H. CORBES
AI] XIXe SIECLE
Les Eglises réformées avaient disparu de Bretagne avec la révocation de l'Edit de Nantes, et lorsqu'en 1802, Bonaparte donna un statut légal aux Eglises luthérienne et calviniste, le nombre de protestants était si faible en Bretagne, sauf à Nantes, que seule cette dernière ville fut bientôt pourvue d'un pasteur, d'un temple et d'un Consistoire (1).
Le protestantisme en Ille-et- Vilaine prit naissance en deux lieux différents, dans la région malouine où l'initiative revint aux ministres de la Church of England, et à Rennes où ce fut l'Eglise réformée française qui agit.
I. — Période de 1800 a 1852
Dès 1802, pendant la courte trêve que fut la paix d'Amiens, des sujets britanniques se rendirent à Saint-Malo et à Dinan où les eaux ferrugineuses de la fontaine des Eaux jouissaient alors d'une grande réputation. Un pasteur d'origine française, Etienne Gibert, fixé à Guernesey, sollicita l'autorisation d'exercer son culte pour les Anglais à
(1) A Nantes avait subsisté au xvnr siècle un petit noyau de protestants, grâce à la présence de négociants et d'ouvriers étrangers et aussi d'un régiment suisse au service de la France. Kn 1739 avait été ouvert un cimetière protestant: en 1770 fut commencé un registre de baptême tenu par l'aumônier du régiment suisse et conservé à l'Ambassade de Suède à Paris et, à partir de 1776, le pasteur Jacques Barre exerça son ministère avec la tolérance des autorités. (Vairi- CiArn, Esstii sur l'histoire des Fç/lises réformées de Bretagne, tome III.)