé le plus de points au classement des trois étoiles établi à la fin de chaque match[125]. Chaque première étoile donne cinq points au classement, chaque deuxième étoile en donne trois et chaque troisième étoile en donne un. En cas d’égalité, le joueur qui aura amassé le plus de premières étoiles sera le vainqueur.
Les joueurs ayant obtenu le plus grand nombre de Coupes Molson en carrière sont :
Jacques Beauchamp était un journaliste, pionnier du défunt journalMontréal-Matin et un des fondateurs duJournal de Montréal. Il reçut une offre pour prendre en charge la section des sports. Ayant toujours été affecté à la couverture des Canadiens et étant très près de l’organisation, Beauchamp a même l’occasion de signer un contrat avec l’organisation à titre degardien substitut àJacques Plante en1959. Il participe régulièrement aux entraînements de l’équipe mais il n'est jamais appelé à remplacer Plante durant de vrais matchs. Il est un des premiers journalistes de la presse écrite admis auTemple de la Renommée en1984[126].
Letrophée Jacques-Beauchamp est remis au joueur ayant joué un rôle déterminant dans les succès de l’équipe sans en retirer d’honneur particulier[125]. Le récipiendaire est désigné par un vote des journalistes sportifs deMontréal.
Les joueurs ayant obtenu le plus grand nombre de trophées Jacques-Beauchamp en carrière sont :
Jean Béliveau a commencé sa carrière à titre de joueur avec les Canadiens en1953 et y passe plus de dix-huit saisons. Au cours de sa carrière, le « Gros Bill » a remporté laCoupe Stanley à dix reprises, letrophée Hart deux fois (en1956 et1964) et letrophée Conn-Smythe, dont il est le tout premier récipiendaire, une fois (en1965). Ce joueur extrêmement talentueux sera sélectionné à quatorze occasions pour participer auMatch des étoiles de la Ligue nationale de hockey en plus d’obtenir onze sélections sur l’une ou l’autre des équipes d’étoiles partantes.
Il a étécapitaine des Canadiens de1961 à1971 ce qui fait de lui le plus longtemps en poste avec l’équipe jusqu’à aujourd’hui. Quelques mois après sa retraite, son chandail (le numéro 4) a été retiré par l’organisation. Béliveau fut vice-président des opérations hockey avec le CH. Il s’est retiré de cette fonction en1993 pour devenir ambassadeur de l’équipe.
Ayant actuellement plus de cinquante années d’association avec les Canadiens de Montréal et ayant toujours été un symbole de respect, le Club de hockey Canadien a décidé de nommer un trophée de l’organisation à son nom. Pour choisir un gagnant, un comité de sélection composé des membres du conseil d’administration de la fondation du Club de hockey Canadien pour l’enfance se réunit pour évaluer le niveau d’engagement communautaire de chacun des joueurs, peu importe que cet engagement soit auQuébec ou non. En plus de remporter le trophée, le gagnant reçoit la somme de 25 000 dollars qu’il peut verser à un organisme de bienfaisance québécois qui appuie la cause des enfants.
Le trophée Jean-Béliveau est remis au joueur des Canadiens de Montréal s’étant démarqué le plus par son engagement communautaire. Sa première attribution s’est faite durant lasaison 2004-2005. Ce trophée est remis annuellement enseptembre.
Les joueurs ayant obtenu le trophée Jean-Béliveau sont :
Le moins de buts contre alloués : 131 buts alloués en 1955-1956 (70 parties jouées)
Plus de victoires consécutives par une équipe en une saison éliminatoire : 11 (1993), à égalité avec les Black Hawks et lesPenguins de Pittsburgh
Plus grand nombre de matchs 7 gagnés en séries éliminatoires dans l'histoire de la LNH : 15 (sur 24 matchs, à égalité avec les Boston Bruins, 15 sur 28)
Cette section présente les statistiques des joueurs ayant dépassé le plafond des 500 points en carrière. Les statistiques ne concernent que les points récoltés avec les Canadiens de Montréal et celles inscrites en gras sont celles des meilleurs pour chaque total[139].
Liste des joueurs ayant marqué plus de 500 points avec les Canadiens de Montréal.
Cette section présente l'ensemble des joueurs de la formation des Canadiens de Montréal. Les joueurs sont classés selon l'ordre suivant :gardiens de but,défenseurs puisattaquants.
Chaque année et depuis1963, les joueurs des ligues juniors ont la possibilité de signer des contrats avec les franchises des ligues majeures. Cette section présente par année le ou les choix de premier tour lors desrepêchages des Canadiens[143].
Depuis sa première saison, l’équipe a vu passer un grand nombre d’entraîneurs. Cette section retrace l’ensemble de ces personnes depuisJohn Laviolette, premier entraîneur en 1909-1910 et capitaine de l’équipe, àMartin St-Louis, nommé entraîneur chef le parKent Hughes[144].
John Laviolette est le premier entraîneur de l’équipe pour la saison 1910 et par la suite trois entraîneurs passent derrière le banc avant queÉdouard « Newsy » Lalonde ne devienne en 1915 l’entraîneur de l’équipe. Il sera l’entraîneur de l’équipe le jour de la création de laLigue nationale de hockey.
Édouard Lalonde, premier entraîneur des Canadiens dans la LNH.
Cette période comprend les saisons entre1917 et1943, période où le nombre d’équipes dans la LNH a beaucoup évolué.Édouard « Newsy » Lalonde est joueur et entraîneur de l’équipe dès le premier match des Canadiens dans la Ligue nationale. En1920, les Canadiens sont vendus àJoseph Dandurand. L’entente entre les deux hommes n’étant pas au beau fixe, Lalonde est écarté de l’équipe et, par la même occasion, du poste d’entraîneur[145].
Le nouveau propriétaire devient alors l’entraîneur de l’équipe jusqu’à la fin de la saison1925-1926. Dandurand embauche alorsCecil Hart comme entraîneur de l’équipe. Il mène les Canadiens à deuxcoupes Stanley en1930 et1931.Après une dispute avec Dandurand alors que les Canadiens sont premiers de la division lasaison suivante, il est renvoyé de l’organisation[réf. nécessaire].
Lalonde revient donc à la tête de l’équipe pour la fin de la saison et lasaison suivante, puis est épaulé par le président de l’équipe.
Sylvio Mantha remplace les deux hommes en1935-1936, mais les résultats ne suivent pas. Hart revient au sein de l’organisation pour un peu plus de deux saisons, mais à une trentaine de matchs de la fin de lasaison 1938-1939, il est remplacé parJules Dugal. Les Canadiens sont qualifiés pour lesséries éliminatoires, mais perdent au premier tour contre lesRed Wings de Détroit.
Pour le remplacer,Albert Siebert, double vainqueur de laCoupe Stanley en1926 (Maroons de Montréal) et1933 (Rangers de New York), est employé par les Canadiens. Au cours de l’été qui devait précéder sa première saison, il se noie[146].Alfred Lépine est alors recruté pour remplacer au pied levé Siebert, mais il ne parvient pas à réaliser une bonne saison et les Canadiens finissent à la dernière place de la ligue. Il est remercié à la fin de la saison1939-1940.
James Irvin quitte son poste à la fin de la saison1954-1955, à la suite de l’incident communément appelé « l’Émeute Maurice Richard ». En effet, il a alors tendance à développer une tactique de jeux physique, ce qui ne plaît pas beaucoup à l’intérieur de l’organisation de l’équipe. Il est forcé de se retirer après la finale perdue contre lesRed Wings de Détroit[147].
Pour lui succéder, l’ancienailier de l’équipeHector Blake est mis en place. Les principales raisons sont qu’il s’exprimait couramment enfrançais et qu’il est un joueur de la même ligne queMaurice Richard, il était plus à même qu’Irvin pour gérer le caractère du compteur des Canadiens. Dès sapremière saison derrière le banc de l’équipe, il gagne laCoupe Stanley, performance qu’il répète les quatre saisons suivantes ; il en gagna huit en treize saisons[148].
Deux entraîneurs à succès des Canadiens de Montréal, de 1940 à 1968
Cette période comprend les saisons depuis l’expansion de la LNH en1967. Hector Blake gagne sa huitièmeCoupe Stanley cette saison, mais déclare par la suite qu’il préfère se retirer, car il n’avait jamais connu une saison à ce point stressante. Pour succéder à Blake, les Canadiens mettent en place un jeune entraîneur de 29 ans,Claude Ruel. Celui-ci occupait à cette époque le poste de recruteur et devenait le plus jeune entraîneur en poste. Il reste derrière le banc jusqu’à la fin de la saison1969-1970[149].
Contesté à l'intérieur même de l'organisation par les joueurs,Claude Ruel remet sa démission etSamuel Pollock embaucheAllister MacNeil, qui est victime d'une mutinerie semblable et ce, en pleine finale de laCoupe Stanley. Il est congédié (ou démissionne, selon la version) à la fin de la saison.
Arrive ensuiteScott Bowman. Bowman, par des méthodes rigides, devient l'un des plus brillants entraîneurs de sa génération. Sous son égide, le Tricolore remportera cinq Coupes Stanley, dont quatre consécutives entre 1976 et 1979. Il quitte en 1979, alors que son contrat est échu, pour prendre le contrôle de l'organisation des Sabres de Buffalo, à titre de directeur-général et d'entraîneur-chef. L'histoire retiendra que Bowman a été humilié de voirIrving Grundman succéder àSamuel Pollock alors que le grand manitou prit sa retraite. Bowman croyait qu'il avait fait ses preuves, mais l'organisation en a décidé autrement. Bowman n'a jamais accepté cet affront.
C'estBernard Geoffrion qui lui succède. Geoffrion, un homme jovial, ne reste que 48 matchs derrière le banc du Tricolore, avant d'abandonner ses fonctions. À pied levé,Claude Ruel termine la saison 1979-1980. Il sera aussi derrière le banc lors de la saison 1980-1981, alors que les Canadiens ratent les séries pour la première fois depuis des lunes, ce qui est un affront pour l'équipe. L'organisation le remplace parRobert Berry.
L'ère de Robert Berry dure trois ans, jusqu'en février 1984. Berry, à sa décharge, n'a jamais été l'homme deSerge Savard, qui remplace Berry parJacques Lemaire, qui a fait ses classes avec le Collège Français de Longueuil.
Lemaire déteste devoir expliquer ses décisions envers les journalistes et après une élimination hâtive contre les Nordiques en 1985, il remet sa démission. Savard décide de le remplacer parJean Perron, issu de l'organisation.
La première saison de Perron se déroule en dents de scie, si bien que des rumeurs de congédiement circulent pendant une bonne partie de l'hiver. Mais une réunion des vétérans de l'équipe replace l'équipe sur la bonne voie, et contre toute attente, le Canadien, en grande partie grâce aux prouesses d'un gringalet gardien de 20 ans,Patrick Roy, remporte sa23e Coupe Stanley.
Mais le défaut de Perron lui coûte son travail. Son manque d'autorité et sa difficulté à maintenir la discipline au sein de l'équipe sont reprochés à Perron. En pleines séries éliminatoires, trois joueurs (Chris Chelios, Petr Svoboda et Shayne Corson) sont impliqués dans la désormais célèbre « Affaire du Lampadaire ». Après avoir échappé au couvre-feu, les joueurs, accompagnés de deux mineures, sont impliqués dans un accident d'automobile. L'histoire se rend aux oreilles deRonald Corey et deSerge Savard qui, à la suite de plusieurs tractations, décident de congédier Perron, en.
Un maître de la discipline, l'ancien policier de HullPatrick Burns, s'amène à la barre du club en 1988 et mène les Canadiens en finale de la Couple Stanley. Mais après trois éliminations en première ronde face aux Bruins de Boston, des commentaires acerbes de deux joueurs dans les journaux, Burns remet sa démission et est rapidement embauché par lesMaple Leafs de Toronto.
Jacques Demers s'est avéré un choix judicieux pour remplacer Burns. À sa première campagne, Demers et les Canadiens tirent de l'arrière 2 à 0 face auxNordiques de Québec. Cependant, quand les Nordiques arrivent à Montréal, comme le raconte Demers dans sa biographie, Pierre Pagé balance tout le contenu d'un salon d'accueil érigé spécialement pour les Nordiques par les Canadiens dans les poubelles, en déclarant « qu'il ne veut rien savoir de leurs politesses ». C'est le point tournant de la série. L'équipe de Demers ramène les Nordiques sur terre avec quatre gains successifs pour expédier la troupe de Pagé en vacances. Ce fut le début de la fin pour Pagé, qui est congédié un an plus tard.
Après une succession de 3 « entraîneurs recrues » (Therrien, Julien, Carbonneau), l'embauche de Jacques Martin en, un entraîneur expérimenté, semble traduire la volonté de l'organisation de rétablir une stabilité derrière le banc des Canadiens de Montréal. À sa première saison, Martin permet à ses « ouailles » de se rendre jusqu'en finale de la Association de l'Est. Du jamais vu pour l'équipe depuis la dernière conquête de la Coupe Stanley en 1993.
Claude Julien est congédié leaprès un début de saison mitigé.Dominique Ducharme est promu au poste d'entraineur chef par intérim[150] et réussit à mener les Canadiens à une première finale de la Coupe Stanley depuis la conquête de 1993. Le il est congédié[151] par le nouveau directeur généralKent Hughes après moins d'un an en poste alors que les Canadiens se dirigent vers la pire saison de son histoire. Il est remplacé parMartin St-Louis qui en est à sa première expérience en tant que coach au niveau professionnel.
Voici les joueurs des Canadiens ayant été admis auTemple de la renommée du hockey. Dans le passé, des exceptions ont été faites pour des joueurs dotés d’un talent exceptionnel qui, selon le comité, méritaient d’être intronisés avant les trois années réglementaires. Ce fut le cas par exemple pourMaurice Richard etJean Béliveau.
Joueurs des Canadiens de Montréal intronisés au Temple de la renommée du hockey[152]
Le Groupe CH, propriété de laFamille Molson, est le holding propriétaire des Canadiens de Montréal. Le groupe possède également leCentre Bell et Le Rocket de Laval[153]. En, le Groupe CH, après avoir racheté Evenko, fait l'acquisition deL'Équipe Spectra, une société de production de spectacles[154].
↑Le quartierMcGill College était à l’époque un bastion anglophone de l’époque, ce qui n’est plus le cas de nos jours[réf. nécessaire].
↑Le poste de maraudeur,Rover en anglais, était un poste de joueur sans position fixe, disparu au début duXXe siècle.
↑George Kendall est connu sous le nom de George Kennedy mais change de nom car son père, pilier de l’Église baptiste, désapprouve son choix d’une carrière sportive.
↑Ungardien de but effectue unblanchissage quand il réussit à ne concéder aucun but durant tout le match. Il faut également qu’il soit le seul gardien de l’équipe à avoir joué.
↑Rocket signifiant « La fusée », en lien avec sa rapidité.
↑Avant lasaison 1926-1927 et depuis la création de la LNH, d'autres équipes en dehors de LNH étaient autorisées à concourir pour la Coupe Stanley.
↑Les joueurs des Canadiens ayant remporté le titre de meilleur pointeur avant cette date sont tout de même cités.
↑La Coupe Molson n'est pas remis en 2021 en raison de la pandémie (COVID-19).
↑ab etcLe pourcentage de victoires est calculé en prenant en compte le nombre de points gagnés par match : 2 points pour une victoire, 1 point pour un match nul ou une défaite en prolongation, 0 point pour une défaite en temps réglementaire.
↑Édouard Lalonde est déjà en poste depuis 1915, alors que les Canadiens évoluent encore enANH, la LNH n'existant pas encore.
↑Mariane Engrand, « Les Canadiens de Montréal 1909 – 2009 », surVille de Montréal(consulté le) :« De ce fait, il s’agit de la plus ancienne équipe de hockey au monde encore en activité. ».
↑Cette idée de clubs-écoles avait fait son chemin d’abord à Toronto, mais Selke et Pollock la développeront pour en faire la machine à talents — et à argent — qu’elle fut.
« Quatre prix “Bavures linguistiques” ont aussi été remis pour souligner des bavures plus ponctuelles concernant la langue française. Le premier revient aux Canadiens de Montréal “qui, pour célébrer son100e anniversaire, n’avait aucun logo uniquement en français”. »
↑a etbAurélie Luneau. Radio-Canada et la promotion de la culture francophone (1936-1997),Vingtième Siècle.Revue d'histoire, 1997,vol. 55,no 1,p. 119.[lire en ligne].