Nelson Piquet est le fils d'un médecin qui sera député, puis ministre de la Santé au début des années 1960. Il se destine d'abord à une carrière de tennisman, puis découvre le sport automobile durant ses études aux Etats-Unis. Il commence sa carrière sportive par le karting à la fin des années 1960, puis se tourne vers la monoplace. En 1976, il devient champion du Brésil de Formule Vee, ce qui lui permet de participer aux compétitions européennes.
Lors de son arrivée en Europe, en 1977, il participe au championnat d'Europe de Formule 3 avec une March 773 qu'il a lui-même montée et démontée à plusieurs reprises. Cette implication technique étonne le paddock et attire notamment l'attention de Jack Brabham qui lui conseille de rejoindre une équipe mieux équipée pour maximiser ses chances en Formule 3 britannique.
En 1978, il domine le championnat britannique de Formule 3 en remportant treize courses, battant ainsi le record de Jackie Stewart, vieux de 1964. Pendant cette période, il innove également sur le plan technique en mettant au point un système de préchauffage des pneus dans une tente, ce qui lui confère un avantage décisif. Parallèlement à ses succès en F3, il effectue ses premiers essais en Formule 1 sur le circuit de Silverstone, au volant d'une McLaren M23. Les ingénieurs sont impressionnés par sa capacité à dialoguer sur les réglages techniques. Il demande six modifications différentes à la voiture, chacune se traduisant par un gain de performance. Lors de cet essai, il ne concède que 0,7 s à Patrick Tambay, pourtant sur une McLaren M26 plus récente et avec de meilleurs pneus.
En F1 avec Ensign puis McLaren
Nelson fait ses débuts en Grand Prix lors du Grand Prix d'Allemagne 1978, au volant d'une modeste Ensign pour remplacer Derek Daly qui a été remercié par Mo Nunn. Il parvient à se qualifier en 21e position mais abandonne sur casse moteur alors qu'il était douzième.
Il est ensuite recruté par l'écurie BS Fabrications, avec laquelle il participe aux Grands Prix d'Autriche, des Pays-Bas et d'Italie. Au volant d'une ancienne McLaren M23, il ne brille pas lors des qualifications. Néanmoins, après deux abandons, il parvient à se classer neuvième à Monza, après être parti de la 24e position.
Brabham
Ces débuts discrets contrastent avec sa domination en Formule 3, mais il parvient tout de même à se faire remarquer par Bernie Ecclestone, le patron de l'écurie Brabham, qui le recrute et lui fait disputer le Grand Prix du Canada en fin de saison. Cette première année au plus haut niveau révèle déjà un pilote méticuleux, très impliqué dans la technique et déterminé à s'imposer rapidement parmi les meilleurs.
Il dispute sa première saison complète de Formule 1 en 1979 au sein de l'écurie Brabham-Alfa Romeo, aux côtés de Niki Lauda. Le début de saison est difficile : il abandonne lors des deux premiers Grands Prix, en Argentine et au Brésil, à la suite d'accrochages. Il parvient ensuite à terminer septième en Afrique du Sud, puis huitième à Long Beach, mais toujours hors des points. La suite de sa saison est marquée par sept abandons consécutifs. Dans les paddocks, Nelson se fait rapidement connaître pour son sérieux dans le travail technique avec ses ingénieurs, s'inspirant de l'approche méthodique de son expérimenté coéquipier, Niki Lauda, dont il observe de près la gestion de course. Au-delà de ces déboires, il connaît une éclaircie lors du Grand Prix des Pays-Bas, où il termine quatrième et marque ses premiers points en championnat du monde, ce qui symbolise son entrée parmi les pilotes capables de jouer un rôle en Formule 1. Pour les deux derniers Grands Prix, il dispose de la Brabham BT49 motorisée par un moteur Ford-Cosworth. Cette nouvelle monoplace s'avère bien plus performante et Nelson se qualifie en quatrième puis en deuxième place sur la grille, mais ne parvient pas à concrétiser en course. Il signe néanmoins son premier record du tour aux Etats-Unis. Il conclut l'année à la 16e place du classement général. Une transition s'opère également en coulisses, à la suite du retrait soudain de Lauda : il se retrouve propulsé au rang de leader naturel de l'écurie Brabham pour les saisons suivantes.
En 1980, il entame sa deuxième saison chez Brabham avec la BT49, qui se révèle rapidement compétitive. Lors de la première manche en Argentine, il réalise un excellent début de saison en terminant deuxième, derrière Alan Jones, et monte ainsi pour la première fois sur un podium de Formule 1. Cette performance, renforcée par sa régularité, lui permet de se faire prendre très au sérieux dans la lutte pour le championnat. Après une quatrième place en Afrique du Sud, il décroche sa première pole position à Long Beach, lors du quatrième Grand Prix de la saison. Après un départ sans encombre, il mène la course de bout en bout, réalise le meilleur tour en course et décroche sa première victoire en Formule 1. Au fil des courses, grâce à la fiabilité de la Brabham BT49, Nelson accumule les bonnes performances : il termine troisième à Monaco et deuxième en Grande-Bretagne. Il s'impose ensuite lors du Grand Prix des Pays-Bas, puis à Imola lors du Grand Prix d'Italie, confirmant ainsi son statut de prétendant au titre. Il reste deux Grands Prix à disputer et Nelson est en tête du championnat, avec un point d'avance sur Alan Jones. Au Canada, il est en pole position. Après un premier départ annulé, il se fait déborder par Jones lors du second, mais le dépasse dès le troisième tour et s'échappe. Mais, au 24e tour, son moteur explose, laissant Jones filer vers la victoire et le titre. Nelson termine donc vice-champion du monde, mais cette saison marque un tournant dans sa carrière, car il est désormais considéré comme l'un des favoris pour le titre mondial de l'année suivante.
Nelson attaque la saison 1981 avec la Brabham BT49C, toujours équipée du moteur Ford-Cosworth. La saison commence à Long Beach, où il monte sur la troisième marche du podium, derrière les deux Williams d'Alan Jones et Carlos Reutemann. Lors de la deuxième manche, au Brésil, il frappe fort en décrochant la pole position. Cependant, alors qu'il pleut, il prend le départ avec des pneus lisses, pensant que la pluie cessera rapidement, et ne termine que douzième. Il se rattrape en remportant le Grand Prix d'Argentine dès la troisième manche, un succès acquis après avoir résisté à Reutemann sous une chaleur étouffante. Il poursuit sa saison en remportant le Grand Prix suivant, à Saint-Marin. Ces deux victoires consécutives lancent véritablement sa saison et il devient un prétendant naturel au titre, alors que Reutemann mène le championnat. Cependant, il enchaîne ensuite avec trois abandons consécutifs, ce qui permet à Reutemann d'accentuer son avance au championnat. Il termine ensuite troisième en France, mais abandonne de nouveau en Grande-Bretagne, à la suite d'une violente sortie de piste provoquée par l'explosion de son pneu avant gauche. Malgré une luxation de la cheville, il réalise le sixième temps lors des qualifications du Grand Prix d'Allemagne. Il profite des problèmes mécaniques affectant les Williams pour remporter sa troisième victoire de la saison. Grâce à deux nouveaux podiums, il revient à égalité de points avec Reutemann à l'issue du Grand Prix des Pays-Bas. L'Argentin reprend seul les commandes après Monza, et les deux hommes ne sont séparés que par un seul point avant la dernière manche. La tension culmine donc lors du dernier Grand Prix, sur le parking du Caesars Palace, où Reutemann réalise la pole position et Nelson le quatrième temps. Épuisé physiquement par la chaleur et la tension du championnat, il ne termine que cinquième, tandis que l'Argentin n'est que huitième. Nelson marque juste assez de points pour le devancer d'un point au championnat. Il s'effondre à l'arrivée, vidé par l'effort et les conditions extrêmes, mais ce résultat lui offre son premier titre mondial.
En 1982, Nelson doit disputer la saison de Formule 1 avec la BT50, dotée du nouveau moteur turbo BMW, et Riccardo Patrese comme nouvel équipier. Dès le début du championnat, la nouvelle mécanique turbo se révèle performante, mais également fragile. Lors des qualifications du premier Grand Prix, Nelson réalise le deuxième temps, mais il part en tête-à-queue et termine dans le grillage au quatrième tour. Face à des défaillances techniques et à l'immaturité du moteur BMW, Brabham décide de revenir au moteur Ford-Cosworth monté sur le châssis BT49D pour les deux manches suivantes. Sur ses terres, au Brésil, Nelson signe le septième temps, mais il parvient à remonter tous ses adversaires et à s'imposer devant son public en délire, puis s'évanouit sur le podium. Cependant, Ferrari et Renault déposent une réclamation concernant le poids de la Brabham, et la FIA le disqualifie un mois plus tard. Il marque ses premiers points de la saison en terminant cinquième en Belgique. Alors que Patrese s'impose à Monaco, il rate son départ et abandonne après s'être fait prendre deux tours par les leaders. A Détroit, il tombe en panne durant les qualifications et ne se qualifie pas ! La situation s'améliore au Grand Prix du Canada, à Montréal, où il s'impose, remportant la première victoire de l'histoire de BMW en Formule 1, après une course marquée par de multiples abandons et incidents. Il confirme son retour en forme en terminant deuxième aux Pays-Bas, mais enchaîne ensuite avec quatre abandons consécutifs. Après une quatrième place au Grand Prix de Suisse, il conclut sa saison par deux autres abandons. Nelson termine onzième du championnat, un point derrière Patrese. Sa saison est marquée par la découverte et le rodage du moteur BMW. Toutefois, sa victoire au Canada permet à Brabham et à BMW d'avoir des ambitions pour la saison suivante.
Sa saison 1983 commence en mars, lors du Grand Prix du Brésil, sur le circuit de Jacarepagua. Et elle commence plutôt bien pour lui, puisqu'il remporte la course. Cette année, il bénéficie d'un moteur plus fiable et d'une voiture performante : la superbe BT52 conçue par Gordon Murray. Néanmoins, il se fait ensuite relativement discret. Sur les dix courses suivantes, il monte quatre fois sur le podium, décrochant deux deuxièmes places en France, à Monaco et en Grande-Bretagne, ainsi qu'une troisième place en Autriche. À trois Grands Prix de la fin, il n'est que troisième du championnat, avec quatorze points de retard sur Alain Prost et sa Renault. Mais à ce moment-là, la situation au sein de l'équipe française se dégrade sérieusement et la dynamique bascule. Nelson signe alors deux victoires déterminantes. A Monza, lors du Grand Prix d'Italie, il profite de l'abandon de Prost pour s'imposer et relancer la lutte pour le titre. Le bras de fer se poursuit à Brands Hatch, où le Brésilien remporte une nouvelle victoire. La décision se joue en Afrique du Sud, lors de la dernière épreuve. Trois pilotes peuvent encore être champions, mais la régularité exemplaire de Nelson et l'abandon prématuré de Prost scellent le sort du championnat. Sans chercher à résister inutilement à Andrea de Cesaris pour la deuxième place, il termine prudemment troisième, ce qui lui garantit les points nécessaires pour décrocher son deuxième titre mondial. Malgré la pression et une mécanique parfois fragile, Nelson s'impose comme le pilote le plus stratégique de la saison. Cependant, cette couronne est entachée par une sordide histoire d'essence non conforme utilisée par Brabham en fin de saison. Renault décide de ne pas porter réclamation et l'affaire en reste là.
Son début de saison 1984 est marqué par le manque de fiabilité et de performance de la Brabham BT53-BMW, ce qui complique la défense de son titre mondial. Lors des six premiers Grands Prix, il réalise deux pole positions mais abandonne à chaque fois. Il parvient toutefois à redresser la barre lors du Grand Prix du Canada, où, après avoir réalisé la pole position, il s'impose à l'issue d'une course maîtrisée. Il décroche de nouveau la pole position lors de la course suivante, à Détroit, et remporte une seconde victoire sur ce circuit urbain exigeant. Pour autant, la suite du championnat reste difficile. L'inconstance de la Brabham-BMW, notamment face à la domination des McLaren, le limite dans sa quête de nouveaux succès. Au fil de l'été, s'il se montre performant en qualifications — il signe plusieurs pole positions lors des huit dernières manches —, il ne parvient pas toujours à convertir cet avantage en podiums, la voiture restant sujette à des problèmes de fiabilité. Il termine tout de même deuxième au Grand Prix d'Autriche, puis troisième au Grand Prix d'Europe. A l'issue des seize courses, il achève la saison à la cinquième place du championnat, avec deux victoires et plusieurs faits d'armes individuels, mais souffre de la perte de compétitivité du moteur BMW.
Sa saison 1985 commence dans la continuité des difficultés rencontrées la saison précédente, la Brabham-BMW étant affectée par des problèmes de fiabilité persistants et un déficit de performance par rapport à des adversaires mieux armés, comme McLaren et Ferrari. Il subit plusieurs abandons dès les premières courses, notamment un spectaculaire accrochage avec Patrese dans les rues de Monaco, ce qui compromet rapidement ses ambitions au championnat. Malgré ces déconvenues, il parvient à marquer son premier point lors du Grand Prix du Détroit, où une sixième place récompense sa persévérance dans des conditions difficiles. Le seul point culminant de sa saison intervient en juillet, lors du Grand Prix de France, sur le circuit Paul Ricard. Nelson décroche la victoire alors que la chaleur du sud a mis les mécaniques à rude épreuve. La suite de la saison est marquée par l'inconstance : il accumule les abandons, mais parvient tout de même à monter sur le podium à deux reprises, notamment au Grand Prix d'Italie, où il termine deuxième. Au terme de la saison, Nelson n'est que huitième du championnat, un résultat en deçà de ses années précédentes. A 33 ans, le double champion du monde brésilien commence à se lasser des difficultés de l'association Brabham-BMW et ressent le besoin de donner un second souffle à sa carrière. En cours d'année, il décide de rejoindre l'écurie Williams pour la saison suivante.
Williams
En 1986, il rejoint l'équipe Williams-Honda, alors au sommet de sa compétitivité. Dès la première course, au Brésil, il impressionne en remportant la victoire devant son public, lançant ainsi parfaitement sa saison. Le début de saison est toutefois marqué par une rivalité naissante avec son coéquipier Nigel Mansell, chacun alternant les succès et les positions en course, créant ainsi une tension palpable au sein de l'équipe. Après une série de résultats réguliers, il remporte une deuxième victoire déterminante au Grand Prix d'Allemagne, ce qui lui permet de consolider sa position parmi les prétendants au titre. Lors de la manche suivante, en Hongrie, pour le premier Grand Prix de Formule 1 derrière le rideau de fer, il s'impose grâce à un spectaculaire dépassement sur Ayrton Senna. La saison se poursuit avec une victoire à Monza, où il domine la concurrence lors d'un Grand Prix d'Italie décisif dans la lutte pour le championnat. En fin de saison, la bataille pour le titre est extrêmement serrée : à l'aube de la dernière manche en Australie, trois pilotes peuvent encore être sacrés. Lors d'une course tragique pour Williams, Mansell subit l'éclatement de son pneu arrière, ce qui oblige son équipe à rappeler Nelson au stand par précaution. Cette décision lui coûte la victoire et le titre, qu'il laisse échapper au profit d'Alain Prost, malgré sa deuxième place. Au final, Nelson termine troisième du championnat du monde avec quatre victoires et une remarquable régularité, ponctuée d'épisodes où la tension au sein de l'équipe et l'ingéniosité du pilote ont rythmé une saison restée célèbre dans l'histoire de la Formule 1.
Sa saison 1987 commence par une deuxième place, derrière Prost, lors du Grand Prix du Brésil. Lors de la manche suivante, à Imola, il est victime d'un accident violent lors des qualifications, ce qui l'oblige à déclarer forfait pour la course. Après un abandon en Belgique, il enchaîne quatre deuxièmes places consécutives et se retrouve à égalité de points avec Mansell, qui a pourtant remporté trois victoires. Il adopte alors une approche privilégiant la régularité face à la fougue de Mansell. Les deux pilotes Williams reviennent à la hauteur de Senna, qui mène le championnat pour un point. Il remporte sa première victoire de la saison en Allemagne et prend la tête du championnat. Il consolide sa place de leader en remportant le Grand Prix suivant, en Hongrie. Lors de cette course, il annonce son départ de l'écurie Williams à la fin de la saison pour rejoindre Lotus. Après une deuxième place derrière Mansell en Autriche, il s'impose à nouveau en Italie. A la suite des victoires de Mansell en Espagne et au Mexique, le Britannique se relance dans la lutte pour le titre. Cependant, lors du Grand Prix du Japon, Mansell est victime d'une violente sortie de piste lors des essais et doit renoncer à la fin du championnat. Ce forfait assure à Nelson son troisième titre mondial, malgré deux abandons lors des deux dernières courses. Le Brésilien devient ainsi l'un des rares pilotes triple champion du monde, ayant profité à la fois d'une voiture exceptionnelle et d'une gestion fine des risques tout au long de la saison, dans un contexte particulièrement tendu chez Williams.
Lotus
Dès l'ouverture du championnat, Nelson se retrouve confronté à une situation technique délicate : le moteur Honda de la Lotus 100T est certes puissant, mais il n'est pas adapté au châssis, et l'ensemble de l'équipe n'est pas en mesure de rivaliser avec la domination écrasante des McLaren-Honda. Malgré ce contexte, il parvient à décrocher deux troisièmes places lors des deux premières manches, au Brésil puis à Saint-Marin. Durant les courses suivantes, la frustration s'installe : les promesses entrevues en début de saison laissent place à l'inconstance, Nelson accumulant quelques abandons et des courses dans les points, comme de belles quatrièmes places au Canada et en Belgique. Après quatre Grands Prix hors des points, il parvient à monter sur le podium lors de la dernière course de la saison, en se classant troisième. Il termine la saison à la sixième place du classement général. Cette saison restera celle d'un triple champion du monde très exposé, face à une situation technique qui l'a privé de toute chance sérieuse de succès.
N'ayant pas pu poursuivre sa collaboration avec Honda, la nouvelle Lotus 101 est propulsée par un moteur Judd V8 en 1989. Dès les premières manches, l'écurie subit une série de trois abandons consécutifs lors des Grands Prix du Brésil, de Saint-Marin et de Monaco. Il parvient à terminer sa première course au Mexique, mais seulement à la onzième place. Ce début de saison souligne les difficultés de la Lotus 101, qui se révèle peu fiable et en manque criant de compétitivité. C'est au Grand Prix du Canada, mi-juin, que Nelson décroche ses premiers points grâce à une quatrième place, résultat qu'il réitère lors du Grand Prix de Grande-Bretagne. Entre-temps, il parvient également à se classer cinquième en Allemagne et sixième en Hongrie, profitant des circonstances de la course et d'une approche prudente qui contraste avec sa réputation de pilote offensif. Fin août, il annonce qu'il s'engage avec Benetton pour la saison suivante. En Belgique, c'est la catastrophe pour Lotus : ni lui ni Nakajima ne sont qualifiés ! Après deux abandons et une huitième place en Espagne, il termine quatrième du Grand Prix du Japon. Il termine huitième du championnat, sans podium, ce qui constitue l'une des saisons les moins fructueuses de sa carrière.
Benetton
En 1990, il pilote la Benetton B190, motorisée par un moteur Ford-Cosworth. Dès les premières courses, il fait preuve d'une grande régularité, marquant des points dès le premier Grand Prix aux Etats-Unis avec une prometteuse quatrième place, puis confirmant avec une sixième place au Brésil et une cinquième à Imola. Après une disqualification à Monaco, il monte sur le podium en se classant deuxième au Canada. Il fait preuve d'une constance remarquable et se classe régulièrement dans le top 5 ou le top 6, ce qui lui assure une position de choix dans la course au podium final du championnat. Au fil de la saison, il dépasse régulièrement ses concurrents directs et son expérience ainsi que son sens stratégique lui permettent de tirer le meilleur parti de sa Benetton. Sa fin de saison est marquée par deux victoires réalisées dans un contexte dramatique pour le championnat : Nelson s'impose d'abord au Japon, après l'accrochage au premier virage entre Prost et Senna. Il remporte également le Grand Prix d'Australie. Ces succès lui permettent de se hisser à la troisième place du classement final. Ces victoires témoignent de son pilotage expérimenté et de son sens de l'opportunité dans une saison où la régularité et la gestion des aléas font la différence. Cette saison reste l'une des plus fortes de sa carrière, marquée par une combativité intacte et un sens aigu de la course sur des pistes parfois délicates.
Sa saison 1991, toujours au sein de l'écurie Benetton-Ford, commence avec plusieurs points marqués dès les premières courses, dont une troisième place aux Etats-Unis et une cinquième au Brésil. La voiture progresse, mais reste moins compétitive que les Williams et les McLaren, qui dominent le championnat. Nelson se distingue cependant par sa régularité et sa capacité à tirer profit des erreurs des pilotes plus rapides. Au fil de la saison, il obtient plusieurs places dans les points et monte trois fois sur le podium, dont une victoire notable au Grand Prix du Canada, où il profite d'une énorme erreur de son ancien coéquipier, Mansell, dans le dernier tour. Cette victoire, la dernière de sa carrière en Formule 1, illustre parfaitement son sens de la course et son expérience dans un peloton de plus en plus compétitif et saturé de jeunes talents. Malgré quelques abandons, notamment dus à des problèmes mécaniques, il se montre constant et termine la saison à la sixième place du championnat. La saison 1991 est sa dernière campagne en Formule 1, car il décide de quitter la discipline, en partie marquée par l'arrivée dans l'écurie du jeune Michael Schumacher, qui le déstabilise en le dominant lors des cinq dernières courses.
L'après F1
Après avoir quitté la Formule 1, il se tourne vers l'Indianapolis 500, qu'il dispute au volant d'une Lola-Buick. Un grave accident survient lors des essais en 1992, lui infligeant de graves blessures aux jambes qui auraient pu nécessiter une amputation. Il réalise néanmoins un retour étonnant en 1993 sur le célèbre ovale d'Indianapolis, mais sa course est écourtée par une casse moteur. Cette tentative témoigne de son esprit de compétiteur et de sa volonté de relever de nouveaux défis.
Il poursuit ensuite sa passion pour la compétition automobile de façon plus ponctuelle. Dans les années 1990, il participe notamment à plusieurs courses de tourisme au volant d'une BMW et s'essaie au Grand Tourisme avec une McLaren-BMW. Il se classe deuxième des 24 Heures de Spa-Francorchamps et participe à deux reprises aux 24 Heures du Mans, en 1996 et 1997.
Sur le plan familial et sportif, il fonde sa propre structure de course, d'abord en Formule 3000 avec son protégé Olivier Beretta, puis pour soutenir la carrière de son fils, Nelson Piquet Jr. Ce dernier évolue en Formule 3 brésilienne et britannique, puis accède à la GP2 Series, avant de rejoindre la Formule 1 avec Renault entre 2007 et 2009, perpétuant ainsi l'héritage familial dans le sport automobile.
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