Pendant mon séjour à Ali-aga dans l'été de 1880, j'avais entendu parler à plusieurs reprises de ruines helléniques considérables situées dans l'intérieur, vers les sources de la rivière de Guzel-Hissar, à l'endroit appelé Nimroud-Kalessi (forteresse de Nemrod). Le nom même de cette localité confirmait les dires des paysans, qui signalaient là des fortifications d'époque très ancienne. Bien que la distance d' Ali-aga à ces ruines ne fût estimée qu'à 6 heures de cheval, aucun Européen ne les avait encore visitées; c'est du moins ce qu'il m'est permis de conclure du silence des livres et des affirmations unanimes des habitants. Le motif qui a empêché les voyageurs de s'aventurer jusqu'à Nimroud subsiste malheureusement encore: la montagne de Nimroud-Kalessi avec ses cavernes, ainsi que tous les villages environnants jusqu'à Kalabak, sont des repaires de brigands où il serait fort imprudent de séjourner. C'est, dit-on, le quartier général des bandes qui infestent les environs deMenemen et de Magnésie. Aussi ne prîmes-nous (1)
(1) Outre M. Baltazzi, j'avais pour compagnon de voyage M. Ramsay, de St John's College, Oxford, archéologue anglais en mission à Smyrne.




















