49 Cahier Louis-Lumière n° 5 4 De la cicatrice. Retour sur le split screen
depalmien.
Baptiste Villenave
Résumé
Abstract
Le split screen est ce procédé qui consiste à diviser l’écran en plusieurs vignettes qui se détachent sur un fond où elles semblent avoir été assemblées. Ce fond, qu’il soit extrêmement ténu ou qu’il occupe une place considérable comme dans L’Affaire Thomas Crown (Norman Jewison, 1968) [ Fig. 1] ou
We Can’t Go Home Again (Nicholas Ray et ses étudiants, 1976), ne peut manquer d’attirer l’attention sur lui : comme tout “ visuel non photographique”, il dénonce une intervention du foyer de l’énonciation, rappelant que le split screen est à mettre au rang des “ configurations énonciatives” et, parmi elles, des “ trucages” de cinéma, au sens large que Christian Metz confère à ce terme. 1
Dans les split screens depalmiens, le fond se réduit la plupart du temps à la fine barre verticale qui sépare les deux images co-présentes, mais cette barre fend littéralement le plan en deux. Comme l’écrit Jean-Baptiste Thoret, “ ainsi exhibée, l’entaille qui scinde le plan […] ramène au coeur de l’image ce que le cinéma classique s’emploie depuis toujours à masquer : la collure ou le raccord” 2 .
1
Pour plus de détails, se reporter à Christian Metz “ Trucage et cinéma” (1971), in Essais sur la signification au cinéma, tome II, Paris, 1972, p. 173-192
2
Jean-Baptiste Thoret, Le Cinéma américain des années 70,
Paris, Editions Cahiers du Cinéma, 2006, p. 324.
Figure 1
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